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Citations de Pierre Benoit (243)


[…] l’article 1007 [code civil] aboutit pratiquement à rendre inopérant tout l’arsenal de garanties exigées par l’article 976.
(p. 157)
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Elle [Mlle Lauzès devenue riche] s’immisçait dans la moindre de leurs affaires, donnant à tout bout de champ des conseils qui ressemblaient à des ordres, se fâchant quand on ne les suivait pas, éclatant en colères saugrenues au cours desquelles elle servait à chacun ses plus dures vérités.
(p. 152)
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La force de personnages comme Carjac, c’est de ne pas céder à leurs ressentiments, pour peu que leur intérêt le leur conseille.
(p. 149)
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[…] à la campagne, on ne saurait aborder une question sans avoir commencé par tourner autour.
(p. 140)
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[…] Mlle Lauzès, si dure avec tout le monde, éprouvait pour lui cette espèce d’indulgence que les mauvais sujets inspirent souvent aux vieilles gens qui ont eu une existence incolore.
(p. 139)
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Tout changea. J'eus la stupéfaction de voir en quelques instants cette immensité humide et lépreuse faire place à une des natures les plus agréables du monde. Les noires plaines marécageuses devinrent des prairies étoilées de colchiques et de cyclamens. La boue se transforma en aimables étangs fleuris de lotus et de lentisques. Sur leurs bords, au lieu des hideux marabouts, se promenaient nonchalamment de grands oiseaux blancs, dont les uns, veinés de rose, étaient des flamants, et les autres, casqués de rouge, des grues Antigone. Les misérables petits pêcheurs fiévreux s'étaient changés en paysans rieurs, dont la vêture plus que primitive laissait apercevoir les beaux corps d'acajou. Nous venions d'entrer au Cambodge.
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Si les pages qui vont suivre voient un jour la lumière du soleil, c'est qu'elle m'aura été ravie.
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Nos ennemies, à nous, femmes infortunées, ne nous suffisent pas. Il nous faut encore celles de nos amants et de nos maris.
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Prévoir, prévoir ! qui peut donc le faire, se vanter d'y avoir seulement réussi une fois à demi ? Affirmer qu'on a tout prévu, n'est-ce pas le péché d'orgueil le plus insensé, un crime qui s'ajoute aux autres et les rend à tout jamais irrémissibles?
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Liban, Liban, tes gorges dépouillées, si dénuées en apparence de mystère, sont plus ténébreuses qu'on ne l'imagine.
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La guerre est, sans doute, après le cloître, la plus grande école d'humilité.
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- Mme de Saint-Selve lit-elle ?
- Lit-elle ? disait Anne. Non, pas que je sache. Pourquoi ?
Il toussait un peu.
- C'est assez délicat à vous expliquer, mademoiselle. Il est certaines excitations redoutables pour les tuberculeux, et que des lectures mal choisies peuvent fort bien créer, entretenir, développer. Le bromure et les douches froides s'imposent alors. Mais il est toujours regrettable d'avoir à compliquer un traitement. Il vaut mieux prévenir que guérir. Si Mme de Saint-Selve lisait, il y aurait lieu de veiller sur ses lectures.
Quand j'était à Paris, mon maître Grimbert m'avait donné l'idée d'un travail qui eût consisté à classer les ouvrages des littératures anciennes et modernes selon leur degré de nocuité par rapport aux tuberculeux excités.
Pardonnez moi d'entrer dans ces détails. Mais enfin, il s'agit là des résultats indiscutables d'un grand nombre d'observations cliniques. Avez-vous lu Salammbô ?
- Non, docteur.
- Et bien, dans ce livre, la lecture de la scène du Zaïmph entraînait, toutes choses égales d'ailleurs, chez certains malades, une instabilité thermique de trois à quatre degrés.
Même constatation, avec un peu moins de gravité, peut-être, pour la promenade en fiacre, dans Madame Bovary, du même auteur.
Instabilité thermique également très forte produite par la lecture de Monsieur de Camors, d'Octave Feuillet.
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Nous autres, Français, ne sommes-nous pas tous les mêmes ? Nous disons toujours oui. Ce n'est qu'ensuite que nous songeons aux conséquences de notre enthousiasme. Mais il est alors généralement trop tard. Il ne reste plus qu'à marcher.
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Il n'est pas pour un étranger d'enseignement plus profitable que celui de votre Sorbonne. Cet enseignement, je crois qu'on peut assez bien le caractériser en disant que vos professeurs s'efforcent d'y faire prévaloir le culte de l'humanité sur celui de la patrie. J'ai pu constater qu'ils y réussissaient à merveille avec les étudiants français. Mais, avec les étudiants étrangers, c'est autre chose. Je n'en ai pas connu un seul chez qui ces cours n'aient pas eu pour résultat le développement du nationalisme le plus fanatique.
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Chacun de nous avait son paysage d’élection. Le mien était celui qui rayonne autour d’Angkor-Vat. Pour Apsara, c’était le Bayon, le sanctuaire çivaïte sur lequel règnent les effrayants visages de la divinité à laquelle la petite princesse de Manipour avait été jadis consacrée. Prah-Khan, Ta-Prohm, Banteaï-Kdeï séduisaient davantage Maxence. Pour lui plaire, nous nous acheminions vers eux quand approchait l’heure trouble du crépuscule. Les singes s’ébattaient au-dessus de nos têtes, bondissaient de lianes en lianes, secouaient comme des bourdons les énormes bénitiers des orchidées. Par moments, hurlant à la mort, le lévrier de Mrs Webb s’arrêtait, fléchissait sur ses pattes, à l’entrée d’un de ces tunnels obscurs qui s’enfoncent à travers les taillis. Les herbes et les branches y étaient encore frémissantes du passage du grand fauve, tigre ou panthère, qui venait de s’y couler. La muraille de Ta-Prohm ouvrait devant nous la brèche broussailleuse par laquelle nous pénétrions dans la colossale enceinte, spectateurs émerveillés du duel millénaire que s’y livrent l’architecture et la végétation.
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Le Capitaine de Saint-Avit, soupçonné d'être le meurtrier du capitaine Morhange vient d'être nommé commandant du poste de Hassi-Inifel où il rencontre un ancien camarade de promotion : le lieutenant Ferrières.

Jour après jour, celui-ci se verra dévoiler par André de Saint-Avit le récit de l'incroyable exploration au cours de laquelle le camarade du commandant du poste a trouvé la mort. Il écoutera la merveilleuse histoire de la descendante des rois de l'Atlantide, perdue au milieu du Hoggar (partie terrifiante du désert du Sahara), dans un lugubre palais, entouré d'une oasis. Cette princesse des temps anciens, l'incroyable Antinéa, attire les hommes au sein de son royaume et leur donne, de manière indirecte, la mort, afin de venger toutes les femmes humiliées.

Mort et passion se trouvent comme toujours intimement liées, dans un récit plein de péripéties, de savoirs, et de philosophie.

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https://jbrasseul.wordpress.com/2024/05/06/rencontre-au-luxembourg/
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- Je viens de faire allusion au Coran, commença la princesse de Mascate. Tu sais ce que c'est, je pense. Mais peut-être n'as-tu point entendu parler du Mesnévi ?
Elle poursuivit :
- Le Mesnévi, après le Coran, c'est le plus grand de tous les livres. Ecoute, petite fille, sa conclusion :
"Tâche d'être un récit dont le souvenir est agréable, car les hommes ne sont que récits."
Eux, et davantage encore, les femmes. Shéhérazade n'était pas un homme, que je sache. Si l'événement auquel nous coopérons toi et moi devient un récit dont le souvenir doit être agréable, nous n'aurons pas, Azraële aimée, perdu notre temps toutes deux. Le Mesnévi a été composé au XIIIe siècle. Il est l'œuvre de Djelal-eddin Roumi, fondateur de la dervicherie de Konya, le premier de ces grands tchélébis, dont le successeur actuel n'est autre que l'aimable "Mr. Smith", notre compagnon du Melbourne. Voilà qui est de nature à conférer quelques titres de noblesse à une aventure où il ne faudrait point que nous apparaissions toutes deux en tant que trop minces comparses. J'ignore ce qu'en dirait Jésus à ton sujet. A moi, Mahomet ne le pardonnerait point.
Jamais encore Azraële n'avait écouté avec une ferveur aussi passionnée. Certes, M. Innocento pouvait posséder tous les secrets de la comptabilité, occulte, simple, en partie double. Wolfgang avat des lumières sur tous les explosifs existants, était au fait des intrigues à Bagamoyo ou à Neisse. Mais, avec Zobeïde, c'était dans les arcanes de le prodigieuse mystique de l'Asie que Mlle de Manoncourt était conviée à pénétrer, depuis Hassan Sabah, chef des assassins d'Alamut, jusqu'à ce sublime Djelal-eddin, fondateur de la dervicherie de Konya, chantre inspiré du Mesnévi dont cette captivante princesse d'Idumée était en train de réciter à Azraële confondue les strophes les plus enivrantes.
"Avant, nous vivions au ciel, dans l'amitié des anges. De nouveau, nous y retournerons, puisque c'est notre pays. La bonne chance nous octroie la faveur d'abandonner notre vie et notre profession."
Ou bien encore :
"Quitte ce qui est limité ; établis-toi dans l'unité et dans ce qui dure toujours."
De temps à autre, Zobeïde s'arrêtait, pour poser une question à sa compagne.
- Djelal-eddin ! Ne t'étonne point si je me mets à l'étudier, dès que je me serai débarrassée de Lautréamont, et que j'aurai dit son fait à cet hurluberlu de Gobineau. N'y a-t-il point, dans les perspectives qu'il nous ouvre, de quoi séduire quelqu'un qui, dût-il être taxé de démence, s'est rendu compte que ses contacts et ses erreurs terrestres auraient fini par lui fermer à tout jamais la porte du séjour des bienheureux ?
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6 octobre 1842. - Il est descendu, l'année dernière, chez nos amis Autard de Bragard, un petit jeune homme dont je ne me rappelle même plus le nom, Couvelayre, ou Baudelocque, quelque chose comme ça. Peu importe ! Toujours est-il que ce godelureau fait des vers. Il nous était envoyé par sa famille, comme beaucoup de petits propres à rien qui s'imaginent qu'il suffit de venir aux îles pour réussir. Les Autard s'en sont entichés. Il vient de faire tenir à cette pauvre Jeanne un poème de sa façon. Je n'en reproduirai que la première et la dernière strophe. Elles ne retrouveront peut-être pas tous les jours une meilleure chance de survie.

Au pays parfumé que le soleil caresse,
J'ai connu, sous un dais d'arbres verts et dorés
Et de palmiers, d'où pleut sur les yeux la paresse,
Une dame créole aux charmes ignorés

Rien de plus plat, entre nous, ni de plus impertinent ! Si j'étais à la place de Jeanne, je ne vois pas l'orgueil que j'aurais à voir ce mauvais sujet célébrer avec une telle suffisance mes "charmes ignorés". Je ne vois pas davantage, si large d'esprit soit-il, le plaisir que cela pourrait faire à Hervé. Mais oyez le bouquet, où la sottise le dispute à la prétention :

... Vous feriez, à l'abri des ombreuses retraites,
Germer mille sonnets dans le cœur des poètes
Que vos grands yeux rendraient plus soumis que vos noirs.

Plus soumis que vos noirs ! A quelle époque se croit donc ce petit monsieur ? Il est beau de parler de cette soumission, huit années après l'abolition de l'esclavage, alors que nous n'arrivons plus, littéralement, à nous faire servir, et que j'en suis à me demander si je ne me verrai pas, un de ces jours, dans l'obligation d'apporter moi-même, au lit, à Rodogune, ma camériste, son petit déjeuner du matin !
L'impardonnable, en tout cela, et il faudrait que les Autard de Bragard s'en rendissent compte, c'est d'accueillir comme des génies de vulgaires flibustiers des lettres, alors que nous avons ici ce qu'il nous faut, sous le rapport de la poésie, tout au moins. A moi aussi, on fait des vers. Je n'en veux pour preuve que ces deux autres strophes, de notre cher Charles Castellan, il est vrai, celles-là, où la hardiesse de la forme ne le cède qu'à la délicatesse de l'allusion :

Comme je l'aimerai ! Qu'avec sollicitude
De ses jours par mes soins l'ennui serait banni.
Oiseau du ciel que blesse une branche un peu rude,
Mon âme s'ouvrira pour elle comme un nid.

Au temps où fleurit la jamrose
Avec amour je cueillerai
Le fruit blanc pour sa lèvre rose
Et s'il en reste quelque chose,
Avec elle j'en goûterai.

La cause est jugée, il me semble ! La vérité est que nous n'avons jamais eu de chance avec les écrivailleurs d'outre-mer, depuis que M. de Saint-Pierre et sa ridicule histoire de petite jeune fille qui ne veut pas se laisser déshabiller.
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22 décembre. - Les esclaves augmentent sans cesse de prix. On ne parle plus que de six cents piastres par tête. Une négresse avec son enfant a été adjugée hier à l'abbé Charlot, curé de l'Anse jonchée, au prix inouï de neuf cent quatre-vingts piastres, et le petit n'était même pas sevré. Hervé a dit qu'il ne serait pas sûr de me voir atteindre ce prix si on me mettait en vente avec Valentin. Charmant !
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