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Critiques de Paul Colize (658)
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L'exquise nouvelle - Saison 3 : Les Aventur..

20 nouvelles pour 60 auteurs, réunis en trio : le premier rédige la tête de la nouvelle, le second s’occupe du corps et le troisième termine avec les jambes.

Le niveau n’est pas toujours égal d’un texte à l’autre, et au sein d’une même nouvelle, on peut noter quelques disparités, la greffe n’étant pas toujours optimale. Néanmoins, on ne peut s’empêcher de sourire plusieurs fois pendant la lecture de ce recueil. On s’amuse en lisant certains titres (par exemple les lésions dangereuses, les dix p’tits sacs) et autres références décalées qui jonchent ce livre.

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Toute la violence des hommes

J'ai adoré ce roman qui m'a beaucoup touché.

Avec son écriture fluide, Paul Colize nous conte l'histoire émouvante de Nikola, réfugié croate qui a connu enfant le siège de Vukovar et la barbarie de cette guerre serbo-croate.

L'auteur mélange de façon idoine plusieurs thèmes très variés (les taggeurs, la guerre, la barbarie et "Toutes la violence des hommes", la psychiatrie) et la mayonnaise prend parfaitement.

La construction, bien que classique, avec une alternance de chapitres présent-passé sied parfaitement bien à l'histoire et permet de révéler progressivement les éléments de réponse à l'intrigue, avec au final une belle vue d'ensemble et une conclusion touchante.

À mon goût, sans doute le meilleur roman que j'ai lu de ce remarquable écrivain.

Plus 9,5 que 9.
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Un monde merveilleux

Le belge Paul Colize n'est pas un inconnu et le voici de retour avec Un monde merveilleux.

Il nous replonge dans les années 70 avec une histoire un peu mystérieuse : Daniel est maréchal des logis, basé en Allemagne et son supérieur le charge de convoyer une dame depuis la Belgique jusqu'on se sait pas trop où, on n'en sait guère plus et ses chefs se sont montrés pour le moins avares d'informations sur cette mission.

Que va faire la belle dame qui répond au prénom sulfureux de Marlène, quel est son histoire et pourquoi a-t-elle besoin d'un chauffeur et pourquoi Daniel, quel est son passé ?

Bien assis au fond de la Mercedes, on va les suivre tous les deux de Bruxelles jusqu'en Espagne au fil d'un parcours au délicieux parfum rétro, un bon vieux bouquin de la série noire ou même un film en noir et blanc avec Jeanne Moreau et Lino Ventura au volant.

Un roman noir bien agréable à lire et très instructif puisque l'on y découvre le sombre passé de la Belgique des années 30 : le mouvement rexiste de Léon Degrelle et la tuerie de Courcelles ...

Pour celles et ceux qui aiment les road movies.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/..
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Concerto pour quatre mains

Un roman très efficace qui m’a tenu en haleine tout le week-end dernier



Le personnage principal Jean est avocat, en Belgique, il est appelé pour défendre Akim qui a tenté de braquer une banque. Mais il ne faut pas se fier aux apparences, l’affaire est plus compliquée qu’au premier abord…

En parallèle de cette histoire qui se déroule en 2013, l’auteur déroule une autre histoire (à partir de 1992) sur une bande de braqueurs de fourgons.

Tout est bien argumenté, les personnages (même les braqueurs) sont sympathiques et on se surprend à souhaiter qu’ils réussissent leur coup.

L’avocat est convaincant à la fois professionnellement parlant mais aussi humainement : j’ai aimé sa relation naissante avec sa consoeur Leila.

Un roman (polar ?) qui se lit presque d’une traite…
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Zanzara

Coup de cœur pour ce roman de Paul Colize, décidément cet auteur sait me conquérir à chaque fois que j'ouvre un de ses romans.

Nous suivons Fred, jeune homme bien décidé à devenir un grand journaliste au Soir. Il se contente pour le moment de petits articles bien peu important à ses yeux, jusqu'au jour où un étrange coup de fil va le mettre sur la piste d'un meurtre qui ressemble bien étrangement à un suicide, à moins que ce soir l'inverse.

Commence une enquête palpitante, qui va nous donner envie d'en connaître la fin rapidement, en effet, les courts chapitres rendent la lecture vraiment très fluide, les personnages et leurs histoires personnelles rendent l'histoire crédible et surtout une fin digne de ce nom et non invraisemblable comme c'est souvent le cas avec ce genre de lecture.

Je ne peux que recommander ce livre et cet auteur qui sait vraiment captiver ses lecteurs.
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Un monde merveilleux

Ce n'est que le cinquième Colize que je lis, et à chaque fois il réussit à m'empêcher de poser mon livre, voulant toujours savoir la suite. Ici encore on est emporté dans cette histoire à deux personnages qui ne se connaissent pas et vont vivre un long périple, qu'on devine pas innocent. Entre la professeur et le militaire peu de paroles, pas d'affinité, mais un lourd passé qu'on devine et qu'on va découvrir peu à peu. L'intrigue est très bien menée, on (moi en tout cas !) apprend beaucoup sur le passé nazi en Belgique, et on sort du livre un peu sonné. Encore un très bon livre de cet auteur pour moi majeur.
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Un monde merveilleux

C’est l’effet Colize.

Une histoire prenante mais qui ne semble pas, de prime abord, des plus originales. Et puis, une fin qui renverse tout. Qui vous fait reconsidérer l’entièreté du récit, jusqu’à vous pousser à relire quelques passages qui prennent tout leur sens. Une final tout en subtilité qui amène à réfléchir sur ce qui vient d’être lu, mais aussi sur le monde réel.



Voilà bien un auteur qui ne reste pas à la surface des choses, et qui balaye tout manichéisme. Ses romans noirs ont l’ambition de faire appel à la raison autant qu’aux émotions.



Chaque acte, chaque pensée sont pesés, jusqu’à la révélation du grand tout, sans rien surjouer en route.



L’action se déroule ici sur 5 jours, avec deux parfaits inconnus qui vont se retrouver en « tête à tête » dans une Mercedes, à avaler des kilomètres. Le chauffeur, un militaire tout en droiture, et son énigmatique passagère.



5 actes pour voir leur relation évoluer, inexistante au début, pleine de froideur et crispante ensuite, avant qu’enfin ils ne se parlent.



Nous sommes en 1973, en pleine guerre froide. Avec la deuxième guerre mondiale qui laisse encore des blessures à vif.



Le titre du roman, Un monde merveilleux, est bien évidemment à prendre au second degré, entre ironie et aigreur.



Les deux protagonistes ne savent rien l’un de l’autre, ne se doutent pas des réelles implications de leur « mission ». Ce huis-clos réaménagé va, au fil des kilomètres, dévoiler une vérité, mais laquelle ? Avec une fin, excellente fin, qui bouleversera les certitudes.



Entre manipulations et douleurs personnelles, le récit dévoile peu à peu ses coulisses. Pour comprendre qu’il est question de bien davantage que du sort de ces deux personnes.



L’écrivain belge fait passer ses idées à travers leurs destins personnels et les dures réminiscences de ce conflit mondial.



Avec son style bien à lui, tout en économie de mots, sans jamais en faire trop, il amène peu à peu le lecteur vers des émotions insoupçonnées.



Et, avec des petits textes qui entrecoupent régulièrement l’action, il questionne sur le sens et la place de ces vécus. Des passages très courts, comme des interludes, où sont présentés des personnes illustres et d’illustres inconnus, qui dévoileront toute leurs significations une fois le livre terminé.



Et susciteront une forte envie de les relire ensuite, tant ils résonnent face au monde de l’époque, mais aussi au nôtre. Sur l’humanité tout entière.



L’auteur n’en fait jamais des tonnes, et son sérieux n’empêche pas quelques petites touches d’humour, comme des respirations.



C’est un de ses grands talents, faire passer l’émotion et rappeler l’essentiel, avec une sobriété tout en sincérité.



Un monde merveilleux est une nouvelle réussite d’un auteur à part dans le monde du roman noir, avec une subtilité qui contrebalance les horreurs du monde, et amène vers de vraies sources de réflexions.



Paul Colize est à lire assurément si vous recherchez des romans qui sont un enrichissement.
Lien : https://gruznamur.com/2022/0..
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Un monde merveilleux

Paul Colize, une valeur sûre : une belle écriture, de bonnes références historiques, de l'humour toujours.

Les personnages font des apartés puis se rejoignent.

Ce roman n'est pas catalogué "polar" ou "thriller" mais le suspense est présent jusqu'au bout.

Un auteur à découvrir en commençant par le titre qui vous tente, pas de héros récurrent et tout bon.
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Un jour comme les autres

Toutes les personnes dont la vie n'est pas un long fleuve tranquille le savent, c'est souvent au cours d'un jour comme les autres que sans préavis, l'existence bascule. Le matin, tout va bien ; le soir, on sait que rien ne sera jamais plus comme avant. Emily a vécu ce traumatisme lorsque son compagnon Eric, professeur d'université bruxellois a quitté comme d'habitude leur domicile pour aller bosser, et n'est jamais rentré. Deux ans que tel un évaporé japonais, il s'est volatilisé sans qu'Emily parvienne à l'imaginer mort. Elle attend l'homme qu'elle aime, réfugiée au bord du lac Majeur où elle promène son chien et prend des cours de chant en s'adonnant mollement à son métier, la traduction. Elle attend, un signe, un rebondissement, un élément nouveau qui ne viendra pas de la police, puisqu'elle a classé l'affaire avec la certitude d'une disparition volontaire. Alors qui s'intéressera suffisamment à ce fait divers banal pour faire rebondir l'enquête, creuser une piste jusqu'alors inexplorée ? Des amis, connaissances ? Ou peut-être deux journalistes du quotidien Le Soir, Fréderic Peeters, et surtout Alain Allemand, personnage essentiel du roman qui existe dans la vraie vie, récompensé par le Prix Pulitzer pour ses investigations sur les Panama Papers, entre autres...





Paul Colize a construit son roman en 4 actes, comme un opéra, sans tueur en série, sans scène glauque, sans flic déprimé et alcoolique. Les informations sont distillées petit à petit, laissant le lecteur s'interroger sur la culpabilité possible de chaque intervenant. L'auteur écrit avec un scalpel, tous les mots sont beaux et bien choisis, aucun n'est inutile et c'est avec une précision chirurgicale qu'il décrit au quotidien la douleur de la perte, de l'attente et du doute, tout en élargissant lentement, sans avoir l'air d'y toucher et de manière crédible, son intrigue intimiste et familiale jusqu'à un scandale gigantesque qui ne concerne pas uniquement nos amis belges. Une découverte littéraire XXL pour moi !

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Back Up

J'aime le rock.

J'aime les romans noirs et les romans d'espionnage.

Donc j'aime Back Up de Paul Colize.

On suit le destin tragique de Pearl Harbor, groupe de rock fictif des sixties.

On avance petit à petit avec X Midi, un SDF victime du locked-in syndrome, à la suite d'un accident, .

On rencontre aussi un journaliste curieux, un infirmier bienveillant, un fils à papa accueillant et de nombreux autres personnages attachants.

On croise des musiciens réels: Eric Clapton, le Dieu de la guitare ainsi que Keith Moon et Ginger Baker, les deux batteurs les plus déjantés de leur

gé-gé-gé-nération.

D'ailleurs la batterie elle-même tient aussi un rôle majeur dans cette intrigue.

Un manque de rythme parfois et une fin abrupte me font enlever un 1/2 point à ce livre presque parfait.



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Un jour comme les autres

Critique dure. Paul Colize manque de talent ou d'ambition. Son livre est certes probablement travaillé, mais il n'y a pas d'histoire forte là-dedans. Il amalgame, additionne des affaires mais ça n'en fait pas une forte. De même ses personnages ne sont pas assez construits, et surtout il part dans des pistes qu'il ne creuse pas, qui ne servent finalement à rien si ce n'est à faire une petite diversion faiblarde. L'exemple le plus fort est l'amour des chiffres de l'un de ses personnages... Il n'en fait quasi rien.

Je pense que Paul Colize est adoré par ses éditeurs. Parce qu'ils le servent bien. Un énorme livre plein de pages, avec des typographies différentes, beaucoup d'espaces blancs... Un livre qui coûte. Mais qui n'en vaut pas le prix.

Je ne parlerai pas du style, inexistant. Ou plat, limite journalistique.

Rendez-moi Trevanian, Ellroy peut-être et même R.J. Ellory...

En fin de livre, il parle de Bussi, comme d'un compagnon d'écriture, il pourrait aussi s'en inspirer.

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Toute la violence des hommes

Je ne connaissais pas cet auteur belge, mais quelle bonne surprise !

Un roman dense, dérangeant, abordant de front deux thèmes "lourds", l'internement psychiatrique et la guerre entre Serbes et Croates (notamment le terrible siège - ou massacre - de Vukovar).

L'histoire s'installe progressivement, les personnages sont profonds et secrets, l'intrigue avance pas à pas jusqu'à un dénouement étonnant....

Ce roman a tout pour lui, et il reste en tête longtemps après avoir lu le mot "fin".

Et quel film un bon réalisateur pourrait en tirer !



PS Je viens de finir "La Fille Muette" du duo suédois Michael Hjorth & Hans Rosenfeldt. Autre lieu, autre intrigue, mais une coïncidence: les réponses sont dans les dessins !
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Un monde merveilleux

Avec le très ironique titre Un monde merveilleux, Paul Colize donne le ton de ce huit-clos entre le maréchal des logis Daniel Sabre et Marlène. Une femme qu'il a ordre de conduire où elle le demande, sans poser de question. A ne pas en douter, une mission simple. Pourtant en cette année 1973 celle-ci va se révéler très sensible. Pleine de faux-semblants et de chausses-trappes pour le sous-officier, comme d'ailleurs pour Marlène. Au fil du voyage, le passé, leur passé lié aux heures les plus sombres de la Belgique, va resurgir, pour finalement les mettre au pied du mur quand ils comprennent, un peu tard, de quoi ils sont l'enjeu.



J'avais depuis longtemps envie de découvrir Paul Colize. C'est chose faite avec ce roman, subtil et très psychologique, mettant en scène deux personnages marqués par leur antagonisme — et par l'histoire du nauséeux parti politique d'extrême-droite pro nazi Rex créé dans les années 30 par le journaliste belge Léon Degrelle — réunis pour le pire mais aussi pour quelques instants de grande humanité.



Merci à Babelio et aux Editions Hervé Chopin
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Concerto pour quatre mains

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé la plume de Paul Colize et surtout son art de mener une intrigue en mêlant plusieurs points de vue et plusieurs voix.



Le roman commence par une page mystérieuse, quelqu’un sort de prison après une peine visiblement éprouvante et il promet à une journaliste « d’entrer dans la légende ». Ensuite on plonge dans « le casse du siècle », aussi efficace que rapide à l’aéroport de Zaventem. Le roman va alors dérouler les chapitres, en alternant l’enquête sur le casse de l’aéroport, la vie et les exploits de Franck Jammet, un braqueur chef de bande, réputé pour son efficacité, la précision de ses attaques et surtout son élégance (jamais de coups de feu, jamais aucun blessé lors de ses braquages) et enfin le travail et la vie de Jean Villemont, un avocat pénaliste réputé à qui on demande d’assurer la défense d’Akim Bachir, un obscur petit braqueur sans envergure. Malgré le peu d’intérêt de cette affaire, Jean Villemont est intrigué par son client qui se fait passer à tabac en prison au point d’atterrir aux soins intensifs et, en acceptant de le défendre, met le doigt dans un engrenage fatidique. Evidemment les fils qui relient le brillant cambrioleur et le petit délinquant seront habilement, que dis-je brillamment tissés par Paul Colize dans des chapitres courts, nerveux, non dénués d’humour (à commencer par le malin plaisir que prend l’auteur à donner pour titres à ses chapitres les derniers mots de chacun).



Le romancier explique à la fin qu’il s’est inspiré de deux personnages réels dans l’histoire judiciaire belge : l’avocat pénaliste Pierre Monville (devenu Jean Villemont dans le roman) et le braqueur François Troukens, sorti de prison avec deux diplômes universitaires et devenu auteur et cinéaste. Si l’issue du roman dépasse de loin la réalité, de nombreux points communs unissent celle-ci et la fiction et honnêtement, c’est passionnant de suivre les deux hommes, l’un dans son parcours de braqueur, l’autre dans son travail d’avocat (et sa vie privée qui lui donne de l’humanité). Tous deux nous font un peu comprendre les arcanes de la justice et de la prison belges. Tous deux sont des virtuoses dans leur genre. Les femmes de leur vie ne sont pas là pour décorer non plus. Tous deux auraient pu être amis…
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Concerto pour quatre mains

Février 2013 : un fourgon de la Brinks transportant des diamants est attaqué à l’aéroport de Zaventem (près de Bruxelles). L’opération s’est déroulée en moins de trois minutes, sans qu’aucun coup de feu ne soit tiré, et a rapporté aux braqueurs un butin estimé à plusieurs millions. Autant de raisons qui hisseront ce braquage au rang de "casse du siècle" dans les annales criminelles.

Il est par ailleurs pour Paul Colize le point de départ d’une intrigue faites d’allers-retours entre passé et présent, se focalisant sur deux personnages sans lien apparent l’un avec l’autre.



Jean Villemont a pris l'habitude, étudiant, de compenser son manque de particularité en portant des chapeaux de formes et de couleurs diverses, et des gants couleur beurre frais. Il en est devenu, à son grand ravissement -puisqu’on le remarquait enfin-, la risée de la faculté. C’est pourtant en toute retenue mais avec succès qu’il exerce depuis vingt ans sa profession d’avocat pénaliste, fuyant les médias et délaissant les effets de manche. Malgré la lucidité qu’il doit à son expérience quant à la relativité de la justice et les faiblesses humaines, il a su se préserver de tout cynisme et de tout préjugé. Pour l'heure, il peine à se remettre du départ d’Estelle, la première et unique femme de sa vie. Déjà débordé par ses dossiers en cours, sa compassion le pousse néanmoins à accepter une nouvelle affaire, à la demande pressante d’un père désespéré dont le fils Hakim a braqué un bureau de poste. Un acte incompréhensible de la part de cet ex délinquant qui, dorénavant marié et père attentif d’un petit garçon, menait une vie rangée.



Voilà pour le présent.



C’est à l’occasion d’incursions dans le passé que nous faisons la connaissance du deuxième personnage principal de l’intrigue.



Franck Jammet est un homme charismatique et intelligent, qui a longtemps exercé ses aptitudes en toute illégalité. Une expérience lui ayant appris, très jeune, que les plus fervents défenseurs de certaines valeurs sont souvent les premiers à les bafouer, ce fils de bonne famille sans histoires est devenu braqueur par esthétisme et par goût de l’adrénaline. Les plans aussi minutieux qu’ingénieux élaborés entre autres avec son fidèle ami Alex et sa compagne Julie, une surdouée de mécanique physique, pour des interventions menées avec des armes chargées à blanc, lui ont valu le surnom de "Franck l’Elégant". Un "gentleman braqueur", en quelque sorte, capable d'envoyer une lettre d'excuse à un convoyeur blessé accidentellement lors d’une de ses opérations. Il a depuis longtemps purgé une courte peine pour l’une des rares affaires où il a pu être inculpé, et mène désormais une vie paisible dans le sud de la France. Les similitudes entre le braquage de Zaventem et ses propres modes opératoires amènent la police belge à s’intéresser de nouveau à lui, mais Jammet a un alibi.



La lecture nous fait alterner donc non seulement entre présent et passé -autour de la reconstitution du parcours délinquant de Franck- mais aussi entre ces deux héros aussi attachants l’un que l’autre, et ce faisant nous achemine vers leurs liens respectifs avec le casse de Zaventem, et ce qui va représenter pour Jean le pire dilemme de sa carrière d’avocat.



Paul Colize n’a aucun mal à nous tenir en haleine. Les passages sur les larcins de Franck et son équipe, aussi précis que passionnants, diffusent un sentiment contagieux de délicieuse transgression. L’écriture est à la fois légère et élégante, et l’ensemble est teinté d’un humour subtil, l'auteur fustigeant au passage les limites d'une justice et d'un système carcéral peu propices à la réinsertion… Et j’ai trouvé la fin parfaite !



Une belle réussite, en somme.
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Back Up

Trois narrations pour un roman haletant: l´enquête sur la mort des musiciens d'un groupe rock des années 60, les souvenirs d'un batteur de la même époque et la revalidation d'un homme trouvé inconscient devant la gare du Midi en 2010. Les trois récits vont bien entendu finir par se rejoindre pour former une histoire terrible mêlant naissance du rock, expérimentations militaires, chasse à l'homme et enquête journalistique. A lire! ❤️
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Un monde merveilleux

Octobre 1973, Daniel Sabre instructeur à l’école des blindés en Allemagne est chargé d’une mission officieuse et étrange qui pourrait durer plusieurs jours. Il doit servir d’escorte à une femme, Marlène, l’emmener là où elle le souhaite, sans poser de questions ni entretenir la conversation. Il ne doit parler à personne de cette mission, même pas à sa femme. Marlène, dans son attaché-case possède un dossier dont les éléments sont confidentiels et qui doivent le rester.



Le roman de Paul Colize est très addictif, dès les premières pages je me suis laissé emporter dans ce récit. Le lecteur tout comme Daniel se demande bien dans quelle étrange aventure il s’embarque. Tout au long des cinq jours que va durer cette mission, l’énigme s’épaissit de plus en plus. De la Belgique à Malaga en passant par Lyon et Perpignan, l’auteur nous distille les informations au compte-gouttes. Au cours du trajet, des souvenirs douloureux remontent à la surface, mais sans nous donner la clef sur l’objectif final de cette expédition. La construction est habile, les chapitres courts alternent entre les deux personnages principaux et l’auteur glisse de temps en temps des petites pastilles sur des personnes ou des évènements célèbres, ou des courts messages sur la guerre du Liban. Tout cela ne fait qu’augmenter le caractère mystérieux de la narration.



Avec ces deux personnages que tout oppose, Paul Colize a réussi le pari de me tenir en haleine jusqu’au bout de ce roman où j’ai découvert le rôle du Rexisme mouvement politique corporatiste, d’inspiration catholique qui se développa en Belgique à partir de 1935 et évolua vers le fascisme, se faisant le partisan de la collaboration avec l’Allemagne nazie pendant la Deuxième Guerre mondiale.

J’ai donc pris beaucoup de plaisir à vivre cette gigantesque partie d’échecs où Daniel et Marlene se révèleront n’être que de simples pions. Je remercie infiniment les éditions Hervé Chopin et Babelio pour leur confiance et de m’avoir permis de lire ce roman en avant-première.



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Un monde merveilleux

Huis clos dans une Mercedes . Octobre 1973 , en Allemagne, en France et en Espagne ...

Lui, le chauffeur, Daniel Sabre, premier Maréchal des logis, sommé par ses supérieurs de conduire sa passagère là où elle le demandera le temps qu'il faudra , sans poser de questions ni joindre sa famille.

Elle, la passagère, Marlène, une boule de colère, à la recherche de son passé .



Ils s'insupportent d'emblée mais Daniel a une mission et il obéit et Marlène poursuit un but qu'elle croit bientôt atteindre.



Cette quête, le lecteur la découvre petit à petit , à travers les écrits et les souvenirs de Marlène mais il est bien loin de se douter de ce qui se trame et qui tire les ficelles aboutissant à une page sombre de l'Histoire contemporaine...



Les chapitres alternent entre les deux personnages , narration qui se fait de l'extérieur et montre l'évolution de leurs rapports, le silence qui règne le plus souvent dans la voiture au fil des kilomètres leur permet une introspection . Les pensées s'envolent et les mentalités évoluent, le changement de chacun au contact de l'autre se fait lentement mais sans retour en arrière possible .



La fidélité de Daniel à sa condition de militaire ne lui permet pas de remettre en question son obéissance aux ordres , c'est impensable , mais jusqu'où . C'est l'interrogation fondamentale : quand arrive le déclic qui replace l'homme et ses convictions profondes avant le devoir ?



Entre le récit, Paul Colize glisse de petits textes qui vont de Stefan Zweig à Louis Amstrong , un écheveau d'actes et de pensées que le lecteur tisse à sa guise ou suivant sa sensibilité , ainsi que de flashs d'informations sur les événements au Liban .

Une guerre de plus qui amène le thème de la repentance et du pardon .



Une intrigue bien construite que j'ai lu avec plaisir en ajoutant à Paul Colize une facette d'écrivain un peu différente que ce que j'avais déjà pu lire, moins polar ou rocambolesque , plus sombre et plus consistante.



Je remercie Masse Critique et les Éditions Hervé Chopin pour ce bon moment de lecture .
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Un parfum d'amertume

C'est le troisième livre de cet auteur que je lis. De ce que je comprends, c'est son tout premier, un peu relu et remanié. J'ai encore apprécié sa plume, même si ce livre m'est apparu un peu inférieur aux deux autres lus dont l'extraordinaire "toute la violence des hommes": peut-être que les prouesses sexuelles du héros, grand amateur des fragrances intimes de ses nombreuses conquêtes, m'ont apparus un peu hors sujet. Néanmoins on retrouve déjà la force de recherche journalistique de l'auteur, ici autour de la construction d'un pont au Vénézuela, et l'histoire, même si un peu capillotractée, m'a bien plu. Colize est vraiment un grand auteur à suivre.
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Back Up

Sexe drogues et rock’n’roll ! En 2010 un sans papier est renversé par une voiture, il est bloqué dans un coma particulier et ne peut que communiquer par les paupières, bon j’ai déjà lu des policiers de ce genre et rien de bien original là-dedans mais attendez la suite. En 67 à Berlin, quatre musiciens d’un groupe de rock perdent la vie et la police conclus à des morts naturelles, mais un journaliste ne croit pas à cette thèse et va mener l’enquête. Jusque-là c’est pas du nouveau mais un inconnu de la garde de Bruxelles va lier ces destins entre eux et c’est ça que j’ai le plus aimé. On est bringuebalé entre les époques, des sixties et tous leurs excès au présent où les excès sont toujours de mise.



C’est bien écrit, et c’est même un excellent roman policier, tout s’entremêle sur la fin, un peu compliquée par moment mais tellement satisfaisante. Une bonne ambiance à l’ancienne et à la fois moderne par l’écriture. L’intrigue est bonne même si elle manque un peu d’originalité, je ne l’avais jamais lu ainsi. On a aussi un très bon rythme, je recommande.
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