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Critiques de Robert Jackson Bennett (413)
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Les maîtres enlumineurs, tome 2 : Le retour d..

En conclusion, je dois bien avouer que j’ai été déçue par ce second opus malgré un début plutôt réussi et prometteur. La faute en incombe à une partie centrale beaucoup trop longue (une coupe aurait peut-être été nécessaire), un personnage de « méchant » caricatural et des dialogues pas toujours très intéressants. Heureusement, la fin plus réussie donne envie de poursuivre avec le dernier tome et je me suis posée la question si Robert Jackson Bennett n’avait pas écrit le début et la fin en premier lieu puis avait complété son récit par la partie centrale? Bref, vivement la suite mais j’aurai probablement moins d’attente.
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Les maîtres enlumineurs, tome 1

Connu sous le nom de Foundryside en VO, ce premier tome d’une trilogie avait déjà défrayé la chronique lors de sa sortie. J’étais donc fort satisfaite de recevoir Les maîtres enlumineurs de Robert Jackson Bennett, envoyé par Albin Michel Imaginaire. Un récit précédé d’une sacrée réputation, mais la qualité est-elle à la hauteur de cette dernière ?



Mais par où commencer ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que Robert Jackson Bennet a réussi un véritable tout de force ! Il place son action dans une vaste cité appelée Tevanne. Sa structure politique semble inspirée des villes de la Renaissance italienne. Elle est régie par un petit nombre de famille grâce à leurs richesses et à leur sens des affaires affûté. Les noms des personnages sont d’ailleurs pour la plupart italiens. Voire des noms portés par des Doges de Venise comme les Dandolo. Ces familles sont bien sûr en concurrence en termes d’innovation comme en matière d’enluminure, habile mélange de science et de magie.



Notre personnage principal, Sancia se retrouve prise dans une course-poursuite face à de mystérieux assaillants, issus de l’une de ces grandes familles. La ville évoque aussi, par son aspect crasseux et profondément inégalitaire, le XIXe siècle. Les pauvres vivent circonscrits dans quelques quartiers, là où les riches ont construit des ghettos bien protégés, à l’accès limité. Il y a plusieurs éléments industriels également liés à l’enluminure.



Tevanne est donc quasiment un personnage à part entière au sein des Maîtres Enlumineurs. Elle rappelle un peu Ciudalia de Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski. C’est attendu : les inspirations sont les mêmes après tout. L’auteur construit un ensemble très convaincant : Les quartiers pauvres de Tevanne sont crédibles. Le lore se dévoile petit à petit pour révéler un univers d’une grande cruauté, révélant les atrocités commises dans des plantations. Et les ravages des guerres passées. Mais une autre partie fascinante de l’univers est l’existence et les légendes autour des hiérophantes. Ces anciennes figures, croisement de mages et de scientifiques se croyant égaux à des dieux. Ils ont laissé de nombreuses traces que les grandes familles de Tevanne tentent d’acquérir pour accroître leur pouvoir. Ils maîtrisaient La lingua Divina, capable de modifier l’essence même des objets.



Cela va faire à plusieurs reprises que je vous parle d’enluminure, le cœur du biz biz à Tevanne. Entre la magie et la science, l’enluminure consiste à tracer des sigles dans un objet pour le persuader qu’il est capable de dépasser ses limites physiques. Une épée enluminée pourra ainsi couper du bois comme du beurre si vous persuadez l’acier qu’il en est capable. Cela nécessite des calculs complexes et une bonne connaissance de la physique. L’histoire contiendra donc des objets qui jouent avec des phénomènes comme la gravité ou la densité des particules physiques. C’est donc un habile mélange de magie et de technique, de technomagie comme l’appelle le blog les chroniques du chroniqueur.



Ce système de magie nécessite d’être travaillé dans des usines dédiés appelés “des fonderies”. En effet, certains sceaux sont tellement complexes qu’ils nécessitent des lexiques. Ce sont eux-mêmes des sortes de bibliothèques de codes qui permettent de raccourcir des injonctions afin d’en créer sans cesse des plus complexes. Ces aspects sont très bien insérés dans le contexte politique. Chaque grande famille possède ses propres lexiques et ses propres enlumineurs qu’ils gardent jalousement. L’enluminure est donc plus qu’un accessoire mais véritablement au centre de l’intrigue comme de l’univers de Tevanne.



Le personnage principal, Sancia, a un lien particulier avec les enluminures. Avec les objets enluminés plus précisément. Grâce à une plaque greffée sur sa tête, elle est capable de comprendre les pensées des objets et découvrir leur passé. J’aime beaucoup sa personnalité, figure trouble de voleuse prise dans un complot imposant. Mais mon personnage favori est Clef, un objet puissant qu’elle dérobe. Clef est un objet “amnésique” mais qui semble être un artefact ayant été créé par les hiérophantes eux-mêmes. Autant dire qu’il est désiré parmi les ambitieux des grandes familles. Sancia parvient à se faire plusieurs alliés : Orso, enlumineur bougon, talentueux et sarcastique, Berenice, son efficace et loyale “fab”, ainsi que le rigide, survivant d’un massacre, Gregor Dandolo.



L’écriture de Robert Jackson Bennett est très entraînante ! Il a un grand sens du rythme et de l’action, mais aussi une grande clarté dans l’exposition de son univers (assez fouillé, comme vous avez pu le constater). C’est tout simplement ultra addictif. Les péripéties et les révélations s’enchaînent avec une précision redoutable. Il y a des retournements de situation très bien trouvés. Par ailleurs, les personnages gagnent en épaisseur car on en apprend régulièrement sur leur passé, ce qui participe à les rendre très attachants et crédibles.



Le récit entier tourne d’un élément : la réification. Tout au sein de la cité tourne du pouvoir, de la richesse et des connaissances. Cette obsession de la possession se traduit dans un premier temps par le fait que ce qui précieux se trouvent être des objets : des clés, des armes, des plaques… L’enluminure sacralise l’objet et en fait une quasi religion. C’est perceptible à travers à quel point les Hiérophantes sont associés au divin. Ils ont tenté de créer un Dieu enfermé dans une boîte comme on range une paire de gants. Même au niveau des lieux, Tevanne est divisée en campos, des territoires très protégés, les gens sont circonscrits.



La possession est telle qu’elle réifie les gens-mêmes au sein de Tevanne. Cela peut-être de manière très littérale, comme Sancia, qui a été esclave et sert toujours comme un outil entre les mains des puissants. Mais Tevanne est une ville qui confisque à d’autres personnages leur destin. Les femmes, dans un premier temps, comme Claudia, ne sont pas autorisées à exercer l’art de l’enluminure et doivent se cacher et vivre dans la misère. Estelle, fille de la jadis puissante famille Candiano, a été enfermée d’abord par son père puis par son mari, privée de son destin.



Bon, mon avis ne va pas détonner au milieu du concert de louanges. Les maîtres enlumineurs est un excellent premier tome qui brille par bien des côtés. Son écriture et son sens de l’action, efficaces, font en sorte que l’on ne s’ennuie pas du tout. Il y a de nombreux rebondissements, particulièrement bien pensés et bien placés qui permettent de garder l’attention. Entre révélations fracassantes et mystères, c’est rapide et rythmé. L’univers est très ciselé. Tevanne est une cité qui s’inspire aussi bien, au niveau de la structure politique, de la Renaissance italienne, que du XIXe siècle pour ses aspects les plus industriels. Le système de magie est ultra original et permet de vraiment démarquer cette série du reste de la production de la fantasy. En plus d’avoir une action efficace, Robert Jackson Bennett nous livre une réflexion autour du pouvoir et de la possession. Le roman est, vous l’aurez compris, à hauteur de sa réputation.
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Vigilance

En conclusion, Vigilance est sans conteste l’un des meilleurs textes de la Collection Heure-Lumière! (La dernière novella qui m’avait prise aux tripes de cette manière était L’homme qui mit fin à l’Histoire de Ken Liu). Possédant une intrigue surprenante pleine de rebondissements et un univers riche et crédible, fruit d’une réflexion très poussée de la part de Robert Jackson Bennett sur la société américaine actuelle, la novella se veut également très cynique et terriblement pessimiste. C’est un texte qui va longtemps me marquer et il y a de fortes chances que je m’intéresse au reste de la bibliographie de l’auteur, à commencer par American elsewhere!



Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
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M. Shivers

Un mystérieux tueur en série que personne n’arrivait à stopper… Un homme qui décidait de traquer cet assassin qui lui avait ravi sa petite fille, sa route croisant celle d’autres personnes poursuivant le tueur eux aussi… Ça ne pouvait qu’être intéressant ! J’en avais eu l’eau à la bouche en achetant ce roman et c’est donc toute contente que j’ai entamé cette lecture.



La lecture s’est terminée avec la gorge sèche pour cause de récit qui ne m’a pas rassasié le gosier !



Le seul point positif, c’est la description de cette Amérique des années 30, après le krach boursier et la tempête de sable qui dévasta toutes les plantations, obligeant les gens à se mettre en route et à jouer les explorateurs des temps modernes, sillonnant leur pays à la recherche du travail, passagers clandestins sur les trains.



Pour le reste, l’histoire manque de rythme, les moments plus "intenses" étant suivis de moments plus calmes qui ne sont pas intéressants, juste bon à me faire bailler et soupirer. Quand je pense que certains auteurs pourraient me recopier l’annuaire de Saint-Embroisine et me captiver tout de même ! Là, il n’en fut rien.



Les personnages ne sont pas très attachants et le méchant vilain tout plein ne fait pas peur.



Dommage, parce qu’il a tout pour plaire, heu, pour déplaire, ce mystérieux tueur au visage couturé de cicatrices non esthétiques (n’est pas le sexy Albator qui veut) et au palmarès "cadavres" bien rempli. Il semble insaisissable, tuant sans motifs, sans mobiles, sans schéma précis, suivant juste sa route. Les membres de la série "Esprits criminels" y auraient perdu leur latin, avec un tueur pareil. Las… *gros soupir*



Ce tueur étrange, je me suis posée des tas de questions sur lui. Étrange, tout le monde connaît son nom : "Mr. Shivers". Et tout le monde a des anecdotes sur lui (soit vu de ses yeux vus, soit raconté par d’autres).



Mais voilà, mal exploité, il ne fait même pas froid dans le dos, ce tueur ! Un comble.



Ce qui m’a dérangé aussi, c’est que je ne m’attendais pas à tomber sur du fantastique dans le livre. Et c’est là aussi que le bât a blessé…



Bref, je ne le recommande pas du tout !


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American elsewhere

Quand un bandeau d'un bouquin me dit que les fans de Gaiman et King vont apprécier, j'ai un peu peur. Parce que j'adore Gaiman, donc il faut que ce soit à la hauteur, et que je n'ai pas lu King depuis 20 ans, pas très fan de cet auteur qui me provoquait des nuits de cauchemars à répétition.

Alors j'ai mis deux ans à me décider de le lire, ce roman.



Et c'était vraiment bien con. Vous allez me dire, un bouquin ça ne se périme pas, mieux vaut tard que jamais. Oui, mais j'ai tellement adoré cette lecture captivante, que franchement, j'aurais dû m'y plonger bien plus tôt - surtout quand je pense au tas de lectures bof que j'ai pu faire ces derniers mois.



Donc, voilà, j'ai adoré ce roman. D'abord, parce que j'adore les romans qui mettent en scène une Amérique profonde, l'Amérique des routes, des plaines, des campagnes, des motels pourris. Et j'aime d'autant plus quand c'est écrit par des auteurs américains - ils ont cette écriture factuelle, instantanée, sans chichis, directe, avec un regard un peu cynique sur leur société, qui va bien avec ce qu'ils décrivent. Il y a toujours une remise en question de cette Amérique, de sa grandeur, de son mode de vie, que j'apprécie - et on retrouve tout à fait cela ici.

American elsewhere commence donc comme cela, avec un panneau de bienvenue à la Twin Peaks. Les clins d'œil sont à peine voilés, et ça m'amuse. Le décor est planté, c'est bon, vous avez toute mon attention.



Alors ensuite, le roman (qui est un beau pavé, il a le temps de poser lentement un cadre "à peu près normal" avant de passer aux choses sérieuses) prend des sentiers hors piste. On s'écarte des grandes routes avec les personnages tous écorchés du roman pour traverser des choses qui deviennent bizarres - étranges - flippantes - surnaturelles ?

Peut-être est-ce là qu'on retrouve le plus de Stephen King : dans la peinture des personnages, leur psychologie complexe et qui évolue tout au long du bouquin, mais aussi dans l'établissement d'un cadre étrange/fantastique, où la peur est instillée petit à petit. Il y a un glissement qui se fait du réel à autre chose, et ce changement est addictif, le roman devient un page turner haletant.



J'ai été complètement scotchée par le récit, qui m'a fait penser à X files (dans le fait de se retrouver dans un patelin paumé pour enquêter des trucs étranges dans un laboratoire scientifique abandonné, vous voyez le genre). J'ai retrouvé des échos à des séries que j'ai adorées, alors évidemment, j'avais l'impression de mettre les pieds dans des chaussons tout chauds. Et la référence à Gaiman est tout aussi pertinente et pour ma part très satisfaisante.

Enfin, l'intrigue prend un tournant résolument horrifique, en s'inspirant de la méthode de suggestion de Lovecraft (dire plutôt que montrer l'horreur).

American Elsewhere c'est donc un roman au croisement de plusieurs œuvres majeures et ce cocktail fonctionne bien. Très bien même. Le roman est une œuvre protéiforme, une sorte de monstre à plusieurs têtes, qui donne lieu à une intrigue éclatée en plusieurs fils, plusieurs points de vue et plusieurs temporalités. Tout ceci s'accorde dans une partition très bien construite.



Si le roman a une intertextualité très riche, pour autant je trouve que l'auteur parvient à en faire une œuvre unique qui se démarque bien de ses inspirations.

Par exemple, le roman s'inspire de Lovecraft dans un certain nombre de points et de procédés, pour autant l'auteur semble s'en amuser, aller jusqu'au grotesque parfois, et même expliquer pendant des tartines assez longues ce qui est en train de se passer.

C'est peut-être là le point qui pourrait le plus déplaire à certains (pour ma part, je salue toujours ce genre de choses parce que comme j'ai toujours du mal à comprendre, ça m'aide beaucoup).

Et puis l'horreur qui se dessine dans ce roman n'est pas gratuite, ce n'est pas un but en soi. Ce qui importe ici, c'est de peindre une Amérique en négatif, d'interroger ce qui fait notre nature humaine, de questionner la capacité de plusieurs espèces à cohabiter, et interroger les limites de la science - jusqu'où aller, quel point de non retour ?



Il y aurait beaucoup à en dire, mais je vais m'arrêter par peur d'en dévoiler trop. Retenez que c'était une excellente lecture pour ma part et que je recommande fortement ce bouquin !
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Les maîtres enlumineurs, tome 2 : Le retour d..

Un plaisir de replonger dans l’univers original des Maîtres Enlumineurs ! Je remercie chaudement Gilles Dumay de la collection Albin Michel Imaginaire de renouveler sa confiance en me faisant parvenir Le retour du hiérophante. J’étais particulièrement curieuse et impatiente de reprendre l’aventure auprès de Sancia et consort, dans cette Tévanne dangereuse et avec ce système de magie particulièrement efficace et bien pensé.



Comme pour le premier tome, celui-ci nous plonge in medias res alors que Sancia et ses acolytes se lancent dans un nouveau forfait. La première scène est au diapason du reste : l’action est très présente. Les scènes de succèdent, on ne s’ennuie pas une minute. Vol d’autres maisons marchandes, projet, prise de galion, batailles dans les rues… L’auteur propose de nombreux moyens d’émoustiller son lecteur… Mais l’action prédomine globalement ce tome efficace qui propose des affrontements mémorables. L’auteur a un vrai sens de la mise en scène, et nous propose des éléments vraiment marquants. C’est le cas de la scène du bateau fantôme, qui frappe par son étrangeté et son ambiance horrifique bien dosée.



L’auteur n’en oublie pas des moments pour expliciter l’univers. Mais sont-ils assez nombreux ? Il y a ainsi certaines fois où ces scènes s’enchaînent de manière abrupte, les événements manquent de liant et on a l’impression que certaines facilités ont lieu. Sans spoiler, c’est notamment le cas du rêve de Sancia qui fait un peu Deus Ex Machina. Le rythme haletant naît également d’un nombre incroyable d’événements qui doivent avoir lieu dans un temps imparti très court. Si vous travaillez dans un job sous pression, ça va vous stresser.



Tout l’enjeu du livre se trouve dans le passé. Passé de l’univers dans un premier temps. Car oui, comme nous l’annonce le titre, le fameux hiérophante est de retour. L’être le plus puissant qui est jamais existé, capable de plier le temps et la réalité à sa volonté. On a de temps à autre des retours en arrière qui donnent des visions rapides de son passé. Crasedes est auréolé de mystère. D’autres personnages ont également le droit à des excursions dans leur passé dramatique. C’est le cas de Gregor, qui prend une place très particulière dans un arc narratif que j’ai beaucoup apprécié. Il y a notamment une scène touchante autour de son histoire.



Ces éléments sont cependant éparses. On n’a toujours toutes les réponses sur des grandes questions. C’est malheureusement souvent le cas avec des tomes de transition, qui laissent souvent un goût d’inachevé ou de temporisation maladroite jusqu’à un final qu’on espère toujours stratosphérique. Il nous permet cependant d’ajouter encore plus de densité dans le système de magie, l’enluminure. En effet, les enlumineurs du temps du livre ne possèdent pas un savoir très extensif. Si ce n’est quelques uns qui sont très doués et capable de prodiges. Mais je ne sais que penser de l’arrivée de pouvoirs quasiment divins dans l’univers, car beaucoup du charme du système reposait dans ses limites et règles complexes.



Même si le retour du hiérophante va vite, il a le mérite de bien mettre en valeur ses personnages ! C’est notamment le cas de Gregor, que j’ai déjà évoqué. Il n’étais pas si développé dans le premier tome, car souvent en retrait. Ici, il prend de plus en plus d’importance au fil du temps, au fils de son passé démêlé. Berenice gagne également en densité, elle n’apparaissait pas beaucoup dans le précédent tome et ça fait plaisir de la voir plus mise en avant.



J’ai un sentiment plus mitigé pour d’autres personnages. C’est notamment le cas de Crasedes, qui apparaît comme un vilain très classique. Il a un plan destructeur qu’il justifie grâce à une raison supérieure et manque bien sûr de toute considération envers les autres. Sa puissance ne le rend que plus antipathique. Valeria est pour le coup un personnage auquel j’ai eu accrocher, mais peut-être est-ce dû à sa nature très spécifique.



Une fois de plus, nous faisons face à un récit tambour battant ! On ne s’ennuie jamais tandis que les personnages principaux enchaînent les aventures. Ils gagnent en profondeur et en complexité, hormis les antagonistes qui peuvent sembler un peu trop puissants et maléfiques pour convaincre dans un premier temps, même s’ils gagnent un peu en nuance au fil du récit. L’ensemble est très nerveux et on passe vraiment un bon moment, notamment grâce au système de magie toujours très créatif et à des mystères qui s’épaississent. Mais des mystères qui ne trouvent pas tous une résolution. On est donc face à un tome de transition qui annonce un tome suivant prometteur, mais qui est légèrement en-dessous du premier.
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Vigilance

Terrible dystopie de Robert Jackson Bennett, se déroulant aux Etats-unis dans un futur proche.

Cette puissance économique mondiale, toujours en concurrence avec la Chine, régresse au point de voir sa jeunesse fuir vers l'Europe, l'Asie ou l'Amérique latine.

Les conséquences sont fâcheuses, la population vieillissante vit plus longtemps et se trouve plus nombreuse que les actifs. Les médias ont pris le contrôle sur la population grâce à des intelligences artificielles ultras sophistiquées, ciblant les désirs de chacun.

Les fusillades ont explosés ces dernières années et voyant que cela engendrait un audimat considérable sur les chaines d'informations en continues, une société a créé une émission télévisée pour le moins ubuesque: Vigilance.

Le principe est simple, un lieu public est choisi par les équipes marketing, qui envoient des tueurs qu'ils auront au préalable équipés pour commettre un massacre de masse.

Le but? Que chaque américain reste vigilant en permanence, pour se préparer à ce genre d'évènements tenus secrets jusqu'au dernier moment.

Les survivants remportent une somme d'argent non négligeable.



Ce roman met en avant la dangerosité d'armer l'ensemble d'une population, les dangers liés aux préjugés et aux nouvelles technologies, très voir trop immersives au sein de nos vies privées.

Les réseaux sociaux et les médias peuvent nous manipuler en nous inondant d'informations susceptibles de valoriser telle ou telle valeur, et de censurer ce qui ne convient pas aux dirigeants, qu'ils soient politiques ou économiques.

La course à l'armement, la compétition permanente entre les Etats, le désir de s'enrichir toujours plus, amènent à des crises majeures, pas si éloignées de notre présent.



Il est encore temps d'en prendre conscience pour que cette dystopie ne soit pas une prophétie.
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Les maîtres enlumineurs, tome 1

En conclusion, j’ai eu un énorme coup de coeur pour Les Maîtres enlumineurs! Son univers riche et facile à appréhender s’inscrit dans le registre de la Fantasy (avec une inspiration très ténue de la Renaissance Italienne mais aussi reprenant les caractéristiques de la Dark Fantasy et de la Crapule Fantasy) avec quelques notes du domaine de la Science Fiction (notamment grâce au système de magie et à l’aspect Cyberpunk très présent). Son intrigue est également très efficace et menée tambour battant tandis que les personnages sont non seulement nuancés mais aussi attachants. Bref, un premier tome que j’ai adoré et je compte bien continuer le reste de la trilogie. En attendant, je vais grandement m’intéresser à un autre roman de l’auteur, American elsewhere.



Retrouvez mon article en intégralité sur mon blog :
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Vigilance

Au moment où l’Amérique s’est déchirée autour de son élection présidentielle 2020, cette histoire a autant valeur d’avertissement que de divertissement. Poussez le curseur juste un peu plus loin, et constatez qu’on n’est pas éloigné de ce qu’il décrit.



Robert Jackson Bennett raconte l’Amérique de demain, dans quelques années, pas tant que ça. Un pays vieillissant, au bord de l’écroulement et dépassé par d’autres, mais qui ne l’admet pas. Où les forces vives (comprendre la jeunesse) ont commencé à aller voir ailleurs. Et où la violence devient incontrôlable.



Pour tenter de l’endiguer, le grand show perpétuel qu’est cette nation propose de combattre le mal par le mal. Exacerber le sentiment patriotique à travers un show de télévision réalité qui lâche des fous furieux armés dans des endroits publics et filme au plus près les réactions des « vrais » et « bons » américains.



Autant dire que c’est un carnage, et qu’on veut faire croire que les USA et son peuple fier en sortent à chaque émission grandis. Comme par hasard…



L’objectif annoncé est de concentrer la violence pour faire disparaître les tueries de masse qui ne cessent de proliférer dans ce pays. Les objectifs cachés sont tout autre…



Une citation : « Si l’Amérique ne fabrique plus grand-chose, elle produit à coup sûr quantité d’enfants morts : abattus à l’école, chez eux, sur les terrains de jeux ; abattus par des flics, par eux-mêmes, par leurs parents, par d’autres enfants… Des tas et des tas de petits corps angéliques, tous perforés par des balles, tous immobiles, froids, parfaits. »



Quel est le principal levier pour réussir à toujours pousser le bouchon plus loin ? La peur. Celle de perdre ses privilèges, de voir sa nation perdre le leadership, et surtout la peur des autres. Avec le deuxième amendement de la Constitution comme réponse. Chacun son arme (ses armes), liberté individuelle de se défendre et de tuer si besoin (ou du moins l’illusion d’avoir ce libre arbitre).



Vigilance est une novella publiée dans la formidable collection « Une Heure Lumière », qui propose uniquement des textes courts. Celui-ci est un coup de poing sur 160 pages. On lit donc vite ce récit, même on s’en remet difficilement, tant il marque l’esprit.



Voilà une anticipation politique qui coupe le souffle et fait réfléchir. Ça n’en reste pas moins également une vraie histoire à travers des personnages et pas seulement des scènes violentes.



Les États-Unis sont devenus un immense Piège de cristal, où chaque quidam peut devenir John McClane. Sauf que les dés sont pipés et qu’il s’agit en fait de manipulation de masse.



Comment se fait cette intoxication mentale ? Par l’image et par la publicité, parce que la finalité est de faire du business, du fric. On pourrait croire que les entreprises ne voudraient pas se retrouver accolées à ce spectacle morbide. Et pourtant, Bennet démonte formidablement bien le système et démontre combien on est aujourd’hui déjà proche de ces dérives. Instructif et inspirant.



Vigilance est une fiction qui fait froid dans le dos. Un récit d’anticipation certes, mais ce voyeurisme, cette violence, cette virilité exacerbée et cette peur omniprésente semblent si familiers.



Avec ce court récit dynamique et engagé, Robert Jackson Bennett frappe fort, frappe juste. De quoi aider à ouvrir les consciences, de quoi montrer ce qui attend bientôt les USA si rien ne change. Et si cela arrive là-bas…



A lire, vraiment !
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American elsewhere

American Elsewhere est un des trois livres du lancement d’Albin Michel Imaginaire, sans doute le plus mainstream des trois d’après son éditeur. Reprenant des codes venus tout droit de chez H.P. Lovecraft et Stephen King, Robert Jackson Bennett nous propose un thriller gardant l’apparence d’un roman fantastique avant de virer peu à peu vers la science-fiction et l’Horreur cosmique chère au Maître natif de Providence. Au final, nous nous trouvons en présence d’un redoutable page-turner évoluant dans le registre du Weird (mélange horreur – SF – fantasy – etc), adoptant certains codes Lovecraftiens pour mieux les subvertir. Lisible (et appréciable), effectivement, par tous, y compris ceux qui ne connaissent des littératures de l’imaginaire que King, par exemple, ce livre aux, hum, multiples dimensions (^^) ne sera cependant pleinement compris et apprécié que par les amateurs éclairés de l’oeuvre du papa de Cthulhu. Au final, je pense toutefois que des trois livres du lancement, c’est celui qui a le plus gros potentiel pour toucher le plus large public, en raison de la grande réussite littéraire qu’il constitue, bien sûr, mais aussi du fait que Anatèm est vraiment trop hardcore et Mage de bataille probablement trop typé Fantasy pour pouvoir séduire facilement le lectorat mainstream. Et très sincèrement, du fait de sa combinaison d’accessibilité et de potentiel disons « cosmique » cyclopéen, je pense qu’American Elsewhere est LE roman du lancement d’AMI, même s’il n’aura pas forcément la place, dans le panthéon des littératures de genre, qu’aura Anatèm.



Ce qui précède n'est qu'un (misérable) résumé : si vous voulez lire l'analyse complète (BEAUCOUP plus détaillée), rendez-vous sur mon blog, nom d'un Grand Ancien.
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American elsewhere

Quel pensum! Voici vraiment les premiers mots qui me viennent en tête lorsque je repense à ce roman. Cela avait pourtant bien commencé entre nous deux: la quatrième de couverture me plaisait bien, les 150 premières pages se sont tournées sans problème. Mais alors les plus de 700 suivantes...

En même temps, j'aurais dû me méfier, c'est mon homme qui m'avait choisi ce livre en librairie, et nous n'avons pas vraiment les mêmes goûts littéraires.



Le pitch de départ était sympa: Mona, une ancienne flic, hérite, au décès de son père, de la maison de sa mère qu'elle a à peine connue puisque décédée lorsqu'elle était enfant. le testament lui apprend en prime qu'elle n'a plus que quelques jours pour revendiquer ses droits sur la maison, la succession devenant caduque au terme d'un certain délai. La voilà donc partie du Texas au Nouveau-Mexique dans une petite ville rêvée où elle espère, en prime, tirer au clair la décès de sa mère.



Oui, oui, vraiment ça m'attirait. Mais l'auteur m'a très rapidement perdue. Je ne sais pas trop ce qu'il a fumé mais j'espère pour lui qu'elle était bonne. Car il est parti loin, mais loin, dans la physique quantique et les mondes parallèles (je vous rassure, je ne spoile rien). Parti si loin que je ne pense pas avoir compris, in fine, la portée de son message (si message il y a ), du moins là où il voulait en venir.

Pour résumer, j'ai trouvé ce livre très chiant.



En bref, il est écrit sur la couverture que ce roman est un merveilleux cadeau pour les lecteurs de Stephen King et de Neil Gaiman. Je ne m'avancerai pas pour ce dernier, n'ayant jamais rien lu de lui (et j'avoue ne pas être pressée, désormais, de lire sa prose). Par contre, je ne suis pas du tout d'accord pour Stephen King qui lui aurait réussi, je crois, à rendre son intrigue plus intéressante et plus digeste.
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Les maîtres enlumineurs, tome 2 : Le retour d..

Après un premier tome qui a beaucoup agité la communauté de l'Imaginaire, Robert Jackson Bennett a donné une suite à son très intriguant premier tome des Maîtres Enlumineurs.



Dans ce tome 2, on retrouve Sancia, Bérénice, Orso et Grégor qui sont engagés dans une nouvelle mission, celle de démocratiser la création et l'usage des enluminures à tout le monde, tout en cherchant à mettre à mal l'hégémonie des maisons commerciales. Tout à leurs occupations délicates, ils mettent à jour une nouvelle cabale orchestrée par le camp Dandolo qui vise à ramener à la vie un hiérophante. Mais seront-ils capables d'empêcher le pire d'arriver car l'avenir même de Tevanne et de ses habitants est compromis ?



Avec Le Retour du Hiérophante, on foule à nouveau les rues de Tevanne, cette cité érigée au rang de personnage tant elle est omnisciente dans ce récit. En servant de cadre d'action des deux premiers volets des Maîtres Enlumineurs, elle incarne à elle-seule l'univers dans lequel Robert Jackson Bennett fait se dérouler son intrigue. A ce titre, elle joue un rôle important car son édification et son fonctionnement servent un dessein précis. Les descriptions nous révèlent immédiatement la nette séparation entre les quartiers aisés et les quartiers pauvres. Deux mondes qui s'évitent et qui s'opposent. La fracture sociale y est palpable. Or, dans Le Retour du Hiérophante, l'auteur a à cœur de nous dépeindre cette société clivante au moment où elle est sur le point de s'effondrer. Dans ce roman, on arrive à ce point de bascule civilisationnelle avec d'un côté, les puissants qui s'autodétruisent, grisés par un trop plein de pouvoirs et de l'autre côté, le réveil des consciences d'une population avide de se libérer de ses chaînes et de bénéficier d'un traitement plus égalitaire.



Sous un vernis mâtiné de fantasy, Robert Jackson Bennett signe un cycle sociétal et social où il aborde finalement des problématiques qui agitent toute civilisation au bord du chaos. Avec Les Maîtres Enlumineurs, il se fait l'auteur d'une fantasy engagée, presque militante, portée par un groupe de héros qui se bat pour un monde plus juste et équitable. D'autant, qu'il est également question d'esclavagisme même si cette thématique demeure en arrière-plan dans ces deux premiers volets pour sans doute être traité de manière plus approfondie dans le prochain tome. Entre ces lignes, on ressent clairement le poids de l'Histoire des Etats-Unis d'Amérique et les combats menés par les esclaves pour gagner leur liberté.



En outre, ce cycle dégage une vraie singularité car derrière les mécanismes de cette magie minutieusement élaborés se dessinent les contours d'un transhumanisme assumé où certains personnages de l'histoire dont l'héroïne principale elle-même ont été altérés dans le but d'une amélioration de leurs capacités. Sur le principe, ce procédé s'apparente à un progrès technologique intéressant et utile, à la condition de l'obtention du consentement des personnes concernées. Or, Sancia comme tant d'autres n'ont pas eu voie au chapitre sur la question et n'accepte pas d'en payer les conséquences. Ainsi, Robert Jackson Bennett alerte clairement sur les dangers de telles pratiques lorsque le libre-arbitre est ignoré.



Fort de toutes ces thématiques, Le Retour du Hiérophante dégage une vraie maturité dans l'écriture et une belle avancée de l'histoire rendant ce récit d'aventure très captivant... Fantasy à la Carte.
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Les maîtres enlumineurs, tome 1

Du haut de ses 600 pages, ce premier tome de la trilogie des maîtres enlumineurs est une sacrée ouverture, j’ai été bluffé par ce roman de fantasy et n’attends qu’une chose, savoir ce qu’il va se passer ensuite !





Vous me trouverez peut-être trop enthousiaste, mais malgré une trame qui pourrait paraître classique, ce livre est rempli de bonnes idées, bien pensées, intrigantes, ingénieuses.





J’ai mis une bonne semaine à le lire, non qu’il soit complexe (disons qu’il est riche mais très compréhensible car l’écriture est bonne), pour la simple raison que je n’avais pas envie que cela s’arrête.





L’écriture justement, elle est rythmée, avec beaucoup de scènes d’action très bien décrites. Un système de magie étonnant est présent et évolue tout au long de la lecture, mais disons que c’est entre technologie et mysticisme, et ça c’est pas courant, pas de cette manière en tous cas, j’ai adoré ça (alors que je ne suis pas forcément attiré plus que ça par la magie d’ habitude).





Les personnages son bons, il y en a certains que l’on adore détester, l’héroïne est dotée d’un fort caractère, je pense que ça passe ou ça casse, pour ma part ça l’a fait !





Le scénario fait à la fois une impression médiévale et moderne, comporte pas mal de scènes de furtivité et d’infiltration, de trahisons et de jeux d’espionnage, sans oublier l’inventivité.





Ce premier volet de la trilogie dont les autres tomes sont à paraître chez « Albin Michel Imaginaire » comblera n’importe quel amateur d’imaginaire.
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Vigilance



Vigilance de Robert Jackson Bennett un auteur que j’ai apprécié il y deux ans avec American Elsewhere ou des petits groupes d’extraterrestres maitre de l’univers envahir une petite ville américaine pour connaitre une chose unique dans la galaxie Le Rêve Américain. Ici avec Vigilance le rêve américain est bel et bien mort, les jeunes fuient les États-Unis pays trop violent et le grand spectacle télévisuel est un massacre de masse dans une ville choisie au hasard. La Chine maitresse du monde est à l’avant-garde de la technologie et colonise Mars. Une dystopie que l’auteur situe dans une trentaine d’années, la fin de ce roman est d’une horreur sans nom, soyons vigilant.

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Vigilance

« Vigilance » est un roman choc par lequel Robert Jackson Bennett entend faire réagir ses compatriotes en les mettant face à leurs contradictions et face à leurs peurs. Il y aborde les aspects les moins flatteurs de la société américaine, la dépouillant de son image d’Epinal - Thanksgiving, pom-pom-girls et cow-boy Marlboro – pour nous montrer son véritable visage, celui de l’hyper-consumérisme et de l’argent tout-puissant.

Sous sa plume apparaît un pays violemment clivé qui a perdu ses repères et commence à douter de sa puissance. Une nation désemparée par sa propre violence et perturbée par un avenir incertain. Une Amérique déclassée qui n’est plus la locomotive du monde et qui se raccroche à ses certitudes et à ses vieux réflexes, l’individualisme et l’auto défense.

Pour illustrer son propos l’auteur a choisi de placer son histoire sous le double patronage de la téléréalité et des tueries de masse. Il imagine un futur pas si lointain où les médias ne se contentent pas de filmer les tristes conséquences de la vente libre des armes à feu. Désormais, pour mieux placer leurs publicités, ils organisent et filment des scènes de carnage sensées démontrer aux spectateurs que les victimes n’ont pas été suffisamment vigilantes. Ils comptent que la peur ainsi générée provoquera des achats compulsifs dans les domaines de la sécurité, de la protection, de la santé…

L’idée n’est pas nouvelle. Robert Sheclkey (Le prix du danger) ou Stephen King (Marche ou crève) ont déjà écrits ce genre de dystopie dans lesquelles il est question d’émissions TV et d’épreuves où les participants risquent leur peau. Sauf qu’ici, la technologie de pointe rend la chose encore plus intrusive et les participants ne sont pas, loin s’en faut, tous volontaires…

Si le livre est très rythmé et se lit en un rien de temps j’ai néanmoins eu un peu de mal à entrer dedans. La faute à un style très « parlé », à tout un charabia informatico-technique difficile à suivre et à quantité de personnages qui se heurtent et se télescopent. Deux d’entre eux (le concepteur de l’émission et une serveuse de resto) finissent heureusement à émerger de la masse et l’attention se fixe alors sur leurs destins croisés.

Si, au vu des thèmes abordés, « Vigilance » s’adresse surtout au lecteur américain, il interpellera aussi tous les autres. Pour ma part, ce qui m’a fait le plus froid dans le dos ce sont les nombreuses apartés nous montrant une planète totalement dégradée et proche de sa fin, un monde sans espoir où l’on continue pourtant à vivre, désirer, consommer. L’homme s’habitue tout, même au pire. Mais en attendant, il est toujours possible de changer de chaîne ou, mieux encore, d’éteindre le téléviseur.


Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Vigilance

Vous commencez à le savoir, chaque sortie de la collection Une Heure Lumière est un rendez-vous que je ne rate surtout pas.



"Vigilance" est un texte percutant. Rare sont les novellas qui me prennent aux tripes à ce point ! C’est véritable critique de la société américaine et des médias. Cette Amérique en perdition, qui a sombré dans la déchéance, n’est finalement qu’une continuité possible de son évolution… ce qui la rend terrifiante.



C’est une plongée dans la violence organisée, assumée et acceptée par le peuple. C’est aussi une vision cynique des organisateurs, conscient de manipuler les gens pour juste atteindre un record d’audience.



Un texte fort, immersif, qui ne laisse pas indifférent. Robert Jackson Bennett est clairement un auteur que j’ai envie de découvrir !
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American elsewhere

American Elsewhere de Robert Jackson Bennett est à la fois un roman de science-fiction et de fantastique digne d’être lu pour l’halloween. On parle dans ce roman d’une expérience scientifique ratée, surtout prendre au sérieux ce pan de l’histoire car elle fait partie des risques de fin du monde. Je m’explique il y a un accélérateur de particules en Suisse le CERN soit 27 km de tunnel sous 100 m de la surface et les scientifiques espère créer une singularité (trou noir) qui s’évapore presque aussitôt (un milliardième de seconde) mais imaginé que cette singularité ne s’évapore pas et que cette particule en agglomération constante se dirige vers le centre de la terre vu sa masse et qu’après un certain temps rend notre planète de la grosseur d’un ballon de basket, cela est une possibilité. Pour le roman il y a de l’Invasion des Profanateurs, la Matrice et a quelque part un scénario de film de science-fiction série B des années 50. Un bouquin de 784 pages dont 200 de trop, cela me fait drôle que des entités d’un autre univers cherche le bonheur dans ce qu’on appelle l’american way of life un succès du capitaliste unique à notre monde. La recherche du bonheur de ces entités fait pitié eux qui ont réussi a plié l’univers ne le trouve jamais. Un roman qui n’est pas mauvais mais qui aurais mérité d’un peu plus de profondeur.
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American elsewhere

Du mystère, de profonds secrets, de l'action, des touches d'humour, du suspense, de l'horreur, du fantastique, de la SF, un savant mélange des genres réussi. Si vous êtes prêt à regarder la réalité en face, quoiqu'elle recèle et à regarder au-delà des apparences, Wink vous accueillera avec des regards de travers.



Winck, petite bourgade sympathique du Nouveau Mexique. Ses habitants peuvent profiter des pins et du mesa, tout y est tranquille, le temps passe sur la ville sans y déposer ses outrages. Les façades sont propres, les jardins bien entretenus, des routes sans nids de poule. Seule petit ombre au tableau, Winck est un coin assez difficile à trouver, n'étant répertorié sur aucune carte. Cela permet néanmoins de sauvegarder la tranquillité du lieu, même si un sentiment d'entre soi demeure. Alors lorsque la belle Mona y débarque dans sa Dodge Charger rouge de 1969 pour percevoir son héritage, la banalité du quotidien est vite bouleversée. Ou est ce Mona qui va découvrir ce qui se cache derrière les façades, les représentations ?



Que les 800 pages ne vous fassent pas peur, American Elsewhere est un thriller efficace, les pages se tournent rapidement. Dès les premiers chapitres, l'intrigue est posée, et le lecteur n'a d'autre choix que d'arriver à la fin pour connaitre le fin mot de l'histoire. Les fans de King et de Lovecraft seront en terrain conquis, l'auteur a bien assimilé leur écriture et style pour les dépasser et les faire siens. Pour ceux qui comme moi qui sont dérangés par les opinions politiques de Lovecraft ou cette mode du moment lovecraftienne, American Elsewhere n'est pas une réécriture des textes sur les grands anciens. C'est plus dans le genre qu'il faut y trouver des ressemblances. Il y a aussi du Wilson par petite touche, l'auteur s'attardant sur quelques personnages pour critiquer la société dans son entier : conservatisme, puritanisme, norme sociale. Ce roman m'a fait penser à Blind Lake.



Même si les 800 pages se lisent très facilement, quelques épisodes n'ajoutent pas grand chose à l'intrigue et auraient pu allégrement être retiré et j'ai trouvé le final assez gros, un peu too much le plus gros défaut que je vois, est dans l'osmose entre le fond et la forme. L'auteur veut y aborder certains sujets, mais cela est amené au bulldozer, quelques paragraphes et le thriller reprend ses droits. Cela aurait pu être un peu mieux insérer dans le récit.



Un bon blockbuster hollywoodien, de quoi assurer quelques bonnes heures de lecture plaisir.
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Les maîtres enlumineurs, tome 1

Les Maitres Enlumineurs de Robert Jackson Bennett chez Albin Michel Imaginaire



Dans la puissante cité de Tevanne, les enlumineurs sont capable de contourner les lois de la physique et de donner aux objets des propriétés insoupçonnées grâce aux enluminures.

Sancia a été engagée par un riche inconnu afin de voler un mystérieux objet enluminé sous haute surveillance, car la jeune voleuse a pour capacité de connaître le passé des objets et d'"entendre" chuchoter les enluminures. Mais l'artefact volé n'est pas un simple objet...



Lu en lecture commune avec Jean-Yves et Vincent, nous avons dans ce superbe livre (Albin Michel, ça claque) un récit de fantasy extrêmement bien ficelé, avec des personnages profonds et attachants, un monde très bien construit, un système de magie original (qui fait fortement penser à du Sanderson), des thèmes intéressants, de l'action à profusion, de l'humour, des cliffhangers, des retournements de situations... Mais auquel il manque un je ne sait quoi de plus pour être exceptionnel (on devient difficile après tant d'années de lecture ? 😅 ).

Je lirai la suite avec plaisir (et j'irai rencontrer l'auteur à Trolls & Légendes à la fin du mois ) 🔑

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Les maîtres enlumineurs, tome 3 : Les terres ..

Une nouvelle fin de saga sur eTemporel ! Mais qu’est-ce qu’il t’arrive, Kahlan, tu as mangé du lion ? C’est un peu ça, oui ! J’ai fait le point en début d’année sur mes sagas en cours de lecture et j’ai failli faire une syncope en découvrant leur nombre. J’ai donc décidé de prendre le taureau par les cornes, et d’en faire l’un de mes petits challenges personnels de l’année. On se retrouve donc aujourd’hui avec le dernier tome des Maîtres Enlumineurs, de Robert Jackson Bennett : Les terres closes.



Huit ans se sont écoulés depuis la fin du Retour du Hiérophante. Nous pensions nos héros sur le fil du rasoir, ce n’était rien comparé à leur situation actuelle ! Car Tévanne, l’entité fusionnée de Valéria et de Grégor, prend peu à peu le contrôle de tout leur univers par le biais des enluminures. Si son but n’est plus seulement de réinitialiser le monde en espérant qu’il renaisse meilleur, il est encore bien pire alors accrochez-vous ! C’est un dernier tome très sombre que Robert Jackson Bennett nous propose là, où Sancia, Bérénice et leurs amies devront aller au bout d’elles-mêmes, pour le meilleur ou pour le pire.



Je parle au féminin car c’est aussi un volume presque exclusivement consacré à ces dames et le point de vue qui prédomine, c’est celui de Bérénice, ce qui m’allait bien car c’était le personnage que je préférais. L’auteur regroupe les fils de sa trame et on apprend beaucoup de choses dans Les terres closes, surtout concernant Clef, son passé et comment il en est arrivé là. Il entre tout de suite dans le vif du sujet, pour ne jamais en ressortir. On n’a pas une seconde pour souffler, pas le temps de s’ennuyer, et au final, c’est vraiment mon tome préféré de la trilogie.



Il n’y a pas que de l’action, rassurez-vous, les émotions sont aussi au rendez-vous, et j’avoue avoir versé ma petite larme sur le final, juste poignant. J’ai trouvé ce dénouement plutôt cohérent même si, pour moi, l’épilogue était comme souvent un peu de trop. Il faut savoir assumer les histoires qui finissent mal pour certains personnages, que diable ! Mais c’est peanuts par rapport à la globalité du roman, ce n’est pas le souvenir que j’en garderai. Ah si, une dernière chose avant de vous lancer : assurez-vous d’avoir bien compris la magie des enluminures avant de vous lancer, parce que sans cela, votre lecture risque d’être un peu laborieuse.



Un mot sur la saga, pour finir, dont Les terres closes est un formidable dénouement. L’auteur maîtrise parfaitement bien son sujet et son système de magie, original s’il en est. L’univers n’est pas toujours facile d’accès, mais l’intrigue est prenante et les personnages hyper attachants. Si j’avais moins accroché au Retour du Hiérophante, j’ai retrouvé ici tout le plaisir du premier tome et même davantage. Un auteur dont j’ai très envie de lire les autres écrits, à commencer par American Elsewhere, lequel est déjà dans ma PAL. Je vous donne rendez-vous très bientôt pour le découvrir.
Lien : https://etemporel.blogspot.c..
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