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Critiques de Patrick Declerck (40)
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Arthur, hippopotame de course, et autres hi..

Le début est limite lourd, et puis on dirait du Jacques Salomé. C'est finalement très beau. Excellent livre.
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Crâne

Patrick Declerc nous donne à lire le journal de bord et soupape de déconnade qui précéda le grand charcutage de sa cervelle. En toile de fond, la crainte de l’écrivain (qui n’est pas sans un certain espoir de soulagement) de perdre (enfin) ses fonctions langagières. Semblant se considérer lui-même comme de la chair à trépanation, âme nourrie par le corps plus que corps animé par l’âme, l’inquiétude matérielle se faufile derrière des propos faussement spirituels dénués d’affectivités, éreintants, sans espérance. La relation avec l’écrivain ne s’établit pas malgré l’expérience, au moins symbolique, de la mort. Au-delà de son cerveau, appréhendé comme siège ultime de ses fonctions cognitives (version matérialiste de l’âme), Patrick Declerck ne veut rien percevoir. Le résultat en est assez bouffon, à l’instar de l’idéologie de notre temps.
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Crâne

Patrick Declerck, mélancolique, mais aussi mordant et drôle, fait de Crâne un acte littéraire, protestataire contre la condition humaine.
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Crâne

Un récit intéressant d’un homme retraçant son expérience de neurochirurgie pour retirer une tumeur. Bien que le contenu et le déroulé de ses pensées qui s’étendent de la découverte de la tumeur au rétablissement post opératoire, soient bien décrits, le choix du vocable et de la syntaxe alambiquée semblent trop pompeux à mon goût. Et que dire à la pensée de la pauvre Anne 😢
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Crâne

Alexandre Nacht, dont on sait bien qu'il s'appelle en fait Patrick Declerck, sait depuis 8 ans qu'il a une tumeur cérébral, à potentiel évolutif lent, mais susceptible de se cancériser. Là, étape cruciale, il est dans sa chambre d’hôpital et attend pour demain la chirurgie qui a été finalement décidée et va lui ouvrir le crâne. Une chirurgie en pleine conscience, pour qu'il puisse aider le chirurgien dans sa progression, avec un risque vital ou majeur de 3%.



Et donc, il est seul dans la nuit, voulant vivre pleinement ce qui est peut-être ses dernières heures. Et pour lui, vivre pleinement c'est écrire et penser. Mais bien sûr, le lecteur le sait, et l'écrivain en train d'écrire aussi, il survivra. Du moins pour le moment. Depuis le début, il crâne. Et se regarde crâner, sans se duper, dans un effort soutenu depuis ces années. Par un choix des armes que sont le cynisme, le contrôle, la provocation, même, plutôt que les larmes et l'auto-apitoiement.Il voit ce qu'il y a de dérisoire dans cette crânerie, qu'il s'attache à moquer elle aussi : elle masque sans cacher, ne rend pas meilleur, ni plus fort; elle est juste un moyen de continuer lucidement, en payant le moins possible.



Dans cette nuit effrayante tout à la fois interminable et trop brève, Nacht vaque de pensées sombres en évocations farceuses, de réflexion philosophique en blague de potache. Il s'enfile la lecture d'Hamlet, tient le compte des femmes avec qui il a couché, va du sordide au joyeux, se laisse sans savoir guider par son esprit vagabond. Sans savoir? Si, en sachant très bien qu'il veut bien mourir, peut-être, mais décemment. Et quand il le faut, toute cette dysporie cède la place à l'action, et là, il n'est plus question de tergiverser.



Et donc, il en est revient. L'histoire n'est pas finie. La tumeur est toujours là, tapie, et si Nacht a remporté cette première victoire, elle le guette et le nargue. Et Nacht bien sûr, homme d'écriture, se doit de raconter, de remercier ces médecin qui l'ont impressionné par leur "inimaginable respect" autant que par leur performance technique, d'offrir ce récit dérisoire et primordial,cette farce tragique, à la connaissance et à la réflexions des autres hommes, qui tout comme lui, mourront un jour, quelle importance? Puissent-ils en rire.
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Démons me turlupinant

C’est en effet le roman d’une mémoire. Pire, une mémoire de psychanalyste ! Et on se prend bientôt à tenter de l’analyser, lui, entre les lignes. Comme si l’auteur, amusé, nous avait confié les clés moites de son inconscient.
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Garanti sans moraline

Toutes les nouvelles ne sont pas d'égale densité mais leur lecture est un régal prophylactique. Si vous ne devez en lire qu'une: "Le Camp du Gai Savoir" d'où Kafka, Orwell et Nietzsche ne sont pas très loin.
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Garanti sans moraline

quelques nouvelles incisives, qui poussent à l'interrogation sur l'humanité de l'homme, et qui déconcertent par les prises de conscience implacables qu'elles livrent sur un mode souvent outrancier. A lire d'urgence pour le grand coup de frais donné à des problématiques que l'on nous a accoutumés à traiter avec beaucoup plus de détours.

Profitez de cette lecture pour vous réveiller!

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Garanti sans moraline

Je croyais à tort que ces nouvelles étaient d'inspiration nihiliste : j'aurais mieux fait de relire les notes de mes précédentes lectures du psychanalyste-anthropologue belge.



J'en suis venu à la conclusion suivante sur les fictions de Declerck : tout en puisant son pessimisme et sa noirceur dans la philosophie allemande (pas que Nietzsche et Schopenhauer - que je retrouve moins - mais surtout Heidegger dans la persistance du concept du Dasein), l'efficacité de sa prose se mesure à sa capacité à faire appel aux émotions les plus archaïques du lecteur - une démarche assez anti-philosophique au demeurant. Émotions archaïques tels l'angoisse de la mort, l'immanence du sens moral, le Dasein, justement, c-à-d la condition de l'existence dans la conscience de la possibilité constante de sa propre disparition. Autre recours stylistique très efficace : le déplacement de la perspective du narrateur, qui peut devenir un animal (ex. morpion ou cochon) mais doté de conscience humaine. Deux vieux trucs des contes philosophiques, me (lui) rétorquera-t-on, mais quelle puissance et quelle originalité !



J'ai apprécié particulièrement les trois nouvelles les plus longues, la première ("Auschwitz sandwichs") sur la mort du grand-père, "Le camp du Gai Savoir", sur l'imposition concentrationnaire d'un certain progrès intellectuel, et j'ajoute "Allah Akbar", biographie d'un tortionnaire américain.

"Une petite vie", récit extrêmement bref d'une naissance suivie d'infanticide, selon la perspective du fœtus-avorton, possède aussi une très percutante charge d'horreur. A noter aussi, en contrepartie absolue, "Tu venais de loin", nouvelle d'une douceur infinie sur les rapports du narrateur à son oiseau en cage.
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Le sang nouveau est arrivé : L'horreur SDF

Patrick Declerck écrit un pamphlet virulent, pour dénoncer l'abandon dont font preuve les SDF: le mépris qu'ils se voient opposer, l'incompréhension de leurs problèmes (causes et conséquences), le manque de moyens et l'inadéquation du peu qu'il y en a . Il soulève l'idée (non, il décide) qu'il y a là une volonté politique de conserver les SDF au sein de la société comme repoussoir et contre-exemple montrant à quoi mènent l'abandon de la norme, ou le "refus" du travail : "Travaille, mon petit, sinon tu finiras clochard".

Il propose le revenu universel comme solution au problème.

Tout cela est bien intéressant, quoique un peu simpliste.



Cependant (malgré une dernière page de remerciements qui rappelle à quel point des gens dévoués et intelligents œuvrent pour cette cause) il eut mieux valu adopter un ton qui ne consistait pas à insulter tout le monde et à montrer l'auteur comme seul clairvoyant et détenteur du savoir. Même si je comprends qu'il soit bien énervé par ce qui se passe.
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Le sang nouveau est arrivé : L'horreur SDF

Un pamphlet social qui arrive direct dans la face, un bourre-pif de phrases rythmées qui pique le nez, le sang nouveau est arrivé dénonce l'horreur de la rue entretenue par un système qui a besoin de ses clodos pour garantir sa productivité. Declerck est un maître dans sa discipline. Forme et fond forment un tout où la politique, la psychologie et la poésie se jouent de la bêtise humaine. On m'a raconté qu'à une question de journaliste lui demandant pourquoi il s'infligeait cette vie là, il avait répondu d'un laconique mais surpuissant "J'ai souffert." Cela résume assez bien le personnage et l'écrivain. Balancer la vérité de la façon la plus violente et la plus intelligente dans la face du monde était son sport favori.
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Le sang nouveau est arrivé : L'horreur SDF

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Le sang nouveau est arrivé : L'horreur SDF

Un pamphlet vigoureux et emporté sur les SDF, dont l'auteur, philosophe de formation et membre de la Société psychanalytique de Paris, a déjà prouvé une très profonde connaissance par un travail de terrain célèbre et fort intrigant intitulé Les naufragés.

De nombreux lieux communs sur les SDF et sur la désocialisation en général sont démentis par une logique et une rhétorique impeccable. La thèse de l'ouvrage est que, loin de s'occuper de porter une aide à ces démunis, la société est tout occupée à les conserver voire à les afficher, dans une proportion toutefois maintenue raisonnable, car "le SDF [...] joue sur la scène du théâtre social un double rôle essentiel. Celui de la victime sacrificielle. Et celui du contre-exemple" (p. 104)

Est-on prêt à suivre l'auteur jusqu'au bout de sa péroraison? Il répond lui-même que "Nietzsche disait que la valeur de l'homme se mesure à la quantité de vérité qu'il peut supporter. Précisément..." (p. 91)
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Les naufragés

Un livre inoubliable car nourri de l'expérience de l'auteur, de ses rencontres en tant que clinicien mais pas que puisqu'il s'est aussi laissé "embarquer" par le SAMU social, se faisant passer pour un errant et amener dans un lieu d'accueil. Cette expérience, dont il n'est pas sorti indemne (on "bascule" vite...), lui permet de dégager des axes de réflexion et de travail très pertinents. Il peut ainsi questionner avec une grande pertinence la notion de projet (logement, emploi, etc.) pour des populations dont le souci est de savoir comment subsister la nuit d'après, c'est à dire qui vivent une perpétuelle immédiateté.

A lire, à méditer, à ne jamais oublier l'histoire de Raymond, un SDF pour qui les travailleurs sociaux avaient fait beaucoup de projet...
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Les naufragés

Un livre bouleversant sur le monde des SDF. L'auteur y retranscrit son expérience au milieu d'eux en qualité de psychanalyste et ethnologue, entre 1982 et 1997. le ton est donné dès l'introduction. La suite est une compilation de tranches de vie aussi accablantes les unes que les autres, entrecoupées d'expériences personnelles de l'auteur, et suivies de son analyse théorique, es qualité de philosophe, anthropologue et psychanalyste. J'ai cependant l'impression de lire ce livre, privilégiant le lien avec la psychiatrie pour ces clochards de l'époque, un peu tard. Depuis, les choses ont changé, avec notamment une proportion de migrants beaucoup plus importante. Je présents qu'un bilan aujourd'hui serait différent mais certainement aussi accablant et termine cette lecture, un peu rapidement, frustré d'un bilan plus actuel.
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Les naufragés

Ce livre permet de mettre en évidence une réalité que la société tente de dissimuler, de faire oublier. L'expérience menée par Patrick Declerck est vraiment intéressante à lire, surtout pour des (futurs) travailleurs sociaux.
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Les naufragés

Un livre vivant et passionnant qui nous plonge dans les bas-fonds sans pour autant nous lasser. On ne s’ennuie jamais et l’humour de l’auteur nous fait passer la pilule. Cependant, Patrick Declerck est psychiatre, et si la grille utilisée nous livre certaines clefs importantes ( les clochards boivent pour éviter la rumination, c'est-à-dire, le souvenir obsédant d’un traumatisme), elle en biaise parfois d’autres. Les clochards, nous dit l’auteur, sont masochistes. Alors que le personnel de Nanterre leur a précautionneusement rangé les papiers dans une armoire, papiers qui leur permettent d’obtenir des aides, la moitié d’entre eux les réclame avant de partir pour une beuverie, … et les perdent systématiquement ! Quel masochisme en effet ! Sauf …. que des papiers, ça se vend ! Les clochards vivent au jour le jour, drogués par l’alcool. On sait bien que n’importe quel drogué fera tout pour se procurer sa came sans songer au lendemain. De plus l’auteur s’interroge sur le fait que ces personnes ne rentrent pas dans le cadre, même si on voit dans leurs discours les raisons qu’ils invoquent. Patrick Declerck laisse ces arguments de côté. La vie asservissante d’un travailleur en usine qui les saoule ne semble pas un argument suffisant à l’auteur pour vouloir lâcher prise et s’envoler avec les potes vers le sentiment de liberté que doit leur provoquer leurs envols vers la folie des déliriums trémens…. assourdissants, anesthésiants…. Portes d’un lent suicide inconscient !

Les psy s’interrogent toujours sur le pourquoi ne rentre-t-on pas dans le moule ? Jamais il ne leur vient à l’esprit, certainement du fait de leur condition sociale et de leur formation, de se demander pourquoi la plupart des gens rentrent-ils dans ce moule. Comment s’y prennent-ils ? Quelle est le mode d’éducation qui est parvenu à les formater à ce point ? Comment parviennent-ils, durant toute une vie à se lever contre-nature, à manger sans tenir compte de leurs besoins originels, à travailler sans plaisir pour l’enrichissement d’un autre …. Payer leurs taxes, leurs frais de voitures … etc… juste pour pouvoir travailler ! Le travail n’est pas un loisir ! Mais il n’est pas de bon ton de l’avouer. On préfère le nier, c’est mieux vu. Les classes « bien pensantes » ont tendance à l’ignorer, parce que certains métiers sont passionnants … mais ceux-ci sont bien-sûr réservés à l’ « élite ».

Les clochards ont très peu été éduqués, et de ce fait, deviennent inaptes à accepter leur condition et leur futur. Ils ont tenté d’y croire, de se battre, de travailler, puis un jour, ils ont renoncé. L’abus d’alcool, de drogue ou de folie ont fait le reste !

L’auteur avance que la pauvreté rend les gens méchants. Pour moi c’est un raccourci qui ignore les effets de l’alcool et de la destruction du cerveau qu’il engendre, d’une part, et celle issue des traumatismes. Pour moi, la violence subie, le sentiment d’injustice et l’impression d’être dans une voie sans issue mêlés aux conséquences des drogues et de l’insécurité sont les souffrances qui engendrent la violence. Combien de peuples pauvres sont d’une gentillesse remarquable ? Dire que les pauvres sont méchants n’arrangerait-elle pas les classes favorisées ?

Hormis ces quelques critiques que je me suis autorisées, j’ai apprécié cette démarche.

Qui ne s’est jamais posé la question de la clochardisation dans un pays où les aides sociales sont particulièrement développées ? Les naufragés sont une tentative de réponse à cette question, une trace du passage sur terre de ces laissés pour compte.

L’auteur a raison. Non, il n’y a pas de solution pour ces pauvres gens, les dés sont jetés depuis trop longtemps, peut-être même avant leur naissance, dit-il, dans le ventre de leur mère qui buvait elle-même, pour certaines d’entre elles au moins.

Et c’est tout ce désespoir que leur histoire peut nous transmettre…. Celui de leur vie, leur passé, leurs projets qu’ils n’ont pas, le cadre dans lequel ils sont nés, celui dans lequel ils sont sûrs de mourir, quoi qu’il arrive. Le destin.

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Les naufragés

J'ai lu ce livre assez rapidement pour mon TFE à l'époque.

J'ai bien pu voyager au côtés de l'auteur dans tout son périple. Je le trouve facile à lire et à comprendre. Assez abordable niveau prix.



Si le sujet des sans abris vous intéresse et que vous avez envie d'en connaitre un peu plus, ce livre est à conseiller. Je suis infirmière en santé mentale et psychiatrie et ce livre m'a aidé à enrichir mes connaissances et à adapter ma façon de prendre en soin mes patients sans abris.
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Les naufragés

Un tour complet de la rue, de la mocheté de ce qui est proposé sans langue de bois.

Ce qui fait que l'essai est bon, c'est que son auteur s'autorise le jugement, qu'il révise (ou pas), le glissement, la honte.

Au coeur de l'humanité, celle qu'on ne veut plus voir. Et d'avoir honte avec lui. (déformation pro peut être.)

Toujours tristement d'actualité.
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Les naufragés

Le billet d'Apoapo me rappelle ce livre, lu il y a plusieures années. Il documente, en détail, la lente déscente aux enfers que constitue la déstruction d'un être humain par la négligence. Se retrouver à la rue, comme un sac poubelle. Jeté, refusé, éliminé. La honte, la colère, le chagrin, la pitié, la solitude, la peur et bien d'autres choses encore ....



Il y a quelques années, j'étais volontaire dans un hopital Bruxellois. Situé près de la gare du Nord, un quartier qui comptait pas mal de sans-abri. On en voyait régulièrement à l'hopital. Bien sur, on parlait avec eux. Ceux qui n'étaient à la rue " que" depuis quelques mois pouvaient encore exister dans un environnement ordonné. Car, c'est évident, dans un hopital on se lève plus ou moins tous à la même heure, il y les premiers soins, la toilette, le petit déjeuner, suivi d'examens, de traitements, de repos, de visites. Et il faut rester dans sa chambre, être à disposition pour examens et traitements. Alors, quand la vie est devenue un chaos, une quête continue de nourriture, boisson ou drogue, de vêtements, de compagnonnage, d'un endroit où dormir, tout ca est surréaliste. Rester dans une chambre toute la journée, moi ? Faire tout sur commande, manger, debout, assis ? Impossible !



Je me souviens de scènes cocasses, tragiques, folles. Beaucoup allaient fumer devant l'entrée principale, seul endroit où c'était toléré. Je me souviens de ce bonhomme. Admis à l'hopital, il faisait la manche à l'entrée, dans son pyjama au ras des fesses, avec son mât de perfusion. Il était content : "ca rapporte bien ici, ce matin je me suis déjà fait vingt euros ! " L'hopital ,bon enfant, inséré dans ce tissus social de la Gare du Nord, fermait les yeux ... Telle autre, hospitalisée avec son compagnon. le compagnon avait huit ans de rue. Il savait ce qu'il fallait faire pour survivre. Elle était en quelque sorte son apprentie - moins d'un an à la rue. C'est pourtant elle qui était difficile. Jamais a la chambre... Vous vous imaginez... "Mme. Dupuis à la radiographie ... comment VOUS NE SAVEZ PAS OU ELLE EST ?! C'est le bordel dans votre service ? !" . Et, bien entendu, à l'entrée principale, elle rencontrait ses copains, avec leurs caddies, caddies bourrés de canettes de bière. Quand elle a commencé à rentre ivre morte, il a fallu sévir . " Ce service est un service de chirurgie, les gens sont déjà nerveux, anxieux, parce qu'ils vont être opérés. Alors rentrer comme ca en beuglant à 23:00 heures, c'est inadmissible ! Un peu de respect pour les autres ! Si tu recommences, on ne peut pas te garder ! ". La nuit suivante, même histoire. On a fini par trouver un hopital qui l'acceptait encore.



Ce mélange - ingérable - de tragédie, de farce, de folie, d'anarchie ... C'est cela, c'est aussi cela. La kermesse de l'horreur.
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