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Citations de Pierre Gamarra (58)


Ce soir là reviendrait-il ? Je sais bien qu'un soir disparu ne revient jamais. La même eau ne coule jamais deux fois. Mais pour moi, ce n'est pas pareil, non...
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Pierre Gamarra
OÙ DONC EST PASSE LE FEU
  
  
  
  
Où donc est passé le feu ?
Je n’ai pas de cheminée !
Quand l’hiver au gros nez bleu
Vient à la fin de l’année,

Quand décembre blanc et noir
vient siffler devant ma porte
et quand la tempête emporte
les arbres au fond du soir,

je m’en vais à ma croisée,
je suis triste un petit peu,
je n’ai pas de cheminée.
Où donc est passé le feu ?
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Oui, ce soir-là il y aurait autre chose pour Fleur, un rendez-vous chez elle, quelqu'un qui dérangerait la morne quiétude, qui briserait la solitude.
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Je hais une victoire ayant les ongles rouges.
Je n'aime pas qu'un droit ait des mains de bouchers.
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On assassine un peuple. Le moment est venue d'élever la voix. C'est qu'à l'heure qu'il est, tout près de nous, là, sous nos yeux, on massacre, on incendie, on extermine, on égorge. Un peuple? Où? En Europe. Le fait a-t-il des témoins? Un seul, le monde entier. Quand finira le martyre de cette héroïque nation?
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Oh! La muse se doit aux peuples sans défense.
J'oublie alors l'amour, la famille, l'enfance
Et les molles chansons et les loisirs sereins
Et j'ajoute à ma lyre une corde d'airain.
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Pour les yeux d'une mère, un fils garde tous les âges de sa vie.
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Mohamed savait. La police, les gendarmes, cela veut dire les papiers. Sans papiers, rien à faire. Il faut les papiers.
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Le fils Delmas est à Montauban. Il travaille dans une école pour être maître d'école. Quand il vient en fin de semaine de temps en temps, il fait comme son père. Il ouvre le livre et il lit. Avec les yeux, sans ouvrir la bouche, il connaît les histoires des livres.
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Les lettres, c'est un miracle. Prenez une page d'un livre entre vos doigts. Ce n'est rien, ça ne pèse pas, ça se déchire dès qu'on tire un peu. Vous jetez un livre au feu. Le feu le dévore. En quelques minutes, c'est fini. Du noir sur du blanc, des petits dessins qui se ressemblent, tout un fouillis de ronds et de queues. Or, cela suffit pour raconter tout ce que l'on veut. Ceux qui savent lire aperçoivent dans ces petits dessins, des histoires, des renseignements.
[...]
C'est comme de la nourriture mais on ne la voit pas. Toutes ces croix, toutes ces barres, tous ces serpents, on dirait qu'ils s'envolent du papier et pénètrent dans la tête de ceux qui lisent. On ne les voit pas voltiger. Est-ce qu'ils voltigent ? Ils n'ont pas quitté le papier et ils sont dans la tête. C'est un miracle. Que font-ils dans la tête ? Ils doivent grouiller comme un fouillis de fourmis et de papillons.
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Pierre Gamarra
La mouche et la crème
🐝🍦
Une mouche voyant une jatte de crème
S'écria : « Quelle chance! Ah! Que cela me plaît!
Ô délice! Ô bonheur extrême!
Des œufs frais, du sucre et du lait,
un tendre arôme de vanille;
rien ne met plus de douceur en mon cœur. »

Elle volette, elle frétille,
elle s'approche, elle gambille
sur le rebord
et c'est alors
que sur la faïence trop lisse,
la mouche glisse
et succombe dans les délices
de cette crème couleur d'or.

Parfois, les choses que l'on aime
sont des dangers.
Il n'est pas toujours sûr que l'on puisse nager
dans la meilleure des crèmes.
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Un enfant dans une grande surface



Il y avait une fois
dans une grande surface
un enfant qui se promenait.

Il y avait aussi dix mille
boîtes de petits pois et de haricots verts,
de céleri, de macédoine,
de carottes et d’artichauts,
de confiture d’abricot,
de pomme, de poire, de fraise.

Il y avait une fois
dans une grande surface
un enfant qui se promenait.

Il y avait aussi dix mille
bouteilles d’eau gazeuse ou plate,
d’orangeade, de citronnade, de bordeaux,
de bourgogne, de porto, d’huile de tournesol
et d’arachide, de limonade…

Il y avait une fois
dans une grande surface
un enfant qui se promenait.

Il y avait aussi une rivière de fromages,
de yaourts, un mur de gâteaux secs,
une montagne d’ananas, un océan de pommes de terre,
un fleuve de spaghettis,
une mer de sardines à l’huile
et de maquereaux au vin blanc.

J’ai demandé à cet enfant :
‒ Que cherches-tu ? Du chocolat
ou des épinards surgelés ?
Une glace à la pistache ou
des betteraves et des choux ?
Des frites ? Des caramels mous ?
Des tartelettes aux cerises,
des chaussettes ou des chemises ?

Et cet enfant m’a répondu :
‒ Je cherche une chanson très belle,
Je cherche un oiseau rouge et vert,
Je cherche l’odeur de la mer
et le cri d’une tourterelle
lorsque le soleil aux doigts d’or
caresse les toits de la ville
et qu’on voit entrer dans le port
un bateau qui revient des îles.
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I



Un caroubier s'éveille dans le crépuscule,
il tremble entre mes mains désertes,
il plonge dans l'azur
et son frère le mimosa des quatre-rêves
le suit dans les royaumes du soleil.
Tous les matins caressent mes cheveux,
un automne de cèpe et de muscat
se penche vers les miroirs de mes lyres.
Une bergère violette
mène paître les nuages
au pays de mon front,
dans mes yeux de cristal et de brume,
au pays de mes sources,
là où meurt la mort.

p.7
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II



Extrait 3

Une nouvelle fois, devant ma porte,
le suint, la sueur le sel
et là-bas,
vers les limites de l'amour,
là-bas, vers les maïs, vers les étoiles,
vers cette borde au cœur de la lumière,
la haute patience de l'herbe,
le courage des graminées,
les sèves noires qui attendent
les brebis de neige et de nuit
avec celui qui marche.

p.8
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II



Extrait 2

Voici la sèche averse des sabots,
la hargne paisible du chien,
voici l'homme
qui vient comme un navire de velours
sur la houle des laines
et qui me dit : je suis pasteur
de ces agneaux et de ces mères
et de l'ombre qui court le long des murs.


p.8
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II



Extrait 1

Devant ma porte, une nouvelle fois
ondule le troupeau,
couleur de sel, couleur d'ocre et de plainte,
la voix dentelle des clarines
traverse l'argile des murs.


p.8
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III



Un homme dans le soleil fin
tend les mains vers les treilles
comme pour appeler le chasselas,
comme pour fondre à la chaux
de la façade impérissable.
Des feuilles sur ses cheveux blancs
valsent un collier d'amour ;
l'azur du sulfate de cuivre
habille les ceps éternels,
les yeux vagues des grappes,
la chair légère, l'avenir.
Demain, dit le vieux, demain,
mes mains demeureront,
demain, dans les délices de ces grains.

p.9
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XXXVII



Extrait 3

Je reviens vers toi, silence, fleur furtive,
dans les rues d’un village ancien
où chuchotent des femmes d’ambre.
Le puits murmure sous les fleurs
un poème frais et profond
tissé de feuilles, de visages.
Du cœur de la terre et de la nuit
vient la dernière certitude.
O blanche effraie, ô corbeau noir,
ô chevalier, ô reine sûre,
accompagnez-moi, ce matin,
vers le commencement des sources.

O folie ! Le soleil est beau.
Il faut le dire à tous les yeux.

p.48
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XXXVII



Extrait 2

O cruelles saisons revenues à mes yeux,
ô fouets, garrots, poignards,
ô pays barbelés,
ô solitude du supplice,
ô fusillades du cristal,
ô têtes de cuir et de plomb,
ô chevelures d’anges,
ô regards à jamais regards,
ô caravanes vers le sel, vers la soif, vers
les sépulcres blanchis,
ô mains désertes, étreintes desséchées,
galops éteints vers les fontaines,
ô paroles, paroles
perdues tandis qu’un océan de haines
emporte le bateau d’un enfant sans étoile.

p.47-48
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XXXVII



Extrait 1

O folie ! Le soleil est beau.
Et même pour Judas, le soleil est beau.
La Garonne s’étale entre des saponaires
et mes désirs. Les maisons chantent
les romances claires des amours.
O fureur ! Et pourtant les reflets de la route
sont beaux, et cette pie, et ces freux, et ces lis
disent la perfection du bonheur.
O mensonge ! O couteaux !
Tous les justes saignés
brûlent dans un instant d’aurore.
Une épeire scintille dans la gloire du ciel.
Je suis léger de toutes les lumières.

p.47
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