Citations de Nicolas de Crécy (141)
Pauvre petit-bourgeois ! Vous avez lu Tristes tropiques, je suppose… Comme tout le monde : juste la couverture ! et le résumé au dos ! Je me trompe ? Vous me faites rire avec vos nuits pourries ! Nuits de luxe en vérité ! Divagations de nanti qui dort à l'année dans un lit confortable et qui pour se faire croire que sa vie est faite d'aventures périlleuses, se glisse de temps en temps dans une situation désagréable. Nuits pourries touristiques ; voilà le bon terme ! Une insulte à tous ceux qui dorment vraiment dehors !
Ces nuits si inconfortables qu'elles en paraissent infinies, durant lesquelles les pensées tournent à vide. Pensées remplacées quelquefois par une mélodie agaçante, une chanson médiocre qui s'installe en boucle, comme une migraine. Ces nuits pourries se présentent en sous-catégories facilement repérables. En voici quelques-unes : 1) nuit où on a peur, 2) nuit où on a froid, 3) nuit de questionnement sur l'absurdité de la situation, 4) nuit affreuse, réveil sublime.
En avril 1986, la centrale nucléaire de Tchernobyl avait explosé. Par chance le nuage radioactif s'était arrêté aux frontières françaises. En 1986, les autorités étaient assez confiantes en leur crédibilité pour prendre leurs administrés pour des débiles. La politique énergétique du pays valait bien quelques arrangements avec la réalité.
En résumé, « des garçons, il y a beaucoup à dire, mais en même temps pas grand chose ».
- Je me présente...
- ... Je suis le cycliste raté.
- Ah !
- Allons-nous-en !
Je dois me faire une raison : ma vie est dans l’ombre.
L’ombre de ma boutique, et l’ombre de mes pianos.
La pratique du dessin, qui rejoint sans doute le désir de graver quelque part le fait que l'on soit vivant, prend ici tout son sens, par sa capacité à traduire la légèreté d'un instant.
Les encorbellements ! Un balcon pour dominer la nature, la mettre à son service en la réduisant à une carte postale. Cette nature que l'on imagine à l'état sauvage, mais qui n'est qu'un leurre, l'idée fausse d'un paradis perdu ! Une nostalgie sans base solide, une fiction, un songe !
Ce n'est que par la mémoire que nous sommes un même individu pour les autres et pour nous-mêmes. Il ne me reste peut-être pas, à l'âge que j'ai, une seule molécule du corps que j'apportai en naissant. – Denis Diderot, De la poésie dramatique
L'idée était d'arriver en mauvais élève, sans guide, sans carte, sans documentation, sans avoir lu ni la Chronique japonaise de Nicolas Bouvier, ni l'Éloge de l'ombre de Tanizaki. Pour parfaire le concept, j'ai pris soin d'éviter les passages obligés, comme le Kinkaku-ji ou le jardin zen du Ryoan-ji et leurs foules agglutinées, dans l'espoir de les découvrir involontairement au cours d'une déambulation sans but.
Par chance, l'endroit était encore vierge d'une réhabilitation culturo-ludique conçue par une agence de communication.
Il s'est amusé à nous faire peur parce qu'on est libre et lui non. Il rêve de passer le mur qu'il garde.
Ensuite, on part, le plus loin possible. Vers l'Est. On verra bien jusqu'où elle nous mènera.
Il y a des chanceux, inconscients ou simplement épuisés, qui dorment sans se poser de questions, quel que soit le contexte. Je ne fais pas partie de ceux-là.
Le covoiturage a existé spontanément avant que les multinationales du numérique n’en privatisent le principe. On appelait ça le stop.
Un jour, on aura besoin d'un visa pour passer du 31 décembre au 1er janvier.
C’est curieux, il y a comme un parfum de mille structures humaines différentes... Snif snif. Les plus anciennes sentent fort de sous les bras et semblent avoir des têtes couronnées. Les plus récentes sentent aussi dessous-les-bras mais ont les jambes nues sous leurs shorts.
Et à l'arrivée, une fois retrouvés le quotidien et le décor de mon existence, j'éprouverai ce sentiment d'une parenthèse flottante, dilatée, comme si tout cela n'avait jamais eu lieu. Comme s'il s'était agi d'un songe où les images de la Yougoslavie, de la Bulgarie ou de la Turquie apparaissaient puis s'évanouissaient. Un monde parallèle dont la réalité, pourtant indiscutable, restait une énigme. Images dont les contours, avec les années, finiraient par se perdre irrémédiablement.
Comme une discipline qui allie l'errance et la création - un cheminement sans but qui condense l'esprit.
Petit rappel mécanique : la Citroën Visa Club est, même à l'état neuf, ce qu'on appelle un véhicule modeste. Elle est maigre. Équipée d'un moteur bicylindrique de 650cm3, elle est une héritière directe de la 2CV, de la Dyane, ou de l'Ami 6.ses performances demandent donc de la patience lors des longs périples, s'approcher des 130km/h est périlleux. Mais pour les nostalgiques d'une conduite bucolique, c'est un plaisir.