AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Patrick deWitt (123)


— Mes chers amis, le monde change, au même titre que la météo. Ce qui nous motive, ce qui nous fait rêver, ce qui nous agite, même ce que nous craignons évolue. Mais le vin? Le vin est immuable. Quand on apprend une bonne nouvelle, que fait-on? On lève un verre de vin. Et quand on en reçoit une mauvaise? Encore du vin.
Commenter  J’apprécie          60
Eunice était loin d'être aimante. Elle n'avait aucun charme, ni aucune grâce. Pour dire la vérité, elle était l'antithèse du charme. Un puits sans fond d"antagonisme et d'hostilité. Et d'une laideur repoussante. Avec une odeur de feuilles en décomposition.
Commenter  J’apprécie          50
Je passais le reste de la nuit à repasser de vieilles disputes dont je réécrivais l'histoire dans le but d'en sortir vainqueur
Commenter  J’apprécie          20
J'étais déterminé à perdre dix kilos, et à lui écrire une lettre d'amour et de louanges, afin d'adoucir son séjour ici-bas par la grâce du dévouement d'un être cher
Commenter  J’apprécie          00
Pas de coussins en dentelle ornés de proverbes brodés qui réchauffent le cœur et calment les esprits dans les moments de détresse, où qui nous aident à traverser la monotonie sans fin des jours qui se suivent et se ressemblent, avec leurs mots rassurants et leurs paroles réconfortantes.
Commenter  J’apprécie          00
Le grincement d'un lit qui gémit sous le poids d'un homme qui ne trouve pas le sommeil est le son le plus triste que je connaisse
Commenter  J’apprécie          30
Une histoire à la fois fantasque,fantastique,gothique et burlesque qui rappelle l'univers de Tim Burton par moment.Roman décalé tellement drole et touchant.Coup de cœur evidemment
Commenter  J’apprécie          20
«  La mort rôde autour d’un quart des gens présents sur ce bateau .
Mais si je dis un mot là- dessus ?
Au revoir » …
Commenter  J’apprécie          110
"Nous n'avons plus de champagne."
Mme Reynard acquiesça, puis resta absorbée dans ses pensées. "Avez-vous parfois l'impression, demanda-t-elle enfin, d'avoir dû vous comporter en adulte alors que vous étiez trop jeune, et que vous êtes encore essentiellement un enfant qui imite les adultes autour de lui dans l'espoir de leur dissimuler le maigre contenu de votre cœur ? "
Commenter  J’apprécie          10
(...) un cliché, tu sais ce que c'est? Une fable si délicieuse, si intéressante qu'on la répète, plein d'espoir, jusqu'à ce qu'elle se fane.
Commenter  J’apprécie          30
L'amour, plus on vieillit, moins on en a envie. Enfin, celui auquel on croyait quand on était jeunes. Qui a encore assez d'énergie pour ça? (...) Tout ce qu'on veut, c'est savoir que quelqu'un nous accompagne, mais on veut aussi qu'il nous fiche la paix.
Commenter  J’apprécie          10
Quel destin doux-amer, pensa-t-elle, de savoir reconnaître le génie sans jamais en faire preuve.
Commenter  J’apprécie          20
L’appartement de Joan se trouvait à la pointe est de l’île Saint-Louis. Situé au cinquième étage, il était agencé en deux parties : d’un côté deux chambres reliées par un long couloir étroit, et de l’autre une modeste cuisine, une salle de bains, et un salon. Il était fonctionnel, mais sans rien de grandiose, et Frances se sentit abattue en le découvrant : comparé à l’appartement luxueux qu’elle et Malcolm avaient possédé auparavant à deux pas de là, c’était une autre histoire. « Au moins, ici, on comprend ce que signifie à part dans « appartement » », lâcha Malcolm, mais sa mère demeura taciturne. Ils ne parvinrent pas à dormir cette nuit-là et se levèrent avant le lever du jour. Il n’y avait rien à manger, ni café ni thé ; ils s’habillèrent et partirent à l’aventure.
Être à Paris leur sembla différent des fois précédentes : désormais, ils se trouvaient là parce qu’ils n’avaient pas le choix, et la ville était censée être leur nouveau lieu de vie. Tous deux isolés dans leur silence, ils se sentaient incapables de lancer un sujet de conversation. Les commerçants levaient leurs rideaux de fer et nettoyaient les trottoirs au tuyau d’arrosage. Frances avait froid. « Et si on visitait une église ? », suggéra-t-elle. Songeant à la vue par ce lumineux jour d’hiver, Malcolm proposa le Sacré-Cœur.
« Le Sacré-Cœur, c’est Las Vegas, répliqua Frances.
– Notre-Dame ?
– Pour faire la queue avec les abrutis ?
– Saint-Sulpice ?
– Allez, d’accord. »
En réalité, Frances préférait Saint-Sulpice à toutes les autres églises de Paris ; c’était précisément l’endroit auquel elle avait pensé initialement. Mais elle était gênée d’aimer quelque chose d’aussi irrésistiblement attrayant. Par chance Malcolm jouait le jeu, songea-t-elle. Ils traversèrent l’île Saint-Louis, puis remontèrent le boulevard Saint-Germain. La ville se réveillait, la circulation s’intensifiait ; Frances prit la main de Malcolm dans la sienne.
Saint-Sulpice était sombre et majestueuse, l’air lourd et humide. Comme s’ils avaient reçu un signal, ils se séparèrent à l’entrée, Frances partant dans le sens des aiguilles d’une montre, Malcolm s’éloignant en sens contraire. Elle s’arrêta, admirative, devant chaque chapelle de la nef ; elle glissa un billet dans une boîte en bois portant l’inscription Chapelle des Âmes-du-Purgatoire. Elle alluma un cierge et le planta sur l’autel avant d’en scruter la flamme tout en songeant à l’étrange relation qu’elle entretenait avec la religion.
La religion n’avait pas existé durant son enfance ; en vérité, elle avait pour la première fois mis le pied dans une église au moment de l’enterrement de sa mère. Elle avait quinze ans, et elle avait éprouvé une certaine puissance à se tenir debout au-dessus du corps de son bourreau. Levant les yeux vers l’admirable cage thoracique du Christ, elle avait murmuré : « Je suis bien contente qu’elle soit morte. Merci de l’avoir tuée. » Elle ne s’attendait pas à obtenir de réponse, et elle ne pensait pas avoir un besoin de dialogue, mais après avoir quitté l’église, elle s’était sentie soulagée. Au fil des ans, elle avait trouvé bénéfique de se rendre à l’église de temps à autre afin de partager ses pensées les plus sombres.
Aux funérailles de Franklin, elle s’était sentie inaccessible, ce qui ne signifiait pas pour autant forte, mais plutôt résistante, hermétique – telle une barre de plomb. Dans la mesure où elle était expressément indésirable, elle s’était faufilée discrètement dans la foule, visage dissimulé derrière un voile. Une fois installée non loin du cercueil – fermé, naturellement -, elle avait ôté son voile et toute l’église s’était retournée pour voir, et s’étonner bouche bée de son audace. Carlson Wallace, le bras droit de Franklin qui avait repris les rênes de la société, avait émergé de l’assistance et s’était dirigé vers elle, non pas pour la saluer mais pour la mettre dehors, manu militari si nécessaire. Il lui avait saisi le bras, puis menée vers la sortie. Après quoi, il l’avait laissée sur le parvis de l’église avant de retourner à la cérémonie. Il avait regardé Frances comme si elle était un démon susceptible de devenir violent. Le son grandiloquent d’un orgue avait accompagné son départ. Elle avait jeté son voile dans une poubelle et pris la direction du parc, sous la douceur d’un soleil d’automne.
Les bancs à Saint-Sulpice étaient en réalité des chaises en chêne avec des assises en paille, maintenues solidairement les unes aux autres par de longs tasseaux fixés aux pieds. Frances prit place ; sa chaise ginça, craqua bruyamment, d’un coup sec. Elle ôta ses gants et croisa les mains sur les genoux. À voix basse, le visage essentiellement tourné vers le plafond, elle formula son projet secret, articulé en deux parties. Prononcer ces mots fut un soulagement, mais cela provoqua aussi en elle un certain émoi car son dessein devint soudain concret ; elle eut le sentiment d’enclencher un compte à rebours.
Commenter  J’apprécie          00
Frances était couchée, dans sa robe de nuit bleu indigo, les cheveux remontés en chignon. Elle s’examinait dans un miroir de poche tout en s’adressant à Small Frank, assis près d’elle, qui l’écoutait avec ce que l’on pourrait appeler de l’intérêt. « D’une certaine façon, c’est comme partir à la retraite, déclara-t-elle. Même si non, en fait, je n’ai jamais travaillé ; je n’ai donc même pas de rideau à tirer. Et puis, personne ne part à la retraite quand il n’y a plus un sou. » Elle fit une moue fataliste. Elle baissa son miroir et observa Small Frank. « Je ne sais pas trop comment on va réussir à te faire poser une patte en Europe », fit-elle. Elle releva son miroir et aspira ses joues. « Tout ce bel argent. » Elle resta un instant silencieuse avant d’éteindre la lampe de chevet.
Commenter  J’apprécie          10
Durant les années suivantes, insolite touche finale à un tableau qui l’était déjà, on raconta que Frances, cette beauté drôle et farouche, avait tranquillement perdu l’esprit et croyait désormais que son chat était la réincarnation de Price. Mais le détail était piquant et il fut colporté, encore et encore, pour le plus grand plaisir à la fois du public et de ceux qui s’y employèrent.
M. Baker ignorait si Frances était bel et bien sous l’emprise de cette lubie. Il savait seulement que quiconque était capable de se mesurer à l’extraordinaire Franklin Price – et au dire de tous elle était allée bien au-delà – méritait son respect ; aussi, dès l’instant où ils furent amenés à travailler ensemble, il le lui accorda sans faillir. Ce qui pour elle allait de soi, et la première année de leur collaboration elle le gratifia d’un respect similaire agrémenté de quelques menues gentillesses occasionnelles. Mais le temps passant, et la fortune se fragilisant, M. Baker était devenu à ses yeux l’emblème de la désintégration, et elle s’était peu à peu détournée de l’homme. Leur petit jeu de cache-cache avait ainsi commencé.
Dans la mesure où il s’était efforcé jusqu’au bout de préserver les biens de Frances, M. Baker n’éprouvait aucune culpabilité professionnelle : les dépenses de madame étaient pathologiques. Combien de fois s’était-il manifesté pour l’implorer de se montrer plus frugale, découvrant ensuite que ses mises en garde n’avaient fait que déclencher une fièvre acheteuse d’autant plus extravagante ? Elle acquit des maisons dans des villes qu’elle n’avait nullement l’intention de visiter ; elle fit des dons faramineux à des organismes caritatifs dont elle ne connaissait pas les missions. Le but du jeu pour Frances était la ruine, M. Baker le croyait dur comme fer. Mais en avait-elle conscience ? En d’autres termes, s’efforçait-elle au fond de se distancier de ce qu’on aurait pu considérer comme de l’argent sale ? D’après lui, ce n’était pas l’éthique qui motivait son comportement, mais quelque chose de plus petit, de plus intime, et de plus amer.
Ces derniers mois, il s’était senti mal chaque fois qu’il avait songé à elle car le sujet était sans espoir, et il serait contraint tôt ou tard, il le savait, d’avoir la conversation qu’il redoutait le plus d’avoir avec ses clients. Conversation qui s’amorçait précisément maintenant. Avant même que Frances se fût installée sur une chaise, M. Baker prit la parole :
« Tout a disparu, Frances.
– Comment ça, tout ?
– Tout. »
Commenter  J’apprécie          00
La mère de Lucien Minor n'avait pas pleuré, pas même versé une petite larme au moment de leur séparation.
Commenter  J’apprécie          00
- Donc vous imaginez le double choc pour moi. Le cadavre, et cette créature qui s’en prenait à lui. Parce qu’ils se faisaient du bouche-à-bouche quasiment. Le chat léchait le visage de mon mari en faisant un bruit. – Quel bruit ? – Comme s’il réclamait quelque chose, presque des jérémiades… irrépressibles. C’était tout simplement horrible, insupportable en fait, et j’ai chassé l’animal qui a détalé par la porte d’entrée. Ensuite je suis remontée m’asseoir près de mon mari. Je ne ressentais rien que du désespoir. J’avais l’impression qu’il n’y avait plus rien à faire. Après, j’ai eu envie de partir, puis besoin de partir. (…) Je suis partie. – Où ? – Au ski. – Vous êtes allée skier. – Oui.
Commenter  J’apprécie          20
Je songeai que nous sommes tous susceptibles d'être blessés ; tristesse et inquiétude n'épargnent personne.
Commenter  J’apprécie          70
Jamais je ne serai un meneur d'hommes, et je n'ai aucune envie de l'être ; mais je ne souhaite pas non plus être mené. Je veux juste rester maître de moi-même.
Commenter  J’apprécie          60
Pour moi, la chance était quelque chose que l’on méritait ou que l’on se créait grâce à sa force de caractère. Seule l’honnêteté pouvait mener à elle ;on ne la trouvait pas par la ruse ou le bluff, en louvoyant ou en trichant.
Commenter  J’apprécie          305



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Patrick deWitt (1049)Voir plus

Quiz Voir plus

Jouons avec Lauren Bacall

Le premier film tourné par Lauren Bacall est Le Port de l'angoisse réalisé par Howard Hawks en 1944. Il s'agit d'une adaptation du roman En avoir ou pas, signé:

Ernest Hemingway
John Dos Passos
Henry Miller

8 questions
9 lecteurs ont répondu
Thèmes : Actrices , hollywood , cinema , cinéma americain , adapté au cinéma , adaptation , littérature , roman noir , romans policiers et polarsCréer un quiz sur cet auteur

{* *}