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Critiques de Paul Theroux (39)
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Chicago loop

Ce roman policier offre un voyage insolite au coeur du secteur du Loop à Chicago et si le schéma classique du tueur en série est au rendez-vous, il se complique avec le personnage de Parker Jagoda qui travaille dans l’immobilier au coeur précisément de ce quartier des affaires du Loop.



Mais ce garçon mène une double vie faite de rencontres avec des femmes rencontrées par le biais des petites annonces à l’époque où il était bien plus compliqué de réaliser ses fantasmes sans tous les outils fournis de nos jours par internet.



La démarche sexuelle de Parker peut faire de lui un suspect des différents meurtres qui créent un climat de psychose car le tueur accompagne ses crimes de sévices horribles sur ses victimes.



L’intérêt de cette plongée dans l’univers criminel est surtout psychologique car à partir de la recherche du meurtrier, Paul Theroux installe une suspicion à l’encontre de Parker qui désire voir les femmes soumises à ses pulsions.



On a donc un suspense digne d’intérêt dans ce presque thriller écrit par un auteur qui maîtrise bien la matière. L’ambiance de Chicago est un plus non négligeable pour cette enquête policière assez prenante dans l’ensemble.

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La Chine à petite vapeur

Je me souviens quand j'ai lu ce livre. Assis dans mon fauteuil, dans les minutes qui suivaient, j'entendais les essieux du wagon : ta ga dac, ta ga dac,

les paysages défilaient par ma fenêtre, et j'entendais Paul Théroux discuter avec tous ces gens, de tous les milieux (sociaux) avec une aisance absolue.

Cet homme aime les Chinois, aime la Chine et aime les trains.
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Mosquito Coast

Dire adieu à la société de consommation est un vieux rêve de bon nombre d'occidentaux.

La famille Fox réalise un jour celui-ci.

Le père Allie, figure visionnaire et tyrannique, veut fuir les États-Unis.

Il installe donc sa famille sur la cote du Honduras, havre sauvage préservé du monde moderne mais...le rêve, alors, se transforme en cauchemar.

Ce superbe récit d'aventures dans lequel, avec une luxuriance du langage et un humour éblouissant, l'auteur nous raconte la descente aux enfers de cette famille ordinaire, a été adapté à l'écran dans un film réussi dans lequel Harrison Ford est bluffant.
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Les îles heureuses d'Océanie

Je me souvenais d'avoir lu puis laissé ce livre à Rarotonga (Iles Cook) en décembre 2003. J'ai dû relire mon journal de voyage et mes courriels aux amis (version "en direct" de De l'Art d'ennuyer en racontant ses voyages) pour pouvoir faire cette critique. Je vous rajoute les accents manquants dûs au clavier QWERTY et j'enlève les fôtes de frappe (comme quoi, la correction automatique, c’est utile).



« Rarotonga, mardi 30 décembre 2003



"Les touristes ne savent pas où ils sont allés, les voyageurs ne savent pas où ils vont"



J'ai achevé ce matin vers 7h "Les îles heureuses d'Océanie" de Paul Theroux, d'où j'ai extrait cette citation. J'avais commencé le livre en 1998, avant mon premier voyage en Nouvelle-Zélande. A cette époque, comme je ne passais pas par le Pacifique, je n'avais pas continué au-delà de la description de l'Australie et de la NZ.



Paul Theroux est un écrivain-voyageur (ou un voyageur-écrivain) américain, spécialisé dans les trains, Suite à son divorce, il décide de partir dans le Pacifique pour y faire du kayak autour des îles et entre les îles. Ses j'descriptions sont souvent très acides, même si elles sont fortement influencées par son état d'esprit suite à sa séparation. Ma vision sera certainement différente. Tout d'abord, Theroux a visité 51 îles en 18 mois (1); ensuite, parce que chaque voyageur s'emporte en même temps que ses bagages. De plus comme il était en tournée promotionnelle en Australie et NZ, il a eu d'autres moyens que les miens, même s'il a souvent planté sa tente au milieu de nulle part et que pour lui les nouilles arrosées de the vert constituent un festin (2). »



Le livre est resté dans la bibliothèque du Central Motel, avec le tour du monde de Bougainville et le voyage en Polynésie (très long voyage et beaucoup de pluie durant mon séjour à Rarotonga).



(1) Contre une semaine à Rarotonga en allant en Nouvelle-Zélande et une semaine aux Samoa indépendantes en retournant en Belgique en février 2004

(2) Sylvain Tesson et ses pâtes au tabasco arrosées de vodka en Sibérie n’ont rien de bien original !

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La Chine à petite vapeur

Paul THEROUX

La Chine à la petite vapeur.

Ed. Les Cahiers rouges de Grasset

550 pages



L'auteur américain, ce que son nom n'indique pas, Paul Theroux est un spécialiste ès voyages en train.

Il a déjà visité de cette façon l'Amérique du Sud, l'Inde, tout le bassin méditerranéen.

Il arrive à Pékin au printemps 1988.

Depuis son dernier séjour en Chine il y a 8 ans, il note tout de suite de nombreux changements. Des slogans de propagande à la gloire de Mao et de la Révolution culturelle ont été couverts par des panneaux de publicité commerciale vantant des Toyota et des montres.

Pékin, en pleine transformation, est devenue un gigantesque terrain de construction d' immeubles d'habitations, d' hôtels, de bureaux, de ponts, de tunnels.

Des écoles de langues et de tourisme ont été ouvertes.

Les gens, correctement habillés, portent des vêtements de couleur.



« ,,,au cours de l'hiver 1980, c'était un pays morne, exsangue, un océan de costumes bleus sans forme et de slogans sans queue ni tête imprimés sur des bannières rouges. Si vous suggériez : ces pauvres gens devraient porter autre chose que des pantoufles de feutre dans la neige et la glace, on vous rétorquait qu'ils avaient beaucoup de chance de ne plus marcher pieds nus. »



Les touristes viennent voir la Grande Muraille, la Cité interdite et le Palais d'été. Paul Theroux, lui, est venu pour voir l'envers du décor. Les voyages en train lui semblent en être un bon moyen : on rencontre plein de gens, on a le temps pour parler de tout, sans contraintes. Paul Théroux parle un peu le mandarin, les Chinois très souvent parlent un peu d'anglais, surtout les jeunes, qui aiment d'ailleurs se nommer à l'anglaise John ou Sam.



Le livre est ainsi en grande partie tissé de conversations et de rencontres. Son auteur a pris 40 trains, sillonnant la Chine d'un bout à l'autre pendant plus d'un an. Certains voyages de 36 heures de train, non chauffé en hiver, avec des toilettes rudimentaires, sans eau chaude, souvent sans eau du tout, même pas pour se préparer un thé, certainement pas pour se laver, et avec une nourriture à laquelle il consacre de nombreux et amers chapitres.



« ...l'état de délabrement du train fut qu'il n'y avait plus d'eau une heure après le départ.(...) Sans eau chaude, ce long voyage – trente heures – promettait d'être insupportable.(...) Il n'y avait rien à manger. (…) Les passagers s'étaient amassés dans le wagon-restaurant, mais on n'y servait rien. (…) La lumière était inexistante. »



C'est vrai que ça peut donner des cauchemars, d'ailleurs il ne s'en cache pas : la nuit il fait systématiquement des cauchemars terrifiants, qu'ils nous décrit avec force détails.



On dit de livres de voyage, qu'en les lisant, on apprend plus sur la personnalité de l'auteur que sur le pays qu'il décrit. Ceci est certainement vrai pour le livre de Paul Théroux.



Je compare avec « Les Chemins de poussière rouge » de Ma Jian, récemment lu et commenté. Ma Jian avait un énorme avantage : il était chez lui en Chine, et voyageant surtout à pied, il était partout aux premières loges. Pas de barrière de langue, pas de méfiance des gens devant un étranger, un Américain. Il voit la même crasse, la vermine, le manque de confort le plus rudimentaire. Mais en même temps, il montre que ce n'est pas cela qui compte en Chine, ce n'est pas cela qu'il faut voir et retenir, en fait, ce ne sont que des détails. L'important est ailleurs.



En 1985 le gouvernement a mis en place un programme de « Civilisation spirituelle » comportant deux volets : « Les Cinq propos » et « Les Quatre beautés ». Tous les dogmes lancés par les gouvernements chinois vont toujours par groupes. « Les Cinq propos » c'est la politesse, le comportement social, la moralité, l'attention aux rapports sociaux et l'attention à l'hygiène.

Cela sonne bien mieux comme programme d'action que l'ancien « A bas les Quatre Vieux » (brûler les églises et les monastères) ou les huit « Anti » révolutionnaires (brûler les livres, persécuter les intellectuels, ridiculiser les professeurs).



Monsieur Theroux a écrit un livre qui veut nous montrer la Chine. Mais il n'y arrive pas. Forcément, car cela n'est pas possible, quand pour décrire un pays, on s'appuie sur les conversations (sans bien maîtriser la langue) avec des gens rencontrés au fil des hasards dans des villes ou dans des trains.



Rien d'étonnant, que l'auteur, qui m'est d'ailleurs très sympathique, décrit dans son volume de 550 pages, avant tout ses souffrances et de très mauvaises conditions de voyage qu'il doit endurer.



« Les trains chinois peuvent être épouvantables. En douze mois de voyage – presque quarante trains – je n'en ai jamais vu un seul avec des toilettes qui ne soient pas repoussantes. Les haut-parleurs vous cassent les oreilles dix-huit heures par jour ... »



Il consacre beaucoup de place à des descriptions horrifiées des toilettes (dans les trains, dans des hôtels) et de la crasse omniprésente (les gens, la nourriture, les trains, les hôtels). Les gens sont déplaisants, ils sont sales, ils crachent partout (les descriptions explicites suivent).

Évidemment, on compatit, mais ….est-ce que cela vaut la peine d'y consacrer tant de place. On a tellement l'impression que ce voyage est pour lui une forme de torture (chinoise...), que l'on a envie de lui dire : »arrête, rentre chez toi, ce que tu écris ne vaut certainement pas tant de souffrances ».



On a pu s'attendre au moins à de belles descriptions des paysages vus par les fenêtres de trains, faute de mieux, pour équilibrer le texte. Mais elles sont quasiment absentes dans le livre.

En arrivant au Tibet, il constate : 



»Plus tard dans la journée, le paysage devint pierreux. Plus noir et rocailleux – mais toujours aussi désertique – et la symétrie des tortillons rocheux lui donnait l'apparence d'une immensité de crottes de chien .»

ou une autre description d'un paysage tibétain :

« C'est une vue plus qu'émouvante, c'est un pur enchantement : la lumière, l'air, l'espace, les plaines et les pics. »



En ce qui concerne la description des paysages, le Tibet mérite mieux.



La Chine ce n'est pas un pays. La Chine c'est un univers. Et l'on voit que cet univers le dépasse, et comme un pianiste débutant qui arrivera à jouer une sonatine mais ne saura pas interpréter une sonate, on comprend qu'il s'est attelé à une tâche bien au-dessus de ses moyens.





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Railway bazaar



Début septembre 1973, Paul Theroux se lance seul en une pérégrination de 4 mois durant laquelle, passant de train en train, il va accomplir une boucle de près de 45000 kms.

Citons brièvement ses étapes : partant de Londres, il rejoint Paris où il prend l'Orient- Express direction la Suisse puis Milan, Venise, Belgrade et Istanbul. D'Istanbul, il rejoint Téhéran puis Meshed. Direction Lahore au Pakistan en empruntant la passe de Khaybar. Suit Simla au nord-ouest de l'Inde puis Bombay, Delhi et Rameswaram tout au sud. Il passe ensuite au Sri Lanka qu'il traverse de Mannar à Galle en passant par Colombo. Il repasse en Inde avec Madras puis Howrah et Calcutta. Il rejoint ensuite Mandalay en Birmanie, puis Maymyo et Lashio. Suit la Thaïlande avec Bangkok puis Nong Khai. Puis la Malaisie avec Kuala Lumpur. Etape suivante Singapour d'où il rejoint le Vietnam alors que les États-Unis sont en train de retirer leurs dernières troupes. Saigon puis Biên Hoa, Huê et Da Nang et Tháp Chàm. de Saigon, il rejoint Tokyo d'où il repart en train vers Aomori dans le nord de Honshu puis vers Sapporo. Il revient à Tokyo et gagne Kyoto puis Osaka et Yokohama où il prend un bateau russe jusqu'à Primorsk (à un jet de pierre de Vladivostok) où il prend le Transsibérien- Express et parcourt en plein hiver les 9285 kms qui permettent de rejoindre Moscou. Passant par Varsovie et Berlin il retrouve Londres pour le Nouvel an 1974.



Cet étrange voyage ressemble plus à un parcours du combattant qu'à une ballade touristique ; les rencontres, plus ou moins forcées, y sont brèves et rarement agréables. Malgré l'extraordinaire variété des paysages, le quotidien se résume le plus souvent à tenter de se nourrir, à trouver un endroit pour dormir au rythme lancinant du rail et à ingurgiter d'invraisemblables quantités d'alcool pour tenir le coup et vaincre l'ennui consécutif à ce curieux défi. Car si l'on ne peut s'empêcher d'être quelque peu admiratif devant la « performance », on ressent toutefois un assez profond sentiment de gâchis. Car cette « expérience du monde » véhicule surtout une intense frustration et laisse comme un gout amer ; hors cet ouvrage même, la finalité en apparaissant pour le moins douteuse. On notera que Theroux ne nous apporte aucun éclairage à ce sujet en dehors de cette peu convaincante citation en ce contexte : « le voyage, c'est là le but. »

Theroux a ce mérite de ne pas chercher à s'illusionner. Ce "monde" qu'il nous fait visiter n'est guère sympathique en ses manifestations diverses. La débâcle brièvement décrite au Vietnam et la barbarie qui l'a accompagnée sont comme des signes de l'entrée dans une époque où la débrouille individuelle va désormais prédominer sur tout le reste. Le monde débris commence déjà à se dessiner en son âpreté alors même que demeure pourtant une liberté de circuler qui a quasiment disparu aujourd'hui (sauf pour les capitaux, of course). Je doute en effet que l'on puisse traverser aussi aisément Turquie, Irak, Iran, Pakistan, Birmanie et j'en passe. Le contrôle étatique et policier se faisait alors beaucoup moins sentir.

Theroux est aussi l'auteur de "Jack le magnifique", roman dont le réalisateur Peter Bogdanovich a tiré son "Saint Jack" où il décrit Singapour en ses derniers "beaux jours". Un bon auteur du "désabusement" finalement.

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Safari noir. Du Caire au Cap à travers les te..

Ayant séjourné au Kenya, Ouganda et Malawi dans les années soixante, Paul Theroux, plein de nostalgie, veut y retourner, mais lors d’une grande descente nord sud de toute l'Afrique de l'est, accomplie en 2001. Comme d'habitude, il voyage seul, avec les moyens de transport locaux, felouque, ferry, train, camion, etc., en vêtements usagés, rien de tape-à-l'œil.



Dès l'Egypte



"J'étais parti des rives de la Méditerranée et, par les Colonnes d'Hercule, peu à peu je pénétrais plus profondément en Afrique. Le voyage est une transition; au mieux, c'est un départ de chez soi et une avancée. Je déteste être parachuté quelque part. J'ai besoin de relier les lieux les uns aux autres. Un des problèmes que je rencontre en voyage, c'est la facilité avec laquelle une personne peut être transportée si vite du familier à l'étrange, avec laquelle, disons, le cadre new-yorkais qui quitte son bureau se retrouve d'un coup d'ailes le lendemain en Afrique pour observer les gorilles. C'est juste un moyen de se sentir étranger. L'autre manière, la lenteur, la traversée des frontières nationales, le frôlement des barbelés, sac sur le dos et passeport à la main est le meilleur moyen de se souvenir qu'il y a une relation entre 'ici' et' là-bas', qu'un récit de voyage, c'est l'histoire de' là-bas' et retour."



Quelque part, sur une route dangereuse, dans un véhicule hors d'âge. Au sujet de voleurs de grands chemins:



"Ils ne veulent pas ta vie, ils veulent tes chaussures. (...). Bien des fois, après cela, au cours de mes errances africaines, je me suis murmuré ces mots, épitaphe du sous-développement, le désespoir en une simple phrase. A quoi leur sert ta vie? A rien. Mais tes chaussures - ah c'est une autre affaire! Elles valent quelque chose, bien plus que ta montre (ils ont le soleil) ou ton stylo (ils sont illettrés) ou ton sac (ils n'ont rien à mettre dedans). C'étaient des hommes qui avaient besoin de chaussures, parce qu'ils étaient toujours en marche."



L'un des plus beaux chapitres est le 15, le passage intéressant pages 346 et 347, où il revient à l'endroit où des années auparavant il avait enseigné. Las, tout a changé, l'école est délabrée. Une occasion de regarder cet endroit qui a influencé le cours de sa vie, et de mettre le doigt sur l'inutilité (voire pire) de l'aide extérieure) en Afrique.



Son projet était de terminer au Cap, mission accomplie. Après le Zimbabwe, le Mozambique, et l'Afrique du sud bien sûr. Une vision désenchantée de l'Afrique urbaine, avec plus d'espoir pour les campagnes.



A mon avis un des meilleurs opus de l'auteur.



Il a fortement aimé la gare de Maputo (Gustave Eiffel y a mis sa patte) et j'avoue que...
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La Chine à petite vapeur

"C'est l'un des paradoxes du chemin de fer : les passagers peuvent voir les habitants dans leur maison, alors que ces derniers ne voient jamais les voyageurs."



"Il est vrai que n'importe quel récit de voyage en dit plus sur son auteur que sur le pays qu'il décrit."



Jalouse je suis. Paul Theroux adore voyager en train, ses livres le prouvent, et cette fois le voici de retour en Chine, où il s'était rendu en 1980. Nous sommes en 1986, et en voyage avec un groupe franco-anglo-saxon, il part de Londres, rejoint Moscou, hop dans le Transsibérien, à travers Sibérie, Mongolie, puis arrivée en Chine, jusqu'à Pékin, où il quittera ses compagnons de voyage, heureux que son identité n'ait pas été dévoilée, car il veut garder l'anonymat.

"Avez-vous lu le livre de Paul Theroux, sur les voyages en train? demanda Bob.

Non. (Elle se tourna vers moi.) Et vous?

Écrasant mon nez contre la fenêtre, je dis:

-Regardez ces bouleaux!..."



"Les jours se suivent et se ressemblent sur le Transsibérien : c'est rassurant. En soi, le trajet n'a rien d'intéressant, ce qui explique pourquoi il est si plaisant d'être passager et si frustrant d'écrire sur le sujet. Il n'y a rien à raconter."



Paul Theroux comprend un peu le chinois, si j'ai bien suivi, il peut - et préfère- se débrouiller seul, mais hélas parfois on lui impose un accompagnateur; la Chine sort de la Révolution culturelle et les langues ne se délient pas totalement. Il saisit toutes les occasions d'engager conversation avec les gens, souvent en anglais, leur demandant leurs impressions sur ce qui a (aurait) changé en Chine. Il promène un regard fort intéressé, et va parcourir toute la Chine en express, rapide, omnibus, souffrant de la chaleur, du froid, gardant un ton assez distancié et ma foi souvent pince sans rire et souvent j'ai dû faire un effort pour me souvenir qu'il n'est pas anglais!



"-Le gouvernement a nié qu'il y ait des problèmes.

- Alors il doit y en avoir, dis-je. Ne croyez une chose en Chine que lorsqu'elle a été officiellement démentie."



Bien sûr trente ans et plus se sont écoulés, mais l'on sentait déjà à l'époque que la Chine pouvait se diriger vers ce chemin de capitalisme à la chinoise et d'économie non planifiée. De démocratie, heu non. La dernière et longue partie du voyage le conduit au Tibet, et l'on sent bien où le porte sa sympathie.



"La raison principale pour laquelle le Tibet reste si peu développé et si anti-chinois - et si totalement démodé et plaisant - c'est qu'il est l'une des seules merveilles de la Chine qui ne soit pas desservie par le chemin de fer. La chaîne du Kulun garantit que le train n'atteindra jamais Lhassa. C'est probablement mieux ainsi.Je croyais aimer les chemins de fer jusqu'au jour où j'ai vu Lhassa; j'ai alors réalisé que je préférais la nature vierge."



Hélas Monsieur Theroux, pourtant vous connaissez bien les Chinois, ce n'est pas une montagne qui va leur résister! Voir sur google ce qui existe maintenant (et les projets!)



http://www.tibetanreview.net/china-planning-more-railway-lines-in-tibet/

Mon avis sur cette lecture? Pas objectif puisque j'aime la Chine ET les voyages en train. Avec Paul Theroux je trouve cela parfait, je l'envie juste d'être allé dans vraiment tous les coins ou presque de cet immense pays, d'avoir rencontré plein de gens (dont les propos étaient souvent à décoder, mais lui sait le faire!), et cela pendant un bon paquet de mois.



"Pour rien au monde je n'aurais manqué ce voyage en train.

- C'est un train abominable , dit M. Fu. Il marche à la vapeur. Il traverse le désert et il est terriblement lent.

Musique divine à mes oreilles."



En plein hiver, dans le nord aux températures vraiment négatives, dans un hôtel pas chauffé.

"Il fait très froid ici, dis-je au gérant, M. Cong.

- Il va faire plus chaud.

- Quand?

- Dans trois ou quatre mois.

- je veux dire, dans l'hôtel, dis-je

- Oui, dans l'hôtel. Et dans tout Langxiang."


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Suite indienne

Dans ce tryptique romanesque, se succèdent trois histoires indépendantes se déroulant dans l'Inde réelle d'aujourd'hui, toutes traitant du choc culturel entre l'Orient et l'Occident. Dans la première, « La colline des Singes », deux quinquagénaires américains, Audie et Beth Blunden, se prélassent dans un palace profitant des services et des soins attentionnés d'un personnel si courtois et si poli qu'Audie finit par s'intéresser un peu trop à une jeune masseuse et que Beth tombe amoureuse d'un charmant professeur de yoga. « La porte de l'Inde » voit Dwight, un riche homme d'affaires américain, délaisser la table des négociations en vue de délocaliser le maximum pour se laisser appâter par de toutes jeunes prostituées et finir par s'enfoncer de plus en plus dans les profondeurs peu reluisantes du tourisme sexuel. Dans la dernière histoire « Le Dieu Eléphant », le lecteur découvre Alice, une jeune étudiante américaine qui, après avoir quitté un ashram de la région de Bengalore, se retrouve pourchassée et harcelée sexuellement par un gros hindou dont elle avait fait la connaissance à l'aller. Parviendra-t-elle à lui échapper ?

Bien loin des paysages de cartes postales, des livres pour touristes et même du guide du routard, ce livre, écrit par un grand écrivain voyageur qui sait de quoi il parle, esquisse un tableau sans concession ni illusion sur cet immense sous-continent, grouillant d'humanité, crevant de misère et empêtré dans une religion et une tradition multi-séculaires. Ces histoires cruelles prennent à la gorge et humanisent tous ces personnages d'Occidentaux naïfs, repus ou corrompus, rêvant d'un paradis primitif, du bonheur retrouvé ou d'une spiritualité transcendant leur matérialisme. Tous croient être parvenus aux portes du paradis. Mais derrière le miroir aux alouettes, c'est une terrible descente aux enfers qui les attend. La description du calvaire judiciaire que doit subir Alice est particulièrement terrible et révélatrice. Au total, un grand livre ambigu, sensuel et inquiétant écrit à l'aide d'une plume agréable bien que parfois un peu ralentie par des descriptions pointillistes. A lire avant de partir là-bas la fleur au fusil.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Les Colonnes d'Hercule

Je découvre, avec cet ouvrage, l’écrivain américain Paul Théroux et n’étant pas un grand aventurier, il est bien agréable de voyager avec lui… par procuration.

Né au bord de la Méditerranée à Sfax où passe le périple de Théroux tout autour de la Méditerranée, j’ai été attiré par ce récit qui nous permet de réviser nos notions de géographies et de découvrir moeurs et coutumes des uns et des autres en 1995.

Paul Théroux ne semble pas très connu, de par ici, et il est vrai qu’il n’a pas le talent du regretté Nicolas Bouvier.

Son long pèlerinage est également littéraire puisque il ne manque pas de nous signaler les écrivains qui le devancèrent ou de les rencontrer (Naguig Mafouf ou Paul Bowles) et cette source constante de pistes pour d’autres lectures est très intéressante.

Je ne suis pas sûr que l’auteur ne se donne pas parfois le beau rôle et je n’ai pas toujours gouté son « humour » (il va répéter les confidences d’un bonhomme au sujet de son épouse à cette dernière) ou son manque de tact (insistant lourdement auprès des habitants sur Franco en Espagne, Hassad en Syrie), mais son écriture reste simple et parfois marquante comme lorsqu’il débarque en Albanie, pays dévasté où on a l’impression de suivre Dante en son Enfer.

A Tunis, il a dû se faire avoir par le même bonhomme qui alpaga un ami pour lui fourguer tapis et parfums sous mon oeil goguenard, connaissant le truc. J’ai aussi quelques doutes sur ces hôtels pas chers où il dit descendre car à Sfax, il prend le meilleur !

Mais lire Théroux est encore une prise de conscience progressive que seuls quelques rares pays échappent, autour de cette mer à l’extrême pauvreté, conséquence de gouvernances dictatoriales et malgré ses 700 pages, le livre et Théroux se quittent avec regret.
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Retour en Patagonie

Annoncé comme une conversation lors d'une rencontre entre Bruce Chatwin et Paul Theroux, ce court livre ne correspond pas du tout au résumé figurant en quatrième de couverture.



C'est une succession de compilations de citations par les deux auteurs où se côtoient Darwin, Poe, Dante, Hudson au gré des perceptions des deux voyageurs. On a même droit à un extrait de Moby Dick avec le naufrage du Pequod. Bref, un foisonnement incohérent d'extraits qui donnent quelques aperçus de la vie des Fuégiens, mais, si quelques passages éveillent l'intérêt, ils restent trop rares; il me semble que chacun peut faire ses choix de lectures patagones sans besoin de l'aide de Chatwin ou Theroux.



Les premières pages m'ont quand même séduit car elles évoquent, principalement sous la plume de Theroux, la nature et les immensités de la Patagonie où le minuscule affleure au milieu du gigantesque.





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Les îles heureuses d'Océanie

L'auteur ne voyage pas toujours en train (sauf là à l'intérieur de l'Australie), et le voilà en kayak (pliable). Non, il ne refait pas les voyages des Polynésiens à travers le Pacifique, peuplant il y a des siècles divers archipels séparés de centaines voire milliers de kilomètres, il se contente de justement arriver sur une île ou un groupe d'îles, par bateau ou avion, et ensuite d'explorer au maximum, campant si possible et usant du kayak.



Une cinquantaine d'îles de tailles diverses, de l'Australie à Hawaï, en passant par Tahiti, les Marquises (les français en prennent pour leur grade!), l'île de Pâques; peu d'archipels lui échappent. Toujours des rencontres, un ton souvent moqueur mais qui sait se faire sérieux. Une lecture idéale pour se dépayser. Le voyage s'est déroulé en 1991, en pleine guerre du Golfe, je le précise car bien des habitants fort éloignés du conflit demandaient des nouvelles!



Un récit fort complet, instructif et agréable à lire. Varié, sans lassitude du lecteur.
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Patagonie Express

Après La Chine à petite vapeur, datant des années 80, je retrouve Paul Theroux, toujours en train, mais au cours de l'hiver 1978. Boston et sa région sont en plein blizzard, les températures sont bien négatives, alors il décide de partir au sud, jusqu'en Patagonie, et par le train.



Voilà, simplissime comme projet, non? Arrivé à Esquel, à la fin du livre, hé bien il prend l'avion et rentre. Les titres de chapitres s'égrènent ainsi, de Le Lake shore Limited au Patagonie Express, en passant par exemple par L'Aztec Eagle, Le train de 7 heures pour Zacapa (un magnifique titre de film, non?), Le Balboa bullet pour Colon, L'autoferro pour Guayaquil, Le Tren de la Sierra, La Estrella Del Norte ... Des Etats-Unis vers le Mexique, le Guatemala, le Salvador (où il assiste à un match de foot, un grand moment!), le Costa Rica, Panama, Colombie, Equateur, Pérou, Bolivie et Argentine (j'en oublie sûrement, peu importe).

"Mon arrivée ne comptait pas. C'était le voyage qui importait."



Des trains de conforts disons, différents, pas franchement toujours à l'heure, des hôtels variés, quelques visites, plus de temps au Panama et en Argentine (il rencontre longuement Borges!).



"Nous, nous prenons l'autocar, apparemment c'était la devise de l'Amérique centrale en réponse à toute la publicité des chemins de fer Prenez le train - c'est moins cher. C'était une question de vitesse: le car mettait deux heures, le train tout l'après-midi."

Prendre le train, constate-t-il, "était une bonne introduction aux misères sociales et aux splendeurs du paysage."



Sans surprise, j'ai beaucoup aimé ma lecture; je précise que ce n'est pas un guide de voyage, Theroux raconte ce que lui a vu et vécu, il parle peut-être plus précisément de Panama, c'était à l'époque où l'on renégociait un accord sur la zone du canal. Il parle espagnol, ça aide, même si porter la moustache ne le fait pas passer pour un autochtone. Il rencontre diverses personnes et, ce qui ne m'avait pas frappée dans son voyage en Chine, je le trouve parfois assez condescendant (avis partagé par Dasola et sur Goodreads aussi) , ne semblant ressentir quelque empathie que pour les Indiens et les gamins de la rue. Des passages amusants, de jolies descriptions, cela se lit tout de même agréablement et donne une furieuse envie de prendre le train!!!
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Railway bazaar

Son premier livre de voyage en train. Très intéressant, même s'il n'est plus d'actualité (écrit au milieu des années 70, bien avant la chute de l'ex-URSS), de Londres à Pékin et retour par Moscou. Presque tout le trajet est effectué par ce moyen de transport. Profond humaniste, le plus important est le regard porté sur ses compagnons de voyage, qui éclipse les descriptions des paysages variés.
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Voyage excentrique et ferroviaire autour du..

Paul Theroux habite à Londres depuis des années, c'est d'ailleurs de là qu'il était parti pour le périple précédent, et on aura d'ailleurs des nouvelles (émouvantes) d'un anglais rencontré dans l'Orient-Express. Notre homme ne manque pas d'idées, et décide de parcourir les côtes du Royaume-Uni dans le sens des aiguilles d'une montre, en train ou à pied si possible, en car ou auto-stop si pas possible autrement. En évitant les visites de châteaux ou autres attractions touristiques.



Ce périple se déroule en 1982, durant la guerre des Malouines, et on y apprend aussi la naissance du prince William, deux occasions de saisir les réactions des anglais.



Les villes côtières se suivent (j'ai mis quand même un peu de temps à vraiment accrocher), et puis ce randonneur aux opinions arrêtées a fini par me plaire, avec sa curiosité et son art des dialogues captés sur le vif. Un Royaume-Uni fort varié, parfois à quelques kilomètres de distance, en proie au chômage ou à la guerre (le passage en Ulster est vraiment fort intéressant), et à la grève, ce qui empêche la fin du voyage en train. Je découvre que là-bas comme en France on a abandonné les petites lignes pas rentables...



"Je surpris la conversation de deux vieilles dames accoudées à la balustrade qui donnait sur la baie. (...)



La lune est belle, dit miss Maltby.



- Ouais, dit miss Thorn, c'est vrai.



-Mais c'est pas ce que nous avons vu plus tôt ce soir.



-Non, ça, c'était le soleil.



Et miss Maltby de rajouter : 'Tu m'avais dit que c'était la lune, pourtant.



-Y avait tellement de brouillard, vois-tu, reprit miss Thorn, mais maintenant je peux te dire que c'était le soleil."



Dois-je ajouter que l'écriture est de belle tenue?
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Mosquito Coast

J'ai découvert la fiction de Paul Theroux grâce à "Mosquito coast". Publié en 1982, il nous présente un homme ingénieux mais autodestructeur, dont les obsessions entraînent sa famille hors de la carte, où il est déterminé à continuer à investir dans ses idées grandioses quitte à tout perdre. L'histoire est racontée par Charlie Fox, son fils, un adolescent de quatorze ans qui vit avec sa famille à l'extérieur de Hatfield, dans le Massachusetts. Tenu à l'écart de l'école avec ses jeunes frères et soeurs Jerry et les jumelles April et Clover, Charlie passe son temps avec son père, Allie Fox, un inventeur ("Neuf brevets", aimait-il dire, "Six en instance") qui a abandonné Harvard pour obtenir ce qu'il considérait comme une véritable éducation. Allie travaille pour un cultivateur d'asperges nommé Tiny Polski, réparant des choses et en inventant d'autres, comme une boîte en modèle réduit qui produit de la glace à partir d'ammoniac enrichi et d'hydrogène à haute pression, sans électricité ni gaz. le père surnomme son invention "Fat Boy".



Polski qualifie Fat Boy d'"engin" et, ne voyant aucune application pour sa ferme, n'est guère impressionné. le père donne son modèle fonctionnel aux travailleurs migrants qui vivent à la ferme et que l'inventeur appelle, avec admiration et dérision, "les sauvages". Ce qu'Allie Fox aime le plus faire, à part démonter des objets, c'est discuter : libre-échange, éducation, pollution, criminalité, énergie, nutrition, divertissement (les Fox ne possèdent pas de télévision), j'avoue qu'au début du récit, le personnage et ses idées me déduisaient, c'est quelqu'un qui est extrêmement intelligent qui défend ses idées. Mais c'est aussi un homme qui ne connait pas de limites et il va lui suffire de se rendre dans une quincaillerie de Northampto (dans laquelle il va s'énerver en voyant le prix d'outils qui auraient pu très bien être fabriqués dans son pays) pour dépasser le point de non-retour. Il est loin d'être optimiste quant à la direction que prend son pays qui regorge pourtant de ressources et où le taut de chômage ne fait qu'augmenter.



Je suis le dernier homme ! Cette phrase devient son cri, le cri d'un homme au bord du désespoir qui ne comprend plus ses semblables.



Sans dire aux enfants ce qui se passe, son père et sa mère, compatissante mais obéissante épouse Mère emmènent les enfants à Springfield pour acheter des tentes, des cantines, du tissu de coton, des aiguilles et du fil, des moustiquaires, cinquante livres de graines hybrides. Les travailleurs de terrain rendent visite à Père, discutent d'une carte et lui offrent une machette en cadeau. Ils laissent tout, sauf le matériel de camping et la plupart des outils du père, et se rendent à Baltimore pour embarquer sur un cargo qui va les emmener vers une nouvelle vie, à "Mosquitia" où le père va pouvoir réaliser son rêve et surtout, vivre loin de cette "fichue société de consommation". Sur le chemin, ils font la connaissance d'une famille dont le père, un révérend, a une tout autre vision de la vie, il veut "aider ces pauvres indiens incultes et en faire de bons serviteurs de Dieu", ce qui, bien entendu, ne va pas plaire à Allie qui lui, désire travailler AVEC eux! Leurs chemins vont se croiser à plusieurs reprises dans cette jungle vierge du Honduras. Comment va se passer la cohabitation avec les quelques indiens qui vont l'aider à réaliser son projet? Vont-ils survivre à cette vie tellement différente de ce qu'ils ont connu jusqu'à présent? Pour le savoir, je vous invite à lire ce livre vraiment fantastique de cet écrivain surtout connu pour avoir écrit des récits de voyages, dont "(The Great Railway Bazaar ou encore "Patagonie express"). "Mosquito coast" est un livre que j'ai lu il y bien longtemps et que je sais qu'un jour, je le relirai!



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Voyage excentrique et ferroviaire autour du..

Ayant voyagé partout dans le monde, Paul Theroux en est venu à se dire, qu'il était étrange qu'il n'ait jamais voyagé en Grande-Bretagne, alors qu'il y vivait. Il est donc parti sur l'idée de faire un tour complet du pays par les côtes. En train, car ou à pied.



Autant dire tout de suite que je me suis ennuyée pendant ce voyage, relativement répétitif. Car l'auteur décrit les petits détails de ses périples, ses gîtes, les chambres dans lesquelles il dort, ce qu'il mange, les gens qu'il rencontre. Pas grand chose ne trouve de grâce à ses yeux, ni les lieux ni les habitants. C'est sensé être caustique et spirituel, mais c'est surtout condescendant et méprisant. Ce qui est important ce n'est pas tant ce qu'il voit, mais ce qu'il éprouve, ce que cela éveille chez lui, en fonction d'une grille de lecture, qui révèle finalement plus sur Paul Theroux que sur le pays traversé et les gens rencontrés. C'est un voyageur qui pose comme principe que le voyage ne le changera pas, et pour moi cela enlève beaucoup d'intérêt au voyage, et surtout au récit qui en découle. Il juge, évalue, et ne se remet pas en cause. C'est particulièrement pathétique lorsque l'auteur est confronté à des situations graves et complexes : son "analyse" de la situation de l'Irlande du Nord par le petit bout de la lorgnette est presque choquante.



Enfin ce n'est pas trop mal écrit, et il y a quelques pages plus réussies, notamment consacrées à l'Ecosse, le seul endroit qui trouve grâce aux yeux de Theroux, et dans lequel il consent un peu à voir les gens, avant de s'intéresser à lui-même et à ses déboires. C'est tout de même bien peu, et ne me donne pas vraiment envie d'explorer d'avantage ses récits de voyage.

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Voyage excentrique et ferroviaire autour du..

Grosse déception que ce livre.

L'idée, au départ, est très séduisante: faire le tour du Royaume-Uni par train, en longeant les côtes, il fallait y penser !



L'auteur, Paul Theroux, est un journaliste d'origine américaine vivant à Londres. Ce n'est pas son premier livre de voyage, car il a déjà publié le récit de son périple en train -déjà !- du Royaume-Uni au Japon.

Theroux a fait ce voyage dans les années 80, alors que la guerre des Malouines bouleverse le pays, et que Thatcher se balade en fin de liste des personnalités les plus appréciées. -même si la victoire de la guerre lui donnera un regain de popularité suffisant pour qu'elle soit ré-élue.- Ensuite, Theroux explique au début du livre qu'il a fait ce voyage parce que son éditeur à insisté pour qu'il sorte un nouveau récit de voyage, et qu'il avait choisi cet itinéraire pour ne pas trop se fatiguer. Plutôt morose, comme contexte !



La mentalité de l'auteur durant ce voyage est la symbiose de deux clichés: Le 'c'était mieux avant', et le 'c'était mieux là ou j'ai passé mes vacances'. A chaque arrêt, la même rengaine, qu'on pourrait résumer ainsi: 'La gare était moche, la ville aussi, les gens que j'ai croisés étaient des bouseux, c'était nul, vivement le prochain arrêt.'

Bonjour l'objectivité...Je ne m'attendais pas à ce qu'il décrive les paysages rencontrés comme étant les plus beaux du pays -toute la côte du RU étant principalement déserte, industrielle ou touristique-, mais quand même, là c'est cracher dans la soupe...



Son style, aussi, est très ennuyeux. On baille au moins 2 fois par chapitre devant la platitude du style...Theroux nous donne tout du long ses pensées sur les événements, qu'on peut aussi résumer très succinctement: 'Les jeunes sont des racailles sans avenir, les vieux de vieux aigris, les touristes des pigeons, la guerre des Malouines c'est mal, l'Angleterre c'était mieux avant.'

Encore une fois, bonjour l'originalité...



Non, franchement, restez loin de ce livre. Fuyez-le, et si on vous l'offre, utilisez-le pour tabasser la personne qui vous l'a offert ! A part le passage en Irlande du Nord et celui au nord de l'Ecosse, qui sont les seuls à peu près potables -deux passages bien, deux étoiles dans la notation, ceci expliquant cela.-, le reste est morne et grincheux. Quel honte de gâcher le potentiel d'une telle idée de cette manière....
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La Chine à petite vapeur

Récit de voyage en Chine en 1984, intéressant géographiquement et historiquement. L'auteur parcourt en train ce pays immense et varié dans toutes les directions et y fait des rencontres qui l'aident à se forger une opinion.Seul avec ses accompagnateurs mandatés et souvent malades, l'auteur était d'ailleurs déjà venu dans ce pays alors fermé.
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Railway bazaar

L’écrivain Paul Théroux réalise au début des années 1970 un voyage de plus de 4 mois, quasi intégralement en train, qui le mène de Londres à Singapour, puis au Japon, avant de regagner l’Angleterre via le Transsibérien. Il s’arrête parfois quelques jours pour faire un peu de tourisme ou donner des conférences sur la littérature, et décrit les brèves rencontres faites à bord des dizaines de trains qu’il emprunte.



Attirée par l’aura d’ouvrage culte de « Railway Bazaar » dans la littérature de voyage, j’ai été plus que déçue par cette lecture, que j’ai finie aux forceps. A quelques exceptions près, je n’ai pas appris grand-chose sur les pays traversés, par contre j’ai dû subir par le menu la description des trains, des couchettes, des wagons restaurants, des gares, et autres détails qui s’avèrent vite répétitifs s’ils ne sont pas soutenus par un fil narratif plus captivant.



Theroux est paraît-il réputé pour son humour et son ironie, mais ce que j’ai retenu c’est par-dessus tout son aptitude à livrer des jugements péremptoires sur des peuples ou des pays entiers, quasiment sans être descendu de son wagon de train. J'ignore à quel degré on est censé lire des phrases telles que : « Il était bengalais, et les Bengalais sont la race la plus alerte que j’ai rencontrée en Inde. Ils sont toutefois irritables, bavards, dogmatiques, arrogants et dénués d’humour, pérorant avec une habileté malveillante sur tous les sujets ou presque (…) » ; ou encore, à propos du Laos, où il n’a pas passé plus de 3 jours : « Ce qui était surprenant était qu’il [le Laos] existât, et plus j’y pensais, plus je voyais là une forme inférieure de la vie, tout comme le planaire qui louche ou l’amibe – le genre de créature qui ne peut mourir, même lorsqu’on vous la découpe en lamelles. ».



Chez les écrivains voyageurs que j’ai appréciés, il y a souvent de la modestie, de la retenue, une envie de comprendre ce qu’il y a derrière la surface des choses. Theroux au contraire m’a paru se complaire à rester à la surface, prisonnier de son wagon de train, de son assurance et de son goût pour les jugements à l’emporte-pièce.
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