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Critiques de Peter Farris (210)
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Les Mangeurs d'argile

Selon le dictionnaire Larousse, le kaolin est une « roche argileuse blanche et friable contenant de la kaolinite et parfois un peu de quartz, résultant de l'altération des granites. (C'est la matière première des porcelaines et des faïences fines.) ».

Pour Jesse, cela sera son malheur car son père Richie, attaché à la terre de ses ancêtres est bien décidé à la conserver. Mais où la terre est riche, les hommes sont envieux. Et rien n'est plus dangereux que des hommes avides d'argent.

C'est un roman sur la cupidité, la perte d'un parent et la fin de l'adolescence. L'évocation des paysages de la Géorgie donne envie de parcourir ces territoires. Une terre dure mais féconde qui donne comme elle reprend. Et pourquoi pas, accompagné Jesse dans sa recherche de la vérité et lui filer un coup de main comme Billy. Car l'amitié déboule sans crier gare et ces deux là se sont bien trouvés.

Un auteur dont les livres rejoignent, à coup sûr, ma bibliothèque.
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Le diable en personne

Sombre, violent et tellement attendrissant.

C'est ce que je dirais de ce roman, des les premières pages on a une idée de ce que va être la suite du roman et pourtant il en est tout autre chose.

Léonard c'est le vieux un peu barré eu comté, celui qu'on évite un peu et qu'on approche pas.

Les ragots courent sur son compte et au final personne ne sait vraiment rien de sa vie.

Et il y a Maya, d'elle non plus on ne sait pas grand chose, si ce n'est que c'est une prostituée mais qu'elle ne la pas décidé.

Entre les deux une magnifique amitié va naître.

Une amitié comme on en voit peu.



C'est un thriller bien ficelé qui se lit rapidement, dans lequel l'attachement aux personnages se fait petit à petit, en découvrant leurs histoires.

Thriller agrémenté d'éléments du nature writing ce roman est vraiment très beau, malgré la violence évidemment extrêmement présente.

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Le présage

Je me suis dépêché de lire ce roman car je rencontre Peter Farris ce mercredi soir. Mais alors vraiment, je n’ai pas eu besoin de me forcer, j’ai dévoré ce livre, j’ai adoré.



Peter Farris nous offre avec Le présage, un roman plein de tension dans lequel il dénonce les pires aspects des États-Unis. Le racisme, le port des armes, l’autocratie, la politique mensongère, la violence à outrance, le non respect pour la nature… Alors oui, dit comme ça, on pourrait s’attendre à un roman lourd, une lecture poussive ou autre, mais ce n’est absolument pas le cas. Car Peter Farris, en plus de la dynamique apportée par des chapitres courts vient je trouve contrebalancer ces aspects négatifs par une sorte de luminosité que j’ai ressenti grâce au personnage de Toxey – que je trouve admirable – et à sa famille – la relation qu’il a avec ses sœurs est trop belle. De plus, il apporte de la légèreté grâce à l’art sous différentes formes, la photo, la musique et le dessin.



Tout commence avec Toxey qui en maison de retraite, décide de révéler à sa fille un lourd secret de famille. À partir de là, nous naviguons entre un passé qui se veut dur pour le jeune homme, noir, pauvre, chétif, photographe amateur, vivant en Géorgie un état très conservateur dans une ville qui voit naître un politicien véreux et corrupteur et un présent dans lequel ce même politicien est devenu président, en pleine période d’élection dans un climat de violence absolue. Nous allons donc suivre sur quelques jours dans le passé, des évènements qui vont avoir un impact sur ce qui se passe dans le présent.



Et n’oublions pas la nature, Peter Farris nous entraîne dans la réserve naturelle Lokutta, avec son lot de légendes amérindiennes. Il y a Frida, la vétérinaire qui vient bousculer un peu Toxey et essayer de comprendre ce qui arrive aux cervidés qui sont malades et meurent étrangement. J’ai aimé le parallèle que nous offre Peter Farris, les cerfs qui pourrissent de l’intérieur et pour la plupart meurent, avec l’humanité qui également est corrompue, apeurée et servile arrive au bord de la rupture. Mais tout comme les cerfs qui vont finir par se sortir de la maladie, ce n’est qu’une étape vers du mieux. Il y a toujours de l’espoir.



Après le beau temps vient la pluie, après la pluie vient le beau temps !

J’ai vraiment adoré cette lecture, c’est un très très grand roman que nous offre Peter Farris. J’ai hâte de l’entendre nous en parler demain soir.
Lien : https://readlookhear.blog/20..
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Dernier appel pour les vivants

Hicklin n’est pas un rigolo. Il n’est pas de ces personnages rationnels, équilibrés et lisses, qui peuvent peupler certains romans. Hicklin a la noirceur dans le sang. Quelque part, et à sa façon, Hicklin m’a fait penser à Mopar, le personnage principal d’Évasion de Benjamin Whitmer, mélange de mauvais garçon et de guimauve (guimauve façon roman noir). Fraîchement sorti de prison, le gusse récidive avec un braquage, organisé pour lui et qu’il aurait dû faire avec d’autres frères. Mais voilà, Hicklin n’est pas comme tous les autres, et c’est seul qu’il va commettre le méfait, chipant le butin au nez et à la barbe de ses anciens potes de prison. De ce braquage, il en ressortira avec quelques billets et un otage, Charlie, dont il va avoir du mal à se débarrasser. Une intrigue nait alors de cette relation inattendue et d’une cavale ponctuée de coup de feu et de méchants très vilains comme seuls les romans de la maison Gallmeister savent faire. Et c’est ainsi que je les aime, les romans : lorsqu’ils dégoulinent de personnages sombres et de poésie. Car Dernier appel pour les vivants n’est pas qu’un roman de castagne et de cavale, c’est aussi un roman plein de lumière et d’humanité sous sa couche de crasse.



Les règlements de compte et la cavale auraient franchement pu très vite me fatiguer. Mais voilà, Hicklin apporte quelque chose au personnage d’ancien taulard qui a doublé ses frères (comme Mopar a pu amener quelque chose de neuf à l’évadé dans Évasion), et j’ai été séduite par ce qu’amène Charlie, non seulement à l’intrigue, mais à Hicklin, surtout. Difficile de parler de ce qui m’a plu et convaincue dans ce livre, car révéler la relation entre ces deux personnages, c’est révéler le contenu de l’intrigue. Disons alors simplement que c’est inattendue et que leur dénouement est déchirant.

Pour le reste, on est dans du très bon Gallmeister, avec ses intrigues à action, ses personnages sombres, ses jolis paysages et son ambiance très américaine. « Du sang, de la poudre, de la sueur, de l’adrénaline et de la testostérone » : pas mieux.
Lien : https://aufildelhistoire.com..
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Le diable en personne

Petit par la taille, ce Totem est grand par le contenu. Peter Farris livre ici un roman vif, nerveux remplis de personnages travaillés et dont l'apparition apporte quelque chose à l'histoire. Ici on ne noircit pas du papier en s'attardant sur des futilités. Tout est dosé, maîtrisé, distillé. Les rebondissements sont nombreux mais se tiennent dans le fil conducteur de l'intrigue, rien ne sort d'un chapeau. C'est mon premier Garros, une réussite ! Les deux protagonistes sont des êtres complexes, que l'on prend plaisir à connaitre et dont il est difficile de se séparer en refermant le livre. Un Gallmeister qui oppresse, qui tâche et qui ne laissera personne indifférent.

Je le recommande vivement !

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Le diable en personne

Une improbable amitié entre un vieil homme solitaire et une (très) jeune prostituée vendue à l'âge de 10 ans habituée à obéir et à faire ce que les hommes désirent. Un roman très noir dont le style donne une ambiance très glauque qui ne donne pas envie de visiter cette Géorgie du Sud.
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Dernier appel pour les vivants

RÉSUMÉ:"Pour Charlie, ce ne devait être rien d’autre qu’une banale journée de travail à la banque. Pour Hicklin, ce ne devait être qu’un casse de plus. Histoire de se refaire un peu à sa sortie de prison. Pour sa petite amie accro au crack, peu importe, puisque de toute façon rien ne se passe jamais comme prévu. Surtout si, dès le départ, on tente de doubler ses partenaires de la Fraternité aryenne. Et puis pourquoi prendre le jeune guichetier en otage ? Maintenant, combien de temps faudra-t-il aux flics et aux membres du gang pour les retrouver ?"



MON AVIS: Non mais c'est quoi ce foutoir ? C'est ce que je me suis dis au fur et à mesure de ma lecture tellement le comportement des personnages devenait étrange et absurde. Ce n'est pas une mauvaise critique, au contraire,c'était tout à fait jubilatoire de les voir agir en dépit du bon sens, emmenés par leurs émotions, entraînés par leur passé .

Charlie, otage improbable, développant un syndrome de Stockholm envers Hicklin, ce dernier ayant eu tout à coup une envie de se la jouer braqueur solitaire se prenant d'affection pour son otage. La petite amie d'Hicklin, plus paumée que jamais, le cerveau cramé par le crack. Lang, flic alcoolique se lamentant sur sa vie, ses actes, le but de sa vie. Tout ce petit monde part en vrille et les cadavres pleuvent autour d'eux. C'est violent, c'est noir, c'est l’Amérique sans le rêve qui va avec.

Un premier roman qui montre déjà tout le potentiel littéraire de Peter Farris.

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Les Mangeurs d'argile

Alors qu’il s’apprête à apporter une dernière touche au cadeau qu’il prépare en secret pour l’anniversaire de son fils Jesse, Richie Pelham est victime d’une chute mortelle. L’adolescent se retrouve seul avec sa demi-sœur, sa belle-mère Grace et l’omniprésent frère de celle-ci, prédicateur ambitieux et inquiétant. Pour échapper à cette famille qui lui est imposée, Jesse se réfugie dans les bois, où il rencontre Billy, un vagabond recherché par le FBI pour un acte de terrorisme. D’après le témoignage de Billy, Jesse comprend que son père a en fait été assassiné, et qu’il ne peut faire confiance à personne dans sa belle-famille. Aussi quand le danger se rapproche de lui, Jesse se tourne vers Billy, son seul véritable ami…

Le diable en personne était déjà un très bon roman noir. Mais Peter Farris excelle encore davantage avec Les mangeurs d’argile : la construction du roman est impeccable, avec des retours dans le passé qui permettent d’étoffer la personnalité des différents protagonistes et de comprendre tous les enjeux du présent. Le rythme s’accélère au fil du roman, et la tension devient de plus en plus insoutenable.

Le décor, quant à lui, est extrêmement bien planté : on redoute de mettre le pied sur un serpent venimeux en arpentant avec Jesse les forêts marécageuses de cette Géorgie poisseuse. La nature est cependant l’occasion de belles descriptions, parfaitement mises en valeur par la superbe traduction d’Anatole Pons.

La frontière entre le bien et le mal est incertaine et les apparences trompeuses : les personnages les plus noirs du roman sont le pasteur, le shérif, la jolie et tendre épouse ; tandis que l’affreux terroriste poursuivi par le FBI est plutôt une belle personne. Comme Jake Hinkson, Peter Farris montre les côtés sombres des prédicateurs charismatiques d’une communauté du Sud.

Un excellent roman noir.

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Les Mangeurs d'argile

Le roman policier, le thriller, le roman noir. Pour moi ils ont en commun d’être des genres découverts tardivement, mais pour lesquels j’éprouve une grande affection.

Par l’entremise de Babelio, j’ai pu découvrir Les Mangeurs d’argile de Peter Farris, un roman noir sorti à l’occasion de la rentrée littéraire.



Je n’ai encore jamais lu Peter Farris, d’ailleurs ce roman n’est que mon deuxième Gallmeister.

Et le deuxième, comme le premier (Idaho dont j’aurais voulu vous parler, mais dont je n’ai toujours pas écrit d’article…) a été une lecture addictive et percutante.



Tout commence avec Richie, le père de Jesse. L’action se passe en Géorgie. Premier point positif puisque nous sommes perdus au milieu de l’immensité naturelle, les arbres et le lac pour seuls compagnies.

Richie qui travaillait sur la construction d’un mirador pour son fils — parce que oui, la chasse c’est un peu toute leur vie, c’est un élément central de la relation entre le père et le fils, c’est aussi le symbole de toute cette histoire : le chasseur traquant sa proie, mais bref.



Richie meurt assez bêtement dans le fond, mais ce n’est pas comment il est mort qui va nous intéresser, mais plus pourquoi est-il mort ?

Et alors là, j’ai été servie ! Moi qui pensais suivre une banale histoire de meurtre, où la recherche du coupable allait prendre toute l’intrigue, mais quelle erreur ! C’était tellement bien de voir que ce n’est pas du tout ce qui occupe Peter Farris - et tant mieux parce que dès le début le lecteur peut déduire qui est le coupable, ça aurait donc été dommage de se farcir une enquête pendant 300 pages pour pas grand chose !



Et on part dans une spirale où le présent rattrape le passé, où celui-ci vient nous éclairer sur un membre de la famille en apparence pas très important, le frère de Richie, Vandy, décédé des années plus tôt.

L’alternance des temps m’a beaucoup plu car contrairement à ce qu’on rencontre d’habitude : un chapitre présent / un chapitre passé, l’auteur a choisi de cumuler plusieurs chapitres au présent, et ensuite d’insérer un court chapitre au passé, si bien qu’il faut lire quelques chapitres avant de pouvoir retrouver le fil de l’histoire de Vandy, de la rencontre de Richie avec sa seconde femme, Grace.





Mon avis en intégralité :
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Le diable en personne

Peter Farris nous accroche avec ce récit haletant de bout en bout. Que va-t-il arriver à Maya, cette jeune prostituée qui en sait trop sur les affaires du Maire et que son souteneur veut supprimer ? Léonard, vieux bougon reclus dans sa ferme, parviendra-t-il à la protéger de ses dangereux poursuivants ? Quels secrets abritent les bois du Trickum County ?

L'auteur installe son histoire dans cette Géorgie du Sud à l'atmosphère si particulière, entre marécages et champs de coton, gorgée d'humidité et de moiteur. Ses descriptions de la nature ne sont pas sans rappeler la touche particulière de James Lee Burke, chantre du delta du Mississippi. Si j'ai lu ce livre avec plaisir, je n'ai pu m'empêcher de penser au magnifique roman de l'estonienne Sofi Oksanen, Purge. Les ressemblances abondent : une description brute et violente de l'esclavage sexuel, une jeune prostituée en fuite, un refuge à la campagne, l'aide d'une personne âgée, une cache providentielle… Comparaison qui ne va pas jusqu'à une évocation de plagiat car les personnages de Sofi Oksanen se détachent sur un fond historique qui en fait un roman au-delà d'un seul thriller. L'intrigue ici reste simple et la psychologie des personnages est peu travaillée. L'auteur se contente des archétypes du roman noir : le psychopathe cruel, le pervers libidineux, le bas-de-plafond défoncé, le péquenot roublard, la victime résiliente…

Le diable en personne se dévore comme un polar qui tient ses promesses mais laisse un peu dubitatif sur sa véritable originalité.
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Le diable en personne

👹 Le diable en personne - Peter Farris 👹

Traduction : Anatole Pons @editions_gallmeister @peter_farris



En pleine forêt de Géorgie du Sud, au milieu de nulle part, Maya, dix-huit ans à peine, échappe de justesse à une sauvage tentative d'assassinat. Victime d'un vaste trafic de prostituées géré par le redoutable Mexico, elle a eu le malheur de découvrir les sombres projets d'un "client" haut placé. Son destin semblait scellé, mais malheureusement pour ses bourreaux ils se sont arrêtés sur les terres de Leonard Moye, qui ne tolère personne sur ses terres et encore moins des hommes qui s'en prennent à une femme.

J'ai adoré cette lecture, j'ai eu un coup de cœur pour le personnage de Leonard, ancien bootlegger farfelu et misanthrope qui se ballade avec Marjean, un mannequin portant les robes de sa femme disparue. Il est excentrique certes mais c'est aussi un homme dangereux et malin qu'il ne vaut mieux pas trop chercher. L'arrivée de Maya, jeune fille perdue qui a vu et vécu le pire, va sortir Leonard de sa solitude. Ces deux-là vont nouer une relation touchante, s'aider l'un l'autre, affronter les épreuves ensemble.

J'ai aimé l'alternance entre les moments de tension et d'actions et les moments plus calmes où les personnalités se dévoilent, se racontent. J'ai aimé les terres de Leonard, cette ruralité sauvage américaine. Et j'ai aimé cette critique de la corruption dans la politique, de ses liens avec les réseaux interlopes. Bref j'ai tout aimé.

Un roman rural noir et brutal mais qui laisse de la place à la tendresse, à l'amitié et à l'espoir.
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Le diable en personne

Une jeune prostituée exploitée par un réseau sait beaucoup trop de choses et son protecteur, le maire d'une grande ville du Sud des Etats-Unis aimerait la faire taire définitivement. Mais les gars qui l'emmènent dans les bois de Géorgie tombent sur un os en la personne d'un vieux fou qui vit au fond des bois avec un véritable arsenal et prêt à tout pour défendre la jeune Maya.



Un polar efficace et d'atmosphère : le Sud poisseux avec ses marais et ses vieux bouilleurs de cru, les hommes politiques véreux et le système corrompu, l'amitié qui se noue, improbable, entre la jeune victime qui en sait trop et le vieux fou qui vit avec un mannequin couture qu'il habille comme si c'était sa femme disparue... L'écriture est parfaite, le rythme soutenu, bref, une très bonne surprise.
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Le diable en personne

En gros c'est le Clint de Gran Torino mais en encore plus badass, qui trouve sur ses terres des hommes de main voulant tuer une pute de 18 ans. Évidemment ils vont crever, évidemment il va se lier d'amitié avec cette gamine paumée et évidemment des mecs reviendront se faire buter.

Vraiment sympa, le style est agréable et cash avec un certain talent pour les descriptions badass
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Le présage

Un roman social qui frise avec la dystopie à la construction habile et à l’intrigue rondement menée. Alternant passéet présent le lecteur se retrouve plongé au cœur de la Géorgie des années 60 où une jeune femme noire est retrouvée morte dans la réserve de Lokutta.

Toxey une jeune afro-américain se retrouve malgré lui mêlé à ce crime sordide et raconte cette histoire des années plus tard à sa fille alors qu’il souffre de pertes de mémoire.

L’auteur met en lumière les enjeux de pouvoir et la corruption tout en faisant la part belle à de nombreux personnages secondaires très touchants

Un roman prenant !
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Le diable en personne

Attiré par une couverture magnifique et un synopsis au genre plus noir que mon habitude, la lecture de Peter Farris me laisse un goût un peu amer. Contrairement à l’avis général, son roman Le Diable en personne ne m’a pas convaincu à cause d’une trame narrative peu construite.



Un polar multiplement récompensé

Trophée 813 du meilleur roman étranger 2018, Grand Prix du Roman Noir Étranger du festival de Beaune 2018, Finaliste du Grand Prix de Littérature Policière 2018, Sélection du Prix SNCF du Polar 2018. En voici toute une collection de titres pour Le Diable en personne de Peter Farris ! Les critiques sur le site de Babelio sont d’ailleurs majoritairement très positives, pourtant me voilà avoir été peu transporté par ce roman de l’auteur américain.



Pourtant, le synopsis m’avait convaincu. Une jeune fille victime d’un proxénète, Mexico, qui gère un cartel entier et qui fait profiter de ses filles à des hommes importants, riches mais surtout avec du pouvoir. Rien de bien original, rien d’extravagant, mais le récit d’une vie tourmentée qui s’échappe de son Enfer et rencontre un mystérieux et vieux personnage prêt à l’aider donne envie d’en démêler l’intrigue ! En lisant les commentaires positifs, le développement de la psychologie des personnages est avancé. Je me rends bien que compte que Peter Farris a donné à son personnage Maya un profil très honnête. Victime, elle a grandi toute son adolescence aux ordres de ses clients et que si on voit que l’effroi s’empare d’elle à chaque fois qu’un homme veut la toucher, on ressent que l’habitude lui laisse s’abandonner à celui-ci, comme une emprise qui dure depuis tant d’années. Quant à Léonard Moye, ce vieux solitaire qui va venir l’aide, Peter Farris lui a donné une image originale, le dépeignant comme un débrouilleur, qui sait vendre de la contrebande ingénieusement, et qui bizarrement vit avec un mannequin qui l’emmène partout. Si certaines scènes peuvent prêter à l’humour selon certains, je renvoie ça vers le sentiment de l’étrange, qui n’est ni moins bon, ni meilleur. J’ai bien aimé d’ailleurs l’ambiance des terres dans lesquels nos personnages vont vivre. Sur les personnages et le lieu principal de l’histoire, Peter Farris s’en sort.



Une intrigue qui ne tient pas !

Ce qui m’ennuie certainement est bien l’intrigue. Maya est une fille persécutée, vendue à de multiples clients depuis sa puberté (parmi d’autres filles) jusqu’à ce qu’un homme, le Maire (parce que maire d’une très grande ville) s’éprend pour elle et en fait « sa » Maya. L’histoire débute ainsi : dans le coffre d’une voiture emmenée par deux loubards, elle est destinée à se faire tuer. On apprendra plus tard qu’elle en savait trop pour qu’elle survive malgré l’affection du Maire pour elle. Dans ce cadre, Peter Farris nous fait questionner sur les secrets que Maya sait ! Lesquels sont-ils ? Il n’en donnera rien. En réalité, Peter Farris veut faire tuer son personnage car la mémoire de Maya est excellente, elle retient tout ce qu’elle entend et lis. Mais peu importe, que ce soit Maya ou l’autre vingtaine de fille que possède Mexico, chacune en savent assez pour envoyer le Maire et les autres puissants en prison. Alors pourquoi tuer Maya et pas chaque fille une fois utilisée ? Voilà mon gros point de déception car l’existence de l’intrigue part du principe que Maya cache quelque chose d’important alors que Peter Farris n’en fait rien dans Diable en personne !



Je ne compte plus d’ailleurs les idées lancées, qui n’ont pas été développées, bien acheminées ou même finalisées. Dans son Diable en personne, Peter Farris a manqué de donner du lien. Pourquoi avoir écrit que deux personnages ont le même père s’en au moins s’en servir pour écrire deux caractères opposés, une amitié incongrue ou une rivalité ? Pourquoi le vieux Léonard Moye a menti auprès de Maya à propos de son secret qu’il lui a avoué ? Pourquoi avoir fait naître une relation entre la femme de Léonard et le frère de celui-ci ? Beaucoup d’idées sans intérêt, comme si l’écriture fut précipitée.



Des personnages mal développés et des descriptions futiles

Si les personnages de Maya et de Léonard Moye sont bien écrits, les autres sont particulièrement décevants. Clairement, dès le début du Diable en personne, il y avait bien trop de personnages pour des caractères trop peu décrits. Ainsi, je les confondais ou je ne savais plus dans quelle scène je les avais repérés. Seuls Maya, Mexico, Léonard et le Maire furent faciles à retenir et un tant soit peu développés. Reste que Mexico, par la puissance préalablement développée, est un personnage dont la fin est décevante. Quant au flic, Jack, faisons l’histoire sans policier, elle n’en sera que pareil. Au-delà de la confusion des personnages, l’intrigue finalement est courte. Peter Farris présente dans ses chapitres un entremêlement de personnages : tout à coup nous suivons Léonard Moye, puis Maya, puis le Maire… Il y a souvent beaucoup de répétitions car le souhait de l’auteur à vouloir dynamiser l’action le pousse à alterner les points de vue, et à se répéter pour ne pas perdre le lecteur. Résultat mitigé pour la dynamique. Surtout, point noir du livre également, il y a beaucoup trop de descriptions inutiles. Peter Farris devrait davantage développer ses personnages et leur caractère que de perdre son temps à signer des lignes futiles.



En résumé, Le Diable en personne de Peter Farris ne m’a pas convaincu. D’abord et surtout par son intrigue dont le postulat est très bancal. Puis, les personnages mal développés et les détails futiles compromettent une lecture rapide : je me suis retrouvé à m’endormir à moitié en lisant. Cependant, on peut se plaire à suivre le développement des deux personnages principaux et leurs tares psychologiques. Premier rapport décevant avec une collection qui présente des couvertures pourtant remarquables. Le roman a au moins l’avantage d’être une diatribe d’une certaine société, celle des nantis politiques et financiers intouchables commettant du trafic d’êtres humains.


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Le diable en personne

Dès le début de ce livre, on est projetés dans une réalité glauque, celle d’un réseau de prostitution dans lequel des filles à peine majeures… et souvent pas du tout majeures… sont livrées à la concupiscence d’hommes qui, parce qu’ils payent, se croient autorisés à toutes les brutalités. Et, comble de l’injustice, Maya, qui n’a rien demandé, se retrouve condamnée parce que le Maire a trop parlé. Il la brutalise – ce qu’il apprécie le plus, c’est d’embrasser une jeune fille, puis de lui enfoncer la tête sous l’eau -, puis il parle trop. Mais c’est elle qui doit payer.



Finalement, ayant échappé aux alligators et aux serpents à sonnettes – décidément, le sud de la Géorgie semble un coin bien agréable pour les promeneurs -, Maya échoue chez Léonard. Un original, c’est le moins que l’on puisse dire, lui qui vit loin de tous, qui, après avoir trafiqué de l’alcool une bonne partie de sa vie, vit retiré sur ses terres, comme un ermite.



Ce dernier, ayant chassé (je ne vous dirai pas si c’est à prendre au sens littéral) les deux hommes qui étaient chargés de tuer Maya avant d’abandonner son corps dans un étang, sait déjà qu’il y aura une deuxième salve. Peut-il réellement protéger la jeune fille ?



Dans ce roman, il y a toute cette Amérique du sud, longtemps esclavagiste et ségrégationniste, écrasée de chaleur, rurale, brutale, qui semble ne supporter que ceux qui ont eu la chance de tirer les bonnes cartes. Le Maire, qui dispose du pouvoir politique, et Mexico, qui dirige son réseau de prostitution d’une main de fer, semblent indéboulonnables. Et puis, ce Léonard, qu’attend-il exactement de Maya, elle qui ne connait qu’une seule façon de remercier les hommes ?



Peut-il rester une étincelle de justice, de candeur, de douceur, dans ce monde, pour une Maya ? Pour répondre à cette question, Peter Farris nous livre ces pages brûlantes, ardentes, enflammées. Mais, après tout, le feu n’est-il pas un moyen de purifier le monde ?



Alors, oserez-vous vous plonger dans la noirceur, pour tenter de retrouver la lumière ?
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Le diable en personne

J'ai adoré cette lecture ! Il est certain que ça ne sera pas le dernier de l'auteur que je lirai. Le décor est planté en Georgie du Sud : marécages, crocodiles et serpents... avec Maya, une jeune prostituée qui se retrouve dans le coffre d'une voiture. Maya en sait trop et elle dérange car son client attitré n'est autre que le Maire. Elle se retrouve sur le terrain de Leonard, un vieux bootlegger qu'on juge un peu bizarre qui se balade avec un mannequin prénommé Marjean comme sa femme qui est morte ? Disparue ? Leonard se prend d'affection pour la jeune fille et va vouloir lui venir en aide. On est ici dans un style brut et sauvage, on ne passe pas par 4 chemins et j'adore ! Prostitution, politique et corruption : le portrait tranchant d'une Amérique pleines d'injustices. Un roman que j'ai dévoré et que je vous recommande vivement, on est proche du coup de cœur.

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Le présage

Très bon polar mêlant deux récits, un au présent et un reprenant des événements datant de plusieurs décennies. Le lien commun est un homme politique terrifiant mais au combien plausible. Le roman est très bien construit jusqu'à un dénouement incroyable et le message délivré par l'auteur sur ces politiciens et cette corruption fait froid dans le dos mais fait réfléchir sur la réalité actuelle.
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Les Mangeurs d'argile

Il y a des gens sur qui le sort semble s'abattre sur eux, encore et encore... C'est le cas de Ritchie et Jesse Pelham. Ritchie, le père de Jesse, est un homme intelligent, un parent aimant, vivant de ses terres avec son fils et son frère cadet.

L'auteur nous emmène dans l'Amérique rurale, dans le sud profond, en Géorgie, où les prédicateurs, les chasseurs de démons, armés de leur bible, "guérissent" les malades en hurlant des "Alléluias" de l'assemblée et en demandant aux gens présents d'en faire de même. Une assemblée souvent peuplée de gens désespérés qui s'en remettent à ces hommes, ces prêcheurs, pasteurs que Dieu a envoyés pour les aider (à condition d'ouvrir leurs portefeuilles) et avec l'aide d'un "malade" grassement payé pour participer à ces prestations théâtrales et disparaître ensuite…

Ritchie a perdu sa femme peu de temps après la naissance de son fils qu'il aime par-dessus tout et s'occuper aussi de son frère qui a un problème de boisson. C'est en l'emmenant un soir à une de ces assemblées après avoir été témoin d'une "guérison" qu'il va rencontrer la sœur du pasteur qu'il épousera peu de temps plus tard. De cette union naitra une petite fille et pendant quelque temps, il connaîtra le bonheur, même son frère cadet, Vandy, cesse de boire...

Malheureusement, ce bonheur ne sera que de courte durée, Vandy va suicider, son beau-frère, le pasteur, est de plus en plus souvent présent dans leurs vies, mais après tout, c'est l'homme qui a "sauvé son frère", s'il est mort, c'est parce qu'il a préféré recommencer à boire, "à accepter le diable et à chasser Dieu de son cœur" ! C'est du moins ce que tout le monde pense... Ritchie chasse et pèche, mais seulement par nécessité. Pour les quatorze ans de Jesse, le fils de son premier mariage, il décide de lui construire un magnifique mirador "fait pour tenir". C'est en terminant ce cadeau qu'il va faire une chute mortelle.

La beauté dans ce livre, c'est qu'on sait dès le début qui est responsable de ce n'est pas une chute accidentelle, mais un meurtre et que l'on connait les coupables.

Dans ce livre avec un côté "Southern Gothic" et "Nature writing", l'auteur décortique le bien comme le mal. Et même si on connait dès le début les coupables et le motif (l'argent, comme bien souvent), c'est un réel "page turner", on est happé par la beauté de l'écriture de Peter Farris. On suit surtout Jesse, désespéré, qui a perdu toute sa famille et son père qu'il adorait, son sentiment de culpabilité, son envie de connaitre et de faire éclater au grand jour la vérité et son amitié avec un vieil homme poursuivi par le FBI, un certain Billy.

Encore un livre que j'ai beaucoup aimé, encore une grande plume américaine, "Les mangeurs d'argile" est mon deuxième livre de Peter Farris mais certainement pas mon dernier.
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Le présage

Cynthia Bivins rend régulièrement visite à son père Toxey, qui vit dans une résidence médicalisée nommée Walden. Le vieil homme, en passe de perdre la mémoire définitivement, tient à raconter à sa fille un épisode crucial de son passé. La transmission lui parait d’autant plus urgente qu’un politicien populiste qu’il a connu dans sa jeunesse s’apprête à instaurer une dictature.

Tout jeune homme, Toxey habite dans les Quarters, quartier peuplé d’Afro-Américains dans une Géorgie conservatrice, avec ses parents, ses sœurs et ses neveux. Toxey a une passion : la photographie. Ses clichés talentueux se vendent bien dans la quincaillerie où il travaille, et il rêve de devenir photographe professionnel.

Le corps mutilé d’une jeune femme vient d’être retrouvé sur la réserve de la Lokutta. La jeune femme vient de subir une césarienne : mais où est-donc passé son enfant ?

La découverte du corps n’est pas au goût d’Elder Reese, politicien sans scrupules en pleine campagne, qui ne souhaite pas voir mise à jour sa préférence sexuelle pour les jeunes femmes noires. Aussi n’apprécie-t-il pas de voir circuler les photos prises par Toxey où l’on aperçoit la jeune victime… D’autant plus que Toxey arpente la réserve de la Lokutta (sur les terres de Reese) en compagnie de Frida, une vétérinaire qu’il vient de rencontrer et qui le charge de prendre des photos de la réserve. Frida remarque que les cerfs et les biches de la Lokutta meurent d’une étrange maladie. La disparition des cervidés est-elle une illustration de la prophétie des Indiens Lokutta, spoliés et chassés par les Blancs, qui avaient prédit qu’après la disparition des cerfs viendrait celle des hommes ? « Là où vont les cerfs, les hommes iront aussi ».



Admirablement construit entre passé et présent, Le Présage est un excellent roman noir, que l’on ne peut pas lâcher une fois la lecture commencée.

Le présent du roman est pour nous un futur où l’on assiste à la montée d’une dictature en passe d’être mise en place par un politicien corrompu et sa horde de fanatiques. Une dérive du pouvoir qui cristallise les craintes que l’on pouvait avoir lors du mandat du précédent président américain.

Toxey et Frida sont des personnages magnifiques, qui essaient un peu d’améliorer les horreurs du monde qui les entourent. La nature est elle aussi un personnage à part entière, à la fois splendide et violente, comme l’âme humaine.

Un très gros coup de cœur pour ce roman magnifique et d’une très grande richesse.



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