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Citations de Richard Ford (420)


Pendant cette période, j’ai bien dormi, j’étais optimiste quant à ma vie à Fort Royal. Je n’avais pourtant guère de quoi me sentir chez moi et peu d’activités auxquelles participer en dehors de mes tâches. Mais je portais en moi mon propre sentiment d’appartenance et de normalité, parce que c’était, et c’est toujours, mon caractère.
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Les pires cauchemars que j'aie pu faire dans ma vie étaient toujours pires que les évènements imminents qui les inspiraient. De surcroît, les mauvais rêves comme les soucis en général ne nous apprennent rien que nous ne sachions déjà et ne puissions affronter raisonnablement quand les lumières se rallument.
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Plus longtemps nous habitons le monde, plus il rétrécit plus ses contours se précisent.
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Ces vieilles connaissances, voisins, anciens profs, camarade de régiment aperçus à l'improviste, combien en avons-nous esquivé en plongeant dans la première ruelle pour éviter de leur faire face une seconde ? Tout ça parce que : 1) On n'en a pas envie; 2) Trop de non-dits entre nous qui ne méritent pas spécialement d'être dits- une muraille de Chine verbale nous dégringolerait dessus et nous écraserait; 3) Nous savons que d'autres éprouvent la même chose à notre endroit. Nous sommes, pour la plupart, les dernières personnes à qui un individu sensé aurait envie d'adresser la parole quel que soit le jour de l'année, Noël compris.
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La solitude, ai-je lu quelque part, c'est comme se trouver dans une longue file d'attente, dans le but de parvenir à la première place, celle où l'on vous a dit qu'il vous arriverait quelque chose de bien. Sauf que cette file n'avance pas et que de nouveaux venus ne cessent de vous passer devant, de sorte que la première place s'éloigne de plus en plus, au point qu'on cesse de croire qu'elle ait quelque chose à offrir.
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Quand on vend son Lyman, son bateau collector, on connaît le plus beau jour de sa vie, après celui où on l’a acheté. Acquérir une résidence secondaire n’est pas sans rapport. On a beau savoir longtemps à l’avance qu’on va regretter le jour fatidique de la signature, on y va quand même.
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...« putain » demeure pour moi un terme encore fort utile, qu’il soit substantif, adjectif ou invective, avec toutes les nuances dont le pare son histoire déjà riche. La langue imite l’émeute, dit le poète. Or qu’est la vie actuelle, si elle n’est pas émeute ?
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Je sais que je suis le seul à établir ces rapports. Mais ne pas tenter de le faire équivaut à se laisser ballotter par les vagues pour se fracasser sur les récifs du désespoir.
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Mais enfin pourquoi nous laissons-nous séduire par des gens que nous sommes bien les seuls à croire honorables et intègres, quand autrui les voit dangereux et imprévisibles ?
Quel dommage que je me sois fait prendre dans les filets d’Arthur Reminger sitôt après l’incarcération de mes parents ! Malgré tout, quand on se trouve mêlé à une vilaine histoire, quand des menaces planent, il est vital de se rendre compte qu’on est déjà passé par là et qu’on va se retrouver tout seul, à découvert dans le paysage, que la prudence est donc de mise.
Et moi, bien sûr, au lieu de manifester cette prudence, je me suis laissé « prendre en mains » par Arthur Reminger et Florence La Blanc, comme si c’était la conséquence la plus logique et la plus naturelle du plan de ma mère pour m’éloigner après sa catastrophe personnelle.
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Pour être bon, il faut avoir eu la possibilité de faire le mal, et avoir décidé de ne pas le faire.
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"Le problème n'est pas de savoir dire non à quelqu'un d'autre [...]. Le problème est de savoir se dire non. A soi-même."
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Tout le monde devrait vivre seul à un moment ou un autre de l’existence. Cela n’a rien à voir avec la solitude d’un enfant, ou celle qu’on connaît dans la chambre d’un dortoir d’une école miteuse. Il faut d’abord grandir. Et ensuite vivre seul. C’est tout à fait supportable. On peut y gagner une intimité avec soi, (…).
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C’est là Une particularité de notre vie avec nos parents, que l’on oublie souvent et qui passe donc inaperçue. Nos parents nous relient – aussi isolés que nous soyons dans notre existence – à une chose que nous ne sommes pas, mais qu’ils sont ; il y a là une coupure, peut être un mystère, si bien que même ensemble nous demeurons seuls.
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Le temps changeait, une brise soufflait, cette brise qui, dans le Montana, peut devenir glaciale et vous transperce la peau comme si vous étiez en papier.
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Il se peut qu'il t'arrive certains désagréments, mais que ça ne t'empêche pas de vivre.
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Si vous étiez passé devant chez nous, ce mercredi soir-là, que vous ayez vu les lumières allumées, tout comme chez les voisins, ma mère dans la cuisine en train de préparer le dîner, mon père au sortir de la douche, assis sur les marches du perron en train de lacer ses chaussures à la fraîche, dans la rumeur du crépuscule, sous une lune haute et brillante......est-ce que vous auriez pensé avoir devant vous un homme prêt à commettre un hold-up ? Sûrement pas. Mais j'avoue être intrigué de constater à quel point une conduite ordinaire peut perdurer à la lisière de son contraire parfait.
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Le temps de sortir du bourg et de traverser ces retraites sylvestres de propriétaires fortunés, mon cerveau s'est mis à exercer une pression douloureuse derrière les tempes. J'ai le cou contracté, et une sensation de gonflement des tissus dans le haut du thorax, comme s'il me fallait roter, avoir un haut-le-coeur ou peut-être simplement m'ouvrir de haut en bas pour trouver un soulagement. Certes, j'ai peu et mal dormi. J'ai trop bu hier soir chez Sally, j'ai conduit trop longuement, consacré trop de temps précieux à me tracasser pour les Markham, Ted Houlihan et Karl Bernish, et pas assez à me préoccuper de mon fils.
Mais la vérité vraie, bien entendu, est que je m'apprête à rendre visite à mon ex-femme établie dans une vie nouvelle qu'elle juge préférable; que je vais voir mes enfants orphelins de moi gambader sur les vastes pelouses de leur existence présente plus classieuse; peut-être même serai-je obligé, en dépit de tout, d'avoir une conversation humiliante et pénible avec Charley O'Dell, que je préférerais ligoter sur la grève pour le livrer aux crabes.
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Une des caractéristiques pénibles de la vie d'adulte, évidemment, c'est de voir se pointer à l'horizon les réalités mêmes auxquelles on ne pourra jamais s'adapter. On perçoit les problèmes qu'elles posent, on se fait une bile de tous les diables, on prend des dispositions, des précautions, on procède à des ajustements; on se dit qu'il va falloir changer sa façon d'agir. Mais on n'y réussit pas. On ne peut pas. C'est déjà trop tard...
C'est un peu similaire à la prise de conscience que tous les magnifiques progrès de la médecine ne nous seront d'aucune utilité, même si l'on y applaudit des deux mains, si l'on espère qu'un vaccin va être mis au point à temps, si l'on croit encore à une possibilité d'amélioration. Mais là aussi, il est trop tard. Et c'est ainsi que notre vie s'écoule à notre insu. Elle nous échappe. Et "Ce qui t'échappe de la vie, c'est ta vie", comme dit le poète.
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A vrai dire, le temps stagnait. J'aurais pu être tout seul à Partreau depuis un mois, six mois, voire plus longtemps, ça m'aurait fait le même effet, premier jour, centième jour, j'étais en train de m'installer dans un petit monde d'impermanence. Je savais que je finirais par partir - à l'école, une école canadienne au besoin, ou dans une famille d'accueil, ou que je repasserais la frontière d'une façon ou d'une autre pour faire face à tout cet inconnu qui m'attendait. Je savais que ma vie actuelle, avec son quotidien, ses habitudes et les gens qui la peuplaient, ne durerait pas éternellement, ni même très longtemps. Mais je n'y pensais pas autant qu'on pourrait le croire, j'étais dans un état d'esprit que, comme je l'ai déjà dit, mon père aurait approuvé.
Se substituait au temps du calendrier, jour après jour, le temps du baromètre. Le temps qu'il fait compte plus que le temps qui passe, dans la Prairie ; à lui se mesurent les changements invisibles de l'être.
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Malgré tout, leur bizarre disparité m'apparaît encore aujourd'hui comme l'une des raisons pour lesquelles ils ont mal fini : ils n'allaient pas ensemble, c'était un fait, ils n'auraient jamais dû se marier ni rien, leurs chemins auraient dû se séparer après leur première rencontre enflammée, au mépris des conséquences. Plus ils restaient ensemble, mieux ils se connaissaient, et mieux elle - en tout cas - réalisait leur erreur, alors avec le temps leur vie déviait de sa trajectoire, telle la démonstration laborieuse d'un problème de mathématique qui, entachée d'une erreur de calcul au départ, vous éloigne ensuite inexorablement des données initiales cohérentes.
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