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Citations de Raymond Depardon (162)


Raymond Depardon
La quête du lieu acceptable, c'est la colonne vertébrale de l'errance.

''Errance''
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L'idée forte de l'errance, c'est qu'on ne prend rien à personne. On ne s'accapare pas un lieu. L'errant est quelqu'un qui passe, il ne s'approprie pas, il ne vole pas.
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J'ai longtemps regretté de ne pas avoir filmé mon père. Est-ce qu'on peut filmer son père? Quand j'ai pensé à le filmer, il avait disparu, je ne sais pas si j'y serais arrivé... Aujourd'hui sans doute, mais il y a quarante ans, pas sûr. Le cadrer, lui poser des questions, j'en étais incapable.
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En Afrique, je trouve que les populations, du Sud au Nord, ont un point en commun, c'est leur pudeur face à leurs difficultés.
C'est un exemple qu'elles nous donnent tous les jours. Pour certains Africains qui connaissent la langue française, je sais que le mot «douleur» est utilisé comme une salutation pour s'assurer de notre bien-être pendant notre séjour en Afrique: «Comment ça va avec la douleur?», comme un simple bonjour... Pudeur à parler des grandes douleurs.
Il y a toutes sortes de douleurs. Y a-t-il des grandes et des petites douleurs? Il y a surtout celle de la misère des vivants.
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L'espace d'un temps très court
on pense à des images
Brusquement sans que l'on sache pourquoi
la pensée s'échappe
il reste la lumière

On lève alors l'appareil à peine réglé
une photographie est faite
une photographie sans rapport avec la pensée disparue
mais qui, elle, va durer
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Il n'y aura plus de ces dimanches vides
à la lumière faible et douce
Moi qui n'aimais pas l'hiver
qui l'évitais
ils étaient mon hiver

Tout était muet
les paysages seuls pouvaient me comprendre
être complices
eux seuls pouvaient me guérir
me donner de la joie
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J'ai trop de passé
je ne sais plus où aller
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Je reste parfois longtemps sans photographier
sans être attiré
Je vois de plus en plus lentement
de plus en plus loin
comme si je prenais de la distance
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J'ai du mal à voir les gens
Je préfère les murs, les espaces vides
être seul, face à moi
tranquille
sans regard
sans regarder

Ne plus bouger
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Le prochain sur la liste j’étais persuadée c’était moi.
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"Je connaissais Raymond, sa manière de penser, sa manière d'être qui le rendait différent de tout le monde. Cette façon d'écrire ses légendes et de photographier correspond à sa façon de parler. Ses univers ne sont pas distincts. Celui du photographe, d'homme amoureux, d'observateur de la rue et des gens ce sont les mêmes. " Entretien avec l'auteur; Philippe Séclier
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Ce dernier, "l'ami américain", se souvient parfaitement de cette période charnière pour Raymond Depardon, à l'aube de ses quarante ans : "L'expérience douloureuse de la scission de Gamma lui avait d'abord permis de remettre en perspective son métier. New York lui donne l’occasion d'analyser sa position de photographe dans un registre plus personnel, donc plus subjectif aussi. C'est une curiosité existentielle qui le saisit à ce moment crucial de sa carrière. La photographie devient un moyen de s'interroger non seulement sur le monde, bien sûr, mais aussi et surtout sur lui-même." Entretien avec l'auteur. Philippe Séclier,
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Je n'ai pas fait de film sur mes parents, sur mon père, parce que je suis parti comme un idiot suivre l'affaire Claustre. Je suis parti dans le désert, j'ai foncé et je n'ai pas fait le film le plus important. Et je n'ai pas fait les photos non plus; c'était le plus beau sujet de ma vie, c'était le seul. On ne peut plus photographier maintenant ce monde rural qui a disparu. Je suis cinéaste, je fais des films, et je n'ai même pas tourné un film sur mes parents.
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Toujours élégant à sa façon, mon père était habillé tout en bleu, hiver comme été. Je l'ai vu souvent venir se changer dans la journée.
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Ma mère me questionnait toujours sur mes projets de voyages. Je pense qu'elle avait peur de me voir partir loin. Elle était résignée. C'était plutôt pour savoir si je viendrais pour la Toussaint, Noël, l'Ascension, la Pentecôte, le 15 août, les foins, les cerises (avec lesquelles elle faisait des bocaux à tomber à la renverse !)...
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Raymond Depardon
De retour en France, je suis passé à autre chose, et c'est un regret. Pourquoi n'y suis-je pas retourné [en Afghanistan] ? J'avais pourtant senti que Massoud aurait voulu que je revienne le voir, que je photographie la suite !
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Raymond Depardon
Je me souviens de cette douceur qui émanait de lui [Massoud]. C'était la même que celle de mon père.
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« Depardon comprend et expérimente alors la photographie comme l’art et le jeu avec le temps, non pas tant parce qu’elle restituerait le passé, mais parce qu’elle est la preuve et l’épreuve que le présent est un don, un don unique, un présent royal. »
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"Je vous l'ai dit, le stress, le stress me rongeait... Rien me faisait un souci. Il fallait aller faire les foins, bon... pourvu qu'il pleuve pas, pourvu que, pourvu que si, pourvu que ça, et ça ronge."


- Ça fait combien d'années que vous êtes berger ?


- Oh ! Oh ! je sais pas. J'ai fait un peu de tout et un peu beaucoup de choses."
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Mon premier contact avec le Sahara date maintenant de plus de cinquante ans. Qu’est-ce qui a changé ? En ce qui concerne les humains, beaucoup de choses et en particulier la fin de la colonisation. On a un peu oublié que pour une bonne famille bourgeoise française, le désert d’Afrique était comme leur jardin, leur terre d’aventure au début du siècle : chez les fils, il y avait souvent un prêtre et un méhariste ! Tout ça, c’est fini, encore que des événements comme l’expédition française au Mali puissent être considérés comme des scories de cette époque coloniale. Les militaires adorent les déserts, ils y apprennent beaucoup sur la surveillance terrestre, sur l’utilisation des drones.
Pour ce qui est des paysages, on peut dire que le désert saharien résiste bien. Le tourisme reste marginal, les Toyota, ce n’est pas grand-chose. Le Paris-Dakar, lui, était un désastre : il laissait derrière lui des carcasses, il transformait les enfants en mendiants, il en tuait quelques-uns au passage. Maintenant qu’il a été évacué sur l’Amérique du Sud, on peut dire que le paysage saharien est le même qu’autrefois.
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