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Critiques de Noëlle Châtelet (247)
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La dernière leçon

Une Maman, au commencement de ta vie, c'est d'abord un roc, un géant, un corps droit, une fière silhouette, une voix énergique qui t'apprend, une odeur qui te rassure ; c'est une force qui te protège, qui te tiens, te fais avancer. D'elle, tu prends tout ; tu t'en imprègne comme une éponge ; c'est ton unique modèle, c'est ton repère, ton havre de paix, ta puissance tutélaire. Et quand tu arrives à ton apogée, tu assistes impuissant au lent mais irrémédiable déclin de ce monstre sacré. Les absences. Les hésitations. La voix qui se lézarde. Un beau matin, tu la trouves plus petite. Son corps se tasse, se ratatine, devient cassant comme du verre.

La Maman de la narratrice à quatre-vingt-douze ans, et elle sait désormais que sa bataille contre le temps, contre elle-même aussi, est perdue. Elle est tellement fatiguée ! Tout devient « trop loin, trop lourd, trop haut, inaccessible en un mot. » Pour celle qui fut sa vie durant une battante, une résolue, une opiniâtre, le corps fourbu, moulu, rompu a rendu les armes. La vieille voiture est vendue ; les courses sont faîtes par d'autres ; l'espace se rétrécit au point de devenir étouffant. Et puis après le corps, qui dit « que le lierre ne gagnerait pas la tête » ?

Alors, cette vieille femme libre décide de mettre fin à ses jours. Et pourquoi cette ancienne sage-femme qui donna naissance à tant de vies n'aurait-elle pas le droit de décider du moment où elle ferait halte ? C'est pour la fille que l'épreuve est la plus difficile. Comment admettre que son amour pour sa vieille Maman a moins d'attraits que la mort ? Il lui faut entreprendre un long cheminement, fait de révoltes, de résignations, d'abattements, avant de comprendre que choisir le moment de sa mort, c'est la liberté de sa Maman. Ce sera sa dernière leçon.

Vient alors pour cette fille désarçonnée le temps de l'accompagnement, le temps épouvantable du compte à rebours. On règle quelques affaires ; on a de grands et salvateurs fous-rires ; on s'échange les photos de famille et on se souvient ; on ne se prive plus de rien, et surtout pas de ces huitres qu'on avale goulûment ; on se fait les dernières confidences entre filles ; on meuble les silences…

Un livre dur, au style haché, à l'émotion à fleur de peau… Un livre difficile à lire parce qu'il nous renvoie à plein de choses qu'on ne voudrait pas voir, ou le plus tard possible. Un moment rare de lecture.

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La femme coquelicot

En voilà une bien jolie histoire traitant de l’amour passé un certain âge. Je prends ici ma revanche sur le clafoutis, lecture qui m’avait laissée indifférente. Ici, c’est juste beau, propre, élancé, c’est de la vie qu’on ajoute à ses années et non l’inverse.



Marthe a soixante-dix ans ou septante pour nous les belges, elle est installée dans sa routine, entourée de la protection de ses enfants. Survient alors le plus beau jour de sa vie lorsqu’elle rencontre Félix au café du coin. Les deux âmes se font de l’œil et s’enivrent de toute la beauté qui peut naître dans un regard, puis dans la douceur d’une main.

L’amour n’a vraiment pas d’âge et quand il est décrit avec autant de sensibilité, il en devient joyau éternel. Ce petit roman est une caresse sur la peau, un pied de nez à la jeunesse et un bel hommage à ces petits vieux qui se bécotent sur les bancs publics... bancs publics... 🎶

Quand l’amour est exposé avec une telle brillance, la lumière éclate dans l’âme de la lectrice que je suis.

C’est beau l’amour et j’en reste pantoise.

Même s’il naît au crépuscule d’une vie, même s’il n'est pas d’emblée compris des siens, la peau est née pour caresser, l’âme pour briller, le cœur pour exalter. Et de tout temps, seul l’amour aura ce talent de faire danser corps, âme et cœur dans un même tandem.
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La femme coquelicot

Rien que du bonheur dans ce livre traitant de l'amour quand on est âgé(e). Noëlle Châtelet a traité ce sujet qui en dérange plus d'un(e) avec

émotion, humour, finesse, tendresse et une grande délicatesse. Pourquoi ne pourrait-on plus vivre un grand amour quand on a un certain âge?

Dans ce petit livre, Marthe et Félix éprouvent absolument tous les sentiments qu'éprouvent des plus jeunes lorsqu'ils tombent amoureux, et c'est beau, c'est propre, c'est lumineux, rien de grivois, rien de malsain.

Marthe est passée de "femme transparente" à femme coquelicot grâce à Félix.

Les enfants de Marthe ont plus ou moins du mal à accepter Félix, mais les petits-enfants, eux, dans leur innocence, l'adoptent tout de suite, ils ne s'interrogent pas, ils laissent parler leur coeur. Les adultes ont beaucoup plus de mal à laisser parler le leur. Une très belle histoire à lire.

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La femme coquelicot

Il n’y a pas d’âge pour l’amour.

Marthe attendra soixante-dix ans pour aimer, aimer passionnément, férocement, sans discernement…

Elle attendra d’être Mamie Marthe, d’être Bonne-maman, d’avoir cette poitrine plate, un peu osseuse, ses doigts raides, un peu déformés, avant de rencontrer l’homme qui viendra remplir sa vie de joie, de rires et de plaisirs.

Elle n’est pourtant pas malheureuse, Marthe ! Ses enfants l’aiment, la couvent, la protègent. Ses petits-enfants, ses chers boucles blondes, l’adorent. Ils viennent souvent chez elle, « trombe d’énergie, de jeunesse, de dit, de pas dit, de joie plutôt grande, d’agacement relativement petits. »

Mais c’est peut-être là que le bât blesse, dans cette vie bien rangée, calme, une vie pleine de sacrifice, de dévouement, d’oubli de soi pour la famille, le mari, les enfants, et maintenant les petits enfants.

Il aurait pu en être ainsi jusqu’au bout du chemin pour Marthe, mais il y eut cette rencontre au café des « Trois canons » avec Félix. Une rencontre qui bouleverse son destin, écarte brutalement sa mélancolie et sa vie routinière, lui rappelle des sensations tellement lointaines, lui met le rouge au front, lui fait oublier les médicaments et cette douleur lancinante à la hanche gauche, lui donne enfin le goût de la liberté.

Un sacré canaillou que ce Félix ! Surnommé par Marthe « l’homme au mille cache-col ». Félix ! Le chevalier de la lame de fond, le pourfendeur des galets clos… Le flamboyant Seigneur aux épaules affaissées…

Ils mettront un peu de temps à s’apprivoiser les deux « vieux » tourtereaux, mais ils vont vivre leur passion jusqu’au bout. Marthe dut s’efforcer de calmer les enfants inquiets de cette aventure arrivée sur le tard, vaguement choqués de voir leur vieille maman qui…

Une histoire racontée avec beaucoup de tendresse et de retenue. Comment ne pas aimer Marthe et Félix qui ne demandent pas à retrouver une seconde jeunesse, surtout pas, mais décident de vivre leur âge avec fièvre et enthousiasme.

Vive l’amour qui autorise la déraison et transporte vers les cimes ; vive l’amour qui se moque des convenances, tourneboule les cœurs, ne fait plus toucher terre… Et tant pis si la hanche gauche de Marthe parfois renâcle un peu !

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La Petite aux tournesols

" Un été de porcelaine

Il y a 15 ans à peine

Ma mémoire est incertaine

Mais mon coeur n'oublie pas..." Mort Schuman.





Maman et son amie Christiane sont pimpantes, gaies. Elles veulent bien des petites Bénédicte et Mathilde, dans leur ronde.





Et le ballet commence. Bâton de rouge à lèvres, scènes d'essayage. Danses, rires et connivences...

"Des quatre, Mathilde est la plus petite, mais c'est la seule qui a son amoureux": Rémi, 7 ans..





Mathilde a 6 ans et découvre l'amour, pendant un été de porcelaine. Un coeur de petite fille qui balbutie et fait ses premiers pas...





Un amour raconté avec délicatesse, par l'auteure de "La Dame en bleu" et "La Femme coquelicot"...





" Y a pas que les grands qui rêvent

Y a pas que les grands qui ont du sentiment

Je voudrais qu'il m'embrasse sur les lèvres

Pas comme une enfant..." Valentine .
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La dernière leçon

Difficile de parler de la mort, surtout quand c'est celle de sa mère. Noëlle Châtelet nous emmène dans le long parcours de sa maman qui a décidé de

se donner la mort avant la déchéance totale. Elle nous explique sa réaction face à l'annonce de cette décision, nous dit ses pensées, ne veut pas y croire.

A partir du moment où sa maman lui parle de sa décision, Noëlle ne vivra plus que dans cette angoisse mais parlera énormément avec elle, leurs échanges sont empreints de tendresse, de souvenirs, parfois aussi de tristesse et d'incompréhension. Ce livre retrace le cheminement du choix d'une fin de vie programmée, réfléchie, mais pas pour autant facile pour cette maman qui ne veut pas "être une charge pour ses enfants", qui veut partir en ayant" toute sa tête".

C'est un douloureux chemin pour cette mère et sa fille, mais Noëlle Châtelet nous décrit ce chemin tout en douceur. J'ai été plus d'une fois émue en lisant mais je comprends bien la décision de cette dame.



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La femme coquelicot

La vie est passée sur Marthe comme une brise légère sur un coquelicot.

Elle s'est laissé imposer le choix de son mari par son père comme cela s'était fait pour de nombreuses femmes de sa génération.

Elle a vécu pour les autres, ses enfants puis ses petits enfants, vivant un bonheur par procuration sans jamais se plaindre.

Bel amour que celui de cette femme dévouée aux siens, j'entends déjà quelques grincements de dents chez mes consoeurs féministes...

Mais soyez un peu patientes, la vie bien évidemment se charge de semer la panique dans la vie de cette veuve septuagénaire!

Le bonheur conjugal, elle ne l'a pas connu pour ainsi dire, son falot et fruste mari a mis sa femme coquelicot en dormance au lieu de l'aider à s'épanouir!

Une rencontre fulgurante vient bousculer la vie bien ordonnée de Marthe, non pas un petit jeune, nous n'avons pas affaire à la cougar en vogue de nos jours, un homme, Félix, octogénaire raffiné et peintre de son état.

Pas de guimauve, non je vous assure, cette histoire d'amour vécue par deux personnes au crépuscule de leur vie est admirablement racontée par Noëlle Châtelet, des premiers émois de leur rencontre à la concrétisation charnelle de leur amour...

C'est émouvant, tendre, pétillant d'humour!

Si la valeur n'attend pas le nombre des années, on peut dire à l'inverse que la vie garde toute sa saveur pour qui sait s'autoriser le bonheur et cela quel que soit son âge.

La femme coquelicot, vous m'en mettrez deux bouquets!





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La dernière leçon

Je m’attendais à lire un roman autour de cette fin de vie, j’ai lu les pensées d’une mère trop fatiguée pour continuer à vivre et celles de sa fille qui peine à accepter la décision. Une condamnation, une peine de mort parce que « ça fait de la peine quand quelqu’un qu’on aime meurt ».

Beaucoup de questions que se posent la fille, pourquoi, comment... Beaucoup d’émotions vives sur cette vieillesse qui finit par nous rendre inutile. Beaucoup de larmes pour un départ pas facile à accepter. Forcément, des questions s’élèvent chez le lecteur, tout le monde peut-il prétendre au droit de mourir ? La vieillesse en fait-elle partie ? J’ignore si l’euthanasie est acceptée pour le motif d’être trop fatigué, trop vieux. D’autres personnes bien mal en point restent en vie parce qu’ils n’ont plus la conscience nécessaire pour élever la parole au droit d’en finir. Je m’égare mais je suis restée assez perplexe sur cette fin de vie guillotinée... Ce qui a un peu court-circuité les émotions à fleur de peau. Peut-être faut-il le vivre de près pour en mesurer aussi l’impact...
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La Petite aux tournesols

"La petite aux tournesols" fait suite à "La femme coquelicot" de Noëlle Châtelet, j'avais beaucoup apprécié La femme coquelicot, mais j'ai été enchantée par la lecture de la petite aux tournesols, enchantée parce que ce petit roman, presque un conte, nous raconte l'éclosion de l'amour d'une petite fille de six ans Mathilde pour Rémi "le sauvage" de sept ans. Mathilde est la petite-fille de Marthe de" La femme coquelicot". Elle passe ses vacances en Provence, elle découvre un environnement qu'elle ne connaît pas, des champs de tournesols à perte de vue qui la laisse pantelante d'émotion, les abricots qui dégoulinent de jus, les cigales et les grillons et... Rémi. Rémi qui va prendre toute la place dans son coeur de petite fille et Mathilde qui fera de même dans le coeur de Rémi. C'est un livre d'une fraîcheur absolue, Noëlle Châtelet parle "enfant", se met littéralement à la place des enfants dans leurs échanges. Ce n'est pas pour autant un livre "nunuche", c'est beau tellement c'est simple, c'est une bouffée d'air pur. Je vais me procurer le premier livre de cette trilogie, "La dame en bleu" que je n'ai pas lu. Alors, pour conclure, si vous aimez les belles choses de la vie, si vous aimez les petits bonheurs du quotidien, alors lisez Noëlle Châtelet.
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La Dame en bleu

La Dame en bleu de Noëlle Châtelet, comme tous ses livres, se lit comme un conte.L'histoire de Solange, qui un beau matin suit par hasard une dame en bleu qui évolue à l'aise dans la foule stressée, ralentit son rythme pour l'adapter à celui de la dame. Elle se rend compte alors qu'elle passe sa vie à courir après le temps, sans rien savourer de la vie. Elle prend alors la décision de tout arrêter, son travail (attachée de presse), de prendre du recul vis-à-vis de son amant, de ses amis. Elle s'inscrit même dans une maison de repos où de temps à autre elle va passer un peu de temps. Elle observe le monde d'une manière différente de celle où elle le voyait. Ce qui m'interpelle dans cette histoire, c'est qu'à cinquante ans, on n'est quand même pas vieille à l'heure d'aujourd'hui, alors, qu'elle ait fait un break ou travaillé à mi-temps, oui, mais là, vivre comme une personne âgée, aller au parc, passer son temps à la fenêtre et faire des potages, traîner, rêver...

L'histoire ne dit pas si Solange reprendra un jour son boulot. Ni de quoi elle vit. Mais ça c'est mon côté pratique qui parle.

Cela dit, c'est une belle plume que celle de Noëlle Châtelet. J'avais adoré "La femme coquelicot et "La petite aux tournesols", La Dame en bleu, c'est un peu un rêve.
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La dernière leçon



«Ce sera donc le 17 octobre. »

«C’est ainsi, par cette phrase, toute simple, ces six mots, tout simples, que tu nous l’as annoncée, ta mort.

Phrase guillotine que cette petite phrase-là. »



Il est des livres dont on a du mal à parler tant ils nous ont touchés. Je vais faire de mon mieux pour celui-là.



Mireille Jospin, la mère de l’auteur, Noëlle Châtelet, décide qu’à 92 ans et au regard de sa santé déclinante, il est temps pour elle de tirer sa révérence. Favorable à l’euthanasie et au droit à mourir dignement, elle a pris sa décision, elle sait quand et comment. Ancienne sage-femme qui a si souvent aidé à donner la vie, elle a décidé de programmer sa propre mort.



La relation fusionnelle qui unit la mère et sa fille va les conduire à s’accompagner dans cette démarche, s’épaulant l’une à l’autre. La mère aide la fille à se faire à l’idée de son départ volontaire tandis que sa fille l’entoure lui permettant ainsi de mener sereinement sa décision à terme. On le comprend aisément, un tel chemin ne peut pas se faire sans larmes mais au-delà de la douleur, les deux femmes vont vivre de grands moments de bonheur.



En effet, contrairement à ce qu’on pourrait craindre d’un tel sujet et en dépit des larmes, rires et fous rires sont de la partie, renforçant la complicité entre les deux femmes qui passent évidemment parfois du rire aux larmes. La mort est présente mais n’est à aucun moment pesante.



« La mort s’apprivoise tu sais !... »



J’ai été interpelé par le fait qu’au-delà de l’importance de préparer son entourage à son départ, la mère attache également un grand intérêt au devenir de ses objets personnels. Certains objets, elle les donnera directement à sa fille. D’autres, seront étiquetés et accompagnés de petits mots déterminant leur devenir. Une façon de tout mettre en ordre, une façon de maîtriser l’après, une manière d’être encore un peu présente par-delà la mort et aussi de s’y préparer…



« Tes petits mots-étiquettes, nous les avons tous trouvés. […] Ils nous ont fait sourire plus d’une fois, « après ». »



Une autre chose qui m’a particulièrement ému, c’est cet échange entre les deux femmes qui reviendra plusieurs fois tout au long du récit, comme aux différents âges de la vie : « Tu me tiens, hein ? -Mais oui, je te tiens… Allez, vas-y, n’aie pas peur ! » Situations vécues, résurgences de l’enfance, je me revois, enfant craintif, avec ma propre mère comme unique mais, ô combien, rassurante référence parentale…



On ne peut qu’être touché par le courage de ces deux femmes. L’une pour la force de caractère lui faisant mener sa décision à son terme. L’autre pour son respect du choix de sa mère même s’il lui faudra un peu de temps pour y parvenir.



La Dernière Leçon ou comment se préparer au Grand Départ programmé de sa propre mère. La Dernière Leçon d’une mère à sa fille mais sans doute la plus bouleversante, la plus poignante.



« Il arrive que le choix de la mort soit un hymne à la vie.»





Un énorme merci à la belle personne qui m’a offert ce livre. Et n’oublie pas, il y a désormais un peu de mes larmes sur ton kleenex…


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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La dernière leçon

Dans ce livre merveilleux, la fille s'adresse à sa maman de 92 ans avec qui elle a une relation très fusionnelle.

La maman a toujours été une femme très responsable, autonome, sage-femme de profession.

A 92 ans, elle décide de mettre un terme à son existence afin de rester digne dans la vieillesse, et de ne pas montrer une laide image de ses derniers jours à ses enfants.

Sa fille accepte mal sa décision et pourtant au fil des pages, elle chemine dans sa réflexion.

En France, ce livre a plus de poids que chez nous en Belgique, où l'euthanasie est légale et depuis peu la souffrance mentale est reconnue comme une des nouvelles causes de ce geste.

Encore faut-il trouver les médecins qui adhèrent à l'idée mais c'est un autre débat.

Pour en revenir au livre de Noëlle Chatelet, il est tellement profond et rempli de pensées qui font mouche que j'ai coché un nombre incalculable de passages.

Seul petit reproche, je trouve que la maman théâtralise un peu trop sa fin et la fait traîner, cela doit être insupportable pour les enfants.

Je ne vois pas bien le livre en film et pourtant, il sort ces jours-ci dans les salles de cinéma.
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Tout juste un mois après les terribles événements qui ont changé la France et ont insufflé un élan citoyen incroyable, Le livre de poche sort ce recueil de textes. 60 écrivains unis avec la même volonté de défendre la liberté d’expression.



L’ensemble des acteurs du livre a donné de son temps et de son argent pour que vive cette belle initiative dont les bénéfices seront reversés à Charlie Hebdo. 5 euros, ce n’est rien pour un tel recueil.



Dans un délai incroyablement court, l’éditeur a réussi à rassembler cette meute d’auteurs, regroupés sous une même bannière et brandissant leurs stylos comme arme. Leur intelligence et leur liberté de penser aussi.



60 textes forcément inégaux, certains se contentant d’une ou deux maigres lignes, d’autres de plusieurs pages. De l’analyse au cri de ralliement, du souvenir au texte très personnel… il y a de tout dans ce recueil.



L’éditeur a eu la bonne idée d’entrecouper les textes des auteurs actuels, d’extraits de Voltaire, Diderot ou encore Hugo. Pour prouver que le sujet de la liberté d’expression n’est pas neuf et qu’il faut défendre cette liberté jour après jour contre l’obscurantisme.



Sans vouloir détailler tous les textes proposés, j’ai une pensée plus particulière pour les mots de Maxime Chattam qui résonnent cruellement par rapport à son roman en cours d’écriture, pour Ian Manook et son texte si touchant, pour Frédérique Deghelt qui pense à la mère de ces terroristes, pour Dominique Fernandez et Marc Lambron qui nous font prendre conscience à quel point cet événement a touché le monde entier, pour Fabrice Humbert et Romain Puértolas avec leur belle idée de parler du sujet à travers une fiction (grave ou drôle), pour Katherine Pancol et son poème enjoué, pour BHL et son texte très juste, pour Eric-Emmanuel Schmitt et son mordant manuel du fanatique…



Quoi que vous cherchiez, et même si vous ne cherchez rien, vous en trouverez un bout dans ce livre. Une lumière contre l’obscurité qui tente de nous éteindre. Voilà ce qu’est ce recueil. Continuons à allumer de telles lumières.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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La Dame en bleu

Solange, la cinquantaine, toujours très jolie, travaille et court du matin au soir.

Un jour, alors qu'elle se presse sur le trottoir, son rythme est ralenti par une dame plus âgée habillée de bleu qui avance d'un pas chaloupé, calme. Elle est interrompue dans sa course et décide d'un coup de faire de même.

Elle ne se présente pas au travail et cesse toute pression autour d'elle.

Elle revêt un tailleur gris comme celui de sa mère, des souliers plus confortables, va s'asseoir dans un square avec deux personnes âgées qu'elle observe. Elle "prend le temps". Solange se prépare des thés, repousse ses collègues, son petit ami. Sa fille ne la prend pas de front, elle a une belle attitude.

Elle effectue une parenthèse dans sa vie trépidante et les derniers mots du livre nous l'indiquent bien.

L'écriture est très agréable, Noëlle Châtelet nous emmène plutôt dans un conte qui a un fond de vérité. Le rythme et la pression d'une vie quotidienne sont parfois très soutenus.

Le personnage de Solange est très sympathique car très humaine, très désireuse de retrouver de vraies valeurs.

Bon, d'accord, elle verse vite de l'autre côté du miroir. Il ne lui manque que les charentaises mais c'est un conte.

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La femme coquelicot

Ce court roman est un petit bijou, qui m’a enchantée, une fois de plus.

Un livre lu et relu avec toujours ce sentiment de tendresse pour cette dame, Marthe qui vit ses premiers émois d’amour à un âge où l’on elle ne devrait avoir, pense-t-elle, d’autres préoccupations que sa maison et ses petits-enfants.

Félix dessinait dans un café, Marthe faisait des mots croisés et un jour ils se sont parlés, se sont assis à la même table peu à peu la vie, leur vie a commencée.

Je suis sans doute fleur bleue, mais cette histoire tellement belle m’arrache toujours une larme.

Il faut un grand talent fait à la fois de pudeur et de sensibilité pour évoquer les amours du troisième âge. Noëlle Chatelet y réussi avec brio.



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La femme coquelicot

Ce petit roman est une très belle fable qui donne de l'espoir. Je ne connaissais pas l'auteure, et j'ai trouvé l'ouvrage dans une boite à livres, intéressée par le titre, (les coquelicots modestes fleurs des champs si fragiles ne me sont pas indifférents) et séduite par l'illustration de couverture, détail de "L'été" toile de Paul Delvaux.

Le texte est agréable à lire et bien écrit. L'histoire presque trop belle pour être vraie. Qu'importe. Il est agréable de constater qu'en amour il n'y a pas d'âge, et que Cupidon peut encore décocher des flèches à des vieillards. La passion abolit le temps, les corps sont vieux usés et ridés, les cheveux blancs, mais les sentiments sont purs, nobles et forts, et ces deux amants s'aiment comme s'ils avaient dix-sept ou vingt ans... Lecture agréable.
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La dernière leçon

Ma lecture date, et faire ce petit avis va de se fait sans doute être plus difficile étant depuis longtemps sortie de l'état émotionnel dans lequel m'a plongée ce livre. La fin de vie, la mort voilà des sujets qui ne sont pas faciles à traiter d'autant plus je pense quand on parle de celle d'un proche tel que celle de sa mère comme le fait ici Noëlle Chatelet avec douceur et tout en émotions. Émotions d'une fille qui voit les jours passés en compagnie de sa mère diminuer et qui devra accepter de la laisser partir et d'une vieille femme de 92 ans fatigué et qui souhaite s'en aller et qui va accompagner sa fille dans l'acceptation de ce choix de mettre volontairement fin à sa vie. J'ai trouvé ce roman très beau, il m'a mis vous savez cette sensation désagréable d'avoir la gorge nouée. Ce livre bien sûr nous fait aussi réfléchir et se poser des questions auxquelles je n' ai pas de réponse, la fatigue est-elle une bonne raison, une raison suffisante pour décider de mettre volontairement fin à ses jours ? Je ne sais pas et à vrai dire ne suis pas certain de vouloir le savoir. Même si le départ se veut sans douleur ici pour les proches, une part de moi ne peut s'empêcher de penser que cette dernière leçon doit laisser un goût quelque peu amer.

La dernière leçon est un livre plein d'émotion qui ne saura vous laisser de marbre si vous vous laissez tenter.

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La dernière leçon

« Ce sera donc le 17 octobre. »

C’est ainsi, par cette phrase toute simple, ces six mots, tout simples, que tu nous l’as annoncée, ta mort.



Ainsi commence le récit de Noëlle Châtelet qui nous raconte avec pudeur « La dernière leçon » de sa mère, une leçon emplie d’émotion et de gravité.

Mireille, sa maman qui militait pour le droit à mourir dans la dignité, a décidé à plus de quatre-vingt-dix ans de mourir en toute lucidité, en toute dignité.

Elle n’était pas malade, mais fatiguée, à bout de force, avec les capacités qui diminuent et le début de nombreux renoncements…

Noëlle Châtelet dresse le portrait d’une femme intelligente et mutine qui a souhaité rester maitresse de son destin jusqu’au bout. La relation fusionnelle qui l’unissait à sa mère a permis ce long cheminement, sans pathos, jusqu’au dernier jour.

Cette longue cérémonie d’adieu, les gestes symboliques pour se dire au revoir, les mots tendres sont bouleversants.



C’est une remarquable leçon d’amour et de vie mais le livre n’est pas une œuvre littéraire inoubliable. Le style est dépouillé, il manque un souffle à force d’être dans une trop grande retenue. C’est dommage, Noëlle Châtelet n’a pas réussi comme Delphine de Vigan dans « Rien ne s’oppose à la nuit » à écrire un livre au style magistral sur sa mère, simplement un récit poignant.



J’avais ressenti une vive émotion en voyant les films « Quelques jours de printemps » de Vincent Brizé et « Amour » de Michael Haneke, qui abordent chacun à leur manière, la fin de vie. Ils m’ont fait beaucoup réfléchir, en tant que fille de parents bientôt octogénaires, et mère.

J’ai lu « La dernière leçon » sur les recommandations d’une parente adhérente de l’association « ADMD » et c'est vrai, toutes ces œuvres m’aident à avancer tout doucement dans ma réflexion sur la fin de vie, avec toutes mes certitudes et mes incertitudes…

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La femme coquelicot

Quelle merveille, ce livre! Tout en délicatesse et émotion...



Il évoque un sujet encore tabou, qui suscite des regards gênés, et c'est fort dommage: l'amour qui naît entre deux personnes âgées. Quoi! Ces vieilles choses au rebut des sentiments, ça peut encore sentir son coeur palpiter? Heureusement que oui! Marthe est là pour nous le prouver...



Marthe qui a soixante-dix ans et s'étiole dans sa vie cloîtrée chez elle, sa hanche la fait souffrir, son coeur se déglingue , elle vit seule depuis la mort de son mari, peu folichon,qui a étouffé toute sa pétulance de jeune fille au fil des années . Bien sûr, elle se réjouit de la venue de ses enfants et petits-enfants , mais le quotidien est bien terne...



Jusqu'à la rencontre au café " Aux trois canons", où elle a pris l'habitude de s'installer l'aprés-midi, et d'y faire ses mots croisés , de celui qu'elle nomme d'abord" l'homme aux mille cache-col", car très élégant, il change régulièrement d'écharpe ou de foulard. Lui, c'est Felix, quatre-vingts ans, le bien nommé, car c'est le bonheur et l'amour qu'il va apporter à Marthe. Ces deux-là vont s'apprivoiser et s'aimer follement...



On assiste avec joie à la métamorphose progressive de Marthe qui retrouve l'énergie et les sensations oubliées, refrénées, de sa jeunesse, qui laisse éclore tout ce qui dormait en elle. L'auteure a vraiment le don de nous laisser entrevoir ce que ressent Marthe avec finesse, sensibilité et justesse. Et il n'est pas facile de révéler ses sentiments à sa propre famille: la sage Marthe devenue exaltée, c'est difficile à admettre pour ses enfants...



J'ai eu un plaisir fou à lire ce court roman plein de grâce et de lumière, qui m'a beaucoup émue. Merci à ma délicieuse voisine, Pierrette, qui m'a prêté ce livre. Elle m'a d'ailleurs raconté qu'une de ses tantes avait aimé puis perdu de vue , toute jeune, un homme qu'elle a retrouvé des années plus tard...et ils se sont mariés à soixante-cinq ans! Que c'est réconfortant, cet espoir d'aimer à tout âge, de sentir son coeur en apparence usé battre plus fort,de vibrer d'une caresse rouge de fleur, de voir s'épanouir en soi la femme coquelicot....
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La femme coquelicot

A soixante-dix ans, Marthe est veuve. Elle vit seule dans son appartement, entourée de l'affection de ses enfants et petits-enfants qui lui rendent visite le dimanche.

Chaque après-midi, elle se rend à la brasserie proche de chez elle où elle déguste une verveine tout en remplissant des grilles de mots croisés. En face d'elle, s'assied Félix, un artiste peintre de quatre-vingts ans qu'elle nomme l'homme aux mille cache-col car il change souvent de foulard.

Ils vont faire connaissance et la vie de Marthe va changer.

C'est un roman délicat, romantique, pudique. On s'y promène avec délice.

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