Philippe Squarzoni

Pierre, bibliothécaire, arrive sur une petite île de Bretagne où se trouve sa compagne, ornithologue. Il s'attend à y passer une journée en couple mais suite à un contretemps, celle-ci doit s'éclipser et le laisse seul pour l'après-midi. Il décide,alors, de parcourir cette île et découvre les particularités de ses habitants, en proie à diverses tensions, exacerbées par d'anciennes rancunes et un lourd passé.

Le rendu de l'atmosphère passe aussi bien par les décors, les personnages que par la bichromie de l'album. Philippe Squarzoni, plus habitué au noir et blanc et aux thèmes politique, livre ici un roman graphique empreint de nostalgie et de mystère.

Cet "après midi un peu couvert" m'a toutefois laissé un peu sur ma faim. J'aurais aimé un peu moins de contemplation dans l'histoire. Mais pour autant, c'est un roman à découvrir!!!

J'avais un mauvais souvenir de ma lecture, mais en le relisant je me suis rendu compte que j'apprécie beaucoup plus que je ne le pensais !



Squarzoni fait dans l'exercice du roman graphique, lui que je connais surtout pour ses documentaires de qualité. La Bd s'ouvre sur une arrivée dans une île bretonne qui sera le cadre fermée de toute l'histoire se déroulant le temps d'un après-midi. Une simple promenade forcée, une exploration de l'île et de beaucoup de choses cachées sous la surface.



Comme souvent chez Squarzoni, ce n'est pas la diversité au niveau dessin qu'il faut chercher. Il reste dans son style de dessin assez typé dans des cases en gaufrier marqué, mais ce n'est pas le genre de BD qui brise les codes ou les règles. C'est surtout une utilisation de cette rigidité pour pouvoir appuyer le temps qui passe et découper en instant, ce qui convient à merveille au récit dans ce genre.

Le temps découpé de l'histoire, c'est les non-dits qui sont nombreux. Les soucis de chacun, les petites discussions avec tout les gens qu'il croise, les questionnements qui l'habite et qu'il a soigneusement évité. Je ne suis pas assez expert de l’œuvre de Matthew Barry pour voir les références à Peter Pan qui sont disséminées, mais l'histoire est parfaitement compréhensible sans ça. Et son ton mélancolique, ce spleen que transporte le personnage sans que l'on comprenne vraiment pourquoi est prenant.



C'est le genre d'histoire qui ne va jamais jusqu'au nuées mais transporte paisiblement dans son ton, nous promenant jusqu'à une fin tout à fait satisfaisante. Le genre de BD que j'aime bien et que je relirais avec plaisir.

Saison brune est une BD documentaire datant de 2012 qui aborde la crise environnementale, avec beaucoup de données scientifiques et un regard précis et très documenté sur les enjeux auxquels nous sommes confrontés, l’immobilisme des pouvoirs politiques, la difficulté à affronter tous les aspects de cette crise aux répercutions mondiales. Lue récemment, la BD n’a rien perdu de son intérêt et le contenu y est toujours cruellement d’actualité.



Ce tome 2 peut se lire indépendamment, il aborde quant à lui la crise environnementale du point de vue du numérique, en dénonçant l’invisibilisation des conséquences climatiques liéesà notre usage grandissant du numérique.

On y va sans trop d’enthousiasme, pensant être plombé par le sujet mais on apprend énormément, il y a des pages avec un contenu documentaire et d’autres avec des planches sans textes qui dénoncent les choses d’une autre manière, presque comme des respirations.

Pour moi, ce sont 2 ouvrages indispensables !

À partir de quelques moments partagés par un père et sa fille pendant le confinement, Philippe Squarzoni montre comment le confinement a accéléré la transition vers le tout numérique. Mais il en révèle surtout l'envers du décor. Les GAFAM, absents en apparence de l'espace public, proposent (imposent ?) des services qui reposent en fait sur des infrastructures lourdes : câbles sous-marins, data center, consommation d'eau et d'énergie. S'y ajoutent les désastres écologiques et les drames humains liés à l'extraction de métaux pour fabriquer tous les terminaux nécessaires à leur utilisation. L'auteur représente ainsi en parallèle l'impact écologique du numérique et les occupations souvent futiles auxquelles il sert, dans un contraste que le noir et blanc n'en rend pas moins criant. La planète, la nature, des hommes meurent pendant que d'autres scrollent sur Tiktok. À travers le personnage du père, qui tend la main à sa fille et essaie à son échelle d'avoir un usage raisonné des nouvelles technologies, il nous interroge sur le monde que nous allons transmettre à nos enfants. Sans nier l'apport du numérique dans certains domaines, comme la santé, il nous incite à regarder d'un autre oeil nos équipements et à nous responsabiliser. La montée en puissance du numérique pourrait réduire sa consommation si elle n'engendrait pas de nouveaux usages. À nous de résister à ses sirènes, même si sans volonté politique ça ne servira pas à grand chose.

S'appuyant sur de nombreuses études, dont les références sont données en fin d'ouvrage, cette bande dessinée n'est guère optimiste, et même parfois franchement glaçante, quand elle évoque le travail des enfants et les populations intoxiquées par l'extraction des minerais. Mais il s'en dégage aussi une poésie lorsque le père et la fille se promènent dans la ville déserte ou se prennent la main parmi la foule des anonymes au regard braqué sur leur portable.

Incontournable !

Pour qui aime la bande dessinée et s’interroge sur l’avenir climatique et sociétal qui nous attend.

Document indispensable et très fourni étayé de nombreux avis d’experts.

Quand on vient de voir « une fois que tu sais » d’Emmanuel Cappelin et lu Pablo Servigne et Jean-Marc Jancovici, les données se recoupent et ne permettent plus vraiment de douter de la suite. Reste à connaitre les échéances qui restent proches mais incertaines.

Pris entre les pénuries d’énergies, le réchauffement drastique du climat et l’incapacité évidente et compréhensible des mieux lotis à revenir au niveau de vie d’un indien très mal loti pour éviter l’enfer climatique et l’effondrement de la société telle qu’on la connaît, cette BD dresse un constat perturbant mais qui sonne comme une évidence. Attendez-vous à voir l’avenir avec un autre regard.

L'auteur n'a visiblement pas compris, 10 ans après le premier tome, que le GIEC et les agences américaines n'ont aucune crédibilité, que ce sont des organes de propagande. Il nous ressort donc tout ce narratif de réchauffement climatique, avec le vilain carbone qui serait le responsable. Dommage, il y a un vrai travail de recherche derrière, encore faut-il regarder au bon endroit... Ce n'est pas le carbone qu'il faut chasser, c'est les arbres qu'il faut préserver.

Comment parler de cet incroyable et dense pavé de 480 pages, qui est si long à dévorer mais si important et intéressant à découvrir.

On y parle donc du réchauffement climatique, et tout y est expliqué. Les différentes causes, où on en est au niveau scientifique, idéologique, politique.

L'urgence est là. Que faire ? Comment faire ?

On y découvre de nombreux points, et ensuite on se rend compte de l'importance de la tâche qui nous incombe, nous, nos enfants … avant que ce ne soit totalement trop tard. Y arrivera-t-on ? A chacun de se faire son opinion.

Les mesures sont vastes, larges, à mener en profondeur dans cette société.

Ce livre a été publié il y a 10 ans. Réédité récemment avec une postface réajustée, mais qui ne fait que valider tout ce qui y a été dit.

C'est alarmant, mais à juste titre. Comment être serein ?

En fait toute la question est de savoir si on est individualiste et égoïste, ou si nous vivons dans une société, un ensemble de personnes avec un minimum de social. Est-ce que l'on vit juste pour soi, et que dès notre mort "on s'en fout de ce qu'il y aura après", ou bien est-ce que l'on essaye d'apporter sa pierre à l'édifice, pour nos proches, nos enfants et l'humanité.

Tout cela est à prendre en considération, par nous, simples humains .. Mais aussi par "les puissants" décisionnaires, modèles de notre société etc …



Je lui reprocherai juste une police pas forcément simple à lire. Et au vu de la taille du pavé, il eut été apprécié d'avoir une police un peu plus "standard".



Une BD qui est longue à lire. A appréhender. Qui laisse une quantité d'informations assez importantes en tête. Qu'on aurait envie de lire, relire et surtout partager au plus grand nombre.

Cet ouvrage évoque la numérisation de notre société qui s'est accentuée avec la crise sanitaire liée au COVID. Les grosses entreprises qui ont la main mise sur le secteur (matériel, logiciels, applications, réseaux sociaux) ont profité de cette "aubaine" pour développer leur présence. Tout dans notre organisation sociale est fait pour nous faire croire à la dématérialisation de nos actions à travers le numérique au détriment de la réalité de l'empreinte carbone de ce secteur et des engagements vers le zéro carbone...

Mon avis est mitigé quant à cette bande dessinée. D'une part elle évoque bien le grand écart cognitif qu'il nous faut faire par notre utilisation des outils numériques et la conscience de l'urgence de ralentir leur utilisation. Les enjeux de l'utilisation des outils numériques est très bien expliquée : économie, pollution, inégalités, dérèglement climatique, déshumanisation... En cela je trouve que c'est un outil didactique intéressant à partir du lycée.

Cependant j'ai été gênée par la présentation de l'aubaine pour les multinationales du numérique quant à la crise covid. Cette présentation semble suggérer un complot possible et cela m'a dérangée même si je suis bien conscient des objectifs de ces groupes. De même pour le titre. De plus de nombreuses présentations sont faites des méfaits du numériques et de la nécessité de décarboner nos achats, actions, activités sans que cela ait un effet très efficace sur notre impact global. Les petits pas nécessaires, sont connus mais insuffisant et beaucoup de personnes concernées cherchent des moyens de développer de nouveaux récits pour un futur désirable. Ici pas de projection, juste un constat déprimant...

10 ans après le premier "tome" de Saison Brune, Philippe Squarzoni revient ici sur une de ses oeuvres emblématiques. Il posait déjà la question de l'écologie et du changement climatique et posait déjà un regard critique sur l'urgence existante d'agir pour sauver la situation.



10 ans plus tard, même thématique mais cette fois-ci, centrée sur l'impact du numérique et son évolution sur cette même urgence climatique. Sans être véhément, Squarzoni livre plutôt ici un essai sur le sujet et c'est tout à fait déroutant de livre une oeuvre comme celle-ci.



Dans Saison Brune 2.0, pas de personnages, pas de bulles de dialogues (à part une rapide mise en abîme) et des faits, beaucoup de faits, exposés à la chaîne. Des reproductions en dessins d'émissions TV, de Une de journaux, des graphiques, des schémas,... On est loin du format classique de la bande dessinée et des codes de constructions.



Même si la lecture était intéressante, la lecture n'en a pas été divertissante pour autant. J'y suis allé en sachant à quoi m'en tenir et ayant une certaine curiosité pour le sujet. Mais sans ces deux éléments, il est compliqué de recommander à n'importe quel lecteur de se lancer dans la lecture, au-delà de l'intérêt de l'oeuvre.



Comme il est important d'avoir un esprit critique et analytique sur toutes les informations livrées ici par l'auteur. C'est un travail bibliographique dense et conséquent, mais pas si facile d'accès pour tous les lecteurs et si l'on est pas impliquée lors de la lecture, le fond de l'oeuvre peut vite passer "à la trappe".

J'ai longtemps hésité avant de lire en entier ce livre. Je me disais que je connaissais le sujet que je n'apprendrais pas grand chose que c'était long et en noir et blanc avec beaucoup de retranscription d'interviews. Et ça y est alors que je bifurque dans mes vies pro et perso vers plus d'écologie je me suis lancé. J'ai trouvé le cheminement de l'auteur très bon, c'est très bien cousu du début à la fin. Le cheminement personnel est très bien relaté depuis la claque à ses conséquences. Une très belle somme pour se lancer sur le sujet et interpeller. Le problème c'est que ce livre a déjà 10 ans et qu'il ne croyait pas déjà à l'époque à une sortie par la bonne porte ce qui se vérifie aujourd'hui. Bref génial de lucidité et de construction mais je ressors avec les tripes à l'envers. Encore une fois.

Etant assez bien renseignée sur les questions climatiques, rien de très nouveau pour moi dans cette BD. Mais il s'agit justement d'un ouvrage parfait pour ouvrir les yeux et faire comprendre à un plus grand nombre le fonctionnement du changement climatique et les grands enjeux qui l'entourent, en mettant bien en avant la problématique collective (et ça, vu les connaissances moyennes dans nos pays sur le sujet, c'est vraiment nécessaire). L'information y est très bien vulgarisée et agencée. J'ai par contre un peu moins adhéré à la patte graphique.

Avec ce quatrième tome, une année dans les rues de Baltimore, Philippe Squarzoni poursuit son adaptation du livre de David Simon, créateur entre autres de la série The Wire. [...] Un quatrième tome toujours aussi passionnant et intéressant. Une série d'une réelle puissance qui mérite d'être redécouverte.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..

Une des meilleures séries policières en bande dessinée qui nous est proposé actuellement. Une oeuvre qui mérite vraiment le détour !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..

À l'image du combat de David contre Goliath, cette plongée passionnante et édifiante dans le quotidien d'hommes ordinaires exprime pleinement la lutte contre le crime qui semble perdue d'avance, dans une ville où la brutalité semble aller de soi.
Lien : https://www.bdgest.com/chron..

Indispensable.

Toujours aussi bon que le 1er tome, nous retrouvons les inspecteurs de Baltimore, focalisés sur le meurtre de la petite Latonya Wallace, l'enquête cruciale du bouquin, super adaptation! Je vais me répéter, mais c'est vraiment parfait pour ceux qui n'arriveraient pas avec le pavé de David Simon!

C'est terrible à lire, mais aussi passionnant, cette BD n'étant que le miroir d'un monde cabossé et (parfois) oublié.
Lien : http://www.lexpress.fr/cultu..

Importance des dessins et des couleurs qui plongent dans l'ambiance. Mise en scène très réussie. Pas d'intrigue, style documentaire.

Philippe Squarzoni est fidèle à l’esprit du créateur de la série "Sur écoute".
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..

Un portrait ultra-naturaliste, aussi désespérant et qu'admiratif à propos des premiers rouages du système de justice américain.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..