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Citations de Régis Messac (41)


Je passe sur ce voyage où, pourtant les hommes nouveaux font des trouvailles et révèlent encore bien des côtés baroques de leur caractère. Mais mon esprit est déjà en veilleuse. Je ne les observe plus, je n’ai plus le goût de les observer. Au lieu de regarder ce qui se passe autour de moi, je revis, avec une intensité de plus en plus forte, hallucinatoire, les scènes du monde antédiluvien. Je réentends des discours d’hommes politiques – ah ! combien futiles…Sécurité, désarmement...ha, ha, ha !... Pactes, responsabilités, traité de Versailles, race aryenne…ha, ha, ha !... Puis, je tiens à nouveau dans mes bras la souple Elena, avec sa robe bleue à reflets électriques ; je dîne au Ritz, en smoking, je revisite des expositions futuristes… Futuristes ! ha, ha, ha ! Il était beau le futur ! – Mais était-ce bien le futur ? Ce que je prends pour des hallucinations n’est-il pas la réalité ? Mes moments de folie ne sont-ils pas des moments de bon sens ? Où est la démence, où est la raison ? Ne serais-je qu’un pauvre fou inoffensif, que l’on laisse sortir de temps en temps, qui mène à certains jours une existence presque normale, mais qui, par un étrange désordre de l’esprit, s’imagine, le pauvre, qu’il a vécu la fin du monde ?
Quelle est l’illusion, quelle est la réalité ? Je ne sais plus.
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Moi, moi... Je ne sais plus. Je ne sais plus qui je suis. Ni si je suis.
Oh, et puis...
Qu’est-ce que ça peut me faire ?
M’en fous, Quinzinzinzili !
Quinzinzinzili !
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L’homme qui pense est un fou.
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Je me suis mis à étudier ces dégénérés comme on étudierait une colonie de fourmis.
Vraiment, ce ne sont plus des hommes, ni des fils d’homme. Pour tâcher de les comprendre, il me faut faire un effort, un effort considérable. Ils se sont fait à mon insu, quoique à mes côtés, tandis que je macérais dans mon découragement, un langage à eux, une explication du monde à eux, des habitudes, un genre de vie à eux.
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Ce que je peux dire, en gros, c’est qu’il y eut une première période, que j’estime à trois semaines (mais ce fut peut-être trois mois, ou trois jours), où la guerre ressembla presque à une guerre, je veux dire à celle de 1914.
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Est-ce que les théories de Baber seraient plus sérieuses que je ne l'avais cru ? Jusqu'ici, je n'avais guère confiance, je l'avoue.
Toujours est-il, que sous l'influence du traitement, notre hôte semble révéler des possibilités inattendues.
D'abord, il a un nom et un langage, ou quelque chose d'approchant. Il s'appelle Peignouf ; du moins, c'est ce que prétend le professeur, qui passe une bonne partie de son temps à converser avec lui. Déjà, Peignouf aurait fait de véritables révélations.
Je reste un peu septique. D'abord Baber seul, est à même de comprendre et d'interpréter le langage de notre pensionnaire. Et il interprète beaucoup. Je me méfie de l'imagination du professeur.
Peut-être est-ce tout simplement Baber qui lui a appris à parler, après l'avoir rendu éducable grâce au sérum. Quoique là encore, ce sérum...
...Peignouf fait des progrès rapides. Il parle de plus en plus. Il bavarde, même, il est on ne peut plus bavard. Grâce à lui, nous en apprenons des belles, sur les mœurs des crétins.
Mais, les apprenons-nous vraiment ?
Ou bien, les inventons-nous, les lui faisons-nous inventer à mesure, pris à notre jeu ?
Tout cela n'est peut-être qu'un roman, et nous des romanciers involontaires, si je puis dire.
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Cependant, il en advint ce qu’il advient toujours des nouvelles de cette sorte : à force d’être démenties, elles finissent par devenir vraies.
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C’est alors que j’entrevis la vérité, qui m’est apparue de plus en plus clairement depuis, et dans toute son horreur, mais que pourtant je n’embrasserai jamais dans son entier ni dans tous ses détails. Le désastre est trop vaste pour un pauvre cerveau d’homme.
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[incipit]
Moi, Gérard Dumaurier…
Ayant écrit ces lignes, je doute de leur réalité. Je doute de la réalité de l’être qu’ils désignent : moi-même. Est-ce que j’existe ? Suis-je autre chose qu’un rêve, ou plutôt un cauchemar ? L’explication la plus raisonnable que je puisse trouver à mes pensées, c’est que je suis fou.
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Je n’ai plus du tout la conscience du temps. Serais-je déjà mort ? Mais depuis quand ? Il faudrait pourtant fixer la date. Car, il n’y a pas à dire, ma mort sera un évènement, un évènement historique. Je suis le pont, la passerelle qui relie deux mondes, le frêle et obscur trait d’union entre les deux humanités, le dernier des hommes fossiles, ou plutôt, tout simplement, le dernier des hommes. Car, ceux-là, les autres, Ilayne et son sérail, ce ne sont plus des hommes. Et leurs descendants seront tout autre chose. Si différents ! Moi disparu, il n’y a plus d’homme. Je suis la fin. Le point final. Un point, à la ligne. p. 170.
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Lettre de Théo Varlet à l'auteur

Impossible de ne pas être entrainé tout entier dans les aventures de cet avenir planétaire. Mais qu'il est sombrement catastrophique et sans le moindre brin d'espoir ! Et quelle angoisse strangulante oppresse le lecteur qui se débat dans ce cauchemar où rien ne subsiste à quoi, à qui il puisse raccrocher sa foi en l'ascension de l'homme,...
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Il avait habité Paris, et la grande ville roule dans ses flots boueux tant d'épaves bizarres. p. 72
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Naissance d'une ville champignon à la frontière avec le Canada dans les années 30:
Les petites heures d'un matin de novembre. aux confins de la partie nord, là où les files interminables de maisons régulières font place à des terrains vagues semés de baraques aux parois imbriquées faites de vieux morceaux de bidons d'essence, tels les écailles d'un lézard miteux, un tout jeune homme, maigre et dégingandé, s'enfonçait à grand pas dans le no man's land de cette banlieue yankee. p.15
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- C'est égal, mademoiselle, ne trouvez-vous pas que c'est un drôle de pays que celui où les policiers sont obligés de quitter la police pour avoir le droit de courir après les malfaiteurs ? p.189
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- Enfin, je vous retrouve, monsieur le commissaire. J’ai des révélations importantes à vous faire. Sommes-nous bien seuls ?
- Diable, grommela Benoît Bandan à demi-voix, c’est l’ogre de Doorn en personne ! Autrement dit Claudien Cascaret, flûtiste et officier d’Académie. C’est le moment de se déguiser en courant d’air ! (p. 80)
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Une nouvelle société va naître, aussi ridicule, plus ridicule, peut-être, que l’autre, pleine d’une bêtise infinie, lardée et entrelardée de ruses barbares et de raffinements puérils, compliqués et inutiles.
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Si lugubre que fût la fin de ces martyrs, on pouvait cependant les estimer heureux et privilégiés, si l’on songe au sort épouvantable qui était réservé au reste de l’humanité…
Ainsi commença la guerre.
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Lyon, évidemment. Ce ne peut être que Lyon. Pas d'autre ville de cette importance par ici. Et la forme générale... Sous ces monceaux de boue séchée, il y a Fourvière, les Brotteaux, la Tête d'Or. Bien vite, nous en avons la confirmation. Dans la boue jadis semi-liquide, il s'est formé d'immenses bulles de gaz, qui ont crevé un peu plus tard. Pustules géantes sur le masque de la cité. Il en est résulté de vastes trous ovales, énormes hublots qui s'ouvrent de place en place, offrant un droit de regard sur la momie subcorticale de la ville engloutie.
Par ces œils-de-bœuf naturels, nous avons de braves et glaçants aperçus sur un spectacle, sur un drame étrange : la décomposition d'un cadavre de cité.
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- Grand savant ! rétorqua l'impétueux La Bourboule. Vous me faites rire avec votre « grand savant »! Si Fontmorin était un grand savant, il ne serait pas petit ingénieur aux gages d’un marchand de nouilles dans une usine de quatre sous installée sur le Bousseron.
- Permettez ! dit M. Stilpon. L’usine dont vous parle, l’usine Hudibras, dans laquelle j’ai des intérêts, n’est pas uns usine de pacotille. C’est une très grosse fabrique de pâtes alimentaires, et sa marque est connue partout, même en Suisse. Et je me suis laissé dire par Hudibras lui-même que ce garçon est fort capable dans sa partie.
- Et quelle est exactement sa partie ? dit le professeur.
- Étant donné l’organisation de l’usine, il doit s’occuper aussi des machines, mais en fait, sa spécialité est plutôt la chimie.
- Ah ! c’est bien ça, le propres ! rugit La Bourboule. On nous fait nourrir par des chimistes ! Ils doivent en mettre des ingrédients dans leurs nouilles ! Autre chose que du gruyère, hein ?
- Vous vous trompez grossièrement, dit M. Stilpon, vexé. Le mélange des diverses farines, le dosage des produits lactés et des sucres pour les pains de régime ou les farines lactées, la vérification et l’analyse de tous ces produits exigent des gens expérimentés. D’ailleurs, Fontmorin, qui est un fanatique de la science, et dont vous auriez tort de vous moquer, emploie à travailler pour son compte. Il poursuit des recherches personnelles. (p. 39-40)
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Sa fameuse distraction n'est, au fond, que la contrepartie d'une excessive concentration d'esprit. p. 57
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