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Critiques de Olivier Truc (824)
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Le dernier Lapon

Dites donc, votre dernier truc glacé... il est rennement bien !



Ayant eu la lourde expérience que l’on joue allègrement avec mon nom dans ma jeunesse, je me permets gentiment de charrier également ce journaliste français vivant en Suède qui s’essaie avec audace au roman et dans une certaine mesure au polar scandinavo-français. Bref, un truc(sson) de ouf !



Pour ma part, la Scandinavie se résume en un mot : Fantastique. Il y a quelques années en été, j’ai eu la chance de parcourir les paysages majestueux de Suède et de Norvège jusqu’au Cap Nord en passant bien entendu par les Fjords et les îles Lofoten. Sur la route finlandaise de Laponie menant au Cap Nord, j'ai toujours le souvenir vers 3 heures du matin de ce majestueux élan (ou renne) sortant comme par magie du brouillard se dressant devant nous à 15 mètres sur le bitume. Pour vous dire, la Scandinavie, c’est encore mieux en vrai que sur les cartes postales !



Alors bien sûr, si vous avez jeté un coup d’œil au titre du livre, la grande originalité du roman réside en effet sur la Laponie et ses habitants les Saamis.



Pour éclairer les lecteurs allergiques à la Géographie, la Laponie s’étend au-delà du cercle polaire arctique sur la péninsule Scandinave (Norvège, Suède, Finlande) et une partie de la Russie. Autant en été la température est raisonnable et il fait plein jour à quatre heures du matin avec des lunettes de soleil pour éviter d’être ébloui, autant en hiver le climat n’est plus du tout clément, la température descendant parfois à -40° ! Glaglagla…



C’est ainsi que commence le roman sur un très bref récit plutôt mystérieux concernant la mort d’un certain lapon nommé Aslak en 1693. Et puis aussitôt après, l’auteur nous replonge dans les années 2000 en janvier et plus précisément le premier jour où le soleil fait sa réapparition depuis bientôt deux mois (que l’on appelle nuit polaire par ailleurs).



Dans la ville de Kautokeino, deux événements très inhabituels vont bouleverser le quotidien paisible des habitants de la région. Dans le musée de la ville, un tambour provenant d’un donateur Français Henry Mons n’a pas encore été exposé qu’il est volé dans sa caisse d’emballage.



Un jour plus tard, un éleveur de rennes Mattis Labba est retrouvé mort poignardé près son guppi (sa cabane). Pour couronner le tout, ses oreilles ont été tranchées tel un renne volé et son scooter a été brûlé.



Chargés de l’enquête, Klemet Nango, l’unique sami de la police des rennes, et Nina Nansen, sa nouvelle coéquipière débarquant tout juste du sud de la Norvège, vont devoir s’attacher à dénouer le fil de cette histoire complexe, très éloignée de leur quotidien habituel.



Faut-il soupçonner un conflit sanglant entre éleveurs de rennes ? Y-a-t-il un lien avec l’expédition de Henry Mons en 1939 en Laponie ? Ou plus mystérieux encore, quel serait le rapport avec cette mort en 1693 ?



Long de près de cinq cent pages, ce roman d’Olivier Truc nous glace le sang avant même de découvrir le cadavre. En effet, l’auteur réussit parfaitement à nous faire ressentir la vie de ces habitants dans ces conditions atmosphériques si particulières. Dans cette région invivable pour beaucoup d’entre nous, tout est conditionné par la température et la météo.



Oubliez vos gants et vous perdrez vos doigts! Tombez en panne d’essence et vous perdrez la vie, dépecée par les loups après votre lente agonie par le froid…



Dans deux univers pourtant totalement opposés, je ferais un parallèle frappant avec le roman « coyote attend » de Tony Hillerman sur les indiens d’Amérique Navajos. Comme dans la réserve des indiens dans la région de l’Arizona aux Etats-Unis et leur police tribale Navajo, les lapons de Scandivavie possèdent leur propre police des rennes et tentent de préserver les traditions ancestrales dont la modernité ronge peu à peu ces cultures très éloignées de notre monde occidental.



Scotché sur le porte-bagage de nos deux policiers, j’ai été absorbé par cette histoire glaçante au suspense crescendo jusqu’à la toute fin du roman. Seul bémol qui m’empêche d’attribuer la note maximale, l’écriture des dialogues est trop souvent polluée par la description des personnages secondaires qui au final nous met la puce à l’oreille trop lourdement à mon gout.



Même s’il mériterait plus de simplicité dans l’écriture et d’ellipses dans le récit, ce roman reste une très belle découverte originale, instructive et passionnante. Et ne soyez pas le dernier larron à le lire !

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Le dernier Lapon

Quel paradoxe ! Réussir à écrire un livre lumineux se déroulant dans une région où la nuit peut durer 40 jours.

Lumineux, oui, éblouissant comme le soleil enfin retrouvé, qui se reflète sur l'immensité neigeuse de la Laponie.

C'est un voyage extraordinaire auquel vous convie Olivier Truc.

Une contrée, la Laponie, territoire immense, froid et exigent. Un peuple totalement méconnu, les Sami, des rites si éloignées de notre quotidien. Un dépaysement total.

Une histoire ensuite, sombre et poignante, totalement ancrée dans la tradition de ce peuple lapon, où la modernité s'entrechoque violemment avec les coutumes et le mode de vie ancestraux.

Des personnages enfin, époustouflants, tour à tour complexes, touchants ou révoltants.

Que l'on soit clair, « Le dernier lapon » est un vrai polar. Mais pas que. Un vrai polar dans son ambiance, une enquête policière qui prend racine dans les traditions du Lapon. Mais aussi une histoire qui dépasse le polar par sa profondeur.

Le récit est tout en ambiance, parfois langoureux, l'auteur réussissant magistralement à déployer un environnement totalement immersif. Au point qu'on plonge corps et âme dans cet univers où la nature dicte sa loi à l'homme.

Olivier Truc réalise le tour de force de nous présenter un univers méconnu, sans jamais tomber dans la description sommaire, déconnectée du récit comme le font certains (pas de « copié-collé de wikipedia, ici).

Au contraire, l'environnement est admirablement intégré dans l'histoire, l'auteur démontrant à chaque page qu'il sait de quoi il parle (même s'il est français).

Avec une écriture sobre et imagée, sans emphase et toujours avec le ton juste, Olivier Truc achève de nous convaincre.

Une surprenante, originale et remarquable réussite.
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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Le dernier Lapon

Je ne sais pourquoi j’avais abandonné ce livre après une centaine de pages, lors de sa parution.

Depuis, il me faisait de l’œil dans ma PAL, sans que je me décide à le reprendre.

Pourquoi me suis-je décidée à le choisir enfin ? Peut-être que la COP 21, et le réchauffement climatique m’ont donné envie de faire un tour chez les lapons, pour avoir vraiment froid, très, très froid !

Et pour faire froid, il fait froid au pays des rennes, ou le soleil ne se montre que quelques heures par jour !

Pour réchauffer l’atmosphère Olivier Truc nous entraîne dans une histoire passionnante à la suite d’un tambour de chaman volé juste avant son exposition au centre culturel, au moment ou un éleveur de rennes, Mattis, est retrouvé assassiné.

Klemet Nango, seul policier de la communauté sami, et sa toute nouvelle coéquipière, Nina Nansen, venue des fjords du sud de la Norvège, se retrouvent face à une double enquête. Y aurait-il un lien entre les deux affaires ?

Un style clair et dépouillé va nous plonger dans cette atmosphère si originale de glace et d'obscurité où chaque minute de lumière est comptabilisée et apporte un peu d'espoir.

Ce roman est intéressant à plusieurs niveaux : la qualité de l'intrigue, les personnages, forts, complexes et attachants, les paysages incroyables et particulièrement bien restitués, le contexte ethnologique et géographique très bien documenté, on sent de la part de l'auteur une maitrise complète de la culture laponne et un véritable talent de conteur.

Une vraie surprise et un gros coup de cœur !

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Le dernier Lapon

Je suis partie en voyage sur une terre que je rêvais de visiter, un pays de neige, ou l’on se déplace en scooter voire en ski, ou l’on s’habille de peau de rennes, où l’on pratique la langue same, ou le climat rude, transforme parfois votre vie en survie, un pays blanc.



J’ai eu un peu de mal à m’intégrer dans cette société fermée quoiqu’accueillie dans les gumpis douillets, capitonnés de peaux de renne, dans la douce chaleur, écoutant les joiks d’un hypothétique Chaman, le chaman ne disant pas qu’il est chaman, peut être à cause des persécutions endurées par le passé.





Les joiks semblent encore sonner à mon oreille, ces chants traditionnels saamis ou samit si on veut bien en respecter la grammaire, sans lesquels la culture samie se serait éteinte , ces chants qui racontent la peine, la tristesse, l’amour, le malheur du peuple, transmis de génération en génération. On m’a raconté que par le passé, les chamanes entraient en transe en se servant de tambours, véritables œuvres d’art que quelques-uns excellaient à fabriquer.



Il se trouve que pendant que je m’acclimatais à cette région, le scooter des neiges, il faut apprendre à le piloter, mon collègue Klemet, un Sami pure souche, un homme sympathique qui avait agrémenté son lieu de vie d’une tente dans laquelle il m’a invitée, un sami qui vit en marge de sa culture, ce collègue donc, nous a emmené chez un éleveur de rennes des plus rustres : la femme ? A ignorer, je n’ai pas pu en placer une, l'alcool, il faut croire que ça réchauffe… J'ai appris que les éleveurs de rennes vivaient dans des conditions pénible, mais là, l'hygiène semblait avoir quitté ce gumpi depuis belle lurette !



Je n'ai pas voulu y attacher trop d'importance car on avait un problème à résoudre : un tambour sami, apparemment une pièce de collection avait été dérobée au musée, vol qui risquait de perturber la conférence de l’ONU qui devait se tenir à Oslo, conférence durant laquelle les lapons allaient se manifester pour défendre leur culture, amenant les autres partis à riposter…



Finalement j’ai bien été obligé de me fondre dans le folklore ambiant en raison du crime commis sur le vidda, mystère que nous avons bien eu des difficultés à élucider, nous la police des rennes à qui l’enquête a été confiée, heureusement que je faisais équipe avec Klemet qui connaît le moindre recoin du vidda. Notre enquête a beaucoup pataugé ! certains habitants étaient détenteurs de secrets jalousement gardés, certains policiers semblaient sérieusement vouloir faire obstruction à l’enquête, certains individus hors de tout soupçon n’étaient pas si innocents que ça, et puis il y avait ce français, drôle de zèbre celui-la, un géologue venu faire on ne sait trop quoi sur le sol de Laponie, franchement antipathique !



Quand je suis arrivée, il faisait nuit, et la nuit là-bas, ça dure !J'ai quand même réussi a passer des journées avec quatre à cinq heures d’ensoleillement sur la fin, bien-sûr, il faut être habitué à vivre dans cette région du globe pour comprendre ce que c’est de travailler dans la nuit… Pour mon plus grand bonheur, j’ai pu admirer quelques aurores boréales, m’étonnant de ce que les gens n’y prêtent pas plus beaucoup attention, ou alors pour évoquer les superstitions liées à ce déploiement de couleurs .



Je suis prête à retourner dans cette Laponie que je connais un peu mieux à présent, peut-être pour une autre aventure, qui sait ?

Nina, membre de la police des Rennes.



Voilà, cette lettre de notre héroïne montrera combien son voyage fut riche en événements, combien le dernier Lapon, tout en narrant une enquête passionnante, nous offre un documentaire sur un milieu fascinant, tant par son peuplement que par son ambiance polaire. Une pépite !
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Le dernier Lapon

Après quarante jours de nuit polaire le soleil va réapparaître petit à petit. J'accompagne Klemet, de la police des Rennes et Nina, sa coéquipière, dans leur enquête hors du commun. Tout comme Nina, je découvre la Laponie, les Sami et leurs coutumes. Cette incursion dans un paysage enneigé, par des températures glaciaires, se déroule du 10 au 28 janvier, début de notre vingt-et-unième siècle mais, toute cette histoire trouve son origine dans des faits qui se sont produits en 1693 et en 1939, ce qu'ignore les protagonistes au début de leur enquête.

Sa grande connaissance de la Laponie s'explique par le fait qu'Olivier Truc, journaliste et documentaliste, est un spécialiste des pays nordiques et baltes ; le dernier Lapon est son premier roman.



Challenge Atout Prix 2016-2017 - Prix Quais du polar 2013 - Prix Mystère de la critique 2013

Challenge Pavés 2016-2017 - 571 pages

Club de lecture Babelio - lecture du mois de janvier 2017

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Le dernier Lapon

Klemet Nango, un Lapon qui a roulé sa bosse et dont la famille a abandonné le mode de vie ancestral de son peuple, travaille pour la police des rennes. Il s’agit d’une unité chargée de surveiller les déplacements des troupeaux et de régler les conflits entre les éleveurs de cette région reculée de la Scandinavie. Sa nouvelle collègue est la jeune Nina Nansen, provenant d’une petite ville portuaire du sud de la Norvège. Deux individus à l’opposé l’un de l’autre, de deux mondes complètement différents, doivent faire équipe pour préserver cet univers unique.



Mais Mattis Labba est retrouvé mort, les oreilles coupées, comme on le fait pour marquer les rennes. Cette particularité du crime semble incriminer les autres Lapons mais les policiers ne disposent pas d’éléments leur permettant d’en savoir davantage. Au même moment, un tambour ancestral a été volé au musée local. Deux affaires distinctes ou une seule enquête ? Et que dire de ce géologue français qui farfouille à droite et à gauche. Y a-t-il un lien avec cette autre expédition de 1939 ? Et avec de vieilles légendes datant de la fin du 17e siècle, synonymes de mort et de fin du monde ?



Ce roman est une bouffée d’air frais (ou nordique). Pas un simple polar. Sous couvert d’enquête policière, il permet de découvrir le monde fascinant de la Laponie. C’est ça, la particularité et l’intérêt du « Dernier Lapon ». L’élevage des rennes, les gumpis, les chanteurs de joïks, les chamans, les vieilles légendes, la géographie des lieux, les relations pas toujours harmonieuses avec les « colons », c’est-à-dire les Scandinaves (Norvégiens, Suédois…), le combat contre la modernité, etc. Même que j’en demandais plus mais, après tout, il ne s’agit pas d’un guide de voyage. Et, si tout semble tellement juste, c’est que l’auteur, Olivier Truc, a passé plus de 20 ans à travailler dans cette région. Son métier de journaliste paraît à travers son écriture. Pas de fioriture ni de poésie, tout va droit à l’essentiel.



Et il ne faut pas oublier les personnages riches et complexes. Outre Klemet et les membres de la police (dont le chef et Rolf Brattsen, le collègue peu fiable), on retrouve une brochette de Lapons assez originaux (le vieil Aslak Gaupsara, un traditionnel pur comme il ne s’en fait plus, et Nils Ante, le chanteur de joïks). Mais auss des Scandinaves avec leurs propres agendas (le propriétaire Karl Olsen, le pasteur, la géologue Eva Nilsdotter). Et quelques étrangers pour compléter le tout (André Rascagnal, un géologue français peu scrupuleux en quête d’or ou d’autres minéraux de valeur). Tous ont leur rôle à jouer dans cette histoire.



Toutefois, deux notes négatives. Oui, on découvre beaucoup sur le mode de vie des Lapons et leur culture plusieurs fois millénaires. Oui, on sent la morsure du froid, la solitude. Oui, on voyage dans cette Scandinavie aux paysages majestueux. Mais, si le roman nomme et fait référence à plusieurs lieux, ils sont peu décrits. Et j’en ai été un peu déçu. Aussi, je suis un peu lasse de ces romans policiers de plus de cinq cents pages. Je n’ai pas senti de longueurs dans ma lecture même si, par moments, il me semblait que certaines pages étaient quelque peu superflues. Je m’ennuie de ces romans de deux-cents-cinquante pages d’Agatha Christie ou de Georges Simenon…



Ceci dit, au final, « Le dernier Lapon » fut une merveilleuse découverte littéraire. En plus d’une enquête policière et d’un voyage dans le Grand Nord, le roman apporte une dimension humaine et éthique (traditions contre modernité, préservation de la nature contre exploitation des richesses anturelles, etc.). Dépaysement total ! J’ai tellement hâte de lire la suite, Le détroit du renard, et d’autres œuvres d’Olivier Truc.
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Le dernier Lapon

Et si je t’emmenais dans le noir, du matin au soir, à la lueur des étoiles ou des aurores boréales.



Lundi 10 janvier.

Nuit polaire.

9h30 Laponie centrale.



Demain, le soleil aura décidé de se lever pour quelques minutes avant de se dissoudre de nouveau dans la nuit. Demain, mon cœur et mes doigts se réchaufferont de la chaleur du soleil, juste une demi-heure. Demain, je ferais connaissance de la police des Rennes. Tu connais la police des mœurs ? c’est la même chose mais pour les rennes. Il faut contrôler que certains rennes n’aillent pas forniquer avec des femelles d’un autre cheptel.



Et si, demain, le soleil ne se montrait pas ?



Un lapon mort, qui va garder son troupeau de rennes. Un tambour disparu, danse autour du feu, rite lapon ou veillée funéraire. L’homme est avide de richesse, l’homme est malveillant, l’homme est pourri, de nature. Même en Laponie, l’âme humaine démontre toutes ses faiblesses et son engouement pour le pouvoir et les richesses. Même en Laponie, un homme peut se faire tuer, pour un secret. Les oreilles découpées. Même en Laponie, un homme peut se prendre une baffe par sa partenaire lorsqu’il l’embrasse. En somme la Laponie et ses hommes, ça ressemble à ma ville et ses autochtones. Sauf qu’à l’évocation de la Laponie, mes yeux pétillent devant les aurores boréales, mon âme frétille devant le string rouge de la Mère Noël, mon majeur se réchauffe du tord-boyau maison. Bref, la Laponie a ce pouvoir de me faire rêver et de me sortir de mes errements d’une nuit d’hiver même pas froide et sans étoiles.



Les rennes ne connaissent pas les frontières. Rassemblée entre La Suède, la Norvège et la Finlande (oublie la Russie, même un renne ne voudrait pas y franchir la frontière), la Laponie s’ouvre à mes yeux, son peuple, ses ancêtres, sa vie sous une tente, ses chamans, et ses exclusions. Les lapons se sentent occupés par les norvégiens, ou les suédois… Les norvégiens pensent que le gouvernement donne trop d’importance aux lapons, histoire d’absoudre leur péché d’extermination des années précédentes. Bref, le lapon n’est jamais à sa place, comme ces troupeaux de rennes qui broutent sur des territoires qui regorgent de ressources minières.



Mais cette nuit, je profite de la nuit, de ses étoiles, des lueurs évanescentes dans le ciel, dans le silence absolu, crissements de pas dans la neige confondus, brames du renne dissolus. Qui sait de quoi demain sera fait.



Mardi 11 janvier.

Lever du soleil : 11h14 ; coucher du soleil : 11h41.

27 minutes d’ensoleillement.


Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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Les Exilés de Mosseheim, tome 1 : Réfugiés nucléaires

Cette BD joue sur les peurs des gens par rapport à la menace nucléaire qui n'est pas exempt d'un affreux attentat terroriste islamiste. Cela se passe en Alsace dans ma région ce qui me parle encore plus. Mossenheim, c'est en réalité Fessenheim.



5 millions de gens sont obligés de fuir la zone contaminée entre la Suisse, l'Allemagne, la Belgique et notre pays ce qui va provoquer des remous dans toute l'Europe. Direction la Suède qui va accueillir dans un gigantesque camp de fortune des européens de plusieurs nationalités qui rejettent la faute sur les français comme s'ils étaient réellement responsables de cette situation désastreuse. Dans le malheur, on cherche souvent des coupables.



Les tensions vont être à leurs combles dans cette crise migratoire purement européenne. C'est surtout la gestion des conflits de ce camp sur le point de se révolter qui occupera une grande partie de l'album au détriment de l'intrigue principal qui ne nous montre pas réellement ce qui se passe réellement.



Certes, on verra une partie plus politique avec un Président de la République ressemblant comme deux gouttes d'eau à Emmanuel Macron qui ordonne à son Ministre de l'Intérieur de tuer le gêneur afin que la vérité ne soit pas révélée au grand public.



Je trouve que c'est une bonne idée de traiter ce sujet dans une BD pour savoir un peu à quoi s'attendre dans pareil cas. Cependant, l'exploitation de l'idée aurait pu être mieux mené, c'est certain. On tombe dans une absence totale de subtilité notamment au niveau de la réaction des personnages Christophe et Sandra qui font face à cette situation de manière tout à fait exaspérante.



Un mot sur le graphisme pour dire qu'il est réaliste et qu'il rend la lecture assez avenante. Il y a une bonne utilisation de la colorisation qui ne vient rien gâcher bien au contraire. C'est impeccable au niveau du trait. On notera également un découpage plutôt classique.



On va attendre la suite pour se faire une idée plus précise. Tout dépend comment cela va évoluer au juste.

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Le cartographe des Indes Boréales

Un grand roman d'aventure...c'est l'impression qu'il me reste de ce livre, plein d'embruns de l'Atlantique à la Baltique jusqu'au blizzard du grand nord européen. On gèle dans ce bouquin, préparez vos mitaines...



Une couverture magnifique, de vieilles cartes marines dans lesquelles l'imagination se perd à suivre des galions évoluant au milieu des océans peuplés d'animaux fabuleux. J'ai toujours aimé les atlas et les globes terrestres anciens sur lesquels on voit les vents aux grosses joues soufflant sur de minuscules embarcations toutes voiles dehors. Voyage immobile...



On est dans l'Europe de Louis XIII et Louis XIV. En Suède, c'est la régence puis le règne de la reine Christine. Olivier Truc nous raconte Ia vie très tumultueuse et les amours compliquées d' Izko, un fils de pêcheur de baleine basque contraint de devenir cartographe et espion du roi à la cour de Suède.



Les voyages forment la jeunesse dit-on, et c'est ce qui se passe pour ce catholique, un peu bigot , qui se frotte à l'intolérance générale, expérimente le statut du minoritaire chez les protestants, pour finir par entrer dans le monde et la culture des populations Sames de Scandinavie. Son cheminement intérieur est aussi important que les kilomètres qu'il parcourt à travers l'Europe pour faire des relevés, ou dans les cellules de ses nombreux séjours en prison. Il y a de la passion dans cette quête d'une vie à trouver des réponses, pour trouver dans l'Autre, un autre soi.



Dans ses polars ethnographiques, avec la brigade des rennes, Olivier Truc nous parlait des Sames d'aujourd'hui en skis et motoneiges. C'était déjà très original. Là, on voyage dans le temps vers leurs ancêtres nomades pourchassés, massacrés par les autorités suédoises qui voulaient les évangéliser, les fixer, leur prendre leurs terres. C'était bien plus qu'une guerre de religion. Les Sames étaient les Amérindiens des Scandinaves, en travers du chemin des mines d'argent du grand Nord .



Souffle et force...le propos ne manque pas de lyrisme . La langue est belle, le rythme soutenu, les péripéties nombreuses pour 600 pages d'un voyage dans le temps, l'espace et les consciences.

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Le dernier Lapon

Voici un roman qui nous emmène très loin, au nord du cercle polaire, dans cette Laponie qui s’étend de la Norvège à la Finlande, en passant par la Suède et la Russie. Une région immense, presque aussi grande que la France et pourtant moins peuplée que l'un de nos départements. Une région que l'auteur, Olivier Truc, connaît bien car ce journaliste vit en Suède depuis 20 ans, où il travaille comme correspondant pour Le Monde et Le Point. Alors, une enquête policière à travers cette immensité glacée ?
 Il n’en faut pas davantage à l’écrivain pour nous donner le frisson.



Nous sommes à Kautokeino, quelques centaines d'habitants seulement, mais la "capitale" des samis (lapons), éleveurs de rennes ... En ce début du mois de Janvier, au coeur de la nuit polaire, deux événements vont venir perturber le quotidien de la petite communauté : le meurtre particulièrement sordide d'un éleveur de rennes, Mattis et le vol d'un précieux tambour de chaman dans le musée du centre culturel , à la veille d'une importante exposition sur la culture sami. Klemet Nango, seul policier de la communauté sami, et sa toute nouvelle coéquipière, Nina Nansen, venue des fjords du sud de la Norvège, se retrouvent face à une double enquête. Y aurait-il un lien entre les deux affaires ? A qui profitent le vol et le crime ? Membres de la police des rennes en charge de la surveillance des éleveurs et de leur cheptel, ils sont peu habitués à enquêter sur un homicide. Ces deux affaires vont réveiller les tensions entre les différentes communautés. Un policier raciste, un politicien corrompu, un activiste sami… autant de suspects potentiels. Et puis il y a ce géologue français qui semble trop bien connaître la région, et Aslak, sauvage, indompté, qui vit en marge du monde moderne.



Olivier Truc, avec une écriture simple et dépouillée, réussit un joli tour de force… Il nous plonge dans un vrai polar, parfaitement tenu du début à la fin (ahhhh, la fin .....), s'appuyant sur des personnages puissants et profonds, complexes aussi, et en plus il nous fait découvrir une civilisation aussi fascinante que méconnue. Face à une nature omniprésente et grandiose, Klemet et Nina, tous deux fort attachants, vont dénouer les fils d'une énigme dont les tenants et les aboutissants sont loin de ce qu'ils imaginaient. Alors que le soleil se lève enfin sur la Laponie après des mois de nuit polaire, restant accroché au ciel quelques minutes de plus chaque jour, le voile se lève aussi sur les déchirements d'un peuple partagé entre les attraits de la vie moderne et le besoin viscéral de s'accrocher à un mode de vie ancestral, respectueux de la nature et de la vie, sur le refus de certains d'intégrer une société qui ne comprend plus rien à rien, et l'incapacité des autres à s'adapter, malgré tous leurs efforts.



Un remarquable premier roman, passionnant par son intrigue, son atmosphère, fortement documenté, sans jamais tomber dans le travers du "trop journalistique" ni du "trop pédagogique". Une vraie surprise et surtout une totale réussite ! Le coup de théâtre de la fin nous laisse en plus espérer une suite, parce que Klemet nous cache encore bien des choses, c’est certain…









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Les chiens de Pasvik

C’est en Norvège, à Kirkenes qu’officie désormais Klemet, affublé d’un coéquipier finlandais, Nina ayant quitté la police des rennes. Autre pays, autre ville, mêmes problèmes. Frontalière de la Russie, la région se heurte à des problèmes de voisinage. Les rennes ne connaissent pas les frontières et vont allègrement brouter le lichen russe tandis que les chiens errants russes attaquent les troupeaux côté norvégien. La vallée de Pasvik pourrait devenir le théâtre d’un incident diplomatique d’envergure. Car si les bêtes font fi des frontières créées par les hommes, il en va de même pour les Sami qui aimeraient profiter des pâturages russes comme le faisaient leurs aïeux, avant que les guerres ne dessinent ses lignes imaginaires. C’est le cas de Piera Kyrö dont quarante bêtes sont passées à l’est, poussées par un instinct ancestral qui les fait rechercher le lichen blanc, celui-là même dont rêve Piera pour ses rennes. Alors qu’un député suédois et sami aimerait réunir en une même assemblée samis scandinaves et russes, de l’autre côté de la frontière on voit une opportunité d’organiser des trafics et de s’enrichir. Pour Klemet, la tâche est rude. Il s’agit de récupérer les rennes, de se débarrasser des chiens et de ne pas froisser les sensibilités. Et si son coéquipier lui est insupportable, il peut à nouveau compter sur Nina qui, à sa grande surprise, a intégré le Commissariat des gardes-frontières.



Curieuse enquête qui se déroule de nos jours sous Poutine mais n’aurait pas paru anachronique au temps de la guerre froide. Même défiance, même fibre patriotique, mêmes chicaneries bureaucratiques, mêmes soupçons d’espionnage.

Une ambiance de méfiance, donc, des deux côtés de la frontière et la description d’une Russie peu attrayante, grise, polluée, pauvre et désespérée où règnent corruption et violence. Et un peuple sami à l’agonie, laminé par le communisme peu enclin à laisser pervertir l’homo sovieticus par des velléités d’indépendance culturelle. Ils ont pourtant survécu au goulag, aux kolkhozes, à la chute de l’URSS même s’ils se sont aculturés…

Après la déception de La montagne rouge, Les chiens de Pasvik est un excellent tome, très documenté, très instructif. Le suspense n’est pas haletant mais les descriptions des paysages de la toundra russe sont magnifiques et on ne se lasse pas des questionnements de Klemet sur son identité sami ni de ses interactions problématiques avec Nina.

On espère qu’Olivier Truc n’en a pas fini avec la police des rennes et ses deux héros.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Métaillé.
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Le cartographe des Indes Boréales

Comme nombre d'auteurs « exilés », Olivier Truc tient un rôle de passeur entre les cultures, son oeuvre proposant une approche passionnée du Grand Nord et de la culture lapone.



Au diapason de leur histoire, l'écrivain et journaliste français traduit les répercussions dévastatrices que les guerres de religion et la colonisation peuvent entraîner dans la vie intime des individus.



On découvre en profondeur la culture et les croyances des lapons, peuple mystérieux, persécutés et considérés comme des sorciers.



Dans ces terres inhospitalières, toujours gelées, au rythme d'exploits cartographiques, d'ivresse du danger, de secrets et manipulations, français, hollandais et suédois se disputent la part belle au nom de l'appât du gain.



Ce roman d'aventure est époustouflant d'érudition et le style d'Oliver Truc est toujours aussi agréable, malgré quelques longueurs et des rebondissements qui tardent à arriver.



Fidèle à son rôle depuis quelques romans, il rappelle que si la mémoire peut être douloureuse, l'oubli constitue le pire des aveuglements.



Dans ce récit d'aventure historique réaliste et ensorcelé, Olivier Truc attise le feu dans le Grand Nord !



Saisissant !







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L'inconnue du port

Écrit sur le modèle des cadavres exquis des surréalistes, mais avec extension aux chapitres au lieu d’un simple mot, Rosa Montero et Olivier Truc nous font voyager entre Barcelone et Lyon.

Barcelone, là où, par hasard, un veilleur de nuit frileux aidé de son chien découvre un container rempli de… migrants en fin de course ? Non, fausse route : dans ce container, se trouve « seulement » une femme menottée, ligotée …et amnésique.

Container dont la destination est inconnue, et qui provient de Lyon.

Lyon, donc, où nous faisons connaissance avec Zapori, un flic qui garde sur son bureau un cendrier plein, alors qu’il ne fume plus, rien que pour faire chier.

Il a de plus les bœufs-carottes sur le poil, et ne demande pas mieux que d’éviter l’inspection en partant pour Barcelone. Il ne peut pas supporter ce petit con de Flachelle, le nouveau, qui la ramène avec ses mocassins à trois cent euros: il a beau prétendre faire le voyage, ben, il ne parle pas espagnol, alors, c’est Zapori qui se place avant celui qu’il appelle Falafel.

Revenons à Barcelone, où l’amnésique, que Rosa Montero a décidé d’appeler Maria, est soignée par un neurologue « qui lui sourit avec l’optimisme d’un chien joyeux. Il ne manquerait plus qu’il remue la queue», dit-elle

Puis les chapitres alternés se suivent, en respectant l’histoire du précédent, contrairement aux cadavres exquis, cette suite de mots à l’aveugle.

Chacun des deux auteurs respecte même tellement le partenaire, qu’il est difficile de deviner qui a écrit quoi.



Je ne voulais pas laisser Magie Micheline, @magielivres sans suivre ses conseils où elle nous recommandait de lire ce livre.

Et j’ai bien fait, car j’ai bien ri et suivi les rebondissements.

Oui, Micheline, j’espère que ta chronique ne restera pas sans suiveurs lecteurs, car ce livre nous fait passer un très bon moment, avec le petit bémol que tu indiques : un des malfaiteurs est décelable très vite, heureusement, il n’est pas seul.

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Le dernier Lapon

Je ne sais pas s'il y a des lecteurs comme moi mais parfois quand j'ai un peu le spleen , ou que j'ai besoin de vacances , quand mon quotidien me semble justement un peu trop quotidien , j'ai envie d'autres lectures .

Automatiquement deux sortes de lectures viennent à mon secours , les récits de voyage et les romans policiers

Dans la catégorie romans policiers , il y a une subdivision qui me comble ´ les polars nordiques ´ , ils permettent une évasion , une découverte d'un endroit inconnu.

Dans ce cas , le titre est très clair , on va en Laponie , région que je ne connais qu'à travers diverses lectures .

Comme pour la plupart de mes lectures , c'est grâce aux réseaux sociaux , à différents sites de lectures que j'ai découvert l'auteur ( français ) Olivier Truc .

Et j'ai été faire un tour dans une librairie spécialisée en polars , où le libraire donne de très bons conseils , en bon connaisseur , passionné qu'il est .

Et me voilà donc en possession de quelques polars , quelques livres supplémentaires dans ma déjà trop grande bibliothéque , enfin façon de parler , des livres chez moi il y en a partout .

Bon je reviens à ma critique .

J'ai fait un beau voyage avec les deux inspecteurs Nando et Nina , oh , comme j'étais bien dans la tente à l'abri du froid polaire , j'ai eu un peu de mal à la quitter .Belle découverte du peuple Sami et de leur culture , envie d'en savoir plus sur les chants ´ les joiks ´ ( on en trouve sur YouTube ) , sur les chamans , les tambours .

Hier soir , j'ai prolongé ma lecture par quelques récits de voyages nordiques

Bon , j'avoue , j'ai dérivé , je me suis retrouvée sur le site d'Ikea , même regardé les recettes samis

Oui je n'oublie pas Ikea va bientôt ouvrir près de chez moi , à moi , les boulettes aux airelles .

Ben oui , être une grande lectrice n'empêche pas d'être aussi gourmande .

En résumé , merci à olivier Truc pour cette belle découverte , j'ai entendu parler de la suite ..., elle rejoindra bientôt ma PAL .

On apprend plein de choses , notamment que le peuple Sami est un des rares à avoir conservé sa culture , le choc culturel à été moins dévastateur que chez les inuits , et bien d'autres choses .

Bon voyage en Laponie , si vous ne l'avez pas encore fait .

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Le dernier Lapon

Bon, que les choses soient claires : je ne savais pas les Lapons s’appelaient aussi « les Samis ».

J’ignorais également qu’ils avaient des chamans. Et que là-haut, dans le grand Nord, il existait une police spéciale qui contrôlait les déplacements des troupeaux de rennes, la « police des rennes ». Et je n’avais jamais entendu parler de mines de quoi que ce soit, là-bas.

Bref, j’étais une pure ignare avant d’entamer ce roman.

Donc maintenant que j’ai vécu une semaine avec ce peuple très ancien à cheval sur plusieurs pays (Norvège, Suède, Finlande), pas bien considérés par les Norvégiens et les Suédois, un peu à l’image des Indiens d’Amérique, je peux dire que ma culture s’est enrichie. J’avoue que je n’avais jamais pensé aux Lapons avant aujourd’hui...



Ce roman est un roman policier, donc il y a meurtre, et le même jour, vol d’un tambour chaman dans un musée d’une petite ville vraiment très très au nord. Nous sommes le 10 janvier, « demain, le soleil allait renaître. Depuis quarante jours, les femmes et les hommes du vidda survivaient en courbant l’âme, privés de cette source de vie ». La nuit polaire commence tout doucement à se déchirer pour faire place très graduellement à l’ensoleillement encore temporaire.

Du 10 au 28 janvier, nous assistons à l’enquête de Klemet, policier d’origine laponne, accompagné de la jeune Nina qui fait ses premières armes en Laponie. Nous parcourons avec eux la toundra et entrons dans des goumis, espèce de cabanes dans lesquelles les éleveurs de rennes et les bergers dorment pour mieux surveiller leurs troupeaux, et dans des tentes Sami, parées de peaux moelleuses. Il fait froid, il fait noir, mais comme chez nous, il y a des gentils et des méchants, des racistes et des progressistes, des jeunes filles violées et des hommes bons, des dédaigneux et des méfiants, des ambitieux, des cupides et des bienveillants.



L’enquête ne m’a pas passionnée plus que ça, d’autant plus que le style de l’auteur n’est pas particulièrement riche, mais j’ai beaucoup aimé m’immerger dans la culture laponne.

Je vous quitte donc en vous envoyant en Laponie à travers ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=B2WpJHzbbpc



Vous y verrez des paysages somptueux, des tambours de chamans, des rennes, des Samis d’hier et d’aujourd’hui, et vous entendrez un joïk, ce fameux chant qui aide l’âme à se redresser.

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La Montagne rouge

Bienvenue à Funäsdalen, sa boutique d’antiquités, son salon de massages, ses soirées de bingo, sa toundra, ses éleveurs de rennes, ses bûcherons et sa montagne rouge. Rouge du sang des rennes que les Sami abattent sous une pluie torrentielle, mettant à jour un squelette sans crane. Pour Petrus Eriksson, le chef du sameby de Balva, cette macabre découverte pourrait être la solution au conflit qui oppose son clan aux bûcherons locaux qui contestent aux Sami leur droit coutumier à faire paître leurs rennes en abattant les arbres à lichen. Dater ce squelette au XVIIè siècle prouverait que les Sami étaient présents sur les lieux avant les Scandinaves et pourrait infléchir la décision du juge de la Cour suprême de Stockholm. Mais pour cela, trouver le crane est essentiel, les scientifiques sont formels. Et c’est là qu’intervient la police des rennes. Mutés dans ce territoire frontalier de la Norvège, Klemet et Nina sont chargés de mettre la main sur cette pièce manquante, plongeant ainsi dans le monde des collectionneurs d’ossements.



La troisième enquête de la patrouille P9 est pour le moins atypique. Le mort est un squelette sans crane et il n’y a peut-être même pas eu meurtre…C’est donc plutôt à une quête anthropologique que se livrent Klemet et Nina qui tentent de découvrir ses origines ethniques et son époque. Ce faisant ils soulèvent un pan peu glorieux de l’Histoire de la Suède. Il est ici question de théorie des races, de mesures des cranes et de supériorité des blancs. Bien avant les nazis, les Suédois ont tenté de prouver que les Samis étaient des êtres inférieurs, des sauvages tout juste bons à vivre sous une tente au fin fond de la toundra. Le pire étant que ces méthodes archaïques n’ont pas été tout à fait abandonnées. De nos jours encore, aux réfugiés syriens, afghans ou chinois qui se disent mineurs, on mesure les os, on soupèse les testicules, pour vérifier leur âge réel…

Tout cela est fort intéressant mais est-ce vraiment ce que l’on cherche quand on lit un polar ? La recherche du crane disparu piétine, traîne en longueur, se perd dans des répétitions sans fin et finit par perdre le lecteur qui s’ennuie à mourir. Klemet et Nina font pâle figure et les autres protagonistes sont caricaturaux. Les seuls à s’en tirer sont les deux Samis, Petrus Eriksson, le chef de clan, et son fils Viktor, le présent et l’avenir d’un mode de vie voué à disparaître.

Instructif mais monotone. Une déception.

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Le cartographe des Indes Boréales

Après avoir étudié l’art de la cartographie à Lisbonne et Stockholm, Izko part explorer les Indes boréales, où les Suédois espèrent bien trouver des mines d’argent pour financer leurs guerres, convertir les Lapons par la force et les réduire en esclavage, avec l’aide d’une poignée de prêtres fanatiques.



Olivier Truc , journaliste français vivant à Stockholm et correspondant pour divers journaux des pays scandinaves, nous a emmène sur les traces des ski-doo de deux flics de la Police des rennes avec toute une série de polars passionnant



Cet auteur populaire, qui connait un vrai public de fidèles ( le dernier Lapon a eu 130 000 ventes en poche), change un peu son fusil d'épaules avec un roman d'aventures ambitieux et épique à la manière d'un Jack London, qui nous immerge dans le Grand Nord du monde, entre 1628 et 1693.



Le livre démarre en Suède, se termine en Laponie, traverse l’Europe du Portugal au Svalbard, en passant par le Pays basque et les Provinces-Unies des Pays-Bas. d’Izko du Cap Saint Vincent, tout au Sud de l’Europe, au Spitzberg, dans le Grand Nord.Avec ce cartographe des indes boréales, Olivier Truc nous offre un récit parfois un peu exigeant mais très dense et varié : tout à la fois roman historique, d'aventure, d'espionnage .



Un bien beau voyage dans l'Europe du XVIIème siècle, des pays basques à la Laponie, un récit d'aventures sidérant et totalement dépaysant!.



A travers l'art du cartographe, particulièrement bien montré dans des pages très documentées, on voit comment ce siècle perturbé va amener le notre, et ce 17è siècle ressemble pas mal aux nôtres, avec ce poids des affaires et de l'argent qui l'emporte sur tout le reste.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le cartographe des Indes Boréales

Destination ..... le Grand Nord !



Un grand roman, très dense : tout à la fois roman historique, d'aventure, d'espionnage ... d'amour aussi ...

Une beau voyage dans l'Europe du XVIIème siècle, des pays basques à la Laponie.



Un bon pavé, bien lourd certes mais un beau pavé tout de même. La pierre est froide, très froide ! Taillée à même la roche, dans la souffrance ; sa forme frôle la perfection. Oh il en a connu de nombreux passages ce pavé ! Tant de pas l'ont foulés : des pas en fuite, des pas légers, des pas lourds, des pas traînants, des petits pas d'enfants et même certains chancelants ... et malgré tout, en ce penchant au plus près, vous y verrez apparaître des traces du passé, ô combien mystérieuses ces traces ... étrange mélange de symboles religieux se confondant aux symboles du chamanisme lapon ...



L'histoire de ce pavé est d'une grande richesse. Elle nous conte la vie d'un jeune basque, Izko dont la vie bascule brusquement ... témoin du célèbre naufrage du Vasa, il assiste et est acteur, à ses dépens, d'un drame dont les répercussions le poursuivront tout au long de sa vie ...



Le récit est captivant, la vie d'Izko est bien loin du long fleuve tranquille .. aucun répit ! Il acquiert de multiples facettes : chasseur de baleine, cartographe, explorateur, espion ... parcourant d'innombrables kilomètres de la France à la Laponie en passant par le Portugal, les Pays-Bas, la Norvège ....



Ainsi, Olivier Truc, nous livre une fresque grandiose du XVIIème siècle ! Et une réflexion poussée sur les guerres de religions qui sévissent en cette période sombre de l'histoire.



Vous l'aurez compris, un grand roman aussi d'apprentissage : Izko, héros au destin extraordinaire dont l'âme grandie au fil des kilomètres parcourus ...



Alors oui ! Admirative je suis, devant cette fresque passionnante... Chapeau bas Monsieur Truc ! de votre magnifique plume, aussi belle que votre oeuvre, vous m'avez happé dans cette grande aventure ...
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Le dernier Lapon

Quand Klemet Nango et Nina Nansen, officiers de la Police des rennes détachés à Kaitokeino, foncent sur le vidda pour signifier à Mattis que ses bêtes n'ont que trop tendance à s'aventurer dans les pâturages de ses voisins, ils sont loin de se douter que le sami vit là ces derniers instants. Le pauvre homme, solitaire et alcoolique est poignardé quelques jours plus tard, ses oreilles découpées et marquées comme celles d'un renne. Au commissariat, on penche pour un règlement de compte entre éleveurs. Mais Klemet et Nina n'y croient pas. Le tambour sami, très ancien et précieux, qui a été volé au musée de la ville, les oriente sur une autre piste. Pour Nina, les deux affaires sont liées et cette idée va les conduire dans une enquête compliquée où se mêlent traditions samis, prospections géologiques, évangélisation et racisme. Dans une Laponie où les samis tentent de conserver leur mode de vie ancestral malgré l'animosité de certains norvégiens et le rouleau compresseur de la modernité, Klemet et Nina devront combattre le Mal pour faire la lumière sur les mystères du vidda.



''Bures'' et bienvenue en Laponie ! Pour suivre les aventures de Klemet, policier d'expérience d'origine sami et sa jeune partenaire fraîchement sortie de l'école de police qui a grandi dans un fjord du sud de la Norvège. Il connait bien la région, elle débarque. Il aime rassembler les preuves, elle suit son instinct. Il est installé dans sa routine, elle a la fraîcheur de la jeunesse. Un duo pas forcément assorti mais qui fait des étincelles. L'autre atout d'Olivier TRUC est sa grande connaissance de la Laponie, vaste territoire qui s'étend en Norvège, en Suède et en Finlande. La police des rennes a autorité dans les trois pays et s'occupe essentiellement des conflits entre éleveurs, des vols de bêtes et des frictions entre sa mis et scandinaves. L'action se situe en janvier, moment où le soleil refait son apparition, pour quelques minutes seulement, après des mois de nuit polaire. La neige, le froid, le gel, des températures de moins 30 degrés, voilà ce qu'affrontent les éleveurs des rennes sur le vidda, vaste étendue désertique de la toundra. Les policiers enquêtent sur le vol d'un tambour sami et sur le meurtre d'un éleveur, pauvre bougre, fils et petits-fils de chaman. Les pistes slaloment entre traditions ancestrales et prospections minières et croisent la route d'un odieux géologue français et d'Aslak, un éleveur à l'ancienne qui continue de surveiller son troupeau à skis quand tous les autres utilisent le scooter des neiges, voire l'hélicoptère. L'enquête policière est besogneuse et TRUC a tendance à beaucoup se répéter. On saura que Klemet galérait avec les filles du temps de sa jeunesse ou que les distances sont longues dans la toundra. Mais l'évocation de la culture sami et les difficultés de ce peuple à la conserver sont très bien rendues. L'auteur a imaginé des personnages hauts en couleurs comme l'oncle de Klemet, chanteur de joïks, les chants traditionnels samis, vieillard guilleret, en ménage avec une jeune chinoise qu'il appelle Changounette ou Aslak, pur parmi les corrompus.

Une belle découverte de la Laponie, des enquêteurs sympathiques et un contexte vraiment dépaysant, malgré quelques longueurs et quelques répétitions, Le dernier lapon est un très bon polar qui sait être original. À découvrir.
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La Montagne rouge

Troisième aventure chez les Samis, dans le nord de la Scandinavie. Et dernière ? C’est l’impression que me laisse La montagne rouge. Nos deux enquêteurs préférés de la police des rennes, le vieux lapon Klemet Nango et la jeune norvégienne Nina. Jamais vu deux coéquipiers autant à l’opposé l’un de l’autre, mais ils travaillaient bien ensemble. Cette fois-ci, la découverte d’un squelette incomplet (il manque le crâne) les plonge au cœur d’une enquête qui prend des proportions inattendues : un procès visant à déterminer l’appartenance de certaines terres du centre de la Suède, le Jämtland, utilisées par les Lapons. Ces derniers prétendent s’en servir comme paturage pour leurs rennes depuis des centaines d’années alors que les forestiers à qui elles appartiennent s’y opposent. Des droits ancestraux peuvent-ils s’appliquer dans ce cas-ci ? C’est là-dessus que se penche la cour suprême de Stockholm. Le lecteur qui s’attendait à un roman policier plus traditionnel sera donc un peu dérouté par cette enquête spéciale, archéologique. Moi, que ça vire en étude anthropologique et historique, ça ne me dérangeait pas trop.



J’avais adoré les deux premiers tomes, donc j’avais hâte de me lancer dans ce troisième. Malheureusement, j’ai été un peu déçu, seulement un tout petit peu. Mais commençons par le positif. L’équipe Klemet et Nina fonctionnent autant malgré la tension qui faisait parfois irruption. J’ai trouvé cela très réaliste, il est normal que la jeune policière s’affirme davantage et que leur background différent les divise un peu. Aussi, après avoir visité la Finlande et la Norvège, j’ai apprécié que leur enquête nous mène en Suède. Et l’angle par lequel l’auteur Olivier Truc aborde son histoire est également intéressant et original : le système de justice suédois, sur les droits des Lapons (niés pendant longtemps) et même le sort qui a été réservé à plusieurs, entre autre la stérilisation et l’assimilation culturelle. Bref, tout un ensemble de mesures qui affirmait la suprémacie d’un groupe sur l’autre, basées sur des théories raciales, eugénistes.



Là où j’ai moins accroché, c’est justement dans la façon d’intégrer ces éléments. Olivier Truc est d’abord et avant tout un journaliste et ça se ressent. Il est très bien documenté mais il a trop voulu détailler et expliquer que, parfois, la narration en souffrait. Il alternait entre de longues explications puis de l’action en continue, très peu d’entre deux. D’ailleurs, ça allait un peu dans tous les sens, avec ce Français Mons (un impression de déjà vue, avec le premier volet), ce jeune Chinois qui voulait immigrer en Suède, ces vieilles dames, Justina en tête, etc. Et un ancien SS ? Stieg Larsson a déjà exploité l’engouement nazi il y a une dizaine d’années… Tant qu’à décrire en long et en large les stigmates subis par les Lapons, pourquoi ne pas avoir exploité davantage leur histoire ? À part élever des rennes, à quoi ressemblait leur vie, leur culture, leurs croyances il y a cinq cents ans ? Ma critique est un peu sévère et je trouve cela dommage car j’ai tout de même apprécié La montagne rouge. C’est seulement que, après deux excellents tomes, je m’attendais à mieux.
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