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Citations de Richard Brautigan (662)


Je me rendais compte que son cou était parfaitement capable de provoquer de gros ennuis. J'ai essayé d'imaginer ce qui se passerait si on faisait quelque chose qui déplaise à ce cou. Et je n'ai pas du tout apprécié ce que j'imaginais. J'allais rester dans les petits papiers du cou. Si ça ne dépendait que de moi, ce cou-là et moi allions devenir très potes.
Le cou n'aimait pas le mot "Champagne". J'allais faire très attention de ne pas utiliser ce mot-là à l'avenir.
Le cou aimait le mot "bourbon" : c'était donc un mot que le cou allait vachement entendre.
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Sam a souri. Il n'était pas fait pour réussir au cinéma. Il avait une paire de dents de devant, on aurait dit le cousin germain d'un morse.
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Chauffeur de taxi

Je l’aime bien ce chauffeur de taxi

qui fonce dans les rues sombres

de Tokyo

comme si la vie n’avait aucun sens.

Je me sens pareil.
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Son visage était si délicat. La bouche, les yeux, le nez, le menton, la courbe de ses joues, tout cela était beau. Cela faisait presque mal à regarder.
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Quand l'amour
et la mort s'embrassent,
le résultat est un être humain.

(p.309)
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La nuit devient bien longue quand l’amour surit.
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portrait of a man

What would
you do
if the rain
fell up ?

Me ?

Yeah.

Get used
to living
on a cloud,
I guess.

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portrait d'homme

Que ferais-tu
si la pluie
tombait
à l'envers ?

Moi ?

Ouais.

Je m'habituerais
à vivre
sur un nuage,
j'imagine.
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La plus petite tempête de neige jamais recensée

Il y a une heure de ça, dans le jardin de derrière chez moi, s’est produite la plus petite tempête de neige jamais recensée. Elle a dû faire dans les deux flocons. Moi, j’ai attendu qu’il en tombe d’autres mais ça n’a pas été plus loin. Deux flocons : voilà tout ce qu’a été ma tempête.
Ils sont tombés du ciel avec tout le poignant dérisoire d’un film de Laurel et Hardy : même qu’à y songer, ils leur ressemblaient bien. Que tout s’est passé comme si nos deux compères s’étaient transformés en flocons de neige pour jouer à la plus petite tempête de neige jamais recensée dans l’histoire du monde.
Avec leur tarte à la crème sur la gueule, mes deux flocons ont paru mettre un temps fou à tomber du ciel. Ils ont fait des efforts désespérément comiques pour tenter de garder leur dignité dans un monde qui voulait la leur enlever parce que lui, ce monde, il avait l’habitude de tempête beaucoup plus vastes – genre soixante centimètres par terre et plus –, et que deux flocons, y a de quoi froncer le sourcil.
Et puis ils ont fait un joli atterrissage : sur des restes de tempête précédentes – cet hiver, nous en avons déjà eu une douzaine. Et après ça, il y a eu un moment d’attente – dont j’ai profité pour lever les yeux au ciel, histoire de voir si ça allait continuer. Avant d’enfin comprendre que mes deux flocons, c’était côté tempête aussi complet qu’un Laurel et Hardy.
Alors je suis sorti et j’ai essayé de les retrouver : le courage qu’ils avaient mis à rester eux-mêmes en dépit de tout, j’admirais. Et tout en les cherchant, je m’inventai des manières de les installer dans le congélateur : afin qu’ils se sentent bien ; qu’on puisse leur accorder toute l’attention, toute l’admiration, qu’on puisse leur donner les accolades qu’ils mettaient tant de grâce à mériter.
Sauf que vous, vous avez déjà essayer de retrouver deux flocons dans un paysage d’hiver que la neige recouvre depuis des mois ?
Je me suis propulsé dans la direction de leur point de chute. Et voilà : moi, j’étais là, à chercher deux flocons de neige dans un univers où il y en avait des milliards. Sans parler de la crainte de leur marcher dessus : ça n’aurait pas été une bonne idée.
J’ai mis assez peu de temps avant de comprendre tout ce que ma tentative avait de désespéré. De constater que la plus petite tempête de neige jamais recensée était perdue à jamais. Qu’il n’y avait aucun moyen de la distinguer de tout le reste.
Il me plaît néanmoins de songer qu’unique en son genre, le courage de cette tempête à deux flocons survit, Dieu sait comment, dans un monde où semblable qualité n’est pas toujours appréciée.
Je suis rentré à la maison.
Derrière moi, j’ai laissé Laurel et Hardy se perdre dans la neige.
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l'innocence de l'amour n'était qu'un temps des corps déjà en escalade et non une chose qui aurait eu la silhouette de nos baisers.
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C'est étrange comme les choses simples de la vie continuent simplement tandis que nous, nous compliquons.
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Parce que son visage était comme un labyrinthe parfait
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À la sortie de Grompville, un pendu se balançait au pont qui traversait le fleuve. Son visage portait une expression incrédule, comme s’il ne pouvait pas encore croire qu’il était mort. Simplement, il refusait de croire qu’il était mort. Il n’y croirait qu’après qu’on l’eut enterré.
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L’ivrogne était étalé le nez dans la poussière au milieu de la grand-rue. Il gisait inconscient et paisible sous le soleil poussiéreux de l’été. Il avait les yeux fermés et un sourire en coin. Un gros chien jaune lui reniflait les bottes et un gros chien noir reniflait le gros chien jaune. Ces chiens étaient heureux. Tous deux remuaient la queue.
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Dans la vraie vie, ce qui vous fait vieillir c'est vos os, vos muscles et votre sang qui s'abîment, votre coeur qui sombre dans l'oubli, toutes les maisons dans lesquelles vous avez vécu qui ont disparu et les gens qui ne sont vraiment sûrs que votre civilisation ait jamais existé.

(p.204)
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Richard Brautigan
Oublie l’amour
  
  
  
  
Oublie l’amour
je veux mourir
dans le jaune
de tes cheveux.
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Au temps des cygnes
  
  
  
  
Je
me souviens être un enfant
dans
un parc
où il y avait un lac
où flottaient
de beaux cygnes blancs
sur
  l'eau sombre.

Je
me souviens être assis sur la rive
avec
des images d'enfant
qui volaient
comme des papillons dans mon cerveau.

Je
me souviens faire le vœu d'être
un beau cygne blanc
flottant
sur
  l'eau sombre.
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Rink ignorait que je passais une grande partie de ma vie à Babylone. A ses yeux, je n'étais qu'un minable qui rêvassait. Je ne faisais rien pour le détromper. Je savais qu'il ne comprendrait rien à Babylone si je lui expliquais. Il n'avait pas la tête faite comme ça, c'est tout; alors moi, je ne disais rien. Il me prenait pour un minable et puis voilà; je m'en fichais, Babylone, c'était quand même vachement mieux que d'être flic et d'avoir à guerroyer contre le crime en respectant des horaires.
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Sucre de pastèque /Richard Brautigan/ 4 étoiles
Dans l’univers de Richard Brautigan, on rencontre des tigres mathématiciens, des truites à bosses chaleureuses, ses statues de carottes, de pomme de terre ou de rutabaga érigées en place publique.
Dans un style déjanté, parfois sauvage, souvent naïf mais toujours étonnant, Brautigan nous offre une suite de petits textes bien délirants pleins de folie mais aussi de poésie et parfois d’humour à travers l’histoire d’une communauté de femmes et d’hommes. La tendresse, la douceur et l’amour ne sont pas absents et nous offrent de très beaux courts chapitres.
Alors pourquoi ce titre ? Eh bien c’est qu’à penseMort, ce village communautaire où poussent des hectares de pastèques, tout ou presque est fabriqué avec du sucre de pastèque ! Même l’encre qui sert à l’auteur à tremper sa plume est fabriquée avec des pépins de pastèque.
Le narrateur séparé de Margaret vit à présent avec Pauline dont il est follement amoureux, dans une petite cabane où règne le bonheur : « La cabane est petite mais elle est agréable et aussi confortable que ma vie…Nos vies nous les avons bâties avec soin en sucre de pastèque, et puis nous sommes allés jusqu’au bout de nos rêves…J’ai une lanterne qui la nuit fonctionne à l’huile de truite à la pastèque… Pauline et moi on est allés s’asseoir sur un divan dans le bouquet d’arbres…J’ai pris sa main dans la mienne. Sa main était très forte à force de douceur et dans cette force, ma main se sentait à l’abri, mais il y avait aussi une certaine excitation. Elle était assise tout contre moi. Je sentais la chaleur de son corps à travers sa robe. Dans ma tête cette chaleur avait la même couleur que sa robe, une espèce de doré. » Et plus loin : « C’était délicieux d’être au lit à côté d’elle. De son corps montait une douce odeur de sommeil… Elle était chaude et elle sentait bon, à côté de moi…Son corps me conviait au sommeil comme une fanfare de trompettes. » Sans commentaire… Une histoire d’amour poignante dans un cadre très particulier de cabanes et de ruisseaux à truites dans une nature retrouvée. C’est du Richard Brautigan haut de gamme !
La pêche à la truite en Amérique /Richard Brautigan/2 étoiles.
Si au cours de vos lectures vous rencontrez des truites à bosses chaleureuses, un chat répondant au doux nom de 208, un réveille-matin gonflable pour aller camper, c’est que vous êtes dans un roman déjanté de Richard Brautigan.
Dans ce roman qui n’en n’est pas un, complètement hors norme, l’auteur nous emmène en promenade à travers les Etats-Unis pour des parties de pêche inénarrables et des rencontres insoupçonnées. Du Montana à l’Idaho en passant par le Missouri et la Californie et l’Oregon, en un vagabondage au fil de l’eau, Brautigan nous emmène là ou même on peut trouver à acheter des ruisseaux à truites d’occasion !
Ce livre, un véritable ovni m’a rappelé un peu Boris Vian dans l’Écume des jours. La poésie et l’humour en alternance sont omniprésents pour évoquer l’errance d’un couple avec enfant parti à la recherche de l’Amérique. Brautigan avide de retour à la nature nous replonge dans le monde de la génération de Woodstock avec une succession de petits textes délirants très peace & love. Les délires et délices lexicaux et les rapprochements sémantiques ne manquent pas qui nous font sourire dans ce livre complètement farfelu où la truite est un véritable totem.
Alors on aime ou on n’aime pas et les 100 premières pages sont un peu dures à avaler, allant de délires en délires. Personnellement, j’ai respecté l’auteur en allant jusqu’au bout du livre, mais je dois bien dire que j’ai eu un peu de mal à suivre ! J’ai de loin préféré « Sucre de pastèque », que l’on trouve souvent dans le même recueil et que je commente à part.
.
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Nous étions assis dans le caniveau, à ne rien faire. Peut-être attendions-nous la sorcière, ou quelque chose se passe, qui nous délivrerait du caniveau. Nous étions assis là, depuis près d’une heure : en heure d’enfant. 
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faim d’une étoile
  
  
  
  
J’aime,
profonde et pure
comme la rivière,
une étoile
nommée Mary.

Elle est collée
à cette fenêtre
d’éternité
appelée ciel.

Mes bras
ne font
que quelques centimètres.


/ Traduction de l’anglais par Thierry Beauchamp et Romain Rabier
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