Citations de Poppy Z. Brite (169)
Nous avons élevé trois enfants hétérosexuels qui savent tout du sort réservé aux gays et qui n'hésitent jamais à combattre l'homophobie de la société.
(Page 232)
«La chanson suivante, dit-il dans le micro, est dédiée à mon amour perdu, ou qu'il se trouve. Est-ce que tu es là, est-ce que tu m'écoutes, est-ce que tu détestes toujours le son de ma voix? Je ne le saurai sans doute jamais. En voilà une autre pour toi, mon petit ver qui me ronge le cœur.»
( page 109)
Ça ne me dérange pas de regretter ce que j'ai fait. Mais je ne supporte pas de regretter ce que je n'ai pas fait.
J'ai su alors que cet homme était infiniment dangereux. J'ai su aussi que je devais absolument plonger en lui, aussi loin qu'il me laisserait aller.
Il aurait fait n'importe quoi pour Tran, y compris attendre.
Quand on a peur de tomber sur quelqu'un qu'on n'a pas envie de voir, on préfère rester chez soi à bouquiner, à noircir son journal intime, à écouter de la musique ou à relire de vieilles lettres d'amour déprimantes.
Puis j'ai fini par m'habituer, et cela m'a encore plus terrifié que les souffrances que j'avais endurées. Je n'aime pas m'habituer aux choses, en particulier lorsque je n'ai pas le choix.
Ta vie est entrée en collision avec la mienne et tu n'as pas survécu au choc, tout simplement.
Sam était bien moins séduisant à mes yeux que je ne l'étais aux siens, mais je savais qu'il me plairait davantage une fois mort.
Les assassins ont le don de rendre leur visage malléable.
Ta vie est entrée en collision avec la mienne et tu n’as pas survécu au choc, tout simplement.
Elle croyait dur comme fer que s'il avait à choisir la plupart des chefs opteraient sans hésiter pour de l'argent plutôt que du respect.
Mais Laine aurait dû apprendre qu'il ne faut jamais avoir une trop grande foi en quelqu'un ou quelque chose car on finit toujours par en souffrir. L'excès de foi vous suce les sangs.
A sa façon le monde aussi est un vampire.
_ Qu’est-ce qui te plaît dans cette recette ? demanda-t-il.
_ Je sais pas… La rencontre entre les rognons et le gin, qui ont tous les deux une saveur un peu astringente, et la douceur du beurre. Et toi, qu’est-ce que tu détestes dans cette recette ?
_ Tout.
_ Non, vas-y, développe un peu.
_ Ca a le goût d’un bout de foie qui aurait mariné dans un urinoir.
Jay le surprenait parfois dans la bibliothèque, feuilletant des livres de peinture ou de photographies, dévorant des fragments de romans comme un homme affamé de mots ; ou alors dans l'antichambre, en train d'écouter des CD qui passaient en boucle ; ou encore dans la chambre, jouissant des draps en soie et des oreillers moelleux. C'était un homme de goût et de culture, un homme sublime, qui avait été privé de tout ce qui était essentiel à ses yeux, et Jay se sentait revivre en le voyant reprendre goût à la vie.
Il a tendu sa main vers la mienne par-dessus la table. Son étreinte était fraîche, sèche et languide. Quand je serrais la main à un compagnon potentiel, j'avais pour habitude de coller ma paume à la sienne et, l'espace d'un instant, de lui enserrer le poignet, guettant la réaction qu'allait susciter en lui ce geste intime, ce signe de domination.
Et j'ai été fort surpris de constater que Jay faisait de même. Nous nous sommes vivement écartés l'un de l'autre, interloqués.
Le Carré était à lui, ses rues nocturnes éclairées au gaz, ses ruelles sordides et ses passages illuminés de néons, ses cours secrètes baignées d'ombre et de feuillage, l'immense lune pourpre accrochée dans le ciel tel un œil chassieux. Le Carré lui apportait ses offrandes, et il les acceptait avec reconnaissance, avec appétit.
Tran jeta un regard circulaire sur sa chambre, se demandant par où commencer et se sentant près de succomber au désespoir. Il y avait des fringues partout, propres ou sales ; il y avait des cahiers, des dessins, des livres et des papiers divers.
Définis tes priorités, se dit-il. Commence par le plus important. Il alla jusqu'à la bibliothèque, attrapa un gros livre sur la mort et l'agonie.
À l'époque, j'étais pour la première fois à deux doigts du repentir. On eût dit que j'avais vécu dans un rêve durant onze ans et que je venais de me réveiller dans un monde à peine reconnaissable. Comment avais-je pu commettre vingt-trois meurtres ? Qu'est-ce qui m'y avait poussé ? J'ai tenté d'explorer avec des mots les profondeurs de mon âme.
J'ai remarqué par la suite qu'il s'était fait tatouer autour du cou une ligne rouge, légendée par les mots DECOUPEZ SUIVANT LE POINTILLE. Je n'ai eu qu'à suivre cette instruction.