Riad Sattouf

"Les attentats, c'est des crimes où des gens trop cons (désolée pour la grossièreté) tuent des gens qui ont rien fait."

"_Riad ! Ecoute bien ton papa.Ne te marie JAMAIS avec une française. Elles veulent trop faire ce qu'elles veulent/ Plus tard, épouse une Syrienne. Elles sont aussi belles et intelligentes que les françaises, mais elles, elles te suivront PARTOUT sans jamais se plaindre. Elles t'obéiront. PARTOUT. Partout elles te suivront."

C'était incroyable de voir une grande surface ici. Ma mère proposa d'y faire un tour.
- Pourquoi y a pas de supermarchés comme ça en Syrie? (sa mère )
- Y en a qu'un seul au Liban, alors n'exagerons rien... (son père )
Il n'y avait presque personne à l'intérieur. Les néons du plafond éclairaient faiblement le magasin.
( cela sentait l'eau de Javel et le métal des étagères )
- Il est moins bien qu'en France, mais si on avait ça à Ter Maaleh...ça serait génial! (sa mère )
( les rayons étaient à moitié remplis)
Ma mère acheta de la lessive, du riz Oncle Ben's, du camembert, et quelques autres produits. J'insistai pour aller au rayon jouets.
- Qu'est-ce que tu veux faire au rayon jouets? Moi je t'achète rien! (son père )
- Juste pour voir! (Ryad)
Dans le fond il y avait un tout petit rayon avec des nounours, des voitures en plastique et une grosse pile de tablettes bizarres.
(elles étaient posées sur un carton)
Il s'agissait d'une sorte de tablette à dessin.
( quand on dessinait sur la surface avec une pointe ou le doigt, ça marquait)
Quand on baissait la molette, le dessin disparaissait.
( TCHAK! c'était de la magie pure)
- Je veux ça!

PP98-99

Le lendemain matin, je me suis réveillé tôt et je suis descendu dans le salon.
- Bonjour Riad! Bien dormi? Tout s'est bien passé cette nuit, tu as un nouveau petit frère! Il est très mignon. ( Charles )
- Il paraît qu'il est très blond et a encore plus de cheveux que toi. ( Grand mère )
Nous sommes partis en voiture pour Saint-Brieuc. Il faisait très beau quand nous sommes arrivés à l'hôpital. À l'intérieur, cela sentait une odeur que je ne connaissais pas : le propre et la mort. Nous sommes entrés dans une petite chambre. Ma mère était au lit en train de lire Paris Match.
- Votre frère est dans la petite boîte juste là. Il s'appelle Fadi!
Yahya et moi nous sommes approchés. Il s'est mis à pleurer et on a vu quelque chose d'incroyable. Une dent!
- C'est rigolo non? Il est né avec une dent! Comme Napoléon et Alexandre le Grand! Il paraît que c'est le signe d'un grand destin!
- Et moi? Moi aussi je suis né avec une dent?
- Ah non! Ni toi ni Yahya! Juste Fadiiii.

PP133-134

Vous, les françaises, il vous faut tout tout de suite.
Les syriennes, elles, se posent pas de questions.
Elles suivent leur mari, et voilà.

Je voulais ressembler à Schwarzenegger ou Stallone. Mais j'ai tellement la flemme !

in L'Equipe magazine 1746 du 02/01/2016

Je demandai à mon père ce qu'étaient les esclaves.
— Ça n'existe plus les esclaves.
— SI BIEN SÛR QUE ÇA EXISTE ! Ça c'est les Français, ils croient tout savoir. Tsss. Les esclaves, c'est des gens qui appartiennent à d'autres gens plus riches qui ont droit de vie ou de mort sur eux.
— C'est comme des enfants ?
— Presque.

Un jour, tous ces pays terribles du Golfe, ils achèteront tout en France. Même le cœur des gens. Tu verras ! Et les français leur diront merci avec des sourires nigauds...

MERCI ! MERCI POUR LES BONS DOLLARS !

(Papa de Riad, p 27)

Je m'appelle Riad. En 1985, j'avais 7 ans et j'étais remarquable.

— J'ai un cadeau magique pour toi ! Grâce à Dieu, tu deviendras un grand homme plus tard par tes études, et alors, tu te souviendras de moi. Tiens.
C'était une règle avec un hologramme. On voyait le drapeau syrien sous un angle... et Hafez Al-Assad sous un autre.

- T'imagines, t'es en vacances, et puis, tu t'repose tu vois, et soudain t'es ENGLOUTI quoi, carrément !
- Hey, franchement, c'est bizarre, à Noël, y s'passe toujours un truc !
[...]
- Et le onze septembre, c'était pas à Noël ?
- ?
- Ha non merde chui con, le 11 septembre, c'est en septembre c'est pas à Noël...

Ah les femmes. Tu pourras leur offrir le monde entier, elles sont jamais contentes.

Je m'appelle Riad. En 1980, j'avais 2 ans et j'étais un homme parfait.

Planquez vos billes à bière mon daron a le 6 pack à Batman ouèche.

D’abord, tu fais les trois jours, t’es testé, pesé comme un bestiau, puis ils te disent que t’es apte, et ta vie est foutue.

Il faut faire les comptes avec les parents. Non pas avec ceux dans la vraie vie. Mais avec ceux dans la tête .

Dis donc,qu’est-ce que ces idées que tu lui mets dans la tête ! Va pas nous en faire un aviateur qui s’écrase, on a déjà assez de malheur comme ça dans la famille !

En sortant de la maison d'édition
avec mon contrat entre les mains,
j'eus l'impression que les arbres,
Le trottoir et même les poubelles
étaient contents de moi.

Il faut profiter des gens tant qu'ils sont là, parce qu'on ne sait jamais ce qu'il peut nous arriver dans le futur.

L’hiver s’était déjà installé. Il faisait très froid. J’avais un gros blouson pour aller à l’école.
Saleem et Omar mettaient des sacs en plastique autour de leurs chaussures pour les rendre étanches.
Omar avait maigri. Il avait tellement froid qu’il n’arrivait même pas à bouger les lèvres.