Evacuons le seul aspect un peu négatif de l'ouvrage : les exemple chiffrés donnés ne conviennent plus à notre époque.
En revanche, "La conquête du pain" est l'un des meilleurs essais politiques et reste effrayamment d'actualité. Kropotkine nous livre ici un brillant ouvrage sur la révolution et son organisation. Fi du droit au salaire, fi du droit à un emploi, Kropotkine réclame le droit à l'aisance pour tous.
En 300 pages, il décrit ce qui ressemble le plus à un programme révolutionnaire anarchiste: mise en commun des biens, expropriations, réorganisation de la société et du travail, abolition de l'Etat, de la propriété privée, tout y passe. A travers sa réflexion, on aperçoit ce que pourrait être une société réellement libre et dépourvue de misère sociale. En se basant sur des faits et des chiffres, l'auteur propose une société dans laquelle chaque individu aurait la possibilité de vivre pleinement sa vie.
La conquête du pain répond aux principales objections faites aux révolutionnaires (égoïsme de la nature humaine, enrichissement personnel comme seule motivation de l'homme, impossibilité d'une telle société à grande échelle etc...) et constitue l'une de meilleure porte d'entrée vers la pensée anarchiste.
Débordant d'optimisme envers l'humanité et sa capacité à construire un monde meilleur, c'est un livre qui donne envie de changer les choses, nous laissant entrevoir ce qui pourrait être une société libre et heureuse.
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Autant le dire tout de suite, je n’ai pas accroché du tout aux argumentations de l’auteur. Certes l’entraide existe chez les animaux. Certes elle existait au temps des premiers hommes, dans l’antiquité, au Moyen-Age, et jusqu’au début du XXe siècle. On ne peut le nier. Mais que vient faire la théorie de l’évolution dans son discours ? Pas compris. J’ai l’impression qu’il a surfé sur la vague de l’époque où les théories de Darwin étaient mises à toutes les sauces, quitte à faire des approximations, jouer sur l’interprétation des mots, titiller les polémiques, pour promouvoir ses propres principes socialo-anarchistes.
Non pas que ses idées soient répugnantes, au contraire, juste que je n’ai pas saisi le rapport avec la théorie de l’évolution des espèces.
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C4EST UN TR2S BON OUVRAGE
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Tout simplement ÉNORME ! Ce livre a réussi à mettre des mots sur mes mots … l’auteur est plein d’humour et on ne se lasse jamais de ces calembours 🤣🤣 Le personnage principal est attachant et que dire de sa relation avec son chien « caramel » …. un petit conseil pour la maison d’édition ? Changer le nom de famille de l’auteur qui est tout simplement imprononçable☹🥺
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Pierre Kropotkine est un géographe, anthropologue, géologue et le célèbre théoricien russe de l’anarcho-communisme, doctrine fondée sur l’autogestion, la démocratie directe et une liberté politique des individus.
Dans ce court essai intitulé l’entraide, Kropotkine soutient que l’évolution des différentes espèces et leur perpétuation est principalement fondée sur l’entraide. Fort de ses constats lors de ses travaux d’anthropologue, l’auteur multiplie les exemples de solidarité observés chez plusieurs espèces animales ainsi que dans les sociétés humaines primitives mais également au moyen âge. En effet, le système de communes, de guildes et de cité a permis de garantir une forme d’entraide chez certains corps de métier et a contribué de manière globale au fondement des civilisations et à garantir une certaine prospérité.
Mais Kropotkine veut surtout démontrer l’erreur de tous les philosophes politiques qui ont fondé leurs théories sur le pessimisme anthropologique de la nature humaine, et en particulier Hobbes avec sa théorie du Léviathan consistant à imposer la nécessité d’un Etat fort et régulateur qui sortirait l’homme de son état de nature qui est la guerre de tous contre tous. Kropotkine se positionne également contre les interprétations superficielles des travaux de Darwin et les pourfendeurs du Darwinisme social. La loi du plus fort n’est pour lui qu’un mythe qui bute sur le terrain de la réalité.
Ce livre s’inscrit donc logiquement dans la pensée anarchiste de l’auteur et dans cette utopie de vivre sans Etat.
« L’absorption de toutes les fonctions par l’État favorisa nécessairement le développement d’un individualisme effréné, et borné à la fois dans ses vues. A mesure que le nombre des obligations envers l’État allait croissant, les citoyens se sentaient dispensés de leurs obligations les uns envers les autres…. Tout ce qu’un citoyen respectable doit faire aujourd’hui est de payer l’impôt et de laisser les affamés s’arranger comme ils peuvent. Aussi la théorie, selon laquelle les hommes peuvent et doivent chercher leur propre bonheur dans le mépris des besoins des autres, triomphe-t-elle aujourd’hui sur toute la ligne — en droit, en science, en religion »
On peut rétorquer à Kropotkine son argumentaire sélectif (ce dernier ne cite pas des exemples de comportements égoïstes), son optimisme naïf mais ses propos sont un véritable antidote à la misanthropie qui peut frapper chacun de nous à l’observation de l’état du monde.
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Un véritable manuel anarchiste !
Ici Kropotkine opère un triple mouvement :
1) Il présente le communisme libertaire, répond aux objections qui lui sont communément adressées.
2) Exposé sa propre vision de la révolution, de son déroulement et ses priorités.
3) Montre, domaine par domaine (industrie, agriculture, besoins de luxe, etc...) comment il entend gérer la production et la consommation des biens.
Une très bonne introduction à la doctrine anarchiste d'inspiration communiste ; à mettre entre toutes les mains !
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A travers ce livre Pierre Kropotkine nous apporte une vision qui selon moi sonne toujours nouvelle de nos jours.
Quand nous imaginons la selection naturelle nous visualisons généralement une selection de capacités individuelles. Ici l'auteur nous propose une vision collective de l'evolution. Car en effet nous sommes des animaux sociaux et physiquement faible. C'est notre capacité a vivre en communauté qui nous a permis de survivre.
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