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Critiques de Nicolas Barral (228)
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Le guide mondial des records

Une BD sans prétention mais sympathique, qui nous emmène aux côtés de Paul, employé du guide mondial des records, dont le travail est d'homologuer des records tous plus loufoques les uns que les autres.

Une enquête vient se greffer à l'histoire, en effet Paul devient la cible d'un "recordman" éconduit par le guide.

Le propos est amusant et le dessin plutôt agréable, et si ce n'est pas l'album de l'année, j'ai tout de même passé un bon moment.
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Sur un air de Fado

Les tempêtes sévissent Patricia puis voilà Antoni …

Il pleut, il vente dans le nord de la France …

Envie d’un peu de soleil et de chaleur …

Direction le Portugal !



Il y a bien de tout ça mais nous sommes en 1968 …

Le Portugal est muselé par un dictateur …

Salazar s’appelait il …

Un « vieux monsieur de Lisbonne, au visage fin et aux cheveux blancs, courtois et coupant de manières, avec son élégance passée de mode, ses costumes stricts et ses bottines » …

Celui qui a dit " Gouverner, voyez-vous, c'est protéger les gens contre eux-mêmes " …

La bonne nouvelle est qu’il est tombé de sa chaise et ne s’est jamais relevé !



Le scénario nous balade dans l’histoire de la lutte contre la dictature, ne fait que de petites allusions au passé colonial du pays qui a entraîné pourtant une forte émigration pour éviter de mourrir.

Les dessins sont très colorés mais restent souvent sombres comme ces années où il fallait faire attention à ce qu’on disait, à ce qu’on faisait, toujours à la merci des oreilles qui traînent.

Une belle découverte où l’auteur n’oublie pas de citer l’autre roman graphique majeur sur cette période « Périra prétend ».
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Baker Street, Tome 5 : Le cheval qui murmur..

Les quatre premiers tomes m’avaient fait rire aux éclats tant ils étaient drôles, jouant sur l’absurde, le second degré, poussant tout à son paroxysme et ne présentant pas Holmes sous son meilleur jour…



L’occasion faisant le larron, je n’ai pas hésité lorsque le 5ème tome est passé devant mes yeux.



Verdict ? Toujours réservé aux lecteurs qui aiment l’humour débridé, décalé et qui n’ont pas peur de voir Holmes décrit comme un personnage imbu de sa personne et imbuvable, alors que Watson lui, aime boire, mais pas autant que madame Hudson, toujours soûle !



Les enquêtes sont plus un prétexte à faire de l’humour qu’à être intelligente, mais ça marche et c’est plus fort que moi, je me bidonne.



Comme l’enquête avec le cheval n’est pas très longue, les auteurs nous offrent ensuite un florilège des enquêtes ratées de Holmes, même une où c’est Watson qui l’a résolue…



Si vous aimez l’humour absurde à l’anglaise, un peu lourd, où l’on ose se moquer des personnages de Conan Doyle, les mettre dans des situations inattendues et jamais vue sans pour autant hurler « Shocking » et si découvrir un Holmes pédant, imbu de lui-même, d’une mauvaise foi sans limite et un Watson assez égrillard, plongez dans cette saga qui n’a qu’un défaut : il n’y a que 5 albums !



Même si les 4 albums précédents étaient d’un niveau plus haut que le dernier, il reste néanmoins drôle et surfe toujours sur le cocasse et l’absurde. À lire ou relire sans modération.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Mon pépé est un fantôme, Tome 2

Pépé fantôme n'est pas d'accord pour disparaitre , comment va t'il veillé sur son petit-fils .
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Sur un air de Fado

Un roman graphique qui m'a permis de mieux connaître un pan de l'histoire du Portugal.



Nous sommes à Lisbonne en 1968. Cela fait plus de quarante ans que Salazar dirige le pays. Cela ressemble fot à une dictature nationaliste.



Fernando Pais est un médecin bien installé qui se tient loin de la politique. Il reçoit à son cabinet et soigne aussi des patients au siège de la police politique. C'est un jouisseur de la vie qui ne semble pas perturbé par les exactions du régime.



Et pourtant.



Des flash-back reviennent vingt-cinq ans en arrière, quand il avait rencontré et aimé une jeune femme, Marisa, communiste et engagée.



Il faudra un événement qui semble anodin pour l'obliger à prendre position. Sa neutralité peut-elle continuer au vu de la répression quotidienne ?



Les dessins sont lumineux, assez dans l'air des années 60.



C'est très intéressant de voir la complexité du choix à faire face à une dictature et j'ai apprécié de découvrir ce contexte politique du Portugal que je ne connaissais pas.



Par contre j'ai eu du mal à m'attacher au personnage principal que j'ai trouvé un brin falot. Et la fin m'a laissé assez dubitative.



Du coup je ne pense pas qu'il me restera longtemps en mémoire.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Sur un air de Fado

Portugal, 1968. Le docteur Fernando Pais, en rendant visite à un patient au siège de la police politique, intervient en faveur d'un gamin, auteur d'une blague provocatrice d'un goût douteux. Cette rencontre va changer le cours de son existence, lui qui avait pris ses distances avec l'action politique...



J'ai beaucoup aimé cette histoire, belle et tragique, évoquant la société portugaise sous Salazar. On touche du doigt la réalité d'un pays sous intense surveillance policière, où la chasse aux opposants politiques est quotidienne. L'album offre par ailleurs, presque en contrepoint, une belle balade dans Lisbonne, que l'on parcourt bercé par un air de fado... une très belle réussite !
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Mon pépé est un fantôme, Tome 1

Napoléon vient de perdre son grand-père, en se rendant à la toilette il croit rêver son grand-père et là près de lui, tout d'abord c'est la peur qui le prend aux tripes, mais au fil de l'histoire il va l’adopter au grand dam de ses parents qu’ils le voient parler à se grand-père disparu.
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Les cobayes

Un petit graphique juste parce que j'aime ça pour me détendre, mais aussi parce que j'étais intriguée à l'idée de découvrir l'auteur de Malavita en scénariste BD. De plus, je dois dire que le pitch plus que tentant et surtout poussant à la curiosité n'a fait que me pousser à le déposer sur le comptoir "prêt" de ma bibliothèque.



HS: oui oui on a une bibliothèque maintenant! Bon pas la belle grande telles les médiathèques décrites par les cop français mais on progresse ... fin du HS.



Les dessins sont travaillés et riches en détails. Adepte des tracés plus épurés je ne crierai pas au coup de coeur graphique mais je ne manquerai pas de souligner le travail précis car c'est une belle réalisation.



Niveau Histoire, c'est riche en interpellations et en questionnement:



- la recherche du bonheur ( à tout prix)



- la société de consommation (avoir et avoir besoin)



- les limites éthiques



- la propriété de son propre corps



- la dépendance (sous diverses formes)



- ...

Peu de pages et autant de questionnements pour des sujets délicats abordés sans détour et sans tabou. Ca se lit vite parce que c'est prenant, parce que c'est de qualité, et parce que les sujets soulevés poussent à s'interroger en donnant l'envie de savoir quels seront les choix des cobayes.



Une pause sous forme de réflexion (moi qui voulait "ne penser à rien", c'est raté mais je n'ai aucun regret). Source indéniable pour ouvrir des débats avec de grands ados et de jeunes adultes de façon plus ludique et plus ouverte. Source indéniable de réflexion personnelle aussi. Une très bonne lecture graphique comme je les aime et comme je les recommande.
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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Sur un air de Fado

Barral l'assume comme tel, cette histoire lui est venue en lisant Pereira prétend d'Antonio Tabucchi, dont j'avais lu l'adaptation en bande dessinée de Pierre-Henry Gomont. Pas étonnant donc que j'y ai retrouvé la même ambiance collante, mélange de chaleur et de tension sociale et politique. Tout comme Pereira, Fernando Pais s'est laissé endormir. Il vit dans une forme de légèreté qui apparaît vite factice au lecteur. Depuis sa séparation, il a mis de côté ses idéaux et il se laisse vivre, regarde ailleurs. D'autant que des choses il en voit, ne serait-ce que tous les matins quand il passe au poste de police, soigner son premier patient qui n'est autre que son propre frère, appartenant à la PIDE, la police politique, bras armé de la dictature.



Il faudra une rencontre un peu particulière pour le réveiller. Le scénario, s'il a donc comme un air de déjà vu pour ceux qui connaissent Pereira prétend, a les mêmes qualités sensibles : sobre et sans aucun jugement, Barral, qui signe ici son premier album solo, croque le portrait d'un homme qui a abandonné et qui va trouver une raison pour se battre à nouveau. Un peu forcé peut être, mais on sent que le vent de la révolte n'est pas très loin. Manque juste une pointe de courage.

Graphiquement c'est beau, avec un petit bémol sur les visages cependant. Mais les couleurs sont parfaites, notamment les teintes sépia des flashbacks. La chaleur de plomb de l'été et du régime est parfaitement rendue.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Les cobayes

Benaquista et Barral s'attaquent

talentueusement aux laboratoires

de recherche pharmaceutique.

Vaste sujet, occupant régulièrement

les chroniques ces temps derniers.

Trois cobayes seulement sont sélectionnés

après une procédure pointilleuse.

Une foule de candidats

en situation précaire

avait répondu à cette annonce

proposant 3 500€ ,afin de tester durant 21 jours

une nouvelle molécule; le M2C2T..

Le premier axiolitique non perturbant!



Nous suivrons la belle Moïra aux espoirs artistiques déçus

Daniel, chômeur atteint d'amnésie

et Romain souffrant d'impuissance séxuelle..



Je vous laisse les accompagner...

Le statut de cobayes n'est pas une évidence.

Ces expérimentations vont avoir

des conséquences folles sur leur devenir.



Barral est le dessinateur de Nestor Burma

On ne présente plus Benaquista

BD sociale où l'intrigue nous plonge

dans un univers passionnant.

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Sur un air de Fado

Peu de gens le savent dans la nouvelle génération mais le Portugal a été pendant très longtemps une dictature (1926-1974) avant d'intégrer l'Union européenne.



Oliveira Salazar a mis en place l'Etat nouveau, un régime autoritaire, conservateur, catholique et nationaliste et fortement anti-communiste mais sans être un régime fasciste.

L'armée et la police politique surveillent le pays, en ayant notamment recours à des indicateurs fondus dans la population. Les prisonniers politiques sont incarcérés dans des centres de rétention. La torture y est couramment pratiquée. Les guerres coloniales, qui durent de 1961 à la révolution des œillets en 1974 coûtent la vie à 8 000 portugais.



Cette BD va nous faire découvrir ce pays après 40 ans de dictature soit en 1968. On va suivre le parcours d'un homme Fernando Païs, médecin de profession, qui s'était marié durant sa jeunesse avec une belle activiste alors que son frère travaillait dans la police pour l'Etat.



J'ai beaucoup aimé la personnalité de notre héros qui joue sur la nonchalance et son détachement pour affronter la dure réalité de la vie sous un régime autoritaire qui ne fait pas de cadeau. Il a du payer le prix fort pour ses errements de jeunesse. Il y a une formidable maîtrise dans la dimension psychologique ce qui fait la différence avec une autre BD généralement au héros assez léger et sans réelle consistance.



C'est une œuvre qui m'a non seulement captivé mais qui m'a également touché en plein cœur. En tous les cas, on n'oubliera pas de sitôt cet air de fado.
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Les cobayes

N°815 – Octobre 2014.



LES COBAYES – Benacquista- Barral – Dargaud.



Qu'est ce qu'on ne ferait pas pour quelques milliers d'euros, surtout quand on est chômeur, un peu paumé ou bourré de complexes (Peut-on minimiser le pouvoir extraordinaire de l'argent sur le plan financier et personnel ?). Tester de nouveaux médicaments avant leur mise sur le marché reste une solution. Pour Daniel, Romain et Moïra qui n'ont aucune expérience dans ce domaine, cela tombe plutôt bien, puisque contre une somme rondelette ils viennent d'être choisis pour essayer le M2 C2 T, sorte d'anxiolytique de nouvelle génération, bref ils sont devenus des cobayes !



Comme dans tout médicament, il y a des effets secondaires et ceux auxquels ils vont devoir faire face sont assez inattendus. Cela changera leur vie, les révélera. Cette substance libère les pulsions enfouies dans l'inconscient de chacun et ces cobayes prennent goût à leur nouvelle vie, toutes leurs vieilles inhibitions disparaissent. L'amnésique va devenir hypermnésique, le timide se transforme en Don Juan, la molécule donne du talent à l'artiste et le succès fait le reste. Jusqu'à présent dans l'anonymat, ils prennent soudain conscience de la réalité du monde qui les entoure et ils profitent de leur « heure de gloire » puisque la recherche du bonheur individuel est une chose normale. Ce n'est bien entendu pas sans susciter des jalousies, la nature humaine y étant naturellement portée. Ce texte illustre la cupidité de l'homme que ne rachètent ni Coluche ni l'abbé Pierre. Quand il y a de l'argent à gagner, peu importe les dégâts collatéraux supportés par les victimes. Cette expérience, impersonnelle au début, fait naître une amitié solide et même une complicité entre ces trois personnes qui sans cela n'auraient eu aucune chance de se rencontrer. L'auteur glisse dans son texte des remarques sur les laboratoires, l'expérimentation et l'emploi des médicaments dans le tiers-monde. Je ne sais si elles reflètent effectivement la réalité mais elles ont l'apparence de la logique.



Nous sommes en pleine fiction : apparemment, ce médicament contribue à améliorer ce monde dominé par l'argent, l'égoïsme, la violence, en s'appuyant sur la culpabilité individuelle. Grâce à lui le financier inhumain devient un mécène, l'assassin confesse ses crimes... Tout cela est utopique ! Chaque médaille a son revers : ce médicament devenu un vulgaire stupéfiant risque de précipiter ceux qui en usent dans une dépendance dangereuse et en faire de véritables victimes. Il se trouvera toujours des gens pour profiter de cette manne. Il ne reste aux auteurs, véritables « apprentis sorciers », qu'à invoquer la protection divine dont nous savons tous qu'elle est illusoire. C'est le sens de l'épilogue qui, je l'avoue, m'a laissé un peu dubitatif.

Les idéologies qui ont aussi ce pouvoir de manipuler les gens, l'histoire est là pour nous montrer leurs méfaits.



Le dessin est expressif rehaussé de couleurs changeantes (dues à Philippe de la Fuente) en fonction des moments du récit. Je ne suis pas amateur de BD mais cette lecture, suscitée par ma participation à un jury de prix littéraire, m'a quand même intéressé.



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Les aventures de Philip et Francis, tome 2 ..

Près de six ans séparent ce tome du précédent (Menaces sur l’Empire).

La couverture est très réussie. Elle évoque avec malice le tome 9 de la série-mère intitulé « Le Piège diabolique ».

Malheureusement, le reste de l’album n’est pas à l’avenant. Bien que l’on sente la volonté de nous servir un scénario un peu plus abouti, il n’y a plus le feu sacré. Les gags les plus intéressants sont des redites (la gestion du régime Mortimer par le domestique Nasir ou la confusion MI5/MI6 par exemple) quand les autres scènes tombent bien souvent à plat. Je pense notamment à la scène des jeux du cirque, inepte et sans saveur. Où donc est passé l’esprit du Monty Python qui avait daigné se pencher sur le berceau du tome 1 ? Certes il reste quelques dialogues bien sentis mais ils sont trop rares pour donner du sens à ce salmigondis potache et peu inspiré.

Reste aussi le travail du dessinateur qui ne démérite pas loin de là, nous offrant un festival de tronches et d’attitudes loufoques en diable. Ça ne suffit cependant pas à sauver l’album. Dommage !

Au bout du compte, difficile de vous conseiller l’achat de ce titre si ce n’est pour compléter votre collection, ce qui, à défaut d’être un argument de poids, peut satisfaire une obsession compulsive latente.

Sinon, rabattez-vous plutôt sur les premiers tomes de la série Baker Street. Un vrai régal cette fois.

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Sur un air de Fado

Nous sommes en 1968 à Lisbonne.

Le régime d'Antonio Salazar se maintient au pouvoir, et continue à garder ses possessions coloniales en Afrique au prix de guerres (mentionnées par moment dans la BD).

Nous sommes avec Fernando Pais, médecin quadragénaire qui profite de la vie et de ses maitresses, au prix de qques compromissions avec la police d'état, la PIDE.

Au moment où nous prenons le récit, il est amené à défendre un jeunot, Joao, qui s'est moqué du plancton de l'hôtel de police.

Puis, il passe la soirée avec son vieil ami Horacio, prétexte à un retour en arrière sur son amour de jeunesse avec Marisa, une jeune gauchiste qui l'entraina temporairement dans son sillage contestataire.

La rencontre fortuite avec Joao et sa jolie soeur va l'amener à fréquenter de nouveau les contestataires au régime.



J'ai bien aimé ... cette partie de l'histoire portugaise m'était relativement inconnue, ce dictateur est peu connu en France au contraire de Franco.

Le scénario est intéressant, l'histoire de ce médecin balloté au gré de ses rencontres bien menée.

Et les dessins sont agréables avec le passage aux teints sépia lors des retours en arrière.

Une bonne BD à découvrir, pour le Portugal et son histoire relativement récente.

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Sur un air de Fado



Le Portugal, pays follement à la mode en ce moment, ne l'a pas toujours été, faute à un régime dictatorial que la révolution des oeillets de 1974 fera passer à la trappe. "Sur un air de fado" nous replonge au coeur de ces années sombres, où les portugais vivaient dans la crainte d'être arrêtés ( souvent sur dénonciation), torturés, emprisonnés ( beaucoup fuiront au Brésil ou en France notamment).

Dans une ville de Lisbonne ensoleillée, nous sommes durant l'été 1968, le héros de ce remarquable roman graphique mène une vie assez confortable, voire presque insouciante malgré le climat général plus que tendu. Sans épouse ( pas encore la possibilité d'un époux à cette époque), sans enfant, protégé par son métier de médecin, sans histoire apparente ( sauf celle de se mettre au garde à vous devant la femme d'un colonel parti guerroyer dans les colonies du pays ), Fernando s'est créé une bulle protectrice loin de toute velléité de rébellion politique ou de collaborationnisme patent. Bien que soignant quelques policiers du PIDE ( police politique de l'état portugais de l'époque), il reste sourd à ce qu'il voit ou entend dans ces sinistres locaux. Mais le destin lui fera un pied de nez sous la forme d'un gamin des rues plus qu'espiègle...



L'album, remarquablement construit, s'ouvre sur deux pages ensoleillées relatant un accident domestique du vieux Salazar ( le dictateur de l'époque) puis nous transportera bien vite dans les rues lisboètes si pittoresques et à la douce vie bourgeoise de notre médecin. Tout doucement, cette apparente sérénité virera au gris. Il est difficile d'échapper à la peur, à cette conscience qui petit à petit taraude notre héros. Entre la force du présent et un passé qui lui revient en pleine figure, Fernando se retrouvera face à ses responsabilités d'homme : continuer à fermer les yeux ou agir.



Dire que cet album est une pure réussite tant graphiquement ( merveilleux tons dorés et chauds, toujours nuancés de gris), que scénaristiquement est une évidence. Le propos est lourd certes, mais l'auteur y apporte une grande touche de tendresse, un peu d'humour et surtout un regard d'une infinie sensualité, parsemant son récit de vignettes magnifiant cette ville, ce pays, ces gens qu'il semble adorer, donnant ainsi la respiration nécessaire à cette histoire prenante. Quel talent !
Lien : https://sansconnivence.blogs..
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Sur un air de Fado

Colorées et faussement gaies, les illustrations de Nicolas Barral mettent à l'honneur la douceur de vivre lisboète, mise à mal par la dictature de Salazar. Entre résistance et clins d’œil du destin, échos du passé et fantômes amoureux, le bédéiste signe un roman graphique sincère et aborde une époque peu souvent évoquée (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2021/01/25/sur-un-air-de-fado-nicolas-barral/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Les cobayes

Une société pharmaceutique cherche à tester un nouveau produit qu'elle souhaite commercialiser: un anti dépresseur différent de tout ce qui est connu jusqu'alors, avec un minimum d'effets secondaires. En principe...

Trois personnes sont sélectionnées pour ce test, deux hommes et une femme. Ils ont tous les trois des raisons bien personnelles pour en arriver à faire ce test, guidées par un besoin d'argent dans une vie pas très rose pour eux. L'essai n'est pas concluant et nos trois protagonistes rentrent chez eux...et vivent une vie radicalement opposée à ce qu'ils connaissaient jusqu'alors, leur caractère semble s'être inversé! Finalement, ce médicament se révèlerait être un danger pour la population s'il était distribué...
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Mon pépé est un fantôme, Tome 3

Après son accident de poney , Napoléon rêve qu'il devient une fille .L' horreurrrrrrrr .
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Les aventures de Philip et Francis, Tome 1 ..

Sur la forme, on retrouve la construction traditionnelle des Blake et Mortimer avec des bulles fournies en texte et une construction graphique des plus classiques. Comme dans toute bonne parodie, on a également les références à la série initiale. On retrouve des lieux, des personnages et surtout les expressions classiques de la série. Et les personnages sont également bien sentis. Francis est encore un enfant dans sa tête et se prend pour un super héros destiné à sauver le monde tantdis que Philip est une grosse bouffe vaguement obsédé. Même le méchant de la série, le colonel Olrik est présent à la différence près qu'il est un méchant foireux aidés par une équipe de bras cassés. L'histoire est également pas trop mal foutue et l'on retrouve, à la sauce parodique évidemment, tous les codes de l'espionnage.



Le dessin reprend également tous les codes de la série sauf que le trait prend cet humour nécessaire. Les traits sont légèrement exagérés, les expressions sont accentuées, bref, une réussite sur cet aspect. Au final, Pierre Veys et Nicolas Barral, qui se déclarent comme fans de la série originelle livrent une série parodique drôle et bien foutue tout en respectant l'oeuvre de Jacobs. A lire pour la distraction. A noter que les aventures de Philip et Francis ont fait un petit en 2012 avec la parution du "Piège machiavélique" qui rassemble également plein d'éléments d'albums de la série.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Sur un air de Fado

Le docteur Fernando Pais semble vivre des jours heureux, dans une capitale portugaise sous le joug des militaires et du dictateur Salazar. La quarantaine bien portant, il visite tranquillement sa patientèle, pratique un humour courtois avec sa concierge et profite des soirées lisboètes pour partager vin, nourriture et rires avec ses amis et rencontrer de futures maîtresses.

Et même lors de ses visites quotidiennes au PIDE (police politique de la dictature) pour soigner un de ses membres, le praticien sait fermer les yeux si certaines portes restent ouvertes.

Mais la rencontre inopinée avec un enfant farceur, justement devant le QG du PIDE, va l’amener à s’interroger sur son mode de vie. Et se souvenir que durant ses années étudiantes, Fernando s’était engagé dans le militantisme pour les beaux yeux de Marisa, une jeune communiste.

Peu à peu, Nicolas Barral nous révèle le portrait d’un homme à l’allure débonnaire mais au parcours plus complexe qu’il ne semble. Afin de protéger l’enfant, il s’interpose face à un militaire, puis part à la recherche du gamin. Sa rencontre avec la famille de Joao va l’amener à reconsidérer sa vie et son attitude. Mais le passé peut ressurgir à tout instant.

En nous racontant un pan peu connu (en France en tout cas) de l’histoire du Portugal, l’auteur nous interpelle sur la notion de l’engagement, nous montrant une société dirigée par la peur. Une peur qui régit toutes les strates du pays. Évoquant par la même occasion, l’engagement militaire et colonial au Mozambique et en Angola, mais aussi un exode important d’une grande part de la population (ne serait-ce que pour éviter d’être enrôlé pour ces guerres). Et bien d’autres thèmes encore.

Nicolas Barral avait jusqu’alors principalement dessiné des albums scénarisés par d’autres. On lui connait notamment "Les aventures de Philip et Francis" (pastiche hilarant de Blake et Mortimer) et les loufoques Sherlock Holmes qu’il a signé avec Pierre Veys ("Baker Street"). Ou les albums de Nestor Burma, adaptation des romans de Léo Malet. Sans oublier quelques albums avec Tonino Benacquista. Pour son premier album en solo, Nicolas Barral, plus sérieux qu’à son habitude, signe ici une bande dessinée particulièrement réussie, avec des dessins semi-réalistes qui apportent beaucoup d’empathie à ses personnages. Un trait généreux qui met en valeur notamment le meilleur ami de Fernando, l’écrivain Horacio Antunes, un homme discret et altruiste…
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