Citations de Richard Bohringer (349)
La certitude venait du confort. Seule la pauvreté était compagne de l'incertitude. Le confort ne doute jamais.
L'homme est ainsi fait. Il a des blessures qui ne cicatrisent jamais.
Nous fréquentons la folie des sentiments. Il faut qu’un peuple soit lyrique. Il faut sauver le peuple de la désespérance.
La peur frôle. Et puis une histoire de là-bas nous donne des ailes ivres d’images et le rire revient.
Soyons raisonnables avec les rivages sombres.
Toute mon enfance, j'ai entendu que j'étais le fils d'une pute et d'un Boche. Il y a mieux.
Non maman, t'étais pas une pute. Non papa, t'inquiètes pas là-haut. Je vous aime. Trop tard, c'est sûr.
Je préfère ce qui se cherche plutôt que ce qui se trouve, c'est une option comme une autre. La finalité n'est pas la vérité, même si l'on peut s'y tromper tellement ça y ressemble.
Je voudrais être tellement généreux.
"Rien n'est facile un jour ou l'autre pour personne. Et des milliers de pages ne suffiraient pas à décrire le tourment. L terre tremble et engloutit par centaines des milliers d'humains. Alors il faut faire pousser des fleurs sur sa merde."
Je ne sais pas écrire des histoires à la troisième personne, j'écris ce qui vient, ce qui est venu et j'appelle ce qui viendra.
John n'aimait pas Noël. John n'aimait pas la gaieté de ces jours imbéciles où il fallait que bébé fasse risette, qu'il avait de belles fossettes, que tout le monde voulait lui changer ses couches, que sa merde, c'était du caramel, qu'il fallait mettre des lumières partout, qu'on s'aimait pour la vie, en bouffant la dinde, qu'on foutait des bûches dans la cheminée, que le bébé pas con se demandait comment le Père Noël n'allait pas se brûler les couilles. Il riait. Toute la famille autour du berceau lui chantait : Fais risette, joli bébé, et s'esclaffait devant son rire. Lui dans son berceau s'éclate. Il va voir une belle flambée de père Noël.
Le quinzième round, c’est toujours le plus difficile pour les boxeurs, c’est le round des héros.
Je voudrais inventer un blues blanc. Je voudrais chanter un blues blanc. Comme ça pour sourire, pour la blonde. (...) Je voudrais dire à ma blonde que même quand je ne suis pas là, quand je suis de l'autre côté de la ville à me battre avec mes diables je pense à elle, comme une flamme au bout de la nuit. Et que les enfants je les emmènerai remonter le Mississipi.
En fait jamais pu vivre la vie en place. Un formidable don d'observation pouvait laisser espérer à un plus grand talent, à une plus grande verticalité. Mais je fais dans le sanguin ! L'affectif ! A la fois, je touche les anges sans pouvoir l'exprimer, et m'abandonne à des clichés. Je suis superficiel profondément. Ou peut-être profondément superficiel. Il suffira de la couleur du matin.
Ce matin, Philippe Léotard, capitaine de l'aéronef, et Roland Blanche ont accueilli Bernard Giraudeau. Calme-toi, calme-toi, mon coeur. Souris lorsque tu penses à lui. Tendre ami.
Toi qui lis ce bouquin, j'écris le désir de la vie. Écrire à toutes pompes. Comme un fou. Ne pas savoir où aller. Se perdre. Me réfugier.
je savais qu'avant de me connaître il lui était arrivé de faire l'amour plus souvent qu'elle en avait envie. Alors moi j'ai jamais voulu la forcer. Je me disais qu'elle finirait bien par venir à moi. Qu'elle me désirerait. Qu'elle ferait tomber mon masque et me prendrait la taille dans ses bras sans que j'en rougisse.
"Avancer en âge et avoir toujours le cœur comme une étoile filante. Comme celle qui fait rêver les petits enfants. Une qui fait rire. Ps fastoche ! Je crois qu'on peut commencer sa vie en mentant, mais la finir sans mentir."
J’aimais ces matins clairs au printemps où, sortant d’un infect rade obscur et apaisant, nous découvrions qu’il ferait très beau ce jour-là. Avec l’ami se dire à demain, déchirants de solitude. Et simplement au mot demain renaître une nouvelle fois.
Demain c’était sûr on croiserait Blanche-Neige. Et si on la croisait pas on reverrait les potes, on reparlerait d’elles en trinquant.
C’est beau une ville la nuit.
Paulo je t'aime. Cette nuit j'ai pensé à toi et aux mots de ma lettre pour te le dire. Ton front penché vers des rêves qui te paraissent impossibles, à ton oreille te convaincre du contraire.
J'aime des poètes, des écrivains dont je n'ai lu que trois phrases. J'en ai aimé le mystère. Trois phrases suffiraient à définir une oeuvre.
Au coin d'une rue, la fille est belle et la robe légère, le vent bourrasques fait le malin et nous voilà par terre. On croyait la vie finie et nous voilà guéris de toute envie noire.
La lumière de la chair dévoilée par le vent bourrasques change nos plans. Oh oui, vision brutale et brûlante d'un bout de corps en mouvement.
Il y a le vent lourd et con. Juste chaud et poisseux. Il y a le vent odorant qui réveille la mémoire, il y a le vent doux et charnel, le vent qui frôle, le vent qui caresse, qui s'engouffre, qui dessine le corps et redessine l'intime.