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Critiques de Robert R. McCammon (340)
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L'heure du loup

Tiens , une histoire de loup-garou couplée a un veritable thriller , ça donne quoi ?



J'etais sceptique au tout debut aux vues du croisement plus qu'improbable des deux genres . Le doute a persisté environ ...2 minutes , c'est a dire moins de temps qu'il n'en faut a un humain pour se transformer en louveteau ! A ceci pres qu'on est tres loin du mouvement scout , ici , ça devore , estropie , dechire les chairs a tout va et c'est bon !

L'intrigue s'articule autour de deux histoires paralleles finissant par se rejoindre : le present , donc l'enquete proprement dite de Michael Gallatin , lycanthrope a ses heures perdues , et chargé par l'Angleterre de démanteler l'operation nazie " poing de fer " au risque de perdre la guerre dans le cas contraire ! Puis le passé de cet atypique agent . Les circonstances l'ayant amené a developper ce "don " , l'acceptation de ce dernier et sa maitrise au sein de la meute .

Au final , un vrai thriller fantastique qui vous prend aux tripes ! Tout y est , suspense , rebondissements , trahisons , les fans d'hemoglobine ne seront pas en reste ( c'est la guerre Colonel !! Beuaaaahh ! ) , les mechants le sont vraiment au risque de froler la caricature ( spéciale cacedédi au jeune savant allemand , wesh wesh) .

Une fois n'est pas coutume , je m'en vais attiser votre curiosité en vous devoilant la fin , si , si j'insiste , ça me fait plaisir : Michael bip Chesna avec qui il bip le colonel Block , instigateur du bip allemand et accessoirement bip bip bip...Si ça ça donne pas envie...



L'heure du loup , vous allez hurler de plaisir !!!
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Swan Song, tome 1 : Le feu et la glace

Tu cherches une lecture sombre, glauque et impitoyable ? Swan song est fait pour toi. L’ambiance m’a beaucoup fait penser à celle de la série The Walking Dead. Quand la fin du monde fait ressortir le meilleur de certains, et surtout le pire de beaucoup de monde…

C’est un roman puissant et sans concession, qui recèle une certaine beauté dans la laideur et qui a déclenché pas mal de coups de cœur mais je dois avouer que pour ma part, c’était plutôt plombant… Pas une mauvaise lecture dans l’absolu mais je n’y ai vraiment pas pris de plaisir et plus l’histoire avançait, plus j’avais du mal à y revenir.

A éviter absolument si on cherche quelque chose de divertissant et réconfortant ! 😅 Je lirai la suite, c’est certain, mais pas tout de suite…
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Zephyr, Alabama (Le mystère du lac)

Un enfant avec beaucoup d'imagination, un futur écrivain, se remémore son enfance dans la petite ville de Zephir en Alabama (États-unis). Et ce qui l'a marqué, c'est surtout ce qu'il a vu l'année de ses 12 ans, une voiture plongeant dans le lac avec un homme attaché au volant.



Une image super accrocheuse (la voiture), puis on bifurque sur l'enfance du garçon, ses meilleurs amis, les méchants de la ville, le racisme en couveuse et les petits drames de la vie.



J'ai été agrippé au début car je voulais savoir à quoi m'en tenir sur le mystère de la voiture, mais j'ai trouvé que le roman étirait trop la sauce pour une conclusion un peu décevante.



J'ai aimé, mais, à mon goût, le rythme était trop lent et l'histoire principale trop diluée. Mais cela devrait plaire beaucoup à ceux qui aiment les histoires sur l'enfance.
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Zephyr, Alabama (Le mystère du lac)

Je remercie les Éditions Monsieur Toussaint Louverture pour cette réédition d’un des plus grands auteurs contemporains de l’imaginaire et l’envoie suite à ma commande chez eux. J’avais déjà lu, il y a quelques années, « Le mystère du lac » aux éditions Le livre de poche. Je souhaitais encourager ces entreprises qui permettent de publier cet auteur talentueux, injustement méconnu en France. C’est ainsi que j’ai demandé à quatre Amies de m’accompagner tout au long de cette aventure. Notons que cette nouvelle parution, magnifique au passage, est révisée par la traductrice Hélène Charrier.



“L’ouvrage compte 624 p. et mesure 140 mm de largeur sur 210 mm de hauteur, ce qui est juste assez pour contenir une ville entière et des milliers de souvenirs”. Cette phrase de l’éditeur résume à merveille ce roman, car l’auteur nous plonge en 1964 dans une petite ville de l’Alabama. Ce sont par les yeux de Cory, que nous vivons une année de bouleversement. Une époque change et le monde transforme la ville de Zéphyr. Cory, lui, quitte peu à peu l’univers de l’insouciance pour celui de l’âge adulte, celui où la magie s’éteint. Ainsi durant ces quatre saisons, Robert McCammon nous envoie par toutes les émotions. On passe du rire aux larmes et on s’en prend plein la figure. Des situations les plus cocasses aux plus tragiques, Cory voit sont univers se métamorphoser.



À l’instar de « Scorpion » – mais pas aussi développé –, Robert McCammon arrive à créer tout un village. Ainsi, chaque habitant se voit glorifié par des traits physiques et sa propre personnalité, ses qualités et ses défauts. Cela ne s’arrête pas qu’à “Zéphyr”, mais aussi à sa ville jumelle “Burton”, celle occupée par la communauté afro-américaine. Certains personnages se détachent du lot. J’ai beaucoup aimé Monsieur Lightfoot, Lucifer, entre-autres.



Bien que le mystère du lac demeure soit le fil de l’intrigue, il n’est que le prétexte à un récit initiatique d’un enfant (non péjoratif). L’auteur parsème ici ou là quelques indices. Je pense qu’avec cette seconde lecture, j’ai pu en discerner.

Outre la mutation de son monde merveilleux, lui et sa bande d’amis, cet assassinat va bouleverser son père. Celui-ci sera hanté au point où ses nuits le détruit et le métamorphose.

J’ai eu beaucoup d’empathie pour Cory, car j’ai aussi quelques similitudes avec lui. Comme lui, je suis issu d’une famille modeste, j’ai eu un vieux vélo d’occasion où j’ai pu y lire la tristesse de mon père à ne pouvoir m’en offrir un neuf, j’ai aussi eu un chien. Est-ce pourquoi j’ai été aussi touché par ce récit ?

Ce conte enchanteur et mélancolique est teinté de fantastique. Comme voulu par l’auteur, la magie de l’enfance, Cory peut voir des choses que d’autres ne voient pas, à commencer par les adultes. Des fantômes surgissent au gré de son aventure, mais aussi son vélo qui semble être animé par la vie.



Des chapitres ayant parfois ou non des liens entre-eux, donnent l’aspect de nouvelles. L’ensemble donne un roman magnifique grâce à la plume généreuse de Robert McCammon. L’année s’achève et l’auteur nous donne le coup de grâce avec l’épilogue.

Le changement d’une œuvre par un éditeur peut paraître un sacrilège. Pourtant, ici, il est réussi. Il aurait été difficile de franciser « Boy’s life », puisque l’auteur l’ayant choisi en référence à un magazine mensuel destiné aux jeunes enfants depuis 1911.



1964, l’année des changements. Le sud des États-Unis d’Amérique est encore bercé dans le racisme. Les “noirs” ont leurs droits restreints, ont leur propre village (“Burton”). La mondialisation se met en branle et la société devient consommatrice. C’est l’ère du tout jetable, du plastique. Par les traits de son jeune héros, Robert McCammon pose un regard mature sur le monde qui l’entoure. La ségrégation, le chômage, le capitalisme, l’écriture, la mort, autant de thèmes d’adultes qui sont développés avec brio.



« Zephyr, Alabama » ou « Le mystère du lac » (« Boy’s life ») est certainement le texte le plus aboutit de Robert McCammon. Puisant dans ses mémoires, le roman est enrichi de clins d’œil à divers œuvres, qu’elles soient littéraires (« Le monde perdu » de Sir Arthur Conan Doyle avec l’évocation du personnage Challenger, Ray Bradbury, Richard Matheson), cinématiques ou musicales (The beach boys, Tears for fears).



J’adore Graham Masterton, j’adore Francis-Paul Wilson, j’adore Nancy Averill Collins, j’adore Isaac Asimov, j’adore Pierre Bordage, mais… Robert McCammon est pour moi… le meilleur, il est bien au-dessus. Bien plus qu’un écrivain, c’est un conteur et ils sont bien peu à prétendre à ce titre de noblesse. Vous savez, ces personnes qui, par leur talent, vous plongent dans une immersion des plus totales où certains paragraphes vous hérissent les poils des bras.



Robert McCammon est un génie. Il est capable d’exceller avec des thrillers (« Mary Terreur ») de la SF (« Scorpion »), de l’historique (« Série Matthew Corbet »), du fantastique (« L’heure du loup », « La marche mystérieuse », « Soif de sang », « Boys life »). C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai appris la future parution (aux Éditions Monsieur Toussaint Louverture) de son roman inédit (en langue francophone) de « Swang Song ». Nul doute qu’il sera en ma possession le jour de son lancement.



Merci mes Dames (Fifrildi, Nadou38, Siabelle, Srafina) de m’avoir accompagné et d’avoir échangé durant cette lecture. C’est avec joie que nous avons partagé les mêmes lieux, les mêmes personnes, les mêmes moments.
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Soif de sang

Je continue mon exploration de la bibliographie de Robert McCammon avec Soif de sang. Los Angeles, qu'on appelle la Cité des Anges, se trouve coupée du monde par un tremblement de terre et les vampires l'envahissent.

L'auteur me tenait déjà rien qu'à la lecture de la 4e. Tout était réuni pour me séduire, une catastrophe, à cet endroit, et l'émergence de vampires, c'est alléchant, il faut dire.

J'ai été un peu perdue par la multiplicité des personnages à suivre, mais ils ne s'attardent pas suffisamment pour qu'on s'y attache, alors j'en ai vite pris mon parti et renoncé à chercher à creuser, mais même si en général j'ai besoin d'éprouver un minimum d'empathie pour des protagonistes, ça ne m'a pas dérangée cette fois. L'action m'a vite embarquée, comblant cette quasi-nécessité.

Ce n'est pas encore le roman du siècle, certes, mais il reste efficace et les amateurs du genre y trouvent leur compte. Un bon moment de détente.
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Zephyr, Alabama (Le mystère du lac)

Qu'ils sont rares les récits de Robert McCammon et encore plus ceux traduits en français (saloperie de marketing éditorial). Alors quand j'en ai un à porté de main, c'est un événement spéciale. Je le savoure déjà des yeux et me délecte d'avance sur l'histoire. Bien que le bébé soit bien nourrir (environ 760 pages), je n'ai aucune crainte l'ouvrir. Il faut rappeler qu'avec lui, j'ai eux deux coups de cœur littéraires sur trois lecture. Il est une valeur sûr.

Ce qui est bien avec Robert McCammon, c'est qu'a chaque lecture le thème est différent. Après avoir goûté au joie de la lycanthropie, frissonné avec des Aliens et visité une ville régie par les femmes, celui-ci est orienté vers son enfance.



Étonnant que la traduction du titre dans notre belle langue, puisque le titre originale est « Boy's life » (pour ceux et celles qui ne connaissent pas l'anglais, on pourrait traduire par « la vie de garçon ») s'est transformé en « Le mystère du lac ». Pour le coup, je trouve la transformation du titre intrigante. Ce roman fut récompensé par deux prix littéraire : Prix Bram Stoker et Prix World Fantasy en 1992.

Pour ce livre, nous suivons l'histoire de Cory. Ce petit garçon pourrait-être Robert McCammon. D'ailleurs, dans l'introduction, je me suis posé la question s'il ne s'agissait pas d'une sorte de biographie. Les points communs sont légions. Ainsi, tous deux sont né en juillet 1952 (même année que Clive Barker et Stephen Laws –, il est presque de la génération d'auteurs fantastiques : James Herbert (1943), Dean Koontz (1945), Graham Masterton (1946), Francis Paul Wilson (1946), Stephen King (1947), Dan Simmons (1948) – c'est dire que cette génération est talentueuse), tous deux en Alabama, tous deux sont écrivains, tous deux le sont devenus en 1978 (non traduit chez nous « Baal »),… Quelque-part, j'entre en intimité avec l'auteur.



Nous démarrons le récit par les yeux de Cory lorsqu'il a onze ans (presque douze) en 1963. En cette fin d'hiver, Cory aide son père à livrer du lait. Durant le trajet, un véhicule manque de les percuter et se dirige vers le lac. Héroïque, son père se jette dans les eaux froides et profondes pour venir en aide à l'accidenté. Mais est-ce réellement un accident ? Cet événement tragique va bouleverser son père.



Je suis impressionné par l'écriture. Nul besoin de rappeler que ce n'est pas tout à fait Cory qui raconte son histoire, mais Robert McCammon. Le style se veut mélancolique d'une enfance rêveuse et pleine de magie. Tout est fluide et se lit avec aisance. Je me surprend à avancer sans peine ce beau pavé.

Nous sommes dans cette petite ville du sud des États-Unis – Zephyr (rien à voir avec la divinité grecque). L'auteur nous décrit le cadre fidèle à l'image que l'on peut se faire des États du sud en 1960. D'un côté, nous avons une communauté de noirs qui sont dans une ville inondable – Bruton – et de l'autre, les blancs. Il n'y a pas de mélange, pas de métissage. La mentalité à survécu à la guerre de Sécession et beaucoup d'habitants sont racistes. Les gens sont catholiques pratiquants. D'ailleurs, j'ai adoré le passage avec l'attaque des guêpes durant la messe de Pâques, ainsi que le sermon du pasteur locale sur la débauche de la musique des Beach Boy.

La durée du livre se fait sur une année. Durant ce laps du temps, Cory grandira plus vite et son enfance laissera place à l'age adulte. Confronté à de nombreux problèmes qui le touchent, l’insouciance juvénile s'éloigne peu à peu de lui. J'ai évoqué le racisme qui prend un rôle majeure dans les États-Unis des années 60, mais également cité de façon plus rare et évasive, la guerre froide, ainsi que la guerre du Vietnam. Et puis, la transformation du pays de l'oncle Sam tout comme le monde vers le capitalisme. Les petits commerces sont remplacés par un centre-commerciale et l'emploi de laitier du père est menacé. L'ère du tout tout-de-suite et la victoire de l’ignominie plastique sur le verre sont abordés. Nous observons impuissant à la mutation de la ville de Zephyr vers un avenir incertain.

J'ai été scotché par cette ambiance sixties, de cette enfance de Cory. Ce jeune adolescent rêve de devenir écrivain. Ce fut un plaisir de partager ses aventures avec ses trois amis (Davy Ray, Ben et Johnny). Souvent drôle, parfois tragique, sa vie est mouvementée.



Avec tout cela on n'oublierai presque le mystère du lac. J'ai trouvé que la trame était trop peu exploité et trop timide. Il faudra attendre plus de la moitié pour que des pièces apparaissent au compte-goutte. Et puis, tout devint limpide. On connaît plus ou moins qui est le responsable – Cory aussi –, mais l'auteur étale l'énigme sur de longues pages. Puis, tout s'emboîte et les éléments convergent vers ce que je pensais. Bien que je susse la finalité, j'ai été scotché par les dernières pages. Il m'était impossible de lâcher le livre. Un très bon final qui parachève cette histoire. La dernière partie intitulé « Zephyr tel qu'il est » provoque un maelstrom d'émotions et de mélancolies.

Et le Fantastique dans tout cela ? Il est présent. Aussi timoré que l'enquête, il pointe son nez par de délicieux moments. Il y a cette femme – La Dame – une centenaire de couleur. Elle a des pouvoirs mystiques. J'aurai aimé qu'elle soit plus présente dans le livre. Toutefois, elle jouera un rôle majeur. Cory, aussi, possède certains facultés – tout comme son père. Il est hanté pas un rêve étrange.

Mais Robert McCammon est un auteur d'horreur et de nombreux passages sont cruels, ce qui n'est pas pour me déplaire. J'ai en mémoire l'une des rixes mémorables entre la bande à Cory et les frères Branlin.

J'ai été immergé et tendu lors de divers passages avec le père de Cory. Je pouvais ressentir toute cette tension palpable.



Robert McCammon nous habitue à une multitude de personnages. À l'instar de « Scorpion », il nous peint un village réaliste. Il faut souvent s'accrocher pour retenir tous ces noms. J'ai souvent été pris d'une soudaine amnésie me demandant qui était celui-là. Mais faut avoué qu'ils ont tous un rôle. Dedans, j'ai vraiment apprécié le petit singe – au doux nom de Lucifer – qui rend la vie des villageois un enfer.



Si je dois lui trouvé des défauts, je dirai que le livre se concentre plus vers Cory que vers les éléments fantastiques. Je pourrai aussi parler de la narration à la première personne, genre que je

déteste, mais elle est ici souvent mélangé avec la troisième personne. Ce roman comporte de temps à autre des longueurs (moins pesante que celles de Stephen King), mais je ne me suis pas lassé (bien que je n'ai pas aimé le passage dans le train).



Je pourrai encore m'étaler sur l'atmosphère, sur les personnages, sur les faits (certains sont irrésistibles, hilarantes, douloureuses, émouvantes, toutefois criantes de vérité), mais comment peut-on résumé un livre de près de 760 pages en quelques lignes ? Robert McCammon nous narre une fabuleuse odyssée, celle de son enfance bien qu'enjolivé, et quand on sait qu'il l'a écrit en six mois. J'ai aimé ses tournures de phrases, son écriture. Robert McCammon est une légende. Il est une valeur sûr pour toute personne qui aime le Fantastique.
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Swan Song, tome 2 : La glace et le feu

Ça y est, l'holocauste nucléaire est advenu. Les jeux sont faits.

Pour les humains, la fin semble se profiler. Pour le maître du jeu, la partie ne fait que commencer…



Une poignée de survivants émerge péniblement des décombres de la civilisation. Mais sont-ils si chanceux que cela ? Vivre sur une terre devenue stérile, subir les radiations mortelles, tuer pour ne pas être tué, est-ce que cela en vaut la peine ?



Tel est le décor de la vaste fresque apocalyptique qui se joue au fil des quelque mille pages de ce Swan Song.





Un petit mot sur les livres : cette édition est juste magnifique. Il suffit de lire attentivement les quelques pages qui suivent et précèdent le texte pour réaliser le soin apporté à la réalisation. En prime, une petite biographie très bien faite à la fin du roman.

Le tome 1, sans dénouement satisfaisant, n'est pas vraiment autonome. Il est donc préférable d'enchainer sur le second, et ma présente critique portera sur l'ensemble de l'oeuvre.



McCammon, je connaissais pas. Grâce à l'aimable invitation de mon ami babéliote Senna pour une lecture commune, c'est chose faite, et je l'en remercie car l'aventure valait son pesant de pages !





Dans sa biographie, on apprend que l'auteur écrit depuis le plus jeune âge. Cela explique peut-être la qualité d'écriture peu commune, un aspect qui saute aux yeux dès les premières lignes. Et cette qualité ne faiblit à aucun moment : une écriture solide et constante.



Le style est fluide et agréable, sans être particulièrement prononcé. La force de McCammon est de cocher toutes les cases qui font les bons conteurs :

- Un univers cohérent bien rendu.

- Un équilibre remarquable entre descriptions, dialogues et action. Sans jamais rentrer dans le contemplatif, les descriptions sont suffisamment imagées pour rendre compte de l'univers de désolation dans lequel évoluent les personnages.

- Une écriture logique, précise, avec de nombreux rappels.

- Un excellent sens de la scène et de la chorégraphie d'action.

- Des personnages très bien travaillés auxquels on croit, qu'on aime ou qu'on déteste.

- Des péripéties nombreuses et variées s'accordant avec les personnalités et l'univers. Une alternance de moments forts et de moments de répit.

- Un fil d'Ariane ténu mais solide, qui se déroule lentement par l'entremise de détails savamment distillés pour amener à l'inexorable dénouement tant attendu.



Comme qualité plus spécifique, j'ai noté la régularité dans l'écriture, particulièrement dans la forme. Ainsi les chapitres sont de taille homogène et regroupés au sein de parties des 70 pages environ, à l'exception des deux dernières qui font 100 pages chacune. J'ai apprécié les titres des chapitres qui, très modestement et classiquement, résument le texte en extrayant une phrase représentative. C'est bien fait.





Swan Song, c'est avant tout une atmosphère, une couleur, une odeur. Pas des plus agréables, hein, on est dans du post-apo dur, ici !

L'univers dévasté, aride et sans pitié (sans espoir ?) rappellera La Route, de McCarty. Mais l'atmosphère n'a rien à voir. Autant l'écriture sensible et introspective de McCarty nous fait rentrer dans la peau du père et de son fils, dans un monde cauchemardesque devenu inhumain, et l'on n'en sort pas indemne. Autant Swan Song se traverse sans encombre (pour le lecteur !) malgré les descriptions parfois gores et la noirceur de certains personnages. C'est que l'auteur sait contrebalancer l'horreur par l'optimisme et la ténacité de certains personnages, par l'héroïsme ou la générosité d'autres.

Il y a aussi du Mad Max dans Swan Song avec ce clivage, parmi les survivants, entre groupes pacifiques et factions belliqueuses, ou encore la valeur que prend l'eau et l'essence. Mais alors que Mad Max tire clairement vers la science-fiction (la technologie y est toujours prisée), Swan Song penche davantage vers la Fantasy, car l'élément fantastique (voire magique) prend ici le pas.





C'est clairement une des originalités (et un gros point fort) de Swan Song que d'incorporer une dimension fantastique ou magique. Certes, les éléments en question sont discrets, mais ils accompagnent le récit d'un bout à l'autre (l'introduction de l'anneau magique et celle du Diable ont lieu dès les premiers chapitres), et font partie intégrante du scénario. La découverte des mystères qui accompagnent ces manifestations surnaturelles alimente l'intérêt.



Un autre aspect rapproche Swan Song du genre de la Fantasy : celui de la quête ou du parcours initiatique du personnage principal. Ici, nous suivons plusieurs personnages principaux, et chacun a droit à sa quête personnelle.

Swan est le personnage central et sa quête est la plus classique : découvrir et maîtriser les pouvoirs qu'elle seule semble détenir.

Josh a la lourde responsabilité de protéger Swan, coûte que coûte.

Sister est la porteuse de l'anneau, et sa quête rappelle celle de Frodon dans le Seigneur des Anneaux.

Le colonnel s'investit lui-même de la tâche de reciviliser la population survivante, à sa manière.

Le jeune Roland endosse la carrière classique du Chevalier.



Mais là où McCammon fait fort, et c'est selon moi la plus grande réussite du roman, c'est qu'il parvient à juxtaposer derrière ces quêtes apparentes des quêtes intérieures (identité, refoulements). Ces quêtes intimes s'appuient sur un passé des différents personnages formidablement fouillé et bien exploité tout au long de l'histoire.



Les personnages de Swan Song sont nombreux et variés. Ce sont de bons archétypes dont l'auteur a choisi de limiter les forces.





Si les thèmes classiques du post-apo sont au rendez-vous (la violence, la mort, l'espoir, la reconstruction…), trois thèmes sortent du lot, les deux derniers étant fortement liés :

- le climat est traité de façon magistrale et donne sa consistance à l'univers.

- le religieux est omniprésent. Dans toutes les bouches avec les « Oh mon Dieu ! » qu'on ne compte plus. Dans tous les esprits surtout. On reconnait bien là l'Amérique profonde.

- La lutte entre le bien et le mal forme la véritable clé de voute du roman. À ce titre, Swan Song rappelle ces contes fantastiques où candeur et méchanceté s'affrontent au plus au niveau. (*)





Mes petites déceptions :

- Certains choix scénaristiques, comme le fait remplacer l'un des compagnons de Sister par un autre à un moment donné.

- Des choix un peu trop naturels et logiques concernant l'évolution des personnages. Il y avait peut-être matière à plus de complexité, plus de surprise.

- le traitement du pouvoir de l'anneau sur la fin (que je ne m'explique pas).





En conclusion, une très belle découverte et une longue traversée fort agréable !



(*)

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Mary Terreur

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas encore Robert McCammon, sachez qu’avec lui, j’ai eu trois gros de cœur : « L’heure du loup », « Scorpion » et « Le mystère du lac ». Cet auteur complètement mésestimé est l’un des plus grands écrivains de Fantastique du XXè siècle.



Ils sont rares ses écrits traduits dans notre langue. Je dois me rabattre sur le secteur de l’occasion pour me faire plaisir. « Mary Terreur » – « Mine » de son nom vrai nom – n’a connu qu’une seule édition, celle de la très décevante J’ai lu épouvante, au vieux format carré. Le bouquin est bien épais. Il est constitué de 500 pages, hum, 500 pages dont je me délecte d’avance. Une très belle illustration de Mathieu Blanchin inspiré d’une des scènes du livre (bien qu’elle arrive dans la dernière partie).



Mary Terreur de son vrai nom Mary Terrell – rien à voir avec le personnage historique – est une cinglée, phsycotique, emprisonnée par son passé. Dans les années ‘60, Mary rejoint un groupuscule d’extrémistes qui sème la terreur dans les États-Unis. Anarchique et anticonstitutionnelle, ce mouvement radical – baptisé Storm Front, Robert McCammon s’est certainement inspiré d’un même mouvement idéologique raciste qui a vu le jour dans les années ‘90 ou simple coïncidence ? – organise des attentats, des attaques ciblées sur les forces de l’ordre. Mary est l’un des membres les plus actifs. Elle va copuler avec le chef spirituel nommé Lord Jack, mais leur progéniture ne verra jamais le jour. J’en dirai pas plus, car Robert McCammon va longuement développer les raisons. D’un autre côté, Laura est heureuse d’être enceinte. Deux femmes différentes pour un seul enfant.



Ce livre va faire grincer des dents à toutes les mères. À toutes les femmes à l’instinct maternel développé, je vous déconseille ce savoureux roman.



Je suis un peu déçu que ce roman soit un thriller. J’aurais préféré du Fantastique, domaine dans lequel Robert McCammon excelle. Pourtant, le protagoniste de Mary terreur est une réussite. Complètement siphonnée du bocal et instable, cette énergumène psychotique est imprévisible. Le pari de faire un personnage central détestable est réussi. Au début, j’ai trouvé intéressant et marrant de suivre ses pulsions psychoses, mais le second chapitre (« soldat inconnu ») et son sous-chapitre (« Mauvais Karma ») me l’a rendu antipathique. À partir de là, je l’ai détesté.

En parallèle, on suit Laura, la jeune mère, dont le but est de récupérer son nourrisson. Deuxième personnage développé, j’ai trouvé très intéressant de voir son évolution.



Mélomane, c’est un hommage au groupe Doors – à la voix de Jim Morrison – qui est en toile de fond. En plus d’être mentionné par Mary, chaque chapitre correspond à un extrait d’une chanson, comme Robert McCammon le mentionne à la fin : « When the music over’s », « The end », « Love street », « Rider of the storm », « Light my fire ». Mary Terreur voit en ce chanteur son Dieu. Robert McCammon nous avait déjà concocté un hommage à la musique (« Get arround » des Beach boys) avec « Le mystère du Lac ».

J’ai bien aimé les rares passages où le Fantastique fait un semblant d’apparition – enfin, je préfère le voir ainsi, même si c’est davantage apparenté à la névrose de Mary. Ces moments où Mary terreur discute avec ses fantômes. J’ai aussi apprécié quelques passages d’angoisse, comme celle avec le chenil.



« Mary terreur » est un très bon thriller où il n’y a pas de temps mort. Ce livre est plein d’action avec une véritable chasse à la cinglée au travers de l’Amérique, de New-York à San-Francisco. Toutefois, j’ai un peu moins aimé la partie centrale qui s’étire en longueur et cette traduction qui me fait grincer des dents – “Au jour d’aujourd’hui“, ça n’existe pas, un parti pris du traducteur Jean-Daniel Brèque. Autre fait que je n’aime pas trop, c’est cette manie des auteurs américains – ça me fait penser à Dean Koontz, j’ai même eu un peu l’impression d’en lire un – quand ils nous pondent le CV de leurs personnages. Un défaut bien visible ici, puisque le premier chapitre, y est consacré à la vie de Laura. Sinon, c’est un bon bouquin avec des personnages bien développés, d’épouvante, mais qui ne fera pas plaisir par sa thématique pour les mères.



L’enfant du jeudi à une longue route à faire.
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Swan Song, tome 1 : Le feu et la glace

Depuis ma lecture enthousiaste des Blackwater, gros succès d’édition, je l’avoue, je surveille avec attention les publications de Monsieur Toussaint Louverture. Cette maison d’édition bordelaise, fondée en 2004, impressionne par sa capacité à mettre des auteurs méconnus – en France – sur le devant de la scène. Surtout, elle publie des bouquins soignés, de beaux objets, qui mettent en valeur les œuvres qu’ils renferment. Bref, que du bon. Si j’ai choisi de me plonger dans cette première partie de Swan Song, je dois admettre que c’est aussi grâce à la délicieuse critique que Lou_Knox en a faite. Ouais, je suis influençable ami-lecteur…



La plupart du temps, les critiques que je rédige me viennent facilement. Genre, j’ai pas aimé parce que, ou j’ai adoré car… Tu vois venir le truc ? Ouais, en ce qui concerne Le Feu et la Glace, le bouzin me parait plus emberlificoté… Première chose, j’ai adoré ce roman. Deuxième chose, ça tient à des trucs difficilement descriptibles. Et on fait comment quand on ne peut pas égrener les arguments comme un bon petit étudiant médiéval en scolastique ? Ben, on relève ses manches puis on compte sur la franchise pour nous venir en aide…



Tu vois les films d’horreur un brin kitch des années 70/80 ? Tu vois les nanars fascinants où les méchants parlent avec l’accent russe ? Tu aimes bien tomber, au milieu de la nuit, sur une énième diffusion de Invasion Los Angeles ou de New York 1997, du génial Carpenter ? Cherche pas plus loin, ami-lecteur, Swan Song te fera frétiller la nostalgie comme la génération X devant la tournée Star 80.



Il est donc question d’atmosphère avant tout. D’atmosphère et de chair brûlée, de méchants trop cinglés pour être réalistes, de créatures fantastiques et flippantes, de globes oculaires explosés et de gamine avec des pouvoirs que quand même ça donne de l’espoir. C’est gros, c’est hypnotisant, c’est jubilatoire. Pendant ma lecture, y avait des images criardes, des effets spéciaux en carton pâtes ô combien attendrissants et des scènes gores à la Braindead.



Je pense sincèrement que Swan Song ne conviendra pas à tout le monde. Déjà pas aux âmes sensibles… Et encore moins à ceux qui n’éprouvent pas de tendresse pour les films de genre qu’on regarde entre potes avec quelques bières entre deux fous rires. N’empêche, merci Monsieur Toussaint Louverture !
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Swan Song, tome 2 : La glace et le feu

Ce second tome « Swan Song » est lu en la compagnie de Nadou38, Srafina, Siabelle, gatsbi, bien que cela s’est fait de façon décousue, puisque nous avons entamé chacun et chacune le livre sur une période étalée de quelques jours. Quoi qu’il en soit, c’est toujours plaisant de partager les bonnes choses, surtout quand le maître de cérémonie est l’immense Robert McCammon.



Alors, une fracture s’impose entre le premier opus et celui-ci, puisque nous somme propulsé sept années après l’apocalypse nucléaire. Robert McCammon n’a pas choisi ce chiffre au hasard, il a des contenances bibliques, une lutte du bien contre le mal, un homme se faisant appeler “Dieu”.



Ainsi marchant sur les terres désolées, stériles, la jeune Swan a bien grandi. Elle n’est plus cette petite fille, mais elle est devenue une jeune femme maudit. Elle porte en elle le masque de Job une sorte d’excroissance qui lui recouvre tout le visage. Son ange gardien est le catcheur Josh, lui aussi a ces déformations, mais un stade bien moins avancé. Le destin de Swan me touche. Elle me fait penser à une personne que j’ai perdue récemment. Comme elle, elle est belle à l’intérieur. Une personne comme on en rencontre rarement dans une vie.



Comme cité quelques lignes plus haut, Robert McCammon va nous donner un récit tourné vers la religion chrétienne.



Si j’ai adoré la première moitié, je reste déçu par le reste, car le potentiel des personnages n’a pas été exploité. Lord Alvin, par exemple, est peut-être le protagoniste qui aurait pu avoir davantage de consistance. Certes, il aura un rôle important dans l’acheminement de cette armée destructrice, mais sa rivalité avec Roland n’est qu’effleuré. À cela je rajouterais la descente aux enfers du Colonel Maklin bien trop rapide et . À cela je pourrais même rajouter la secte religieuse . Une autre chose m’a étonné et je n’ai pas eu la réponse. .



Dans cette deuxième trame, l’auteur délaisse un peu l’horreur, ce qui donnait une authenticité à son récit pour s’orienter vers l’espoir. Cette absence d’hémoglobine m’a laissé une fringale. Toutefois, la touche fantastique (surnaturelle) est agréable. Le texte est dynamique, c’est l’une des forces de l’écrivain.



Notons l’incompétence du traducteur Jean-Charles Khalifa, comment peut-on employer cette tournure de phrase qui n’existe pas dans la langue française, le pléonasme “Au jour d’aujourd’hui”. Ça a le don de gâcher ma lecture. Ceci dit, la prose de Robert McCammon est toujours agréable et permet de rendre son récit dynamique, une histoire sympathique entre le bien et le mal, mais qui est, de mon point de vue, en deçà de « Zephyr, Alabama / Le mystère du lac », « L’heure du loup » et même « Scorpion ».



Pour terminer, Robert McCammon a une fille et le personnage de Swan l’a sûrement inspiré. C’est un bel hommage qui lu fait avec ce récit.
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Swan Song, tome 1 : Le feu et la glace

Ça y est, l'holocauste nucléaire est advenu. Les jeux sont faits.

Pour les humains, la fin semble se profiler. Pour le maître du jeu, la partie ne fait que commencer…



Une poignée de survivants émerge péniblement des décombres de la civilisation. Mais sont-ils si chanceux que cela ? Vivre sur une terre devenue stérile, subir les radiations mortelles, tuer pour ne pas être tué, est-ce que cela en vaut la peine ?



Tel est le décor de la vaste fresque apocalyptique qui se joue au fil des quelque mille pages de ce Swan Song.





Un petit mot sur les livres : cette édition est juste magnifique. Il suffit de lire attentivement les quelques pages qui suivent et précèdent le texte pour réaliser le soin apporté à la réalisation. En prime, une petite biographie très bien faite à la fin du roman.

Le tome 1, sans dénouement satisfaisant, n'est pas vraiment autonome. Il est donc préférable d'enchainer sur le second, et ma présente critique portera sur l'ensemble de l'oeuvre.



McCammon, je connaissais pas. Grâce à l'aimable invitation de mon ami babéliote Senna pour une lecture commune, c'est chose faite, et je l'en remercie car l'aventure valait son pesant de pages !





Dans sa biographie, on apprend que l'auteur écrit depuis le plus jeune âge. Cela explique peut-être la qualité d'écriture peu commune, un aspect qui saute aux yeux dès les premières lignes. Et cette qualité ne faiblit à aucun moment : une écriture solide et constante.



Le style est fluide et agréable, sans être particulièrement prononcé. La force de McCammon est de cocher toutes les cases qui font les bons conteurs :

- Un univers cohérent bien rendu.

- Un équilibre remarquable entre descriptions, dialogues et action. Sans jamais rentrer dans le contemplatif, les descriptions sont suffisamment imagées pour rendre compte de l'univers de désolation dans lequel évoluent les personnages.

- Une écriture logique, précise, avec de nombreux rappels.

- Un excellent sens de la scène et de la chorégraphie d'action.

- Des personnages très bien travaillés auxquels on croit, qu'on aime ou qu'on déteste.

- Des péripéties nombreuses et variées s'accordant avec les personnalités et l'univers. Une alternance de moments forts et de moments de répit.

- Un fil d'Ariane ténu mais solide, qui se déroule lentement par l'entremise de détails savamment distillés pour amener à l'inexorable dénouement tant attendu.



Comme qualité plus spécifique, j'ai noté la régularité dans l'écriture, particulièrement dans la forme. Ainsi les chapitres sont de taille homogène et regroupés au sein de parties des 70 pages environ, à l'exception des deux dernières qui font 100 pages chacune. J'ai apprécié les titres des chapitres qui, très modestement et classiquement, résument le texte en extrayant une phrase représentative. C'est bien fait.





Swan Song, c'est avant tout une atmosphère, une couleur, une odeur. Pas des plus agréables, hein, on est dans du post-apo dur, ici !

L'univers dévasté, aride et sans pitié (sans espoir ?) rappellera La Route, de McCarty. Mais l'atmosphère n'a rien à voir. Autant l'écriture sensible et introspective de McCarty nous fait rentrer dans la peau du père et de son fils, dans un monde cauchemardesque devenu inhumain, et l'on n'en sort pas indemne. Autant Swan Song se traverse sans encombre (pour le lecteur !) malgré les descriptions parfois gores et la noirceur de certains personnages. C'est que l'auteur sait contrebalancer l'horreur par l'optimisme et la ténacité de certains personnages, par l'héroïsme ou la générosité d'autres.

Il y a aussi du Mad Max dans Swan Song avec ce clivage, parmi les survivants, entre groupes pacifiques et factions belliqueuses, ou encore la valeur que prend l'eau et l'essence. Mais alors que Mad Max tire clairement vers la science-fiction (la technologie y est toujours prisée), Swan Song penche davantage vers la Fantasy, car l'élément fantastique (voire magique) prend ici le pas.





C'est clairement une des originalités (et un gros point fort) de Swan Song que d'incorporer une dimension fantastique ou magique. Certes, les éléments en question sont discrets, mais ils accompagnent le récit d'un bout à l'autre (l'introduction de l'anneau magique et celle du Diable ont lieu dès les premiers chapitres), et font partie intégrante du scénario. La découverte des mystères qui accompagnent ces manifestations surnaturelles alimente l'intérêt.



Un autre aspect rapproche Swan Song du genre de la Fantasy : celui de la quête ou du parcours initiatique du personnage principal. Ici, nous suivons plusieurs personnages principaux, et chacun a droit à sa quête personnelle.

Swan est le personnage central et sa quête est la plus classique : découvrir et maîtriser les pouvoirs qu'elle seule semble détenir.

Josh a la lourde responsabilité de protéger Swan, coûte que coûte.

Sister est la porteuse de l'anneau, et sa quête rappelle celle de Frodon dans le Seigneur des Anneaux.

Le colonnel s'investit lui-même de la tâche de reciviliser la population survivante, à sa manière.

Le jeune Roland endosse la carrière classique du Chevalier.



Mais là où McCammon fait fort, et c'est selon moi la plus grande réussite du roman, c'est qu'il parvient à juxtaposer derrière ces quêtes apparentes des quêtes intérieures (identité, refoulements). Ces quêtes intimes s'appuient sur un passé des différents personnages formidablement fouillé et bien exploité tout au long de l'histoire.



Les personnages de Swan Song sont nombreux et variés. Ce sont de bons archétypes dont l'auteur a choisi de limiter les forces.





Si les thèmes classiques du post-apo sont au rendez-vous (la violence, la mort, l'espoir, la reconstruction…), trois thèmes sortent du lot, les deux derniers étant fortement liés :

- le climat est traité de façon magistrale et donne sa consistance à l'univers.

- le religieux est omniprésent. Dans toutes les bouches avec les « Oh mon Dieu ! » qu'on ne compte plus. Dans tous les esprits surtout. On reconnait bien là l'Amérique profonde.

- La lutte entre le bien et le mal forme la véritable clé de voute du roman. À ce titre, Swan Song rappelle ces contes fantastiques où candeur et méchanceté s'affrontent au plus au niveau. (*)





Mes petites déceptions :

- Certains choix scénaristiques, comme le fait remplacer l'un des compagnons de Sister par un autre à un moment donné.

- Des choix un peu trop naturels et logiques concernant l'évolution des personnages. Il y avait peut-être matière à plus de complexité, plus de surprise.

- le traitement du pouvoir de l'anneau sur la fin (que je ne m'explique pas).





En conclusion, une très belle découverte et une longue traversée fort agréable !



(*)

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Le sous-marin des ténèbres

Robert McCammon nous propose un roman d'épouvante peuplé de zombies nazis. Bien entendu, il s'agit d'un huis clos, et le carnage était à prévoir. le personnage principal ne présente absolument aucun intérêt, et la débauche d'hémoglobine m'a vite lassée.

Vous l'aurez compris, l'ennui est le maître mot de mon ressenti à la lecture de ce livre. Trop de suspense tue le suspense, pour reprendre une expression archi-cliché, mais tellement de circonstance. On sait ce qui va arriver, on peut sauter des pages sans être perdu dans la progression de l'histoire.

Grosse déception. Cet auteur me fait vivre des montagnes russes, d'un roman à l'autre. Les amateurs de gore pourraient cependant y trouver leur compte.
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Swan Song, tome 1 : Le feu et la glace

Ok ! Vous vouliez savoir si la hype en valait la chandelle ?



Putain oui ! (en toute subjectivité je veux dire).



J’ai retrouvé les mêmes émotions que les fois où on allait louer des K7 interdites aux moins de 16 ans alors qu’on en avait 6 de moins et qu’après on se détaillait tout le film avec les anecdotes les plus degueu possibles pour crâner un max à celui qu’aurait vu la scène la plus trash possible.



Pour les fans de Zephyr Alabama sachez qu’on est loin de l’odeur de la tarte qui sort du mini four avec ses petites questions autour de la fin de l’innocence.



Swan Song c’est le résultat de tous les pires clichés du cinéma américain (avec quand même un professionnalisme à la John Carpenter) dans un condensé de littérature narré avec excellence.



Et je balance carrément dans la théorie du complot. Imaginez (oui imaginez !) qu’un mec comme Tim Burton ait pu un jour tombé sur ce roman et que ça l’ait inspiré pour écrire les meilleures scènes de Mars Attacks (faites pas genre, je jure les scènes de décisions à la mord moi le cul du président américain et le catcheur noir en fin de carrière c’est obligé ça vient de ce livre), on retrouve les mêmes délires sur fond post apocalyptique mais son côté désuet kitsch et trash aux allures de la Tour sombre de King (coucou Roland), font de ce premier tome un immense récit intelligent, nourris aux nanars pour un réel plaisir de lecture.



Pour celleux qui se seraient tapé Le lézard lubrique de Melancholy Cove de Christopher Moore (@editionsfolio) ou Dirty Sexy Valley d’Olivier Bourdeau (@le.tripode) allez-y d’bon cœur, c’est vraiment un truc à pas rater !



Faut que je me cale un moment pour lire la suite, ça m’a rendu hystero (demandez à mon collègue @quinn_bookseller j’ai été intenable de pas pouvoir lire la suite tellement fallait travailler et qu’on pouvait pas faire semblant)



Sioux !
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L'heure du loup

Après le coup de coeur de notre petit groupe d'amies, nous décidâmes de poursuivre (relire en ce qui me concerne) avec « L'heure du loup ». En route, nous perdîmes Fifrildi qui n'apprécie pas les histoires de lycanthropes et Siabelle pour raison personnelle. Bien calé chacun de notre côté, nous prîmes un billet vers la Seconde Guerre Mondiale où Mickaël Gallatin fut envoyé en plein désert, récupérer les plans de Rommel.



Mickael Gallatin de son nom de citoyen britannique est notre personnage principal. Espion de sa Majesté, il est envoyé en plein territoire conquis par l'axe. Les chapitres alternent l'histoire durant la Seconde Guerre Mondiale et l'enfance Mickaël qui n'était encore que Mikhail Gallatinov. Sombre époque que ce début du vingtième siècle avec la révolution russe et ce deuxième conflit où des dirigeants, tout autant cinglé les uns que les autres, supprimaient par masse des innocents. Ça ne vous rappelle rien ? Il faut se tourner vers l'Est où un petit dictateur, de nos jours, envoie des bombes sur un peuple, des hôpitaux, des théâtres, des enfants, des femmes. Ce n'est qu'un médiocre lâche que nos présidents ont peur.



On ne s'ennuie pas dans ce roman. de l'action, on en a du début à la fin. La tentation de transformer son corps d'humain en canin est grande, mais Mikhail sait se maîtriser. La frontière entre l'humanité et la sauvagerie est très mince. L'animal tue pour se nourrir, l'humain le fait par plaisir. Mon édition Pocket est un condensé de près de 560 pages bien noircie par les abysses de la cruauté nazie. Robert McCammon ne nous épargne rien. Avec sa qualité de conteur, il arrive à donner une certaine poésie par quelques phrases et nous donne une belle éclaircie, mais l'accalmie est de courte durée. Je ne me souvenais plus de l'horreur de ce roman. Il est nécessaire pour décrire le mal absolu.



Je ne suis pas spécialement fan de James Bond, mais l'auteur s'est semble-t-il inspiré ce célèbre personnage pour créer son propre héros. Par ailleurs, aidé de sa dominance de mâle alpha, véritable chef de meute, notre cher Mikhail sait se faire idolâtrer de la gent féminine. Avec ses prunelles vertes et son odeur virile, elles finissent effeuillées et dans de beaux draps. Mais les voir comme des pouliches c'est bien réducteur, car les deux protagonistes féminines sont elles aussi de vraies héroïnes, représentantes de la résistance. Elles sont aussi forte en caractère qu'au combat. Je les imagine très jolies, coiffure de l'époque, avec des boucles, les yeux pétillants. Ces femmes ont joué un grand rôle dans ce conflit au péril de leur vie.



Robert McCammon s'est très bien documenté. Que se soit sur les horreurs de l'imagination sans limite des nazis, la géographie de Paris, de l'Allemagne, de la Norvège – il nous fait voyager –, de l'armement de l'époque, ou bien encore avec les différents réseaux de la résistance. Je vous le répète, mais cet auteur a un immense talent, trop méconnu dans l'hexagone. Grâce à sa plume, il parvient à rendre ce roman palpitant, plein de tension, mais aussi d'émotion avec des personnages souvent attachants.



Robert McCammon grâce a son génie littéraire sait nous transporter dans les différents sens. Il parvint à nous décrire la mutation de Mikhail en loup, mais aussi de nous donner la sensation olfactive. Nous devenons loups en même temps que notre espion britannique, nous vivons loups et nous pensons loups.



Quelques scènes m'ont remémoré « Quand les aigles attaquent » ainsi que Sam Fisher et Solid Snake. Je suis content d'avoir vécu une bien belle balade dans le passé obscure de l'humanité en compagnie de Nadou et Srafina. Merci à vous deux pour ces échanges. C'est toujours agréable de partager nos lectures. J'ignore pour vous, mais je prends déjà un ticket pour un voyage prévu vers « Swang Song » future parution en 2023 avec les Éditions Monsieur Toussaint Louverture.



Un dernier mot avant nous quitter, désolez pour ce long post. En 2011, Robert McCammon a donné une suite à « L'heure du loup » nommé « The hunter from the wood », malheureusement, comme la majorité de ses oeuvres, ne fut pas traduite en français. J'espère qu'un jour, il le sera. « L'heure du loup » fut nominé pour le prix Bram Stoker, mais a reçu le New-York Times bestseller et le Grand prix de l'imaginaire.
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L'heure du loup

Depuis peu de temps, ce livre m’attirait très fortement et puis, Robert McCammon, je ne connaissais pas. Il est toujours bon de découvrir la plume d’auteurs, méconnus. A vrai dire, ce n’est pas parce que je ne le connaissais pas qu’il est forcément inconnu. L’heure du loup, The wolf’s hour, fut parut en 1989.



Michael Gallatin est un agent britannique opérant dans de diverses missions périlleuses. Véritable expert dans son domaine, il a réussit à déjouer le général Rommel en Afrique du Nord. Suite à un événement lié à cette opération, Michael souhaite abandonner son emploi. Mais, le débarquement en Normandie étant planifié, semble être compromis par les Nazis. Pour mettre toutes les chances de leurs côtés (les Alliers), Michael est contraint de reprendre du service.



Comment trouver les mots justes pour évoquer ce pur chef-d’œuvre de la littérature fantastique. Véritable joyau, Robert McCammon nous démontre qu’un petit pavé de plus de 500 pages peuvent être digéré très facilement avec de l’action toutes les deux pages. Le roman est divisé en plusieurs parties avec des flash-back sur son passé canin. J’étais à la fois enfoncé dans l’histoire avec un grand H lié à la seconde guerre mondiale et à la meute. J’ai eu un mélange de sentiment de confort et d’émotions lorsque l’auteur énumérait l’enfance douloureuse et fantastique de Michael. J’ai vibré avec la résistance française et allemande. J’ai été littéralement transporté durant tout ce roman. Une chose est certaine, ma route avec les romans de Robert McCammon continuera. Bien que parfois surréaliste, mais c’est le propre du fantastique, l’auteur à réussit un parfais mélange entre fantastique et Histoire. Période sombre, mais fascinante. C’est un chef-d’œuvre à lire, et à posséder dans toute bibliothèque qui se respecte. Merci Monsieur Robert McCammon pour ces moments passés avec ce magnifique roman.

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Swan Song, tome 2 : La glace et le feu

Et voici la suite et la fin, de la chanson de Swan, du chant du cygne.

On se retrouve sept ans plus tard, où les survivants s'installent et... beh hé ! survivent, quand d'autres volent et pillent et que la Zizanie (le grand méchant, le mââl) tente de terminer de tout détruire.

J'ai moins aimé ce livre là que la première partie. Peut être parce que les personnages etant pour la plupart arrivés ou presque au bout de leur quête, ça bouge un peu moins. Ou bien parce que j'ai trouvé que tout était un peu trop beau au milieu de cette laideur. J'ai pensé en terminant ce bouquin au retour du Jedi regardé hier avec mon faune. La noirceur est toujours là, mais ceux qui résistent se regardent désormais toujours avec le sourire et agissent sans plus jamais se trahir. Voilà place à la perspective du bonheur. C'pas que je ne voudrais pas y croire mais ça contraste tellement avec ce qu'on a lu précédemment



Néanmoins comme beaucoup, j'ai apprécié le rôle des femmes. De la femme. "Une femme sauve le monde" . Sauvé entre autres par une clodo et une jeune fille trop belle.

J'ai aimé la construction des chapitres.

Et les références.

De Childe Roland qui n'a jamais trouvé sa tour sombre, de l'anneau qu'on ne doit pas détruire mais préserver plus que tout, de la façon dont l'auteur boucle son histoire avec les personnages du tout début, de toutes ces petites graines qu'il faut continuer à planter, même au fond du désespoir, parce que, peut être, ça pourrait germer.



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Swan Song, tome 1 : Le feu et la glace

Apocalyptica punk



Swan son te raconte l'apocalypse, version années 80, pas par effet de mode strangerthingsesque mais parce que le bouquin a été publié en 87. Ça chauffe pour les états unis, sont pas copains avec les russes j'vous rappelle, et là les deux pays ont lâché les bombes A, ce qui fait que tout ce qui n'a pas cramé, cloqué, radiationné tente de survivre. On suit en parallèle quelques personnages et le groupe de compagnons d'infortune qu'ils ont constitué. Une petite fille qui semble avoir des pouvoirs druidesques, un jeune con qui a l'impression d'être dans un jeu vidéo, et une ex-SDF (parce que tout le monde est à la rue désormais) qui trouve et transporte un anneau aux étranges pouvoirs (hinhinhin) et qui pense devoir l'amener quelque part (hohoho) avec un espèce de Bhaal qui lui court après pour l'empêcher (elle) de ne pas l'empêcher (lui) de tout détruire (huhuhu).



L'histoire est coupée en deux épais volumes. Ce premier se lit très bien. C'est juste pas très conseillé aux âmes sensibles car comme souvent dans le survival horror parfois c'est dur, crade, gore. Et moi j'ai du mal avec le cracra. Donc j'ai fait des pauses souvent dans ma lecture pour avaler ça. Tout est séparé en chapitres avec un petit sommaire de sous titres. Ce qui fait que c'est idéal pour ceux qui pausent justement. Et comme le rythme est super bien dosé, ça a beau ne pas être mon genre de prédilection, j'ai hâte de continuer pour avoir le fin mot de l'histoire (nous Saurons) (huhuhu).
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Zephyr, Alabama (Le mystère du lac)

Après Michael McDowell, Robert Mc Cammon. Les éditions Toussaint Louverture poursuivent leur beau travail de réédition. Et permettent au lecteur de retrouver une part de la magie de Blackwater.

En effet, tous deux sont d'efficaces raconteurs d'histoire, capables d'inoculer une part de fantastique dans une réalité parfois bien sombre.

La déclaration de l'auteur ne laisse planer aucun doute sur cette volonté, très américaine par ailleurs, de maintenir ce lien entre le lecteur et l'auteur.

"Dès mon plus jeune âge, j’avais pressenti que toute communication humaine — la télé, les films, les livres… — avait pour origine le désir de raconter une histoire. Ce besoin de raconter, de se brancher sur une prise universelle, compte parmi nos désirs les plus essentiels. Et le besoin d’écouter des histoires, de se glisser dans d’autres vie, ne serait-ce qu’un instant, est la clé du monde magique qui naît avec nous. "

Les aventures du jeune Cory, gamin de 12 ans plein d'imagination comme un certain Tom Sawyer, sont placées sous le signe de l'émerveillement et de la magie. Dans cette petite ville de Zephyr, au cours des années 60, les enfants regardent le monde comme un endroit merveilleux où toutes les expériences sont possibles. Avoir des ailes au début de l'été pour survoler la ville, posséder un vélo magique doté d'un œil, apercevoir un grand renne blanc légendaire ou le monstre du lac.

Mais ces découvertes vont s'avérer bien plus sombres que les comics et films d'horreur dont se nourrissent Cory et ses amis.



Lorsque Cory assiste avec son père au meurtre et à la noyade d'un mystérieux inconnu, le principe de réalité va faire irruption dans le roman. Cory joue à merveille le rôle du petit détective pour tenter de résoudre l'énigme et n'hésite pas à écouter des voix d'outre-tombe pour le guider. Cet enfant-enquêteur a toute l'intrepidite d'un héros de la littérature jeunesse, et l'on peut assurément proposer ce roman à de jeunes lecteurs.

Mais, dans ce roman d'apprentissage, l'auteur pose aussi son regard d'adulte sur l'environnement sociétal et les bouleversements qui adviennent. La ségrégation est toujours présente et les populations noires sont concentrées dans un quartier sordide. Certains habitants appartiennent au Ku Klux Klan et prévoient de faire exploser une bombe dans ce quartier. La société de consommation est en marche et le premier supermarché de la ville mettra le père de Cory au chômage.

Enfin dans le mystère du lac, on apprendra qu'un maléfique nazi se cache sous les traits d'un citoyen respectable.



C'est ce mélange nostalgique de super-héros, de magie noire, d'humanité et d'enfance qui fait la qualité de ce joli roman à mettre entre toutes les mains.
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La malédiction de Bethany

Evan est un vétéran de la guerre du Vietnam, couturé de cicatrices. Depuis sa toute jeunesse, il est sujet à d'effroyables cauchemars, dont certains sont prémonitoires. Pour changer son environnement, il vient d'emménager, avec sa femme Kay et sa fille Laurie, dans le petit village tranquille de Bethany's sin. Et là, on apprend que quelques crimes crapuleux ont eu lieu dans le voisinage. À la longue, Evan s'aperçoit qu'il y a peu d'hommes au village et commence à faire des rêves bizarres, concernant des guerrières à cheval. Puis, le comportement de sa femme commence à changer.



Des crimes crapuleux, des phénomènes étranges, des femmes qui ont des changements de personnalité, des légendes de l'ancienne Grèce, l'histoire se met en place et nous emporte vers son dénouement.



J'ai trouvé le roman un peu lent, mais je l'ai lu assez vite, ce qui est une preuve d'appréciation. Disons que j'ai bien aimé ce roman avec son climat étrange.

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L'heure du loup

Robert McCammon, c’est le Jean-Claude Van Damme du fantastique. Dans le genre grand écart, on lui doit Le sous-marin des ténèbres, pitoyable purge soporifique, et, à l’autre bout du spectre qualitatif, L’heure du loup, qui est sans conteste un des meilleurs romans avec du loup-garou dedans.





Il flotte comme un parfum de Marc Dorcel sur ce roman bien rempli, à la fois deux-en-un et fourre-tout.

Roman n°1, les aventures de Michael Gallatin pendant la Seconde Guerre mondiale.

Dans la vie, Mike est un espion-garou, un genre de Captain America britannique avec du poil sous les bras et partout ailleurs sur le corps. Bossant pour les Alliés, l’hybride de James Bond et Rintintin a pour mission de découvrir en quoi consiste l’opération Poing d’acier qu’orchestrent les nazis. Que préparent les vilains pas beaux ? Un super plan secret pour assurer la victoire du Reich ? La Fistinière pour mille ans ? Une soucoupe volante en forme de croix gammée ? À moins qu’il ne s’agisse d’une réforme de l’orthographe et de la ponctuation, vu la coquille en quatrième de couverture (“Point d’acier”). Attention, le compteur tourne, parce que, de leur côté, les Alliés ont prévu une virée sur les plages normandes dans pas long et s’agirait pas que les Teutons envoient Overlord par le fond avec leur Stahlmachin. Et notre homme-toutou de baguenauder en Égypte, en Angleterre, en France, en Norvège, ces “quatre coins du globe” si chers aux géographes du dimanche.

Fantastique, horreur-épouvante, guerre, action, aventure, espionnage, thriller, L’heure du loup se rattache à tous les genres. Cet hermaphrodite pulp se distingue de son cousin l’escargot par sa vitesse effrénée. Entre péripéties, bagarres, coups de théâtre, fusillades, re-bagarres, explosions, il se passe tant de choses à chaque page que même Bruce Willis n’arriverait pas à suivre. Dense et pêchu, une réussite sur ce versant.





En numéro 2, le roman dans le roman, la jeunesse de Mickey la Malice. Des flashbacks reviennent sur ses vertes années, du temps où il s’appelait Mikhaïl Gallatinov et où il était Russe, humain et pas encore un héros de guerre.

On y apprend comment le jeunot est devenu loup-garou, avec moult détails sur la découverte de son état, la maîtrise de ses super-pouvoirs et la vie au sein d’une communauté de lycanthropes.

Si on met bout à bout ces chapitres initiatiques, on obtient un excellent roman sur la naissance d’un loup-garou et ses premiers pas dans le monde. Sauf que voilà, il y a la trame Seconde Guerre mondiale et l’imbrication des deux ne fonctionne pas à 100%. La construction n’est pas en cause. Jouer du flashback était la meilleure option pour éviter une bête juxtaposition “grand un : la jeunesse, grand deux : l’âge adulte”. Le défaut – et c’est le seul du roman – vient du volume de chaque séquence souvenir, qui casse le rythme de la partie aventure-action-espionnage. La faute aussi au décalage de ton et d’ambiance. La partie jeunesse se déroule sur un rythme lent pour coller au temps long de l’apprentissage et déployer son ambiance de gothique champêtre et introspectif, plein de questionnement sur la nature de l’homme et de la bête. Face au pif-paf-pouf frénétique des années 40, le lecteur finit par ressentir la lenteur de ces passages comme autant de longueurs.

McCammon aurait eu meilleur compte à écrire deux romans séparés ou raccourcir les flashbacks. Ou mieux, affiner le chapitrage en découpant des chapitres plus courts, avec une alternance plus rapide entre les deux trames chronologiques.

Nonobstant cette impression de montagnes russes dans le rythme, la visite guidée de la lycanthropie made in Russia vaut le coup pour sa profondeur. C’était le temps béni d’avant les twilighteries, quand les garous étaient des loups, pas des caniches prépubères émus jusques aux larmes par des bluettes de collège.





Les loups-garous attendent toujours LE livre, l’œuvre impérissable qui marquera la littérature au même titre que Dracula pour les vampires (ou Kate Beckinsale pour mes caleçons). En attendant, L’heure du loup assure un taf plus que correct. Les amateurs de thrillers fantastiques d’espionnage auront de quoi se mettre sous la dent avec ce chien fou gambadant à la croisée des genres.
Lien : https://unkapart.fr/l-heure-..
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