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Critiques de Olivier Chantraine (58)
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Un élément perturbateur

J'ai d'abord pensé à un roman cocasse. Serge Horowitz, a quarante trois ans, il vit chez sa sœur(une vraie mère pour lui), il doit sa situation professionnelle à son frère, le ministre de l'économie et des finances. C'est un homme très immature et depuis peu il se retrouve frappé régulièrement d'aphasie.

Malheureusement, il se retrouve embarquer pour un voyage d'affaire au Japon, où son entreprise doit promouvoir la vente d'une entreprise française.

Nous découvrons les côtes sombres d'une société où tous les coups sont permis pour réussir, gravir les échelon et s'enrichir, les obscurs liens avec le pouvoir....
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De beaux restes

Ils étaient dix. Dix amis depuis toujours mais aujourd’hui à 70 ans passés, Robert vient de mourir. Pour faire leur deuil, ils partent tous dans leurs maisons secondaires sur une île de la Méditerranée. Certes le temps passe plus lentement, leurs corps ne sont plus aussi vaillants qu’avant, les souvenirs avec Robert planent au-dessus de leur tête mais l’envie d’être ensemble et de passer du bon temps sont toujours aussi présents. L’été s’écoule entre bons moments, fous rires, commérages et prises de becs comme toute bande d’amis qui se connaissent depuis longtemps, appréciant autant les défauts que les qualités des uns des autres. Mais quand un couple de quadra achète la maison de Robert, leur quotidien va en être chamboulé mais ce n’est pas pour autant qu’ils vont se laisser faire ! Entre amis, on ose tout, on est prêt à tout !

Olivier Chantraine nous ouvre les portes de ce groupe d’amis, rend un bel hommage à l’amitié, nous parle du temps qui passe et de la vieillesse qui arrive sans s’en rendre compte, que même vieux nous avons tous de beaux restes. Avec une écriture fluide et lumineuse où anecdotes, souvenirs et situations rigolotes donnent le sourire, on partage la vie de ces seniors comme si nous faisions parti de leur bande. C’est drôle, c’est touchant, c’est simplement la vie qui s’égraine aux fil du temps avec ces bons et ces mauvais moments.

Après cette lecture délicieuse qui donne envie de vivre , vous ne voudrez faire qu’une chose : retrouvez vos amis en espérant que les liens qui vous unissent durent le plus longtemps possible !
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Un élément perturbateur

Roman qui m'était totalement inconnu, dont je n'avais jamais entendu parler et dont j'espère que la sortie en poche sera une occasion d'en (re)parler beaucoup. Sur fond de politique actuelle : un fringant ministre qui se rêve Président et qui pour cela n'hésite pas à sortir les arguments massue dont on nous rebat les oreilles depuis des décennies, mais un peu modernisés, de la politique-spectacle pour reprendre un terme qui fait désormais partie de notre quotidien, des affaires politico-financières, des trahisons, des familles qui dysfonctionnent, des gens ambitieux prêts à tout pour amasser du pognon, même à écraser autrui et le laisser professionnellement mort, enfin que des bons sentiments... Heureusement, il y a Serge. Serge est un doux-rêveur, un mec qui n’aime pas le travail plus que cela, qui le fait parce qu'il obéit à son grand-frère, à qui la sœur prépare encore le café, l’œuf et les mouillettes chaque matin, un mec hors du temps, pas matérialiste, qui préfère le silence au brouhaha incessant : "Comme si l'absence de paroles était devenue l'une des denrées les plus rares sur terre, l'arme ultime de résistance face aux dérives du monde moderne. Notre société se noie dans un océan de bavardages, des news radio du matin assénées d'un ton faussement enjoué aux débats stériles des présentateurs de chaînes d'infos botoxés comme de vieilles Californiennes, surjouant la complicité jusqu'à l'outrance..." (p. 250) Je l'aime bien Serge et le rejoins sur plein de points (pas tous, parce que parfois on a quand même l'envie de le secouer un peu et qu'à 44 ans, il prenne enfin des décisions pour lui et cesse de se faire porter par ses frère et sœur). Il m'est sympathique et Olivier Chantraine le rend comme tel, grâce à son écriture vive, drôle, ses digressions épatantes -mises dans la bouche de Serge- sur le bruit permanent (cité plus haut), sur les liens politique-finance, sur la géopolitique, ...



La vie de l'anti-héros Serge ne sera jamais plus la-même après cette négociation ratée avec les Japonais. Son équilibre professionnel, sentimental (Ah Laura et ses longues jambes...) sera chamboulé. Lui, le nonchalant va devoir se bouger un peu et agir... "Aujourd'hui peut-être, ou alors demain..." baillait il y a déjà longtemps un chanteur et même son fils un peu après si mes sources sont bonnes.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Un élément perturbateur

Comme un paquet de Crocos Haribo : une fois ouvert la main y pioche inlassablement, quitte à frôler l'écoeurement. La saveur acidulée du bonbon de couleur mêlée à celle douceâtre du gélifié blanc a un furieux goût de "revenez-y". C'est tout à la fois agréable et superflu (ce que l'on ne s'avouera qu'une fois le sachet vide).



Serge Horowitz, grand échalas crépu et passif, vit chez sa soeur, travaille grâce à son frère et cultive gentiment son hypocondrie. Un hamster dans sa roue... Victime de crises d'aphasie de plus en plus fréquentes et handicapantes, il prend, tardivement, conscience des vertus du silence et de l'intériorité d'une part et la poudre d'escampette d'autre part : il fuit sa cage dorée et redonne un sens à sa vie.



Dans ce charmant premier roman, aigre-doux, Olivier Chantraine déploie un humour vachard mâtiné d'une mélancolie de quadragénaire. Si les personnages sont attachants et les dialogues sonnent juste, on regrettera cependant la prolifération de clichés : entre le jeune loup de la politique (Emmanuel Macron sort de ce corps!) prêt à tout pour atteindre les sommets de l'état, le chefaillon à l'haleine fétide ou la très sexy mais froidement ambitieuse collègue on ne se sent jamais vraiment en terre inconnue.



Pas question cependant de renauder : j'ai passé un agréable moment dans l'univers d'un auteur qui manie diablement bien les silences, abusant des "..." (blancs) chargés de sens et dont la délicate scansion ajoute au plaisir que procure une prose impeccable.



On devine sous ses coups de griffes loufoques et désinvoltes une profonde délicatesse chez Olivier Chantraine et ça fait du bien.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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Un élément perturbateur

Personnage irritant, ce frère qui attend à 44 ans que sa sœur lui prépare son café et ses mouillettes. Au début du roman, J’ai craint le pire et me suis dit « c’est l’histoire d’un Tanguy » mais non, et c’est là qu’est la bonne surprise. On découvre Serge peu à peu et je l’ai trouvé très attachant ainsi que sa sœur Anièce. J’ai pris un réel plaisir à lire ce livre et j’ai souri à plusieurs reprises devant les infortunes du personnage principal. Je me suis prise au jeu et espérais que Serge

agisse de telle ou telle façon. J’ai savouré le livre jusqu’à la dernière page où l’on comprend mieux le comportement de Serge. Un petit régal en cette période de fête et l’espoir qu’on peut changer de vie à tout âge.
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Un élément perturbateur

Un premier roman qui aurait pu me tomber des mains si je n’avais pas dû le lire pour une sélection.

Le propos ne m’a pas intéressée et le traitement qui en est fait encore moins! Le héros m’a énervée et ses péripéties m’ont fortement ennuyée. Le thème du monde de l’entreprise avec ses coups bas etc, n’est pas un univers qui m’attire et j’avoue avoir terminé le livre en diagonale.
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Un élément perturbateur

J'ai beaucoup aimé la personnalité décalée et attachante du personnage principal, ainsi que son humour incisif sur le monde de l'entreprise et du pouvoir. Certaines phrases sont de petites pépites!

Malheureusement, les autres personnages sont tellement caricaturaux et les situations souvent grotesques... cela m'a gâché la lecture.

Au final, malgré un rythme plutôt soutenu et un style d'écriture rendant le livre assez facile à lire, l'histoire manque de surprise et d'intérêt à mon goût.

Dommage...
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Un élément perturbateur

Ce titre est on ne peut plus approprié! Mais certainement pas comme on peut s'y attendre. Pour moi, l'élément perturbateur c'est ce livre.

Je m'explique.

Les premières pages m'ont assez peu emballées, l'idée de lire tout un roman sur un homme qui raconte sa vie, somme toute assez banale voire pathétique ne m'enchantait guerre.

Puis très vite, j'ai eu envie de savoir, de comprendre quel était le sens de ce récit. Est ce de l'humour noir? Où le narrateur veut-il en venir? Comment cela va se finir?

Sans m'en rendre compte, j'étais happée par ce Serge Horowitz, quarantenaire, habitant chez sa soeur et incapable de se préparer son petit déjeuner tout seul.

L'histoire de ce brave Serge commence par des problèmes d'aphasie (impossibilité de s'exprimer) qui surviennent jamais au bon moment. Malgré cette situation initiale un peu grossière, l'intrigue progresse vers un Serge au caractère plus complexe. Un Serge qui n'est peut-être pas aussi naïf et dépendant des autres qu'il n'y parait. Cependant, lui-même ne semble pas le savoir.

Le récit comporte des allusions très claires à de récentes affaires politiques qui ne font que renforcer le mystère autour de l'histoire. Enfin, la vie de M. Horowitz étant très liée à son travail et sa famille, des personnages secondaires comme sa soeur et son frère, ses collègues, ont des rôles essentiels.

Alors comment qualifier cet Objet littéraire non identifié? Qu'en dire?

Est ce un conte philosophique masqué? Qui souhaiterait enseigner discrètement qu' on peut oser devenir soi même quel que soit notre âge et notre histoire...

Est-ce un roman qui souhaite donner un visage plus humains aux requins de la finance?

Est ce un livre pour que l'on pardonne aux hommes politiques certaines de leurs conduites? Ou au contraire porte-t-il un appel a davantage de vigilance sur notre rôle dans la cité démocratique?

C'est certainement un peu de tout ça et peut être plus encore. Je n'ai certainement pas tout perçu, tout compris et un autre lecteur en retiendra peut être autre chose.

Mais ce sont toutes ces interprétations qui font sa richesse. C'est un livre qui ne peut qu'interroger et je me demande si ce n'est pas finalement le but premier d'Olivier Chantraine.

C'est un livre que j'ai envie de partager afin de pouvoir échanger mes impressions avec d'autres lecteurs.

J'espère que d'autres seront prêts à être "perturbés".

Un grand merci à Babelio pour cette opération Masse Critique Rentrée Littéraire et aux éditions Gallimard qui s'ouvrent aux critiques amateurs et nous donnent la joie de recevoir des livres en avant-première. Un vrai cadeau!



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De beaux restes

Lecture sans grand intérêt.

C'est dommage car le début du récit était prometteur.

Un groupe d'amis septuagénaires qui se connaissent depuis plusieurs dizaines d'années, formant une espèce de communauté vivant selon ses propres règles, se retrouvent autour de la veuve de l'un d'entre eux.



Les hommes semblent former le noyau dur de ce petit groupe. Ils évoluent tous au sein du même milieu professionnel, partagent des secrets, des déboires financiers et sentimentaux, mais semblent devoir développer des trésors d'imagination pour se supporter les uns les autres lors de ce qui semblent être de longues vacances sur l'île de beauté.

Le personnage principal de Richard, pétri d'une sensibilité profondément enfouie, est égocentrique et imbu de sa personne.



Quant aux personnages féminins, ce sont de vrais clichés.

Ils sont peu développés et restent cantonnés à des missions subalternes toutes féminines :

- celle qui fait le potager et la cuisine,

- la compagne plus jeune qui dilapide le peu d'argent qu'il reste sur le compte en banque d'un ancien chef d'entreprises,

- la bimbo de service, taille mannequin bien sûr, et ancienne danseuse de surcroit, qui se fait taper dessus par son richissime époux,



Je me suis souvent demandé s'il n'y avait pas une part d'autobiographie dans l'histoire, ou bien si l'auteur n'avait pas cherché à régler quelques comptes avec le milieu littéraire...??

Je m'attendais à une histoire très profonde, très forte; mais finalement "ça n'a pas pris".

Je suis restée plutôt insensible à l'histoire et ne me suis attachée à aucun personnage.
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Un élément perturbateur

Les premières pages du roman laissent prévoir que l'auteur va nous conter l'histoire farfelue d'un improbable Tanguy, à la fois autiste et bête de sexe.



En fait il n'en est rien ! L'histoire se révèle être un pamphlet cinglant (et parfois cocasse) du monde impitoyable et corrompu de la Haute Finance. Le stratagème est clairement expliqué, et le personnage initiateur du montage fiscal frauduleux, notre actuel Président de la République, apparaît comme une évidence.



L'alternance proposée par l'auteur à cette catastrophe annoncée de la fin du système capitaliste, si elle peut paraître tentante, reste néanmoins illusoire et utopiste.



Un premier roman plutôt réussi.

Une suggestion personnelle, si d'aventure un second été en préparation : l'abus du terme "putain", déjà très en vogue dans les séries télévisées, nuit à la qualité de la littérature ! Qu'on se le dise...

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Un élément perturbateur

J'ai aimé ce personnage flottant, incapable de vivre en accord avec ses valeurs profondes qu'il a du mal à identifier.

Une sorte de parcours initiatique dans un monde pourri par l'ambition, l'argent, qui lui permet au bout du compte de s'affirmer, de se dégager des influences qui l'enfermaient. Le roman s'achève sur une porte ouverte et j'ai espéré qu'il tenterait sa chance.
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Un élément perturbateur

Une comédie enlevée au style incisif qui m’a fait sourire tout au long de la lecture et rire souvent. Une véritable petite perle d’humour.



En deux mots, Serge Horowitz est un looser de 45 ans, vieux célibataire hypocondriaque qui vit seul chez sa sœur de 50 ans. Leur frère François est ministre de l’Economie et des Finances et postule pour les prochaines présidentielles. Serge, qui travaille comme analyste pour une société d’optimisation fiscale, est parfois frappé d’aphasie, phénomène très handicapant. En revanche quand il retrouve l’usage de la parole, ce n’est que pour faire gaffe sur gaffe. Ou plutôt, dirais-je, pour dire tout haut ce qu’il pense alors que toute vérité n’est pas toujours bonne à dire. Surtout dans ce genre de métier… Derrière une apparence d’homme un peu stupide, coincé, qui a peur sa propre ombre, Serge se révèle être sensible, attentif, intelligent. Sincère et Vrai. Il s’amourache d’une collègue qui se sert de lui, il en est conscient mais ne peut lui résister.

La plume fluide et caustique d’Olivier Chantraine est truffée de métaphores extrêmement drôles, de vérités éclatantes sur la nature humaine, le milieu de la finance et celui de la politique. Une comédie à lire sans modération, allongé(e) au soleil sur un transat ou pendant vos insomnies nocturnes. Pour avoir testé les deux, à chaque fois je me suis autant amusée !
Lien : https://laparenthesedeceline..
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Un élément perturbateur

Sur la quatrième de couverture, il est indiqué que c’est « un premier roman à l’humour décapant ». Honnêtement, à part l’extrait qui accompagne le résumé, je cherche encore l’humour (on est loin de J.M. Erre).

Le personnage principal, Serge, mériterait d’être secoué, tellement il est mou et se complaît dans son marasme. À quarante-quatre ans, il vit toujours chez sa sœur, et ne peut se résoudre à la quitter. Ses réactions sont souvent décalées. Dans certaines situations, il est atteint d’aphasie, ce qui crée des malentendus. Il nous raconte son histoire en gardant une distance vis-à-vis de la réalité.

[...]

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Lien : https://www.aupresdeslivres...
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Un élément perturbateur

Un petit roman sympathique mais pas indispensable.

L'ensemble est plutôt cinématographique et m'a fait pensé à une comédie française gentillette, doucement critique, avec des personnages légèrement caricaturaux mais plutôt attachants.

Dans le rôle principal du frère boulet hypocondriaque et anti héros je mettrai Dany Boon, pour le frère verreux je mettrai Franck Dubosc, la soeur "maman poule" Karin Viard, et la belle gosse arriviste Frédérique Bel.

Bon j'avoue ça m'a amusé mais pas non plus transporté.

Le speech est classique : dans une société d'investissement offshore qui aide à placer des financements dans des paradis fiscaux, Serge - 44 ans, qui vit chez sa soeur et dont le frère est ministre des finances - fait foirer un dossier avec des japonais. Diantre. Le voilà embarqué avec la belle gosse de la société qui le rend fou de désir, Laura, pour rattraper le coup... Mais derrière ce boulet hypocondriaque protégé par son frère haut placé se cache peut être un homme de moralité !

Lu dans le cadre du club de lecture!

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Un élément perturbateur

L'histoire de Serge Horowitz, racontée à la première personne, est suffisamment curieuse pour être alléchante. A quarante-quatre ans, il vit avec sa soeur qui prend (trop) soin de lui, jusqu'à lui préparer chaque matin son café et ses trois mouillettes beurrées. Légèrement déconnecté de la réalité, il semble rapidement qu'il subisse une vie dont il n'a pas vraiment choisi les différents aspects. Son travail l'ennuie : analyste financier pour un groupe d'investissement (type fusion-acquisition etc.), il ne doit son job qu'au pouvoir de son frère aîné, ministre des finances et futur candidat à la présidentielle contre le président sortant qui l'a fait (toute ressemblance avec… serait purement fortuite). Pour achever le tableau, il est royalement hypocondriaque, meilleur client de plusieurs pharmacies et régulièrement frappé de crises d'aphasie, paralysant toute possibilité de parole aux pires moments, c'est-à-dire lorsqu'il doit véritablement se confronter à la vie, personnelle ou professionnelle, et cesser de se laisser porter.



Nous voici donc emmenés par l'auteur à la suite de ce personnage contemporain, mi-dépressif mi-agaçant, carrément mou et toujours hésitant. Un brin cynique, sans l'esprit du héros de John Kennedy Toole non plus : Serge est seulement agaçant. La seule chose qui semble vraiment l'intéresser est le sexe, avec sa fabuleuse collègue ambitieuse.



L'écriture d'Olivier Chantraine est agréable : vive, rythmée, fluide. Narrative (imagée et efficace), peu poétique (l'histoire et le ton choisis ne s'y prêtent sûrement pas). J'ai regretté, parfois, quelques images faciles (des comparaisons et métaphores un peu plates, davantage dignes d'un magazine que de littérature) ; la variation interminable autour d'un suédois (Ikéa, nom de table basse en laminé blanc, Krisprolls….) a failli franchement m'agacer, n'apportant rien au personnage de Laura, la fameuse collègue, sinon un certain racisme ordinaire qui se voudrait justifier par l'ambition professionnelle. Une impression, parfois, de téléfilm…



Mais il y a aussi quelques fulgurances (comme en connaît d'ailleurs le personnages, lorsqu'il sort de son apathie permanente), une réflexion très intéressante sur le sens de la finance, du politique, le cynisme du monde professionnel en général. Sur la famille aussi : jusqu'où doit aller la loyauté ? Et finalement, le roman se lit avec un certain plaisir, ne se lâche pas avant les tout derniers mots, fournissant un moment agréable, divertissant et parfois drôle. Largement de quoi ne pas regretter cette lecture, bien au contraire : être impatient d'une prochaine livraison de cet auteur à suivre.
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Un élément perturbateur

Je me suis beaucoup amusée avec cette lecture, une histoire qui n’est qu’un écran pour nous livrer une parodie moderne avec des messages subliminaux qui baignent dans l’actualité la plus cuisante. Je ne peut pas m’empêcher de faire des extrapolations avec l’actualité nationale, ce qui rend la lecture encore plus croustillante, mais en même temps effrayante par le cynisme ambiant.



C’est l’histoire de Serge Horowitz, un véritable zombi, un mutant immergé dans un monde qui ne lui correspond pas. Il a 43 ans et vit depuis 20 ans chez sa grande sœur Anièce, presque terré parce qu’il a peur de tout. Cette peur lui provoque une espèce de paralysie de la parole sans crier gare: il devient mutique tout d’un coup. De plus c’est un grand hypochondriaque.



Pour sa décharge il faut dire qu’il souffre de choc post traumatique depuis que ses deux parents se sont donnés la mort, le laissant aux soins de sa sœur qui le protège et de son frère aîné François qui l’accable. Et le grand frère, ancien énarque est aujourd’hui le Ministre des Finances de la France !



C’est grâce au frère ministre que Serge a trouvé un job d’analyste dans une société qui s’occupe d’évasion fiscale ou de « circuits financiers d’optimisation » ou du domaine de la domiciliation extérieure de revenus fiscaux des entreprises pour parler en langue de bois (grâce à qui ce sont des millions d’euros qui échappent aux merdeux du fisc, sic, page 153). Le boss de cette boîte qui s’appelle Offshore Investment Company, est un ancien camarade de promotion du Ministre Horowitz (un petit monde de 15 personnes échappant à toute logique, au coeur du VIIIè arrondissement. A tout contrôle aussi. Ici les associés se creusent les méninges pendant des heures pour créer les meilleurs montages financiers permettant à leurs clients d’investir sans que l’argent ne transite jamais par la France, page 11 [pauvre France, presque ruinée par la gabegie généralisée avec une pression fiscale inouïe sur le contribuable moyen que l’on saigne à blanc].



Serge Horowitz est peut être bizarre et inadapté dans la vie, mais c’est un brillant analyste capable de faire une synthèse époustouflante des situations financières. Mais il dérange tout le monde, il met des bâtons dans les roues dans ces collusions politico-financières, empêchant les requins de la finance et de la politique de tourner en rond.



Il va croiser dans sa boîte une fille superbe, Laura, le prototype de la career woman, prête à tout pour y arriver, qui se sert sans vergogne de ses contacts dans la boîte pour des fins ultra-personnelles. Mais c’est une bosseuse acharnée, à tel point qu’elle ne s’intéresse pas à son seul fils et elle est déjà divorcée.



Serge et Laure. Le feu et la glace. Et pourtant…



Serge va faire capoter les négociations entre un consortium japonais et une entreprise française de boissons énergisantes. C’est une cession négociée à prix d’or pour les français dont le montant du transfert va passer sous les barbes des requins du fisc. Les négociations sont menées par la boîte où travaille Serge, avec le pactole du siècle à la clef. Qui en sera l’un des bénéficiaires? François Horowitz, le Ministre, qui veut ainsi financer sa campagne politique comme candidat à la présidence de la République à la tête du parti qu’il a fondé « La France qui avance« …



Serge est outré par ces agissements. Il va gérer cette affaire selon sa conscience. Serge est un PUR, il est anachronique avec son environnement.



Et Laura dans tout cela? Après avoir joué la corporate à tout va, elle va trouver une ébauche de rédemption par l’amour (au moins pour un certain temps…). Il est beaucoup question de corporate dans ce livre ce qui me rappelle l’excellent film Corporate de Nicolas Silhol avec une étonnante Céline Sallette dans le rôle de la DRH, film qui décrit bien l’ambiance délétère qui peut régner dans une petite entreprise pourrie.



Le sujet de ce livre vous rappelle quelque chose? quelqu’un? A chacun de fantasmer sur le substratum de vérité que cette histoire, menée rondement par Olivier Chantraine, peut cacher…Truculent.



Merci à Babelio et aux Éditions Gallimard pour cette lecture édifiante.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Serge est hypocondriaque, et vit toujours chez sa sœur à quarante ans passé. Sa place dans la finance, il l'a doit à son frère.

Autant dire que le personnage ne fait pas rêver.

Mais Serge est atteint de crises d'aphasie pendant lesquelles il ne peut plus parler. Cela pourrait aller si ce dernier ne se sentait pas obligé de dire la vérité et d'être intègre...



Ce n'est pas mal écrit mais c'est loin d'être exceptionnel. Beaucoup de longueurs, certains passages sont très inégaux et le sujet pour être honnête, est loin de m'avoir passionnée.

Je ressors de cette lecture dubitative. Je n'ai pas détesté mais je n'ai pas aimé non plus...
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J'ai découvert ce livre totalement au hasard et je l'ai dévoré ! Serge est un personnage très attachant, quelqu'un d'un peu perdu dans un monde professionnel dicté par les chiffres et la réussite.

Travaillant au sein d'une société d'optimisation financière, nous découvrons a quel point la barrière avec la politique est fine...



Dans ce roman, chaque personnage y à sa place, j'ai pris énormément de plaisir à m'y plonger !
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J'ai beaucoup aimé ce roman. Son anti héros, Serge Horowitz, m'a touchée et tellement fait rire aussi ! J'ai aimé suivre son cheminement personnel tout le long du livre, malgré les épreuves absurdes qu'ils traversent, il va réussir à en tirer du positif ! Il y a également, au travers des ces lignes, une satire intéressante de la vie en entreprise. A découvrir !
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Serge Horowitz est hostile à toute forme d’engagement. Sa sœur l’héberge chez elle. Il ne doit son travail dans un cabinet de consulting qu’à son frère, ministre des Finances.



Pour ne rien arranger, il est hypocondriaque et connaît des moments d’aphasie incontrôlables.



C’est une de ces crises qui le saisit alors qu’il est en pleine négociation avec une société japonaise. Quand lui revient la parole, il fait capoter l’affaire…



Mis en demeure de réparer son erreur, le voici lancé dans l’opération de la dernière chance, accompagné de Laura, son associée.



J’ai aimé le personnage de Serge qui fait des pharmacies sur son chemin son second chez lui.



J’ai suivi avec le sourire sa relation avec sa collègue Laura qui n’a d’autre choix que de prendre les devants.



Son absence de relation avec ses patrons, le regard qu’il pose sur eux m’a amusé.



J’ai aimé ses réflexions sur le capitalisme sauvage et, en arrière plan, son frère ministre des finances de gauche qui cache son argent dans des sociétés off-shore.



J’ai aimé les moments de silence qu’il impose à la société qu’il audite, même si cette partie moins développée ne m’a pas pleinement convaincue, je l’ai trouvé un peu rapide.



Un roman qui m’a redonné le sourire et foi en l’avenir de notre société : même dans des firmes au capitalisme sauvage, il peut se trouver des hommes de bonne volonté.



L’image que je retiendrai :



Celle de la séance de silence dans la salle de réunion du Campanile.



Une citation :



Et surtout les Chinois, contrairement à vous, assument pleinement de ne pas être une démocratie. Ce qui leur confère une force et une capacité à transformer les décisions en actions tout à fait incomparables. Entendons-nous, les Etats-Unis n’ont absolument rien à envier à la Chine en matière de corruption, et tout le monde sait désormais que le mot démocratie n’a été inventé que pour que vos concitoyens puissent consommer vos produits à outrance en toute tranquillité, avec l’illusion d’être libre. (p.134)
Lien : https://alexmotamots.fr/un-e..
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