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Robert Pépin (Autre)
EAN : 9782264010599
203 pages
10-18 (12/09/1999)
4.09/5   85 notes
Résumé :
Qu'il est triste l'humoriste délaissé par sa maîtresse japonaise. Vidé, lessivé, il erre entre un téléphone dont il n'ose se servir et un frigo, désespérant, tandis qu'à quelques rues de là, dans San Francisco endormie, Yukiko rêve. L'humoriste en oublie son art, jetant à la corbeille le début de son dernier roman. Face à tant d'indifférence de la part de son géniteur, l'embryo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Un humoriste américain en pleine déprime jette un manuscrit , lui qui est le seul à ne pas rire de ses écrits, lui qui n'a pas le sens de l'humour est désespéré.
La belle japonaise Yukiko l'a laissé tomber. de rage son début de roman " retombées de sombrero finit dans la corbeille.
L'humoriste américain imagine sa belle dans les bras d'un autre homme, " celle qui avait un très joli rire; qui ressemblait à des gouttes de pluie tombant sur un champ de jonquilles en argent " est entrain de dormir.
Pendant ce temps le sombrero du manuscrit va mettre à feu et à sang une petite ville américaine au point de mettre la sécurité nationale des États Unis en danger.
" retombées de sombrero " de Richard Brautigan est un récit jubilatoire, complètement déjanté. Un roman dans le roman bref deux histoires.
Richard Brautigan m'a fait penser à David Foster Wallace un autre clown triste.
Richard Brautigan mettra fin à ses jours en1984.
Une belle découverte d'un écrivain et d'un poète.
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Sans doute la plus jolie entrée en matière pour découvrir l'écriture unique, sensible , tendre et décalée à la fois, et d'un humour parfois désopilant, de Brautigan.
'Retombées de sombréro' : une promenade japonaise (comme son titre ne l'indique pas du tout) à travers l'esprit d'un auteur rare, ou comment tomber amoureux de Richard Brautigan, écrivain et poète encore trop méconnu en France..
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Mon premier Brautigan .Lu il y a une vingtaine d'années sur les conseils d'un ami que je ne remercierai jamais assez.

Le livre mêle deux récits :un écrivain, déprimé par une rupture amoureuse, jette à la poubelle l'ébauche d'une histoire de sombrero qui atterri dans la rue principale d'une petite ville .Mais cette histoire ne se laissera pas faire et se développera par elle meme dans la corbeille à papier .Et par une serie d'événements absurdes et hilarants ,le sombrero entrainera la ville dans le chaos le plus burlesque.
Cet écrivain tourne en rond dans son appartement à la recherche du moindre souvenir qui le ramènerai à sa belle enfuie.
Ecrit avec des chapitres courts ,on passe du rire avec le sombrero, aux larmes du chagrin d'amour .d'une page à l'autre.

Le livre n'est plus édité ,si vous le trouvez d'occasion : pas d'hésitation achetez -le.
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Retombées de sombrero, roman japonais, Richard Brautigan, 1976
trad. de l'américain par Robert Pépin

R. Brautigan, né en 1935 dans une famille pauvre de l'état de Washington, s'est suicidé en 1984 en Californie, voisin de Jim Harrison, sans doute parce qu'il n'est plus un écrivain lu et reconnu. Ce qui importe pour Brautigan, c'est d'écrire, et qu'on le lise. A la différence alors d'Emiy Dickinson, une poète qui a compté pour lui. Peut-être parce que, dans l'écriture, elle faisait preuve d'une liberté totale, dans sa syntaxe, dans ses jeux avec les mots, elle qui n'avait pas d'éditeur, peu de lecteurs, recluse dans sa solitude et son extase de vivre.
Brautigan est un clochard céleste (expression consacrée qu'il faudrait sûrement revoir, particulièrement l'adjectif) pour Vinau, une Voix pour Djian, le dernier des Beat. Il peut figurer dans la liste des écrivains maudits, d'abord pauvre, puis malheureux en amours, schizophrène peut-être aussi, marginal sûrement, étant du côté de la contre-culture.
Que conte Retombées de sombrero? C'est le livre qu'est en train d'écrire le personnage du roman, qui est un romancier à succès, et triste à mourir parce que son amie japonaise, psychiatre de métier, l'a quitté après deux ans, et qui était restée avec lui parce qu'il se défendait pas mal au lit . Il est aussi humoriste. Brautigan adore le Japon, et a épousé une Japonaise dont il a divorcé. Il dédie son livre à Junichiro Tanizaki.
Ce roman dans le roman est une histoire abracadabrante qui a pour point de départ un sombrero tombé du ciel, "bleu comme un oeil d'humain. D'un humain qui aurait attendu que quelque chose se produise" et tombant aux pieds d'un trio composé d'un maire colérique, de son cousin qui veut être maire à sa place, et d'un chômeur qui a besoin de travail. le cousin ne peut ramasser le sombrero, parce qu'il est très froid, moins 31°. le chômeur va le ramasser, c'est une bonne chose pour trouver un emploi; mais le cousin ne l'entend pas de cette oreille, le conflit naît, qu'attise le maire qui, parce que maire, le ramassera; le conflit prend des proportions énormes, gonfle en guerre, dont le correspondant plein de sang sera Norman Mailer, qui verra à peine le sombrero qui pendant ce temps, ne cesse de se réchauffer. Parallèlement à cette fiction, se déroule la non-fiction, elle aussi fictionnelle, qui met en scène le romancier désespéré d'avoir perdu son amie japonaise, et se raccroche à un long cheveu noir trouvé dans la salle de bains. Parce qu'il n'a pas rencontré de dérivatif à sa douleur en contactant une ancienne connaissance qui sait que vivre avec lui, "c'est comme d'avoir un aspirateur qui n'arrête pas de tomber en panne et qu'il n'y a qu'Einstein à pouvoir le réparer." Et tandis qu'il est rongé de tristesse, la Japonaise dort et rêve de Kyoto, tant que son chat ronronne. Ses cheveux "rêvent d'être peignés le matin". "Voilà, c'est tout".
Histoire très mince -comme l'oeil bleu, on attend qu'il se passe quelque chose de crédible- donc, d'un comique mélancolique, contée avec beaucoup de poésie, une fraîcheur et une naïveté consciente, une simplicité travaillée, un style qui mêle les époques, le moyen-âge et celle de l'auteur. Adoncques en étant présentement à la température de 30 en dessous./ Intéressant, non? Et les genres, une épopée bouffonne et la représentation par le coeur d'un quotidien décevant. On y échappe dans le rire qui ne peut pas sortir d'un comique et le rêve qui garde en vie un père suicidé Et entrelace choses et hommes, et deux histoires de violence, tenue à distance, et exagérée un max. C'est décalé, l'auteur lance des clins d'oeil au lecteur, qui ne s'y laisse pas prendre. le roman qui s'écrit est déchiré en morceaux et jeté à la poubelle comme celui qui est en train de l'écrire. Les chapitres sont très courts, comme des poèmes en prose, ou des poèmes japonais.
Moi, je pencherais plutôt du côté de Jules Laforgue (1860-1887) pour la tristesse douce, l'humour et la familiarité, et de Laurel et Hardy, de leurs comédies burlesques, sans message, sans critique sociale, sans valeur morale. Une façon d'écrire parce qu'une façon d'être.

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On a tous connu ou aurait aimé connaitre un oncle qui racontait toutes sortes d'histoire sans queue ni tête, mais qui parvenait à capter notre esprit d'enfant par ses aventures abracadabrantes et rocambolesques, eh bien, Richard Brautigan me semble de ce genre là ! On se l'imagine les mains sur les cuisses, les coudes écartés, le corps légèrement penché vers l'avant, avec sa moustache, ses lunettes et son chapeau. Ce n'est pas tellement ce qu'il raconte que la manière qu'il le fait ; il ne se passe généralement pas grand-chose dans ses histoires, mais la manière dont le narrateur, les personnages s'étonnent de ce qu'ils leur arrivent, même si ce n'est presque rien, ça fait toute la magie.

Retombées de sombrero.

Trois histoires : l'épisode d'un sombrero qui tombe du ciel (le début du roman de notre écrivain-humoriste américain qui se retrouve déchiré en mille morceaux et jeté à la corbeille) ; la vie de cet écrivain-humoriste américain qui essaye d'écrire ce roman, mais surtout, qui n'y arrive pas, car il est triste à mourir que son amoureuse soit partie, une belle japonaise à longue chevelure noire; et finalement, vous l'aurez compris, l'histoire de cette belle japonaise qui n'en pouvait plus de cet écrivain-humoriste, pas drôle du tout.

De courts chapitres-fragments qui rythment les pages, où l'on passe d'une histoire à l'autre, en avançant tout doucement, très doucement, pour ne pas dire que l'on fait du surplace. de toute façon, avec Brautigan, les choses se passent très lentement, on peut s'attarder quelques pages sur un détail, un cheveu perdu sous le canapé, ou sur le nombre d'oeufs qu'on peut avoir chez soit, ou autre réflexion semblable qui n'a aucune importance dans le cours du monde. C'est là tout le sel de Brautigan. La capacité de ralentir l'écoulement du temps. Parvenir à étaler la durée comme on peut le faire d'un gros morceau de beurre mou sur du pain grillé, encore chaud.

L'histoire de la femme japonaise, endormie (Kawabata?), dont ses rêves suivent le rythme des ronronnements de son chat. Il ne se passe pas grand chose non plus dans ses rêves, il pleut, à Tokyo comme à Seattle. Va-t-elle se réveiller avant la fin ? Je ne dis rien et laisse le suspens intact.

L'histoire de l'écrivain-humoriste qui pleure et n'en finit plus de pleurer. Il est inconsolable, jusqu'à ce qu'une infime idée lui vienne à la tête - commence-t-il toujours à pleurer de l'oeil droit ? Et le voilà partie dans des réflexions existentielles qui lui font complètement oublier cette japonaise aux longs cheveux noirs. Puis, rebelote. Il ne pense pas pouvoir tourner la page. Il a faim, non ? Ça n'en termine jamais de cet humour décalé.

Et finalement, l'histoire du sombrero qui tombe du ciel et qui, imaginer le ou non (c'est dit dans les premières pages), entrainera émeutes, guerres, cataclysmes ! Comme quoi, un petit détail, parfois imperceptible, inoffensif, peut faire perdre la tête à une nation entière. Il s'agit évidemment d'un plaidoyer politique contre l'incompréhension de la guerre au Viêt Nam qui venait de se terminer, des victimes inutiles. [Brautigan laisse d'ailleurs peut de place à d'autres interprétation à la fin du livre.]

Mais cette histoire peut aussi être lu comme une fable, où l'on se demande : c'est quoi au final, ce sombrero. Une réponse simple, à l'instar d'un Godot.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
C'était un chômeur qui ne croyait pas en dieu. Et ce n'était pas qu'il en aurait eu après lui, non. C'était tout bêtement qu'il savait bien qu'il n'y avait pas de travail au paradis. Et que s'il n'y en avait pas, c'était parce qu'il n'y avait pas de paradis.
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Her physical presence was like a meeting place between day and night, where day was the majority and night's minority was her narrow eyes and her midnight starless hair.
She turned and reached up like dew on early morning grass and took his face in her hands and let it sweetly down until their mouths were touching.
Then her hands fell away from his face and settled like pioneers on his hips.
He thought his heart would stop.
His own funeral flashed across his mind.

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La prochaine fois que je tombe amoureuse, je prends mes précautions, s'était-elle dit. En même temps qu'elle se promettait un autre truc. Qui était que plus jamais elle ne sortirait avec un écrivain : même charmant. Même sensible. Plein d'imagination. Même chouette. Parce qu'un écrivain, au bout du compte, ça ne vaut pas grand-chose. Ça coûte trop cher, côté affectif et en plus c'est trop compliqué à entretenir. C'est comme d'avoir un aspirateur qui n'arrête pas de tomber en panne et qu'il n'y a qu'Einstein à savoir le réparer. Non. Son prochain amant, ce serait un balai.
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Même qu'elle avait un très joli rire ; qui ressemblait à des gouttes de pluie tombant sur un champ de jonquilles en argent. Un rire si séduisant même que les gens aimaient dire des trucs drôles rien que pour l'entendre rire.
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La nuit continuait de passer pendant que Yukiko poursuivait son rêve, et que ses longs cheveux noirs reflétaient l'obscurité comme un miroir.
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