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Citations de Pierre Miquel (104)


C'est la guerre continuelle des tribus qui constituait la faiblesse essentielle de la Gaule, son impuissance, sa répulsion peut-être aussi, à concevoir un système politique unitaire. Si l'on en croit César, les tribus gauloises avaient le sentiment de l'unité de leur civilisation, de leurs croyances et même, devant l'envahisseur, de leurs intérêts; mais elles tenaient à préserver leurs sociétés sans Etat, sans roi, sans chef suprême, et ne se résignèrent à l'action commune que sous l'insupportable contrainte de l'envahisseur romain.
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Lincoln ne prétendait pas empêcher les Etats du Sud d'utiliser leur main d'oeuvre servile dans les plantations de coton, mais seulement empêcher l'extension de l'esclavage aux nouveaux Etats qui venaient d'être constitués au sein de l'Union.
Tel était le véritable casus belli, même si par la suite, les Yankees venus du Nord et grands massacreurs d'Indiens, devaient se présenter en champions innés de l'anti-esclavagisme.
Mais peu leur importait de posséder des esclaves, dont leur économie industrielle n'avait que faire ; ils trouvaient fort avantageux de racheter les domaines du Sud ruinés par l'abolition de l'esclavage.
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Le procès de Jeanne d'Arc est l'exemple du crime instruit par une institution religieuse, portant sur des questions de foi, à des fins exclusivement politiques. La condamnation de Jeanne est d'abord un crime d'Etat, reposant sur le mensonge.
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Si son seigneur et les capitouls de la ville protègent une Eglise non romaine ( 1 ), c'est qu'ils refusent l'universalité chrétienne chère à Bernard de Clairvaux, qu'ils prétendent faire cavaliers seuls et ne rien devoir à personne.
Ainsi se fortifie le mensonge avant qu'il n'engendre la répression.

( 1 ) les Cathares.
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Le Chemin des Dames, qui s'étendait sur vingt-quatre kilomètres au centre du dispositif de Nivelle, était un mauvais lieu de l'Histoire, hanté par les massacres de toutes les époques. Son nom bucolique lui venait des soeurs de Louis XV, Adélaïde et Victoire, tantes de Louis XVI, marraines de cette route grossièrement empierrée, qui prenait au débouché de la route de Laon pour acheminer les lourds carrosses venus de Versailles jusqu'à la ferme Heurtebise. De là, le cocher prenait à main gauche pour gagner péniblement le château de la Bove en suivant le chemin étroit et pentu qui passait devant l'abbaye de Vauvlerc et le village de Bouconville.
Au château, entièrement rebâti au XVIIIe siècle par un intendant du Dauphiné et orné d'un parc superbe, les princesses étaient attendues par la maîtresse des lieux, la comtesse de Narbonne, leur dame d'atours. On y donnait la comédie, on y recevait les courtisans en regardant le soir tomber sur la vallée verdoyante de l'Ailette, en admirant au loin la flèche de Reims, par-delà l'abbaye, le clocher de Craonne et la ferme Heurtebise. Les dames savaient-elles que ces lieux avaient été ensanglantés déjà par de nombreux combats, depuis le temps de la guerre des Gaules?
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Bismarck ne changeait rien au contenu réel de la réponse d'Ems communiquée à la presse mondiale. Mais il lui donnait un ton provocateur capable, dit-il, "de produire sur le taureau gaulois l'effet du drapeau rouge".
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Le roi de France, bénéficiaire de la croisade contre les Albigeois, reprendra à son compte la protection du pouvoir monarchique, contre le pape et l'idéologie universaliste de Bernard de Clairvaux, au besoin en allant jusqu'à décider de s'opposer à toute incursion de Rome sur ses terres. Quand la monarchie française devint sûre de son destin au point de livrer ce combat, s'ouvrit un des procès les plus mensongers de l'histoire de la chrétienté, celui des Templiers.
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Que Jésus soit un prophète ou un Dieu devient un sujet de querelle sans fin. Un prophète ? Mensonge, disent les chrétiens qui refusent d'assimiler le Christ à quelque Mahomet. Un Dieu ? Mensonge, disent les juifs, qui ne croient qu'à l'unique Yahvé, que personne n'a jamais vu. Mensonge, disent les musulmans, pour qui le seul Dieu est Allah, même s'il déroule du ciel un tapis en escalier pour y accueillir son prophète.
De ces dénonciations enflammées sortent des siècles de sanglantes guerres de religion.
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En histoire, le mensonge est l'activité la mieux partagée. Voilà bien une pétition de principe qui semble frappée du sceau de l'évidence.
Les acteurs de l'histoire mentent, Clio elle-même ne leur cède en rien.
Aux yeux des historiens, de telles pratiques recouvrent les comportements les plus divers liés pour les uns à la propagande ou à la raison d'état, pour d'autres à l'idéologie ou à l'expression de la volonté de pouvoir.
Il faut pourtant désigner les choses par leur véritable nom : en l'occurrence, des mensonges, qui ne sont pas de simples et anodins aménagements avec la réalité, mais de véritables stratégies d'occultation de la vérité.
Mais ces mensonges qui ont fait l'histoire de France ne sont pas les mêmes selon qu'ils sont commis au Moyen-âge, sous Louis XIV ou à la fin du XIX° siècle.
Selon la nature du mobile qui a conduit à recourir au mensonge, la période historique dans laquelle cet événement s'est inscrit et, enfin, le statut et le caractère des différentes figures qui sont en cause, le mensonge nous offre des facettes différentes....
(extrait de l'avant-propos inséré en début de l'édition parue chez"France Loisirs" en 2002)
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Par une série de mensonges insaisissables, le capitaine Dreyfus est condamné au bagne à vie.
p.298.
Emile Zola, qui a écrit "J'accuse", est condamné pour diffamation à 3000 francs d'amende et un an de prison.
Le colonel Picquart, qui a découvert le vrai traître, est rayé des cadres.
Le commandant Esterhazy ( 1 ) est acquitté par un tribunal militaire réuni pour éviter la comparution du coupable devant la justice civile.
p.301.

( 1 ) traître, vrai coupable.
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Elle est d'autant plus meurtrière qu'elle est incessante. Les témoins ont décrit le ciel embrasé en permanence par les fusées, les incendies, les illuminations,. Quand les tirs cessent dans un secteur, ils reprennent dans un autre, comme un feu de brousse se rallume sur une terre déjà brûlée, selon les caprices du vent... Les actions offensives sont rarement générales. On se bat pour améliorer les positions, pour éviter le tir d'une batterie trop bien placée, pour débusquer des nids de mitrailleuses. Les Français cherchent constamment à renforcer leurs défenses, à organiser leur front, à sortir de l'improvisation. Les attaques, le plus souvent précédées de tirs d'artillerie, engagent un bataillon, parfois une compagnie, jamais une division. Il ne peut y avoir de repos dans les lignes, On ne peut y dormir ni se détendre, comme le font les hommes des tranchées dans les Flandres, les Vosges, la Champagne, en dehors des périodes de grandes offensives. A Verdun le canon tonne sans arrêt, sans répit pour les combattants. La parcellisation du front rend chaque secteur vulnérable, engagé dans des attaques mineures, qui peuvent à tout moment survenir.
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En juin 1914, il [le Kaiser] disait à l'attaché militaire français :
- Avez-vous enfin choisi une couleur pour votre uniforme?
- Oui, sire, répondait l'attaché, un gris bleuâtre assez clair. La couleur de cette brume qu'on voit là-bas à la lisière de ces bois.
- Très bien, répond le Kaiser, et il s'étrangle de rire en pensant aux pantalons rouges.
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Dumas, dans "Le vicomte de Bragelonne", a imaginé que le masque de fer était un demi-frère du roi, né de l'union adultérine de la reine Anne d'Autriche avec un inconnu qui pourrait être, selon d'autres, le cardinal de Mazarin.
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Le "bon roi Dagobert" était un roi fort sérieux , et qui, assurément, ne portait pas la "culotte". La "culotte" n'apparaît dans le costume masculin qu'au XVIè siècle. Dagobert Ier, roi des Francs, n'avait rien de débonnaire.
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Le roi eut bientôt la réputation de faire des miracles, de guérir les malades. Cette renommée existe dès le temps de Louis le Pieux, qui, selon son biographe, guérissait les plaies d'un signe de croix. Il soignait les aveugles, comme le Christ lui-même, en leur lavant le visage avec de l'eau bénite. De Robert le Pieux jusqu'à l'aube des temps modernes, les rois "thaumaturges" guériraient les "écrouelles". Nul ne pouvait plus contester leur pouvoir spirituel. Pour les mentalités du Moyen-Âge, ce n'était certes pas un mince prodige que ce pouvoir surnaturel placé par Dieu dans les mains du roi.
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Le corps du chef (Gaulois ndlr) mort était solennellement enseveli avec ses objets précieux, ses animaux familiers, ses clients et ses esclaves que l'on sacrifiait pour la circonstance.
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"Une toile d’araignée de noms propres étendue sur Paris, qui délègue l’Histoire à chaque coin de rue.”
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"Ludendorff, à observer le désordre russe, pouvait croire que le jugement de la Providence (Strafgericht) pouvait s'accomplir. Il avait une chance de livrer une bataille d'anéantissement, sur les lieux mêmes où, jadis, les Slaves avaient écrasé les chevaliers teutoniques dans les forêts dont les sapins avaient cinq siècles d'âge." (août 1914)
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Toutes les paroisses un peu riches ont leur reliques, à Meaux comme ailleurs. On les entasse, on les enchâsse, on les déplace d’un église à l’autre. Toussaert cite, dans la liste des saints de la collégiale Saint-Donatien à Bruges, “des poils de la barbe de saint Pierre, des cheveux et des gouttes de lait de Marie, une sandale du Christ, un os de l’un des trois enfants dans la fournaise de Nabuchodonosor, une partie de la verge d’Aaron”.
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Les Français, de retour de Gallipoli, avaient appris à planter des salades dans la plaine de Salonique pour échapper au scorbut qui menaçait les mangeurs de
conserves. On raillait, dans les tranchées de l’Aisne ou de la
Somme, ces « jardiniers » qui s’étaient arrachés à la boue du front
de l’Ouest pour trouver, sous le soleil d’Orient, des adversaires
aussi primaires que les Turcs et les Bulgares, ceux-là mêmes que
les grandes puissances avaient laissés s’entre-tuer au cours des
guerres balkaniques en se contentant de leur vendre canons et
mitrailleuses. Combattre directement ces marginaux exotiques de la
Grande Guerre, c’était véritablement déchoir.
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