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Citations de Ray Bradbury (1324)


- Veux-tu m’apporter de l’aspirine et de l’eau ?
- Il faut que tu te lèves, dit-elle. Il est midi. Tu as dormi cinq heures de plus que d’habitude.
- Pourrais-tu couper l’émission dans le salon ? demanda-t-il.
- Mais c’est ma famille.
- Pourrais-tu faire ça pour un type vraiment mal fichu ?
- Je vais baisser la puissance.
Elle sortit de la pièce, ne toucha à rien dans le salon et revint.
- C’est mieux comme ça ?
- Merci.
- C’est mon programme préféré, dit-elle.
- Et mon aspirine ?
- Tu n’as jamais été malade jusqu’ici. Elle s’en alla de nouveau.
- Eh bien, je commence aujourd’hui. Ce soir je n’irai pas travailler. Préviens Beatty pour moi.
- Tu étais bizarre la nuit dernière. Elle revenait en chantonnant.
- Où est l’aspirine ? Il jeta un coup d’œil au verre d’eau qu’elle lui tendait.
- Oh ! Elle gagna une fois de plus la salle de bains. Qu’est-ce qui s’est donc passé ?
- Un feu, c’est tout.
- J’ai passé une soirée épatante.
- À quoi faire ?
- Au salon.
- Qu’est-ce qu’on donnait ?
- Des programmes.
- Quels programmes ?
- Les meilleurs !
- Qui ?
- Oh ! Tu sais bien… toute la bande.
- Oui, la bande, la bande, la bande.

(discussion entre Montag et son épouse Mildred).
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Quelles horloges étranges et merveilleuses que les femmes ! Elle font leur nid dans le Temps. Elle créent la chair qui résiste et qui lie l'éternité. Elles vivent à l'intérieur du don fait, connaissent la vraie puissance, acceptent et n'ont pas besoin d'en parler.
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– Où cela nous mène ? Est-ce que les livres peuvent nous aider ?
– Seulement si le troisième élément nécessaire nous est donné. Un, comme j’ai dit, la qualité de l’information. Deux : le loisir de l’assimiler. Et trois : le droit d’accomplir des actions fondées sur ce que nous apprend l’interaction des deux autres éléments.
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— Est-ce là le paradis ? demanda Hinkston.
— Absurde. Non. C’est un monde où l’on a une deuxième chance. Personne ne nous a dit pourquoi. Mais personne ne nous a dit pourquoi nous étions sur la Terre, non plus.
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Août 2033 - Rencontre nocturne

Il y avait dans l’air comme un odeur de Temps. Il sourit et retourna cette drôle d’idée dans sa tête. Il y avait là quelque chose à creuser. A quoi pouvait bien ressembler l’odeur du Temps? A celle de la poussière, des horloges et des gens. Et si on se demandait quel sorte de bruit faisait le Temps, ce ne pouvait qu’être celui de l’eau ruisselant dans une grotte obscure, des pleurs, de la terre tombant sur des couvercles de boîtes aux échos caverneux, de la pluie. Et en allant plus loin, quel aspect présentait le Temps?

Je m’appelle Tomas Gomez.

- Je m’appelle Muhe Ca. ”

Ni l’un ni l’autre ne comprit, mais ils avaient accompagné leurs paroles d’une petite tape sur leur poitrine et tout devint clair.
Alors le Martien éclata de rire. “Attendez!” Tomas eut l’impression qu’on lui touchait la tête, mais nulle main ne l’avait touché. “Là! dit le Martien dans la langue de Tomas. C’est mieux comme ça!
- Avec quelle vitesse vous avez appris ma langue!
- Un jeu d’enfant!”
Gênés par un nouveau silence, ils regardèrent le café qui n’avait pas quitté la main de Tomas.
“Nouveau?” dit le martien en lorgnant Tomas et le café – et en se référant peut-être aux deux.
“Puis-je vous offrir quelque chose à boire? proposa Tomas.
- Volontiers.”
Le Martien glissa à bas de sa machine.
Une deuxième tasse fut produite et remplie de café fumant. Tomas la tendit.
Leurs mains se rencontrèrent et – comme de la brume – se traversèrent.
“Bon sang!” s’écria Tomas. Et il lâcha la tasse.
“Par tous les dieux! s’exclama le Martien dans sa propre langue.
- Vous avez vu ça? ” murmurèrent-ils ensemble.
Ils étaient soudain glacés de terreur.
Le martien se baissa pour toucher la tasse mais n’y parvint pas.
“Sapristi! fit Tomas.
- C’est le mot.” Le Martien essaya encore et encore de saisir la tasse. Peine perdue. Il se redressa, réfléchit un moment, puis tira un couteau de sa ceinture.
“Hé là!” cria Tomas.
- Vous vous méprenez, attrapez!” Et le Martien lui lança le couteau. Tomas mit ses mains en coupe. Le couteau tomba à travers la chair et heurta le sol. Tomas se baissa pour le ramasser, mais il ne parvint pas à le toucher. Il recula, parcouru de frissons.
Il regarda alors le Martien qui se découpait sur le ciel.
“Les étoiles! dit-il.
- Les étoiles!” dit le Martien en regardant Tomas à son tour.
Les étoiles étaient visibles, nettes et blanches, à travers la chair du Martien, dans laquelle elles semblaient cousues telles des paillettes en suspension dans la fine membrane phosphorescente de quelque créature marine gélatineuse. On les voyait scintiller comme des yeux violets dans le ventre et la poitrine du Martien et comme des bijoux à travers ses poignets.
“Je vois à travers vous! dit Tomas.
- Et moi à travers vous!” dit le Martien en reculant d’un pas.
Tomas tâta son propre corps et, percevant sa chaleur, se sentit rassuré. Je suis bien réel, se dit-il.
Le Martien se toucha le nez et les lèvres. “Je sens ma chair, dit-il presque à haute voix. Je suis vivant.”
Tomas regarda fixement l’étranger. “Et si je suis réel, c’est que vous devez être mort.
- Non, vous!
- Un spectre!
- Un fantôme!”
Ils se désignèrent mutuellement du doigt, la lumière des étoiles constellant leurs membres comme autant de dagues, de glaçons et de lucioles. Puis ils se remirent à examiner leur corps, et chacun de se trouver intact, brûlant, en émoi, stupéfait, intimidé, alors que l’autre – ah oui, cet autre, là – était dépourvu de réalité, ne pouvait être qu’un prisme fantomatique réfléchissant la lumière accumulée de mondes lointains.
Je suis ivre, se dit Tomas. Ne surtout pas parler de tout ça à quelqu’un demain, oh, non!
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Ils avaient la peau cuivrée , les yeux pareils à des pièces d’or , la voix délicatement musicale des vrais martiens .
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- Laisse-moi arranger ton oreiller, dit Mildred.
- Non, murmura Montag.
- La fermeture Éclair remplace le bouton, l’homme n’a pas un instant pour réfléchir en s’habillant à l’aube. Pas d’heure de philosophie, pas d’heure de mélancolie.
- Là, dit Mildred.
- Va-t’en, dit Montag.
- La vie devient un immense toboggan, Montag.
Vlan ! Pouf ! Aïe donc !
- Aïe donc ! fit Mildred, tirant par saccades sur l’oreiller.
- Mais bon Dieu, fous-moi la paix ! cria Montag d’un ton féroce.
Beatty ouvrit de grands yeux.
La main de Mildred s’était figée derrière l’oreiller.

(Montag en conversation avec son chef Beatty, pendant que sa femme essaye de faire l’épouse modèle).
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Ce n’est pas de livres que vous avez besoin, mais de ce qu’il y avait autrefois dans les livres. […] Les livres n’étaient qu’un des nombreux types de réceptacles destinés à conserver ce que nous avions peur d’oublier. Ils n’ont absolument rien de magique. Il n’y a de magie que dans ce qu’ils disent, dans la façon dont il cousent les pièces et les morceaux de l’univers pour nous en faire un vêtement.
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— Je bazarde les enfants à l'école neuf jours sur dix. Je n'ai à les supporter que trois jours par mois à la maison ; ce n'est pas la mer à boire. On les fourre dans le salon et on appuie sur le bouton. C'est comme la lessive ; on enfourne le linge dans la machine et on claque le couvercle.
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"Chacun doit laisser quelque chose derrière soi à sa mort, disait mon grand-père. Un enfant, un livre, un tableau, une maison, un mur que l'on a construit ou une paire de chaussures que l'on s'est fabriquée. Ou un jardin que l'on a aménagé. Quelque chose que la main a touché d'une façon ou d'une autre pour que l'âme ait un endroit où aller après la mort; comme ça quand les gens regardent l'arbre ou la fleur que vous avez plantés, vous êtes là. Peu importe ce que tu fais, disait-il, tant que tu changes une chose en une autre, différente de ce qu'elle était avant que tu la touches, une chose qui te ressemble une fois que tu en as fini avec elle. La différence entre l'homme qui ne fait que tondre le gazon et un vrai jardinier réside dans le toucher, disait-il. L'homme qui tond pourrait tout aussi bien n'avoir jamais existé; le jardinier, lui, existera toute sa vie dans son oeuvre."
p 225
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Est-ce parce qu'on s'amuse tellement chez nous qu'on a oublié le reste du monde ? Est-ce que nous sommes si riches et tous les autres si pauvres que nous nous en fichons éperdument ? Des bruits courent; le monde meurt de faim, mais nous, nous mangeons à satiété. Est-ce vrai que le monde trime tandis que nous prenons du bon temps ? Est-ce pour cette raison qu'on nous hait tellement ? J'ai entendu les bruits qui courent là-dessus aussi, de temps en temps, depuis des années et des années. Sais-tu pourquoi ? Moi pas, ça c'est sûr. Peut-être les livres peuvent nous sortir un peu de cette caverne. Peut-être y a-t-il une chance qu'ils nous empêchent de commettre les mêmes erreurs insensées! Ces pauvres crétins dans ton salons, je ne les entends jamais en parler. bon sang, Millie, tu ne te rends pas compte ? Une heure par jour, deux heures, avec ces bouquins, et peut-être…

Page 88 (édition Denoël).
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Ray Bradbury
J’ai appris à être moi-même – à l’être exclusivement –, et à tenir à distance tous ceux qui, nourris de préjugés, tenteraient d’interférer dans ma vie. Faites de même. Soyez toujours vous-même.
Aimez ce que VOUS aimez.
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Nous sommes tous des brebis à qui il est arrivé de s'égarer.
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Rentrez chez vous et pensez à votre premier mari divorcé, au second qui s'est tué en avion, au troisième qui s'est fait sauter la cervelle ; rentrez chez vous et pensez à votre bonne douzaine d'avortements, à vos maudites césariennes et à vos gosses qui vous détestent ! Rentrez chez vous et demandez-vous comment tout ça est arrivé et ce que vous avez fait pour l'empêcher. Rentrez chez vous, rentrez chez vous ! hurla-t-il. Avant que je vous cogne dessus et que je vous flanque dehors à coups de pied !
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C'est le bon côté de la mort ; quand on n'a rien à perdre, on est prêt à courir tous les risques.
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Oh, Dieu ! La tyrannie terrible de la majorité.
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Ray Bradbury
Les étoiles pleuvaient dans ses yeux comme des météores en flammes.
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Pourquoi certains humains sont-ils comme des sauterelles futiles à gratter le sol, antennes frissonnantes, énormes ganglions se nouant, formant des nœuds coulants des nœuds carrés, à l'infini ? ils passent leur vie à alimenter une fournaise, lèvres toujours brûlantes, yeux toujours brillants, et cela dès le berceau. Maigres amis affamés de César. Ils mangent les obscurs qui ne font que respirer et attendre.
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...Cette nuit, j’ai pensé à tout le pétrole que j’ai déversé depuis dix ans. Et j’ai pensé aux livres. Et pour la première fois, je me suis rendu compte que derrière chacun de ces livres, il y avait un homme. Un homme qui les avait conçus. Un homme qui avait mis du temps pour les écrire. Jamais cette idée ne m’était venue. » Il sortit du lit. « Si ça se trouve, il a fallu toute une vie à un homme pour mettre certaines de ses idées par écrit, observer le monde et la vie autour de lui, et moi j’arrive en deux minutes et boum ! Tout est fini.
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- Garett, inspecteur de l'Ambiance morale.
- Vous voilà donc enfin sur Mars, vous autres? Je me demandais quand vous débarqueriez.
- Nous sommes arrivés la semaine dernière. Tout sera bientôt aussi propre et ordonné que sur la Terre.
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