Nicolas Mathieu

Livre très émouvant qui remue de bons sentiments vécus par chacun d'entre nous. L'insouciance de l'adolescence, on attend un accident de moto, une arrestation pour deal ... puis ces ado basculent dans le monde des adultes avec ses contraintes, ces obligations.

Un plongeon dans les vacances scolaires de mon enfance et les premiers amours

J'ai adoré l'ambiance, mon moment préféré c'est l'été 1998, j'étais à Chamonix à l'époque, j'ai donc suivis la coupe du monde sur écran géant, quel moment !! par contre la fin m'a rendue assez perplexe pour moi il manque quelques pages !

une plongée dans la France des années 90, juste et sans concession, pour personne.

Le prix Goncourt 2018 est un bon roman avec une histoire très touchante et bouleversante que j'ai bien aimé au fil des pages avec des personnages attachants.

Noir mais tellement vrai

Excellent livre

Relatant parfaitement cette vie d’adolescents dans les années 90 et les difficultés de la société qui nous conduisent à vivre la situation conflictuelle actuelle

Les quarantenaires s’y retrouveront

Bon difficile de faire une critique sur un tel livre et pour lequel tout a été dit !

Nous sommes en 1992, Anthony, Stéphanie, Hacine et les autres jeunes de Heillange sont des adolescents en pleine construction, il sont désœuvrés, englués dans leurs vies et ont l'air de suivre le chemin de leurs parents eux-mêmes usés par le travail et la vie. Nous sommes dans cette période d'entre deux, entre les glorieuses et les difficultés sociales de notre époque. Nous allons suivre ces adolescents sur 4 étés : 1992, 1994, 1996, 1998; vivant ainsi avec eux leurs premiers ébats amoureux, leurs déconvenues, leurs chagrins, leurs soif de vivre... Cette construction nous permettant ainsi de les voir grandir, mûrir, évoluer.

C'est un livre très bien écrit, une plume alerte...

Dans les années 90 j'étais enfant plus pré-adolescente qu'ado et bizarrement, si j'entends bien le contexte général social de cette époque narrée, je ne me suis pas vraiment retrouvée dans les caractères de ces jeunes (je n'y ai pas retrouvé non plus l'image de mes frères, sœur ou cousins/cousines pourtant plus âgés que moi!)... et puis il m'a manqué un peu d'émotion au final!

En fait, si j'ai globalement aimé ce livre, je m'interroge toutefois sur sa pérennité : le lira-t-on encore dans 50 ans? Quel image traduit-il de notre société des années 90?

Bien aimé ce roman à la veine naturaliste et sociologique. Lecture fluide. Les hommes s'en tirent particulièrement mal, dans une intrigue à plusieurs fils biographiques, sur quatre étés des années 90, dans une partie de la Lorraine désindustrialisée. J'ai apprécié la proximité de l'auteur avec ses personnages, notamment les adolescents devenant jeunes adultes.



Livre trop noir et pessimiste ? Peut-être, mais cela est un peu compensé par la force vitale qui émane de la jeunesse, de la maternité, de l'aisance sociale (aperçue, inaccessible) qui permet notamment de quitter un territoire où l'on se noie.

A Heillange, ville de l’Est de la France frappée par la désindustrialisation, vit une bande d’adolescents. Anthony, son cousin, Hacine, Stéphanie et Clem trompent l’ennui pendant les périodes estivales en traînant dans les rues, en se baignant dans le lac, en buvant, en fumant des pétards, en découvrant leur sexualité ... Les 4 jeunes ont pour ambition de quitter cette ville sinistrée et de ne pas reproduire la vie de leurs parents. Y parviendront-ils ?, Qu’adviendra-t-il de leur espoir, leurs illusions et leurs rêves ?...

Nicolas Mathieu décrit avec justesse et précision une jeunesse désœuvrée dans une région laissée à l’abandon. « Leurs enfants après eux » est une chronique sociale forte, énergique à la construction efficace, 4 étés de 1992 à 1998 que l’on quitte à regret. Remarquable !

Prix Blù Jean-Marc Roberts 2018

Prix Goncourt 2018

Sacré bouquin !! J'y ai retrouvé une ambiance de "la soupe aux crocodiles" en plus noir, moins optimiste, là comme l'individu est né, comme il deviendra... Bis répétita... pas forcément mon avis... Mais vraiment un excellent bouquin

Les pauvres.

Les derniers ouvriers, les syndicalistes, les enfants de pauvres, les moins pauvres fidèles aux plus pauvres, les pauvres surdéterminés, les pauvres amers ou fourbus ou condamnés...

Bruce, Martel, Lydie, Duruy, Rita...

Donc on voit l'usine qui ferme et la mécanique sociale qui s'enclenche et déroule la misère, la violence.

On suit les personnages comme dans un film de Gus Van Sant : à hauteur de nuque. On est avec Jordan dans le lycée tout pourri, qui essaie de se rapprocher de la bombe du bahut. On est avec Martel, silhouette décharnée qui tient debout par habitude. On est avec Bruce, le bodybuildé traumatisé et con comme ses stéroïdes. On est aussi avec Rita, fière et lucide, qui les aime, ses pauvres. Et puis Lydie, celle qui allume les mecs du bahut. Et puis Tokarev, le mac usé et imprévisible...

On est avec eux, juste derrière eux.

Ça marche : les dialogues, les paysages, les intérieurs, les détails, les peaux...

Et les épisodes, tendus comme dans une bonne série.

Si faut le mettre dans une case : polar social comme du Pierre Lemaître, ou Marin Ledun (Ils ont voulu nous civiliser) ou Hannelore Cayre (La daronne).

Au départ je ne souhaitais pas vraiment lire ce livre, encore un écrivain traitant ce fameux thème du déterminisme social, originaire de la même région que moi..., fort heureusement pour lui il ne s'est pas lancé en politique, ce qui lui laissait alors encore un peu de crédit à mes yeux !J'ai ensuite pu entendre l'auteur à la radio, lire quelques articles à propose de ce roman, et je dois dire que ma curiosité a été plus forte. Je ne le regrette pas une seconde, quel livre ! Les descriptions des paysages, des événements, des sentiments, chaque scène se déroule tel un film devant nos yeux, avec la musique de mon adolescence pour bande son. Les lecteurs quadra issus ou non de ce milieu se reconnaîtront forcément à un moment donné et ils se diront alors que peu de choses ont changé. Lorsque l'on referme ce livre on voit la suite de la vie d'Anthony, la notre, ces deux décennies filer, ce livre nous laisse un sentiment de mélancolie et d'amertume pourtant pas ou peu de tristesse, une sorte de nostalgie heureuse...

Leurs enfants après eux est un roman social. Il raconte une région dévastée par la crise des hauts fourneaux, gangrénée par une violence sous jacente et le racisme de classe. Nicolas Mathieu esquisse, à travers 4 étés, le portrait d'une ville fracturée et embourbée dans un marasme économique. À Heillange il y a les maison de la petite bourgeoisie, comme des forteresses intangibles, avec leurs frigidaires américains et leurs canapés en cuir. Plus loin les lotissements en préfabriqué, grand rêve urbaniste de la maison à soi, où la télé tourne en boucle. Repoussée à la lisière de la ville se trouve la cité, lieu de tous les trafics. Et puis le lac.



Comment grandit on dans une ville sans horizon ? Leurs enfants après eux est surtout un roman sur l'adolescence et sur l'ennui. Ca sent le sexe, le sang, la weed et les relents d'alcool. Anthony, Hacine et Steph vont se croiser au fil des étés, sans jamais arriver à échanger autrement que par le sexe ou la violence. Mais ils ont pour point commun la rage de ne pas reproduire ce qu'ont fait leurs parents avant eux. Leur espoir : partir. Leur rêve : bousculer leur destin. A travers 4 étés qui parcourent les années 90, du Grunge à la coupe du monde, on les suit en plein apprentissage de la vie. D'espoirs en désillusions, ils tenteront de mettre en terme à la malédiction de leur filiation.



Après une première partie un peu poussive, l'écriture devient vibrante, rythmée, presque aussi tranchante que le couteau du père. le livre se lit d'une traite tant il est difficile d'abandonner les personnages en cours de route. On regrette néanmoins un style un peu classique.



Leurs enfants après eux dresse un portrait sans concessions de l'adolescence en province en échouant à imposer un style aussi pop et percutant qu'un riff de Nirvana.

Roman qui m'a beaucoup plu malgré une ambiance particulière. Très bien écrit, j'ai beaucoup aimé le fait qu'il soit ancré dans la réalité.

Le deuxième roman de Nicolas Mathieu, noir et incarné, raconte avec une beauté brute le désenchantement d’une jeunesse des marges.
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Un roman magistral sur des adolescents saisis sur le vif pendant quatre étés avant l'an 2000, dans un bassin sidérurgique privé d'avenir.
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Le style de Nicolas Mathieu ne se drape dans rien. Il a un drapé. Plutôt un moiré : écrire sur l’adolescence et ses reflets changeants requiert une exigence sans faille. Il faut une sensibilité qui possède du tranchant, un ton capable de dire les emballements du cœur, la rage et la fragilité. Nicolas Mathieu a démontré qu’il maîtrisait tout cela dès son premier livre.
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Les étés, Anthony les passe dans sa ville sans avenir, brisée par le chômage. Mais son désir d’ado est plus fort… Un texte juste, une tragédie bouleversante.
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Heillange dans l’est de la France. On pense tout de suite à une autre ville et ce n’est pas pour rien : les hauts fourneaux, l’Est qui n’est pas encore Grand car nous sommes en 1992. Des ados trainent leur misère durant ce premier été, ça fume des pets, ça drague les plus belles filles du village même si c’est toujours les mêmes qui gagnent, ça fait des conneries mais les parents sont loin, occupés à leurs tafs ou leurs tâches ménagères et qui tentent tant bien que mal de contrôler l’adrénaline qui monte.

Nous allons suivre durant plusieurs étés et jusqu’à une fameuse finale de 1998 ce groupe d’ados, garçons et filles qui se connaissent, se côtoient et se jugent sans ménagement jusque dans les moindres détails. Les parents aussi, leurs dérives, leurs fatigues, leurs désarrois, leur impuissance devant les fatalités. Mais Nicolas Mathieu ne va pas se contenter de nous décrire ces vies mais va en permanence replacer son récit dans des points de vue autant sociétaux que politiques. Qu’est-ce que la société promet à ses gens qui voient leurs outils de travail fermer peu à peu ? Quel rôle croit-on avoir dans ce jeu permanent d’identification aux autres, à ce que les médias proposent déjà dans un abrutissement général et bien avant l’arrivée massive d’internet et des réseaux sociaux (on téléphone encore d’une cabine ou de chez les parents) et dans l’espoir souvent vain de parvenir à se hisser en dehors de sa classe quand bien même on arrive à posséder enfin sa piscine.

C’est cru, sexuel et diablement prenant comme un thriller social où les vies des uns et des autres s’étalent sans pudeurs devant nous. On pense à « La vie de Jésus » de Dumont bien sur (1997) et c’est plutôt un compliment mais Nicolas Mathieu va plus loin dans l’analyse et nous offre des moments forts de réflexions sur ce monde et nous-mêmes quand il se permet d’écrire : « On se demandait tout de même quelle vie pouvait mener ces gens, dans leurs médiocres logis, à manger gras, s’intoxiquant de jeux et de feuilletons, faisant à longueur de temps des gosses et du malheur, éperdus, rageux, résiduels………. ». La suite, je vous laisse la découvrir.

Un premier polar abouti, vivement le deuxième