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Critiques de Paul Jorion (54)
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Mes vacances à Morro Bay

Paul Jorion est anthropologue et sociologue, a enseigné dans différentes universités en Europe et aux Etats-Unis, et a publié de nombreux essais (que je n'ai pas lus) sur l'économie, la finance et l'intelligence artificielle.

Le voici qui s'essaie au roman, ou plutôt à l'autofiction, puisqu'il entreprend de nous raconter ses vacances, en 2003, dans une bourgade de pêcheurs de la côte californienne, Morro Bay, donc. Des vacances imprévues, qu'il passe seul, dans un lieu choisi presque au hasard (le seul point marquant de l'endroit étant qu'une nageuse s'y est récemment fait déchiqueter par un requin). Alors il décide de donner un but à ces vacances en devenant un "héros de roman" et de transcender, par la grâce de la narration littéraire, un séjour qui s'annonce banal en un événement mémorable et digne de publication.

Bon alors, comment dire... Bof. J'ai trouvé le héros un peu pâlot (même pas un coup de soleil), et toute son histoire ne m'a pas réellement convaincue. Comme il ne se passe effectivement rien pendant ces 4-5 jours, l'auteur fait tout un plat de ses visites à la crêperie picarde et au bar locaux, et tout est prétexte à digression. Il passe donc plus de temps à nous raconter ses conversations de comptoir avec ses amis à San Francisco, à nous parler de sa dentiste dont il se figure qu'elle le désire, à évoquer les femmes de sa vie et ses enfants (ne me demandez pas combien de chaque, je n'ai pas réussi à suivre) et à parsemer le tout de références à la musique et au cinéma.

Soit c'est un portrait en creux de la vacuité de l'existence, soit c'est juste vide d'intérêt, soit je n'ai rien compris. En tout cas j'ai trouvé ce texte très décousu, le seul fil rouge étant que le narrateur s'interroge constamment sur sa capacité à séduire chaque femme qu'il rencontre. Il y a certes de l'humour et pas mal d'autodérision, mais je suis largement passée à côté.



En partenariat avec les Editions Fayard via Netgalley.

#MesVacancesàmorroBay #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Le dernier qui s'en va éteint la lumière

Cet essai philosophique et économique, un peu ardu pour moi, expose de quelles façons l'homme peut assimiler l'idée non seulement de l'inéluctabilité de sa propre mort mais aussi celle de la probabilité de l'extinction de l'humanité.

Êtres humains qui seront peut-être remplacés par les robots crées par lui, ce qui constitue un des thèmes favoris de l'auteur.

J'ai cependant beaucoup apprécié la conclusion, plus simple.
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Le dernier qui s'en va éteint la lumière

Paraissant facile d'accès au premier abord, la lecture, au fils des chapitres se révèle en fait assez ardue. Analysant d'abord les causes financières, puis les causes biologiques et comportementales, inhérentes au genre humain, l'auteur nous démontre pourquoi nous ne réussissons pas à penser à long terme, afin de sauvegarder notre planète et nous avec. Cette incapacité à modifier nos comportements dans tous les domaines, nous mènera vraisemblablement à notre perte, cadeau que nous laissons à nos descendants. L'auteur étaie sa thèse avec beaucoup d'exemples, puisant dans l'économie, la philosophie, la psychologie…

Cependant, je pense qu'il faut quand même avoir déjà de solides bases dans ses domaines pour suivre sa pensée. J'ai voulu absolument terminer le livre, car c'est un sujet qui me tient énormément à coeur, mais j'ai eu bien du mal.
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Défense et illustration du genre humain

Paul JORION, anthropologue et sociologue, questionne, dans cet essai édité chez Fayard (16 mai 2018), la poignée d’hommes qu’il considère comme phares pour notre humanité qui, pourtant, ne semble guère chercher d’où elle vient, qui elle est, où va-t-elle et comment ?

Son constat est pourtant alarmant. Sa question de départ n’est déjà plus de savoir ce que sont les êtres humains. Il la pose au passé : « Qui étions-nous ? » tant il est vrai que les caractéristiques qui fondaient l’Homme s’estompent et laissent le champ à celles qui définissent l’Homme augmenté, les cyborgs, les robots, les machines pourvues d’une intelligence artificielle déjà supérieure à celle de l’Homme.

Paul JORION, poils à gratter pour l’Homme à courte vue, regarde ce ‘sapiens’ et la relation qu’il développe avec son environnement, la Terre. C’est un fait, il la néglige, la saccage, l’exploite et l’appauvrit comme s’il était le dernier occupant des lieux. « Le dernier qui s’en va éteint la lumière » était déjà le titre évocateur d’un des précédents ouvrages de l’auteur. Tout se passe comme si la majorité des êtres humains d’aujourd’hui ne se préoccupait pas du devenir du monde au-delà de leurs propres vies ou, au mieux, de celles des deux, trois générations à venir. Et pour l’observateur qu’il est, ceux qui s’en préoccupent le font dans un esprit de pur ultralibéralisme qui ne les font agir que s’ils en tirent un intérêt immédiat et à leur seul profit ! La question devient alors : « L’homme aura-t-il le temps de conquérir l’espace et de le coloniser avant que la vie terrestre ne soit devenue impropre à la survie humaine. Sachant les conditions difficiles de vie hors de notre terre, les êtres qui iront coloniser l’espace et exploiter ses richesses seront-ils encore des hommes ou des machines plus intelligentes que l’Homme ?

Science-fiction, diront certains … Non, répond Paul JORION ! Et de proposer une analyse des pensées de Confucius, Socrate, Aristote, Paul de Tarse, Hegel, Nietzsche et Freud, ou moins attendus, Machiavel, Shakespeare, Victor Hugo et aussi Mao Tsé-toung ou Jacob Taubes. A chaque pas, dans l’histoire de la pensée humaine, le lecteur découvre des pans entiers de vérité et de contre-vérité que la pensée politique des pouvoirs successivement en place a cherché à taire. Curieusement, ces phares que l’auteur choisit pour éclairer notre route, se complètent, se répètent, se nuancent et se confortent, au-delà de leurs différences. C’est bien l’être humain en marche qui soulève ces questions et pourrait se nourrir des réponses. Mais, jusqu’à quand ?

En intitulant son ouvrage « Défense et illustration du genre humain », Paul JORION rend hommage à l’être, tente de le protéger mais aussi de le secouer pour l’aider à sortir de la torpeur où il s’est installé. L’identité humaine est une question qui demande un traitement d’urgence ! Le genre a besoin de trouver des voix qui n’acceptent pas la situation actuelle, l’effilochage de nos valeurs, de nos conditions de vie. Les réponses existent, il faut écouter et entendre ce que les philosophes de l’Histoire ont dit de l’Homme. Il faut accepter humblement la non-universalité de la pensée occidentale, s’ouvrir à la pensée chinoise, trouver de nouveaux équilibres. Il faut mesurer ce qu’apporte la réciprocité positive dans l’agir des peuples. Il nous faut restaurer l’Homme, le re-susciter à la vie et son à-venir…



Si l’écriture n’est pas toujours des plus simple à suivre, le propos est interpellant. Il est temps que l’Homme s’illustre dans la défense de l’espèce humaine… Sans quoi, nous ne serons plus !

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La survie de l'espèce

La survie de l'espèce laisse espérer un ouvrage ayant une certaine portée, une vision globale et tournée vers l'avenir de notre espèce. Las ce n'est ici pas du tout le propos.

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Cette bande dessinée, assez laide par ailleurs, ne s'intéresse en fait qu'à une seule chose à savoir le fonctionnement du monde capitaliste. Ce dernier est vu exclusivement à partir d'une grille de lecture marxiste. Ce marxisme n'est pas celui du XXIe siècle mais une caricature de la version la plus extrême et datée des débuts de Marx, bien plus subtil et profond par ailleurs. Et ce propos est en plus très pauvre et répétitif, s'attachant par exemple à la notion, essentielle certes, de la valeur travail et de ses développements marxistes mais en l'exposant à N reprises au prix de maintes redites au lieu de préciser et de compléter le propos et/ou de l'actualiser..

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En guise d'humour vous « bénéficiez » d'une vision incroyablement réductrice et caricaturale où les capitalistes sont une caste homogène d'affreux méchants obsédés par l'argent et par ailleurs crétins, les patrons des vassaux présentés sous les traits de dictateurs militaristes version Amérique du sud et les gentils petits employés mis en scène sous forme de playmobils. L'État est impuissant et soumis. N'attendez pas la moindre nuance dans cette tentative de « démonstration » dont la légèreté et la finesse font rêver de voir plutôt un brontosaure dansant le lac des cygnes dans un magasin de porcelaine. N'attendez pas non plus une vision non matérialiste du monde, la seule chose qui compte est l'argent. Ne pensez pas que la survie de l'espèce puisse passer par l'écologie, la science, le progrès, la culture… non, l'argent et le monde injuste vous dis-je ! Enfin le monde… encore faudrait-il que le tiers-monde soit plus qu'évoqué pour aller jusque-là.

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C'est lourd, c'est bête, c'est manipulatoire, c'est daté, c'est laid, c'est insipide et cela n'est ni au niveau du titre ni à la hauteur sur le plan économique, même pour l'objectif plus honnête et réaliste qui serait la présentation des principales idées de Marx en terme d'économie. Cela ressemble, ce qui est curieux vu les références des auteurs, à un aigri avide d'argent qui aurait découvert Marx dans sa vulgate la plus simpliste et qui extérioriserait avec diverses laideurs ses frustrations en cherchant des boucs-émissaires. Piteux spectacle.

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Si vous voulez vous faire une idée du marxisme du XIXe siècle commencez par lire « le manifeste du parti communiste », c'est très accessible et infiniment plus intéressant. Et si cela vous incite à en savoir plus sur ce courant économique majeur actualisez ensuite avec divers auteurs qui intégreront des problématiques plus actuelles. Le marxisme mérite mieux que cette bouillie, la critique de dérives actuelles de notre monde aussi et, sans conteste, vous êtes dans le même cas !

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Le dernier qui s'en va éteint la lumière



Le dernier qui s'en va éteint la lumière de Paul Jorion qui est anthropologue et il a été chercheur en intelligence artificielle parle dans ce bouquin de la fin de l’homme, le livre est en deux volets une économique l’autre philosophique. Pour la partie économique il fait la preuve que le système capitaliste basé sur la croissance infinie est en phase terminale et au bord de l’effondrement, rien de nouveau sous le soleil car le rapport Meadows de 1972 avait les mêmes conclusions, pour la partie philosophique celle qui m’a le plus intéressé j’apprends que l’Homme depuis son origine n'a pas accepté sa mortalité et que dans son inconscient il souhaite d’être jamais né, notre cerveau sait qu’il y a une fin mais le coté résilient l’emporte afin que la vie soit possible expliquant de la même manière notre attitude face aux changements climatiques, le futur est la mort mais nous sommes enchainés au présent. Il arrive aux mêmes conclusions que Yuval Noah Harari (Homo Deus Une brève histoire de l'avenir) que la machine intelligente va prendre la place de l’Homme et soulignant ainsi la fin de notre histoire.







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Se débarrasser du capitalisme est une questio..

Anthropologue et sociologue de formation, Paul Jorion a travaillé dans l’intelligence artificielle comme ingénieur, puis a effectué une incursion dans le monde de la finance au département de la gestion du risque de la banque Countrywide, pour concevoir des algorithmes dont la complexité dépassait les compétences des économistes ou des comptables, encouragé par Claude Lévi-Strauss, son maître, qui voyait là une occasion unique pour qu’un anthropologue pénètre dans ce milieu.

(...)

De même que le progrès technologique et la mécanisation du travail ces dernières décennies, la robotisation et la logiciélisation à venir provoqueront une destruction de l’emploi car le profit que représente la diminution du travail, est confisqué par certains au dépendant d’autres. La rareté entraîne une baisse des salaires jusqu’en deçà du minimum de subsistance, et une augmentation de la précarité, une « ubérisation » de l’économie. Paul Jorion considère comme insoluble le problème du chômage. La seule solution serait d’accepter la mécanisation du travail tout en veillant à ce que son bénéfice aille dans un pot commun pour servir la communauté dans son ensemble. « S’il n’y a pas de prise de conscience générale, pas de rébellion dans les cinq années qui viennent, c’est cuit pour l’espèce humaine ! Se débarrasser du capitalisme était une question de justice au XIXe siècle, maintenant c’est une question de survie. » ajoute-t-il.

(...)

Animé par une lucidité et un sentiment d'urgence inflexibles, il alerte et prescrit des remèdes. Il ne reste plus qu'à appliquer le traitement.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Le dernier qui s'en va éteint la lumière

Selon Paul Jorion, l'humanité est sur le point de disparaître. Cette disparition est inéluctable compte tenu du mode de fonctionnement de nos sociétés (capitalistes), et de la nature humaine elle-même.

Le propos de cet ouvrage m'a en partie rappelé celui d'Arthur Koestler dans 'Janus', dont Jorion reprend même certaines thèses.

Les thématiques traitées ici sont diverses : économie, philosophie, sociologie, et psychologie. Ceci contribue à la richesse de cet essai mais l'auteur s'égare parfois dans des considérations sans rapport direct avec le sujet traité et le propos perd alors beaucoup en clarté.



Je partage la prévision de l'auteur sur la disparition future de l'humanité (ne serait-ce que parce que l'espèce évolue), mais pas sa vision catastrophiste du phénomène ni le calendrier qui en découle. Jorion parie en effet sur une extinction imminente, suite à des changements catastrophiques. Certes l'accroissement de la population humaine et des modes de vie entraînent des changements d'environnement catastrophiques. Le réchauffement climatique, les risques de catastrophes nucléaires - d'origine civile ou militaire - sont des menaces réelles. Jorion semble cependant oublier la capacité de l'espèce humaine à s'adapter aux milieux qu'il occupe, des déserts du Sahel aux plaines de l'Arctique. En outre, les catastrophes qu'il invoque (sans d'ailleurs en préciser la nature), pourraient limiter l'accroissement continu de la population humaine, voire la réduire, sans supprimer le genre humain dans son ensemble. D'ailleurs, de tous temps la population humaine s'est régulée par les famines, les guerres et/ou les épidémies. Contester ces thèses de Jorion ne font pas de moi un climato-sceptique, ni même un ardent défenseur de logiques économiques qu'il dénonce.



Les problématiques posées par Jorion sont pertinentes mais certains de ses points de vues catégoriques (notamment l’idée centrale de l’essai : l’humanité va très bientôt disparaître, c’est "écrit" d’avance - dans nos gènes et dans nos institutions) me semblent excessivement démagogiques, voire racoleurs.
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La survie de l'espèce

« Ils sont nombreux. Ils sont presque tout le monde, les 99%. Ils sont salariés. En activité, l’ayant été ou espérant l’être. Ils sont nourris, logés, cajolés à la hauteur de leur utilité. C’est en tout cas ce qui est écrit dans les contrats qu’ils signent avec entrain. Ils ont l’air souriants et productifs, comme ça, mais quand ils rentrent chez eux, ils sont soucieux. Et quand on voit ce qu’ils voient, et qu’on entend ce qu’ils entendent, on peut le comprendre » (La survie de l’espèce).



Spéculation, capitalisme, productivité, profit, rentabilité… Des mots et des maux forts pour nos sociétés. A l’aide d’un humour incisif, Paul Jorion (dont vous trouverez une présentation ici) revient sur des concepts économiques ; il parle de la Bourse et des spéculations, de leurs responsabilités dans la crise financière actuelle, de leur impact sur le quotidien des prolétaires et du fossé qui se creuse de plus en plus entre riches et pauvres. Si vous souhaitez accéder à la présentation officielle de l’album, je vous invite à suivre ce lien.



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Intrigante… cette couverture qui nous accueille ! On y voit un bonhomme Lego qui semble avancer péniblement dans une eau qui lui monte jusqu’à la taille. Sur ses épaules, il porte un général d’armée. Ce dernier montre du doigt la direction à prendre. Au sommet de cette tour humaine, un milliardaire guilleret profite de la situation, comme un enfant que l’on aurait installé sur le Manège Enchanté. En toile de fond, des immeubles branlants dont les fondations ont été malmenées par une tempête. Catastrophe naturelle ??! Point n’en est même s’il est bel est bien question de séisme.



Dès les premières pages de l’album, le lecteur découvre – ravi – un scénariste culotté et bien décidé à ne pas s’encombrer de propos politiquement correctes. Sûr de lui, il lance déjà les premiers pics :



» Franken Burger : 24 techniques d’assemblage (brevetées) de restes de vaches mortes, salade génétiquement modifiée pour tuer à vue les laborantins de la santé publique… Garanti sans danger pour tout petit enfant blond jouant dans un spot publicitaire « .

L’installation de cet univers corrosif passe ensuite par une définition cocasse des trois protagonistes, où tout aurait commencé en des temps immémoriaux : la Préhistoire. Un individu – fort – découvre par hasard qu’il peut tirer des bénéfices à utiliser sa force. A l’autre bout de la chaine, le faible devient l’objet de cette contrainte physique (que le scénariste nomme ironiquement « le consentement »).



Ainsi, pour Paul Jorion, le postulat de départ est simple, le schéma d’évolution est limpide. Les techniques de perfectionnement de « la fabrique du consentement » ne cessent de se perfectionner au cours des siècles. Trois grandes étapes sont dégagées : La Préhistoire, l’Antiquité, le XXème siècle.



- Le « Fort » a peu à peu acquis le titre légitime de « Monarque » avant de s’effacer – plus récemment – derrière l’appellation de « Capitaliste ». C’est l’homme en haut-de-forme sur la couverture.

- Les « Hommes de main » du Fort structurent leur intervention. Ils sont remplacés par les » Soldats » du Monarque. Plus tard, ils prennent naturellement l’appellation de « Patrons » et sont à la botte du Capitaliste. Logiquement, dans cet album, le patron prend l’apparence du Général.

- Le « Faible » devient peu à peu un « Paysan » puis un « Salarié », mouton de Panurge des temps modernes… Le « Bonhomme Lego » est prêt à accepter beaucoup pour pouvoir conserver son emploi et ainsi nourrir sa famille.



Passé ce bref rappel historique dans lequel Paul Jorion introduit par petites touches les concepts économiques qu’il développe ensuite, le lecteur entre dans le cœur du sujet. Avec plaisir, on suit le cheminement de l’auteur qui s’amuse à tordre les grandes théories capitalistes et montre comment les manias de la finance sont parvenus à tourner la situation à leur avantage et à museler les politiques.

Grégory Maklès accompagne ce récit d’un dessin sobre. Les aplats de vert donnent un côté froid à ce monde où une purge des émotions et des sentiments auraient été réalisée. Ce choix renforce également les propos satiriques de Jorion. Pourtant, sur ce décor verdâtre quasi chirurgical, le dessinateur nourrit copieusement cet univers graphique de haussements de sourcils, de rictus exagérés, de grimaces d’étonnement. Son trait leste exagère les expressions des uns et des autres, rendant l’ensemble espiègle.



L’humour dénonce de manière intelligente les aberrations du système. Le propos est percutant, amusé, amusant… l’ironie dédramatise la gravité des propos tenus ici et laisse malgré tout le lecteur sur une note optimiste.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Mes vacances à Morro Bay

Vous me direz que le titre est de circonstance, et bien, presque !

C’est vraiment par curiosité que j’ai voulu découvrir ce roman autobiographique de Paul Jorion – il est bien le « je » qui parle. Paul Jorion est un sociologue et anthropologue, auteur belge de nombreux essais sur l’économie. Il tient aussi un blog, et ces « vacances » est son premier roman.

Pourtant, à le lire, j’ai peu vu l’aspect romanesque. Loin de moi d’aller vérifier l’exactitude de ce qui est narré sur sa vie sentimentale mouvementée, et ses difficultés à voir ses enfants. Le texte est parsemé de références littéraires (Bukowski, Kerouac), de réflexions, sur l’ambition, sur la vieillesse, sur le rapport avec les parents, et aussi sur le changement de comportement après leur décès. Il est question de vie amoureuse aussi, et j’admets avoir souvent perdu le fil entre les différentes ex-compagnes de l’auteur et les enfants qu’il en a eus, dont au moins un vit aux États-Unis.

Roman court, aux objectifs bien circonscrits : raconter ses cinq jours de vacances, avec un prologue (chez sa dentiste) et un épilogue (chez sa dentiste, à nouveau). Nous avons presque là un récit à la manière de tous ses grands modèles américains. Il nous conte toutes, de ses rencontres minuscules, de ses coïncidences étonnantes, de ces familles recomposées ou à recomposées, de tous ceux que l’on peut croiser aux Etats-Unis qui ne sont pas ou peu américains, de l’idée que l’on se fait aussi des USA. Il parle aussi, des classes sociales, des loisirs qui siéent de pratiquer ou pas quand on est universitaire (à bas le karaoké) ou des idylles amoureuses que l’on parvient à nouer. J’ai d’ailleurs aimé la manière dont l’auteur/narrateur tire sa révérence à la fin du livre. En effet, l’auteur manie une certaine distance par rapport à ce qu’il vit, ce qu’il raconte, et la manière dont il se considère ne manque pas d’humour, lui qui veut devenir « le saint patron des vieux qui ne savent pas vieillir ».

A vous te voir si vous voulez vous rendre avec lui à Morro bay.
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Le dernier qui s'en va éteint la lumière

Soyons honnête : la partie sur l'économie (qui se veut une science mais n'en est pas une) ; cette même partie qui explique aussi l'emprise des marchés financiers sur les politiques, sont à mes yeux convaincantes et bien documentées. P. Jorion maîtrise ici son domaine. Mais quelle n'a pas été ma stupeur de découvrir la partie suivante, consacrée à l'image que Paul Jorion se fait : et de l'homme, et de la conscience, et du moi !! N'ayons donc pas peur des mots : Paul Jorion ne connaît rien à ce sujet et s'avère très vite dogmatique, rempli d'idées reçues avec une vision biologisante des plus vieillottes et idéologiques (survie, adaptation, illusion du moi, de la volonté, de l'intention). Les références s'amenuisent et s'orientent vers le littéraire ou le cinématographique (et les interprétations qui en sont données sont plus que suspectes : je rêve en lisant l'analyse qu'il fait de Eyes Wide Shut ou de Snow therapy !!!). Non, monsieur Jorion. Il vous faut rester dans votre analyse économique où vous excellez. Vous n'êtes pas un brillant philosophe de l'esprit : votre pessimisme économique vous a fait sombré dans un conception bio-scientifique plus qu'ethnocentrique des plus noires où tout est simplifié. De plus, on ne peut traiter ainsi d'un sujet si complexe en invoquant les pauvres travaux de Libet, en survolant Lacan et j'en passe. Non : soit on fait un livre pointu sur l'économie, soit on fait un livre sur l'esprit. Mais on ne peut mélanger les deux ; on risque autrement de faire une mauvaise soupe poireau-pommes de terre. Et votre poireau économique est remarquable, mais la pomme de terre philosophie de l'esprit l'est beaucoup moins.
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La survie de l'espèce

BD à l attention des financiers, banquiers et altermondialistes de tous horizons; où comment spéculer, enfumer 99% de la population, lui faire croire que les choses peuvent changer, peuvent évoluer sans les prévenir que ce changement ne passera pas par eux.

Plus que de l’humour ou de l’ironie, cette BD dénonce les dérives de certains.
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La survie de l'espèce

Nous avons une bd qui est sur un ton assez humoristique afin de décortiquer les mécanismes du capitalisme et de critiquer ses effets notamment les inégalités sociales à savoir ces fameux 1% qui détiennent presque la totalité des richesses de la planète.



On peut être sensible à ce message altermondialiste mais ne pas aimer cette bd trop bavarde qui se perd dans beaucoup de considérations sirupeuses. La lecture n’a pas été très agréable même si la forme est plutôt encourageante. Bonne idée par exemple que d’avoir remplacé les gens ordinaires par des Playmobils.



Le message est là (par exemple la loi du plus fort) mais la mise en scène ne m’a pas trop convaincu en raison de répétitions et d’impression de raisonnement inachevé. Les idées peuvent être également présentées de manière fort caricaturale sans aucune nuance. Je n’apprécie pas non plus cet humour grinçant. Bref, je n’ai pas accroché plus que cela.



Une autre bd traitant du même sujet pourra sans doute faire mieux. Je conseille par exemple Economix.
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Se débarrasser du capitalisme est une questio..

J'ai lu avec difficulté parfois ce livre qui est, somme toute, très intéressant. Ce sont les théories bancaires qui m'ont le plus rebutées. En effet, l'auteur démontre la faiblesse du système et pour cela il nous explique ce qui a réellement provoqué la crise économique et les pistes pour y remédier.
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Mes vacances à Morro Bay

Nous suivons ici Paul Jorion, lors de ses vacances à Morro Bay en 2003. Ce sont ses premiers pas en tant que romancier, puisqu’à la base, il est surtout réputé pour avoir écrit des essais, notamment sur l’économie.



Dans ce court roman, le lecteur suivra par le menu détail les quelques jours que Paul Jorion aura passé à Morro Bay, le tout décrit avec beaucoup d’humour et d’autodérision. J’ai accroché au franc-parler de l’auteur, qui ne mâche pas ses mots et qui nous dit les choses telles qu’il les ressent.



Le gros plus dans ce roman réside probablement dans toutes les références très intéressantes auxquelles l’auteur fait appel. Un panel très varié concernant tout aussi bien la musique, le cinéma comme la littérature. C’est un récit curieux et intelligent.



Mais avant tout, Paul Jorion est un anthropologue et cela transparaît dans les portraits qu’il trousse et les relations humaines qu’il dépeint avec beaucoup de profondeur. Le récit est parsemé de réflexions qui ne laissent pas indifférent le lecteur et qui portent à réfléchir, que l’on soit d’accord ou pas.



Sous forme de récit intimiste, ce livre a toutes les allures de roman initiatique. L’auteur fait pas mal d’introspection et toujours avec beaucoup d’humour. Cependant, je regrette que le tout ne soit pas davantage romancé. J’ai l’impression d’être plus proche de l’essai, genre dont a plus l’habitude Paul Jorion, au final. Mais cela ne pose pas vraiment de réel problème. Le tout se lit très bien, et la plume est accrocheuse, fluide et emplie de verve.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Le dernier qui s'en va éteint la lumière

Il nous avait pourtant passionné M. Jorion dans la première partie de son ouvrage, décortiquant les ressorts de l'économie mondiale et des engrenages de la finance pour les profanes que nous sommes. Mais quelle surprise que la deuxième partie! Nous voilà décontenancés, déséquilibrés: Est-ce bien le même auteur? Est-ce le même qui nous explique les mécanismes institutionnels qui ont provoqué la crise des subprimes et celui qui ne voit en nous, humains, que des êtres obsédés par la fornication [sic]. Et qui ressasse cette même conviction sur de longues pages sans intérêt.

Alors, lecteur avisé, contente-toi de la moitié du livre...

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Le dernier qui s'en va éteint la lumière

Paul Jorion est un spécialiste en anthropologie, en économie et en intelligence artificielle. Son livre recouvre donc ces domaines, et s'attarde en particulier sur la crise amenée par le capitalisme et le besoin de profit à tout prix.



Le propos global est le suivant : l'espèce humaine est maintenant consciente qu'elle a enclenché sa propre extinction en quête de toujours plus, toujours plus vite, toujours plus pour soi et moins pour les autres, et elle se rend compte qu'elle n'a probablement pas les outils nécessaires pour y faire face. Et ce qui causera sa perte sera en partie la créature qu'elle a engendré elle-même : la machine.



Que peut-on espérer d'une humanité qui détruit son environnement, ses semblables, et qui se soumet à des tyrans pour remettre entre leurs mains l'avenir du monde tout entier ? Que peut-on espérer d'une humanité qui ne souhaite son salut que dans l'au-delà et non plus déjà sur cette terre qui le porte ?



Même si je ne suis pas forcément entièrement d'accord avec l'ensemble des propos dégagés dans ce livre, il suit hélas un raisonnement qui se tient et qui n'a rien pour faire plaisir, mais qui prétend au contraire bousculer et faire réagir avant qu'il ne soit trop tard. Vous n'y trouverez donc pas tant des solutions qu'un constat tragique, ce qui peut être bien au cas où on ne se serait pas rendu compte de l'ampleur de la catastrophe, mais qui ne fera pas avancer le schmilblick.
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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La survie de l'espèce

La volonté de comprendre l’engrenage capitaliste, présenté le plus souvent comme un mécanisme d’horlogerie d’une extrême complexité, a donné lieu à plusieurs bandes-dessinées récemment. Nous avons déjà rendu compte dans « Zébra » de deux d’entre-elles : « Karl Marx » (Corinne Maier & Anne Simon, chez Dargaud) et « Economix » (Michaël Goodwin & Dan E. Burr, aux Arènes) ; nous en avons rendu compte pour, globalement, dénigrer ces projets ; la biographie de Marx, parce qu’elle ne dit pas clairement en quoi la critique marxiste conserve toute son acuité et son utilité. On ne peut pas convoquer Marx au chevet d’une sorte de pédagogie de gauche républicaine anticapitaliste. En effet, Marx et Engels s’avèrent les plus radicaux détracteurs d’institutions républicaines dont ils démontrent qu’elles sont consanguines des monopoles et des cartels capitalistes.



Intentionnellement ou non, cet album de BD ne portait pas à la connaissance du lecteur les éléments de la critique marxiste les plus subversifs de la culture contemporaine, dite naguère « post-moderne ». Que ce soit pour en faire l’éloge ou pour le discréditer, le marxisme est assimilé au marxisme-léninisme, et cela bien que Lénine a admis lui-même noir sur blanc le fiasco de l’étape de « transition socialiste » qu’il avait imaginée en préambule à la dissolution de l’Etat.



Quant au projet d’« Economix » et de ses auteurs américains, il a l’inconvénient de renforcer le préjugé selon lequel l’économie serait une science, en voulant initier par le moyen de la bande-dessinée à ses arcanes, c’est-à-dire les différentes théories contradictoires qui s’efforcent d’encadrer, définir ou expliquer les mouvements de l’économie moderne.



Or l’économie n’est pas une science à proprement parler, mais une rhétorique, c’est-à-dire une démonstration. L’économie est le domaine réservé des experts, et non des esprits scientifiques. Et si les experts s’avèrent habiles à fournir après-coup une explication plus ou moins cohérente à telle ou telle crise économique ou financière catastrophique, ils se montrent incapables de prévoir les ratés de la mécanique. De même la prévision du redémarrage économique n’est pas une prévision d’ordre scientifique, mais un pari. Tout, dans l’économie moderne, n’est qu’un jeu, et le but des experts économiques est de dissimuler cet aspect, afin que les hommes politiques puissent passer pour responsables aux yeux de leurs électeurs. Le rôle des experts économiques est, comme les hôtesses de l’air dans un avion, de rassurer.



« La Survie de l’Espèce » est présenté par ses auteurs, Paul Jorion et Grégory Maklès, comme un essai marxiste. C’est une sorte de pamphlet humoristique, un genre pratiqué par le jeune Marx à ses débuts, contre Hegel et sa théorie du sens chrétien de l’histoire, par exemple, dont Marx souligna ironiquement, suivant une méthode qui remonte au moins à la philosophie des Lumières (d’Holbach), que la thèse hégélienne faisait fi de l’apocalypse et des prophéties chrétiennes. Alors pourquoi pas un pamphlet marxiste en bande-dessinée ?





Précisons que Paul Jorion est l’auteur d’un des blogs français les plus célèbres, dédié à la crise économique qui ébranle la planète, et dont il anticipa l’éclatement de quelques années. Anticipation toute relative, puisqu’elle suit de plus d’un siècle et demi la prédiction de K. Marx d’autodestruction des nations capitalistes. Sans aucun doute Marx aurait vu dans les guerres mondiales du XXe siècle l’accomplissement partiel de sa sinistre prédiction du chaos, tant les mobiles de ces guerres sont coloniaux et industriels, confirmant la prévision d’un processus de mondialisation d’une extrême violence.



Sur le plan polémique, cette BD est réussie. Les métaphores choisies par Jorion et Maklès pour signifier l’absurdité des règles économiques capitalistes sont parlantes. Reprendre et détourner le personnage emblématique du jeu de Monopoly, le petit banquier rondouillard à l’air bonasse, est une bonne idée. Elle permet de souligner que les règles du capitalisme sont les règles d’un jeu ; d’un jeu de massacre, sans doute, mais d’une activité ludique avant tout ; c’est notamment ce qui a le don de rendre la rhétorique libérale séduisante aux yeux d’un public infantile. En somme on retrouve ici la technique du sergent-recruteur pour convaincre le jeune crétin d’aller au front : il lui suffit de présenter la guerre comme un jeu ou une aventure.



Transgresser les règles du jeu, dès lors qu’on est un tant soit peu rompu à leur pratique, est d’ailleurs nettement plus excitant que de se conformer à ces règles ; qui a envie de jouer en respectant les règles du jeu ? Personne, sauf les comptables austères pénétrés de la gravité de leur tâche. Mais ils ne sont ni les plus lucides, ni les principaux donneurs d’ordre. On s’aperçoit lors des crises qu’ils servent de fusibles afin de couvrir les entreprises d’escroquerie d’ampleur internationale, exactement comme le bas-clergé dévoué est mis en avant pour couvrir les turpitudes des prélats.



Comme le capitalisme est un jeu, il engendre des comportements infantiles et se nourrit d’eux, s’appuie largement sur la culture de masse pour s’imposer dans les esprits comme un discours raisonnable, à l’appui d’une politique responsable. Comme Pascal pariait jadis sur dieu, le citoyen occidental lambda parie désormais sur l’argent (fiducia), divinité apparemment plus sûre, mais dont le pouvoir repose en réalité largement, dans l’économie moderne, sur la spéculation, c’est-à-dire sur la foi.



La BD montre également que le capitalisme constitue la preuve de l’illusion du progrès social, dans la mesure où le libéralisme, en dépit des courbes sophistiquées qui servent à l’expliquer, fait essentiellement appel aux plus bas instincts humains, de prédation ou de compétition, dont le discours libéral suggère qu’il est indépassable. Le libéralisme est censé s’auto-réguler comme la chaîne alimentaire s’auto-régule. Les arguments du darwinisme social sont d’ailleurs aussi en vogue dans les milieux libéraux qu’ils furent auprès des idéologues nazis.



Le pamphlet est réussi, ses dialogues ironiques vont percuter de plein fouet la tentative des publicitaires capitalistes de restreindre le mobile humain au désir, suivant une méthode proche de la séduction et du viol pédophile. Cependant cette BD n’a pas la portée critique du marxisme. Comme mentionné plus haut, l’étatisme n’est en aucun cas envisagé par Marx comme une protection possible contre les dérives du capitalisme, puisque Marx établit que l’étatisme tentaculaire des nations modernes est un phénomène consécutif du capitalisme. Autrement dit, il n’y a pas et il n’y aura jamais de séparation nette du pouvoir capitaliste financier et industriel d’une part, et de l’autorité publique d’autre part.



L’ouvrage de Paul Jorion et Grégory Maklès ne soulève pas le problème de la « sociale-traîtrise », pourtant déjà envisagé par Marx, et qui constitue une pièce importante du puzzle. L’actualité récente des électeurs de gauche cocufiés par leur champion illustre à merveille ce problème. Passons sur la symbolique monarchiste de l’élection présidentielle : comment un représentant de la gauche peut-il être élu sur la base d’un discours anticapitaliste, pour retourner sa veste immédiatement après et gouverner au centre ? La rhétorique libérale, que les auteurs n’ont pas trop de mal à caricaturer, est beaucoup trop brutale pour séduire largement. Marx, déjà, en était conscient, de même qu’il était conscient que le point de vue réactionnaire ou « droitier » n’avait aucune chance de porter dans des sociétés de plus en plus largement industrialisées, au-delà de certaines castes restreintes et en perte de vitesse.



Autrement dit, l’idéologie libérale requiert des relais dans l’opinion, et les sociaux-démocrates s’avèrent les mieux placés pour dissiper les préventions vis-à-vis d’un système compétitif dont il n’est pas besoin d’avoir lu Marx pour comprendre qu’il contredit toute forme d’humaniste. Gendre de Marx, Paul Lafargue rédigea des pamphlets d’une grande violence contre le clergé chrétien, l’accusant de servir le patronat à travers des doctrines sociales destinées à inféoder ses ouailles aux industriels et aux banquiers. Quelle différence y a-t-il entre cette ruse et la sociale-démocratie au sens large ? Ou encore quelle différence y a-t-il entre cette ruse et l’assurance qu’un état de droit équitable, parfaitement virtuel, peut permettre d’encadrer le capitalisme ? Si Marx a fait cette remarque que les sociaux-démocrates seraient les premiers à trahir sa pensée, ce n’est pas dans un esprit de règlement de compte, mais pour permettre la plus nette prise de conscience de l’aspiration des élites modernes au chaos.



Balayons d’un revers l’argument de la sinistrose – les auteurs affirment sur la couverture que leur essai n’est pas « complètement désespéré » ; on n’accuse pas quelqu’un qui se montre dissuasif de monter dans une automobile dont l’essieu est à demi-scié d’être désespérant, à moins d’être un imbécile ou d’être mû par des intentions vraiment sinistres. Ce type d’invitation marxiste à une prise de conscience ne débouche pas forcément sur un schéma d’organisation concret, et on peut aussi bien la prendre comme une mesure de défense de l’individu, plutôt malmené dans les temps modernes technocratiques.
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Comment sauver le genre humain

Bonsoir à toi qui passe par là. Aujourd'hui, j'ai lu " Comment sauver le genre humain " de Paul Jorion paru aux éditions Fayard. Il y aurait beaucoup de choses à dire de cette lecture dense qui remet les choses en place et que je vous invite à lire avec le plus grand sérieux. L'auteur nous présente d'abord la situation actuelle au niveau du réchauffement climatique et de ses conséquences mais revient d'abord sur notre histoire et le constat qu'on est passé d'une rationalité logique au temps d'Aristote à une rationalité économique au temps de Marx. On a en quelque sorte régressé car les choses ne sont plus jamais abordées que sous l'angle de l'argent. L'homme qui aurait pu bâtir une cité idéale en est donc revenu au système de la Rome Antique. Il nous invite ensuite à un petit récap des rapports du GIEC, à une réflexion sur notre cerveau rationnel tout comme notre cerveau émotionnel. L'auteur ne mâche pas ses mots pour nous dire clairement les choses, nous sommes une espèce opportuniste qui utilise le phénomène de dissonance cognitive, c'est à dire concrètement que nous plongeons dans le déni dès qu'une réalité trop dure pointe son nez, ici l'extinction de l'espèce humaine. L'auteur nous parle de la main invisible que nous avons fini par épuiser et de la culture populaire qui démontre une partie des scénarios possibles pouvant mener à la disparition de l'homo sapiens. Cependant, ne soyez pas refroidi, la 2ème partie du livre se veut optimiste et nous demande de nous bouger le cul afin d'agir concrètement, avec joie pour faire du monde de demain, une oeuvre vraie, porteuse de solidarité, de lien social et de préservation de notre chère belle terre. Un livre à mettre entre toutes les mains.

@monprecieuxlivre
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Mes vacances à Morro Bay

La partie que j'ai aimée, une description digne d'un guide touristique de cette côte du Pacifique entre San Francisco et San Luis Obispo - que je connais très bien pour y avoir habité quelques années. Donc quand je lisais, je me souvenais des endroits de manière précise. Mais cela reste une sorte de guide....A part cela, ce brave monsieur de 60 ans ne peut voir une femme de moins de 32 ans sans avoir envie de la séduire...Un peu pathétique s'il croit y arriver en faisant étalage de ses références littéraires ou autres snobismes de "bon goût". A mon avis, son premier et son dernier roman.
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