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Critiques de Per Wahlöö (228)
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Arche d'acier

Second roman où l'on côtoie le commissaire Jensen.

Style un peu froid, explicatif.

se lit facilement.

Mise en garde des dérives démocratiques prétextant le bien-être, d'un état voulant tout contrôler. C'est toujours agréable mais on a vu mieux dans le genre
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Arche d'acier

De Per Wahlöö, j'avais lu "Meurtre au 31e étage", qui m'avait beaucoup marquée.

Dans ce volume, on retrouve l'impassible, incorruptible, inoxydable commissaire Jensen , de retour d'un pays étranger où il a subi une opération. Un retour bien compliqué, puisque l'avion est contraint d'atterrir avant la frontière; les communications, les transports sont coupés; les autorités en exil lui expliquent qu'il doit absolument mener l'enquête pour savoir ... eh bien , tout simplement, ce qui se passe à l'intérieur du pays. Des bruits circulent: insurrection, épidémie, guerre civile, personne ne sait exactement ce qui se passe depuis des semaines, pas même les dirigeants.

Ce que Jensen découvre va bien au-delà de tout ce qu'on pourrait imaginer, et ce second volume est tout aussi angoissant que le précédent. Une histoire courte, mais dense, brutale, entre Orwell et Stephen King. Avis aux amateurs
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Arche d'acier

Pourtant écrit en 1968, ce roman policier est terriblement d'actualité dans la mesure où un pays, avec un gouvernement aux tendances autoritaires, est aux prises avec une épidémie d'origine douteuse qui permet au pouvoir médical de ratisser large, très large . . . Plus de cinquante ans plus tard la réalité a nettement dépassé la fiction. C'est dans ce contexte que le commissaire Jensen est appelé à éclaircir ce qui s'est vraiment passé dans ce pays aux élections reportées et au gouvernement en exil.



Deuxième et dernier tome consacré à ce policier méticuleux à l'extrême, rigoureux dans son devoir d'appliquer la loi, aussi injustifiée soit-elle. Ces circonstances hors de l'ordinaire, c'est peu dire, l'amèneront-elles à faire preuve de plus d'ouverture et d'empathie ? Son enquête est rondement menée et élucide bien la réelle séquence des évènements. Cet aspect en soi est réussi mais ne constitue pas à mon sens l'essentiel du bouquin. Car la dénonciation explicite des manipulations politiques, des tours de passe-passe des élites dirigeantes et des mécanismes de désinformation prennent le pas sur le reste. Et c'est tellement bien fait qu'on aurait espérer que l'auteur poursuive dans cette veine.
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Arche d'acier

Livre qui n'est pas un polar. Tout au plus de la politique fiction.

Un domaine qui est bien étudié, mais traîne en longueur, ce qui fait, que malgré l'envie de lire, qui est toujours présente, je me suis perdu dans le sujet d'épidémie, de politiciens profitant et provoquant des situations jusqu'à la dérive.

Mais je ne vois pas ce que vient faire le commissaire Jensen dans cette histoire.

Tout celà me laisse dubitatif.
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Arche d'acier

Après plusieurs mois passés à l'étranger pour subir une opération, le commissaire Jensen reprend du service dans des conditions assez étranges, il a été approché à sa sortie de l'hôpital, avant de prendre l'avion de retour, par Son Excellence, le chef du gouvernement. Celui-ci l'informe que les élections ont dû être reportées, le gouvernement a fui le pays, laissé à l'abandon, une situation qui révèle un nombre phénoménal de décès suspects, peut-être dus à une épidémie, une ville dans laquelle les médecins se sont substitués à la police, décimée elle aussi par la maladie.

Jensen est donc chargé de faire le point sur la situation, pour essayer de reconstituer l'ensemble des évènements qui, en l'espace de trois mois ont abouti à ce contexte de quasi fin du monde. Il découvre une ville désertée par les habitants, soient morts de maladie, soit terrés dans des immeubles décrépits, sans eau ni électricité, et l'alcoolisme qui continue à faire des ravages.



Arche d'acier est le deuxième roman du dyptique commencé avec Meurtre au 31e étage dans lequel Per Wahloo monte d'un cran dans la description d'une société qui verse dans le totalitarisme et la plongée dans une catastrophe créée par un gouvernement, qu'il ne peut plus maitriser. le commissaire Jensen est toujours aussi antipathique, loup solitaire, qui arrive bribe par bribe à comprendre les faits qu'il n'a pas pu vivre, étant absent du pays. Une situation qui a vu l'arrestation d'une quarantaine de médecins ciblés, puis des manifestations réprimées dans le sang, pour finir par une épidémie nécessitant des transfusions sanguines nombreuses et vitales.

Arche d'acier est un roman d'anticipation sombre, qui résonne avec l'actualité en particulier avec l'épidémie, et décrit la dérive de certains gouvernements qui contrôlent à outrance les citoyens mais sur la forme, j'ai trouvé le récit quelquefois elliptique, beaucoup de dialogues qui sous-entendaient des explications qui ne venaient que quelques dizaines de pages plus tard, le temps d'avoir raison de mon attention voire l'envie d'en laisser tomber la lecture.

Per Wahloo et sa femme Maj Sjowall sont les précurseurs du polar nordique, j'avais beaucoup aimé la lecture du roman d'un crime, la série de dix enquêtes du commissaire Martin Beck, écrites à quatre mains, avec une narration plus humaine, une série dans laquelle, l'influence de Maj Sjowall a permis de découvrir les dessous de la société suédoise avec peut-être une écriture moins aride que celle de Wahlöo.

Une lecture intéressante sur les problématiques soulevées, mais une narration trop froide.
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Arche d'acier

Second volet du dyptique que Per Wahlöö a consacré au commissaire Jensen, Arche d'acier nous ramène dans la société aseptisée décrite dans Meurtre au 31e étage.



Mais quelque chose va déraper.



Contraint de partir pour l'étranger afin de faire soigner son foie en bien mauvais état, Jensen y passe trois mois difficiles, pratiquement entre la vie et la mort.

A peine remis, il est rappelé par les autorités de son pays, qu'il doit regagner au plus vite. Problème : il n'y a plus aucune communication avec celui-ci, les ambassades ont été évacuées, les aéroports fermés, les frontières bouclées.

Le gouvernement s'est réfugié dans un pays voisin.



En douze semaines, le système s'est effondré. Révolution, épidémie ?

Jensen parvient à retourner dans la capitale dévastée, vidée de ses habitants, soumise à une quarantaine sanitaire.

Que s'est-il passé ? C'est ce que le gouvernement a chargé Jensen de découvrir.

Une enquête étrange, loin de ses compétences habituelles de policier bien noté, respectueux des lois et peu enclin à sortir des clous.

Qui sont les coupables, qui sont les victimes ?

Quelle est l'arme du crime, cette fois-ci ?



Per Wahlöö suit à nouveau Jensen dans cette société malade qu'il lui a inventée.

Cela lui permet d'en dénoncer les risques, la manipulation des populations, un mode de vie uniforme et aseptisé, un pouvoir confisqué par une poignée d'hommes et de femmes, l'extinction de toute pensée critique amenant forcément, à terme, à l'extinction du genre humain en tant que tel.



Meurtre au 31e étage faisait l'état des lieux, Arche d'acier parle d'un après.

Après l'implosion du système, après ce qui l'aura abattu à force de le miner.



J'ai été à nouveau bluffée par la satire sociale et l'analyse politique de Per Wahlöö, dans ce second opus publié en 1968.

Il est le pendant parfait au premier ouvrage, dans un jeu de miroirs en forme de double avertissement.
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L'abominable homme de Säffle

Le commissaire à la retraite Stig Nyman est assassiné sauvagement dans sa chambre d’hôpital. Toute la police stockholmoise est à la recherche du meurtrier qui, lui, commence à s’en prendre à tous les policiers qu’il rencontre. Le commissaire Beck et ses collègues Rönn, Kollberg et Larsson recherchent du côté du passé de Nyman, connu pour ses méthodes musclées et punitives.

Les deux auteurs suédois continuent leur saga policière consacrée au commissaire lymphatique Martin Beck et à la radiographie de la société suédoise du début des années 1970. Une enquête vite résolue mais de beaux moment de bravoure lors de la capture du tueurs de flics. Plaisant.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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L'abominable homme de Säffle



Au premier contact, on est surpris par l’écriture très descriptive de Sjöwall et Wahlöö. Ainsi quand l’inspecteur Martin Beck pénètre dans la chambre d’hôpital où il va découvrir le commissaire Nyman, mort, il y a une page et demi pour décrire la chambre: murs, plafond, sol, fenêtres, lit, meubles, aliments, articles de toilettes, médicaments, vêtements, objets divers (« un stylo Waterman quadrichrome flambant neuf à pointe bille et quelques pièces de monnaie - très exactement huit de dix centimes , deux de vingt-cinq et six d’une couronne »). On imagine la scène au cinéma, avec un lent travelling circulaire, la caméra s’attardant sur chaque recoin de la pièce, et des zooms sur chaque objet présent dans la pièce pour enfin se fixer sur une tache rouge, d’un « rouge agressif » : le sang du mort, puis plus loin, son corps, sans vie, sur le sol. Quelle entrée en matière!





Ensuite on note l’amour que les auteurs éprouvent pour Stockholm. Quand ils décrivent la beauté d’un lever de soleil sur le Strömmen, endroit par lequel le lac Malar communique avec la Baltique. Ou quand ils regrettent de voir disparaître des quartiers historiques agréables et pleins d’animation au profit d’immeubles de bureau froids et d’espaces bétonnés. Et puis ils manient souvent l’humour, ce qui adoucit l’horreur des évènements relatés. Les aventures des agents Kristiansson et Kvant sont un exemple type de cet humour suédois.





Si notre attention se tourne maintenant vers le cadre de l’intrigue, on découvre que ce roman - écrit en 1971 - est d’une étrange modernité : il traite en effet des violences policières. Plus particulièrement celles exercées par le commissaire Nyman. Et et de l’esprit de corps entre policiers pour nier ces violences et classer sans suite toute plainte déposée à leur propos. Alors oui, assez vite, on entrevoit un mobile qui a pu mener à l’assassinat de Nyman. La vengeance. Mais Martin Beck n’a que l’embarras du choix au milieu de toutes ces plaintes - contre Nyman - classées sans suite. Et si d’autres policiers risquaient eux-aussi d’être tués? Pour les mêmes raisons. Le doute s’installe. Kolberg et Beck avancent rapidement dans leur recherche. La fin est un long suspense d’une noirceur totale. Peut-être le meilleur roman de Sjöwall et Wahlöö.
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L'abominable homme de Säffle

Sjöwall Maj et Wahlöö Per – "L’abominable homme de Säffle" – rééd. Rivages/noir, 2009 (ISBN 978-2743620271) – original suédois publié en 1971

– Première édition française publiée en 1987 - Roman traduit directement du suédois par Philippe Bouquet.

– Deux préfaces, l’une de Jan Guillou (cop. 2009), l’autre de Jens Lapidus (cop. 2009).



Au fil des titres de cette série des dix enquêtes de Martin Beck (dont le présent volume est le septième), l’intrigue «policière» s’efface de plus en plus pour (ne plus) laisser place (qu’) à une thèse historico-sociologique consistant à «dénoncer» les méfaits et turpitudes de la «société» suédoise des années soixante et soixante-dix du vingtième siècle, à l’époque où ce pays passait pour un modèle de prospérité et d’égalité sociale. Les deux auteurs étaient en effet fortement pétris d’idéologie marxisante fort en vogue dans les années post-soixante-huitardes.



Contrairement à d’autres imbriquant plusieurs trames, le présent roman est centré sur une seule enquête, qui vise à «démasquer» (comme on disait à l’époque !) celui qui se fait assassiner dès le début du roman, un certain Nymann (en allemand, «niemand» signifie «personne», est-ce un hasard ?), qui s’avère rapidement être un de ces policiers de l’ancienne époque, venu des services secrets de type «barbouze» (encore un mot très en vogue à cette époque) et même des commandos spéciaux de l’armée, bref, un très méchant très vilain.

Evidemment, les auteurs en profitent pour mettre en scène toute une galerie de personnages qui furent de près ou de loin persécutés par ce grand méchant vilain ; bien sûr, il faut remonter loin dans le passé pour retrouver les causes de l’assassinat, mais ce n’est guère original dans un roman policier. Finalement, il est bien clair pour le lecteur que l’assassin n’a fait que rendre service à l’humanité entière en débarrassant «la société» de ce tortionnaire. Il n’a pour défenseur que son ancien disciple, un dénommé Hult, qui fournit un récapitulatif de l’évolution de la Suède (chapitre 13, pages 112-113). La fin est spectaculaire, mais somme toute assez peu crédible au regard du portrait du coupable qui nous a auparavant été dressé.



De fait, l’indication la plus intéressante provient de la préface de Jens Lapidus :

«On a beaucoup dit que la perspective radicale de Maj Sjöwall et Per Wahlöö avait posé les véritables fondations du genre policier suédois. Ils ont même repris le flambeau d’écrivains prolétariens suédois tels que Ivar Lo-Johansson et Per Anders Fogelström, et élevé la critique sociale au rang d’élément constitutif naturel de la narration.»



Le traducteur lui-même, Philippe Bouquet, s’est fait le promoteur tenace de cette littérature suédoise dite «prolétarienne» en traduisant nombre des romans produits par ce mouvement, en soutenant une thèse devant l’université Lille-3 (1980) et en publiant sur le Web un article de synthèse (voir : http://www.lekti-ecriture.com/contrefeux/Le-roman-proletarien-suedois.html).

On sait qu’en France, la tentative d’émergence d’une littérature «prolétarienne» (sous l’égide d’Henry Poulaille et de Marcel Martinet) fut finalement violemment décriée puis combattue par les caciques du PCF.

En Allemagne en revanche, le parti communiste officiel (KPD) s’empara durablement de ce moyen d’expression à travers le BPRS (Bund proletarisch-revolutionnärer Schriftsteller – 1928-1933), dont les auteurs connurent de confortables et solides carrières une fois installés en ex RDA-DDR (comme par exemple J.R. Becher, Willi Bredel ou Anna Seghers).



L’étude de ces tentatives de littérature «prolétarienne» et «prolétarienne-révolutionnaire» fut un temps très à la mode dans les milieux intellectuels post-soixante-huitards : je ne sais si ces deux auteurs suédois, se réclamant de la sainte trinité Marx-Lénine-Mao, participèrent à cette exhumation…

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L'abominable homme de Säffle

J'ai rarement lu un opus de Sjöwall et Wahlöö aussi noir. Martin Beck vient de passer une soirée paisible avec sa fille Ingrid, et il est appelé pour enquêter sur le meurtre de Nyman. Jamais les deux auteurs n'avaient décrit un cadavre avec autant de détails, jamais ils n'avaient montré aussi crûment l'horreur de la mort, même dans Le policier qui rit. Si le corps du policier a subi les derniers outrages, il a, de son vivant, montré une cruauté et un sadisme sans faille envers les animaux et les êtres humains. Kollberg, qu'il a formé, peut en témoigner, et il ne s'en prive pas. Un sadique, conclut avec raison Martin Beck. Un homme qui avait tellement cloisonné sa vie qu'il passait aux yeux de sa femme pour le meilleur des maris et des pères.

Enquêter passe d'abord par la lecture des plaintes contre Nyman. Elles nous sont livrées in extenso et ont provoqué chez moi un profond sentiment de malaise. Nyman n'est pas seul, ses subordonnées s'en sont donnés à coeur joie sur les plus vulnérables et se sont mutuellement protégés. Pas d'espoir de justice : aucune plainte n'a eu de suite, ce qui semble incroyable mais vrai dans un état de droit. Il y a quelque chose de pourri dans la police de Suède. La police des polices n'existe pas ici.

Nos enquêteurs (ce livre est ma sixième enquête du commissaire Beck) sont pris au dépourvu. Même Martin Beck, qui ne se fit d'habitude qu'aux preuves et aux indices, se laisse submerger par la crainte diffuse d'une catastrophe imminente. Kollberg cauchemarde. Il n'est que Larsson pour être égal à lui-même, son courage n'est jamais pris en défaut - celui de Beck et Kollberg non plus. Nous retrouvons même les inénarrables hippopotames qui ont gâché le début de l'enquête du Policier qui rit.

Rien ne sera comme avant après cette enquête car pour un policier sadique et ses disciples, c'est toute la police de Stockholm qui paie. Le prix est élevé. Le comportement de Beck et Larsson en sera d'autant plus exemplaire.

Je ne quitterai pas ainsi l'univers de Sjöwall et Wahlöö. Je vais me procurer très rapidement La chambre close.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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L'abominable homme de Säffle

*** Tueur de flics***



C'est ma première découverte de ces auteurs Scandinaves. Ecrire en couple, sur la feuille et dans la vie, ne doit pas être chose aisée et je ne peux que saluer la dextérité de cette écriture en binôme.

On retrouve cette ambiance nordique, de climat froid et étrange qu'est la Suède, puisque l'affaire policière se situe dans la région et dans les années 70, où la Suède passait pour un modèle social et prospère.



Cela dit, je suis quand même mitigée sur ma lecture puisque le roman est basé uniquement sur une enquête policière plus ou moins effacée laissant place à une thèse sociologique sur les méfaits de la société Suédoise, dans les années 70. Les deux auteurs étaient en effet fortement pétris d’idéologie marxisante fort en vogue dans les années post-soixante-huitardes.



Ici donc une seule trame, une seule enquête qui vise à démasquer l'assassin d'un flic dès le début du roman.



L'agent Nymann est un flic véreux dans toute sa splendeur, dans les années 70 on aurait dit un "barbouze". Gentil et adorable avec sa femme et ses enfants et au boulot une vrai brute avec ses collègues et surtout ceux qu'il arrêtait et qu'il passait à tabac sans raison sous le silence de tous.

Nymann est retrouvé sauvagement assassiné dans sa chambre d'hôpital. Un meurtre au sabre, la victime est méconnaissable.

Ainsi, l'inspecteur Martin Beck et ses acolytes vont prendre l'enquête en main.



Il n'y a pas grand-chose de nouveau dans ce roman puisque les enquêteurs remontent dans le passé pour retrouver l'assassin. Les auteurs en profitent pour mettre en scène toute une galerie de personnages qui furent de près ou de loin persécutés par ce grand méchant vilain.



Une lecture mi-figue, mi-raisin, sans grand suspense et aucun rebondissement.

Une lecture qui fut un temps en vogue dans le domaine polar noir mais 279 pages est largement suffisant.
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L'abominable homme de Säffle

Ce septième volume des enquêtes de Martin Beck, est à la fois classique et très bien mené. On y retrouve tous les ingrédients d’un bon polar, dans un langage clair. Comme à son habitude, le couple Sjöwall et Wahlöö livre un regard sans concession sur la société suédoise, du début des années 70. Ici, ce sont les violences policières et le sentiment de toute puissance des policiers qui sont critiqués. C’est une négligence de la part d’un inspecteur, ainsi que ses méthodes brutales et le manque de réaction de l’institution, qui conduisent à un assassinat barbare et à une sublime scène d’assaut finale.

Un très bon opus de la célèbre série Martin Beck, « mère » du polar scandinave.


Lien : http://www.polardesglaces.com/
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L'abominable homme de Säffle

Je retrouve Martin Beck, Commissaire à la Criminelle, pour une 7ème enquête. Cette fois, il s'agit d'un meurtre particulièrement sauvage sur la personne d'un commissaire à la retraite, hospitalisé, à la carrière très controversée. Le commissaire Nyman, arrogant et méprisant envers les citoyens de seconde classe, lors des arrestations n'a pas hésité à user de violences. Martin Beck et ses collaborateurs vont chercher qui, parmi les victimes de Nyman serait capable d'une telle vengeance.

Ce tome est préfacé par Jan Guillou et Jens Lapidus.

J'ai particulièrement apprécié la lecture de L'abominable homme de Säffle.

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L'abominable homme de Säffle

Nyman, un commissaire bien connu de Martin Beck, mais surtout de son collaborateur Kollberg, est retrouvé le torse transpercé et égorgé, gisant dans son sang au pied de son lit d'hôpital. L'homme, très malade, semblait sur le point de mourir, alors qui a bien pu accélérer le processus...L'enquête débute sur la personnalité de la victime, pour ses proches un super flic de la vieille école, peu de bavures, bon mari et bon père en apparence...Mais en grattant un peu et pas très loin, Kollberg évoque bien vite l'homme assassiné, un vrai pourri, un vrai de vrai, avec pour surnom L'abominable homme de Säffle ; Kollberg en a fait l'expérience personnellement lors de sa formation militaire quand Nyman était son instructeur, sadique, appuyant bien fort sur les points faibles afin de détruire l'ego des plus fragiles, cassant les moins solides mentalement. Il faut donc enquêter dans son passé pour essayer d'identifier d'éventuelles victimes dont la vengeance pourrait être un motif assez fort pour l'assassiner, et ils sont déjà nombreux...



Une plongée au coeur même de la police, dans une Suède sereine en apparence, mais qui se révèle plutôt aveugle quant au fonctionnement de l'institution chargée de protéger ses citoyens, une hiérarchie qui ferme les yeux, qui classe les plaintes sans suite, des exactions policières non sanctionnées, laissant les victimes dans la frustration et le sentiment d'injustice la plus totale.....Seules quelques plaintes déposées auprès de l'ombudsman (le médiateur), représentant une infime partie de l'iceberg, permettent de se faire une idée des nombreuses brimades policières dont le citoyen lambda a dû subir. Un état policier véreux et brutal, protégeant les canards boiteux.

C'est donc dans ce contexte lourd que l'enquête progresse et va s'accélérer précipitant l'ensemble de l'équipe de Martin Beck dans une dangereuse fusillade dont tous ne sortiront pas indemnes.

L'abominable homme de Säffle est une enquête sombre, au coeur d'un système policier largement dévoyé par des ripoux et dont Martin Beck va faire les frais...
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L'abominable homme de Säffle

On me l'a conseillé en me disant que je pouvais commencer la série par le milieu, mais après avoir testé je pense qu'il vaudrait mieux les lire dans l'ordre (et celui-là est vers la fin). C'est seulement pour des détails, mais il y a tout de même une continuité. C'est une de ces séries de polars suédois avec enquêtes lentes aux accélérations presque dues au hasard, et policiers fatigués, usés par le travail ; un des précurseurs du genre.



L'enquête elle-même n'est pas palpitante. On sait qui est le coupable peu de temps après le milieu du livre, et ce n'est pas une grosse surprise. Mais la victime est un commissaire de police, l'assassin avait ses raisons, et le thème central du livre est surtout les abus de pouvoir de la police, brutalités, faux témoignages, et l'impossibilité d'obtenir justice. C'est la première fois que je vois une vision si noire de la police dans un livre où les héros sont des policiers (c'est autre chose dans les séries de détectives privés ^^), et cela donne l'occasion d'observer leurs réactions et leurs doutes. Et aussi de jeter une lumière particulièrement crue (et peut-être un peu exagérée, les auteurs sont un peu marxistes sur les bords, mais pas tant que ça) sur une réalité sociale.



Mais une fois qu'on sait qui est le coupable, la question qui se pose est comment l'arrêter, qui en a les compétences, qui en a le droit moral, et on finit avec une scène d'action tendue et rythmée. J'aurais aimé un peu plus de développement des personnages, mais ils sont nombreux, le livre est court, et je suppose que c'est une des raisons pour lesquelles lire toute la série est une bonne idée.

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L'assassin de l'agent de police

Avant-dernier opus de la série Roman d’un crime, L’assassin de l’agent de police envoie le commissaire Beck loin de son quotidien stockholmois à Anderslov dans le sud du pays ou une femme a disparu. La police locale qui n’est constitué que du jovial Nöjd, a demandé de l’aide. En effet, la disparue n’habitait pas loin de Folke Bengtsson, reconnu coupable du meurtre de Roseanna dans le premier roman de la série. Mais il y aussi un ex-mari violent et une enquête qui piétine. Kollberg, le collègue de Beck qui était venu le seconder est appelé à Malmö pour la mort d’un collègue pendant un échange de coups de feu avec des cambrioleurs.

Les deux auteurs suédois, inventeurs du roman policier moderne, continuent ici de radiographier la Suède des années 1970 entre une police aux chefs incompétents, une société qui n’est pas le modèle annoncé et une classe moyenne qui s’ennuie. Mais le lecteur n’en perd pas une miette tant l’histoire est rythmée, les personnages incarnés et les dialogues bien huilés. Un des meilleurs de la série.
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L'assassin de l'agent de police

L'assassin de l'agent de police : Le roman d'un crime, neuvième titre de la série ( tome huit, voir ici ). Publié en 1974 sous le titre original de "Polismördaren". La préface pour les Éditions Rivages ( publication en 2010 ) a été rédigée par Liza Marklund.



2 novembre 1973, cela fait dix sept jours que Sigbrit Mård a disparu. Elle habitait Anderslöv une petite bourgade dans les immenses plaines de Scanie. C'est la pointe sud de la Suède, impossible d'aller plus loin, au delà c'est la Mer Baltique et de l'autre côté la campagne profonde. A son arrivée le commissaire Martin Beck a l'impression de découvrir la cambrousse. Beck le chef de la brigade criminelle suédoise et son collaborateur direct Lennart Kollberg arrivent en renfort. La police locale n'a pas avancé dans son enquête. Herrgott Nöjd inspecteur à Anderslöv a bien une certitude mais aucune preuve ni même le moindre indice. Pour lui le coupable s'appelle Folke Bengtsson, proche voisin de Sigbrit. Depuis deux ans environ, Folke vit à Anderslöv après avoir fait sept ans de prison pour le meurtre sadique de ... Roseanna McGraw.



Bengtsson a-t-il récidivé ? Maj Sjöwall et Per Wahlöö posent leur regard critique sur la société suédoise de l'époque dont l'avis était que la justice se montrait trop indulgente envers les personnes soupçonnées de crime. Pourtant la police voyait ses pouvoirs de plus en plus étendus jusqu'à devenir un Etat dans l'Etat. Malgré cela la criminalité ne faisait que croître et par voie de conséquence les violences policières aussi. Il semble qu'un seul policier reste capable d'enquêter, de rechercher des indices, d'approfondir des investigations. Martin Beck le fait, inlassablement, souvent contre l'avis de sa hiérarchie parmi laquelle on retrouve Malm déjà mis en scène dans Le roman d'un crime. Il y a aussi dans ce récit un parfum de nostalgie à travers les références aux titres bien sûr comme "Rosenna" mais aussi "L'homme qui partit en fumée", "La chambre close" ou "Meurtre au Savoy". Comme pour insister sur "plus rien n'est comme avant". Rien n'est épargné, pas même l'aéroport flambant neuf de Malmö, une monstruosité écologique, critique prémonitoire dans un roman publié en 1974 qui insiste aussi sur les inégalités homme - femme et ne manque pas de dénoncer les conditions de travail des infirmières "chargées de veiller sur une cinquantaine de malades, dont certains très gravement atteints, voire mourant. Dans un hôpital qui était une honte".





Maj SJÖWALL et Per WAHLÖÖ ( suite )



10 Mai 2020, 10:10am |



Publié par mille et une histoires

Maj SJÖWALL et Per WAHLÖÖ ( suite )



L'assassin de l'agent de police : Le roman d'un crime, neuvième titre de la série ( tome huit, voir ici ). Publié en 1974 sous le titre original de "Polismördaren". La préface pour les Éditions Rivages ( publication en 2010 ) a été rédigée par Liza Marklund.



2 novembre 1973, cela fait dix sept jours que Sigbrit Mård a disparu. Elle habitait Anderslöv une petite bourgade dans les immenses plaines de Scanie. C'est la pointe sud de la Suède, impossible d'aller plus loin, au delà c'est la Mer Baltique et de l'autre côté la campagne profonde. A son arrivée le commissaire Martin Beck a l'impression de découvrir la cambrousse. Beck le chef de la brigade criminelle suédoise et son collaborateur direct Lennart Kollberg arrivent en renfort. La police locale n'a pas avancé dans son enquête. Herrgott Nöjd inspecteur à Anderslöv a bien une certitude mais aucune preuve ni même le moindre indice. Pour lui le coupable s'appelle Folke Bengtsson, proche voisin de Sigbrit. Depuis deux ans environ, Folke vit à Anderslöv après avoir fait sept ans de prison pour le meurtre sadique de ... Roseanna McGraw.



Bengtsson a-t-il récidivé ? Maj Sjöwall et Per Wahlöö posent leur regard critique sur la société suédoise de l'époque dont l'avis était que la justice se montrait trop indulgente envers les personnes soupçonnées de crime. Pourtant la police voyait ses pouvoirs de plus en plus étendus jusqu'à devenir un Etat dans l'Etat. Malgré cela la criminalité ne faisait que croître et par voie de conséquence les violences policières aussi. Il semble qu'un seul policier reste capable d'enquêter, de rechercher des indices, d'approfondir des investigations. Martin Beck le fait, inlassablement, souvent contre l'avis de sa hiérarchie parmi laquelle on retrouve Malm déjà mis en scène dans Le roman d'un crime. Il y a aussi dans ce récit un parfum de nostalgie à travers les références aux titres bien sûr comme "Rosenna" mais aussi "L'homme qui partit en fumée", "La chambre close" ou "Meurtre au Savoy". Comme pour insister sur "plus rien n'est comme avant". Rien n'est épargné, pas même l'aéroport flambant neuf de Malmö, une monstruosité écologique, critique prémonitoire dans un roman publié en 1974 qui insiste aussi sur les inégalités homme - femme et ne manque pas de dénoncer les conditions de travail des infirmières "chargées de veiller sur une cinquantaine de malades, dont certains très gravement atteints, voire mourant. Dans un hôpital qui était une honte".



L'enquête sur la disparition puis le meurtre de Sigbrit Mård après la découverte par hasard de son cadavre, occupent une large part de ce roman avec les interrogatoires et les inlassables recherches dans le passé de la victime. Le duo Martin Beck - Herrgott Nöjd l'inspecteur de police local, fonctionne bien. Martin Beck va à la chasse aux faisans avec lui. Inimaginable !



Et puis lors d'un banal contrôle de police, une fusillade éclate. Des petites frappes ont assassiné un agent de police ! Un jeune est en fuite. Il est vite identifié. Un commando tactique de la police est créé. La traque commence, toutes les forces de police sont réquisitionnées sauf Martin Beck qui poursuite son enquête désormais persuadé que Bengtsson est innocent. Le reste de la police mène une traque aux conséquences multiples et inattendues sous le regard désabusé de Martin Beck qui se réfugie dans une vie privée désormais épanouie aux côtés de Rhea Nielsen.
Lien : http://cercle-du-polar-polai..
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L'assassin de l'agent de police

Les époux Maj Sjöwall et Per Wahlöö décidèrent à un stade précoce que leurs livres feraient aussi fonction d’études de la société suédoise, de ses différences de classes et de la dégradation de son système de protection sociale ; ce roman en est l'illustration.



On y trouve une critique sans ménagement du modèle de société suédois, l'enfer du paradis de la social démocratie, avec la fuite des chirurgiens et médecins, la militarisation de la police, l'appel au lynchage, la médiocrité de la presse, l'aggravation des inégalités, la perte de confiance dans les institutions, la crétinerie des policiers, les violences conjugales, la corruption, la délinquance sexuelle. C'est noir, désespérant, consternant, sans humour, sans détente, sans trêve.



Deux enquêtes distinctes vont se croiser par un hasard invraisemblable et irréaliste. Martin Beck se débat contre la police et ses chefs, les apparences trompeuses, les préjugés tenaces, la présomption de culpabilité ; il y aura même un dialogue philosophique "j'ai tué quelqu'un", "as-tu tué quelqu'un ?", "comment vivre quand on a tué quelqu'un ?"



J'ai sauté pas mal de descriptions, pensées et réflexions qui, à mon sens, n'apportaient rien à l'intrigue.



Roman à message, message rabâché, intrigue bâclée ; les deux enquêtes apparaissent comme un prétexte pour parler d'autre chose.



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L'assassin de l'agent de police

Publié en 1974.

Au fin fond de la campagne suèdoise, un cadavre de femme est retrouvé dans un marécage. Une enquête de Martin Beck et Lennart Kollbeg et une lutte contre les préjugés.

Excelent préface de Liza Marklund.
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L'assassin de l'agent de police

J'ai lu ce roman à sa sortie en 1987 et j'ai découvert une Suède, loin des clichés, beaucoup moins lisse qu'il n'y parait. Sjöwall et Wahlöö, visionnaires de notre époque, ont inventé le roman policier moderne, celui qu'on aime avec ses failles sociales, sa corruption et sa violence. L' assassin de l'agent de police nous balade en Scanie, loin de Stockholm et le cadre sert de prétexte à une critique acerbe des institutions suèdoises, la police et la presse, entre autres. Il faut lire, ou relire, les 9 romans, conçus comme une grande fresque, de ses deux auteurs magistraux et ne pas oublier que le dernier raconte la mort d'un ministre...peu de temps avant l'assassinat de Palme.
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