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Citations de Rafik Schami (47)


Valentin tenait le journal de ses lectures. Pour chaque année un petit cahier. Il y portait le titre, le temps de lecture, son commentaire et la plus belle phrase du livre. Il avait déjà rempli quarante cahiers, et il avait plaisir à les parcourir en cours d’année. Il fermait les yeux après avoir lu le titre du livre, et il se remémorait à nouveau le déroulement de l’histoire. Il y réussissait à chaque fois. Tout repassait encore une fois devant ses yeux, jusqu’au moindre détail des dialogues. C’était le meilleur cadeau qu’il pouvait faire à sa mémoire, et sa mémoire l’en remerciait en soignant chaque enregistrement de souvenir et surtout les jonctions et connexions entre chacun d’eux. Ainsi s’est tissé au fil des ans un réseau serré de relations significatives et de nouvelles histoires.
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[...] seule la mort fait de chaque instant une perle rare et précieuse, pas la vie éternelle.
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Les adultes vivent comme s'ils n'allaient jamais mourir, et ils meurent sans avoir vécu.
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Personne n'a vu la mort en face. Et personne ne sait quand elle vient. Car la mort ne prend pas rendez-vous. Elle vient soit trop tôt, soit trop tard. Oublie-la comme tu peux oublier un rêve et vis, autant que tu peux.
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" Oh, un journaliste a soupiré oncle Salim, c'est quelqu'un de futé et de courageux. Avec une feuille de papier et un crayon, il peut faire trembler un gouvernement entier y compris la police et l'armée."
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Celui qui oublie une injustice en attire une nouvelle
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La pauvreté étouffe nos rêves avant même que nous les ayons rêvés jusqu'au bout
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Je ne sais pas combien de décennies s'écouleront avant que les adultes comprennent pourquoi et comment des enfants ont déclenché la guerre en Syrie. A ma connaissance, il s'agit de la première révolte de l'histoire lancée par des enfants. (...) Seuls des enfants pouvaient déclencher cette révolte héroïque en Syrie. Malgré leur jeune âge, ils savaient ce qui se passait dans le monde, et chaque jour ils étaient témoins des injustices dont les parents parlaient à mi-voix. Mais, au contraire de ces derniers, ils n'étaient pas encore paralysés par la peur ni n'avaient renoncé à leurs rêves de liberté et de dignité. Aujourd'hui, on peut lire sur Internet beaucoup de choses sur les enfants de Daara, surtout en arabe. (...) Pour faire court : avant la révolte, un silence de mort régnait dans le pays. (p; 255)
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"La vie est une suite de séparations", ai-je écrit un peu plus haut, et seules les pierres s'habituent aux séparations."
Si le sommeil est le petit frère de la mort, la séparation est sa petite soeur. Chaque fois que nous prenons congé de quelqu'un, quelque chose meurt en nous; On oublie vite, et c'est même indispensable pour continuer à vivre. L'oubli est un don divin. Mais chaque nouvelle séparation nous rappelle toutes celles qui ont précédé, comme chaque mort nous rappelle tous les morts que nous avons connus vivants. (p. 294)
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Mes parents aussi sont peureux, très peureux même. La peur ronge le coeur, siège du courage, et à la fin il ne reste qu'une pompe. Elle fonctionne, certes, mais elle est insensible. Notre cerveau nous conseille continuellement de nous adapter, de nous soumettre pour survivre. Le cerveau n'y peut rien, il est ainsi programmé. Et nous survivons, mais nous sommes devenus des moutons. ça n'a rien de poétique, c'est le programme de la dictature. (p. 287)
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Nous avons compris plus tard qu'oncle Elias se révoltait avec Lamis, parce que l'amour est une révolte, une révolte contre la solitude et la froideur. (p. 213)
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Pour Sami et moi, l'informatique et Internet ouvrirent une fenêtre sur un monde sans censure. Chaque jour, on apprenait quelque chose de nouveau. (p. 113)
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C'est ça aussi, Damas : on y rencontre des gens qui ont à peine de quoi manger et des milliardaires qui nagent dans le fric. Et ces riches, avec leurs vêtements, leurs voitures, leurs portables, et même leurs boissons, toutes de marques étrangères, veulent donner l'impression d'être modernes, alors qu'en réalité ils sont plus arriérés que leurs grands-parents qui produisaient eux-mêmes tout ce dont ils avaient besoin. Notre pays ne survivrait pas un seul mois si les importations étaient interrompues pour une raison quelconque. (p. 227)
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Je pense aujourd'hui que la vraie richesse, c'est le temps. Celui qui a l'argent, mais pas le temps, est un pauvre type qui ne sait même pas qu'il est pauvre. C'est le temps qui fait la beauté, pour les bâtiments, pour les arbres comme pour les âmes. Regarde les pyramides, les cathédrales, les hammams, les mosquées et les palais antiques : là habite le temps, et c'est lui qui crée toute cette beauté. (p. 39)
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Quand il raconte, le conteur bouge à peine et réussit sans paillettes ni valise à double fond à faire rire ou pleurer grands et petits. Il les emporte loin de la ville, loin de la tristesse ou des chagrins qui les emprisonnent, et avec lui ils explorent des pays lointains. (p.105)
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Le portrait de notre horrible président était accroché dans chaque classe. Et souvent les mots "héros" ou "libérateur" étaient écrits sous le portrait. Pourquoi "héros" ? Quelle guerre avait-il gagnée ? Il tremblait devant Israël comme nous devant le bâton du prof. Sami me glissa à l'oreille une réponse perfide :
- Mais si, c'est un héros. Il ne peut pas vaincre Israël, mais il nous a vaincus, nous , le peuple. (p. 63)
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Sami connaissait la véritable raison de cette situation. Son père n'était corrompu qu'à temps partiel, me disait-il, mais était colérique à temps plein.
-Et ça, les pauvres gens ne peuvent se le permettre qu'à la maison. Mais, maintenant qu'il est gardien de prison, il peut. (p. 65)
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Notre école ressemblait à une caserne et avait peu à voir avec un centre de formation pour êtres humains libres. Ici, les élèves étaient dressés à aimer le président et à haïr ses ennemis. (...)
Ainsi le noble de pays de Syrie était résumé à son dictateur, sur le modèle de la Corée du Nord. Qui ne lui obéissait pas était un traître. Voilà à quoi l'école réduisait notre réflexion. (p.43)
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Les arabes ne peux plus parler arabe
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En soi, ce n'est pas une catastrophe, mais j'ai l'impression que sa voiture exerce une attirance magnétique sur nous et sur les chiens, et nous pissons sur ses pneus. Le brave homme en est tellement bouleversé qu'il a collé un papier sur sa vitre avec cet avertissement, écrit en arabe à l'encre rouge : "Interdit d'uriner". Mais les enfants ne lisent pas quand ils pissent. Ils se contentent de rire !
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