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Critiques de Olivier de Kersauson (104)
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Promenades en bord de mer et étonnements heur..

Olivier de Kersauson aime la mer, la nature, le monde; il nous emmène dans de courts voyages aux quatre coins de celui-ci et c'est un réel plaisir de l'accompagner. Un livre d'émerveillement tout simple, écrit simplement, qui procure une évasion intemporelle et un très grand plaisir.



Car Kersauson sait parler aussi d’autre chose que de la mer, il parle de la vie, celle de ses amis, de ceux qu’il a admirés et aimés comme Eric Tabarly et Florence Arthaud par exemple. Il regrette leur absence tout en se souvenant avec plaisir des bons moments partagés.

En mer, par calme plat ou dans les tempêtes, il médite, réfléchit, s’interroge sur le passé, comme par exemple à propos de l’île de Pâques, se projette vers l’avenir en confiance, avec sa capacité à s’étonner toujours et à en être heureux.



Et donc, il parsème son livre et sa réflexion souvent philosophique de courtes histoires, de moments intenses vécus qui restent à jamais gravés dans l’âme. Il s’interroge sur une multitude de sujets, souvent liés à la mer.



La mer, c’est sa compagne, celle qui lui offre des victoires, des douleurs quand elle enlève un des siens, des beautés à toutes les heures et par tous les temps et ainsi même lorsqu’il se promène au bord des rivages et voit certaines choses différemment.



Les étonnements de ce grand navigateur, à la personnalité forte et attachante, sont un réel plaisir de lecture.

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Le monde comme il me parle

Ce type est né liquide,

arpent d'océan, soubresaut impétueux des flots,

sanguin au goût de sel, fardé de rien, peau nue marine empoissée d'embruns,

matière façonnée au seul tapage du vent du large, celui tempétueux, qui grise et saoule et vous emporte vers les parfums iodés du risque et de l'aventure.



C'est un échappé-mer aux couleurs de ses yeux : bleu !



Ce type est né granit,

monolithe rugueux, dressé droit comme un mât, fier, solide et sur,

indemne d'érosions, sinon celle des houles et celles, plus contenues, de quelques pertes chères, amis, marins, intimes fissures au coeur du roc …

Cet homme CHOISIT sa vie et l'excellence, DECIDE sans états d'âme, REGARDE devant, toujours devant, COLERISE « chaleureusement inhumain » - TEMPÊTE froidement humain.



C'est un exilé-terre à l'habit clandestin !



Hors cadres, hors normes,

échappé volontaire des remugles du monde, où le mot « monde » pour lui signifie « terre », foule, villes-béton, grises et ternes, sans air, sans voiles, sans horizon.



Cet homme est un poète, seul en bordure de brume,

poète chercheur d'or quand le mot « or » étincelle des lumières sur mer ou quand il brille d'éternité sur des « lamés de mauve » …

Mer, enveloppante,

Mer à se fondre, comme dans un corps de femme.



Le monde de Kersauson est un monde qui me parle, sans doute parce qu'il est d'une simplicité primitive. Il me fait l'effet d'un grand ciel vidé des nuages qui l'encombrent : n'y reste alors que l'absolu nécessaire.

Et ?

Ce monde est respirant.





Ce type suinte la liberté … et bon sang que j'aime ça !



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Promenades en bord de mer et étonnements heur..

Embarquée sur

Le voilier de ses rêves,

Je fais le tour du monde

en duo et sans escale avec

Olivier de Kersauson,

Surnommé l'Amiral.



Je chavire d’aise,^^

Je traverse le canal de Panama,

Avec lui et je m’émerveille,

De cette coupure de terre

qui relie les mers et qui

permet de s’incruster dans

cette verdure tropicale.

« Une parenthèse d’eau verte

Entre deux océans bleus ».



Il est taiseux et ronchon parfois

Mais « je ne suis pas fiu de lui »

(Expression Polynésienne qui veut dire

Las ou fatigué de quelque chose ou de quelqu’un).



Je fuis ^^ avec lui à l’autre bout du monde et

nous marchons en Patagonie jusqu’à ce panneau

qui indique la « Route de la fin du monde »

où un autre monde commence !



J’aime sa façon de me parler de sa mer*

Celle qu’il a arpenté toute sa vie,

Et dont il écoute le silence,

Dont il sent les vibrations infinies,

Dont il capte la subtilité de l’infini,



J’aime quand il me raconte sa vague ,

Celle qu’il lit,

Qu’il écoute,

Qu’il voit

Dans cette infini transformation d’eau !



J’aime quand il me conte ce vent

Qui fait exister le marin et

Qu’il guette,

Qu’il quête

Dans l’immensité de l’océan,

De cette mer qui efface les traces

De tout passage humai car

elle est mouvante et éternelle,

un perpétuel recommencement.



Quelle leçon de vie.

Rien n’est grave après

Avoir traversé le Cap Horn...

Ce décharnement qui fait

Prendre conscience que la volonté

N’a aucune prise sur l’océan !



Il est dans l’instant présent,

Complètement,

Entièrement.

C’est la vague qui guide:

Ses sens,

Son sens de vie,

Celle d’une acuité totale.



Il a réussi à me transmettre

l'essentiel:

son émerveillement de la vie !!!



Merci pour cet enchantement sans prix!



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Ocean's Songs

Si nous l'aimions avant il n'y avait aucune raison pour qu'on ne l'en aimât pas davantage. Il est consistant par son aura, par son verbe et en plus il a ce regard de mer, calme ou agité, ça dépend ! Cette poésie magnifique témoigne qu'aucune de ses traversées ne lui a ravi l'attraction qu'il porte à tous ces horizons parcourus et qu'aucune mer, fût-t-elle sournoise dangereuse même, ne parviendra jamais à l'éloigner. Il est l'homme, fait de ses voyages et celui de ses aspirations. J'aime bien que l'on attribue à ce récit de la sensualité puisque son amour est incommensurable et que c'est à courir le monde que son cœur a été conquis. S'il vient nous le raconter, c'est un grand plaisir pour le lecteur de prendre le large avec lui pour découvrir sa géographie maritime.
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Instants de Bretagne

Instants de Bretagne, les décors sont de Philip Plisson, les costumes d’Olivier de Kersauzon.

Plisson, Kersauzon c’est Amicalement votre. L’aristo né dans la Sarthe et l’Orléanais. Deux gamins qui se retrouvent chaque année en vacances à La Trinité sur Mer dans le Morbihan, deux gamins que l’océan va prendre, va envouter, deux gamins qui se feront ses ambassadeurs chacun à leur façon tout au long de leur vie.

Instants de Bretagne c’est Kersauzon qui a choisi des photos de Plisson et les a habillé de sa poésie.

Un ton sur ton du plus bel effet tant la poésie qui se dégage naturellement des clichés du photographe de mer agrémentée des mots de l’amiral, invite à un voyage extraordinaire.



Instants de Bretagne, c’est la terre qui vient fendre l’Atlantique comme la proue d’un bateau traçant sa route parmi les flots. C’est l’océan qui en avant première essaye ses tempêtes sur le continent. C’est la Bretagne du nord, celle aux rivages sculptés par les vents, par les vagues, celle des mers rebelles, celle des courants révolutionnaires, infranchissables. C’est la Bretagne d’hiver, la plus belle à mes yeux, celle avec des lumières venues de nulle part, de celles qui n’existent pas ailleurs, de celles qui n’existeront plus jamais la seconde d’après et qui font de chaque instant un moment unique dans cette fin de terre qui vient courtiser l’océan. Ce sont les Cotes d’Armor entre Emeraude et granit rose, c’est le Finistère et sa mer d’Iroise, l’insoumise. C’est la nature dans toute sa splendeur.

C’est la Bretagne du sud, le Finistère qui vient s’apaiser le temps d’une pause, avec le Morbihan et sa cote plus calme en apparence mais tout aussi frondeuse et insubordonnée que sa sœur du nord. C’est le temps de l’été voué aux vacances, au sable fin, à la plage, aux eaux couleur Caraïbes.

C’est le temps du relâchement coupable où le courant d’Etel ou celui du Golfe du Morbihan saura rappeler à l’humilité le navigateur trop confiant.

C’est la Bretagne qu’elle soit du nord ou du sud, sauvage, indomptée, côtière, celle ouverte vers l’ailleurs et pourtant si secrète, rugueuse, taiseuse. C’est l’océan dans ce qu’il a de plus fascinant, sa fureur, sa force sa rage. C’est la passion qui unit ce ménage à trois, la terre, la mer et le vent.

Instants de Bretagne, à la vie, à l’Armor.

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Ocean's Songs

Je ne m'autoriserai pas à parler de l'Océan. Je n'en n'ai acquis les droits. Ce serait de ma part une usurpation, un vol manifeste. Rien à partager, de ce qui m'est étranger et n'ai été chercher. Du fond de mes Ardennes, je n'ai pu capter son appel. L'on est plus marqué par le lieu de sa naissance qu'on ne veut l'admettre.



Par deux fois, la Bretagne m'a rejeté. Par deux fois déjà. Rudement, violemment. Probablement je ne la méritais pas. Aussi quelle arrogance : prétendre découvrir la Bretagne en ayant dédaigné l'Océan. "Au bout du compte, je me dis que nous ne nous sommes pas compris mutuellement, qu'il y a eu vingt-cinq ans de rendez-vous loupés avec l'autre. J'ai l'impression que l'échange a été un peu raté." p.185 (à propos des Antilles). Je prépare finalement une nouvelle tentative. J'ai demandé à un ami d'enfance qui affectionne la Bretagne de me prêter quelques livres, nous en avions jadis feuilleté un très beau sur les phares bretons, c'est à celui-là que je pensais. Je me retrouve avec deux guides Michelin. Mais ce n'est pas à ce genre de rencontre que j'aspire.



Quels meilleurs ambassadeurs pourrais-je trouver que des Bretons ? D'où cet emprunt Ocean's Songs. de toute façon, il y a deux ou trois ans que j'ai décidé de lire Mr de Kersauson après un passage à On n'est pas couché pour présenter un de ses livres. Celui-ci, un autre ? Peu importe, j'ai écouté ses silences et comment ne pas être marqué par ce regard vif où transparaissent une brillante intelligence et une profonde émotion. Bien sûr quelques flèches pour se défendre, quelques bons mots pour se détendre, quelques convictions pour s'identifier, une ou l'autre réflexion par l'occasion, la moitié d'une confidence par la connivence d'un autre Breton. Mais ces silences éloquents. Qui me hurlaient : j'ai tout écrit ; qui leur hurlaient : c'est bientôt fini toutes ces questions à la con.



Alors j'ai lu : "Voyager, c'est rechercher toujours les lumières, les instants de grâce promis. De ce point de vue, les femmes possèdent souvent les clés du voyage. Ce sont les plus grands peintres de mes lieux visités." p.91 Je serais mufle de ne pas remercier ces Bretonnes qui m'aident dans ma préparation, elles se reconnaitront:-) Oui, Mr de Kersauson, j'ai tout lu de ces belles pages couvertes de votre prose vraie, délicate car toute en retenue. Je me suis attardé dans les interlignes, cette intériorité des grands écrivains comme le sont les silences des grands hommes.



Aussi je partirai me perdre pour me trouver. Et comme toujours, dans cette chronique et ce proche voyage, je ne vole rien mais je garde tout. du reste si vous vous tâtez, je vous renvois vers les belles critiques bretonnes qui vous parlent d'Ocean's Songs en toute légitimité. Pour ma part je me prépare :

https://www.youtube.com/watch?v=JgvKMnrig74
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Promenades en bord de mer et étonnements heur..

Il y a longtemps, très longtemps, à l'époque où l'émission - Les grosses têtes - étaient animée sur RTL par un certain Philippe Bouvard, j'avais été bluffé par un bonhomme complètement iconoclaste que l'animateur surnommait " l'amiral".

Ce marin censé naviguer davantage sur les ondes hertziennes que sur les flots, être plus people que navigateur, était en réalité un des tous meilleurs compétiteurs de l'époque Colas, Monnet, un pur loup de mer formé à l'école de Tabarly ( ils ont fait équipe ensemble pendant 10 ans... ).

Cet après-midi-là, Bouvard avait demandé à chacun de ses invités de lire une page d'un de leurs bouquins préférés.

Lorsque ce fut au tour de "l'amiral", sa lecture captiva ceux qui étaient présents dans le studio, mais également les auditeurs.

Quand Bouvard lui demanda qui était l'auteur de ce bel écrit... "l'amiral" se marra... et montra une page blanche.

En fait, il n'avait rien lu mais improvisé ce que son talent de conteur, son imagination de poète avait porté à ses lèvres.

Depuis lors, j'avais mieux appris à connaître l'inénarrable Olivier de Kersauson, et m'était promis de lire un jour un de ses bouquins.

Car d'évidence, autant que braver l'océan, cet homme était fait pour nous embarquer à bord de ses trimarans littéraires.

Ces jours-ci, entre deux livres "sombres", j'ai eu envie de me plonger dans le verbe de Kersauson : j'ai donc choisi pour passer un moment avec lui - Promenade en bord de mer et étonnements heureux -.

On pourrait se demander ce qu'est ce titre à rallonge.

Il est plus que pertinent, je vous rassure.

Car à travers cet ouvrage, ce sont bien des promenades en bord de mer, sortes de méditations, auxquelles nous sommes conviés.

Et de ces promenades, Kersauson tire comme substantifique moelle, l'épicurien concept "d'étonnement heureux."

À 77 ans, ce marin compétiteur retraité des tours du monde à la voile, des Vendée Globe, des Route du Rhum, de la transat Jacques Vabre, des records de traversée de l'Atlantique et de bien d'autres encore, a conservé une capacité d'émerveillement tout à fait étonnante.

Cet homme qui se lève aux aurores pour contempler les levers de soleil, qui ne rate pas un de ses couchers, qui sait vous décrire les nuances de couleurs de toutes les mers du monde, vous parler comme un gosse des vagues, des marées, de la lune et de ses différentes luminosités, des centaines de variétés de vents, des pluies, des orages, des tempêtes, cet homme qui a passé pendant 40 ans 8 mois par an de toutes ces décennies à sillonner une planète dont les deux tiers sont peuplés par les océans, cet homme vit de tous ces petits étonnements heureux, dont la plupart d'entre nous ou ignorent l'existence ou passent à côté préférant ce que Kersauson appelle l'immédiateté ou le buzz.

Lui vit l'instant, le présent, s'étonne heureux du moindre "rien" dont il fait un grant Tout.

S'il respecte le passé, il se refuse à la nostalgie... il y a algie dans ce mot, et il estime que c'est gâcher le présent que de se complaire dans l'inutile souffrance du passé.

Pareil pour le futur... c'est ici et maintenant qu'est la vie ; chercher à anticiper les tempêtes à venir est inutile et contre-productif.

Ce livre est un hymne à la vie et aux vivants.

Bien que retraité Kersauson continue à s'intéresser sous diverses formes à ce qui est encore sa passion : la mer.

Les instituts de recherche, les écoles qui forment les futurs marins de la marine marchande, l'America's Cup, les compétitions de surf, de paddle, les courses de pirogues.Il manage les Fêtes maritimes de Brest qui réunissent plusieurs centaines de bateaux de toutes sortes, de toutes époques qui évoluent savamment dans la rade de la cité bretonne.

Il voyage, pêche.

Ses voyages lui permettent de s'interroger sur le monde.

Son passé maritime, avec une admiration sans bornes pour Magellan, l'évocation de la construction du canal de Panama, le présent avec ses nouveaux paquebots géants de presque 400 mètres de long et plus de 60 de large ; véritables parcs d'attractions flottants qui embarquent 8000 personnes dans des cabines dont beaucoup ne permettent pas de voir la mer, pour des croisières de quelques jours.

Les porte-conteneurs, usines flottantes qui consomment des tonnes et des tonnes de combustible...

Mais le présent, c'est aussi cette belle folie française qu'est l'Hermione.

Ce sont ces îliens de Polynésie dont il partage la vie depuis presque 20 ans et auxquels il rend hommage... à travers des hommes en lesquels il se reconnaît comme Brel et Gauguin.

Ces terres qui restent des énigmes comme l'île de Pâques ou qui sont des modèles d'obstination et de savoir faire comme Rangiroa où l'on fabrique ( ce qui semblait impossible et impensable ) du vin... 50 000 bouteilles/an sur dix hectares...

Le présent, c'est aussi ces phares qui s'éteignent remplacés par l'électronique, mais c'est aussi l'avènement des hydroliennes.

Kersauson, c'est un fidèle.

Tabarly et Florence Arthaud ont chacun une place au chaud dans le coeur de cet homme qui passe, selon moi, à tort pour un misanthrope.

Avant d'en terminer avec la présentation qui aurait pu être celle de carnets de notes ( pas au sens scolaire... "l'amiral" déteste l'école !) prises lors de voyages, de promenades, d'instants privilégiés, avant de conclure sur ce que sont les étonnements heureux, j'aimerais souligner que ce n'est pour rien le fait du hasard si les mots que l'on retrouve le plus souvent dans cet ouvrage sont : "impressionnant", "émerveillement", "sublime", brillances"... et "je m'explique".

Et puis laissez-moi vous livrer quelques lignes de ces jolies promenades.

"Naviguer, c'est frôler sans cesse

le corps onctueux d'une femme

qui, dès lors, est interminable.

La mer lamée de mauve,

c'est sa peau lascive où la coque s'introduit.

C'est d'un onirisme subtil, onirique, étrange, secret."

.......

"Sur l'eau, un simple changement de lumière,

un nuage qui passe

me suffisent pour atteindre la plénitude.

Au fond, c'est assez difficile à décrire.

Au début, je pensais que ce décor allait s'user.

Au contraire, plus je le regarde et plus je l'aime."

Kersauson, un homme heureux... tout simplement !
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Ocean's Songs

Merveilleux Olivier de Kersauson, grand navigateur, bourru, capable d'aligner des mots d'une sensibilité étonnante aussi bien pour parler de la mer et de son infinité que de l’homme, celui qu’il est, communiquant ses certitudes et ses doutes, ceux qu’il côtoie, essentiellement en mer mais aussi sur terre.



Kersauzon, c’est l’homme libre, baudelairien, qui chérit la mer, toutes les mers et tous les océans où il emmène ses lecteurs qu’ils aient entendu ou non l’appel du grand large, et qui ressentiront dans tous les cas ce qu’il exprime dans ces lignes, avec vigueur, pudeur, sincérité.



Et puis, il y a dans ce livre l’évocation de cette nuit où il apprend en mer la mort de Tabarly et nous fait partager sa peine et même sa prière. C’est le marin et l’humain qui souffre de la disparition de celui qui était la référence, celui qui domptait vent et mer qui l’emportèrent vers son linceul.



Ce chant de l’océan offert par Olivier de Kezsauzon est celui qu’entendront parfaitement tous les solitaires, un chant qui vient des vagues, de tous les marins perdus, plus langoureux que celui des sirènes d’Ulysse, qui nous entraîne pour de trop brèves pages à la suite de ce grand navigateur.

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Le monde comme il me parle

Olivier de Kersauson est un homme qui aime piloter sa vie, choisir, sans influence, son sillage, son horizon.



Il a le goût d'être seul, le goût du risque, du plaisir, de la liberté, de la beauté. Et pour tout cela, l'Océan est idéal. Le bateau est l'outil de l'aventure. L'aventure pour échapper à la routine, à l'ambiance morose, à l'hypocrisie, à la course à l'argent, au manque de cohérence. C'est un clandestin social.



Pour être cohérent avec lui-même il a décidé de suivre ses envies, son instinct. C'est son envie qui le construit, pas l'envie à la mode dans la société. Il va à la rencontre du vrai monde. Il veut être et non avoir. Puisque nous ne sommes que de passage, autant aller à l'essentiel.



Il respecte les hommes, leur vulnérabilité, leur ignorance. Ils font ce qu'ils peuvent avec les moyens qu'ils ont. Mais il ne supporte pas la malhonnêteté, l'arrogance, l'indélicatesse. Les hommes peuvent avoir des idées de génie quand ils se mettent à penser vraiment, en ressentant les choses. On peut s'émerveiller devant l'homme le plus simple, le plus humble, le moins diplômé.



Le monde comme il me parle, et non le monde comme on veut le faire parler. Il s'agit de sentir les choses, d'écouter, et d'accepter d'être un passager dérisoire et vulnérable, ne laissant pas de trace.



« Il faut comprendre ce qu'on vit et ce qu'on est ».



C'est un livre intime, qui dévoile le parcours et la philosophie de vie d'un navigateur solitaire. Il n'est pas prétentieux, il n'a pas de certitudes, ce qui fait de lui un bon marin. C'est un homme en qui l'équipage peut avoir confiance, et chacun de nous aimerait bien suivre son sillage. Le sillage d'un homme qui se veut libre de ses tactiques, libre de choisir parmi le panel des possibles, d'un homme qui ose l'aventure, qui se fait confiance, n'écoutant que son cœur. Un homme qui recherche, avant tout, l'émotion, l'émerveillement.



« J'ai voulu vivre ce que je sentais être ma vie. C'est lumineux. Et c'est simple. »



Son écriture aussi est simple et lumineuse, aussi rugueuse que peut l'être la vie.







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Ocean's Songs

Olivier de Kersauson et l'océan , une belle histoire qui dure .



Quel plaisir de retrouver ce mec que l'on sait pudique mais aussi capable de vous étendre pour le compte au détour d'une répartie cinglante dont lui seul a le secret . S'il est un sujet qu'il maîtrise parfaitement , c'est bien celui qui le passionne depuis tout gamin , l'appel du grand large . Il suffit , pour s'en convaincre , de parcourir son foisonnant relevé de navigation s'échelonnant de 1967 à 2008 ( date de parution du bouquin ) .

Bien loin du vide abyssal habituellement côtoyé par un Ribery , voir un Benzema des grands jours , le bonhomme , en plus d'être gouailleur , semble réellement érudit , ce qui ne gâche rien .



OdK se propose de vous embarquer sur tous les océans , vous faire part de son ressenti quant aux autochtones fréquentés et ce , en quelques 250 pages , tout en se livrant à dose homéopathique , l' étalage n'ayant jamais été son fort .

Le bouquin est calibré comme un véritable petit lexique maritime . Chapitré judicieusement , il survole les océans et les continents puis vous sèche sans en avoir l'air au détour d'une petite anecdote bien sentie .

Son rapport au père spirituel et mentor qu'était Tabarly traduit parfaitement la retenue touchante du bonhomme . OdK consent à se raconter , avec parcimonie , dissimulant régulièrement sa réserve naturelle derrière le masque d'une causticité cinglante .

Ce vieux loup de mer fait partie de cette race de taiseux solitaires que l'on écoute attentivement histoire de faire mentir l'adage : la parole est d'argent...



Ocean's Songs , vous n'en reviendrez pas , dixit Costa Croisières !
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Ocean's Songs

C’est pas l’homme qui prend la mer… C’est avec cette pensée que j’embarque sur le Pen Duick, le Kriter ou le Geronimo. A son bord, l’amiral, seul ou en équipage. Entre deux escales, il fait une pause d’embruns pour se poser, seul sur un banc. Là, il regarde l’horizon, le ciel qui se couche dans l’océan, une musique qui le berce, le chant du vent. Ocean’s Songs. A quoi pense-t-il ? A d’autres latitudes, d’autres vents, des étoiles, à Eric Tabarly, à Alain Colas, à Florence Arthaud.



L’homme garde le silence devant l’immensité de cette étendue. Par respect, par humilité. Assis sur son banc, il a un autre regard sur le monde. Dans la cabine de son commandement, il pose aussi ses yeux sur notre monde. Et si l’amiral n’avait pas été marin, je l’aurais imaginé peintre. A sa façon de décrire la mer. A sa façon de noter les nuances de gris, de bleu et de noir de l’océan. Il a l’œil du peintre.



De sa Bretagne, Olivier de Kersauson me fait partager ses voyages, ses « tours du monde », avec ou sans escale, la Polynésie, les Antilles, de secondes terres qui accueillirent si bien ce breton. . Mais avant tout, OdK me fait partager tous les océans, ses dangers et ses couleurs, ses reflets et ses scintillements. Quelle aventure, ces portraits de mer à frissonner de froid et de peur. Avec ou sans vent, mais pour un marin, avec c’est toujours mieux. Un allier de poids, même s’il peut se retourner contre soi.



De Cape Town au Cap Horn, naviguer ou mouiller, dans la solitude d’un océan, dans le déferlement d’un courant, dans le regard porté sur une étoile aperçue dans une trouée de nuages. Quelques instants de poésie que seuls la mer et le silence peuvent apporter.
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Promenades en bord de mer et étonnements heur..

Au crépuscule de la vie, Kersauson raconte avec des mots simples, des mots à lui, ses 'étonnements heureux qui font tout le bonheur de nos vies'.



Moments fragiles qui viennent de la nature, odeurs, lumières, et pas qu'à Tahiti ou aux Marquises.



Les moments du monde sont là, souvent ignorés parceque gratuits.



'Dépéchez-vous de prendre la lumière du monde' et moi je pense que c'est justement là que nous, lecteurs, excellons!

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Ocean's Songs

Je referme le livre, relève la tête, regarde les objets qui m’entourent, j’hésite …



Mes yeux s’abaissent, croisent une fois de plus la couverture du livre, ce visage buriné, fouetté d’intempéries,

ces yeux ivres de bleus … J’y plonge.

Tour à tour incisif, tranchant comme une lame, passionné, rude, irritant, dérangeant,

puis subrepticement nostalgique, émouvant et si souvent poétique dans sa façon de « me » conter les houles, les vents et les couleurs des différents océans, Kersauson me bouscule, me chahute , m’ illumine ou m’attendrit.



Sa pertinence me claque aux joues, je bouillonne … m’abandonne.

Surprenante description que ces « portraits de mers » ciselés comme un orfèvre,

dont je retiendrai celui qui sans doute me tient le plus à cœur, celui de la mer d’Iroise :



« Ouessant, Sein, Molène, l’une des zones du monde où il y a le plus de bouées et de balises, de phares et de feux.

Entre l’île de Sein, Le Four, Ouessant, la pointe Saint-Mathieu, le cap de la Chèvre, la pointe du Raz,

tout n’est qu’un jardin d’épines sur une mer médiévale qui se défendrait contre les intrus.

Au couchant on dirait un orchestre des ténèbres où brille l’éclat des cuivres. Un accordéon de récifs sur lesquels

viennent culbuter les forts courants. C’est la mer des grandes nefs et des grandes orgues …

L’Iroise est une mer sanguine qui plante ses couverts dans la table … Une mer habitée par le vent …

Une mer de souffrance … qui meurtrit, blesse et mord jusqu’au sang.

C’est le royaume de la peinture à l’huile. Quatre saisons dans la même journée …

L’Iroise c’est ma tapisserie d’Aubusson. »



Mu par un déterminisme et une volonté qui me saisit, Kersauson me semble taillé dans la roche,

inébranlable, imperturbable, parfois presque intouchable.

En lui depuis l’enfance cette irrépressible envie de « partir », voyager, courir le monde ... Je l’envie.

C’est l’Océan son miroir d’immensité, de liberté, de dépouillement et d’absolu,

c’est dans ses teintes qu’il se retrouve, c’est dans son souffle qu’il se ressource … Je le suis.



« Je fais confiance au voyage pour qu’il me conduise dans le tourbillon émotionnel du monde …

C’est toujours comme ça que j’ai vécu le voyage. Cette infinité de bleus, de lumières

et ces arrivées de nuit ouvrent mon cœur en deux. »

« Pour moi, là où il n’y a pas de mer, le monde est gras, il sent l’humus, la glaise ou la ville ;

sans la mer, ça ne peut pas être joli ! La terre ne m’intéresse pas du tout,

sauf quand elle est frangée de mer, alors elle est belle … »

« Prendre la mer … C’est l’extraordinaire tentation de l’immensité.

La mer c’est le cœur du monde. Vouloir visiter les océans, c’est aller se frotter aux couleurs de l’absolu »



A peine trois pages sur Eric Tabarly, à peine trois mots, mais tout est dit, fort :

« C’était mon maître.»

Et puis cette brume aux yeux quand dans « l’à peine » surgit la peine, un sombre soir de juin 98 …

Je larme, touchée par ce passage où « l’intouchable » est vulnérable.



J’avale « sa » Polynésie, les Antilles, l’Asie ou l’Angleterre … anecdotes, aquarelles …

J’avale tout, avide jusqu’à la fin …

Je reviens sur Tabarly …

C’’est là que je m’arrête, émerveillée et proche,

C’est là que je m’arrête, au ras de l’eau, au milieu d’un silence, au bord d’une solitude, pleine.



Je referme le livre, relève la tête, regarde les objets qui m’entourent, les quitte

Je prends mon rien de rêve, mon tout de vie, monte sur le « tapis volant »

Ivre de bleus … j’y plonge.

Je vais, moi aussi, rejoindre « les griffures de la mer ».

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Instants de Bretagne

Instants de Bretagne pour partir rêver en plongeant son regard au cœur de ces instants photographiques, comme si nous y étions.



Assister au spectacle de cette mer déchaînée ou paisible, de ces couleurs magiques et changeantes, se croire dans un ailleurs ; Finis Terrae…au bout du monde. Et pourtant on se croirait comme au commencement du monde. La nature y est impériale, intemporelle, subtile.



Intimité de la mer, des nuages, du vent, du ciel. Grandeur de la nature face à la petitesse de l’homme. Images troublantes car elles nous rappellent que nous ne sommes que de passage, que ce phare, pourtant magnifique, aura disparu alors que l’essentiel du décor sera toujours sur scène.



Les photographies de Philippe Plisson , parfois sur double page, nous laissent rêveurs, humbles et paisibles. Je ne me lasserai jamais de feuilleter ce magnifique album. C’est comme un voyage immobile. Au fil des pages défilent des tranches de vie, des tranches de nature à l’état brut, du pur bonheur. Ce mélange de beauté, de silence, de lumière, de violence et de paix est féérique, comme peut l’être ce que la main de l’homme a préservé. Ce sont des endroits comme ceux-là que j’aime, sauvages, puissants et intemporels. Ils nous redonnent espoir, nous disent que la Terre est belle, que nous avons de la chance d’être là, que l’essentiel est sous nos yeux. On peut oublier le reste, au moins pour un instant, pour des instants de Bretagne, ou d’ailleurs…



Les textes d’Olivier de Kersauson épousent parfaitement les photographies de Philippe Plisson. On ne cesse de passer du texte à la photo, cherchant le détail raconté, comme si on attendait la révélation d’un trésor caché, d’un mystère, d’une légende oubliée. Et c’est bien cela que nous révèlent ces instants de Bretagne, c’est de la magie. On la connaît déjà un peu, si on a visité ces lieux. On ne s’en lassera jamais, il faut y retourner. La Bretagne sauvage, rugueuse, grise, verte, bleue, turquoise, glaz, nous enivre par ses parfums iodés, par sa diversité, qu’on la visite en hiver ou en été, au nord du Finistère ou au sud. Sa côte sauvage nous attire et on la quitte avec regret.



Que dire de plus pour vous donner envie de lire cet album photos ponctué de textes poétiques, réalisé par deux amoureux de la Bretagne ? À part peut-être :



« Qu’ils puissent rêver plus loin. Un bateau qui fait le tour du monde, c’est fabuleux ! »



C’est effectivement ce que nous offrent Philippe Plisson et Olivier de Kersauson.



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Homme libre...

Récit à plusieurs voix à bord du catamaran tentant le Trophée Jules Vernes 1994.



On peut accuser le mauvais sort dans le pot au noir mais je suis peu convaincu par un Kersauson montrant peu d'empathie et de charisme, s'isolant derrière sa table à cartes, indifférent à la cohésion de son équipage.



J'ai été touché par Pradel, le toulonnais bordélique dont on se moque car barrant cheveux au vent dans tous les temps, mais tout en finesse, en harmonie avec les vagues et le vent.

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Promenades en bord de mer et étonnements heur..

Promenades en bord de mer et étonnements heureux ?

Joli programme, on est partis. Hein ? Un bouquin ? De ? De Kersauzon !!!!!

Euh… je te laisse j’ai une course à faire.



Je ne suis pas un bon consommateur (par contre, con sommateur oui, ça m’arrive…parfois…) adepte de la croissance et de ses dommages collatéraux, mais là… il m’a fallu ce bouquin tout de suite, dès que j’ai su.

Pas de l’achat compulsif non non non, du Vital, une bouffée d’oxygène, d’air du grand large, de poésie. La journée commençait bien, lumineuse. C’est bon de savoir qu’un Ami (quelqu’un qui vous veut du bien à travers ses bouquins, pas un pote) a "pensé" à vous, même s’il a peut être été un peu motivé par son éditeur. Et puis quand cet Ami râle et que l’ami est l’Amiral alors là… alors là il ne râle pas et c’est aussi bon.

Ca commence par une pensée émue pour Florence Arthaud mais ça aurait pu commencer par Tahiti, Brest, Paris, la Patagonie ou le parfum d’une fleur. Promenades en bord de mer et étonnements heureux c’est un recueil de pensées, un bric à brac d’émotions liées à la nature, à l’Océan, à l’autre, à la vie. Pas d’ordre chronologique, ça s’ouvre au hasard sans possibilité de se perdre.

D’une Saint Sylvestre où à minuit, il guette la première vague de l’année :

« Et je me disais: est ce que la première vague de l’année sait qu’elle est la première vague de l’année et fait un effort ? Pas du tout ! Pas du tout !

Elle montrait même une indifférence molle, à peine polie, un morceau de trait blanc sur le récif, qui brillait dans le projecteur. Il n’y avait pas ce que j’espérais naïvement, parce qu’il faut être naïf pour espérer autant cette espèce de coquetterie de la vague qui se dit : " je suis la première de votre calendrier, je vais me faire belle." »

Le ton est donné et il ne quittera ces pages qu’à la deux cent quatorzième.

Peut être que certains verront un peu de « c’était mieux avant » mais qui peut vraiment dire que dans le domaine du Vrai et de l’Essentiel, c’est bien aujourd’hui ? Parce que oui, le sujet du bouquin il est là, le sens de la vie. De l’inutilité des choses qu’on nous fait désirer, jusqu’à devenir con au point d’attendre toute la nuit devant le rideau de la fnac pour avoir le nouveau télépomme (les merdes apple quoi, c’est pas dans le bouquin ça, c’est qu’une de mes interprétations :-) ) au bonheur de se rendre compte que respirer est un moment magique à chaque seconde.

Tout ça avec l’Océan comme support.

Ce livre est une ode à la magie de l’instant, cet instant si précieux et perdu à chaque seconde qui passe. Un hymne au beau, à la vie.

J’ai trouvé quelques passages où… ben oui l’eau ça mouille etc, mais en les relisant je me dis que parfois, enfoncer des portes ouvertes ce n’est qu’une expression alibi qui permet de garder ses œillères.

Si les portes sont ouvertes, on fait tout pour ne pas franchir celles qui mènent vers le Beau. L’amiral nous dis juste que de l’autre coté c’est plutôt pas mal et qu’il s’y trouve bien. J’ai bien envie d’aller le rejoindre même si dans certains cas faut que je me botte le cul.

Merci m’sieur pour cette poésie.



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Vieil océan

A voir Kersauson impuissant et humilié dans les quarantièmes rugissants et se mettre à prier, on se dit que cette épreuve est bien le summum de ce qu'on peut vivre sur un bateau. Il a conscience que la mort peut être au rendez-vous de ce tour du monde en solitaire; pensant "jamais deux sans trois", il serait alors dans la liste après Dominique Guillet et Guy Roux.



Outre l'aventure, Olivier sait nous faire partager son indéfectible amour de la mer et sa réflexion sur la vie. Ce taiseux au caractère rugueux fera corps avec son trimaran de 23 mètres en 1988.



Son écriture est franche, directe, sans enluminures ...comme du Kersauson.

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Ocean's Songs

Dans cette période de tensions, de grèves et énervements y relatifs, de bousculades d'achats de Noël et de fêtes chargées en excès divers, j'avais besoin de m'évader… quoi de mieux que l'air du large et la prose humoristique et poétique d'un de nos marins préférés, Olivier de Kersauson, amoureux des mers et océans, s'il en fut !

Olivier, merci… mission accomplie ; ces bouffées iodées m'ont fait un bien fou.



Rien que le titre fait déjà rêver : ‘'Ocean's songs''. Vous n'avez pas encore ouvert le livre que vous entendez les chants des vagues, du vent, des marins, des oiseaux, des baleines ; vous naviguez dans les plus beaux sites ou luttez contre la furie des océans.

Le livre vous emmène sur tous les océans et sur tous les continents (côté mer, évidemment) ; il vous fait partager les rencontres de l'auteur avec des personnages atypiques, originaux et/ou flamboyants (« J'ai le plaisir de l'autre, je n'en ai pas le besoin. Ça fait une grosse différence. » interview).

Tout cela mâtiné de réflexions philosophiques propres à ‘'l'Amiral'', exprimées de manière cash, brutes de décoffrage !



Ce livre autobiographique a été écrit il y a plus de dix ans ; mais toutes les allusions au monde en général et à l'actualité ne datent quasiment pas : parce que le monde change peu fondamentalement ou parce qu'Olivier de Kersauson a un oeil qui voit au-delà des apparences ? C'est un homme ‘'vrai'' : « Je me suis toujours appliqué, de façon instinctive, avec mes moyens limités, à mener ma vie de façon à ne jamais dire “j'aurais aimé”. (…) J'ai beaucoup aimé, j'ai beaucoup vécu, j'ai beaucoup recherché » (interview)

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Le monde comme il me parle

Voilà un livre que j'ai bien fait de rencontrer un peu par hasard!

Je voyais Olivier de Kersauson comme un navigateur un peu bougon, et je découvre un homme exceptionnel ( Je n'ai jamais vécu dans le schéma des envies et des besoins. Le dépouillement ça me va), plein de bon sens ( On ne s'impose pas sur la mer. Impossible. On passe simplement sur la pointe des pieds. Un peu comme dans la vie...)

Dans une belle écriture, il parle de son amour pour la mer ( Partir faire un tour du monde, c'est mettre le cap sur la féerie.) et du privilège qu'il a eu de pouvoir nager et apprendre à naviguer à une époque où cela ne se faisait pratiquement pas ( j'en sais quelque chose).

Il fait découvrir le monde de la navigation, les relations entre les hommes, leur manière de faire évoluer ce sport.

Il écrit avec poésie (La brume c'est de l'eau qui va partout. C'est enchanteur d'être noyé dans la vapeur d'eau.), avec humour

(Je me souviens de ma conversation avec le gardien du phare au cap. C'était en 2004, à bord de Géronimo. Le gardien m'interroge avec sa radio VHF:

"Where are you from?

- Brest.

-Where are you going?

- Brest."

Le type me fait répéter plusieurs fois "Brest ". )

Avec ce livre, j'ai pris un grand bol d'air!
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Veritas tantam - potentiam habet ut non sub..

Vision à 360°sur l’évolution du monde et de ses comportements.

Cette phrase pourrait être le résumé des impressions mises sur papier par cet homme que j’adore écouter. Lorsqu’il nous parle par l’intermédiaire d’une interview il se veut plus optimiste que les fatalistes et les complotantes de ce monde. Dans ce dernier livre il est moins convaincant et j’ai mis longtemps à retrouver cet élan vers l’avenir qu’il revendique fréquemment.

Je suis un peu dure, disons que les trois quarts du livre sont une observation des changements de nos modes de vie et de nos modes de fonctionnement sur la planète, et qu’un petit quart les solutions que nous avons tout un chacun pour vivre libre et léger.



Quelques citations pour donner l’ambiance très, trop réaliste des hommes et dites sur un ton parlé et pas si littéraire que ce à quoi je m’attendais de cet homme :

« Avant il y avait une histoire, maintenant il y a des faits »

« Ce n’est pas l’homme qui gêne les animaux, c’est le bruit » (pandémie Covid)

« La mer c’est la partie la moins moche du monde »

« Le vertueux…tu manges bio, tu as une alimentation vertueuse. Tu prends ton vélo, tu as un mode de vie vertueux…mais dans le mode d’aujourd’hui il réapparait plastifié »

« Le -en même temps- d’Emmanuel Macron ramené au Jugement de Salomon … à savoir, vous êtes bons mais vous êtes cons » (là j'avoue que j'ai souri en coin).



Et enfin quelques citations optimistes et que j’ai appréciées et vues comme des bouées de sauvetage pour nous échapper et vivre joyeusement :

« Je me suis inventé un monde et j’y ai cru ! »

« Si tu veux avoir une belle vie, il faut te contenter de ce que la vie t’apporte de magnifique »

« L’aptitude à s’enchanter, savoir se contenter ».



Le thème du « jadis » aurait dû ne représenter que le quart de cet essai, et non l’inverse. Il aurait suffit d’écrire un peu plus sur la beauté du monde comme en parle si bien et si souvent. D’autant plus facile qu’Olivier De Kersauson a bel et bien trouvé et appliqué la bonne pharmacopée pour traverser la vie, la maladie, les décès de proches.

Où aviez-vous laissé votre belle philosophie de vie cher Mr De Kersauson en rédigeant cet essai ?
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