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Citations de Rabih Alameddine (330)


Je vendais des livres, après tout.
Toutefois, je vivais effectivement pour l'art. Ce n'était pas une décision consciente, je ne le crois pas. Je ne me suis pas dit un beau jour que j'allais planifier une vie tout entière consacrée à la beauté esthétique. Je ne m'en veux pas pour cela. Je me suis glissée dans l'art pour échapper à la vie. Je me suis enfuie en littérature. (p. 132)
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Nulle perte n'est ressentie avec autant d'acuité que celle de ce qui aurait pu être. Nulle nostalgie fait autant souffrir que la nostalgie des choses qui n'ont jamais existé. (p; 178)
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Je me suis depuis bien longtemps abandonnée au plaisir aveugle de l'écrit. La littérature est mon bac à sable. J'y joue, j'y construis mes forts et mes châteaux, j'y passe un temps merveilleux. C'est le monde à l'extérieur de mon bac à sable qui me pose problème.Je me suis adaptée avec docilité, quoique de manière non conventionnelle, au monde visible, afin de pouvoir me retirer sans grands désagréments dans mon monde intérieur de livres. Pour filer cette métamorphose sableuse, si la littérature est mon bac à sable, alors le monde réel est mon sablier- un sablier qui s'écoule grain par grain. La littérature m'apporte la vie, et la vie me tue. (p. 15)
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L'acte amoureux, comme l'art, peut perturber une âme, peut concasser un cœur au mortier. Le sexe, comme la littérature peut faire entrer l'autre en vos murs, même si ce n'est que pour un moment, un moment avant lequel à nouveau on s'emmure.
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De tous les plaisirs délicieux que mon corps a commencé à me refuser, le sommeil est le plus précieux, le don sacré qui me manque le plus. Le sommeil sans repos m'a laissé de suie. Je dors par fragments, quand j'arrive à dormir.
Lorsque j'envisageais la fin de ma vie, je ne m'attendais pas à passer chaque nuit dans l'obscurité de ma chambre, les paupières à demi ouvertes, calée sur des coussins ratatinés, à tenir salon avec mes souvenirs.
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Je n'aime pas me plaindre, vraiment, je n'aime pas, mais je constate que je me plains souvent. Vieillir c'est se lamenter.
Devrais-je vous parler de mon transit intestinal ?
Je plaisante, je plaisante. Nonobstant, si vous avez le malheur de lire le journal de Thomas Mann, vous noterez qu'il ne pense qu'à une seule chose, ses problèmes intestinaux, et le rustre raseur ne plaisantait pas.
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J'ai toujours pensé que Spinoza avait eu une vie d'ermite après le cherem, mais j'ai récemment appris que cela n'avait pas du tout été le cas. Bon nombre d'amis lui rendaient visite, et certains mêmes l'aidaient financièrement. Je sais donc que l'idée que je me faisais de lui est inexacte, mais je persiste à m'accrocher à mon mythe. Maintenant, s'il n'avait pas écrit l'-Ethique- s'il n'avait pas développé les concepts de liberté religieuse, de liberté de la presse, de républicanisme démocratique et de morale laïque détachée de la théologie-, je ne l'invoquerais pas. C'est le fait qu'il ait écrit ce chef-d'oeuvre qui fait de lui un génie.
Le fait qu'il fut un outsider pathologique, et que je le considère comme tel, est ce qui fait de lui mon préféré. (p. 240)
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Dans les premiers pages de son somptueux roman -Séfarade-, Antonio Munoz Molina écrit : "Seuls nous qui sommes partis savons comment était notre ville et réalisons à quel point elle [ Beyrouth] a changé: ce sont ceux qui sont restés qui ne se la rappellent pas, ceux qui, de la voir au jour le jour l'ont perdue et laissée se défigurer, même s'ils pensent que ce sont eux qui sont restés fidèles et que nous, dans une certaine mesure, sommes les déserteurs" (p. 106)
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Une des raisons pour lesquelles nous désirons des explications est qu'elles nous séparent et font que nous nous sentons à l'abri.
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Beyrouth est l'Elisabeth Taylor des villes : démente, magnifique, vulgaire, croulante, vieillissante et toujours en plein drame. Elle épousera n'importe quel prétendant enamouré lui promettant une vie plus confortable, aussi mal choisi soit-il. (p. 106)
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Il faut aller de l'avant, tâcher de vivre.
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La poésie m'apporta de grands plaisirs, la musique un réconfort immense, mais je dus apprendre par moi même à apprécier, par moi même, uniquement par moi-même. Cela ne me vint pas naturellement.
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Tu as l'air fatigué, dit Satan, je lui dis que je l'étais, que je n'aurai aucun mal à m'endormir dans ce fauteuil inconfortable même si je n'avais pas à portée de main mes deux principales aides à l'endormissement, mon chat Béhémoth et l'enregistrement YouTube de l'aspirateur Hoover WindTunnel.
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La littérature est mon bac à sable. J’y joue, j’y construis mes forts et mes châteaux, j’y passe un temps merveilleux. C’est le monde à l’extérieur de mon bac à sable qui me pose problème. Je me suis adaptée avec docilité, quoique de manière non conventionnelle, au monde visible, afin de pouvoir me retirer sans grands désagréments dans mon monde intérieur de livres. Pour filer cette métaphore sableuse, si la littérature est mon bac à sable, alors le monde réel est mon sablier - un sablier qui s’écoule grain par grain. La littérature m’apporte la vie, et la vie me tue.
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Par exemple, je ne m'étais pas rendu compte que le mariage signifiait que j'allais être retirée de l'école. L'aurais-je su, j'aurais posé quelques questions supplémentaires à l'école. J'étais une phalène à qui l'on arrachait de force sa chrysalide pour qu'elle affronte les lumières crues du monde et ses orages effrayants.
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La pierre au-dessus de ma tombe, de quelle inscription sera-t-elle ornée ? [...]
« Mort, ne sois point fière, car ici tu n'as vaincu qu'un grain de poussière.»
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Rabih Alameddine
Lire un bon livre pour la première fois est aussi somptueux que la première gorgée de jus d'orange qui met fin au jeûne du ramadan.
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Mes traductions ne sont pas du champagne et elles ne sont pas non plus du thé au lait. (...)
Walter Benjamin a quelque chose à dire à propos de tout cela. Dans " La Tâche du traducteur", il écrivit : "Aucune traduction ne serait possible si son essence était de ressembler à l'original. Car dans sa survie, elle ne mériterait pas ce nom si elle n'était pas mutation et renouveau du vivant"
Dans son propre style déconcertant, Benjamin dit que si vous traduisez une oeuvre d'art en collant à l'original, vous pouvez montrer le contenu en surface de l'original et expliquer les informations contenues à l'intérieur, mais vous passez à côté de l'essence ineffable de l'oeuvre. Autrement dit, vous traitez l'inessentiel. (p. 125)
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De tout les plaisirs délicieux que mon corps a commencé à me refuser , le sommeil est le plus précieux , le don sacré qui me manque le plus . Le sommeil sans repos m'a laissé sa suie . Je dors par fragments , quand j'arrive à dormir . Lorsque j'envisageais la fin de ma vie , je ne m'attendais pas à passer chaque nuit dans l'obscurité de ma chambre , les paupières à demi ouvertes , calée sur des coussins ratatinés , à tenir salon avec mes souvenirs ....... La règle de base du sommeil est que l'on s'en réveille . Le réveil est-il alors une résurrection ?
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Lorsque je tombe sur un jardin ces temps-ci, je fleuris intérieurement.
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