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Critiques de Noëlle Châtelet (246)
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La Dame en bleu

J'ai beaucoup aimé ce livre. L'auteure, sous la forme d'un conte, et dans un style délicat, nous raconte le lâcher-prise d'une séduisante cinquantenaire, à la vie trépidante. Un beau jour, en pleine rue, à la suite d'une rencontre à la limite du réel, Solange prend conscience que sa vie (travail stressant et amant empressé) est trop remplie.Tout y va trop vite, elle n'a plus de temps pour elle.

Alors, Il y a comme un renoncement de sa part; elle rompt les amarres, se libère de certaines contraintes et décide d'entrer en vieillesse ,comme on entre dans les ordres, afin d'atteindre sagesse et sérénité. Elle décide d'apprendre l'art de la lenteur avant que de le cultiver. Devient-elle philosophe ?

A vous de voir......
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La Dame en bleu

une petite histoire, agréable à lire pour le style, mais mon dieu que cette femme m'a déprimée. Pas encore à la retraite d'un coup, elle décide de vieillir, se pose dans une maison de retraite, s'habille comme une dame d'un certain âge... oulalalla malgré tout j'ai bien compris, ce besoin de sérénité, de laisser la vie trépidante etc.... mais ce n'est pas dans ma philosophie de sauter des étapes dans la vie! Certes tout le monde aspire à du repos, à du calme, à ce besoin de dire stop, de se poser mais on le faire sans basculer définitivement dans cette léthargie de la vieillesse... ce n'est pas l'image que l'on a de nos seniors actuellement...

Malgré tout, l'histoire est bien menée, on comprend tout à fait ce besoin et les raisons de cette dame avec sa robe bleue... mais bon, quand même, on a bien le temps de vieillir... profitons profitons pleinement de la vie....
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La Dame en bleu

Solange, la cinquantaine, toujours très jolie, travaille et court du matin au soir.

Un jour, alors qu'elle se presse sur le trottoir, son rythme est ralenti par une dame plus âgée habillée de bleu qui avance d'un pas chaloupé, calme. Elle est interrompue dans sa course et décide d'un coup de faire de même.

Elle ne se présente pas au travail et cesse toute pression autour d'elle.

Elle revêt un tailleur gris comme celui de sa mère, des souliers plus confortables, va s'asseoir dans un square avec deux personnes âgées qu'elle observe. Elle "prend le temps". Solange se prépare des thés, repousse ses collègues, son petit ami. Sa fille ne la prend pas de front, elle a une belle attitude.

Elle effectue une parenthèse dans sa vie trépidante et les derniers mots du livre nous l'indiquent bien.

L'écriture est très agréable, Noëlle Châtelet nous emmène plutôt dans un conte qui a un fond de vérité. Le rythme et la pression d'une vie quotidienne sont parfois très soutenus.

Le personnage de Solange est très sympathique car très humaine, très désireuse de retrouver de vraies valeurs.

Bon, d'accord, elle verse vite de l'autre côté du miroir. Il ne lui manque que les charentaises mais c'est un conte.

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La Dame en bleu

J'ai découvert la délicieuse plume de Noëlle Chatelet par ce livre.

Entre récit et conte, ce court texte, par son personnage Solange qui se trouve au mi-temps de sa vie, nous invite tous à ralentir le rythme, à apprécier mieux l'instant présent qu'on ait 50 ans, ou pas (ou plus).



Lu d'une traite, La dame en bleu se révèle pour moi inoubliable, car elle inonde de philosophie son existence, comme nous devrions pouvoir le faire, si notre environnement le permettait.
Lien : http://justelire.fr/la-dame-..
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La Dame en bleu

Une femme affairée des années quatre-vingt-dix croise le chemin d'une vieille dame qui marche en se balançant à pas mesurés. Et c'est parti...!

Voilà Solange (c'est ainsi que se prénomme la quinquagénaire auparavant vive et fringante) revenue en arrière - vers l'enfance- ou en avant - vers la vieillesse. Petit à petit elle se transforme en une mémé d'autrefois jusqu'à ce que, mais je ne vous dévoilerai pas la fin qui a réussi malgré tout à me tenir en haleine et a garder ce livre ouvert.

Ce livre improbable a des relents du film l'an 01, en beaucoup moins génial cependant.

L'attitude de Solange est peu crédible, même à cette époque, ou peut-être surtout dans ces années 90 de femmes d'affaires libérées et de culte de la vitesse et du libéralisme à tout crins. En ces temps de montée du chômage aussi, c'est pourquoi je me suis demandée tout au long du récit comment l'anti-héroïne faisait pour subsister et garder son appartement...

Ce roman peut nous faire réfléchir mais je l'ai trouvé un peu vieillot, malgré l'époque.



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La Dame en bleu

Après la "Femme coquelicot" de Noëlle Châtelet, je viens d'achever la lecture de « La Dame en bleu » du même auteur.



Histoire insolite de Solange, femme de 50 ans, qui décide d'abandonner travail, amis, et amant pour enfin prendre son temps, ne plus subir de contraintes et même devancer la vieillesse, propice à la lenteur et au temps qui s'étire.



Une histoire peu vraisemblable à mon avis, à lire comme un conte, faisant l'éloge de la lenteur, de l'acceptation de soi sans artifices, du lâcher-prise, complètement à contre-courant de la frénésie de nos sociétés.
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La Dame en bleu

Un conte, une fable, un roman,... peu importe la forme car cette histoire a fait écho. Comme j'ai aimé Solange. Cette femme qui aime qu'on la remarque et s'habille souvent en rouge, cette femme attirante, cette femme active, cette femme en accord avec son époque. Pourtant, un jour, elle croise une dame en bleu qui gêne la circulation car elle marche à son rythme... ralenti et, Solange se calque sur son pas. A partir de là, la femme flamboyante revêt un tailleur gris, quitte son travail, change sa manière de vivre et prend le temps. Elle loue même une chambre à la maison de retraite , y passe quelques fois, s'allonge au soleil, fait la sieste,... profite du temps sans plus aucune contrainte. Bien sûr, sa meilleure amie et son amant ont bien essayé de la faire revenir sur le "droit chemin" mais rien n'y fait. Sa fille, Delphine, si elle est étonnée et, peut-être effrayée par le chemin que prend sa mère, respecte son choix, essaie de la comprendre et toutes deux se rapprochent.

Certains trouveront sans doute cette histoire triste en la résumant à "vouloir devenir vieille avant l'âge" alors que cela va bien au-delà de cette simple apparence. Ce texte est riche de phrases qui résonneront aux oreilles de certains et resteront silences aux oreilles d'autres. Il n'y a rien de triste, à mon avis, car Solange a juste décidé de mettre sa vie en pause un moment ou pour toujours (ce sera à vous d'en juger car l'autrice laisse planer le doute), eu envie de regarder le temps passer sans aucune contrainte, sans aucun apparat. Il est plusieurs fois question de la vacuité mais qu'est-ce au fond? La vacuité à ne pas confondre avec le vide qui renvoie à un sentiment de néant. La vacuité, dans les spiritualités orientales, se définit comme l'absence d'être en soi càd l'absence d'existence propre mais pas l'absence de sens. Dans le bouddhisme, la vacuité est la nature ultime des choses autrement dit la réalité. Pour ma part, c'est ainsi que j'ai perçu cette histoire que j'ai trouvé sublime. Petit livre qui m'a beaucoup marqué car qui n'a jamais pensé vouloir tout quitter le temps d'un instant et n'avoir plus aucune contrainte sinon celle de regarder s'écouler le temps, le temps d'un bref instant, un temps de plénitude, de liberté absolue....

Vous l'aurez compris, j'ai été très sensible aux mots de l'autrice, à cet instant suspendu. Cela fait des années que ce livre est dans un coin de ma tête, c'est seulement maintenant que je lis et, j'ai compris pourquoi. C'était maintenant le bon moment pour apprécier cette histoire, plus jeune, je ne l'aurais pas lu avec une telle intensité. Il y a de bons moments pour chaque chose, il suffit juste de savoir attendre parfois....

Merci Madame Châtelet de m'avoir permis de savourer le temps de cette lecture!



Quelques phrases pour illustrer mon propos:

" [ ] on ne court pas lorsqu'on a dans les yeux l'émerveillement de l'indolence et dans l'oreille, le ravissement du pianissimo." p.15



"Elle parle pour parler, pour le plaisir des mots qui s'enfilent ou plutôt qui s'emmaillent. Un nom à l'endroit, un verbe à l'envers. Au tricot des phrases ne manque que le cliquetis des aiguilles." p.77



"Mais pour Solange, il n'y a pas que la lenteur, la densité, il y a, encore une fois, la sensation de plénitude à se retrouver sans désir, sans besoin, la griserie de n'être troublée par rien, par personne - pas même elle, lorsque dans son lit, par exemple, elle promène une main abstraite sur son ventre ou sur ses seins parfaitement assoupis- et cet inégalable sentiment d'un corps bouclé sur lui-même à qui n'est demandé ni prouesse ni performance." p. 85



"Solange désapprend l'apparence. C'est sa dernière trouvaille, sa nouvelle liberté." p.86



Belle lecture!











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La Dame en bleu

Un conte particulier, où une femme épanouie, libérée, dans la fleur de l'âge bascule soudainement dans le 3ème age... Solange avait tout de la femme active, un métier prenant, un amant, une fille...et par une rencontre fortuite dans la rue, elle décide de vivre comme une vieille femme, marche à son pas, cuisine de la soupe, discute de bégonias dans un square, shabille confortablement ...

Finalement assez dérangeant en tant que lectrice ce roman nous fait réfléchir sur la place et le rôle de la femme. Prendre une pause peut finalement être la solution.

Ce roman insolite est finalement une belle découverte.

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La Dame en bleu

Aborder le mitan de sa vie n'est pas une sinécure, peut-être encore plus si l'on appartient à la gente féminine...

Accepter de devenir transparente, certaines parlent même carrément d'extinction de l'interrupteur. Si ce passage vous fait frémir chères consoeurs et bien je vous invite à faire un petit bout de chemin avec la dame en bleu, et il se pourrait bien que la petite promenade ne soit pas dépourvue de charme!

Noëlle Châtelet nous fait partager ce moment crucial d'une femme en compagnie de son héroïne, Solange. Où nous découvrons qu'accepter de vieillir, de ne plus être dans le coup peuvent être sacrément confortables.

Redonner au temps toute sa dimension dans une société qui a soif de rapidité et qui refuse le vieillissement est une gageure. Relevons ce défi comme Solange et profitons enfin joyeusement de la vie et de notre entrée en âge mûr pour nous réaliser pleinement en prenant le temps d'observer.

Pour que vieillesse ne rime pas avec tristesse mais sagesse...

L'écriture de Mme Châtelet se déguste avec lenteur comme un mets raffiné!
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La Dame en bleu

Brève fable de notre époque d'une grande justesse psychologique sinon d'une absolue vraisemblance.

Solange a tout pour être heureuse. Pourtant, tandis qu'elle fend la foule emportée par le mouvement, la circulation des piétons s'interrompt presque : c'est qu'une vieille dame, vêtue de bleu, chemine à son rythme.

A son exemple, Solange décide pour la première fois de sa vie de prendre son temps. Elle abandonne une existence frénétique et vaine pour prendre le temps de vivre et en célébrer la lenteur.



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La Dame en bleu

"La Dame en bleu" a été édité en 1996. Ce livre classé 'roman' tient plus du conte. Il en a les idées qui poussent à écouter, réfléchir, apprendre, rêver et, peut-être changer. Le questionnement d la frénésie du temps en est le thème principal. Celui de la transmission douce, proposée et jamais imposée de notre mode de vie en est le second.

Cinquante ans, encore très jolie - et si elle le sait, elle fait aussi tout ce qu'il faut pour le rester - Solange n'arrête pas de courir, ne peut vivre le présent qui est toujours en retard tant l'à-venir est déjà là. Pourquoi, un jour comme tous les autres, va-t-elle freiner sa course et calquer son pas dans celui d'une petite vieille qui marche à pas menu, pesant chaque pression du pied sur le bitume, dans un balancement doux du corps, la tête un peu inclinée comme pour ...? Oui, pourquoi ?



Noëlle CHÂTELET nous donne d'accompagner Solange dans son lâcher-prise progressif. On se permettra, avec elle, de se lever plus tard, de prendre le temps d'une deuxième tasse de thé ou café, d'aller au boulot avec quelques petits détours de parcours et même de ne plus y aller. On s'enfoncera dans les cousins du divan, on enfilera des pantoufles et on ne répondra plus aux agressions du téléphone ou de son répondeur. Le matin, on ira s'"asseoir au square et on écoutera les tricoteuses de radotages et, en rentrant, on préparera la bonne soupe de légumes frais en profitant autant du goût que de son fumet de cuisson.



Le temps ne s'arrêtera pas mais sa course en sera modifiée. Le regard sur autrui aussi.



Et puis, un jour, trottant menu, on échangera un sourire avec une cavaleuse qui vient de freiner sa course et de calquer son pas sur celui de Solange ...



Noëlle CHÂTELET a depuis l'écriture de "La Dame en bleu" écrit "La dernière leçon" (Voir ma critique alors). Elle y développait, à merveille, la question du vieillissement, celle de l'accompagnement que peut offrir une fille à sa mère en fin de vie. On trouve dans ce conte sur la frénésie du temps une amorce de ces réflexions et les valeurs qui fondent une relation de complicité entre mère et fille.



"La Dame en bleu" est un clin d'œil à la vie avec le zeste d'inconvenance nécessaire pour le rendre interpellant, drôle, utile et tendre !
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La Dame en bleu

La Dame en bleu de Noëlle Châtelet, comme tous ses livres, se lit comme un conte.L'histoire de Solange, qui un beau matin suit par hasard une dame en bleu qui évolue à l'aise dans la foule stressée, ralentit son rythme pour l'adapter à celui de la dame. Elle se rend compte alors qu'elle passe sa vie à courir après le temps, sans rien savourer de la vie. Elle prend alors la décision de tout arrêter, son travail (attachée de presse), de prendre du recul vis-à-vis de son amant, de ses amis. Elle s'inscrit même dans une maison de repos où de temps à autre elle va passer un peu de temps. Elle observe le monde d'une manière différente de celle où elle le voyait. Ce qui m'interpelle dans cette histoire, c'est qu'à cinquante ans, on n'est quand même pas vieille à l'heure d'aujourd'hui, alors, qu'elle ait fait un break ou travaillé à mi-temps, oui, mais là, vivre comme une personne âgée, aller au parc, passer son temps à la fenêtre et faire des potages, traîner, rêver...

L'histoire ne dit pas si Solange reprendra un jour son boulot. Ni de quoi elle vit. Mais ça c'est mon côté pratique qui parle.

Cela dit, c'est une belle plume que celle de Noëlle Châtelet. J'avais adoré "La femme coquelicot et "La petite aux tournesols", La Dame en bleu, c'est un peu un rêve.
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La Dame en bleu

je ne sais pas trop quoi en penser, il manque un peu de fantaisie, il manque qqc....l'univers de la maison de retraite, la vieillesse sont un peu trop (même bcp) idéalisés, l'histoire aurait pu être loufoque, poétique mais on passe à côté de qqc.
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La Dame en bleu

C'est avec ce roman que j'ai découvert l'écriture poétique, sensible de Noëlle Châtelet. Cette transformation subtile d'une femme qui glisse dans un autre âge de la vie, un autre rythme, est magnifique. A déguster.
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La Dame en bleu

d'accord avec Carosand et les autres lectrices !

magnifique moment : prendre son temps !!!



plus de courses débiles

comme une escadrille !



merci Noellle Chatelet !! belle plume excellentes idées !!!!
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La Dame en bleu

Un tout petit roman que j'ai apprécié

Le style est reposant

Je me suis un peu reconnue dans cette héroine
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La dernière leçon

Passionnée par les récits autobiographiques, ayant apprécié l'écriture de Noëlle Châtelet dans son livre le baiser d'Isabelle, et étant membre depuis plusieurs années de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), il y avait une certaine logique à ce que ce livre se retrouve, un jour ou l'autre, sur mon chemin de lectrice !



Dans ce livre court (171 pages), l'auteure évoque la décision de sa maman de 92 ans d'avoir recours au suicide assisté car celle-ci ne supporte pas l'idée d'être diminuée physiquement et psychologiquement et de devenir, à terme, dépendante des autres pour accomplir les gestes du quotidien. Mais surtout, elle souhaite le faire avant que ses capacités d'action et de discernement ne l'empêchent de le faire et de préparer, comme elle l'entend, ses préparatifs (ranger ses affaires, sa maison et ses souvenirs à des fins de transmission, préparer l'après).



Pendant un peu plus de quatre mois (août à décembre 2003), nous lecteurs sommes conviés à partager le ressenti de Noëlle Châtelet face à cette décision qu'elle dit partager sur le principe (elle l'avait plusieurs fois affirmé à sa maman) mais dont elle dit aussi avoir plus de mal à intégrer quand il s'agit d'entrer dans sa phase de concrétisation. Comment, en effet, accepter l'idée que sa maman avec laquelle elle entretient des liens fusionnels parte, volontairement, avant l'heure et la laisse ainsi orpheline d'elle ?



Alors qu'elle est censée accompagner sa maman dans sa démarche, elle se rend compte en chemin que c'est en fait sa maman qui l'accompagne sur le chemin de l'acceptation, en lui donnant sa dernière leçon de vie, la leçon d'une mère à sa fille pour lui faire comprendre toute la valeur de cette mort choisie, toute la valeur de cette ultime liberté personnelle. Par un lent processus fait de multiples petits gestes d'amour et de partage, elle, la sage-femme fait en sorte que le "travail" d'acceptation et de deuil à venir se fasse sans douleur et dans le respect mutuel. Elle l'accompagne afin de l'aider à renaître à sa mort programmée. L'épisode du rituel d'anniversaire est tellement signifiant de symbolique et de sens !



Alors que le compte à rebours implacable s'égrène, ce qui au départ était ressenti par l'auteure comme une exécution (image du couperet d'une guillotine) se transforme peu à peu en une initiation progressive et sensible, laissant la part belle à la liberté d'être et de ne plus être, et dont Noëlle Châtelet ressort bien sûr bouleversée, mais aussi apaisée.



Que dire ?

Ce livre est dérangeant (on entre vraiment dans l'intimité de la relation mère-fille et on s'interroge sur ce que nous aurions fait si nous avions été dans le même cas. On a tous des parents vieillissants). Il est émouvant et bouleversant (par ces flots et ces mots d'amour qui s'y déversent). Il est éclairant (il donne à voir le point de vue d'une personne concernée et impose le respect). Il est utile (car il démystifie un tabou et permet la réflexion). Enfin, il est apaisant (car il montre que ce qui constitue en général un drame pour une famille peut se transformer, dès lors que ce moment est anticipé et préparé en un acte d'amour partagé).



La seule chose qui m'a manquée à sa lecture est de ne pas connaître le point de vue des autres membres de la fratrie.



Donc, il me semble qu'il faut choisir son moment pour lire ce livre. Il faut le lire dans le calme pour bien en intégrer tous les tenants et les aboutissants. Si vous êtes fragilisé en ce moment, reportez votre lecture car cela reste un livre difficile à lire tant il renvoie à nos propres peurs, à nos propres histoires familiales, à nos propres non-dits.



Néanmoins, si comme moi vous partagez l'idée de l'euthanasie pour vos propres ou pour vous-même, je pense que c'est un livre qu'il faut avoir lu pour mieux comprendre ce à quoi vos proches peuvent être confrontés face à votre décision.



A noter : une "Suite à la dernière leçon" a été écrite par l'intéressée en 2015. Elle retrace la façon dont l'auteure a choisi de favoriser l'adaptation cinématographique de son livre au travers du film de Pascale Pouzadoux, avec dans les rôles principaux Marthe Villalonga et Sandrine Bonnaire également en 2015.











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La dernière leçon

L’auteur se propose de consacrer ce livre à la mémoire de sa mère, Mireille Jospin, femme de tête et de convictions, qui a décidé de mourir dans la dignité en mettant volontairement fin à ses jours, pour éviter la déchéance du grand âge. Elle évoque avec beaucoup d’amour filial et de sensibilité le deuil anticipé et progressif qui accompagne cette séparation programmée mais non moins douloureuse, ainsi que l’étrange apprentissage auquel la soumet sa mère pour la préparer à sa disparition.

Beaucoup de sensibilité, d’introspection attentive sur les étapes de cette douloureuse période vécue comme un arrachement. Toutefois on se sent parfois surpris que la mort d’une personne très âgée, et parvenue au terme de sa vie, soit ainsi vécue comme un drame personnel, et qu’une fille quinquagénaire ne sache se résoudre à admettre la fin de la vie de sa mère, alors que tant de drames plus poignants endeuillent durablement d’autres familles ; mais c’est le privilège de la vie littéraire française de pouvoir consacrer tout un ouvrage à une disparition qui, pour être programmée de façon insolite, n’en entre pas moins dans l’ordre des choses.
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La dernière leçon

Ce livre, c'est un peu comme une lettre, un échange entre une femme et sa mère à laquelle elle s'adresse. Un moyen de faire son deuil ou d'essayer du moins. Peut-on faire un jour le deuil de sa maman ? C'est une question que je me pose encore et dont la réponse pour moi est non.

Noëlle Châtelet nous raconte le parcours de sa mère, Mireille Jospin, une dame âgée de 92 ans qui décide de mettre fin à ses jours et demande l'aide de ses enfants pour accomplir son geste. Une demande que le lecteur ne comprend pas sur le coup, la dame n'est pas malade, pourquoi veut-elle partir ? Par dignité, parce qu'elle se sent fatiguée, parce qu'elle veut épargner aux siens le spectacle d'une mort certaine.

La préparation de cette mort semble très bien faite cependant, à certains moments qui font froid dans le dos, on établit un calendrier, il faut penser à tout, comme si on s'apprêtait à organiser un mariage ou un anniversaire et que la fête se devait d'être parfaite. Noëlle Châtelet a le sens du détail et raconte tout, nous entraînant avec elle au plus profond de l'intimité.

Une étape apparemment nécessaire pour que le lecteur se sente heurté, voire révolté contre cette demande qui paraît au premier abord incongrue. Une fois cette tension installée, elle nous permet ensuite de faire connaissance avec sa maman, de la raconter, nous la présente souvent sous un jour humoristique. On s'attache à cette femme autant que ses enfants à elle, si bien que j'ai été peiné de savoir qu'elle voulait mourir. On ne veut pas qu'elle parte !

C'est une lettre d'amour, d'une magnifique douceur, et l'expression d'un manque, d'une blessure. Petit à petit, le lecteur prend du recul, il sent que Noëlle Châtelet a besoin de déposer sa pensée, de vider son coeur. Alors très vite on excuse le voyeurisme et l'impudeur, l'émotion revient dans notre âme, on décide donc d'accompagner cette femme généreuse dans ses derniers instants et on a envie de pleurer dans les bras de sa fille.. En lui disant qu'on la comprend bien plus qu'elle ne l'imagine et que pour ma part, je serais pareil à sa place !



Gaulthier.DR

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La dernière leçon

C'est un livre qui déborde de larmes et de rires. Un livre qui nous transperce et nous laisse sous le coup d'une émotion authentique. Un livre bouleversant qui raconte une histoire d'amour sans pareille, celle d'une fille qui accompagne sa mère vers une mort choisie.

Ma mère m'a offert ce livre pour que je me prépare à l'idée qu'un jour elle ne sera plus. Cette idée m'effraie mais avec le recul je trouve ça beau de faire ça avec un livre même si à l'époque - j'avais 25 ans - j'ai rejeté cet ouvrage en lisant la dédicace qui l'accompagnait. Pour un enfant, sa mère se doit d'être éternelle et que c'est difficile d'apprendre qu'elle ne l'est pas!

Un livre sur la vie, la mort qu'elle induit et l'amour filial et maternel inébranlable. A Lire.
Lien : https://wordpress.com/post/b..
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