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Critiques de René de Ceccatty (41)
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Elsa Morante

Ce livre est extrêmement bien documenté, René De Ceccatty s’est penché dans d’autres livres

sur la biographie de proches d’Elsa Morante : Alberto Moravia, son mari, Pier Paulo Pasolini, qui en fut très proche, Maria Callas, Claudia Cardinale.



L’ouvrage s’attache non seulement à la biographie d’Elsa Morante mais également analyse ses œuvres marquantes et en esquisse la trame.

Cela m’a désarçonné quand il s’agissait de livres d’Elsa Morante que je n’ai pas lu, mon intérêt eut été plus grand si je les connaissais, mais d’autre part, il m’a donné envie d’ajouter certains romans dans ma PAL…



La biographie donne une place importante à toutes les célébrités qui ont entouré l’autrice : Moravia, Pasolini, Visconti, Leonor Fini, Bill Morrow, Anna Magnani, Umberto Saba et tant d’autres.



De nombreuses photos illustrent le livre qui comprend également plusieurs notes explicatives, une bibliographie des œuvres de l’autrice ainsi que des livres qui lui sont consacrés, une filmographie des films où elle est intervenue, des repères chronologiques et un index des personnalités citées.



Ce livre - René De Ceccatty en est conscient - trahit l’autrice, : elle fuyait les interviews et elle ne voulait pas que l’on s’intéresse à elle mais bien à son œuvre

« "La vita privata di uno scrittore è pettegolezzo; e i pettegolezzi, chiunque riguardino, mi offendono" (La vie privée d’un écrivain est un commérage, et les commérages, s’ils me concernent, m’offensent).

Je dois reconnaître que je partage l’avis d’Elsa Morante, je préfère la découvrir à travers ses écrits

Pourquoi alors, me direz-vous, avoir lu cette biographie ?

- Ma professeur d’italien m’a chargé de faire un exposé sur la vie d’Elsa Morante, j’ai voulu ne pas me contenter de Wikipedia, participant ainsi , mais avec embarras, à cette trahison…

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La madeleine de Proust : Pastiches

Ce recueil contient de courtes Variations autour du texte de -La Madeleine de Proust- extrait du premier tome de -La Recherche- intitulé -Du côté de chez Swann- récit, qui a tant fait écrire et réécrire.

Un collectif d’auteurs plus ou moins connus, Irène Frain, Musso, Mark Crick (aussi l’illustrateur du recueil), Jean-Marc Proust, Céline Malraux, et d’autres se sont lancé le défi de pasticher (écrire à la manière de…) l’épisode de la Madeleine soit en restant fidèle au texte d’origine soit en prenant le contre-pied en parodiant le fameux extrait dont voici quelques phrases ci-dessous :

« Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse : ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D’où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle ? Que signifiait-elle ? »

Au début du recueil, certains auteurs se sont vraisemblablement plus attelés à prendre le contrepied de l’écriture Proustienne du texte de la Madeleine en écrivant un texte expéditif et parodique voire satirique (Musso par exemple), une sorte de cocktail explosif.

D’autres permettent au personnage narrateur de la Recherche de se réincarner à travers leurs textes parfois ainsi -La Madeleine- se dilue et se confond avec le texte de la Recherche.

On y rencontre alors le personnage du Marcel de La Recherche embarqué dans certaines situations cocasses, sorties tout droit de l’imagination des auteurs du recueil présent.

On retrouve les différentes facettes du personnage de la recherche ainsi que les thèmes abordés librement adaptés et pastichés et y ajoutant une touche d’actualité, du présent des auteurs et du nôtre.

Dans ces extraits, le narrateur est vu avec beaucoup d’humour, de poésie, d’inventivité. Les textes sont tantôt explosifs, brefs, créatifs. D’autres prennent des formes plus poétiques, un texte est écrit à la manière de Guillaume Apollinaire, par exemple, où la Madeleine devient objet du poème.

Ainsi les auteurs reprennent à leur compte le « je » Proustien en s’identifiant totalement au narrateur. Alors, pour un temps et avec amour, admiration, confiance. Ils deviennent Marcel pour notre plus grand régal, des réminiscences de lecture de La Recherche (pour qui l’apprécie), fort agréables, resurgissent en nous.

Alors, sous nos yeux de lecteurs émerveillés, attendris, souriants, émus, moqueurs, Marcel devient parfois timide, amoureux, se souvenant, évidemment, d’un passé révolu, tendre et regretté, un amateur d’art initié. Un narrateur voyageur aussi, gourmet et gourmand, contemplatif, rêveur, méditatif. On se souvient bien de ces traits de caractère qui parcourent L’œuvre, le recueil lui-même, devient un peu notre Madeleine.

On citera, le superbe texte de Mark Crick, par exemple, traduit par Malraux, qui pastiche à merveille l’épisode de la Madeleine évoquant un amour défunt à l’occasion de la dégustation d’un tiramisu. C’est la madeleine qui se dessine devant nous avec tous ses délicieux parfums ouvrant la voie au « lent dérèglement de tous les sens. », du temps et de la mémoire. C’est un parfait délice, mélange du 20e et 21e siècle.

Le thème de l’hypersensibilité Proustienne est souvent mis en avant aussi, les auteurs fouillent alors jusqu’au plus profond des sensations, des pensées et des souvenirs. Certains pastichent avec talent la profondeur et la finesse exceptionnelles de l’écriture Proustienne. Un de mes souvenirs de lecture des plus agréables et qui m’a fait apprécier l’écrivain au plus haut point.

Les auteurs du recueil, nous emmènent ainsi, de page en page, sur les rivages de la distorsion du temps et de la mémoire induits par la fameuse madeleine pour notre plus grand bonheur.Les textes sont ponctués par illustrations de Mark Crick qui nous permettent de poser notre regard, c’est ainsi un bâtiment parisien transformé en madeleine géante, des croquis de Proust, des madeleines dans tous leurs états.

Enfin, en fin de texte, Bernard Loiseau et ses chefs cuisiniers, nous servent Les délices des dieux sur un plateau. Ce sont des recettes de cuisine ou entremets ; tels que le délicieux Tiramisu façon Loiseau ou les asperges à la vinaigrette de truffes et d’autres recettes plus rares qui nous mettent l’eau à la bouche.

Tous ces clins d’œil en font du recueil un livre sympathique qui ravira autant les amateurs de Proust que ceux qui veulent découvrir l’auteur sous un angle différent que celui de La recherche.

Je remercie à nouveau l’équipe de Babelio ainsi que les éditions Baker Street qui m’ont permis de découvrir cet ouvrage pastichant l’un de mes romanciers préférés du 20ème siècle.
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Pasolini

5 mars 1922- 5 mars 2022 : centenaire de la naissance de Pasolini

Grand révolutionnaire devant l’Éternel, Pier Paolo Pasolini est sans conteste l’une des figures les plus importantes de l’Italie des années 1960-1970.



Cet auteur touche-à-tout, tour à tour journaliste, essayiste, poète, romancier, dramaturge et enfin cinéaste, a réussi en quelques décennies à imposer une œuvre aussi brillante que protéiforme.



Dès ses premiers films, il insuffle au néoréalisme tardif son style iconoclaste, sans équivoque, qui atteste de sa foi dans les potentialités du 7e art.

En lien avec ce centenaire, on vous signale la réédition, avec une belle édition augmentée biographie de René de Ceccaty qui parait chez Folio.

La vie de Pier Paolo Pasolini (1922-1975), cinéaste, romancier, théoricien de l'art et de la littérature, se déroula à la fois comme un destin tragique et comme le symbole de la plus noble des libertés.

René de Ceccaty fait preuve dans cette belle biographie René de Ceccatty d’une remarquable retenue notamment lorsqu'il relate avec grande précision les faits et les hypothèses concernant l'assassinat de Pasolini au sein d'un chapitre inédit.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Elsa Morante

Après la biographie romancée de Simonetta Greggio, voici une biographie plus classique. René de Ceccatty est l'auteur parfait pour écrire la vie d'Elsa Morante. Fin connaisseur des milieux littéraires italiens de la seconde moitié du 20e siècle, traducteur et biographe de grands romanciers et poètes: Moravia, Pasolini, Leopardi, Saba, il livre une biographie à la fois remarquablement informée et agréable à lire.

Outre les faits (dont certains ne sont pas sûrs, comme l'identité du père), René de Ceccatty retrace les circonstances de composition des oeuvres, leur fortune éditoriale et critique, leur réception dans le cercle amical. Le livre fourmille de témoignages qui apportent un éclairage sur son comportement, ses idées politiques, ses goûts, ses amours. Il rend justice à la complexité de l'existence de celle qui restera comme l'enchanteresse des lettres italiennes.
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Le myrte et la rose

Longtemps considéré comme un conte de la littérature arabe et publié d’abord sous un pseudonyme arabisant… Annie Messina nous propose un court roman inspiré par cet univers. Et pour cause, l’auteure sicilienne a vécu la majorité de sa vie en Egypte.

Mon impression est plutôt mitigée sur ce récit. J’ai trouvé l’entrée en matière et la fin très brutales.



Ce qui était intéressant ; ce sont les thématiques et la dualité des personnages.

Concernant les thématiques, celles-ci sont nombreuses : l’amour, la dévotion, la jalousie, prise de pouvoir, la traite des humains, la transgression de l’interdit et même la pédophilie.



Ensuite, l’intérêt de cette intrigue se trouve dans l’évolution des protagonistes : Hamid El-Ghâzi et le prince Shahin…Même si ce n’est pas un coup de cœur, j’ai été contente de lire cette auteure dont le patronyme est identique au mien… Peut-être, lire ceux de sa tante qui a été plus prolifique que sa nièce.

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Lettres à Sade

L'idée de cet ouvrage est excellente, étrange voire fantastique :A l'occasion des 200 ans de la mort de Sade (+18.12.1814), 17 écrivains (mais aussi philosophes, universitaires, peintre, scénographe ou cinéastes) ont été conviés à lui adresser une lettre à leur convenance,à la première personne ou non.

Si presque tous ouvrent leurs missives par de respectueux ou de polis Cher Marquis, Cher Marquis de Sade, Cher Sade, Cher Monsieur de Sade, Comte, Cher Donatien-Alphonse-Francois, un ose un Votre Énormité et une autre un Mon cher amour.

Classées en trois thèmes (Libertés, Modernités et Éternités), ces lettres d'amour, de reproche, d'adieu ou de remerciement saluent toutefois presque unanimement l'homme acharné à vivre libre malgré l'emprisonnement, l'embastillement, l'internement.

Un de nos contemporains tient à le remercier pour nous avoir appris le caractère obsessionnel du désir, un autre salue le véritable écrivain, le provocateur ultime, un autre encore relate le choc ressenti à la découverte de son oeuvre et son emprise sur sa vie personnelle et ses rencontres. Une cinéaste, femme d'images, l'imagine sur un plateau télé interviewé par un journaliste avide de scoops bien scabreux.....

La grande intelligence de cet ouvrage est de n'être pas tombé dans l'écueil qui aurait été d'empiler des louanges et rien que des louanges afin de lui tresser une couronne mortuaire faite de lauriers alors que l'épine sied mieux à ce cher Sade !

Ainsi, reçoit-il une lettre d'adieu de celle qui, fatiguée du chaos et des cahots de l'existence, lui annonce qu'elle ne le lira plus, qu'il sera désormais le fantôme de sa bibliothèque mais qui, ultime fidélité, le remercie de l'avoir peut-être aidée à se libérer de ses chaînes.Une autre lettre d'adieu lui parvient d'une autre lectrice qui avoue vouloir jeter l'éponge afin de sauvegarder son âme et son esprit.

Ainsi Sade reçoit-il aussi une missive s'interrogeant sur la récupération faite de son personnage et sur la reconnaissance qui en dit long sur la misère des temps que nous traversons....

.. pauvre Monsieur de Sade ! Finalement reçoit-il une longue lettre d'amour enflammée !

Merci à Babelio (via la Masse Critique) et à la maison d'édition Thierry Marchaisse pour m'avoir fait découvrir cet ouvrage fin, intelligent (belle couverture ) que je recommande vivement!
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Violette Leduc

René de Ceccaty est le scénariste du film "Violette", réalisé en 2013 par Martin Provost.



C'est dire si sa biographie est tout acquise à Violette et sensible à son parcours et à sa qualité d'écriture.



Pourtant je n'ai pas vraiment goûté la réflexion philosophique menée par l'auteur sur la place de l'amour dans sa propre vie, analysée à travers l'oeuvre de Violette Leduc : non qu'elle soit sans intérêt, non qu'elle ne soit parfois éclairante, mais ce n'est pas ce que je recherchais.



J'aurais préféré un titre plus évocateur de ce que le livre aborde réellement, tel que par exemple : "Violette Leduc et moi, ressemblances et différences de deux itinéraires", ou, plus simplement : "Pourquoi j'aime Violette Leduc".



De tels titres auraient été tout aussi attractifs, sans générer la comparaison avec le livre de Carlo Jansini, au détriment de Ceccaty, moins informatif et plus introspectif. Cela m'aurait intéressée également, comme exemple de ce que la littérature peut faire à la vie.
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Lettres à Sade

Dans cet ouvrage, des hommes et femmes qui sont universitaires, écrivains, juristes ou philosophes écrivent une lettre à Sade. Le fond diffère à chaque missive et l'orientation choisie varie selon le rédacteur. Il n'est pas question pour les écrivains de lui dire de but en blanc s'ils l'aiment ou le détestent mais plutôt de choisir un aspect de Sade (sa personnalité, ses écrits, sa fin de vie, ses pensées) et de s'en servir comme trame pour s'adresser au marquis.



J'ai beaucoup aimé ces lettres qui traitent d'un point de vue différent la pensée, les écrits de Sade, son enfermement, sa mort. Tandis qu'une lettre me fait réfléchir pour savoir si je suis d'accord ou non avec son rédacteur, d'autres se projètent contemporains de Sade et me re-situent à ses côtés à la Bastille. Certains font des parallèles avec la façon dont est traité le corps de nos jours : piercings, corps morcelés (dons d'organes), mères porteuses, l'enfant à tout prix. Un des auteurs a un parti pris plus poétique tandis qu'une autre me semble invectiver l'écrivain lequel n'a pas voix au chapitre bien évidemment puisqu'il ne s'agit pas d'un dialogue.

Il est souvent question de la nature de l'homme (homme naturellement bon ou a contrario meurtrier, incestueux, violent) ?



J'ai un avis très positif sur ce livre pour plusieurs raisons :



- ceux qui ont rédigé les lettres m'étaient complètement inconnus à l'exception de Noëlle CHâtelet et Catherine Cusset. Je n'ai donc pas été parasitée par ce que j'aurais pu avoir lu de l'auteur ni même "parasitée" par le physique de la personne. Je n'avais pas la vision du visage de l'écrivain mais uniquement son écrit.

-Les lettres sont de qualité, bien écrites voire dfficiles pour deux d'entre elles : j'ai dû les relire lentement pour m'en imprégner et les comprendre.

-J'ai bien aimé le procédé, les points de vue différents.

-Je me suis demandé ce que j'aurais pu lui écrire.



-La couverture est très jolie et j'aime le toucher différent entre le bandeau glacé, lisse et brillant et le reste de la couverture (et j'attache une grande importance aux titres et couvertures des livres).

- J'ai même laissé passer du temps entre la lecture des premières lettres et la lecture de la dernière lettre. Je n'avais pas envie de la lire parce que je n'avais pas envie de n'avoir plus de lettres à lire.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Thierry Marchaisse pour cette opération Masse Critique.



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La vénitienne

Il s’agit d’une pièce anonyme du XVIe siècle, certains indices dans le texte font penser qu’elle doit avoir été écrite après 1538. Comme son nom l’indique, elle est d’origine vénitienne, et écrite dans le dialecte vénitien. Même si des hypothèses sur l’auteur de la pièce ont été avancées, il n’y a aucune certitude sur ce point. On ne sait rien sur la destination et carrière de la pièce en son temps : a-t-elle était représentée ? Interdite ? Un manuscrit (contenant d’autres pièces, anonymes et une de Ruzante) a été découvert en 1928, et la pièce enfin éditée. Depuis elle a connue diverses traductions, et des représentations sur scène.



Nous sommes à Venise. Iulio, un jeune et bel étranger vient d’arriver en ville. Il a été séduit par une jeune femme, Valiera, tout juste mariée. Valiera n’est pas insensible au charme de Iulio, et compte sur Oria, sa servante pour avancer ses affaires. Mais Valiera a une concurrente : Anzola, une riche veuve qui a très envie d’avoir une intrigue amoureuse avec le beau Iulio. Sa servante, Nena, va utiliser les services de Bernardo, un portefaix pour attirer le jeune homme chez sa maîtresse. Ce dernier n’a au final rien contre les deux dames, plutôt qu’une seule.



Pièce très libre, qui exprime sans fard le désir, en particulier celui des deux femmes, une veuve, et une marié à un vieillard, pour un beau jeune homme, étranger de surcroît, ce qui permet d’espérer une facilité à terminer l’histoire. Ce sont les femmes qui conduisent les choses, prennent les initiatives, Iulio, se laisse entraîner au fil du courant, en ayant du mal à décider ce qu’il veut vraiment. Il semble plus objet de désir, qu’acteur de l’action. Aucun jugement moral, aucun interdit, n’apparaît dans le texte. C’est le reflet d’une Renaissance hédoniste et sensuelle, où les effets du concile de Trente ne se sont pas encore fait sentir. Par ailleurs, il est difficile de relier cette pièce aux modèles antiques, tellement importants dans le théâtre savant de l’époque, elle se rattache pleinement à son époque, à sa façon de vivre.



Une curiosité passionnante.
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La madeleine de Proust : Pastiches

Ils ont dû bien s’amuser ces auteurs invités à « pasticher » Marcel Proust.

L’année 2022, année proustienne, anniversaire de la mort de Marcel Proust, commémoré par de nombreuses parutions, offre ici aux lecteurs un regard différent sur cet auteur emblématique.



Chaque texte de ce livre pénètre l’univers du grand écrivain selon la sensibilité, l’humour, la lucidité de chaque auteur.



Et cela devient jeu pour le lecteur invité à décrypter, à comprendre le mécanisme de chaque écriture.

L’un nous emmène dans le monde durassien, l’autre joue à Hercule Poirot puis un autre observe la famille Fenouillard ou encore l’arrivée de Céleste. Albertine évoquée passe à travers les lignes, disparaîtra-t-elle?.



Quinze auteurs, quinze textes, quinze univers.

De la banalisée « madeleine » à l’observation précise d’une société en passant par les rencontres (non seulement les noms connus de la Recherche et autre mais aussi des contemporains dont Colette), les émotions et les sensations, l’observation humaine parfois grinçante, tout « joue » autour de cette oeuvre et de son magistral auteur.



L’écriture participe à ces essais, on y trouve notamment une phrase d’une longueur inhabituelle rappellant d’autres phrases célèbres (il suffit de lire « Le Proustographe » de Nicolas Ragonneau, on y découvre celle de tous les records).

Sont adjointes quelques notes biographiques sur les pasticheurs.



Les dessins de Marck Crick complétent admirablement les évocations.



Quelques recettes présentées par le groupe Bernard Loiseau mettent l’eau à la bouche et font revivre le bien-manger de l’époque.

Le chocolat mis à l’honneur par Irène Frain et une rencontre impressionnante avec l’auteur lui donne vie.

La surprise Mac Do au cours d’un dîner sélect amène le rire.



Un plaisir goûteux de lecture, de jeux stylistiques, de réinterprétations variées et riches, chacun y trouvera de quoi sustenter son esprit.



Un grand merci à Babelio et aux Éditions Baker Street pour ce plaisir de lecture.

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Pasolini

Biographie parue en 2005 mais enrichie et mise à jour en 2022, notamment pour tenir compte des nouveaux éléments apparus dans les diverses enquêtes concernant l’assassinat du cinéaste. Disons de suite que la lumière à ce sujet n’est toujours pas faite, mais le biographe fait le point avec minutie en particulier sur les soupçons de meurtre politico-mafieux dans l’Italie des attentats. Novembre 1975 sur une plage d’Ostie, banlieue de Rome à l’époque encore assez déshéritée , très représentative de l’univers pasolinien, à tel point que d’aucuns y voient la marque du destin, la conclusion nécessaire d’une œuvre désespérante. Le poète laisse un roman inachevé, Pétrole, qui évoque les turpitudes affairistes du moment. Des spéculations sans fondement ont brodé à l’époque sur un hypothétique chapitre perdu et ses révélations qui auraient pu constituer le mobile du crime. Pasolini aurait d’ailleurs pressenti sa propre fin, avec son intuition poétique, et écrit dans cette perspective quelques vers troublants. Tout cela est rétrospectif, cependant, et René de Ceccatty ne s’adonne pas aux commentaires de la presse à scandale, alors aux trousses de l’écrivain qui était une figure de la littérature et du cinéma italiens, et dont l’homosexualité, les fréquentations troubles, les soirées interlopes, défrayaient régulièrement la chronique. Non, à travers la vie de Pasolini on découvre ou redécouvre son œuvre multiforme, son activité critique, la place essentielle qu’il tenait sur la scène littéraire et par ses films inclassables. J’ai par exemple appris qu’il avait inspiré Fellini à plusieurs occasions, et collaboré aux scénarios des Nuits de Cabiria etc. Ses positions religieuses et politiques, un marxisme de compassion pour le sous-prolétariat, qui rejoint la charité chrétienne et n’empêche pas qu’il tourne l’Evangile selon Saint Matthieu, sont aussi présentées avec toute leur subtilité et leurs contradictions.

Dans un volume assez bref mais d’une belle densité, le biographe réussit à nous passionner pour une œuvre et pour un personnage hors normes, alternant citations et témoignages, brossant quelques portraits littéraires et artistiques (Moravia, Morante, Roberto Longhi, la Callas…) dans un panorama culturel tout à fait riche et haut en couleurs.
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René Lalique : Bijoux d'exception 1890-1912

Magnifique expo !!
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Violette Leduc

Livre intéressant mais après la lecture de la biographie écrite par Carlo Jansiti, on apprend rien de nouveau sur l'auteure. J'ai bien aimé les passages biographiques de René de Ceccatty sur sa jeunesse et son identification aux textes de Violette Leduc. Mais la dernière partie fait rupture avec cela en se concentrant sur de l'analyse textuelle des romans.

La préface donne des informations sur la création du film biopic sur Violette Leduc dont Ceccatty est le co-scenariste (film que je n'ai pas encore regardé).
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La princesse qui aimait les chenilles

Un recueil de contes parfait pour découvrir plusieurs facettes du folklore japonais, dans des histoires agréables à lire et qui nous font partir à la rencontre de personnages qui nous sont pour la plus grande partie inconnus. Un moment de lecture qui nous plonge dans un univers fantastique !
Lien : https://comaujapon.wordpress..
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La princesse qui aimait les chenilles

Un recueil de contes japonais très agréable à lire.

Les contes sortent des chemins battus et parlent de personnages peu connus.

Adieux kitsune ou tanuki !
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Maria Callas

Un livre que j'ai acheté par curiosité et que je n'ai pas trop aimé au final. Une personnalité très intéressante en ai l'objet mais elle ne m'a pas charmer. Je suis un peu déçue comme même car je l'ai aussi lu pour mieux la connaître mais cette biographie est tellement brouillonne que je me suis emmêlée les pinceaux
Lien : http://leschroniquesdemilie...
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Le myrte et la rose

L’incipit : « Seigneur ! Prince excellentissime ! Rempart de l’Islam ! Champion des croyants ! Que vaut à ton très humble esclave l’honneur de ta visite ? »



Comment en suis-je arrivée là ? Après une petite pause dans mon mois italien, consacrée à la lecture d’une excellente BD prêtée par mon collègue de lettres : Menaces sur l’empire, de Pierre Veys et Nicolas Barral, une satire désopilante de Blake et Mortimer ; une satire drôlissime donc, où les références à la série originale sont légion, et finalement pas si irrévencieuses que cela – pour vous donner un petit aperçu, sachez que dans Menaces sur l’empire, les gangsters sont abonnés à Modes et travaux ; mettre de l’ail dans un plat est sacrilège ; Winston Churchill se conduit fort mal ; Olrik fait sécher ses costumes ; le capitaine Crochet est de retour (by Jove !) ; on ne sait plus bien où commence le MI5 et où finit le MI6 ; et la passion des petits trains de Blake cache quelque chose (et vous voudriez bien savoir quoi !).



Après cette parenthèse trop longue, et pour en revenir à nos moutons, j’ai découvert Le myrte et la rose en flânant, très banalement, dans une (bonne) librairie. Par ailleurs j’aime bien l’éditrice (Viviane Hamy). Et en outre, je suis sensible aux jolis titres(qui renvoie à la symbolique des deux plantes : beauté, force et virilité pour le myrte ; jeunesse et pureté pour la rose - merci François pour la photo de myrte)



Et puis ce livre a une histoire. Il est publié incognito par une dame d’un âge respectable, qui emprunte un pseudo aux consonances arabes (Gamila Ghâli), afin d’éviter de bénéficier de la « publicité » que lui aurait value sa parenté avec Maria Messina (encore une auteur sicilienne !)



De quoi s’agit-il ? Le seigneur Hamid en Ghâzi s’éprend d’un jeune garçon, entre l’enfance et l’adolescence, que son marchand d’esclaves s’apprête à châtrer. Il l’emmène dans son palais, et le jeune homme, qu’il surnomme Shahin (le faucon), prend au fil des années une place bien plus importante que celle d’un esclave. Leur relation, complexe et ambiguë, ne tarde pas à éveiller les jalousies haineuses.



La citation : « Il l’observait à la dérobée, savourait le spectacle de cette splendide adolescence. Il se demandait quel homme deviendrait son petit faucon, quel destin l’attendrait le jour où il gagnerait son indépendance, ce jour qui viendrait qu’il le voulût ou non. Pourtant, même dans ces moments-là, un inquiétude lancinante lui faisait pressentir que ce bel enfant si épanoui ne passerait pas le seuil de l’âge viril » (p. 122)



Ce que j’en ai pensé : Un talent incroyable de conteuse ; on est d’emblée sous le charme élégant du récit, de sa magie très « Mille et Une nuits », de sa délicatesse ouvragée comme une arabesque – on a peine à penser que le roman est italien … et contemporain. Mais est-ce bien surprenant quand on connaît l’histoire d’Annie Messina, qui a longtemps vécu en Egypte … et plus encore celle de la Sicile et de ses métissages multiples ?



Le parti pris poétique et finalement un peu distant fait l’originalité de l’écriture. Le trouble que le jeune Shahin exerce sur le seigneur en est d’autant plus perceptible, ouvrant sur une quête qui se résume à la recherche de l’absolu. Une histoire d’amour superbe, au-delà de la morale. C’est rudement beau …
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Noir souci

"L'amitié-passion,voilà le remède que vous cherchez" affirmait Paul Verlaine.

Cette citation, René de Ceccatty l'a insérée d'entrée dans son "Noir souci", pensant sans doute au couple Verlaine-Rimbaud à rapprocher du couple Antonio Raniéri-Giacomo Léopardi dont il a étudié la relation très scrupuleusement.

Antonio Raniéri, historien et homme politique,trentenaire à la mort (du choléra à Naples en 1837)de son ami a contribué à créer le mythe Léopardi, poète lyrique et écrivain italien inspiré par l'impossibilité d'aimer,le vide des rêves humains et l'hostilité de la nature.Soumis au père,admiratif , dévoué,honnête,éloigné des femmes suite à plusieurs déboires,suicidaire à certains moments,il trouvait en lui la complémentarité qui lui manquait.

Autant le premier était beau, autant Léopardi, le poète surdoué, érudit et romantique plus agé de huit ans,était laid.

Petit,bossu,son teint olivâtre,ses grimaces,sa timidité maladive, son pessimisme et son nihilisme l'ont maintenu en état de dépendance affective vis à vis de son "amicissimo".

Mais comment vivre sur un mode passionnel et refuser toute relation physique?

Comment la passion peut-elle être exempte de désir?

Le renoncement à l'amour est-il une forme d'altruisme?

Comment s'est noué entre eux ce lien indéfectible?

L'objet d'amour est-il mystique?

Voilà les questions qu'aborde René de Ceccatty auteur français contemporain de nombreux "romans inspirés de personnages du passé ou par des éléments de sa propre vie."

Un bon livre, très bien documenté, mais j'avoue que la minutie de fourmi laborieuse,émaillant de nombreuses références son texte, insérant par ci par là des extraits de poésies de Léopardi, le style concis un tant soit peu journalistique ne m'ont pas vraiment enthousiasmée.
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Un renoncement

Je suis tombée sur ce livre par hasard et, la quatrième de couverture m'a donné l'envie de connaître Greta Garbo dont, je dois admettre n'en avoir jamais entendu parler auparavant.

René de Ceccatty écrit là un récit très touchant à travers lequel j'ai eu beaucoup de compassion pour Greta Garbo qui a été une femme assez mystérieuse et aussi secrète dans ses relations intimes dans le sens où on ne sait pas si elle a eu un véritable amour en dehors de ses relations « volages » puisque apparemment, elle ne voulait pas se marier. On sait par ailleurs, qu'elle aimait les relations qui pouvaient lui apporter quelque chose.

Greta Garbo m'a attristé aussi pour la carrière cinématographique qu'elle a eu car pensant qu'elle aurait eu au début une belle carrière et ainsi interpréter des rôles de femmes ayant marqué l'Histoire qui lui correspondait : on lui a donné certes des bons rôles mais avec des scénarios vides comme elle l'a dit « des navets. »

Ce qui m'a le plus marqué aussi dans sa vie c'est le matraquage des photographes, toujours à l'affût de Greta partout où elle va pourtant, cette dernière essaye de passer inaperçue mais rien n'y fait. Avec les paparazzis, son entourage qui peu à peu se meurt, sa carrière de cinéma qui n'a pas fonctionné comme elle le voulait, on ne peut que comprendre qu'elle déprime, se referme sur elle-même etc…

« Un renoncement » est une biographie très intéressante abordant également le cinéma hollywoodien des années 30-40 qui m'a donc captivé du début à la fin même si, je reproche les passages répétitifs voulus par l'auteur pour replacer un contexte dans telle ou telle anecdote de l'actrice.

En tout cas, ce livre me donne envie de mieux connaître Greta Garbo à travers peut-être un autre livre écrit sur elle.
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La princesse qui aimait les chenilles

Quand on lit un recueil de contes ou de nouvelles, le travail de l’éditeur avec le choix de l’ordre de parution est primordial car ça influe énormément sur notre lecture. Ici je reste perplexe car sur les 6 contes présentés il y a une homogénéité sur 5 histoires et une complètement décalée et c’est celle-ci qui ouvre le bal. J’ai eu vraiment peur en lisant le premier conte car rien ne m’a plu dedans et j’appréhendais que tout le livre soit du même style. La première histoire est confuse, on passe du coq à l’âne sans transition et sans que tout se rejoigne à la fin. On passe de pourquoi les crabes ont ce motif sur la carapace, à une bataille naval puis à un prêtre chanteur et aveugle tout est censé être lié mais on s’y perd en route et je cherche toujours le pourquoi on parle de crabes. Les phrases sont longues, souvent proche d’une page, le langage fleuri et très imagé. je n’avais pas envie de pousser plus loin cette lecture et pourtant j’ai bien fait de m’acharner. Les 5 autres histoires étaient très intéressantes et agréables à suivre. On a des vrais contes et légendes bien clairs, compréhensibles et en tant qu’européen originaux. C’était agréable à lire. On en apprend plus sur les traditions japonaises. On est loin des contes européens. Ici, les héros sont surtout des adultes voire des personnes âgées qui doivent faire face à la fatalité. Alors qu’en Europe on est plus dans des histoires d’apprentissage avec moral et mise en garde. La fin est rarement heureuse et les dons ont une facheuse tendance à se retourner contre le bénéficiaire. Niveau thématique, l’harmonie avec les esprits/fantômes est une clé non négligeable tout comme le fait qu’on subit son destin plus qu’on se le construit. 5 bonnes lectures sur 6 on peut en conclure que j’ai passé un bon moment c’était plaisant de voir les différences culturelles par le biais de contes.
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