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Critiques de Richard Morgan (275)
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Takeshi Kovacs, tome 2 : Anges déchus

J'ai mis du temps à lire la suite des aventures de Takeshi Kovacs mais je suis contente de l'avoir fait ! Très différent du tome 1, on retrouve Kovacs en mercenaire, une trentaine d'années après les événements sur terre, à la recherche d'un artefact martien. Et honnêtement ce tome m'a plu parce que j'ai beaucoup aimé l'intrigue autour de cette porte martienne, les morts mystérieuses et le vaisseau martien ! Il y avait un peu de "La nef des fous" et je m'attendais à tout moment à ce qu'il arrive un truc un peu fou . Il faut par contre suivre les alliances de chacun car il y a pas mal de retournements de situation (et quelques longueurs) ! Kovacs est égal à lui-même mais j'aime bien ce personnage, un peu détaché et blasé par tout ce qui peut lui arriver . Je lirai le tome 3 sans fautes .
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Takeshi Kovacs, tome 2 : Anges déchus

Alors alors... Mes amis Babelio ne sont pas tous d'accord sur ce bouquin, et je comprends pourquoi...



Je comprends l'avis d'Alfaric quand il dit qu'il y a des tas de pistes inexploitées ou mal exploitées, quand il dit que l'intrigue est bizarrement construite, également quand il dit que les personnages secondaires ne sont que des faire-valoir de Tak, qui est beaucoup moins attachant dans ce tome que dans le premier, tant sa moralité (qui semble suivre sa queue) s'est dégradée entre les deux... On dirait presque un autre personnage, c'est un brin dérangeant.



Le hic, c'est que le bouquin aurait pu faire 200 pages de plus facile, avec toutes ces questions qui restent en suspens.



A dire vrai, je n'ai pas accroché à ce bouquin autant qu'au premier, j'en suis resté à 14% (de l'ebook) pendant longtemps, le temps de finir d'autres bouquins en cours. J'ai du relire le début, d'ailleurs, pour me rappeler de quoi il s'agissait.



Par contre, une fois la porte des étoiles ouverte (vive Stargate !), j'ai eu du mal à le lâcher, l'action devenant omniprésente, et, effectivement, ultra-gore, et l'histoire des Martiens et leur vaisseau tout à fait passionnante de mon point de vue.



J'avoue aussi que je n'ai rien compris au pourquoi du comment des raisons de Wardani pour faire ce qu'elle a fait. Strictement - rien - compris. Autant on est dans la tête de Takeshi donc on suit ses pérégrinations (même si un peu pénibles dans leur amoralité), autant on n'est pas dans la tête de Wardani, donc euh bon. Il aurait fallu que je relise pour comprendre (ou pas, je sais pas), mais j'avais pas envie...



Autrement dit, la chute de l'histoire est un brin "what the fuck ?!" et laisse perplexe. Je ne vais pas lire le dernier dans la foulée, ça ferait overdose, je crois.



Bref, je comprends ceux qui ont kiffé, parce que j'ai kiffé, mais je comprends aussi ceux qui n'ont pas kiffé, parce que j'ai pas tout kiffé non plus. Mdrrrrrr ! Donc la note sera entre les deux mon coeur balance !
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Thin Air

Dans Thin air, situé dans le même univers que Black Man / Thirteen mais qui peut se lire sans problème de façon tout à fait indépendante, Morgan fait certes du Morgan (Veil n’est qu’une troisième itération de l’ex-supersoldat badass, après Kovacs et Marsalis), mais il le fait en mode 2.0 : meilleurs personnages secondaires, intrigue d’une richesse impressionnante, worldbuilding au top, style toujours aussi rentre-dedans et efficace. Bref, que vous aimiez déjà ce que propose l’auteur ou pas, vous auriez tout intérêt à jeter un coup d’œil sur ce livre, qui mêle roman noir, biopunk et western de l’espace en un mélange harmonieux, sur une planète Mars où la corruption, les corporations, les biotechnologies et le concept de « Nouvelle frontière » règnent en maîtres.



Ce qui précède n'est qu'un résumé : retrouvez la critique (beaucoup plus) complète sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.com/..
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Terre de héros, Tome 1 : Rien que l'acier

"Rien que l’Acier" de Richard Morgan est un solide récit de dark fantasy, bien trash comme il faut. J’ai plutôt bien apprécié le style sans concession aucune sensé coller à la sordide réalité d’une société bien sombre. L’univers de Richard Morgan est d’ailleurs truffé de réminiscences de bon aloi, essentiellement moorcockienne

Les 3 personnages principaux sont à des années lumières des héros, adolescents ou non, bien propres sur eux : ils sont toxicomanes, nymphomanes ou les 2 à la fois !!!

3 soldats vétérans, 3 héros de guerre rejetés par les leurs : le 1er parce qu’il est homosexuel, le 2e parce qu’elle est une immortelle métisse, le 3e parce qu'il incarne le changement dans une société hyper-traditionaliste.

Après tout le ramdam que les anglo-saxons ont fait autour du livre, force est de constater que ce n’est pas le livre ultime qui va tout chambouler en fantasy comme on a voulu nous le faire croire… Mais si Richard Morgan remet le couvert, je le suivrais d’autant plus que sa prose très couillue fera contrepoids à la mièvrerie qu’on retrouve trop souvent en Fantasy…



LES + :

- Ringil, noble à la peau pâle et aux yeux rouges à la fois hédoniste et tourmenté n’est pas sans rappeler un certain Elric de Melniboné

- les confrontations entre Dame Archeth et Sa Munificence Jhiral Hkiran II : les dialogues courtisans à double sens sont d’autant plus croustillants qu’on ne sait jamais si l’Empereur est très intelligent, très décadent ou les 2 à la fois…

- la visite de Trelayne, ses marais, ses quartiers marchands, ses pots de vins, ses complots, sa pègre, ses bas-fonds…

... trop tôt interrompue par les fils de l’intrigue !



LES - :

- le 1er chapitre tout pourri (un combat dans un cimetière contre des mites géantes…)

- la vulgarité des dialogues : Ringil et ses interlocuteurs ne peuvent pas aligner 2 phrases sans sortir pute, putain, enfoiré, enculé… Je ne sais pas si en VO on a "fuck" et "motherfucker" à tout bout de champ mais l’auteur a vraiment lâché le lest avec les injures / insultes…

- la crudité des scènes homosexuelles en particulier et des scènes de sexe en général : on a l’impression que Ringil et Egar passent plus de temps à baiser qu’à résoudre leurs nombreux problèmes ! (c’est une marotte de l’auteur : Morgan’s style quoi !)

- certains chapitres sur le passage dans les limbes des dwerdas, un peu fades et nébuleux à mon goût

- la désagréable impression qu’il manque 1 ou 2 chapitres d’Egar pour bien tout comprendre sur la fin…

- une construction bancale : on est un peu floué car on nous a vendu 3 personnages, mais en fait la très grande majorité du récit tourne autour de Ringil… les chapitres d’Archeth sont là pour nous donner des explications sur les enjeux, et les chapitres sur Egar se justifient par la présence d’un deus ex machina bien utile sur la fin (à moins que la suite nous amène d’autres éléments ?)



Les connaisseurs auront reconnu les forts emprunts à "Erekosë" (les Kiriaths, les Aldrains…) Pour résumer, assez plaisant mais pas renversant pour autant !

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Thin Air

En quatrième de couverture, est repris un commentaire paru dans le Los Angeles Times, qui évoque « de l’action digne d’un thriller dans un décor cyberpunk ». Paradoxalement – ou non -, moi, ce livre m’évoque plutôt un western futuriste, une conquête de l’ouest science-fictionnelle. Mais, en réalité, c’est peut-être la même chose !



La planète Mars nous est en effet présentée comme la Haute Frontière, qui n’est pas sans rappeler la Frontière chère aux colons américains partis prendre possession de la côté Ouest des États-Unis. On y retrouve les mêmes populations : des aventuriers, venus trouver aux confins du monde connu ce surcroît d’adrénaline, et, surtout, une hypothétique fortune ; des désespérés qui, sans espoir sur Terre, ont rêvé d’un monde meilleur ; des hommes durs au mal, prêts à tout pour conserver leur liberté ; des femmes qui, ici ou là-bas, n’ont que leurs charmes pour survivre… Et tout cela marine, macère, grouille, au profit de quelques privilégiés : politiques, tenanciers de salles de jeu ou de bordels, marshalls chargés de faire respecter la loi… au moins celle du plus fort !



Hakan Veil est comme un poisson dans l’eau dans ce magma : il court après l’argent dont il a besoin pour payer le loyer de la cellule qu’il occupe, vendant la seule chose dont il dispose, son incroyable capacité à la violence. En effet, il a été « augmenté » à l’aide de diverses technologies militaires, ce qui lui donne l’avantage sur la plupart de ses adversaires. Et, quand il « chauffe », il cherche l’apaisement entre les cuisses de sa voisine, Ariana, danseuse et prostituée.



Violent et cru, ce livre nous emmène en réalité en terrain connu. Car c’est de l’humanité qu’on nous parle. Dans laquelle chacun cherche à s’en sortir comme il peut ; dans laquelle les puissants tentent, à coup d’intrigues et de coups fourrés, d’asseoir leur pouvoir ; dans laquelle les gros poissons peuvent toujours se faire dévorer… par un plus gros poisson qu’eux !



La science-fiction, elle, passe à la fois par le décor – on est quand même sur la planète Mars, hein ! -, et par les dispositifs qui font que les hommes sont « augmentés ». La plus belle trouvaille, à mon goût, ce sont ces « lorgnons », dispositifs qui, couvrant un œil, permettent d’accéder à de l’information. Et, comme dans la citation figurant en haut de cette chronique, la courtoisie veut que, lorsque l’autre enlève son « lorgnon », renonçant à connaître votre rythme cardiaque, votre tension artérielle – et donc à être capable de décrypter vos sentiments -, vous fassiez de même. Cela m’a rappelé, dans une moindre mesure, ce que nous vivons avec les masques en ce moment : ce dispositif qui s’impose à nous, nous devons apprendre à vivre avec, en même temps qu’avec les autres…



J’ai également trouvé particulièrement malin l’idée des « mouches », ou insectes volants qui viennent vous piquer pour transmettre les mises à jour des différents logiciels que chacun porte en lui. Avec la tentation permanente de les écraser comme des insectes, l’image est vraiment bien trouvée… tout en faisant parfaitement froid dans le dos. Car, oui, déjà nos téléphones et nos ordinateurs sont en mise à jour quasi permanente, mais le jour où ce sera nous…



Hakan Veil, dans tout cela, parvient même à nous être sympathique. Un peu comme un redresseur de torts, sur le modèle de tous ces héros qui ne savent pas à quoi ils s’attaquent et se retrouvent contraints de déplacer des montagnes.



Ce n’est pas forcément à mettre entre toutes les mains – les scènes de violence, comme celles de sexe, sont explicites -, mais c’est, comme un bon western, un moment un peu régressif, pas du tout désagréable !
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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Takeshi Kovacs, tome 3 : Furies déchaînées

Retrouver Takeshi Kovacs après un petit moment sans lui a été vraiment un grand plaisir.



Même si j'ai été carrément paumée pendant une cinquantaine de pages en démarrant le livre, vu qu'on est propulsé directement dans la tête de Tak (Micky La Chance ici).



Il m'a fallu le temps de resituer l'univers, et surtout d'apprivoiser le "vieux Tak". Il a vieilli, pas vraiment mûri par rapport au tome 2, vu qu'il passe sa rage en assassinant sauvagement des prêtres, et on ne sait pas du tout pourquoi jusqu'à bien la moitié du livre.



Ici tout ce qui avait été évoqué dans les deux tomes précédents vient s'imbriquer comme des pièces de puzzle, sur le Quellisme, sur les Martiens, et j'ai beaucoup aimé la part un peu "mystique" de l'histoire. Cet univers est tellement riche que je le trouve sous-exploité, et c'est dommage, si vraiment c'est le dernier bouquin dessus.



Enfin sous-exploité c'est pas le bon mot, car il est bien exploité dans ce très long dernier tome, et les surprises et les révélations s'enchaînent sans temps mort, l'action succédant à l'action, pas une minute de répit. J'ai été très occupée à autre chose pendant que je le lisais sinon je l'aurais fini beaucoup plus vite... C'est bien écrit, très moderne autant sur la forme que sur le fond. Cynique, noir et glauque à souhait, ça peut ne pas convenir à des lecteurs trop fleur bleue, c'est sûr...



Le hic c'est qu'on reste encore à la fin avec des tas de questions en tête... D'où l'impression du "sous-exploitage"... Et le regret de quitter définitivement Tak... Que j'aime bien, malgré sa psychose latente, j'ai un faible pour les héros de bouquin qui courent après une vengeance, si illusoire soit-elle...





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Takeshi Kovacs, tome 1 : Carbone modifié

Argl ! J'ai A-DO-RE !

Alors bon oui par moments, on est carrément perdu dans l'intrigue.

Oui aussi, les "intuitions diplos" sont une solution facile à des soucis compliqués, et un brin trop nombreuses.



Mais quel univers ! Quelles idées ! Quelle imagination ! Oulala ! Franchement c'est du lourd, poussé à fond (ce que j'aime), on sent que l'auteur a une idée très claire de son monde cyber à mort. A vie ?



Pour le lecteur par contre c'est un peu plus compliqué. C'est tellement clair pour lui que parfois c'est compliqué à imaginer, à visualiser, du moins pour moi.



C'est outrancier, politiquement, moralement et sexuellement incorrect, sex, drug & rock'n'roll comme dit Alfaric très justement. Dans un registre différent, ça m'a fait penser au comic Preacher, Jesse (le perso principal de Preacher) et Takeshi sont jumeaux karmiques, c'est pas possible autrement !



Ils croisent les mêmes mecs de pouvoir, les mêmes racailles, les mêmes femmes fatales, les mêmes femmes guerrières, et ils essaient de redresser des torts dont tout le monde se fout à part eux, bref, héros jumeaux, histoires différentes, même fond.



Le futur ne fait jamais autant flipper que quand il ressemble au présent, c'est encore Alfaric qui a dit ça dans son avis, je suis entièrement d'accord avec lui, et ce bouquin il déchire à ce niveau-là.



J'ai adoré être dans la tête de Takeshi, moi qui, fût un temps détestait les écrits en "je". C'est même l'énorme plus par rapport à la série (j'ai été forcée de lire le livre par mes hommes qui ont voulu commencer la série, maintenant c'est bon j'ai de l'avance, lol !), où il nous manque, je trouve, la voix "off" de Takeshi. Où on a tout ce qu'il ressent (ou pas).

Dans la série, on ne comprend pas vraiment ce qu'est "être un diplo" alors qu'on le vit dans le livre.



C'est tout l'avantage de la lecture, il y en a ! ;)



Bref, moi j'ai plongé tête première dans les aventures de Takeshi, je regrette de pas pouvoir sauter direct sur le tome 2 (l'an prochain j'arrête certains challenges, sûr, parce que ça me gonfle à force !), du coup, les défauts qu'il y a, je m'en fiche. Je lui colle 5 étoiles, paf !



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Takeshi Kovacs, tome 1 : Carbone modifié

Un univers tout neuf dont on assimile assez rapidement les principes.

Un langage ultra moderne, assez cru, réaliste.



De l'action, du sexe, de la technologie, du suspense.

Des personnages hauts en couleur.



Une enquête policière fouillée, précise, mêlant pistes et fausses pistes.

La lecture est facile, on ne s'ennuie pas une seconde.
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Market Forces

Le capitalisme est violent, brutal, sans pitié et meurtrier. Si vous n’en êtes pas convaincu, ce roman va tenter de vous en persuader. Enfin, ce n’est pas le but premier de Market Forces, mais son postulat de base. Le monde décrit par Richard Morgan, l’auteur d’Altered Carbon (trilogie également parue chez Bragelonne, puis déclinée en série chez Netflix), est un monde dans lequel les « requins » de la finance ont gagné en Grande-Bretagne. Les grandes compagnies font la loi. Un classique des œuvres de science-fiction, qu’on retrouve en partie dans cette division en deux mondes : le riche, avec ses cités luxueuses, et ses zones, vastes banlieues où aucune force de l’ordre ne fait respecter la loi. Cette séparation était visible, de façon très schématique dans la série américaine Incorporated (de David & Alex Pastor – 2017).



Schématique, cet adjectif convient aussi parfaitement à ce roman. Richard Morgan n’est pas connu pour faire dans la dentelle et ce roman (qui date de 2004) en est un parfait exemple. Les méchants sont de grosses brutes alcoolisées au dernier degré, amateurs de violence, n’hésitant pas à tuer quand ils doivent faire place nette ou prouver leur virilité (même les femmes, malgré le problème étymologique). Leur seule raison d’être est de faire des bénéfices. Ce genre de personnages est, lui aussi, très habituel, que ce soit en science-fiction, mais aussi dans la littérature en générale. Ou sur écrans. Les séries évoquant le monde de la finance en sont remplis. La série européenne Devils en est un bon exemple, avec le personnage joué par Patrick Dempsey, que personne n’a envie d’avoir pour ennemi. Je parle beaucoup d’écrans dans cette critique concernant une œuvre littéraire. C’est normal : Market Forces devait être un scénario avant d’être un roman. Et cela se ressent dans la narration, hyper rapide, avec des actions qui s’enchainent, des scènes violentes décrites de façon cinématographique, quelques rapides passages psychologiques. Et, tout de même, quelques scènes d’activisme avec le beau-père du héros, Chris, révolutionnaire sans espoir. D’ailleurs, à la fin du roman, l’auteur propose une rapide bibliographie où l’on trouve aussi bien du Noah Chomsky (mais où ne trouve-t-on pas du Chomsky?) que du Joseph Stiglitz ou du Michael Moore. Est-ce une simple caution morale ou Richard Morgan est-il convaincu des horreurs du capitalisme sauvage, je ne saurais dire. Mais s’il y croit, il est fort dommage qu’il ne soit pas capable de mieux pour réveiller les consciences. Car Richard Morgan utilise la grosse Bertha, pas moins.



Market Forces nous propose un portrait au vitriol de ce que pourrait devenir la société britannique si elle laissait la City prendre le pouvoir : les grandes sociétés dirigent ouvertement les révolutions et les dictatures des pays autrefois dits « sous-développés », vastes terrains de jeux des marchés financiers pour engranger le maximum de bénéfices. Et donc, sans aucune pitié pour les habitants, qui ne valent rien, qui ne sont même pas considérés comme des êtres humains. Un problème ? On envoie des snipers, voire des bombes. Et tant pis pour les dégâts collatéraux. Mais la violence ne touche pas que les pays lointains puisque les conflits, entre employés de ces grandes firmes, se résolvent à coup de combats par voiture interposés. De vrais cowboys du bitume, descendants de Mad Max ! De vrais « héros » de jeux vidéos ! On peut pendant quelques pages se dire que cela va décoller, mais non ! Car si le constat présente des traces de vérité, que de caricatures, que de schématisme ! Il faudrait vraiment que cet auteur apprenne la finesse et réfléchisse davantage avant de pondre un roman agréable à lire au début, mais uniquement si on veut passer un moment de détente sans n’avoir aucune exigence psychologique, sans espérer de retournement salvateur, mais plutôt une descente lente et pénible aux enfers. Market Forces est, en définitive, un pavé qui finit par devenir plus que longuet et laisse, à la fin, un goût amer au fond de la bouche. Pas ma tasse de thé !
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Thin Air

De la baston, du sexe, tout cela sur la planète rouge ! Richard Morgan nous revient en pleine forme avec son héros chargé au maximum dans un roman noir sur fond d'espace.



Un polar sur Mars

Thin Air possède toutes les caractéristiques du roman noir classique : le héros, Hakan Veil, est un looser, à la forte force de persuasion. Il faut dire qu’il est a été créé pour des missions en milieu hostile, dans l’espace. Il passe un partie de sa vie en hibernation. Le reste du temps, il est réveillé pour récupérer un vaisseau, mettre fin à une révolte, toujours de façon définitive et expéditive. Dans Thin Air, il doit mener une mission dont il ne possède pas toutes les clés : protéger une femme, Madison Madekwe, qui vient de la Terre, plutôt en froid avec la société martienne qui clame sont indépendance. La femme, justement, fatale à souhait : au premier regard, c’est le coup de foudre absolu, physique, brutal. Une policière grande gueule, aux blagues qui feraient rougir même un vieux sergent. Des forces en présence nombreuses, puissantes, et qu’on découvre au fil des pages. Des bas-fonds crades et puants, à la faune hybride, méfiante, violente. Un vrai polar noir et crasseux, donc, mais sur Mars. Crasseuse et puante, la plupart du temps.



Un nouveau monde ?

La terraformation de Mars est en cours. À présent, dans la Vallée, on peut respirer sans scaphandre ou autre combinaison pressurisée. Mais tout semble plus ou moins à l’abandon. Les ouvriers qui sont venus de la Terre, avec comme seul attente leur retour sur la planète bleue, ont fini par adopter leur nouvelle patrie. Mais ce n’est pas le cas des investisseurs. Le rythme des constructions a ralenti, les coins sombres et lugubres se sont multipliés. Le pouvoir s’est partagé : la police à un endroit, les marshalls à un autre, les truands un peu partout

et les Chinois de l’autre côté d’une frontière tacite. Et, chapeautant tout ce petit monde, les grandes entreprises, les zaibatsu (cela faisait longtemps que je n’avais pas lu ce terme). Pourries, comme de bien entendu, soumises à la tyrannie du profit. Ce thème était déjà bien présent dans Market Place (que vient de rééditer Bragelonne) : la domination de grands groupes qui se moquent comme d’une guigne des gens du peuple. Et donc d’un ex-agent de sécurité comme Hakan Veil, tout juste bon à remplir des missions en fermant sa gueule.



Du sang et du sexe

Pas à toutes les pages, hein ? Mais quand il castagne, Veil, il castagne. Et ça gicle vraiment. Du sang, des morceaux de cadavres, des visages cramés à l’acide. Il n’y va pas avec le dos de la cuillère. Plutôt avec une fourchette bien affûtée plantée dans l’œil jusqu’à la cervelle. Et pour le sexe, ça gicle aussi. Les langues s’agitent, les orifices s’ouvrent, les fluides se mélangent, odorants. Mais, même si c’est très descriptif, ce n’est pas gratuit. Ces scènes s’insèrent parfaitement dans l’histoire. Et renforcent le côté tragique du personnage principal. Car Veil est un héros de tragédie : il est cerné par la mort et l’amour lui semble refusé en permanence. Comme le bonheur.



Un divertissement solide

Thin Air, c’est de la bonne : de l’action, mais bien construite, avec un vrai décor, bien solide, bien décrit, bien vivant ; des inventions dignes du cyberpunk, avec ses personnages quasi reliés aux machines, ces mouches qui vous piquent pour vous mettre à jour, ces insectes qui construisent les immeubles, les lorgnons qui permettent de se connecter ; une intrigue aux multiples ramifications, pas toutes tracées dès le début. Alors on met la musique à fond et on fonce, manette au maximum !
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Takeshi Kovacs, tome 1 : Carbone modifié

Dès le prologue, on est tout de suite plongé dans l'action. La plume de l'auteur se fait aussi percutante qu'un coup de poing, ou qu'une balle dans la chair. Ça donne le ton.

Et si ça marche plutôt bien et qu'on est vite pris dedans, on est aussi déstabilisé par un vocabulaire qu'on ne maîtrise pas encore (technologique, essentiellement).



Mais plus les pages défilent (et elles défilent vite), et plus on s'y retrouve, plus on en apprend sur l'univers. Et il faut avouer qu'il regorge de bonnes trouvailles, notamment technologiques, à commencer par le concept-même des piles corticales et des copies. Un concept poussé jusqu'au bout, dans toutes ses facettes. Rien que l'idée des Mathusalem est géniale et m'a tout de suite parlé.

Si le début peut s'avérer un poil déroutant dans cette plongée in media res, il y a définitivement quelque chose dans le ton dur et cynique de très cool à lire, d'accrocheur, si bien qu'on est très vite pris dedans et qu'on veut en lire toujours plus.

Le personnage de Kovacs extrêmement intéressant à suivre et découvrir, les dialogues sont vivants, le style percutant, avec quelques belles fulgurances presque poétiques, une poésie du béton et du carbone, de la puce électronique et de la crasse.

Parce qu'on a ici un excellent mélange de SF musclée, brutale mais pas bas du front, avec une critique sociale mordante derrière, sans concession ; et de roman noir 2.0. L'auteur parvenant à chaque fois à prendre le meilleur des deux genres et à les unir de manière cohérente et harmonieuse pour en faire quelque chose de neuf et de bon.

Bref, on a un récit addictif qui se lit très bien, où les pages défilent rapidement, et à l'intrigue bien menée.

Les scènes d'action (de combats, courses poursuites, et de sexe) s’alternent avec des moments plus poétiques ou presque philosophiques.

La fin douce amère ne fait pas dans la facilité mais arrive à créer une poche d'émotion, comme à quelques autres moments (surtout plus on s'approche de la fin). Chapeau.



Du coup, je suis très curieux de voir ce que donnera l'adaptation en série télé, en tout cas ça donne envie de continuer à se baigner dans le carbone modifié en lisant la suite qui promet une ambiance bien différente.
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Takeshi Kovacs, tome 1 : Carbone modifié

Salut les Babelionautes

Cela faisait longtemps que les livres de Richard Morgan étaient dans ma PAL, mais je ne trouvais pas le temps pour les lires.

Donc j'ai entamé la découverte de son œuvre par Black man et ensuite j'ai enchainé sur Carbone modifié, premier tome d'une trilogie ou nous allons suivre Takeshi Kovacs.

Curieux Univers que celui ou se déroule le récit, l'Humanité a vaincu la Faucheuse, du moins pour les riches.

De fait, pour Takeshi Kovacs c'est les risques du métier dans les Corps diplomatiques ou mourir n’est plus qu’un accident de parcours : il a déjà été tué plusieurs fois.

Les troupes d’élite du Protectorat des Nations unies expédiées à travers la galaxie pour maintenir l'ordre, dont il fait parti, l'envoie cette fois sur la Terre.

Mais ce n'est pas une mission ordinaire, un riche magnat veut élucider sa propre mort.

Malgré que cela se passe dans un Avenir lointain, c''est plus un polar qu'autre chose.

Il va se heurter aux forces de police, qui ont conclue a un suicide, et a différents groupes de pression qui tous veulent qu'il arrête son enquête.

Entre les paradis ou les enfers virtuels, il va essayer de trouver la vérité, a ses risques et périls.

Le personnage du magnat est a vomir, sous prétexte qu'il est riche il a des gout de chiotte.

Car pour corser le tout il a était digitalisé dans le corps d'un flic qui a était piégé et retirer du monde réel, pour faire enragé l'officier féminin qui a clôturée l'enquête.

Au début on ne sait presque rien sur son passé, et par petites touches de flash bak, Richard Morgan nous le dévoile.

Merci à Ange, pseudo d'Anne Guéro et de son mari, pour la traduction
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Terre de héros, Tome 1 : Rien que l'acier

Après ses précédents grands succès dans le domaine de la science fiction, voilà que Richard Morgan s'attaque avec « Rien que l'acier », premier tome de sa trilogie « Terre de héros », à la fantasy. Et malheureusement il ne s'agit certainement pas de la meilleure idée qu'il ait eu... L'auteur nous propose de suivre au fil du roman les parcours de trois protagonistes : Ringil, un guerrier solitaire et torturé exilé par sa famille pour ses penchants sexuels, Archeth, jeune femme possédant le prestigieux statut de conseillère de l'empereur et dernière représentante de son peuple, les kiriath, et enfin Egar, un nomade des steppes et chef de son clan au sein duquel son autorité ne cesse d'être contestée un peu plus jour après jour. Le lecteur oscille ainsi entre le point de vue de ces trois seuls personnages, or tout ce petit monde est bien trop peu attachant pour que l'on se passionne vraiment pour l'histoire qui, en ce qui me concerne, ne m'a que très rarement (pour ne pas dire jamais) emballée.



J'ai ainsi peiné pendant la grande majorité du roman à voir où voulait vraiment en venir l'auteur tant l'intrigue a une fâcheuse tendance à se disperser et tant les protagonistes manquent souvent de profondeur et de subtilité. J'ai également eu beaucoup de difficultés à m'immerger dans un univers à propos duquel on ne nous donne que peu de renseignements, à tel point qu'aucun lieu ou paysage précis ne me reste en mémoire au terme de ma lecture. Le style de R. Morgan est pourtant loin d'être désagréable bien qu'il semble ici avoir pris un malin plaisir à accumuler les scènes de sexe inutilement crues davantage dans le but de provoquer le lecteur que de faire avancer l'intrigue qui en aurait pourtant bien besoin. L'ouvrage souffre en effet à mon sens de petits problèmes de rythme qui m'ont, à plusieurs reprises, amené à me demander si j'allais oui ou non faire l'effort de terminer ma lecture. Je suis certes têtue, mais pas au point de continuer avec les prochains volumes de cette trilogie qui n'est de toute évidence pas pour moi.
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Thin Air

Après avoir été alléchée par les critiques de mes amis babéliotes pour ce livre et surtout après avoir vu la série Altered Carbone, je ne pouvais que m'immerger dans cet univers impitoyable!

Un polar ou western futuriste qui nous entraine dans son rouleau compresseur qui fait le style si particulier de son auteur.

En conclusion: Un univers rude, une écriture âpre, un tueur à gage modifié qui, malgré toute la casse qu'il laisse derrière lui, arrive à vomir des sentiments humains. Une histoire qui se dévoile peu à peu, avec un fil rouge à suivre entre le chaos martien, la Terre mère prédatrice, les mafias autochtones et la folie de l auteur qui savoure ce brassage.

Une vraie dynamite! Boum!





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Takeshi Kovacs, tome 1 : Carbone modifié

Il s'agit d'une relecture de ce premier tome, environ 15 ans après, car j'ai appris qu'il y avait à présent une trilogie. Retour aux sources avant de découvrir la suite.

Le personnage de Kovacs est assez complexe, le monde décrit également, c'est ce qui me plaît dans la SF et les dystopies. L'histoire se passe sur Terre dans plusieurs siècles. Les consciences sont stockées sur des disques de carbone et peuvent être conservées, dupliquées, transférées, dans d'autres corps. L'immortalité à portée de main ? ... tout dépend de l'épaisseur de votre portefeuille.

Dans cet environnement, Richard Morgan nous lance, par la voix d'un Kovacs nouvellement transféré (sur une nouvelle planète et dans un nouveau corps), dans une enquête virevoltante et violente.

Même si j'affectionne peu en général les combats, tortures et autres vengeances, il y a un emballage high-tech dans ce roman qui me séduit et j'ai hâte de découvrir la suite de cette saga car les possibilités offertes par cet univers sont vastes.

Merci
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Takeshi Kovacs, tome 1 : Carbone modifié

Je viens au livre après avoir découvert la série, dont je garde de très bons souvenirs de la première saison.

C'est donc avec un joyeux entrain que j'ai ouvert ce manuscrit, rassurant au départ de lire que support textuel et visuel demeurent très proches, puis heureuse ensuite de voir que les deux médias ont pris des chemins différents dans cette enquête pour recomposer ce qui a conduit au meurtre ou au suicide de l'employeur du héros.



Différents chemins quant aux enquêtes, personnages, liens entre eux.

Mais l'essence reste la même. La vie dans un monde où l'homme a gagné contre le Diable et se rit de la mortalité. Un monde qui n'a rien changé des écarts entre ceux qui sont ou non privilégiés. Un schéma de lecture qui pourrait au final sembler bien classique, mais la rythmique fait qu'on est vite happé par l'histoire, qui exploite surtout on ne peut mieux l'idée d'être stocké dans une puce électronique et d'incarner à l'envi ou par contrainte, différentes enveloppes.



J'en viendrai presqu'à enchaîner sur le deuxième tome, si ce n'est que la version télé m'a lourdé profond, je redoute un peu de déchanter en lecture également.
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Takeshi Kovacs - Intégrale





J’avais découvert le début de cette histoire grâce à la série éponyme de Netflix. Je m’attendais à être davantage séduite par la lecture du roman.



J’avais déjà abandonné la série. J’abandonne aussi le roman après 130 douloureuses pages. Oui, d’accord : je ne suis pas fan des polars alors me lancer dans un polar futuriste-cyberpunk c’était un brin trop optimiste.



L’avantage c’est que la série est très fidèle au roman durant ces premiers chapitres. Si bien que je ne découvrais rien. Il n’y avait aucune surprise.



L’écriture ne m’a pas permis de m’imaginer un autre monde que celui de la série. Tout simplement parce que le décor est mal posé. Et puis, il n’y a pas de rythme ! Je m’endormais à la lecture de ce roman.



Il m’a été impossible de m’attacher aux personnages. Ils ne m’évoquent absolument rien. J’ai trouvé Kovacs particulièrement vulgaire. Malheureusement, je déteste vraiment la vulgarité. Vraiment !



Du coup, la scène de sexe interminable avec Madame Bancroft a finalement eu raison de moi. J’ai refermé ma pauvre Kobo ... histoire de l’épargner.

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Takeshi Kovacs, tome 1 : Carbone modifié

Un thriller cyberpunk ou "l'âme" humaine tient dans une puce transférable selon le bon vouloir de son propriétaire ou de ceux qui en ont le pouvoir, et ou la hiérarchisation de la société se résume à ce que nous connaissons déjà, les différences étant encore plus exacerbées par cette nouvelle donnée.



Le concept de départ et les idées qui en découlent sont passionnants et ouvrent sur tellement de possibilités nouvelles. Malheureusement j'ai trouve que beaucoup d'entre elles n'étaient pas assez approfondies au détriment de scènes d'actions omniprésentes. Le système mis en place par l'auteur reste prenant malgré tout et l'ambiance et les décors cyberpunk sont très bien rendus, même si le trop plein de personnages dont on finit par ne plus se souvenir et le côte fouillis voire incompréhensible de certains délires ou rêves, gâche un peu l'ensemble.

C'est un roman dont j'attendais beaucoup, trop peut-être. L'imagerie cyberpunk m'a toujours fascinée (merci Blade Runner, Akira, Matrix et consorts), et je ressors de cette lecture plutôt déçue même si je l'ai appréciée car elle n'a pas répondu a mes attentes. Maintenant je suis curieuse de savoir ce qui en a été pris pour la série du même nom et qui sait, peut-être que ce format me conviendra mieux. Pour ce qui est des romans je n'ai pas encore decidé si je lirai les volumes suivants.

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Takeshi Kovacs, tome 2 : Anges déchus

On peut dire que ce tome la était radicalement différent du premier, tout en explorant les même thèmes. Il m'a tout de même bien plu, malgré quelques petites longueurs au milieu.



Nous retrouvons Takeshi Kovacs dans ce tome. Il s'est engagé comme mercenaire dans une troupe d'élite qui participe au conflit armé suite à une révolution qui est en train d'avoir lieu sur une planète jusqu'ici surtout utilisée à des fins archéologiques.



Alors qu'il est en repos suite à de très graves blessures (mais pas suffisantes pour justifier de le changer de corps) il est contacté par un homme qui souhaite l'engager sur une autre mission. Celui ci connait l'emplacement d'un artefact alien qui venait d'être découvert lors du début de la guerre et donc qu'on n'a pas vraiment pu exploiter. Il s'agit d'un artefact vraiment spécial qui pourrait révolutionner la technologie future. Celui ci ayant été caché par ses découvreurs pour pas qu'il se retrouve au milieu du conflit.



Il n'en faut pas plus pour que Kocacs se lance dans l'aventure, avec l'aide d'une corporation qui voudra bien sur en tirer profit dés que possible et qui va engager d'autres mercenaires pour les soutenir. Mais le problème c'est que les combats principaux se rapprochent de plus en plus de la zone de l'artefact, et celle ci est extrêmement surveillée. Ils vont devoir trouver un moyen de s'en approche incognito, ou de détourner la zone de guerre de la ...



*****



Quand j'avais lu le nom de cette série dans la liste des séries relevant du sous genre de la science-fiction militaire, j'avoue qu'avant de lire ce tome ci, j'étais un peu dubitative. Maintenant je comprend bien mieux.



Bien que notre héros ne fasse pas parti à proprement parler d'une armée, on est tout de même en zone de guerre et le petit groupe engagé pour les défendre de tout danger est formé d'anciens militaires qui continuent à respecter leur discipline malgré le changement de client.



Un des thèmes importants ici est la présente d'une corpo (ou grosse entreprise si on veut). Celles ci se font plus ou moins une guerre pour faire le maximum de profit. Et Kovacs va exploiter ce fait pour en appâter une et lui soutirer un maximum d'argent pour retrouver l'artefact.



Ce capitalisme effréné, dans lequel les corps humains sont sacrifiable car changeable à volonté, fait un peu froid dans le dos. Du coup la guerre, si elle reste la même sur le papier à tout de même une toute autre image. Dans le récit les héros font appel à un marchand d'âme, un intermédiaire chargé de leur vendre au poids des puces contenant un être humain que l'on pourra ensuite réinjecter dans un autre corps. Bien sur, à force, une bonne parti de ces puces contiennent des humains devenus fous par la douleur ou le trop brutal changement.



Une des scènes du livre a d'ailleurs lieu sur une plage juste après un bombardement nucléaire, ils savent qu'ils n'ont plus qu'une semaine à vivre avant que leurs corps lâchent à cause des radiations très fortes, mais ils s'en foutent, on se contentera de les réimplanter dans un autre quand ça arriver. De toute façon aucun n'est dans son corps d'origine.



En fait la violence est exacerbée par tout ça. On peut vraiment se donner à fond quand on sait qu'on ne tue pas vraiment son adversaire. C'est limite comme un jeu en fait, les conséquences ne sont plus les même. Et au final c'est l'argent qui fera la différence, celui qui arriver à court d'argent, pour 'ressusciter' ses soldats et les armer, en premier perdra.

Du coup on comprend d'autant mieux cette présence très forte des Corpos dans l'affaire.



J'ai trouvé que l'ambiance était vraiment très violente dans ce tome, même si on n'a finalement que très peu de scènes de vrai violence. Tout est dans l'atmosphère. C'est sombre, cynique, et Takeshi Kovacs participe vraiment à cet effet.



En fait j'ai vraiment bien apprécié son personnage. Au milieu de toute cette agitation il est un peu comme un caillou qui se laisse emporter par le courent. Toujours fidèle à lui même il ne se laisse pas marcher dessus et en même temps il exploite au maximum les possibilités du système. Il est d'ailleurs très terre à terre et cynique comme personnage, dans le sens ou il ne se fait pas d'idées sur ce qu'il se passe vraiment, et il n'hésite pas à dire la vérité même si elle fâche.



En fait le seul point que je reproche un peu à ce tome ont été les lenteurs du milieu du livre. Le temps que tout ça se mette en place il y a finalement énormément d'attente. Si heureusement ce temps est utilisé pour mieux connaitre les différents protagonistes, Kovacs inclut, il m'a semblé quand même un peu longuet à certains moments.



Mais ce n'est pas non plus un défaut énorme, dans l'ensemble j'ai passé un bon moment avec cette lecture et au vu de la fin j'ai hâte de lire le suivant pour voir ou le héros va nous mener !



16/20
Lien : https://delivreenlivres.blog..
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Takeshi Kovacs, tome 1 : Carbone modifié

Bienvenus au 26° siècle sur cette bonne vieille planète bleue!



L’éternité est à vous! La grande Faucheuse a perdue de son aura et de sa puissance, renversée, culbutée par un bond technologique sans précédent. L’humanité – tel le lapin de base – a essaimé sa progéniture dans les 4 coins de la galaxie. L’unité est presque faite sous la bannière étoilée du protectorat des Nations Unies. Les quelques récalcitrants sont priés de rentrés dans le rang, ce qu’ils font généralement avec empressement. Il faut dire que les NU ont un argument de poids : les Diplos, une force de frappe qui ferait pâlir de jalousie les demi-Dieux eux-mêmes et renverraient larmoyant dans les jupes de leur mère les plus grands héros de l’antiquité. Limite psychopathe, les réflexes et la puissance augmentée par des améliorations techniques (les neurachem), ces combattants sont le bras armés d’une démocratie ferme et décidée. Et pourtant, le combattant ultime serait plutôt l’ultra-ninja, une enveloppe corporelle conçue pour le combat rapproché.



Car dans ce monde, vous pouvez changer de corps comme de chemise – ou presque – il suffit d’en avoir les moyens… Et en prime assouvir tous les fantasmes d’ordre esthétique, empirique ou les très cochons. C’est par l’intermédiaire de Kovacs, de son enquête, de ses souvenirs et de ses cauchemars que Richard Morgan dévoile l’univers complexe et psychotique qu’il a concocté. Beaucoup de tabous sont accessibles et de nombreuses opportunités sont offertes aux audacieux, aux fortunés et/ou aux personnes d’expérience dont Bancroft – trois siècles au compteur. Ce sont là toutes les immenses facultés des Maths. Loin d’être un référence à Euclide ou à Pascal, elle aurait pu avoir un rapport avec le vin -pas le contenu mais le contenant – s’agissant des Mathusalem. Ce milieu élitiste vit à la marge de la société, trop éloigné des considérations communes, trop blasé pour les plaisirs simples et surtout trop riche de temps pour accepter les règles du jeu. Le sublime côtoie le sordide, la beauté l’abject.



Bref, toujours es-il que Bancroft s’est étalé la matière grise sur le mur de son bureau (sans chandelier), mais est convaincu qu’il s’agit d’un assassinat. Qui? pourquoi? Charge à Kovacs de le découvrir.



Tout n’est pas parfait. Le rythme est très bon, mais il y a des passages que j’ai trouvé surjoués, des retournements de situation prévisibles, des passages à tabacs trop réguliers. Certes, ces assauts d’agressivité sont dans le ton d’un roman noir, mais un poil too much justement. Un dernier mot sur les scènes de sexe qui consolident le personnage principal et l’univers cyberpunk élaboré par Richard Morgan. C’est assez rare qu’elles remplissent ce double office que je tenais à le souligner.



Critique bien plus complète sur mon blog
Lien : https://albdoblog.wordpress...
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