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Citations de Pierre Drieu La Rochelle (319)


Il regardait Clérences et avait l'air de lui dire : "C'est votre beau-frère, mais nous savons que vous n'êtes pas du bord des Morem, pas plus que nous. Vous êtes un homme de gauche." Il vérifiait sur le costume de M. Clérences qu'il était un homme de gauche. Clérences avait prévu cela depuis quelque temps : il s'était fait un costume merveilleux de frime. "La démocratie a remplacé le bon Dieu, mais Tartufe est toujours costumé en noir", s'était exclamé à un congrès radical un vieux journaliste.
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- Alors, il faut que je sauve M. Morel pour vous sauver, c'est merveilleux. C'est toi, le révolutionnaire, comme tu dis, qui viens me demander de sauver le Président de la République, parce que tu es compromis dans son possible assassinat. Et quand on pense que tout cela est sans doute purement fantomatique. On ne fait rien de plus beau ; votre bande aura battu tous les records de la galéjade. Vous êtes les Tartarins de la Révolution.
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Elle remarquait son changement, mais elle contente ; tout son contentement venait de l'idée de la séparation d'avec Percy. Avec Gilles, elle voulait encore jouer à ce jeu qui l'avait enchantée : faire des projets. Pour lui, les projets c'était aussi amer que l'absence.
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La présence de Dora suspendit la souffrance de Gilles ; il lui en eut une gratitude animale. Ainsi, un homme au dernier degré de la faim dévore de baisers la main ennemie qui lui jette un trognon de pain.
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Le suicide, c'est la vengeance antique, éternelle, le geste déprécatoire du vaincu qui rejette son sang sur le vainqueur.
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- Naturellement, toutes les personnes impliquées dans cette affaire ont le plus grand intérêt à se taire. L'affaire n'aura aucune suite, naturellement.
Le Président était obligé de conclure que ceux qui se taisaient pourraient parler à l'occasion, avec autant d'obéissance que pour le moment ils se taisaient.
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Dix fois il avait couché avec des femmes qui trompaient avec lui un amant aimé, il les avait vues y penser si fort au moment même où elles allaient commencer d'y penser moins. Il avait vu des femmes se débattre dans ses bras et d'autant plus gravement céder.
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[...]
Le moindre mensonge est une promesse de ruine pour la plus haute construction. Les Américaines doivent plus mentir que les Françaises, puisqu'elles prétendent mentir moins.
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[...]
Elle était perdue, elle roulait dans un abîme où l'extrême bonheur et l'extrême malheur épanchaient sur elle leurs masses indistinctes et confondues ;
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Le mariage lui-même avait été une épreuve assez durement punitive. On avait dans les premiers jours discuté la question des témoins. Myriam aurait un ministre, Morel, et son maître à la Sorbonne ; et lui ? Il demanda au vieux Carentan qui refusa, en écrivant : "Pour qui me prends-tu ? Tu me vois avec mes gros sabots ! " Gilles répondit : "Je veux que tu me vous faisant ça." Le vieux répliqua : "Comme le bon Dieu, je vois à travers la nue." Gilles revint à la charge : "Il faut que tu voies Myriam. Elle veut te voir." Derechef, le vieux : "Nous trouverons une autre occasion plus expéditive, par exemple, mon enterrement."
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[...]
Les forces de la solitude se conjoignent aux puissances de la nature. Ces puissances dont l'homme s'éloigne, on pourrait craindre qu'elles ne s'épuisent, s'il n'était quelques ermites, quelques veilleurs qui les maintiennent en haleine, qui les raniment.
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Le beau visage clair se contracta dans son contour. Tout ce que la jeunesse et la pureté y masquaient apparut ; quelque chose de faible, la mâchoire trop forte avec une attache trop fragile. Elle avait une trop grosse tête. De grosses larmes gonflaient les grands yeux sombres, qui devenaient de gros yeux. Elle était désarmée, infiniment à sa merci. Le lâche, il était plus brutal avec elle qu'avec Debrye. Il se jeta sur elle, la serra dans ses bras.
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La paix, c'était surtout le royaume des femmes. Elles ignoraient absolument cet autre royaume aux portes de Paris, ce royaume de troglodytes sanguinaires, ce royaume d'hommes - forêt d'Argonne, désert de Champagne, marais de Picardie, montagne des Vosges. Là, les hommes s'étaient retirés dans leur force, leur joie, leur douleur.
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– Je ne suis pas antisémite parce que j’ai horreur de la politique. La politique, comme on la comprend depuis un siècle, c’est une ignoble prostitution des hautes disciplines. La politique, ça ne devrait être que des recettes de cuisine, des secrets de métier comme ceux qui se passaient par exemple les peintres. Mais on y a fourré cette absurdité prétentieuse : l’idéologie. Appelons idéologie ce qui reste aux hommes de religion et de philosophie, des petits bouts de mystiques encroûtés de rationalisme. Passons. L’antisémitisme, c’est donc une de ces ratatouilles primaires, comme tous les ismes. Passons. Reste l’expérience, ce que nous enseigne le contact avec les personnes. Eh bien ! moi je ne peux pas supporter les juifs, parce qu’ils sont par excellence le monde moderne que j’abhorre.

– Mais non, j’ai entrevu récemment que c’était un peuple conservateur, qui vivait sur des réflexes arriérés.

Gilles pensait à Ruth.

– Mais oui. Ce n’est pas à moi que tu vas apprendre ça. Leur religion est restée à un état assez archaïque. Elle n’est pas aussi rationalisée que le christianisme, le bouddhisme, l’islamisme. C’est encore une religion de tribu. Seulement plus les gens sont primitifs, plus éperdument sautent-ils dans le monde moderne. Ils sont sans défense. Un paysan qui passe par Normale peut se livrer entièrement au rationalisme le plus bas, tandis qu’un bourgeois trouve des défenses dans son éducation religieuse, ses préjugés. Pour moi, provincial, bourgeois de campagne, qui, par l’instinct et l’étude, me rattache à un univers complexe et ancien, le juif, c’est horrible comme un polytechnicien ou un normalien. (pp. 158-159)
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C’était la première fois que Gilles se trouvait devant une femme, à l’un de ces moments où elle n’est jamais si sincère qu’en mentant.
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Pierre Drieu La Rochelle
La Princesse de Clèves est une des plus exquises choses qui soient sorties des mains françaises...
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Quand j'avais insulté un pion on pouvait bien m'empêcher d'aller au music-hall convoiter les femmes ou au terrain de football admirer les hommes qui y figurent la charge, l'assaut, j'avais assouvi déjà tout l'animal.
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Le sang, ce hiéroglyphe se dessine partout sous ma peau, mystérieux comme le nom d'un dieu. Je subis son influence mais je ne saurai jamais trouver le mot magique où elle se sublimerait. Le sang est subtil comme l'esprit. Des maladies passent dans le sang et la couleur des yeux.
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C'était une joie et un grand honneur d'être appelé à me remplacer devant le tableau noir et de restituer naîvement à la figure humaine son pouvoir d'articulation et de symbolisation.
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