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Citations de Pierre Sipriot (14)


Schopenhauer a eu le grand mérite de forcer les philosophes à répondre à cette question fondamentale et qui ne se posait pas avant : quel sens a le monde ou quel sens faut-il donner au monde. On peut chercher à s'y sentir à l'aise à moins comme Schopenhauer, qu'on aime désespérer.
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Les Jeunes Filles a été un livre salubre. Un livre qui a donné plus de netteté à l'amour, le dépouillant de tout romanesque. 'Aimer, c'est aimer un corps', répète Montherlant. Les rapports entre hommes et femmes doivent sortir de ces brouillards de préjugés et de mensonges où ils vivent les uns à l'égard des autres.
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"L'acte le plus remarquable que j'ai accompli dans ma jeunesse, c'est d'être parvenu à naître un 21 avril, c'est-à-dire le jour anniversaire de la fondation de Rome."
Eh bien, non ! Nous avons retrouvé l'acte de naissance et de baptême. Henry-Marie-Joseph-Frédéric-Expedite Million de Montherlant est né le 20 avril 1895 à une heure du matin. Montherlant a changé d'un an la date de sa naissance pour se rajeunir et de un jour le jour de sa naissance pour naître à un moment propice comme Chateaubriand voulait être censé être né le jour de la Saint-François.
Pourquoi ce coup de pouce ? Pour modifier le ciel astral plus favorable en 1896, disait Montherlant qui aimait toujours les illusions consolatrices sans y croire le moins du monde. Et surtout, pour choisir sa date de naissance comme il a choisi la date où il s'est donné la mort : 21 septembre 1972, l'équinoxe de septembre : "quand le jour est égal à la nuit ; en la fête de ce Saint Mystère, que le oui ou le non l'emporte. Et le jour de la vie et la nuit de la mort sont égaux pour moi en effet et se balancent. L'un ou l'autre, 'no importa.'
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La vocation de Montherlant pour les lettres commence avec "Quo Vadis ?" découvert en 1903 en version expurgée. (...) En même temps, Henry commence l'étude du latin. « C'est l'ouverture de tout un monde, tout autre, de tout un nouveau monde. » Montherlant a repris à son compte les mots de Péguy. Quo vadis ? Le latin, c'est la révélation des Romains, la révélation de l'art d'écrire, la révélation de ce qu'il est, lui, Henry de Montherlant. La vitalité du monde païen et ses extravagances le guérissent des chimères nobiliaires de la famille et du catholicisme le plus austère qui pesait lourdement sur son éducation. « J'étais fou de mes Romains comme Don Quichotte de ses héros de chevalerie. »
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Nous ne sommes jamais entièrement détachés d'un personnage de roman. Il y a en chacun de nous des rêveries que nous ne voulons pas ou que nous ne pouvons pas pousser jusqu'à l'acte, et tout ce personnage qui aurait pu être, nous en faisons un personnage de roman : c'est ainsi qu'il y a chez la plupart d'entre nous un côté pauvre type plus ou moins dominé et refoulé par nos puissances de vitalité. C'est en isolant de moi ce côté pauvre type et en l'exprimant que j'ai fait les Célibataires. 
Page 8, extrait d'une interview radiophonique en 1952.
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L'œuvre de Montherlant sort d'une volonté de posséder tout. On ne voit point, chez lui, cette attitude de délimitation, cette caractéristique de l'art classique, et qui préserve la pureté d'un ordre de création étroitement limité.
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Williamine 03 août 2018
Album Montherlant de Albums de la Pléiade
(A propos de la série des Jeunes filles et des critiques virulentes qu'elle suscita).
Le tort de ces critiques, en général, fut de ne pas retenir que l'aspect irritant du livre, la dualité des sexes, le conflit qui les oppose. On méconnaissait ainsi l'intention éducatrice du roman. Montherlant cherchait à secouer les femmes pour qu'elles se libèrent d'une tutelle, d'une condition que les hommes ont fixée à leur convenance.
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Octobre 1911, Montherlant fait sa philosophie. Cette classe prend pour lui tout son sens. C'est une école de la sagesse, l'on y apprend à vivre à la manière du sage antique. Cette sagesse dont il dira, plus tard, qu'elle est si discréditée en Occident que le "public n'a même pas notion de ce que signifie ce mot 'sagesse' ", qui tient pour Montherlant dans quatre livres, à portée de main jusqu'à sa mort l'Ecclésiaste, Sénèque, Pétrone, Plutarque, Marc Aurèle.
Page 58
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Un mot dont Montherlant veut faire le mot qui s'étendra sur toute sa vie : la domination. Il ne s'agit pas évidemment de la domination des hommes, fait qui nous a toujours frappé par sa vulgarité, mais plutôt la domination des événements, de la guerre dans la vie quotidienne, domination sur la mort, la mort à volonté – à sa volonté - , si on le juge bon. 
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FIGURE DE SAINT-MARTIN
Presque tous les rois de France se souviendront que Clothilde a sans cesse écouté la voix de Saint Martin. Elle a ainsi pu donner à la France sa lignée de souverains très catholiques; elle a armé son époux d'un écu orné du symbole de la Trinité, les trois fleurs de lis qui deviendront l'emblème de la monarchie.(...)
"Dès le VIIe siècle, Martin est devenu le patron de la monarchie franque. Les souverains conserveront dans leur oratoire privé la relique de son manteau nommé capella; ce mot, au Moyen Age, désignera l'oratoire du roi et sera bientôt appliqué à tout lieu de prière. Dans ce manteau repose une vertu de discernement. Le roi n'a pas à prouver sa force, mais à servir Dieu dans la charité du Christ. Il n'a pas à verser le sang de ses ennemis; il ne doit pas craindre de répandre le sien s'il croit venu le temps de son martyre.
La cape de saint Martin, capella, donnera naissance au mot chapelle, comme pour montrer que toute la France est enveloppée dans le manteau de Saint Martin.
Dans les grandes détresses, ou au cours de leurs maladies, les rois de France ont souvent demandé qu'on les entoure des reliques de saint Martin.
Un dernier mot de Fortunat sur Martin:
"Où est le Christ est connu, Martin est honoré."p.33
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Au fond, notre esprit a trop de vitalité pour un seul corps mortel. Il nous faudrait d'autres vie devant soi, des vies de rechange pour faire tout ce dont nous rêvons.
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Telle est la vérité de l'artiste. Il n'a pas de vie propre, il croit avoir mieux, il est le miroir incandescent de l'univers.
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Montherlant a trouvé d'emblée dans la vie une spectatrice dont la sensibilité reflétait la sienne. C'est par le détour et l'admiration de sa mère qu'il devenait lui-même. Ce qu'elle admirait chez lui ne pouvant être banal, il devait briller pour la tirer de sa langueur.
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Face à l'Académie et ses Immortels, "temple autour duquel tourne vainement la mort", Montherlant entretient moins l'idée d'une survie de son oeuvre que le goût du néant, le goût de la mort, qui ne vont pas sans le dégoût du reste, y compris le dégoût de l'Académie.
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