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Citations de Pierre Benoit (246)


Liban, Liban, tes gorges dépouillées, si dénuées en apparence de mystère, sont plus ténébreuses qu'on ne s'imagine.
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Un navire a quitté le port. Il avance lentement sur la mer violette. J'ai commencé par apercevoir, au-dessus du vieux môle de Beyrouth, les pointes de ses mâts, puis ses deux cheminées noires. Le voilà déjà au large. dans une demi-heure, il aura disparu.
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Soulevant avec précaution les lourds rideaux de la fenêtre, je rentrai dans ma chambre. Si j'avais été certain de ne pas me tromper sur le chemin de celle d'Alcyone, je m'y serais à la minute engagé.
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Armande considérait son père [le notaire vient d’avouer sa pire malversation] avec stupeur, mais sans hostilité. Les femmes ne peuvent se défendre d’un certain faible pour les actes qui sortent de l’ordinaire, par quelque porte que ce soit. On a cru, trente années durant, avoir affaire à un bourgeois banal et timoré, et l’on s’aperçoit soudain que l’on se trouve en présence d’une manière de héros, de quelqu’un en tout cas qui n’a pas craint de risquer tout ensemble son honneur et sa liberté.
(p. 204-205)
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Il [le notaire qui a commis un faux testament] s’obstinait. Il voulait lutter encore. Il était pareil à ces misérables qui se sont irrémédiablement perdus pour n’avoir pas su se résoudre à faire en temps utile à leur avocat l’aveu qui lui aurait permis de les sauver.
(p. 203)
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[…] l’article 1007 [code civil] aboutit pratiquement à rendre inopérant tout l’arsenal de garanties exigées par l’article 976.
(p. 157)
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Elle [Mlle Lauzès devenue riche] s’immisçait dans la moindre de leurs affaires, donnant à tout bout de champ des conseils qui ressemblaient à des ordres, se fâchant quand on ne les suivait pas, éclatant en colères saugrenues au cours desquelles elle servait à chacun ses plus dures vérités.
(p. 152)
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La force de personnages comme Carjac, c’est de ne pas céder à leurs ressentiments, pour peu que leur intérêt le leur conseille.
(p. 149)
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[…] à la campagne, on ne saurait aborder une question sans avoir commencé par tourner autour.
(p. 140)
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[…] Mlle Lauzès, si dure avec tout le monde, éprouvait pour lui cette espèce d’indulgence que les mauvais sujets inspirent souvent aux vieilles gens qui ont eu une existence incolore.
(p. 139)
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Tout changea. J'eus la stupéfaction de voir en quelques instants cette immensité humide et lépreuse faire place à une des natures les plus agréables du monde. Les noires plaines marécageuses devinrent des prairies étoilées de colchiques et de cyclamens. La boue se transforma en aimables étangs fleuris de lotus et de lentisques. Sur leurs bords, au lieu des hideux marabouts, se promenaient nonchalamment de grands oiseaux blancs, dont les uns, veinés de rose, étaient des flamants, et les autres, casqués de rouge, des grues Antigone. Les misérables petits pêcheurs fiévreux s'étaient changés en paysans rieurs, dont la vêture plus que primitive laissait apercevoir les beaux corps d'acajou. Nous venions d'entrer au Cambodge.
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Si les pages qui vont suivre voient un jour la lumière du soleil, c'est qu'elle m'aura été ravie.
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Nos ennemies, à nous, femmes infortunées, ne nous suffisent pas. Il nous faut encore celles de nos amants et de nos maris.
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Prévoir, prévoir ! qui peut donc le faire, se vanter d'y avoir seulement réussi une fois à demi ? Affirmer qu'on a tout prévu, n'est-ce pas le péché d'orgueil le plus insensé, un crime qui s'ajoute aux autres et les rend à tout jamais irrémissibles?
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Liban, Liban, tes gorges dépouillées, si dénuées en apparence de mystère, sont plus ténébreuses qu'on ne l'imagine.
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La guerre est, sans doute, après le cloître, la plus grande école d'humilité.
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- Mme de Saint-Selve lit-elle ?
- Lit-elle ? disait Anne. Non, pas que je sache. Pourquoi ?
Il toussait un peu.
- C'est assez délicat à vous expliquer, mademoiselle. Il est certaines excitations redoutables pour les tuberculeux, et que des lectures mal choisies peuvent fort bien créer, entretenir, développer. Le bromure et les douches froides s'imposent alors. Mais il est toujours regrettable d'avoir à compliquer un traitement. Il vaut mieux prévenir que guérir. Si Mme de Saint-Selve lisait, il y aurait lieu de veiller sur ses lectures.
Quand j'était à Paris, mon maître Grimbert m'avait donné l'idée d'un travail qui eût consisté à classer les ouvrages des littératures anciennes et modernes selon leur degré de nocuité par rapport aux tuberculeux excités.
Pardonnez moi d'entrer dans ces détails. Mais enfin, il s'agit là des résultats indiscutables d'un grand nombre d'observations cliniques. Avez-vous lu Salammbô ?
- Non, docteur.
- Et bien, dans ce livre, la lecture de la scène du Zaïmph entraînait, toutes choses égales d'ailleurs, chez certains malades, une instabilité thermique de trois à quatre degrés.
Même constatation, avec un peu moins de gravité, peut-être, pour la promenade en fiacre, dans Madame Bovary, du même auteur.
Instabilité thermique également très forte produite par la lecture de Monsieur de Camors, d'Octave Feuillet.
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Nous autres, Français, ne sommes-nous pas tous les mêmes ? Nous disons toujours oui. Ce n'est qu'ensuite que nous songeons aux conséquences de notre enthousiasme. Mais il est alors généralement trop tard. Il ne reste plus qu'à marcher.
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Il n'est pas pour un étranger d'enseignement plus profitable que celui de votre Sorbonne. Cet enseignement, je crois qu'on peut assez bien le caractériser en disant que vos professeurs s'efforcent d'y faire prévaloir le culte de l'humanité sur celui de la patrie. J'ai pu constater qu'ils y réussissaient à merveille avec les étudiants français. Mais, avec les étudiants étrangers, c'est autre chose. Je n'en ai pas connu un seul chez qui ces cours n'aient pas eu pour résultat le développement du nationalisme le plus fanatique.
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Chacun de nous avait son paysage d’élection. Le mien était celui qui rayonne autour d’Angkor-Vat. Pour Apsara, c’était le Bayon, le sanctuaire çivaïte sur lequel règnent les effrayants visages de la divinité à laquelle la petite princesse de Manipour avait été jadis consacrée. Prah-Khan, Ta-Prohm, Banteaï-Kdeï séduisaient davantage Maxence. Pour lui plaire, nous nous acheminions vers eux quand approchait l’heure trouble du crépuscule. Les singes s’ébattaient au-dessus de nos têtes, bondissaient de lianes en lianes, secouaient comme des bourdons les énormes bénitiers des orchidées. Par moments, hurlant à la mort, le lévrier de Mrs Webb s’arrêtait, fléchissait sur ses pattes, à l’entrée d’un de ces tunnels obscurs qui s’enfoncent à travers les taillis. Les herbes et les branches y étaient encore frémissantes du passage du grand fauve, tigre ou panthère, qui venait de s’y couler. La muraille de Ta-Prohm ouvrait devant nous la brèche broussailleuse par laquelle nous pénétrions dans la colossale enceinte, spectateurs émerveillés du duel millénaire que s’y livrent l’architecture et la végétation.
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