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Citations de Pascal Boyer (54)


"Du point de vue d´une coalition religieuse, le fait que le monde moderne permette des choix nombreux sans en faire payer le prix signifie que la defection ne coûte rien et qu´elle est donc probable"

Ceci afin d´expliquer, partiellement, le fondamentalisme religieux, , phénomène moderne.
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Les croyants expliquent l’inexpliqué par l’inexplicable… André Comte-Sponville
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"La religion est une épidémie mentale qui conduit les gens à développer des concepts religieux assez semblables"
Pascal Boyer Directeur de recherche au CNRS, auteur de "Et l'homme créa les dieux"
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Cela ilustre une autre réalité simple : les esprits qui acquièrent du savoir ne sont pas des contenants vides dans lesquels l'expérience et l'enseignement déversent une information prédigérée. L'esprit a besoin et dispose généralement d'une manière d'organiser l'information qui donne un sens à ce qui est observé et appris. Cela lui permet d'aller au-delà de I'information recueillie ou, dans le jargon des psychologues, de produire des inférences à partir des informations recueillies. C'est cela qui explique la complexité de la transmission culturelle. L'information n'est pas dupliquée mais inférée, c'est-à-dire spontanément créée à partir d'autres informations. [p.64]
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L'explication des croyances et des comportements religieux est à rechercher dans la façon dont fonctionne l'esprit des hommes. Et j'entends bien par là "l'esprit de tous les hommes", et non celui des croyants ou de certains croyants seulement. Ce qui nous intéresse ici ce sont les caractéristiques mentales communes à tous les membres de notre espèce dotés de cerveaux normaux, la façon dont fonctionne l'esprit humain en général, qu'il soit féminin ou masculin, français ou finnois, jeune ou vieux.

Chapitre 1. La question des origines
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Les hommes ne sont pas croyants parce qu'ils font taire leur sens critique et acceptent des assertions extraordinaires ; ils font taire leur sens critique parce que certaines assertions extraordinaires leur sont devenues évidentes.
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Pour expliquer comment l'esprit humain acquiert des concepts religieux, pourquoi ces concepts deviennent plausibles et pourquoi ils suscitent tant d'émotions, il faut décrire tous les processus invisibles qui créent ces pensées, rendent possible leur communication et déclenchent toutes sortes d'effets secondaires comme l'émotion et l'adhésion.
Tous les scénarios de l'origine de la religion supposent l'existence d'un facteur unique qui expliquerait pourquoi tous les groupes humains ont une religion et pourquoi elle produit des effets sociaux, cognitifs et émotionnels aussi importants. Cette croyance en une «cause magique» est hélas particulièrement tenace. Elle a fait obstacle à l'étude du phénomène pendant très longtemps. Mais les progrès de l'anthropologie et de la psychologie nous permettent de comprendre aujourd'hui pourquoi cette croyance est naïve. Certains concepts interagissent avec des systèmes d'inférence de telle sorte qu ils deviennent faciles à mémoriser et à communiquer. [p.75]
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À un certain stade de leur histoire, les sciences sociales ont commis l’erreur désastreuse de décréter que la psychologie et l’évolution étaient sans importance. L’idée était que la compréhension de l’histoire et des sociétés humaines ne demanderait pas une connaissance poussée de la manière dont les humains ont évolué ni de leur biologie. Selon ce point de vue, la raison pour laquelle nous avons des poumons et des cœurs, la manière dont fonctionnent notre digestion et notre reproduction, n’ont rien à nous apprendre sur la prise de la Bastille ou la révolution industrielle.
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Eh bien c'est comme la vue : sans yeux un être humain ne peut pas voir, mais sans apprentissage de la vision, son cerveau ne lui permettra pas non plus de voir - quand bien même il possèderait un oeil en parfait état de marche.
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Malgré son apparence puissance, l'activité scientifique, avec sa communauté et son organisation est, tant sur le plan cognitif que sur le plan social, très improbable.
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L'écriture a été inventée trois fois dans l'histoire de l'humanité. Dans l'empire Maya, au moyen-Orient et en Chine. Toutes les formes d'écriture actuelles dérivent de l'une de ces trois origines.
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Pour les chercheurs, ces préjugés sont un véritable défi.
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La violence fondamentaliste est, elle aussi, une tentative de faire monter les enjeux, c'est-à-dire de décourager les désertions potentielles en démontrant que la défection leur coûtera très cher, que ceux qui adoptent des normes différentes seront persécutés ou même tués.
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Pour résumer, donc, le fondamentalisme n'est ni un excès de religion, ni de politique sous une autre forme. C'est une volonté de préserver un type particulier de hiérarchie, [...] menacée par le fait que la défection est très facile, donc très probable.[...] Le fait que le prix [de la défection] soit devenu si élevé [à cause de la violence] indique clairement que le sentiment populaire ne penche pas de leur côté. Ce qui malheureusement, n'est pas un obstacle à la domination politique pour peu que ces coalitions aient suffisamment de cohésion.
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Bien évidemment, les gens qui demandent « comment peut-on croire à des choses pareilles? » ne font pas partie des croyants. Les vraies croyances se reconnaissent au fait que l'on se soucie peu de leur origine, de la façon dont elles se sont installées dans notre univers mental. Nous croyons par exemple que le sel est blanc et l'acier solide, sans savoir d'où nous viennent ces idées, et sans nous en soucier. Dans le contexte de la religion, les interrogations sur la provenance des croyances ont plutôt été le fait de sceptiques. Sans invalider la question, bien sûr, cela explique peut-être pourquoi on y répond en général d'une certaine manière que je trouve insuffisante, voire trompeuse.
(...) les sceptiques voient souvent dans la croyance une forme de négligence intellectuelle. Selon eux, les gens croient à des agents surnaturels parce qu'ils sont superstitieux, égarés par leurs émotions, primitifs, parce qu'ils ne comprennent rien aux probabilités, n'ont aucune formation scientifique, ont subi un lavage de cerveau dans leur culture d'origine, manquent d'assurance pour mettre en doute la tradition. Les croyances seraient donc le résultat d'une absence d'esprit critique envers des idées mal fichues ou dépourvues de justification (...). [p.434 - 435]
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Dans de nombreuses sociétés, les gens disent que les membres d'un même clan ou village ont "les mêmes os", qu'ils partagent une essence qui est la vie éternelle du groupe social. Comme le précise Maurice Bloch, I'appartenance à ce type de groupe n'a rien à voir avec l'appartenance à un club. Bloch montre comment le choix de métaphores biologiques «nous partageons les mêmes os» ou «l'essence du clan est en nous», etc. n'est en rien dû au hasard. Elles expriment l'intuition que des unités politiques stables transcendent le rôle passager des individus, même dans des groupes sociaux de dimensions modestes. [p.366]
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Le cerveau humain fonctionne de façon narrative ou littéraire, c'est-à-dire qu'il s'efforce de se représenter les événements de son environnement, si triviaux soient-ils, en termes d'histoires causales, de séquences où chaque événement est le résultat d'un autre et prépare le terrain pour le suivant. Partout, les hommes inventent des histoires, les écoutent avidement, savent reconnaître celles qui sont raisonnables. Mais notre instinct narratif est plus profond. Il est enchâssé dans notre représentation mentale de ce qui se passé autour de nous. [p.294]
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Notre passé de proie et de prédateur a beau paraître lointain, il n'en est pas moins essentiel pour comprendre certains traits de notre fonctionnement mental. Selon un autre psychologue, Clark Barrett, bien des aspects de notre psychologie intuitive proviennent de la prédation. Nous possédons des systèmes d'inférence très sophistiqués adaptés à la description des états mentaux d'autrui et à la production de projets et d'attentes à partir de ces descriptions. Comme je l'ai dit dans le précédent chapitre, notre psychologie intuitive s'est sans doute développée parce que des capacités de compréhension de plus en plus fines sont devenues nécessaires à mesure que nos rapports de coopération devenaient de plus en plus complexes. Mais il est vrai également qu'une capacité à lire dans l'esprit d'autrui est un atout important lorsqu'on traque une proie ou qu'on fuit un prédateur. Il est d'ailleurs évident que la prédation constitue l'un des principaux contextes d'activation de notre psychologie intuitive. [p.208]
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D'une manière plus générale, les concepts religieux aussi constituent des artefacts cognitifs saillants dont la transmission culturelle dépend, pour sa réussite, du fait qu'ils activent ou non nos systèmes d'inférence de façon particulière. Si la religion peut devenir beaucoup plus sérieuse et importante que les artefacts décrits jusqu'ici, c'est parce au'elle active des systèmes d'inférence qui ont pour nous une importance vitale: ceux qui gouvernent nos émotions les plus intenses, modèlent nos interactions avec nos semblables, nous donnent le sens des valeurs et organisent les groupes sociaux. [p.194]
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Le biologiste Richard Dawkins a résumé tout cela en décrivant la culture comme une population de « mèmes ». Ceux-ci, comme les gènes, sont des « programmes autorépliquants ». Les gènes produisent des organismes qui se comportent de sorte que les gènes soient répliqués sinon ceux-ci ne perdureraient pas. Les mêmes sont des unités culturelles : des idées, des valeurs, des contes, etc., qui incitent les individus à parler ou à agir de façon à ce que d'autres individus enregistrent une version dupliquée de ces unités mentales. Les blagues et les refrains populaires sont des exemples simples de tels programmes « autorépliquants ». [p.53]
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