Citations de Nicolas Rey (220)
J'écris ce livre en étant totalement clean. Et vous n'imaginez pas à quel point c'est chiant et laborieux d'écrire lorsqu'on est totalement clean. On met un temps monstrueux à écrire une seule ligne qui ne soit pas trop mauvaise.
Le mensonge, mesdames et messieurs les jurés, est un don que nous a donné le ciel pour déposer un peu de baume sur les plaies de la vérité. Il faut regarder la réalité avec des lunettes de soleil. Sinon, on devient aveugle. Et ces lunettes de soleil s' appellent l'illusion
Voila la raison pour laquelle j'ecris ce livre. Parce qu'on gagne un temps fou et que l'on se sent beaucoup mieux après. J'écris ce livre, parce que Joséphine s'est la première personne à laquelle je ne veux plus mentir.
Parce qu'il n'existe que les adolescents pour s'aimer assez au point de s'embrasser plus d'une minute et trente secondes.
Ensuite. Enfin, ensuite, tout le monde sait comment les choses se passent.
Les deux adolescents se moquent de l'heure à laquelle ils vont aller se coucher.
Ils se moquent d'avoir un jour à travailler.
Pour l'instant, ils laissent aux autres le soin de se dépêcher.
Ils ont la sensation d'être plus futés que le reste de la population.
Peut-être le sont-ils vraiment.
Annie les trouvait tout à fait prévisibles.
Elle n'appréciait pas les cancres pour autant.
Si elle avait dû choisir, elle aurait choisi les élèves rêveurs.
Eux savent se taire et sourire, être intelligents sans trop la ramener.
Si tu l'aimes, la moindre des choses est de tenter ta chance.
Voilà ce qu'il faut faire.
Tenter sa chance malgré les choses qu'on raconte.
Jean n'avait pas trompé sa femme depuis très longtemps.
Rien de moral à cela.
Seulement aucune envie.
La fidélité est une vertu qui s'exerce par défaut.
C'est un canapé très confortable pour la tristesse.
Un canapé particulier, spécialiste en dépression nerveuse, absence de sommeil, problèmes sentimentaux et repos du guerrier.
C'est un canapé pour les moments difficiles.
Ensuite, dans la rue, j'ai tenté d'oublier qu'il y avait pire que les mots pour tuer un amour.
Je rêve d'un monde en noir et blanc et totalement muet. Rien qu'avec toi, de préférence.
Chacun rate sa vie. La réussir est une faute de goût. Alors, on croise un regard, on gribouille quelque chose.
Certaines personnes, quoi qu'elles entreprennent, seront toujours pardonnées à cause de leur parfum.
J'ai beaucoup d'esprit mais personne à aimer.
«Très bien Clara, tu veux un bouquin. Dans trois mois, je te file un truc d'histoire sur la guerre d'Indochine avec une longue dédicace pour remercier Wikipédia.
- Nicolas, continue à raconter ta vie. T'es bon qu'à ça.»
J'avais 39 ans, des impôts à payer et un appartement à rembourser. J'avais un fils aussi. Bref, je n'avais plus vraiment le choix.
Je le suis jusqu'à l'église dans un froid d'horreur. On salue le curé. Il porte une laine polaire. Mêmes les curés peuvent choper des angines.
Les intuitions que procure la jalousie, peut-être des chercheurs s'attarderont là-dessus, il faudra leur léguer ma cervelle pour expertise, ils s'amuseront des heures.
Mais une main se ose sur mon épaule. Une main de pioche et de nuit. Le voisin est derrière nous, un peu de barbe, des dents sombres, il nous salue dans le couloir, bien décidé à nous expliquer en quoi consiste l'avenir, je traîne, il nous regarde avec Mathilde sans vraiment nous voir.
Etre la risée du monde, pas grave, ta femme couche avec toute l'agglomération, pas grave, elle se casse, pas grave, on va anesthésier tout ça, dévitaliser, préserver l'essentiel, masquer les choses, claquer sans même avoir fait frissonner qui que ce soit, pas grave, pas grave pauvre croûte, il y a les bouquins d'histoire et les concerts classiques, pas grave, attardé frileux.
A la table d’à côté, un jeune couple vient de passer commande. Ils doivent avoir vingt ans tout au plus. Je tâche de les mépriser mais n’y arrive pas. Ils sont beaux et amoureux comme dans les premières semaines. Impossible de voir autre chose, il n’y a qu’eux.
On devrait leur offrir des ponts d’or, s’incliner bassement, les exonérer d’impôts et jeter un œil au-dessus des nuages pour mieux les voir se bécoter.