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EAN : 9782070469109
128 pages
Gallimard (19/05/2016)
3.7/5   15 notes
Résumé :
"Un temps, durant notre enfance, nous nous voulûmes savant ; Un temps, de notre science nous eûmes contentement. Mais écoute maintenant, ami d'exactes mesures, La somme de l'aventure : de l'eau courante et du vent !" Dans une langue simple et sublime, une invitation à jouir de l'instant présent d'une étonnante modernité, par un immense poète persan du Moyen Âge.
Que lire après Vivre te soit bonheur ! Cent un quatrains de libre penséeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Des quatrains limpides qui expriment le plus simplement du monde la course inexorable du temps, la fatale issue de la mort pour chaque être, la nécessité de vivre intensément l'instant présent...
Le titre est en lui-même explicite de la philosophie de ce poète oriental du moyen-Age, que j'avoue n'avoir jamais lu jusqu'à ce jour !

" Tant de souci des richesses,
tant de regret des grandeurs,
A quoi bon ? Une vie est-ce
beaucoup plus que quelques heures ?
Ce souffle en ton corps ne t'est
que pour un instant prêté :
Avec un bien emprunté
il faut vivre en emprunteur" (p. 99)

Un très joli volume , couverture sobrement illustrée de papillons dessinés, sur papier mat, dans la collection , "Folio Sagesses"....

Le poète exprime de façon constante la finitude humaine, son absurdité, l'absence de sens à notre présence ici-bas. Comme tout est vanité, profitons de l'instant présent, sans chercher raison...ou signification.

Je me permets de transcrire des informations sur ce poète, présentées dans
l'intoduction:
" Grand poète persan de l'époque médiévale , Omar Khayyâm (1048-1131) est aussi mathématicien, astronome et philosophe de grand renom. (...)
Célèbre de son vivant pour son activité scientifique, Omar Khayyâm ne sera connu comme poète que longtemps après sa mort. le présent recueil reprend cent un de ses quatrains, traduits et choisis par Gilbert Lazard. Ils sont le reflet de sa philosophie: la vie est brève, alors jouissons du peu de temps qui nous est octroyé ici-bas, même si le scandale de la mort est susceptible d'obscurcir les instants les plus lumineux. (...)
Khayyâm adresse en libre penseur un camouflet aux docteurs de l'Islam et prend le risque d'affirmer un art de vivre allant à l'encontre des moeurs et des lois de son temps.L'hypothèse existe selon laquelle , pour cette raison, ses -robâïs- (quatrains) sont restés secrets de son vivant et n'ont commencé à être diffusés que près de soixante-dix ans après sa mort. (p. 8)

Heureuse et très touchée par la lecture... des poèmes de cet artiste....

"Oui, j'ai belle et fière mine,
j'ai la grâce du cyprès,
La fraîcheur de la tulipe,
l'éclat de la rose, mais
Qui donc me dira pourquoi
le Peintre de l'univers,
Dans ce mauvais lieu, la Terre,
a daigné former mes traits ? (p. 62)
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Après avoir lu Samarcande d'Amin Maalouf, j'ai eu envie de goûter aux rubaïyat d'Omar Khayyâm, ce poète, astrologue et savant perse du 11ème siècle. J'ai choisi ce Folio Sagesses simplement parce qu'il était disponible dans ma librairie.

Première chose : je conseille de ne pas essayer de tout avaler d'un coup car ces 101 rubaïyat tournent autour des mêmes thèmes et cela devient vite monotone. Sans que l'abus soit dangereux pour la santé, trois ou quatre par jour cela suffit ; à consommer comme une friandise.
Il est à noter que l'on n'est pas certain que tous les quatrains attribués à Khayyâm soient vraiment de lui. Et je me sens bien incapable de séparer le grain et l'ivraie.

Ces rubaïyat professent une philosophie plutôt positive. La notion de plaisir terrestre, surtout incarné par le vin et les galipettes, est centrale. L'épicurisme, voire l'hédonisme, ne sont pas loin (pardon pour les calés en philosophie, je fais des comparaisons naïves faiblement éclairées par mes pauvres connaissances en philo). La deuxième notion, toujours associée, est l'éphémère de la vie humaine. Omar Khayyâm emploie des images assez fortes pour nous le rappeler. Celle de l'argile que l'on pétrit, composée des corps des hommes du passé, m'a marqué.
Lorsque le plaisir domine, l'auteur rappelle qu'il faut profiter de l'instant car le temps passe et la faucheuse n'est pas loin. Un petit côté Ronsard.
Lorsque l'éphémère domine, j'ai senti du regret de cette durée de vie si courte. Parfois même l'auteur interpelle les Cieux, questionne sur le but de l'existence. Lorsque le quatrain était un pur hymne à l'instant, où l'idée même d'envisager l'avenir était questionnée, je me suis demandé pourquoi alors l'auteur s'intéressait à des matières comme les mathématiques ou l'astrologie. Mais le quatrain est lui aussi l'empreinte d'un instant, pas un résumé de vie.

Je suis impressionné que cette philosophie ait pu exister en terre musulmane. Les extrémistes devaient mourir d'envie de voir Khayyâm terrassé. Certains quatrains répondent à leurs préceptes en les ridiculisant. le paradis ? Qui est déjà revenu nous confirmer son existence. La vie paradisiaque où rien ne nous sera interdit ? Pourquoi nous les interdire dans la vie terrestre alors ?

J'ai trouvé que la lecture de quelques quatrains le matin préparait bien le terrain à une bonne journée. C'est un chouette héritage que le poète nous a laissé.
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Remontons le temps, de dix siècles, et glissons-nous entre les mots d'un savant persan du nom d'Omar Khayyâm. Parmi ces mots, reviennent très fréquemment le vin, la beauté, l'amour, le temps, la vie. Un seul ne se montre pas, alors qu'il parcourt la majorité des quatrains sélectionnés dans ce recueil : la mort. Elle se cache sous les termes passage, disparition, fin...
Pourquoi ce choix de la part du poète ? Certainement parce que c'est la vie qu'il choisit de chanter.
Écoutons-le nous dire, nous répéter, page après page, son carpe diem apaisant, retenons ses leçons d'humilité, pauvres créatures éphémères que nous sommes, apparues et vouées à disparaître sans raison dans un univers immense qui nous domine et nous ignore. Suivons aussi ses conseils de nous tenir à distance des bigots, donneurs de leçons et vendeurs de paradis qui justifient les souffrances de nos vies par une hypothétique autre vie future bien plus radieuse et, comble de l'ironie, riche de tous les plaisirs qui sont jugés impurs dans ce bas monde. Une impureté décrétée par quelques exaltés, prêts à écraser, torturer, exterminer ceux qui ne se rallient pas à leurs préceptes arbitraires.
Évidemment, en lisant certaines pages de ce recueil, j'ai pensé aux hommes et aux femmes qui vivent sur la même terre qu'Omar Khayyâm et souffrent de cet autoritarisme obscurantiste qu'il dénonçait déjà, il y a dix siècles, dans ce quatrain :
《Oui, nous sommes bienfaisants plus que toi, mufti austère,
Et plus que toi tempérants dans notre ivresse ordinaire :
Toi tu bois le sang des hommes et nous celui de la vigne ;
Je te fais juge, examine lequel est plus sanguinaire.》
Des mots à déclamer, encore et encore, pour se souvenir de Mahsa Amini, Nika Shakarami, Sarina Esmailzadeh, Mohammad Mehdi Karami, Seyed Mohammad Hosseini et des centaines d'autres jeunes assassinés ; et pour encourager ceux et celles qui se battent pour sortir l'Iran de cet enfer.
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Et si la lecture d'Omar Khayyâm, poète et philosophe persan né en 1048 et décédé en 1131, nous donnait l'occasion de réhabiliter la libre pensée ? Si face à l'épidémie de radicalismes de tout bord (religieux, politiques, régionalistes), nous opposions la raison? Si plutôt que le bourrage de crâne médiatique, nous privilégiions la réflexion, le dialogue et l'objectivité? Pour que chacun, et en particulier la jeunesse puisse découvrir un auteur courageux qui se s'affichait croyant mais infidèle, les éditions folio, viennent de publier dans la collection “voix de la sagesse” ces quatrains d'une étonnante modernité.

Voilà donc un homme qui ne se laissait pas dicter sa vie par un prêcheur, qui prônait la joie, l'ivresse et le bonheur. Un homme qui ne croyait à aucun paradis et aucun enfer.

Du coeur de la sombre Terre
à l'orbite de Saturne
J'ai percé tous les mystères
du Temps et de la Nature ;
J'ai dénoué par l'effort
de mon esprit tous les noeuds
Tous, sur terre et dans les cieux
sauf un, celui de la Mort!

C'était au 11eme siècle et malheureusement son message peine encore à être accepté par tous. La sagesse inviterait chacun à attendre avant de croire à un dieu que la science en ait démontré l'existence.

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Découvert grâce à Fernando Pessoa dans son livre de l'intranquillité, Omar Khayyam a fait ma journée et m'a réconcilié avec le vin! (Pas besoin de trop pousser le bouchon chez moi)
Entre Epicure et François Rabelais, j'ai goûté avec délectation cette magnifique sagesse orientale en quatrains qui invite à cueillir dès aujourd'hui les grappes de la vigne et gentiment envoyer paître les bien pensants de l'époque, les contempteurs, prêcheurs et autres prédicateurs qui veulent nous préserver de l'ivresse impie (voir démoniaque). de quoi donner largement raison à Bukowski et sa clique de gros buveurs devant l'éternel je ne sais trop quoi.
A la tienne Omar!-
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Du coeur de la sombre terre
à l'orbite de Saturne
J'ai percé tous les mystères
Du temps et de la nature;
J'ai denoué par l'effort
De mon esprit tous les noeuds,
Tous, sur terre et dans les cieux,
Sauf un, celui de la mort. (p.38)
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Grand poète persan de l'époque médiévale , Omar Khayyâm (1048-1131) est aussi mathématicien, astronome et philosophe de grand renom. (...)
Célèbre de son vivant pour son activité scientifique, Omar Khayyâm ne sera connu comme poète que longtemps après sa mort.

Le présent recueil reprend cent un de ses quatrains, traduits et choisis par Gilbert Lazard. Ils sont le reflet de sa philosophie: la vie est brève, alors jouissons du peu de temps qui nous est octroyé ici-bas, même si le scandale de la mort est susceptible d'obscurcir les instants les plus lumineux. (...)

Khayyâm adresse en libre penseur un camouflet aux docteurs de l'Islam et prend le risque d'affirmer un art de vivre allant à l'encontre des moeurs et des lois de son temps.L'hypothèse existe selon laquelle , pour cette raison, ses -robâïs- (quatrains) sont restés secrets de son vivant et n'ont commencé à être diffusés que près de soixante-dix ans après sa mort. (p. 8)
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Oui, j'ai belle et fière mine,
j'ai la grâce du cyprès,
La fraîcheur de la tulipe,
l'éclat de la rose, mais
Qui donc me dira pourquoi
le Peintre de l'univers,
Dans ce mauvais lieu, la Terre,
a daigné former mes traits ? (p. 62)
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Ah, que de siècles sans nous
le monde continuera,
Sans nul souvenir de nous
ni vestige de nos pas !
Avant notre venue rien
ne manquait à l'univers ;
Après notre heure dernière
rien non plus ne manquera.
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Je posai ma lèvre ardente
sur la lèvre du pichet,
Implorant de sa science
le secret d'éternité.
En me rendant ce baiser,
il me dit en confidence:
Bois ; ce monde que tu hantes,
tu n'y reviendras jamais.
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Videos de Omar Khayyâm (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Omar Khayyâm
[RARE] Omar KHAYYÂM – Une Vie, une Œuvre : 1048-1131 (France Culture, 2002) Émission "Une Vie, une Œuvre" par Simone Douek, diffusée le 6 janvier 2002 sur France Culture. Invités : Gilbert Lazare, Darioush Shayegan, Nasser Pagdaman, Marthe Bernus-Taylor, Ahmed Hasnaoui et Roshdi Rached.
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