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Critiques de Peter Frankopan (29)
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Les routes de la soie

Voilà un livre qui a bousculé ma vision de l'Histoire !

Tous nos manuels et livres nous narrent l'histoire comme si le centre du monde avait toujours été l'Occident (Europe et Etats-Unis), ici, Peter Frankopen déplace ce centre du monde vers Les routes de la soie, un territoire allant de la Méditerranée orientale aux frontières de la Chine.

Rappel utile pour constater que des villes comme Bagdad, Kandahar, Herat, Mossoul, Samarcande et tant d'autres furent en leur temps des villes importantes et riches, loin donc de l'image que nous en avons aujourd'hui...

Résumer ce livre d'histoire de plus de 700 pages est évidemment impossible, l'auteur entamant son récit à partir de la Mésopotamie, la Perse, les conquêtes d'Alexandre le Grand jusqu'à notre époque !

Ce ne fut pas évidemment un livre que je lus d'une traite; il fourmille de détails, de lieux, de personnages, d'événements

J'ai eu souvent recours aux diverses cartes contenues dans cet ouvrage, et ai essayé de replacer les lieux cités dans les frontières actuelles tant celles-ci ont été mouvantes.

J'ai énormément appris, trop peut-être pour me souvenir de tout - l' histoire du monde depuis la nuit des temps est vaste !

J'ai apprécié également le regard de l'auteur sur des événements récents : la chute du Shah d'Iran, Saddam Hussein, la guerre Iran-Irak, l'Afghanistan et l'importance qu'eut dans ces événements la vision à court terme de l'Occident, les Etats-Unis surtout soutenant l'un pour se tourner secrètement vers l'autre. Une vision d'historien m'a aidé à replacer ces faits et à m'en rappeler la chronologie.

C'est un livre d'histoire qui me servira de livre de référence et à qui je ferai appel à l'avenir.
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Les routes de la soie

Peter Frankopan s'intéresse à deux millénaires d'histoire du monde, depuis la naissance du christianisme vus, non de l'Europe comme le plus souvent, mais du Moyen-Orient.

Il montre comment cette région de l'Asie, longtemps symbolisée par la Perse, a été au cœur des affrontements religieux (judaïsme, christianisme, islam) dans les premiers siècles.

Il montre également comment cette région a été au cœur des enjeux économiques et géopolitiques mondiaux : création de la route de la soie (et des épices) pour les échanges entre l'empire romain et la Chine, conquêtes d'Alexandre le Grand de l'ouest vers l'est, déferlement des hordes barbares venues du nord et de la Russie, puis conquêtes de Gengis Khan, de l'est vers l'ouest.

Même les grandes catastrophes semblent partir de là. Ainsi, l'épidémie de peste noire qui, au milieu du 14ème siècle, décima l'Asie, l'Europe et le nord de l'Afrique, prit-elle naissance dans les steppes humides de l'Asie centrale.

L'Europe se relèvera plus vite et plus forte de cette hécatombe : l'Italie avec ses grands ports (Gênes et Venise notamment), le Portugal et l'Espagne, grands explorateurs du monde, puis l'Angleterre e la Hollande, grands navigateurs, et enfin la Russie, avec son accès terrestre à la région.

C'est le pétrole, avec la découverte des immenses réserves de l'Irak, de l'Iran, de l'Asie centrale et de l'Arabie, qui remettra le Moyen-Orient au cœur de l'histoire, d'abord sous la domination des anglais. Mais ceux-ci sont progressivement chassés au 20ème siècle, et ce sont alors les États-Unis qui cherchent à en prendre le contrôle à distance, avec deux objectifs : conserver un accès à la ressource pétrolière et empêcher l'URSS d'étendre son influence vers cette région du monde.

Mais ils s'y prendront si maladroitement que la région échappera à leur contrôle, avec toutes les conséquences que l'on vit aujourd'hui. Et c'est maintenant la Chine qui apparaît comme la nation potentiellement dominante sur cette région.



L'ambition du livre semble assez bien atteinte : l'angle de vue choisi permet d'analyser l'histoire contemporaine sous de nouvelles perspectives, avec des analyses des événements qui sont des découvertes pour le lecteur. Cette volonté d'examiner l'histoire depuis un centre du monde qui n'est pas l'Europe est assez bien respectée, sauf me semble t'il pour la période qui va du 15ème au 18ème siècles, où le discours est plus centré sur l'Europe et l'Amérique. C'est avec l'émergence de la Russie au 19ème siècle que le livre va à nouveau se focaliser sur le Moyen-Orient.

Ce n'est pas un livre qu'on lit d'une seule traite : près de mille pages, plus de 700 sans les notes, nécessitant une bonne concentration. Mais on peut prendre son temps et le lire tranquillement chapitre après chapitre, comme je l'ai fait, sans difficulté.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Les routes de la soie

L’Histoire, en Europe, on la connaît bien : d’abord les Grecs, puis l’Empire Romain, ensuite l’essor de la Chrétienté, à laquelle succèdent les Lumières, pour se terminer par la révolution industrielle. Toutefois, si on regarde plus attentivement, on remarquera que cette histoire ne concerne qu’un seul continent. Dans le meilleur des cas, on retiendra vaguement les Perses, Attila, Gengis Khan, l’empire ottoman, comme autant de piqûres de moustiques qui nous ont brièvement agacé.



Peter Frankopan vient remettre le Moyen-Orient au milieu de l’Histoire, avec ce colossal essai de 900 pages, dont 150 de références, excusez du peu. Il montre comment les empires meurent et naissent ; comment les pouvoirs politique, militaire et économique se sont baladés des bords de l’Atlantique à ceux du Pacifique en un mouvement incessant ; comment des petites cités-états deviennent le centre du monde en moins d’un siècle, et comment des empires tentaculaires s’effondrent sur eux-mêmes en quelques générations à peine.



À noter toutefois que l’essai se limite à l’Eurasie : de l’Afrique, on n’évoquera que le Maghreb, le continent américain ne fera son apparition qu’avec les États-Unis, tout comme l’Australie qui fera son entrée seulement comme colonie anglaise. Il y a cependant déjà de quoi faire, et une bonne dose d’idées reçues à briser.



L’histoire contemporaine reste bien développée, et montre que les récents conflits (Afghanistan, Iran, Irak, Syrie…) ont des racines historiques profondes. Les alliances et les inimitiés entre puissances peuvent avoir comme origines un lointain différent entre deux souverains ou une trahison encore mal digérée aujourd’hui.



Certains morceaux d’histoire m’ont paru être traités trop légèrement, donc je ne considérerai pas ce livre comme la vérité absolue ; mais comme Les croisades vues par les Arabes d’Amin Maalouf, il permet d’étudier un sujet qu’on pensait connaître par cœur sous un autre angle, ce qui est toujours enrichissant.
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Les routes de la soie

L’auteur pratique avec talent une histoire panoramique et il n’est pas possible de résumer objectivement un livre aussi touffu : 732 pages dont 85 pages de notes et de références, 10 cartes, un index détaillé. Le premier message reçu est la permanence des routes de la soie, depuis la préhistoire jusqu’au 21e siècle. Le second est le changement de perspective pour ceux qui ont acquis par l’école ou les lectures une vision occidentale du monde eurasien. Le troisième est la multiplicité et les renversements des alliances.



La permanence d’abord. Les échanges est-ouest sont attestés depuis la plus haute antiquité, bien avant la progression par l’ouest d’Alexandre et de ses successeurs et l’expansion des Hans en sens opposé. Ces échanges ont été fréquemment rompus ou confisqués par les descentes des « barbares » du nord, Vikings Rus’, Huns ou Mongols. Barbares pour leurs prédécesseurs qui se voyaient légitimes, mais qui deviennent administrateurs avisés après leur conquête : la Pax Mongolica a assuré la sécurité des routes plus longtemps et plus efficacement que la Pax Romana.



Le changement de perspective. Si les « barbares » n’ont fait que des incursions transitoires en occident, c’est que l’occident n’avait guère d’intérêt pendant le haut moyen-âge. Il était pauvre, ignare et dépeuplé par comparaison à la Perse ou au monde arabe. La chrétienté elle-même était beaucoup nombreuse dans l’Asie de Constantinople que dans l’Europe de Rome. Un tournant survient à la première croisade, quand Constantinople s’épuise dans les guerres civiles et aux frontières. C’est alors que notre « histoire nationale » fait surface : « La chrétienté avait été sauvée par les braves chevaliers qui avaient parcouru des milliers de milles jusqu’à Jérusalem. La Ville sainte avait été libérée par les chrétiens – pas par les Grecs orthodoxes de l’Empire byzantin, mais ceux de Normandie, de France et de Flandres qui constituaient l’immense majorité de l’expédition » (p 174). Nous avons oublié le versant sombre de cet avènement : les carnages, la cupidité, le cynisme des croisés vis-à-vis de leurs frères orientaux, la renaissance d’un antisémitisme européen.



La multiplicité et les renversements des alliances. Les peuples voisins de la grande route sont multiples, organisés en empires, royaumes et dynasties dont beaucoup sont inconnus du public, et ce monde fluctue avec l’émergence ou la décadence des religions. « Le commerce avait ouvert la porte où s’engouffrait la foi » (p 53). Certaines religions sont en expansion comme la chrétienté, d’abord orientale puis romaine ; d’autres sont stables (le bouddhisme) ou en régression numérique (le judaïsme) ; une autre émerge dans un formidable élan : l’Islam, en partie développé sur les décombres de la Perse et du zoroastrisme. Pour l’auteur, la puissance de l’Islam est renforcée par ses origines guerrières et sa force économique : « Muhammad déclara que les biens confisqués aux non-croyants seraient conservés pour les fidèles. Les intérêts économiques et religieux étaient donc clairement réunis. Les premiers convertis furent récompensés par une partie plus importante des dépouilles, dans un système pyramidal de fait. La pratique fut officialisée au début des années 630 par la création d’un Diwan, bureau chargé de gérer la distribution de butin. La part revenant aux chefs de fidèles, au calife, était de 20 %, mais la majorité était partagée par ses partisans et ceux qui participaient aux attaques réussies. Les premiers fidèles étaient le plus grand bénéficiaire de nouvelles conquêtes, mais les nouveaux convertis aspiraient à jouir des fruits du succès. Il en résulta une force d’expansion irrésistible » (p 105). On verra dans les siècles suivants des alliances à bascule : une tolérance de l’Islam pour le judaïsme ; un soutien des juifs aux musulmans à l’encontre des chrétiens ; après la Réforme et la montée en puissance de l’Espagne enrichie par l’Amérique, la guerre des Anglais et la révolte des Hollandais qui s’allient avec les ottomans, faute de débouché transatlantique (ils créeront plus tard leurs compagnies orientales), sous un prétexte religieux. Et les Amériques précisément ? Un autre monde, une autre histoire, traités brièvement parce qu’ils sont « hors champ », mais qui n’ont jamais compromis les routes de la soie : bien au contraire, le nouveau continent fournit au seizième siècle les métaux précieux qui accélèrent l’inflation et l’importation des richesses orientales.



Suivent des chapitres sur la montée en puissance de l’Europe du Nord, sur les conflits anglo-russes en Asie centrale, sur « la route de la guerre », « la route de l’Or noir », « la route du génocide », sur la « nouvelle Route de la Soie » de Xi Jinping, et l’on comprend le pluriel du titre. Aux échanges de marchandises, de religions et d’agressions, il reste à ajouter les échanges de germes et les grandes épidémies, la « Route de la Mort et de la Destruction ».



L’impression dominante en fermant le livre est le pessimisme, une constante dans l’étude de l’histoire. Frankopan souligne que rayonnement de nos sociétés occidentales est le fruit de progrès dans la stratégie, l’architecture militaire, la construction navale et la précision des armes, avec pour moteurs la cupidité et le cynisme, bien plus que les Lumières. Les preuves du cynisme augmentent en nombre avec le temps et la précision des sources, mais il a toujours existé : le « doux commerce » de Montesquieu est une utopie des vainqueurs.



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Les routes de la soie

Quel magistral survol spatio-temporel. Depuis Alexandre le Grand à Ben Laden. A faire lire à toute la crapulerie actuelle qui s’attaque aux statues, qui comprendrait (dans l’hypothèse optimiste où leur cerveau le permettrait) comment le monde a fonctionné, comment l’Histoire a façonné la planète dans laquelle nous vivons. Ils pourraient apprendre par exemple quelles civilisations ont contribué à l’édification de la culture universelle et celles qui n’ont rien produit. Comment au travers des tragédies sans fin, des massacres sans nombre, des destructions définitives, des épidémies, l’humanité a produit des Léonard, des poèmes persans, des bijoux et parures d’une finesse éblouissantes, des miniatures mogholes…

L’auteur y montre aussi l’aveuglement géopolitique, la rapacité et la cupidité… Comme a dit Valéry, les civilisations sont mortelles.

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Les routes de la soie

Remarquable analyse historico-économique des différents flux de marchandises, d'influences religieuses et philosophiques, luttes de pouvoir ... entre l'Europe, le Moyen-Orient et l'Asie avec parfois les influences ou conséquences de et pour les Amériques et l'Afrique.



On traverse les siècles, les empires, ... avec toujours la recherche de l'enrichissement des élites, la "sécurisation" dans le temps de ces avantages ... mais la notion de temps pour l'homme n'est certainement pas celle de l'Histoire.



Ce livre devrait être lu par tous ceux (trop nombreux certainement) qui n'ont comme connaissances historiques que ce qu'ils ont appris à l'école.



Remarque: il s'agit d'un livre historique, pas un roman ... donc plus ardu à lire.
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Les nouvelles routes de la soie

Peut-être un peu moins bon que le premier. Sans doute parce que l'histoire a plus de mal à se faire au présent qu'au passé. Mais le propos reste très intéressant et je dirais même salutaire : quand il nous invite à voir un peu plus loin et bien plus précisément que ce que le discours dominant donne à voir et, en négatif, laisse donc injustement dans l'ombre...
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Les routes de la soie

Dans cet excellent livre d'histoire, l'(auteur décentre le regard et fait du Moyen Orient le centre du monde. C'est autour des évènements intervenus sur cette partie de la planète que l'interprétation des mouvements historiques va se faire. On commence bien entendu dans l'antiquité par la circulation de produits de luxe qui va engendré également la circulation des idées et des religions avant de revenir vers les produits de luxe et les ressources énergétiques notamment.

Cette interprétation propre à l'auteur permet de donne un nouvel éclairage à bon nombre d'évènements de l'histoire avec un grand H et de décrypter les intentions derrière les propagandes.

C'est un ouvrage passionnant.
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Les routes de la soie

Quel essai stimulant ! Les 750 pages de cet ouvrage valent la peine d'être lues. Et pour cause, c'est toute l'histoire du monde qui est faite et refaite à partir d'un angle d'approche nouveau : se concentrer sur l'Asie centrale plutôt que l'Occident.



Le début sur l'Antiquité est pour moi le plus intéressant. On étudie des périodes trop méconnues : Alexandre le grand, l'essor des monothéismes, les conflits entre l'empire romain et l'empire perse (mention spéciale au pauvre Valérien qui a servi de table vivante pour le shah perse avant d'être dépecé vivant...). Cette partie nous rappelle notamment que le christianisme était une religion plus asiatique qu'européenne, et que son adoption par l'empire romain l'a condamné en Orient.



Viennent ensuite l'âge d'or islamique avec de bonnes descriptions de l'avancée et du luxe de cette civilisation, les croisades, les invasions mongoles, le jeu des cités italiennes en Méditerranée. Bref, des périodes qu'on connaît, mais rarement en détail. Ce livre nous rafraîchit donc la mémoire en apportant son lot de petites anecdotes croustillantes sans délaisser la rigueur scientifique.



Puis on assiste à l'essor de l'Occident, on histoire en théorie plus connue, mais en pratique pas forcément comprise. Les richesses du nouveau monde sont accaparées par l'Espagne (notamment la mine d'argent de Potosi) mais profitent aussi à l'Asie centrale par les échanges économiques qui s'y tissent avec l'Europe (d'où la création, par exemple, du Taj Mahal au XVIIe siècle).



Vient ensuite la concurrence entre les pays européens pour dominer le commerce mondial. Une compétition dont, on le sait, les Anglais sortent vainqueur, même si en France on est rarement capable d'expliquer pourquoi. Les routes de la soie donne la solution (le contrôle d'une région qui commence par "Ben" et termine par "gal"...).



La dernière partie de l'ouvrage, sur le XXe siècle, a le mérite d'offrir un regard novateur sur la première guerre mondiale, dont l'auteur voit l'origine dans la rivalité anglo-russe (thèse paradoxale vu que les deux pays sont alliés, mais l'auteur est plutôt convainquant) ainsi que sur la seconde, où il insiste sur l'obsession nazi pour le contrôle de la moitié sud de l'URSS pleine de pétrole et de blé, des ressources dont le IIIe Reich manque cruellement. La suite est une série d'événement familiers : coups d'état de la CIA, rivalité entre l'URSS et les Etats-Unis, pays pleins de ressources qui souhaitent s'émanciper de la tutelle occidentale (qui se manifeste par les compagnies pétrolières...). Ces passages, les plus actuels, sont un peu longs et moins originaux. J'ai pourtant été surpris que l'auteur passe rapidement sur l'échec du panarabisme de Nasser, dont il oublie d'expliquer la cause par l'épuisement de l'armée égyptienne dans une guerre au Yémen. On en ressort avec une impression de gâchis, les diplomates américains étant autant à blâmer que les autocrates des pays d'Asie centrale, eux qui avaient les moyens de développer leurs pays, mais ont préféré investir dans l'armée, déclarer des guerres, et se neutraliser mutuellement, au grand damne de leurs populations (un scénario familier des Européens qui ont un peu de mémoire...).



Une fois la dernière page tournée, que nous reste-t-il ? L'impression d'avoir beaucoup appris, qu'on pourra à l'occasion relire un ou deux chapitres quand on s'intéressera à une des nombreuses périodes décrites. Mais aussi la frustration d'une histoire pas aussi décentrée qu'attendue. L'Europe, l'Angleterre, les Etats-Unis restent très (trop ?) présents à mon goût par rapport aux pays d'Asie centrale, la Chine, l'Inde ou encore la Russie. Quant à la conclusion géopolitique elle est aussi étonnante : il faudra collaborer avec des pays riches en ressources, l'auteur en cite beaucoup de réalisations comme preuves (par exemple la statue géante et dorée du président du Turkménistan qui tourne avec le Soleil), mais on est frustré de ne pas lire un mot clé : la malédiction des ressources naturelles. En effet, ces pays débordant de ressources naturelles (hydrocarbures notamment) ne brillent pas aux classements internationaux du développement. Ainsi, les déclin de la domination économique occidentale ne profite pas (encore?) aux populations d'Asie centrale.

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Les routes de la soie

Attention : pavé lumineux et génial !



Pas loin de mille pages au format poche (avec les notes) pour raconter 2500 ans d'histoire depuis l’empire Perse et celui d'Alexandre jusqu'aux soubresauts des guerres du Golfe, de la désastreuse politique américaine dans cette région du monde et de l’émergence des nouvelles routes de la soie, comme le dit Xi Jinping. Le cœur de ces nouvelles routes est bien la Chine à laquelle s'ajoutent les pays émergents du centre de l’Asie, riches en ressources naturelles, comme ils l'étaient il y a des siècles avant la relativement brève période de domination de l'Occident européen et américain.



Comme l'auteur l'indique à l'occasion d’une interview lue sur le site de la revue "Hérodote"

"... le point fondamental est que 65% de la population mondiale vit à l’est d’Istanbul ; c’est de là que viennent 70% des énergies fossiles ainsi qu’une grande proportion du blé et du riz"



L'analyse de Frankopan démontre que cette partie du monde, en gros avec l'Iran comme pivot, est, dans la longue durée, le réel cœur du monde, celui des échanges entre l'espace méditerranéen et l'orient indien et chinois avec, selon les périodes, des centres de gravité qui ont pu varier : Rome, Bagdad, les empires des steppes, la Chine, ou, de manière excentré, la lointaine Angleterre. Par échanges, il faut entendre le commerce qu'évoque les routes de la soie mais aussi celui des hommes, des idées et des religions.

Plusieurs chapitres sont consacrés aux religions : l'orient chrétien, l'expansion de l'islam mais aussi les échanges avec le bouddhisme, l'hindouisme, le jaïnisme..



Malgré tout, une grande place est laissée à l'Occident et à l'Europe à partir des bouleversements des circuits commerciaux apportés par les dites grandes découvertes. Ces nouveaux chemins que la lointaine Europe ouvrent pour accéder aux richesses de l'Orient s'accompagnent de la découverte, par hasard, d'un continent jusqu'alors inconnu. Cette nouvelle richesse qui se déverse sur le monde va perturber l'économie jusqu'en Chine. Ce sont ces richesses qui vont créer les conditions de la domination occidentale Le XIX ème siècle est celui de la domination de l’Angleterre. La découverte du pétrole va replacer ces pays au cœur des échanges, alors que les puissances coloniales (l'Angleterre relayée après guerre par les États-Unis) s'épuisent et se perdent lors des rivalités de la Guerre Froide.



Il s'agit du livre d'un occidental dont les connaissances et les ressources sont centrées et qui s'adresse à d’autres occidentaux pour leur expliquer la place provisoire de l’Occident dans le monde. Du coup, on aimerait un livre écrit à quatre mains avec un homologue chinois ou indien par exemple qui accompagnerait les chapitres de son regard sur ce centre du monde et ses relations avec son propre territoire.
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Les routes de la soie

Ce livre est une véritable somme sur la place de l'Orient proche et lointain dans l'histoire. Tout y passe des empires le plus anciens, d'Alexandre le Grand jusqu'aux événements les plus récents et le projet chinois actuel des nouvelles routes de la soie...un tour de force !
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Les nouvelles routes de la soie

Quel bonheur qu'un historien de talent veuille bien jeter un regard sur la géopolitique du temps présent. Peter Frankopan tisse, un portrait du monde présent, et projette, grâce à ses connaissances du passé, une esquisse fort plausible du monde à venir qui se construit sous nos yeux.



Les années 1990 ont vu s'effondrer le monde dépecé selon les accords de Yalta et un continent africain en coupe réglée. Comme si trois générations de pyromanes européens, ayant agit entre 1917 et 1991, avaient su construire un monde durable, pérenne en se berçant d'une illusion de puissance dont celle de la bombe atomique et de ses 140000 morts dans le cadre d'un équilibre par la terreur.



Faire notamment fi de la force intérieure de l'humanité, des huit siècles où se sont créées comme des fils de soie, des relations interculturelles profondes entre l'Est et l'Ouest ne serait-il pas le comble de l'orgueil et de l'aveuglement ?



L'Asie mineure ,berceau de l'humanité, cœur d'un réseau social mondial ancrée dans l'histoire où les fils de soie seraient analogues à des neurones interculturels est une thèse fructueuse.



Cette grille d'analyse toujours contemporaine délivre des clés pour comprendre le monde troublé d'aujourd'hui dans lequel la Chine reprend sa place de grande puissance comme se fut le cas durant des millénaires.



Mao Zedong, Deng Xiaoping puis Xi Jinping contribuent à renouer avec la conception de l'histoire en spirale de temps, spécifique à la pensée chinoise, où des fondamentaux se présentent régulièrement, cycliquement avec une adaptation au contexte du jour vécu.



Il est divertissant de constater qu'en cherchant une nouvelle route des Indes au XV siècle, l'Europe et l'occident ont développés leur force extérieure, leurs technologies, durant 500 ans en une sorte de feu de paille des ressources nouvelles mises en œuvre.



Ces artifices n'ont pas pour autant déplacé le centre névralgique de l'humanité qui a perduré en Asie mineure. Les nouvelles routes des Indes ne furent donc pas de nouvelles routes de la soie. Or une globalisation réussie ne se fonde pas uniquement sur des moyens technologiques comme internet, mais elle s'ancre dans les points vitaux et résilients de l'humanité.



Peter Frankopan nous fait comprendre cette acuponcture géopolitique de l'humanité qui nous est difficilement accessible en occident puisque nous baignons dans un monde où la technique insensée de Heidegger et sa déconstruction de toute valeur transcendante nous engluent dans un paradigme individualiste outrancier donc liberticide et à bout de souffle.



En conséquence, les nouvelles routes de la soie nous conduisent à prendre conscience que l'humanité doit se reconcilier avec son histoire si elle veut survivre. L'humanité comme l'individu est un organisme vivant. Elle aurait alors ses propres méridiens et point d'acuponcture matérialisés. L'image des routes de la soie, appréhendée comme un réseau vital de l'humanité, aide donc notre pensée occidentale à mieux comprendre l'approche de l'orient et les perspectives d'avenir.



Dans le meilleure des cas, afin de conserver une perspective de vie éternelle, de longue vie, à l'humanité, les routes de la soie pourraient donc rebattre les cartes et reconnecter la force éphémère, technologique fragile individualiste de l'occident avec la force intérieure de l'orient.

Dans cette interprétation, nous serions donc en cours de transition entre un équilibre de la terreur et un nouvelle équilibre durable atteindre.

A suivre…

Bonne lecture

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Les nouvelles routes de la soie

J'ai autant aimé le décentrement que propose l'auteur que la lecture souvent matérialiste qu'il propose de l'histoire des peuples et des civilisations qui vivent sur les rives des routes de la Soie. On gagne à lire ce bel essai qui remet à leur place centres et périphéries mais restitue aussi, presque paradoxalement finalement, le caractère bien partagé des ressorts de l'histoire dans ces contrées : les mêmes finalement que ceux qui animent l'histoire plus occidentalo-centrée que l'on a l'habitude de (se ra)conter. Là-bas comme ailleurs il fut essentiellement question de rapport de force, de volonté de domination, d’expansion, d'emprise, de violence, de fourberie ; même s'il apparaît, une fois de plus (mais pas une fois de trop : cette historiographie étant encore bien trop peu audible) à quel niveau d' "excellence" les pays occidentaux sont, eux arrivés dans l'exercice du vice (bien plus que de vertu).

Le seul point faible que je trouve à cet essai c'est la somme des informations (parfois rapidement traitées) qu'il mobilise et qui ne permet pas toujours d'incorporer des enseignements pourtant très enrichissant.
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Les routes de la soie

A ce jour, J'ai vécu la moitié de ma vie dans un monde séparé en deux blocs jusqu'en 1990. Un monde simple, équilibré par la terreur avec des conventions de communications normalisées. Pour faire court dans la description, le monde de Ian Fleming et de David John Moore Cornwell, dit John le Carré. Je vivais alors dans la partie ouest brièvement croquée par Paul-Loup Sulitzer et ses westerns financiers tels que : le roi vert. Je croyais cet ordre du monde de quelques dizaines d'années institué pour toujours depuis la nuit des temps.

Peter Frankopan nous réveille. Il nous fait voyager dans l'histoire réelle où la goutte d'eau évaporée du monde de Yalta, nous apparaît tel qu'il est : "une vapeur de l'histoire".

Une différence actuelle, entre l'histoire et notre avenir : une certaine capacité à capter l'information. Cette aptitude du monde digital souligne, d'ailleurs, notre difficulté à analyser les événements.

L'auteur des routes de la soie nous y aide véritablement. Il nous rappelle l'utilité de l'histoire et de sa compréhension. Des événements qui se sont répétés fréquemment, se reproduiront certainement dans l'avenir avec une adaptation à l'air du temps qui s'écoule en spirale.

Les forces en présence tentent de reconstituer leurs gloires passées, leurs empires. Nous voyons aussi les conséquences des communications dont celles des routes de la soie. Le commerce, les échanges culturels et aussi la circulation de nouvelles plaies.

Une lecture vraiment indispensable.

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Les routes de la soie

(Lu en VO)



J'ai mis du temps à venir à bout de cet imposant pavé, pourtant bien rythmé et agréablement rédigé, mais l'ambition de l'auteur et la période couverte sont immenses.



L'ouvrage atteint son objectif de nous extirper d'un regard trop européo-centré sur l'histoire du Monde et, par son imposante bibliographie, donne l'envie de se plonger dans d'autres livres plus ciblés sur une période ou une zone particulière.



Pour autant, l'auteur reste un Européen par sa culture, sa formation, son idéologie... et l'on ne peut se départir de l'idée que lire un aussi ambitieux ouvrage rédigé par un universitaire asiatique serait plus à même encore de nous sortir de notre prisme culturel.
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Les routes de la soie

Quel livre foisonnant d’histoires captivantes ! L’auteur réussit à nous tenir en haleine tout au long de ces pages qui débutent à la création de la route de la soie pour se terminer à la fin du 20ème siècle. FRANKOPAN écrit l’Histoire sous un angle qui n’est pas classique (le point de vue occidental) que l’on nous apprend dès l’école primaire, et que l’on lit sans même s'en rendre compte dans des livres d’historiens.

Ce prisme différent fait écho à ce qui se passe actuellement en Ukraine et à la façon dont les médias traitent les évènements, qu’ils soient pro ou anti russes. Il permet aussi de comprendre la genèse de ce qui se joue dans la guerre actuelle. Je l’ai lu dans un moment opportun.

Ce livre sera pour un lecteur d’histoire débutant une bonne approche et pour les personnes plus averties qui lisent d’autres ouvrages d’histoire une relecture différente de ce qu’ils connaissent déjà. Sa bibliographie est riche et nécessaire car ce type d’écrits ne peut s’attarder sur tous les évènements qu’il évoque. Il propose ainsi au lecteur des pistes pour approfondir ou rebondir.

La dernière partie qui concerne les enjeux des guerres mondiales et la lutte pour les énergies est bien détaillée et d’autant plus passionnante qu’elle est complexe.

Certains propos m’ont parfois un peu déroutée et parfois confortée dans ma façon d’appréhender les évènements.

Voilà un livre que je prendrai bien avec moi sur une île déserte. Mais avant cela, je vais lire son petit frère « Les nouvelles routes de la soie ».

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Les nouvelles routes de la soie

Endormi dans la soie ?

Peter Frankopan est un brillant médiéviste et il a connu un considérable succès avec les routes de la soie. Le livre était intéressant mais après coup il ne m'en est pas resté beaucoup de choses tant il avait tendance à tout mélanger, on passait un peu de l'Asie centrale à tout ce qui était compris entre l'Egypte et l'Australie et la démonstration devenait un peu floue..Mais il y avait là des talents de conteurs qui en faisaient un livre stimulant.

Ici l'auteur tire un peu (un pue beaucoup à vrai dire) sur la corde en faisant un rajout qui s'appuie sur l'actualité récente. Il y a beaucoup de redites, il sort de sa spécialité et devient bien moins convainquant.

On sent le bon coup éditorial qui le livre n'ajoute vraiment pas grand chose, et surtout on a l'impression que cela s'étire, s'étire...On attend honnêtement autre chose d'un grand historien comme cela qu'une vaste dissertation sur la montée de la Chine qui nous fait penser à un interminable article du monde !
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La première croisade : L'appel de l'Orient

En un mot, avant tout préambule, les 260 pages de ce livre furent dévorées en quatre jours et il sera mon premier coup de cœur historique de l'année (il n'est jamais trop tard pour ça).



Professeur à Oxford, Peter Frankopan est surtout connu aujourd'hui pour son livre sur "Les routes de la soie", paru en 2015, et qui fût un succès de librairie (pour un livre d'histoire s'entend). Bien que n'ayant pas lu ce livre, le nom de l'auteur me disait quelque chose. Centrer l'histoire de la Première croisade sur la vision byzantine me semblait intéressant pour plusieurs raisons.



Tout d'abord, bien que j'aie étudié les croisades à l'université, notamment par le biais du cours magistral professé sur le Moyen-Âge, ainsi qu'au moment de la préparation du Capes en 2015, je suis resté sur ma faim concernant les Croisades.



De là découle une autre raison qui m'encourageât à acheter ce livre. Les chroniqueurs occidentaux proposent une vision des événements qui paraît tronquée. Peut-être est-ce aussi le fait de la bibliographie traditionnelle, un peu datée, que j'avais lue à la faculté, à commencer par les ouvrages de René Grousset, Jacques Heers ou encore Zoé Oldenbourg.



La bibliographie classique française sur les Croisades est encore lisible aujourd'hui, ne serais-ce que pour le plaisir littéraire, mais elle ne me satisfaisait déjà pas à l'époque de mes études. J'en retenais une vision négative de l'attitude de l'Empire byzantin. De plus, avant ma lecture, j'avais en tête cette image d’Épinal du pape Urbain II prêchant la guerre sainte à Clermont en 1095. Pour moi, il s'agissait d'une croisade initiée exclusivement par les Occidentaux, pour leur seul profit, fut-il spirituel.



Or, ce n'est pas vraiment "la" réalité historique (du moins c'est un angle de vue très biaisé).



Le livre de Peter Frankopan m'a donc apporté des explications à cette impression. La Première croisade fût bien une guerre religieuse, mais aussi, et surtout, un immense coup diplomatique de l'empereur Alexis Comnène (règne : 1081-1118). Ma vision de cette croisade est radicalement changée après la lecture de ce livre. Cela explique mon coup de cœur.



Malgré quelques coquilles, peut-être imputables à la traduction, le contenu me semble reposer sur une bibliographie conséquente. Celle citée dans le livre, notamment à la fin, est évidemment centrée sur les livres en anglais. Ainsi, il manque des références en français.



Plus de la moitié du récit est presque exclusivement centré sur Byzance, malgré un premier chapitre plus contextuel. Frankopan s'appuie beaucoup sur une source de premier plan, l'Alexiade, texte écrit par Anne Comnène (1083-v.1153), la fille d'Alexis Ier. Les Belles Lettres en propose d'ailleurs une très belle réédition dans leur collection du centenaire.



La première moitié du livre concerne la gestion de l'Empire, la prise de pouvoir par Alexis Comnène, ainsi que la stratégie de celui-ci en Asie Mineure pour tenter de conserver une certaine stabilité. Une politique diplomatique qui sera un cuisant échec pour l'empereur. S'ajoute à ça le complot de Nicéphore Diogène.



Alexis se retrouve dans une situation si précaire qu'il fait appel à l'Occident pour lui envoyer des renforts. C'est sur ce point que les chapitres 6 et 7 se concentrent plus particulièrement. Par la suite, nous entrons vraiment dans le vif du sujet, pour ainsi dire, avec un très intéressant point sur la gestion des croisés par Alexis lorsqu'ils arrivent dans l'Empire, avec l'intendance que cela nécessite. Frankopan montre alors que les qualités de gestionnaire de l'empereur sont réelles. Le rôle d'Urbain II est aussi présenté sous un angle inédit pour moi.



Les chapitres 9, 10 et 11 décrivent les combats en eux-mêmes, avec la prise des trois grandes villes stratégiques que sont Nicée, Antioche et bien sûr Jérusalem. Malgré leurs querelles, les croisés sont bien organisés, disciplinés et se retrouvent parfois en face d'armées turques bien supérieures, mais trop sûr d'elles-mêmes. Des massacres se sont produits dans les deux camps.



Le dernier chapitre revient sur les conséquences de la croisade et, plus intéressant, sur la façon dont les faits ont été réécrits à la convenance des chroniqueurs occidentaux. Frankopan montre comment Alexis Ier a été vu comme un traître et un lâche. Son rôle est mis au second plan, voire totalement nié. Dans le même temps, celui d'Urbain II est revalorisé par les chroniqueurs occidentaux.



En conclusion, n'étant pas spécialiste des croisades, ayant finalement peu lu sur le sujet - à part des classiques français - je ne peux pas affirmer que ce livre apportera réellement une plus-value à un connaisseur. Toutefois, ne serais-ce que pour l'angle de vue de l'histoire de la Première croisade proposée c'est une pépite. Très synthétique, n'entrant pas trop dans les détails, le récit est juste bien pensé pour donner envie d'en savoir plus, à la fois sur le contexte byzantin, sur l'histoire des Turcs et des territoires musulmans, mais aussi sur les grandes figures de la croisade, tels Baudouin de Boulogne, Godefroy de Bouillon, Tancrède de Hauteville, Raymond de Toulouse ou encore Robert de Flandres (qui entretenait des relations avec Alexis Ier bien avant la croisade). D'ailleurs, un autre point intéressant de ce livre, c'est que Frankopan montre que les informations circulaient assez bien en Europe et qu'il était possible de mettre en place des stratégies de communication efficace.



Pour ceux qui veulent en savoir plus sur les Croisades, je conseille l'excellente chaîne Herodot'com sur YouTube, qui a sortie plusieurs vidéos très détaillées et sérieuses sur le sujet. Sa dernière aborde justement la question de la bibliographie sur les Croisades.
Lien : http://le-cours-du-temps.ove..
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La première croisade : L'appel de l'Orient

La couverture est très belle, c'est tout ce qu'il y a à retenir de mon côté.

Étant passionné de cette période, j'ai foncé sur l'ouvrage avec appétit.

La première partie est agréable, on y retrouve une analyse et un récit "classique"

La seconde partie est déroutante, des théories sont énoncées comme sorties du chapeau, si vous consultez la bibliographie, cette dernière est sommaire, les sources ne sont pas citées.

Je préfère les travaux de Steve Runciman, Jean Fiori, Claude Cahen

Ce livre est une déception pour moi
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Les routes de la soie

C'est un livre complexe mais passionnant si L Histoire vous passionne. En le lisant, on se rend compte que notre monde est un puzzle dans lequel tout est lié depuis déja l'Antiquité, lorsque les premieres grandes routes commerciales sont apparues. Les "routes de la soie" désignent l'ensemble de ces grandes routes qui se sont développées dans le temps et l'espace en reliant les morceaux du puzzle planétaire humain.



Ce livre nous montre magnifiquement comment au cours du temps, de l`Antiquité aux temps modernes, diverses parties du monde sont devenues tour a tour les grandes pieces de ce puzzle avant de céder leur place a d'autres et ainsi de suite. L'auteur nous fait partager sa conviction que l'Europe et, en général, l'Occident ne sont pas le centre du monde comme le suggerent souvent les récits historiques traditionnels.



Pour ma part, c'est le livre que j'ai eu le plus de plaisir a lire depuis longtemps, mais c'est un gros livre bourré a craquer d'informations a assimiler et, en guise de préface, je conseille la lecture de ce superbe compte-rendu de l'auteur lui-meme (sans copyright pour usage non-commercial): https://journals.openedition.org/chrhc/17726#ftn2
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