Ce gros volume (plus de 600 pages) est un ouvrage que toute famille française devrait posséder (et... consulter régulièrement). Commençant par la conquête romaine de la Gaule, cette Histoire s'achève à la démission du général de Gaulle (1969). Il n'y a rien de génial dans ce livre, mais il me semble clair, exempt d'abusive érudition et indispensable. Une nation qui oublierait sa propre histoire - y compris ses épisodes les moins glorieux - serait sur la pente du déclin...
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C'est clair, simple, complet, sans excès d'érudition, vivant comme la vie quotidienne.
Indispensable dans une bibliothèque.
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C'est la guerre continuelle des tribus qui constituait la faiblesse essentielle de la Gaule, son impuissance, sa répulsion peut-être aussi, à concevoir un système politique unitaire. Si l'on en croit César, les tribus gauloises avaient le sentiment de l'unité de leur civilisation, de leurs croyances et même, devant l'envahisseur, de leurs intérêts; mais elles tenaient à préserver leurs sociétés sans Etat, sans roi, sans chef suprême, et ne se résignèrent à l'action commune que sous l'insupportable contrainte de l'envahisseur romain.
Le roi eut bientôt la réputation de faire des miracles, de guérir les malades. Cette renommée existe dès le temps de Louis le Pieux, qui, selon son biographe, guérissait les plaies d'un signe de croix. Il soignait les aveugles, comme le Christ lui-même, en leur lavant le visage avec de l'eau bénite. De Robert le Pieux jusqu'à l'aube des temps modernes, les rois "thaumaturges" guériraient les "écrouelles". Nul ne pouvait plus contester leur pouvoir spirituel. Pour les mentalités du Moyen-Âge, ce n'était certes pas un mince prodige que ce pouvoir surnaturel placé par Dieu dans les mains du roi.
Le corps du chef (Gaulois ndlr) mort était solennellement enseveli avec ses objets précieux, ses animaux familiers, ses clients et ses esclaves que l'on sacrifiait pour la circonstance.
Autour de l'an mil, la France est dominée par de puissants seigneurs, dont le petit roi de l'Ile-de-France n'égale ni l'influence, ni le prestige, ni la richesse, ni la force. Limité à son domaine amoindri, il dispose cependant d'un atout majeur, dont il fera bon usage: il est le seul qui détienne la puissance spirituelle que confère la cérémonie du sacre.
Il n'est pas seulement l'héritier diminué de Charlemagne: par le sacre, il descend en droite ligne des Rois d'israël.