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Citations de Philippe Meirieu (56)


« Tes pulsions sont des ordres ! N’y résiste surtout pas ! N’y réfléchis même pas ! Surtout n’attends pas ! Ne t’interroge pas sur les conséquences, ne pense pas à moyen terme et, a fortiori, à long terme ! Si tu t’ennuies, si tu n’es pas accroché, séduit, scotché immédiatement, zappe ! » Ce message subliminal passe par tous les pores de notre société : « Tu veux, donc tu peux, donc tu dois. » Alors que nous devons apprendre en permanence à nos enfants et à nos élèves : « Tu peux, mais réfléchis avant de passer à l’acte. »
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Philippe Meirieu
Nous vivons, pour la première fois, dans une société où l'immense majorité des enfants qui viennent au monde sont des enfants désirés. Cela entraîne un renversement radical : jadis, la famille "faisait des enfants", aujourd'hui, c'est l'enfant qui fait la famille. En venant combler notre désir, l'enfant a changé de statut et est devenu notre maître : nous ne pouvons rien lui refuser, au risque de devenir de "mauvais parents"...
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Philippe Meirieu
Écrire, c'est s'émanciper.
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L'école a ici une mission irremplaçable ; garantir que, de manière systématique et organisée, un certain nombre de savoirs et de savoir faire soient acquis par tous.Elle a une fonction sociale spécifique qui est de gérer ces apprentissages.
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De tous côtés, pourtant, l’hégémonie de la parole magistrale est contestée. Les théoriciens des « méthodes actives », relayés par les psychologues cognitivistes, ont montré depuis longtemps et avec insistance le caractère particulièrement difficile et sélectif de l'écoute d'un cours. L'attention n'y est pas spontanée, elle est subordonnée à l'existence d'un questionnement préalable ou, au moins, d'une ouverture à la parole d'autrui que l'on ne suppose « naturels » que pour mieux sélectionner ceux qui y ont déjà été formés. L'appropriation elle-même requiert un retraitement de l'information qui passe par la construction d'images mentales dans laquelle la verbalisation joue, au moins pour une partir des sujets, une rôle moteur.
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Dans cette perspective, la culture scolaire peut bien, me semble-t-il, être considérée comme l'ensemble des outils intellectuels susceptibles de donner au sujet l'intelligence de lui-même, la capacité de vivre un peu plus pleinement toutes les dimensions de son existence, ses tensions affectives et sa vie professionnelle, ses relations avec autrui et son rapport au monde.
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C'est pourquoi il est si important de raconter des histoires aux enfants et aux adolescents. Des histoires qui entrent en résonance avec eux et qui leur permettent tout à la fois de symboliser ce qu'ils vivent et de découvrir de nouveaux horizons.
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"Les enfants ne sont pas des marionnettes qu'on pourrait manipuler. Il faut les éduquer en les prenant comme ils sont ... Mais pour les faire progresser."
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Nous sommes bien là aux antipodes de l'attitude du docteur Frankenstein: l'éducateur n'abandonne pas l'autre à ses impulsions pour lui reprocher ensuite de s'y laisser aller; il construit le cadre où l'autre peut découvrir progressivement les règles fondatrices de la socialité, celles qui lui permettront de se mettre en jeu lui-même.
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Il faut une bonne dose d'inconscience pour écrire aujourd'hui sur l'enfance et l'éducation. C'est que chacun y va de son couplet et que la France compte - c'est bien connu - plus de 40 millions de ministres de l’Éducation Nationale. Autant que de parents et réunis ! Rien de plus normal : nos enfants sont notre bien le plus précieux. Nous avons à cœur de leur assurer le meilleur avenir possible. Et c'est notre indifférence qui serait préoccupante !
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On ne soumet pas les autres à l'universel, on le leur soumet. Et cela fait une différence considérable. Ce n'est pas moi qui, de l'extérieur, peut dicter aux autres – fussent ils « mineurs » – la norme de leur émancipation, je ne peux que leur proposer de se reconnaître à travers ce que je dis et accepter leur verdict.
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Il nous faut donc gérer à la fois l'exigence du meilleur et l’acceptation du pire ; il faut surtout que l'acceptation du pire ne nous fasse pas renoncer à l'exigence du meilleur. Proposer, avec tout la force de notre âme, ce que nous croyons être le mieux et consentir à ce que cela soit bafoué parce que l'autre se dérobe, nous agresse ou, plus simplement, plus tristement, nous ignore. Consentir que l'espace d'une liberté se dessine sous nos yeux, prenne des formes que nous n'avions ni souhaitées, ni prévues, en souffrir même pour ce que nous croyons plus encore que pour la blessure narcissique que cela nous inflige.
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Il sait, en effet, que l'affirmation de l'éducabilité de tous les hommes n'est en rien une banale constatation, mais bien une pure et simple provocation, une provocation à penser, à imaginer, à agir, à exercer sa liberté. Il sait que ce n'est pas une thèse vraie mais bien une thèse à vérifier, qu'il ne s'agit pas d'un état des lieux mais plutôt d'un horizon sur lequel fixer les yeux, un horizon qui, comme toujours l'horizon, recule au fur et à mesure que l'on avance.
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On peut ainsi, sans guère de difficulté et avec un zeste d'habitude, parler de tout en n'ayant rien à dire : il suffit de parler des autres, non pour tenter d'expliquer ou de comprendre ce qu'ils pensent mais pour décoder ce qu'ils disent et font comme les symptômes d'une vérité qui leur est cachée et à laquelle l'interprétateur accède, lui, tout naturellement et de plain-pied.

C'est ainsi qu'une psychologie bavarde s'étale dans la presse et dans bien des publications qui traitent, de plus ou moins loin, des faits de société. On n'a pas besoin, pour la pratiquer, de connaître ce dont on parle ; il suffit de disposer de quelques «clés de lecture», c'est-à-dire, en réalité, de quelques formules toutes faites où apparaissent les mots «pouvoir», «fantasme», «désir», «régression», «fixation» ; il suffit d'apprendre à dévoyer quelques expressions courantes, à utiliser un petit nombre de métaphores et à ajouter l'adjectif «symbolique» le plus souvent possible dans son discours. On est alors capable de voir dans telle ou telle prise de position l'expression d'un «fantasme de toute-puissance où le déni symbolique du père marque le refus d'assumer la rupture œdipienne» ... moyennant quoi on peut faire l'économie de l'analyse de ce qui est dit, se débarrasser d'une interrogation inopportune et récupérer, sinon le pouvoir, du moins le prestige de «celui qui, quand même, ne s'en laisse pas conter».
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L'instruction obligatoire en France est désormais de 3 à 16 ans. Je crois qu'en avançant l'âge de celle-ci le gouvernement n'a cherché ni à faire un cadeau à l'enseignement privé - qui pourra, désormais revendiquer le financement de ses écoles maternelles -, ni mettre un terme à la possibilité de scolariser dès 2 ans des enfants en situation sociale difficile.
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S'émanciper et s'associer sont les deux démarches inséparables qui conditionnent l'accès au statut de citoyen: ce sont donc les deux objectifs que l'éducation doit se donner prioritairement.
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La motivation n'est pas un préalable à l'apprentissage et à la réussite d'un élève. Elle est un objet de travail pour le pédagogue.
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Le "métier d'élève" requiert des compétences que l'on n'apprend pas dans toutes les familles : savoir s'ennuyer poliment, poser les bonnes questions au bon moment, acquiescer silencieusement quand il le faut et prendre la parole pour se valoriser opportunément...
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Le paradoxe veut que ces arts libéraux seront enseignés… dans les écoles d’art, qui ne deviendront « Beaux-Arts » que tardivement, au XVIIIe siècle, incluant alors peinture, danse, sculpture, dessin, gravure, mais étrangement pas le théâtre, qui a plus à voir avec les « arts serviles » du potier, du charpentier, de l’ébéniste ou du céramiste.
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L'égalitarisme, lui, est dans le mythe de la classe homogène qui contraint toute différence à s'exprimer par la concurrence ou à être sanctionné par l'exclusion.
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