AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Rabih Alameddine (330)


Mon corps est plein de phrases et de mots, mon coeur resplendit de charmantes tournures de phrase mais aucun des deux ne peut être touché par l'autre.
j'ai les névroses des auteurs mais par leurs talents. (...)Tout ce que j'ai pour moi, c'est ma solitude. (p. 135)
Commenter  J’apprécie          150
Je suis l'innoffensivité incarnée. Je n'attends pas des gens qu'ils m'aiment, qu'ils m'apprécient ni n'aient le moindre sentiment à mon égard. Je n'ai jamais souhaité être importante au point d'avoir des ennemis. Je ne veux pas dire par là que je suis une timide congénitale ou une giroflée dont le plus profond désir est de fleurir pour devenir un lys tigré scandaleusement odorant, mais juste que j'essaye de vivre sans me mêler des vies des autres car je ne souhaite pas que les autres se mêlent de la mienne.
Commenter  J’apprécie          140
Quand je lis un livre, je fais de mon mieux, pas toujours avec succès, pour laisser le mur s’effriter un peu, la barricade qui me sépare du livre. J’essaye d’être impliquée.
Je suis Raskolnikov. Je suis K. Je suis Humbert et Lolita.
Je suis vous.
Commenter  J’apprécie          140
Tu es un immigrant dans un pays que tu admires, un expatrié dans un pays que tu considères en dessous de toi.
Commenter  J’apprécie          140
Ah, pauvre vanité de chair et d'os appelée homme
Ne vois-tu pas que tu n'as absolument aucune importance ?
Commenter  J’apprécie          140
Je regrette de ne pas avoir écouté Tchekhov, ou de ne pas l'avoir lu à l'époque : "Si vous craignez la solitude, ne vous mariez pas."
Commenter  J’apprécie          142
Alain Robbe - Grillet a écrit que la pire chose qui soit arrivée au roman fut l'arrivée de la psychologie. On peut supposer qu'il voulait dire que désormais nous nous attendons tous à comprendre les motivations ultimes de tous les actes des personnages, comme si cela était possible, comme si la vie fonctionnait ainsi. [...] Par exemple, si une protagoniste ne peut faire l'expérience de l'amour, c'est qu'elle a été abusée sexuellement, ou si le héros cherche perpétuellement l'approbation d'autrui, c'est que son père lui accordait très peu d'attention quand il était petit. Ceci, bien entendu, ne tient pas compte du fait que bien d'autres ont vécu la même chose en ayant néanmoins un comportement différent, mais c'est un point de détail, comparé à la perte réelle qu'il y a à combler le désir d'explication: la perte du mystère. (P.116)
Commenter  J’apprécie          130
Ma mère n'a pas attendu le grand âge pour atteindre son apogée. Elle commença à survoler en cercles le sommet de l'Everest du narcissisme à un âge assez jeune, et plus tard, après la mort de son mari, quand ses enfants furent grands, elle flotta au-dessus de toute la chaîne de l'Himalaya. Les sujets dans lesquels elle se spécialisa, ou qu'elle souhaitait aborder, étaient, dans l'ordre : elle-même, ses garçons, son mari er l'infériorité du reste du monde. J'exagère à peine.
Commenter  J’apprécie          120
Des géants de la littérature, de la philosophie et des arts ont influencé ma vie, mais qu’ai-je fait de cette vie ? Je demeure un grain de poussière dans le tumulte de l’univers. Je ne suis rien d’autre que poussière, un atome –à la poussière je retournerai. Je suis un brin d’herbe qu’écrase le godillot du fantassin.
Commenter  J’apprécie          120
Certes, dire de ma mère qu’elle est mourante ne signifie pas grand-chose, cela n'a pratiquement aucun sens. Nous sommes tous mourants; nos jours à tous sont comptés.
Commenter  J’apprécie          120
Nulle nostalgie n'est vécue avec autant d'intensité que la nostalgie de e qui n'a pas eu lieu. (p212)
Commenter  J’apprécie          120
Le mirage dans l’étang
a beau parfois se troubler ;
connais l’image.

Rilke.
Commenter  J’apprécie          120
Nulle nostalgie n'est vécue avec autant d'intensité que la nostalgie de ce qui n'a pas eu lieu.
Commenter  J’apprécie          110
Un des points que j'ai en commun avec l'incroyable Faulkner, c'est qu'il n'aimait pas qu'on interrompe sa lecture. Il dut quitter son boulot d'employé du bureau de poste de l'université (que son père lui avait obtenu) parce que les professeurs se plaignaient que le seul moyen qu'ils avaient de retrouver le courrier qui leur avait été adressé était de fouiller dans les poubelles, où trop souvent échouaient les sacs de lettres non ouvertes. Il aurait, dit-on, annoncé à son père qu'il n'était pas préparé à constamment se relever pour s'occuper des clients au guichet en se mettant à la disposition de "n'importe quel fils de pute avec deux cents pour acheter un timbre". (P.182)
Commenter  J’apprécie          110
Considérez ceci : afin d'élever le prophète Moïse au-dessus de tous les hommes, Dieu lui offrit le miracle qui aveuglerait les gens de son temps. À cette époque, les magiciens étaient omniprésents en Égypte, aussi tous les miracles de Moïse impliquaient-ils la plus inventive des magies : verge transformée en serpent, rivière en sang, mer Rouge scindée en deux. Au temps de prophète Jésus, la médecine était reine. Jésus soignait les lépreux et ressuscitait les morts. Au temps de notre prophète, la poésie était admirée, et Dieu offrit à Mahomet, un illettré, le miracle d'une langue sans pareille.
Commenter  J’apprécie          110
Bruno Schulz fut tué de deux balles dans la tête par un officier nazi.
Frédéric Garcia Lorca fut tué d'une balle dans la tête par un fasciste, puis reçut deux balles dans le derrière, après être tombé en avant, pour le désigner comme homosexuel.
Quand je lis Schulz, je suis baptisé avec l'eau noire de Lorca.
Commenter  J’apprécie          110
Je me vois assise toute la journée dans mon fauteuil, immergée dans des vies,des intrigues et des phrases, enivrée de mots et de chimères, paralysée par la satisfaction et le contentement, lire jusqu'au sombre crépuscule, jusqu'à ne plus pouvoir distinguer les mots, jusqu'a ce que mon esprit se mette à flotter.
Commenter  J’apprécie          110
Dans toute évocation d’une scène de mon enfance, le visage de mon beau-père est le moins détaillé, le plus flou ; lorsque je pense à lui, les yeux de ma mémoire sont atteints de cataracte.
Commenter  J’apprécie          110
Je ne peux pas dire non plus que je n'ai jamais blessé âme qui vive. Je vendais des livres après tout.
Commenter  J’apprécie          111
A l'été 1982, pendant que les chars blindés et les hélicoptères de combat israéliens imposaient un siège d'un autre âge à une Beyrouth dépourvue de remparts, coupant l'approvisionnement en eau et en nourriture, les catapultes modernes, à savoir l'aviation, rasaient des immeubles résidentiels, détruisaient toutes les infrastructures, et, étonnamment, bombardaient la synagogue du quartier juif de Beyrouth.
Il n'y a pas contradiction.

Commenter  J’apprécie          110



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Rabih Alameddine (773)Voir plus


{* *}