Il faut croire que je n'ai aucun goût pour la littérature épistolaire, mais je me suis terriblement ennuyé à la lecture de cet ouvrage. Finalement, la vie privée des gens, même s'ils sont célèbres, ne concerne qu'eux. Et surtout n'intéresse qu'eux. A moins d'être un universitaire qui prépare une thèse sur Paul Eluard, ce que je ne suis pas. Une question toutefois me trotte dans la tête: Comment, pourquoi, à cause de qui ses lettres sont-elles publiées? L'auraient-elles été du vivant de l'auteur?
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Un recueil de poésie globalement très accessible et intéressant. Un point positif pour moi c'est la diversité des formes des poèmes certain sont en prose et d'autre en vers ! Cependant les poèmes sont pour moi de qualité variable c'est ce qui m'empêche de mettre plus cependant la majorité sont de très bonne facture !
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Cette phrase de Milan Kundera m’est venue à l’esprit dès les premières lignes de Les Mains libres:
« Il paraît qu’il existe dans le cerveau une zone tout à fait spécifique qu’on pourrait appeler la mémoire poétique et qui enregistre ce qui nous a charmés, ce qui donne à notre vie sa beauté. »
Cette pensée s’applique à ce petit recueil qui fait partie de ces oeuvres uniques et inimitables.
Les poèmes sont brefs, troublants, à l’image du surréalisme, à mi-chemin entre fantasme et réalité, toujours ouvrant une brèche à l’interprétation.
Le textes jouent avec pétulance entre le prévisible et l’invraissemblable.
La communion entre les textes et les illustrations est simplement divine.
Paul Éluard avait d'ailleurs tenu à préciser sur la page de titre du manuscrit de travail des Mains libres que c'était lui, le poète, qui avait «illustré» les dessins de Man Ray.
Les illustrations semblent chercher à croquer l’air du temps qu’il faut parfois arrêter, pour pouvoir enfin respirer.
Il y a une grande simplicité dans les traits mais paradoxalement il dégagent beaucoup d’expressivité.
Une expérience sensorielle à recommander!
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il pond chef d'oeuvre sur chef d'oeuvre à quand l'instru je vous en supplie
je ne suis pas la même personne que j'étais one poème ago
''je lutte je suis ivre de lutter pour vivre
dans la clarté d'autrui j'érige ma victoire''
''je vous plonge en la pourpre des raisins du sang
[...]
il y a bien par-ci par-là des yeux crevés
et des membres gelés sur des couches de pierre
et des cheveux pris dans les ronces
[...] j'ai une tête à tout mêler nuits et clartés''
''mes sens sont abusés par mon passé naissant
je me vois toujours jeune accueillant nuptial
je témoigne de mon enfance
Voici des hommes nés pour être condamnés
a mourir sans espoir et voici des enfants
prêt à survivre par leurs rêves'' !!!!!!!! 🎀
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Petit recueil de poèmes écrits pendant la Seconde Guerre Mondiale, sous des pseudonymes ou dans la clandestinité. Dans cette période tragique de la France occupée par l'armée allemande, parmi laquelle figuraient des nazis, l'auteur établit un constat et témoigne de faits qu'il réprouve. Il y a naturellement la guerre, la faim, mais du fait de l'occupation des exécutions sommaires, il y a aussi les femmes "tondues" victimes faciles de la vindicte populaire, la collaboration aussi. Dans la seconde partie du recueil, écrit en 1942, nous retrouvons le célèbre poème "Liberté"
Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom
(...)
S'ajoute à ces poésies, un chapitre intitulé "Raisons d'écrire, entre-autres, et bibliographie", dans lequel Paul Eluard renseigne sur les différentes poésies présentées dans ce petit livre et aussi, surtout, trois poèmes inspirés entre 1936 et 1938 par la guerre d'Espagne :
- Novembre 1936
- La victoire de Guernica
- Les vainqueurs d'hier périront
Ce n'est pas une poésie facile, bien au contraire! C'est une poésie qui dénonce l'horreur. Une poésie qui témoigne et rend hommage, à la Résistance aux hommes qui luttent pour la liberté (Gabriel Péri, Colonel Fabien).
Une poésie à lire, à découvrir...
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Un livre mis à notre disposition à l'atelier d'écriture Papiers de soi, que j'ai emprunté, attirée par les dessins de Man Ray, notamment trois d'entre eux que j'évoquerai plus loin. Un recueil inversé car illustré de dessins de Man Ray des années 1936/37, mis en valeur plus tard, (1947), par des poèmes de Paul Eluard.
Les Mains libres, celles de l'artiste qui dessinent , celle du poète qui composent, celles du lecteur qui tournent, une à une les pages du livret, lui qui doit interpréter ce que lui font ressentir les mots, qui doit décrypter, ou tenter de le faire, les images .
Trois dessins donc :
le premier, 11112 /36 : le visage d'une femme et une frise stylisée où l'on reconnaît les remparts avignonnais, assorti de deux poèmes intitulés AVIGNON
un distique « Le calendrier aboli
Nous fûmes seuls au rendez-vous. »
Un tercet « Nous ne sommes restés qu'un moment à Avignon
Nous avions hâte d'arriver à l'Isle-sur-Sorgue
Où René Char nous attendait. »
Le second, 1936, le Fort Saint- André de Villeneuve-lès-Avignon, une femme qui domine ses tours jumelles crénelées,
Un distique : Les tours d'Eliane « Un espoir insensé
Fenêtre au fond d'une mine. »
Le troisième, sans texte représente le fameux Pont d'Avignon, le Pont Saint-Bénézet ruiné sur lequel est allongée, alanguie, une femme, sa longue chevelure plongeant dans le Rhône.
Écrits et croquis sensuels mais parfaitement surréalistes comme il se doit !
Belle découverte, mais je reste encore bien déroutée par ce mouvement artistique.
Je lirai avec grand intérêt une biographie d'Eluard, une vie comme un roman, mais à première vue, il n'y a pas beaucoup de choix et surtout de disponibilité. Peut-être un lecteur de Babelio saura me conseiller.
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J'ai adoré la première partie sur l'amour.
Après, je fus moins fébrile.
Pour autant, je comprends tout à fait que ça ait marqué les esprits.
Je saurai au moins qui est ce Paul Eluard. Peut-être en essayant une autre de ses œuvres. Mais, ce ne saura pas pour maintenant.
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Dans ce recueil Paul Eluard parle beaucoup de ces mauvaises expériences de vie, aussi un peu de la guerre avec quelques poèmes comme "Le sourd et l'aveugle" je cite celui-là car « les guerriers ont trouvé leur arme dans les flots » il parle de la douleur des soldats des coups de feu …
Il y a pas mal de poèmes d'amour aussi et ils sont tous pour sa femme, ils se sont quitté après une tromperie de sa femme. Comme exemple je cite "L'égalité des sexes" ou "Une" que j'ai plus apprécié, je trouve qu'il utilise des mots doux dans les mots qu'il a utilisés « mais je vous aperçois encore, femme bruyante, étoile muette, je vous apercevrai toujours, folie. » c'est triste puisqu'il aime toujours.
Sinon un autre poème que j'ai apprécié c'est « Sans musique » je n'ai pas vraiment de raison à part que je me suis reconnue dans ce verre « je suis vraiment en colère de parler seul » je trouve que c'est une très bonne manière de décrire la solitude.
Puisque je l'ai choisi sans vraiment savoir ce qu'il y avait dedans, ce n'était pas un coup de coeur. C'était tellement inégal dans le sens où certains de ces poèmes faisaient une page entière et encore et d'autres faisaient à peine quelques verres. Pratiquement dans tous ces poème il utilise des mots de tous les jours, simple pourtant j'ai trouvé qu'i sont difficile à comprendre .
Thegitha nd6
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La poésie de Paul Eluard est limpide - l'émotion d'amour, le désir de liberté, la nécessité de résister aux ténèbres sont palpables - mais avec une signification infinie venue du surréalisme. Les mots ne résonneront pas pareil selon les moments de lecture mais moi j'y trouve toujours une musique qui me touche. Les images de Mo Xia qui accompagnent ces textes assez emblématiques de la vie du poète (rappelée dans l'album) sont plus étonnantes que jolies mais correspondent bien à l'atmosphère à la fois lumineuse et sombre des mots.
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" J'ai eu longtemps un visage inutile,
Mais maintenant
J'ai un visage pour être aimé
J'ai un visage pour être heureux"
Ecrit en juillet 1918, dans " Poèmes pour la paix", le texte inspire le titre de cette anthologie, constituée par Paul Eluard lui-même, le sous-titre le montrant bien:" Choix de poèmes 1914-1951". Une vue fort large donc de son oeuvre poétique .
On y lit des textes très variés mais je dirais que trois thèmes majeurs s'en dégagent : l'amour évidemment , au coeur de sa vie et de son inspiration, l'engagement politique et social, et, surtout dans la première partie de son parcours poétique, la mise en oeuvre dans ses poèmes du surréalisme, même s'il s'en éloignera ensuite.
Je n'ai pas tout aimé dans cette anthologie fournie ( 420 pages!) , certains poèmes sont trop hermétiques ou n'ont rien suscité en moi, mais comme il est intéressant d' observer l'évolution poétique de l'auteur! Et de constater que c'est la femme, Gala, Nush, Dominique et d'autres, qui relance toujours son élan de vie, son désir d'écrire...
Ce n'est qu'un conseil subjectif, mais je pense que pour découvrir Paul Eluard, c'est " Capitale de la douleur, suivi de L'amour la poésie "qu'il faut lire. Son oeuvre la plus intense, la plus aboutie, selon moi...
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Terminé… et, au risque de m’attirer les foudres des grands adeptes d’Eluard, je n’ai pas vraiment aimé…
C’est vrai que Paul Eluard fait parti du mouvement surréaliste… et le fait est que je n’aime pas le surréalisme. Ni en peinture, ni en littérature, ni en poésie.
Le fond est, on le sent très poétique, mais j’avoue que je me heurte à la forme : pas de rimes, des vers irréguliers, et, surtout, pas le ponctuation !
Bref, je cherchais un recueil de poésie à lire, et bien, je me suis plantée sur ce coup. Ce n’est pas grave, j en ai plusieurs autres, d’auteurs plus classiques qui sauront certainement davantage répondre à mes goûts personnels en matière de poésie, adepte de rimes et d’alexandrins.
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Éluard : Entre Élan Poétique et Errance Amoureuse - Une Odyssée dans la Capitale de la Douleur
Paul Éluard, figure emblématique du surréalisme, dévoile dans son recueil "Capitale de la Douleur" publié en 1926 chez Gallimard, un univers où se conjuguent amour et poésie. Son exploration des profondeurs de l'âme humaine révèle un engagement artistique et politique, captivant un public par sa sensibilité et son audace stylistique.
Dans cette œuvre, Éluard plonge avec une intensité captivante dans les thèmes de l'amour et de la souffrance. À travers des vers empreints d'émotions brutes et d'images saisissantes, il nous entraîne dans un voyage poétique où les sentiments s'entremêlent dans une danse envoûtante.
Évoluant dans cette "capitale de la douleur", Éluard jongle avec les mots pour exprimer les tourments de l'existence ainsi que les éclats de bonheur et de passion. Sa plume, à la fois tendre et incisive, captive par sa capacité à saisir l'essence des émotions humaines.
Fondamentalement, l'œuvre d'Éluard résonne comme un hymne à la vie, célébrant l'amour dans toute sa complexité. Ses poèmes, empreints de lyrisme et de sincérité, touchent profondément et persistent dans l'esprit du lecteur. Cependant, certains pourraient reprocher à l'auteur une certaine opacité dans ses images, rendant parfois la compréhension difficile pour certains lecteurs.
Sur le plan stylistique, Éluard se distingue par son langage évocateur et sa capacité à transcender les conventions poétiques. Son utilisation audacieuse de l'imagerie et du langage figuré confère à ses poèmes une richesse et une profondeur uniques. Cependant, cette audace peut parfois sembler hermétique, éloignant certains lecteurs en quête de simplicité.
En conclusion, "Capitale de la Douleur" est une œuvre poétique d'une intensité rare, où l'amour et la poésie s'entrelacent dans un tourbillon d'émotions. Malgré ses aspects parfois hermétiques, elle demeure une lecture incontournable pour quiconque aspire à explorer les méandres de l'âme humaine à travers les mots.
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Sophie Lheureux 2nde 6
Après avoir lu les poèmes extraits de "Mourir de ne pas mourir" de Paul Eluard mon choix s'est porté sur les poèmes suivants:
- L'égalité des sexes.
- Celle qui n'a pas la parole.
- Mascha riait aux anges.
Car le poète exprime si bien la douleur intense et presque mystique qu'il arrive à nous la faire ressentir dans une communion réciproque.
On comprend qu'il respecte profondément la femme qu'il aime préférant partir malgré sa douleur plutôt que de la faire souffrir: dans L'égalité des sexes, je relèverais le vers "Mon désir immobile est ton dernier soutien". Il en appelle à Dieu pour soulager sa souffrance tellement intense dans un élan mystique: dans Mascha riait aux anges citons ce vers "Et le vent de son vol affole la lumière". Il sait que son amour n'aura d'autre issue que la rupture malgré ses sentiment : dans le poème Celle qui n'a pas la parole, on peut relever le vers suivant "Miracle dévêtu, émiettement, rupture
Pour un seul être."
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Je vous retrouve avec un peu de poésie, recueil que je ne conseille pas aux novices.
J’ai aimé certains poèmes et j’ai fini ce recueil, mais je trouve que cette lecture demande un certain effort qui peut gêner l’appréciation des mots.
On peut ressentir au sein des poèmes de l’auteur qu’il y a une grande souffrance et qu’évidemment l’amour et la beauté sont au centre de ces poèmes. Néanmoins, je ne conseillerai pas ce recueil de poésie en premier choix, encore moins pour une personne qui n’a pas l’habitude de lire de la poésie. Je trouve que Paul Éluard ici demande un vrai effort à celle ou celui qui le lit ici pour s’imprégner de ces mots et des émotions qu’il veut véhiculer.
Pour moi, cela a aussi participé au fait que je n’ai pas plus apprécié que cela ma lecture.Pour moi, cela a aussi participé au fait que je n’ai pas plus apprécié que cela ma lecture.
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Petit papa Noël a exaucé mes voeux : avoir en cadeau ces poèmes d'Eluard, magnifiés par les illustrations de Charlotte Gastaut. Merci, Pierre!
Bien sûr, j'ai déjà " L'amour, la poésie", qui fait suite à " Capitale de la douleur" dans l'édition Gallimard. Mais, les textes sublimes ( dans la partie" Premièrement" surtout) trouvent ici plus d'intensité encore, lorsque les dessins de l'artiste leur font écho , si harmonieusement. La première de couverture vous en donne déjà un aperçu.
Les paysages tout en courbes , assez japonisants, je trouve, offrent des teintes bleues, rouges, s'alliant au noir et blanc. La femme , centrale, presque toujours en longue robe noire, s'inscrit avec grâce et douceur dans ce décor naturel. C'est vraiment très réussi. Et cela illustre tellement bien la place essentielle que la femme, ici Gala, tient dans la vie de Paul Eluard.
Je ne résiste pas au désir de citer, en refermant ce livre de toute beauté, un de mes poèmes préférés de l'auteur, qui y figure:
" Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Ciel dont j'ai dépassé la nuit
Plaines toutes petites dans mes mains ouvertes
Dans leur double horizon inerte indifférent
Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Je te cherche par-delà l'attente
Par-delà moi-même
Et je ne sais plus tant je t'aime
Lequel de nous deux est absent "
A offrir, à s'offrir, assurément.
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Pardon pardon pardon je n’ai pas vraiment aimé… pourtant je me rappelle avoir étudié Eluard au collège et avoir beaucoup apprécié mais j’imagine que c’est parce que j’étais au collège… j’ai voulu relire ce poète qui avait éveillé ma curiosité lorsque j’étais plus jeune mais je crois que c’était une erreur parce que ca a fortement altéré le souvenir que j’en avais.. avec mon regard de jeune adulte je n’apprécie plus du tout Eluard dont je trouve les poèmes trop simples, tellement qu’on les dirait écrit par Rupi Kaur.. ou bien du shitpost..
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C'est un peu cliché je le conçois de lire un livre sur des citations des plus grands noms de la littérature française (enfin, ils sont loin de tous y être bien entendu) mais c'est pour le livre objet que je me suis plongée dans cette lecture. En effet, bien caché dans les trésors que recèle la médiathèque dans laquelle je travaille, ce livre attendait son lecteur, donc moi en l’occurrence. Tout petit forma, imprimé sur une sorte de cahier à spirale avec une couverture cartonnée, c'est d'abord la forme qui m'a intriguée plus que le fond.
Ici, le lecteur retrouve des noms qu'il connaît bien ou peu, tels Colette, Shakespeare, Goethe pour ne citer qu'eux et tant d'autres poètes tels Eluard, Verlaine et j'en passe encore qui nous parlent d'amour. Certes, ce ne sont que des citations qui ont été réunies ici mais imprimés sur ce petit papier cartonné et, le lecteur se sent bien ! Hors contexte, j'avoue que certaines peuvent induire en erreur mais toutes parlent d'amour et j'avoue qu'à mes yeux, c'est tout ce qui compte et que cela este extrêmement réconfortant, surtout en ce moment où il ne fait pas bon de trop se tenir au courant de l'actualité bien que l'on ne puisse y échapper et que ce serait foncièrement égoïste de fermer les yeux sur ce qui se passe autour de nous ! Bref, tout cela pour vous dire que cette petites lecture met du baume au cœur et qu'il serait donc dommage de s'en priver ! A lire et à relire de temps à autre !
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J’avais découvert l’existence de ce poème via Belgique loisirs. Et je l’ai offert à mon frère sans trop savoir. Il s’avère que j’ai voulu en prendre connaissance et l’ai trouvé à prix modique sur Apple. Au fait ce poème était avait été appris par ma mère à l’école. J’ai lu le poème mais je n’ai pas fini l’analyse…
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J'aime la simplicité apparente des poèmes de Paul Eluard, poète de l'amour, de l'engagement, de la fidélité. Le surréalisme se fait sentir toutefois dans toute son oeuvre avec des métaphores pas toujours faciles à décrypter.Si René Guy Cadou évoque souvent l'épaule de son amie, Eluard parle plus volontiers des seins, des mains, des yeux, du corps aimé. "Tes yeux dans lesquels nous dormons/tous les deux/ont fait à mes lumières d'homme/un sort meilleur qu'aux nuits du monde".
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Fin septembre 2023 demande à la Réserve Centrale des Bibliothèques de la Ville de Paris....
Moment de lecture bouleversant ; émotion décuplée par les dessins pleins de sensibilité de Gérard Vulliamy...accompagnant les mots du Poète !
En surfant sur le Net, je tombe sur ce titre inhabituel du poète, Paul Eluard.Oeuvre m'étant inconnue, j'en ai fait la demande à ma bibliothèque parisienne...
Et surprise magnifique avec ce très beau recueil réédité en 2011 par Seghers; initialement publié en 1946, à petit nombre. Réédition fidèle à l'édition originale, enrichi d'une postface et de dessins inédits.
Revenons avec la genèse toute particulière de ce recueil : en novembre 1943, le poète, menacé pour ses activités clandestines, doit quitter Paris.Il se réfugie chez Lucien Bonnafé, médecin directeur de l'asile public de Saint- Alban. Malgré l'occupation, ce lieu n'est pas seulement un asile où on soigne différemment les malades, mais c'est aussi un refuge pour des résistants,des intellectuels...
Un haut lieu de création et d'humanisme...Eluard profondément ému par ce séjour écrit ce long poème composé d'un prologue de 6 portraits de femmes et d'un épilogue, qui restitue à sa manière la mémoire de ces mois passés, caché, parmi les aliénés....
Les poèmes sont doublement mis en valeur par les portraits très expressifs, dessinés par Gérard Vulliamy, le futur gendre d' Éluard ....
Je transcris l'extrait précisant la progression de cette publication qui tenait fort à coeur à Paul Éluard :
"Postface -Saint-Alban, Terre d'asile
(...)De retour à Paris, Eluard est profondément marqué par ce lieu et en parle souvent à ses amis et à sa famille.Sur ses conseils, sa fille Cécile et son futur gendre, Gérard Vulliamy, se rendent au cours de l'été 1945 à Saint-Alban, accompagnés de Tristan Tzara.Sur place, Gérard Vulliamy réalise de nombreux portraits d'hommes et de femmes, aliénés, qui dévoilent leur personnalité, leurs angoisses, leurs espoirs.Il inscrit souvent la date au bas du portrait, quelquefois le nom du modèle. En plus du dessin du cimetière de Saint-Alban où les croix sont déjà enveloppées par la brume de l'oubli. Paul Eluard choisit sept de ces portraits, uniquement des portraits de femmes, pour illustrer son poème
" Souvenirs de la maison des fous" qui paraît en janvier 1946 dans la collection " de Vrille" pour le compte des éditions Pro Francia.
(...) À Saint-Alban les avancées en faveur du malade se poursuivent."
Un immense Merci aux éditions Seghers pour cette réédition et pour la beauté de
l'ensemble !
Je clos ces lignes par le tout dernier poème du recueil qui exprime toute l'empathie du poète pour ces " aliénés " dont l'existence a été très vite rayée du " monde des dits normaux "!
"Le Cimetière des fous
Ce cimetière enfanté par la lune
Entre deux vagues de ciel noir
Ce cimetière archipel de mémoire
Vit de vents fous et d' esprits en ruine
Trois cents tombeaux réglés de terre nue
Pour trois cents morts masqués de terre
Des croix sans nom corps du mystère
La terre éteinte et l'homme disparu
Les inconnus sont sortis de prison
Coiffés d'absence et déchaussés
N'ayant plus rien à espérer
Les inconnus sont morts dans la prison
Leur cimetière est un lieu sans raison
Saint- Alban, 1943 "
***** pour compléter cette lecture, le texte de Daeninx: " Caché dans la maison des fous ", lu et chroniqué en 2015
https://www.babelio.com/livres/Daeninckx-Cache-dans-la-maison-des-fous/721025/critiques/848313?modifier=1
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