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Critiques de Robert R. McCammon (340)
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Scorpion

Je suis émerveillée, je suis chavirée et je suis transportée par cette belle lecture. Je suis encore troublée et je ressens une satisfaction infinie.



C’est un beau pavé de 445 pages !



C’est édité par «Presse Pocket». J’attire tout de suite l’attention sur la page couverture : j’adore ses magnifiques dessins qui me charment et les couleurs vives qui m’enchantent. Tu sais déjà en la regardant qu’il va y avoir de la science-fiction, du fantastique et de la terreur. C’est des ingrédients indispensables et dans ce roman, c’est une réussite assurée.



C’est une lecture inoubliable et j’en suis renversée. Ce livre est un trésor à mes yeux. C’est une histoire très prenante, avec des personnages colorés et une énigme qui te tient en haleine. Dès le départ, l’histoire se place, les personnages se déposent et on sent qu’il y a une pression dans l’air. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il y a deux clans : Il y a Cody, chef, des Renégats et tu as Rick, chef, des Crotales. C’est des adolescents et ils ont chacun leur territoire. Dans les personnages principaux, on retrouve la famille Hammond. Il y a aussi, bien sûr, le Shérif Van, qui veille sur la ville «Inferno».



Au fil des pages, on sent que l’atmosphère change, dans les familles. Chez les Hammond, on fait la connaissance de Dauphine, qui est une «Étrangère». C’est un grand bouleversement, même pour Dauphine. C’est un lieu inconnu, elle doit s’apprivoiser. Je mets donc, une citation qui le reflète bien :



C’est alors, qu’avec l’arrivée de Dauphine, on s’aperçoit qu’il y a une Pyramide qui s’installe dans le ciel. En fait, elle encercle la ville. Est-ce que c’est une coïncidence ? Qu’est-ce qui arrive ? C’est ainsi qu’un mot est prononcé avec effroi : scorpion, scorpion, scorpion… Décidément, la peur s’installe, les gens se réunissent et ils tentent de percer ce mystère. Est-ce qu’ils vont y arriver ?



On dit souvent que les gens commencent à se soutenir quand il arrive soit un «évènement malheureux» ou soit un «désastre naturel», on oublie alors nos querelles. C’est un thème que l’auteur aborde ici. On n’est plus capable de lâcher ce livre car il y a une fraternité, une entraide.

On se sent comme chez soi et on prend un immense plaisir à suivre les aventures des personnages. On se sent en alerte et il y a toujours des rebondissements. Il y a une scène qui m’attendrit et je mets ici un extrait :





Dans «Scorpion», je me suis laissée submergée par sa plume riche, son récit réaliste et ses descriptions sanglantes. Robert MCcammon parle aussi de la famille, du rang social, de l’amitié et des clans. Il sait très bien décrire des moments intenses, il y a aussi des instants de tendresse. Il y a quelques citations qui me remplissent de bonheur, je suis littéralement sous le charme :

-«Je dé-sire faire vi-brer vos tym-pans ?»

-«Accrochez-vous à moi dit-il. Il va falloir arriver à pleine vitesse pour que le Chuchoteur n'ait pas le temps de réagir !»

- «Elle se rendit compte que ce liquide avait le goût des marées de son monde»

- «Qu’est une planète sinon les êtres qui la peuplent»

- «Quelque chose que les gens ne comprendront peut-être jamais. Mais nous le savons, et c’est suffisant.»



Pour ma part, je trouve qu’il y a une lacune à ce livre : il y a trop de personnages. Je me suis attardée à ceux qui sont venus me toucher. Je trouve qu’on peut s’y perdre.



Pour terminer, c’est un livre précieux pour moi, Robert Mccammon est devenu mon auteur de cœur. C’est aussi un partage d’amitié, une dédicace spéciale : «Merci Masa». Sa signature ressemble à Maxime Chattam ou à Dean Kootnz.

C’est un délicieux moment de détente, c’est une évasion dans un autre monde et c’est une dégustation à la magie des mots. En refermant le livre, j’ai eu de la peine en quittant ses personnages attachants, qui certains d’entre eux, sont rentrés dans mon cœur. Je me promets de le relire. C’est un incontournable. Je me suis alors posée deux questions : «Si ça m’arrive, comment je réagirais ? Est-ce que c’est vrai qu’on n’est pas seul dans l’univers ?»





P.S : il y a la critique de Masa, elle est excellente... !!!





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Scorpion

Alors que L'heure du loup m'avait donné envie de passer mes nuits de pleine lune à hurler, j'étais très impatient de poursuivre mes lectures dans l'univers de Robert McCammon.

En jouant à l'association des mots, Scorpion peut représenter plusieurs choses : groupe de rock, animal, astrologie,… bah là, après l'avoir lu je dirais sans aucune hésitation : terreur.

Inferno est une petite ville du Texas. Là, tout de suite, l'immersion est totale. J'imagine parfaitement les texans avec leur chapeau, leur ceinture à grosse boucle, leur colt .45 pendant d'un côté, leur démarche fière et arrogante, leur bedaine alimenté aux bœufs nourries aux hormones (vive l'Amérique), leur monstrueux pick-up avec pare-buffle et ce désert. Ah, les préjugés. Le shérif local à bien du mal à gérer sa ville. Deux clans s'affrontent : d'un côté les américains pur souche qui se prénomme les renégats et de l'autre, les immigrés mexicains surnommé les crotales. Seul ce pont sépare les deux factions, surplombant très certainement un arroyo. L'année scolaire touche à sa fin, un événement va perturber encore plus Inferno. L'armée boucle la ville. Que s'est-il donc passé ? Officiellement, il s'agit d'une météorite. Certaines langues parlent d'invasion extraterrestre.



Sur ce roman, Robert McCammon démontre parfaitement que l'on peut associer horreur et Science-Fiction. Alors là, deuxième livre que je lis de lui, et deuxième pur régal et encore, je pèse mes mots. J'ai mis beaucoup de temps à le lire certes, mais c'était surtout dû à mon travail chronophage et, chaque soir, je dû lutter pour arracher quelques pages succulentes alors que mes yeux vacillaient.

Pour donner l'eau à la bouche, je dirais que ce livre m'a fait penser, je dis bien penser, à Spectre de Dean Koontz, en mieux bien sûr, qu'il reprend des passages digne d'un Graham Masterton (voilà tout l'honneur que je lui fait) et surtout, je pense qu'il a certainement inspiré Stephen King pour l'un de ses romans parut récemment en série. J'en dirai pas plus pour ne pas casser l'intrigue. Et si après cela, je ne vous ai toujours pas fait salivé, sachez que les dernières pages sont ahurissantes voir psychédélique et ce final est juste magistral. Si on rajoute à cela un personnage fort attachant qui nous narre un événement plutôt émotionnel, on obtient une merveille, peut-être même la huitième ?

Le seul point négatif que je pourrai lui trouver, c'est ce début un peu lent où l'auteur place ses pièce sur l'échiquier avec une myriade de personnages tous plus ou moins important.

Merci ô grand merci Monsieur Robert McCammon. Pour un peu, j'en deviens fan et désormais ces livres seront une priorité lors de mes prochaines lectures.
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Zephyr, Alabama (Le mystère du lac)

Une petite merveille. Voilà ce qu'est ce roman. 5 étoiles, trop juste. Du 6 étoiles je vous dis.

La couverture Toussaint Louverture, chouette ! A quoi rêve-t-il le nez en l'air ce jeune garçon ?



Je ne connaissais pas l'auteur. J'ai fait ma curieuse et ai découvert que Mr. est spécialiste des romans d'horreur et d'angoisse en tout genre.

Comme ce genre de littérature n'est plus trop ma tasse de thé, j'ai hésité un peu, tout petit peu puis j'ai plongé.

Et je me répète, une merveille.

L' enfance d'un garçon de 12 ans avec ses potes, les courses en vélo, le cinéma en plein air.

Les histoires qu' on se raconte entre copains/copines pour se faire peur. J'ai eu un flash et perso, c'était les tombeaux dans les souterrains de la chapelle de mon école. Cory et ses potes c'est un accident dans le lac près de chez lui, c' est le vieux Moïse, alligator énorme qui hante la rivière, c'est Snowdown le grand cerf blanc..

Parfois l'impression d'être dans Happy days, ET.

L'histoire se passe dans la petite ville de Zéphyr en Alabama, et ça sent la ségrégation. Une chance pour nous Cory, notre héros, est le fils de gens "biens". Pas de différence. Par contre, certains personnages sont plutôt gratinés et flirtent avec le Ku Klux Klan.

Un monde révolu ?



L'histoire est écrite à la première personne du singulier et c'est un vrai plaisir de lecture car Cory c'est nous.



N'hésitez pas à découvrir ce roman. C'est une belle plongée dans l'enfance.

Profitez en aussi pour lire le billet de Lou Knox sur ce roman. Durant ma lecture j'ai lu celui-ci et il a exactement exprimé ce que je ressentais. Merci à lui.



Je vais aussi aller voir du côté des autres parutions de l'auteur. Mr. McCammon si vos autres bouquins sont aussi bons...Mon Dieu, quels plaisirs vous me réservez !



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Le chant de l'oiseau de nuit, tome 2 : Le v..

Et moi voici plongée dans le second tome du Chant de l'oiseau de nuit, parce que pas moyen de ne pas savoir la suite de ce formidable récit.

Notre Rachel est donc dans sa geôle, attendant la sentence, et Mattew, plus amoureux que jamais, se débat toujours pour la sortir de là, même si parfois le doute l'étreint devant l'absence d'indices ou de preuves évidentes pour débusquer le véritable coupable, seul moyen d'innocenter sa belle et de lui sauver la vie.

Cette suite est encore plus haletante que le premier volume, parce que l'histoire ayant déjà été posée, place à l'action et l'auteur ne nous laisse aucun répit. Les rebondissements se multiplient, nos certitudes volent en éclat quand on tient tenir une piste, on s'embrouille, on espère, on tombe de haut, on repart dans un autre sens... en gros, on est mené par le bout du nez.

J'aime les livres "puzzles", et là j'ai largement eu mon compte, croyant toujours deviner ce qui allait arriver et puis non, je me fourvoyais chaque fois, au point que le final magistral m'a laissée comme vidée, les neurones en vrac.

Si vous n'avez jamais lu cet auteur, commencez par cette histoire. Elle rattrape largement les hésitations sur son compte que j'ai pu avoir sur d'autres de ses récits et il mérite vraiment qu'on se penche sur son cas.
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Mary Terreur

Mary Terreur, une grande costaude bien entrainée et une ancienne terroriste, est en fuite depuis qu'une descente du FBI a mis fin à son groupe de terroristes. Elle adore les bébés, mais est quelquefois aux prises avec des crises de folie meurtrière.

Laura Clayborne est enceinte, mais son mariage ne va pas très bien.

Et voilà que Mary Terreur tombe sur un message, dans une revue, qui appelle à une rencontre et qui ne peut provenir qu'un des membres de son ancien groupe terroriste. Aussitôt, elle s'imagine que le message provient de Lord Jack, le chef du groupe et son grand amour. Elle se dit qu'il va vouloir voir son fils, dont elle était enceinte et qu'elle a perdue, suite à ses blessures lors de la descente du FBI, il y a maintenant 20 ans.

Qu'à cela ne tienne, elle n'a qu'à enlever un bébé et le présenter à Lord Jack comme étant le sien.

Et c'est là que le destin des deux femmes va se croiser et Laura va se trouver des ressources insoupçonnées pour essayer de retrouver son bébé David.



Un thriller haletant avec une épée de Damoclès suspendue continuellement au dessus du bébé, à cause des crises de folie de Mary Terreur. Fortement déconseillé aux très jeunes mamans.



Un thriller que j'ai beaucoup aimé; on tremble continuellement pour le bébé, et on a un duel angoissant entre une terroriste et une femme poussée en avant par son amour pour son bébé.
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L'heure du loup

Avec L'heure du loup, Robert McCammon a renouvelé le thème du loup-garou en le mélangeant à une intrigue d'espionnage sur fond de Seconde Guerre Mondiale. J'ai trouvé l'ensemble très efficace et réussi.



Michael Gallatin, né Mikhaïl Gallatinov en 1910, n'est pas n'importe qui. C'est un agent très spécial au service de Sa Majesté. L'agent 007 peut rentrer à la maison face à cette recrue pour le moins hors norme. En effet, Michael a la capacité de se transformer en loup, ce qui se révèle fort utile lors de ses missions pour obtenir des renseignements et se tirer de mauvais pas.



Robert McCammon alterne le récit des faits de 1944 avec la jeunesse et la genèse de la lycanthropie de son héros. Foin de pleine lune et de balles d'argent ici. J'ai beaucoup apprécié ces chapitres expliquant comment le jeune Mikhaïl est devenu loup-garou et a vécu et été formé par le chef de meute, l'impressionnant et puits de science Wiktor.

Comme ces parties relatant une époque antérieure arrivent à des moments cruciaux et palpitants de l'épopée 1944 (et inversement aussi), on est tenu par le suspense tout au long du livre.



Pour ça, il fait fort Mr McCammon. J'ai retenu mon souffle plus d'une fois en suivant les péripéties de ses personnages. Il faut admettre qu'ils ne sont pas en cure de repos. L'Europe est malade de la peste hitlérienne et les Alliés projettent une bonne saignée pour purger le continent de cette abomination. C'est là que les différents réseaux de Résistance et d'espionnage entrent en lice. Sachant qu'en face, Nazis, SS, Gestapo et Wehrmacht opposent une violence dans nom.



Un des points très intéressants dans ce roman, est la question existentielle que Michael a hérité de son maître Wiktor : "qu'est l'homme-loup au regard de Dieu? Une monstruosité ou un miracle? Une malédiction ou un bienfait?". Mis en parallèle de la barbarie nazie et des horreurs sans nombre quils ont commis, notamment dans les camps d'extermination, le débat interieur de l'agent britannique prend une tournure plus universelle et offre matière à réflexion, même en laissant de côté l'aspect fantastique.



J'ai passé un moment fort et passionnant au long de ces presque 700 pages dans l'édition Milady. Pas se temps mort et une tension maintenue jusqu'au dernière page. Je remercie grandement Kévin qui me l'a à la fois chaleureusement recommandé et prêté.
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Zephyr, Alabama (Le mystère du lac)

Avant même de pénétrer dans la densité des 600 pages de Zéphyr, Alabama, il y a l'enchantement de l'objet-livre qui, grâce au beau travail des éditions Toussaint Louverture, offre un écrin de qualité au joyau qu'est le texte.



Dans ce roman, on fait la connaissance d'un garçon âgé de onze ans, Cory Mackenson. Un gamin comme il y en a tant dans l'Amérique des années soixante. Lui et ses amis m'ont parfois fait penser à ce qui lie la bande des ratés de Ça de Stephen King.

Son quotidien se trouve ébranlé lorsqu'un matin, alors qu'il accompagne son père dans sa tournée de laitier, il assiste aux embardées d'une voiture qui finit dans le lac. Son père plonge pour tenter de sauver le conducteur... qui se révèle être menotté au volant. La violence de la scène, la peur de voir son père qui ne remonte pas à la surface pendant un très long temps, l'impression d'être épié, c'est beaucoup pour un tout début de journée. Pourtant, Cory s'essaiera, tout au long des chapitres suivants, de dénouer les fils de ce mystère.



Mais il y a aussi le quotidien du garçon qui reprend ses droits. Avec l'école, les activités avec les copains, les tâches à effectuer à la maison, les comportements parfois bizarres des adultes à appréhender, ... Sans compter les éléments d'apparence fantastique dont Robert McCammon saupoudre son récit, comme le vieux Moïse, poisson monstrueux qui hante les eaux de la rivière, ou le rituel de l'envol des garçons et de leurs chiens pour marquer ledébut des vacances d'été.



En filigrane, on assiste aux évolutions sociales de ces années 1960 qui voient l'émergence des supermarchés et de la grande distribution, mettant à mal nombre de professions et habitudes commerciales antérieures. Comme la tournée du laitier... qui laisse le père de Cory sur le carreau.

Mais cette période, c'est aussi la ségrégation raciale toujours omniprésente en Alabama et dans d'autres États, malgré les luttes pour les droits civiques des populations afro-américaines. Ce sont les préjugés et le racisme si profondément ancrés qu'ils semblent inaltérables.



Zéphyr, Alabama, c'est tout cela et tellement plus. Roman de l'amitié, roman de la transition de l'enfance à l'adolescence. Le ton du roman se teinte souvent d'une certaine nostalgie sans tomber pour autant dans le "c'était mieux avant". Nostalgie d'un retour sur une période de la vie par un Cory désormais adulte.

Un roman qui diffère des autres titres que j'ai pu lire de Robert McCammon. Compte tenu de son année de naissance, l'auteur a sans doute puiser dans ses souvenirs pour écrire Zéphyr, Alabama. D'où un ton plus personnel que dans des livres comme Bethany's Sin.



C'est beau, c'est prenant et il est terriblement difficile de lâcher le gros volume cartonné une fois dedans.
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Swan Song, tome 1 : Le feu et la glace

Je vous préviens tout de suite, les lectrices et lecteurs ayant adoré « Zephyr, Alabama » risquent d'être déçus, tant que ce roman est aux antipodes. Ici, c'est l'apocalypse et une fois de plus, Robert McCammon nous prouve que c'est un écrivain talentueux, capable d'écrire des récits aux thèmes différents, avec toujours une justesse et une adaptation à l'histoire. Fini donc insouciance de l'enfance et place aux vices de l'être humain.



Pour cette nouvelle sortie, notre petit groupe (Nadou38, Srafina, Siabelle, ainsi que moi) s'est agrandi avec notre Ami gatsbi. Une fois de plus, je leur ai imposé une lecture commune avec mon auteur préféré. Ça été un réel plaisir de partager ces échanges durant notre périple dans une Amérique apocalyptique. Par ailleurs, j'en ai profité pour offrir un exemplaire à mon frère. La réalisation est magnifique avec cette couverture vintage signée Bernard Khattou, imprimé à Beigles et façonné à Évreux et traduit par Jean-Charles Khalifa. Merci les Éditions Monsieur Toussaint Louverture.



On serait tenté de faire une comparaison avec « Le fléau » de Stephen King, mais à mon sens, l'analogie entre ces deux oeuvres n'a pas lieu d'être. Stephen King et Robert McCammon sont deux auteurs talentueux ayant chacun des qualités et des défauts. Ici, Robert McCammon va loin, très loin dans l'horreur. Finis les films aseptisés, car tous les personnages seront victimes de graves brûlures où autres joyeusetés, les laissant dans un état physique plus ou moins grave. Les terres désolées, devenues stériles, rappelleront aux joueurs de jeux vidéos des souvenirs (Fallout, Wasteland, Atom RPG, S.T.A.L.K.E.R).



Il serait intéressant de trouver les clins d'oeil ou autres références sur les nombreuses oeuvres auxquels l'auteur y fait des allusions. La plus flagrante est certainement « Le seigneur des anneaux ».



Une autre des forces de l'auteur, ce sont ses personnages. Même les êtres maléfiques m'ont plu. Je pense à ce cinglé de Lord Alvin , mais aussi le colonel Mcklin qui est habité par son fantôme du passé, le jeune Roland qui se prend pour un chevalier, mais aussi est surtout l'être polymorphe démoniaque qui parcoure les terres désolées. du côté des “gentils”, ces protagonistes sont très attachants, avec la petite fille aux fleurs (Swan), le géant catcheur (Josh), la débrouillarde (Sister Crep), la magicienne (Leona) et tout un tas d'autres secondaires. Toutefois, il m'a manqué un personnage principal, auquel je me serais vraiment attaché tel qu'un Michael Gallatin notre agent lycanthrope (« L'heure du loup ») ou bien Cory Mackenson (« Zephyr, Alabama »/« Le mystère du lac »).



Une fois de plus, l'écriture de Robert McCammon est efficace. Fidèle à lui-même, le récit offre peu de répit, et c'est bourré d'action. On a peur pour nos personnages. Ce qui est bien, c'est que même avoir tourné la dernière page, je sais qu'il y a un deuxième tome. Je vais le déguster comme il se doit, parce que je risque d'attendre encore longtemps pour lire un autre de ses livres.

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Zephyr, Alabama (Le mystère du lac)

Zéphyr, Alabama, ou, Le petit monde merveilleux de Cory Mackenson.



J’ai plongé dans ce livre comme je sautais dans les flaques d’eau sur les pas de mon enfance : à pieds joints !



Ce livre est un savoureux patchwork de styles littéraires : roman d’apprentissage, roman jeunesse, suspense, conte fantastique, thriller, aventure, et j’en passe... Le tout se fond dans un contexte historique spécifique dans le sud des États-Unis, en 1964, au moment de la loi déségrégationiste : les blancs et les noirs ne se mélangent pas même si les mentalités évoluent, pas toutes malheureusement. C’est aussi les prémices de la guerre du Vietnam, l’avènement des supermarchés qui signe la fin des petits commerces de proximité, la naissance du mouvement Hippie et des radios qui diffusent des musiques décadentes selon les prévaricateurs !



Cory a aujourd’hui la quarantaine, et veut nous raconter ses aventures de l’année charnière de ses douze ans, telle qu’il l’a vécue aux côtés de ses amis et de ses parents.



C’est peu dire que les personnages qui gravitent autour d’eux sont hauts en couleur et que l’auteur nous offre une riche galerie de personnages, du plus gentil au monstrueux, du charismatique au dangereux, du tranquille au fou furieux.



Comme dans un feuilleton, le livre se décline en épisodes, avec un fil conducteur que nous déroulerons jusqu’à la fin.



Il y a du Petit Nicolas, du Club des cinq, du Harry Potter dans le petit monde de Cory. Je suis passée du rire aux larmes, des beaux rêves aux cauchemars. Le temps de ces six cents pages, j’ai eu à nouveau douze ans, et ma foi, c’était sympa !



J’ai adoré vraiment, sincèrement, totalement.

À tel point que cette lecture fut assortie pour moi d’un cruel dilemme : dévorer les pages ou faire durer le plaisir; j’ai réussi à ralentir la cadence,

trop heureuse de rester plus longtemps dans l’univers et en compagnie de ce jeune garçon « normal » et hyper attachant.



Bref, un gros coup de cœur !



Merci à domm33 pour ce conseil de lecture que je recommande à mon tour.



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Zephyr, Alabama (Le mystère du lac)

Dans le très beau prologue, Cory, le narrateur devenu écrivain s’interroge sur ce qu’il est (écrivain, auteur ?). Il préfère se voir comme un raconteur d’histoires, et c’est exactement ce que McCammon va nous offrir, 4 chapitres (un par saison), 30 histoires racontant chacune un des événements qui ont secoué la petite communauté de Zéphyr entre le printemps 1964 et la fin de l’hiver en 1965.

On plonge dans une ambiance à la Spielberg : une petite ville de l’Alabama, les années 60, les gamins à vélo, les tyrans, les chiens fidèles et une galerie de personnages hauts en couleur comme Vernon ou la Lady, mais aussi les créatures fabuleuses qui hantent la forêt, la rivière et le lac. J’ai pris mon temps pour déguster ce roman que je ne voulais pas quitter trop vite. Chacun y retrouvera un peu de son enfance, l’amitié et les jeux, les sensations exacerbées et aussi parfois l’impuissance face au monde des adultes. Et c’est surtout un sentiment de nostalgie qui m’habite après avoir refermé ce roman. J’ai beaucoup aimé la plume de McCammon, les descriptions sont riches et le Monsieur maîtrise la langue anglaise.

Par certains aspects le roman ressemble à un recueil de nouvelles car chaque chapitre nous raconte un événement isolé ou une anecdote sur un habitant de la petite communauté de Zéphyr, mais certains seront pour Cory l’occasion de récolter un indice pour résoudre l’énigme de l’inconnu du lac dont le souvenir dévore son père à petit feu. On ne trouve pas les accroches typiques du thriller ou du roman fantastique, c’est pourquoi il ne faut pas s’attendre à être happé par le suspense. Plus qu’un roman fantastique, c’est un roman sur ce que l’on perd et ce que l’on gagne avec le passage des années, sur les traumatismes qui précipitent le passage de l’enfance à l’âge adulte, mais aussi sur le rôle de l’écrivain. Le personnage de Vernon, auteur d’un seul livre sur la ville de Zéphyr justement, est très intéressant. Son histoire nous est livrée au milieu du livre, et j’ai trouvé cet éclairage très intéressant sur le processus d’écriture. McCammon s’est certainement posé la question : peut-il intéresser le lecteur en racontant une année dans la ville de Zéphyr, Alabama ou doit-il ajouter une dimension fantastique ? Contrairement à ce qui arrive à Vernon, je pense que McCammon a très bien réussi à nous intéresser au sujet principal du livre sans vendre son âme au diable.



NB : J’ai lu le roman dans sa version originale (Boys’ Life*), mais j’ai appris que Monsieur Toussaint Louverture allait le republier en français en février (2022). Je me réjouis que cet éditeur que j’aime beaucoup ait choisi d’offrir une seconde chance, un nouveau titre et un bel écrin à ce magnifique roman.

* Pour l’anecdote, Boy’s Life (littéralement « Vie de garçon ») est le titre d’un mensuel des Boy Scouts of America, fondé en 1911. Destiné aux enfants de 6 à 18 ans, des auteurs célèbres comme Isaac Asimov ou Ray Bradbury, y ont contribué. Cory dévore des magazines, comme la plupart des enfants de cette génération.

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Le chant de l'oiseau de nuit, tome 1 : Le p..

Robert McCammon est mon auteur à moi et à Masa. C’est un auteur que j’affectionne particulièrement. Quand j’ouvre un de ces livres, je m’évade à coup sûr dans un autre-monde.



«Croyez-vous en la sorcellerie ? Les livres sur la démonologie s’appuient sur des bases solides. Oubliez les livres. J’ai demandé ce que vous croyez.»

Qu’est-ce que ça raconte cette histoire ? Le récit se passe en Nouvelle-Angleterre, en 1699. Les villageois sont inquiets de leur ville, qui se nomme Fount Royal. Ils trouvent qu’elle n’est pas prospère, les champs ne récoltent plus, que le feu se propage. Les gens quittent de plus en plus le village. Des rumeurs circulent, c’est à cause de la belle Rachel Howart. Apparemment, elle est une sorcière, et c’est à cause d’elle que le mal se répand…

«Vous n’avez pas peur de me toucher ? Je pourrais vous changer et vous écraser sous mon pied !»



Au fil des premières pages, on sent que les villageois sont anxieux, et on s’aperçoit qu’ils pensent que c’est à cause de Rachel Howart… Pour qu’elle puisse être condamnée, pour qu’enfin le village renaisse… ils attendent un juge. Mais hélas, les juges tardent à venir à Fount Royal. Qu’est-ce qui peut bien les retardés ? Par chance, malgré leur mésaventure, on voit arriver le juge Woodward et le clerc Matthew. Quel soulagement ! Les habitants pensent que ça va se faire vite et la sorcière va brûler enfin… Mais non ! Le juge Woodward veut bien faire les choses et il aura un procès. Il veut entendre Rachel et les autres témoins… Rachel lui dit : «Pourquoi ne pas gagner du temps et me déclarer coupable ? Pendez-moi ou brûlez-moi, peu importe ! Je n’aurai jamais un procès équitable dans cette ville.» Et le juge lui répond : «Mon objectif, est de trouver la vérité !»



C’est ainsi, que le roman tourne autour de deux héros : Le juge Woodward et le clerc Matthew. On suit leur histoire et on s’attache à ses deux êtres différents mais avec leurs personnalités propres. On s’imagine dans un environnement rempli de plantations, de marais. On s’imagine être dans de grandes maisons avec leurs servantes noires et leurs repas grandioses. Et il ne faut pas oublier que ces messieurs, en leur temps, portaient des perruques. C’est toute une autre époque. L’auteur démontre bien sa vive imagination, son écriture fluide. Il traite des sujets tels que le diable, la sorcellerie et le mal. Il aborde aussi des notions : « Est-ce que ça l’existe vraiment ? Qu’est-ce que le diable ?»



C’est certain que le sujet tourne autour de la sorcière : «Est-elle une sorcière ? Est-ce qu’elle jette des sorts ? » On retrouve aussi un humour délicieux, malgré toute cette mise en scène. Je rajoute une citation : «Mais bien sûr ! Voyons voir, quel sort vais-je pouvoir jeter cette nuit ? Vais-je me changer en corbeau et voler de cage en cage ? Où danser la gigue dans les airs, pendant que Satan m'accompagnera de son violon ? Mieux ! Pourquoi ne pas vous transformer en morceau de fromage et laisser les rats vous dévorer ? Pensez-vous que cela impressionnera monsieur le juge ?»



Dès le départ, Matthew se fait dire d’être prudent car ils sont en danger.

Pendant le procès, Matthew a des doutes et le juge Woodward subit une grande pression.

On se rend compte que Matthew a un esprit curieux et il cherche à trouver la vérité coûte que coûte. Le juge Woodward a un bon esprit d’analyse mais en cours de route il tombe malade.

Est-ce que Matthew va pouvoir sauver Rachel à temps ?

Est-ce que le juge Woodward va s’en sortir ?



«La vie semblait devenue si compliquée, pleine d’étranges tours et détours, comme une route qui serpentait à travers un territoire sauvage qu’aucun homme ne pourrait complètement dominer, et encore moins comprendre.»



On y retrouve des moments profonds entre les personnages.

On voit naître une belle complicité entre Matthew et Rachel.

L’auteur aborde aussi les thèmes sur les légendes, les plantes et sur l’instruction. Il y a un passage où il me marque quand il parle de la sodomie d’animaux. Je n’ose pas en dire plus, les détails parlent forts. C’est un roman bien sûr mais je suis certaine que c’est déjà arrivé même si on n’en parlait peu à cette ère.



Pour terminer, c’est certain que ce livre n’est pas un calibre comme «La malédiction de Bethany», «Scorpion» ou «l’heure du loup», c’est un autre genre. C’est un bon thriller, avec une belle enquête, qui avance au fil des indices. C’est une ambiance un peu gothique, un peu enchanteur. C’est vrai que le malheur des uns, fait parfois le bonheur des autres… Par endroits, je trouve qu’il y a des longueurs mais l’auteur te tient en haleine avec sa plume ensorcelée… C’est un bon moment de lecture en compagnie de mes deux héros… et de Rachel bien sûr, à sa façon, c’est aussi une belle héroïne.

Je me demande si on a tous une personne qui est notre oiseau de nuit…



«Celui qui commence par aimer le chant de l’oiseau de nuit en arrive à aimer l’oiseau… »

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Swan Song, tome 1 : Le feu et la glace

Tout ce que j’aime !!!



Les éditions monsieur Toussaint l’ouverture ont sorti en mai dernier ce roman qui date de 1987 et n’avait jamais eu de traduction française. Il est découpé en deux tomes de 538 pages.



Nous avons ici un roman post-apocalyptique génial !



Date d’écriture oblige, la fin du monde découle de la guerre froide et les présidents américains et russes font sauter la planète à coup de missiles nucléaires. Nous allons suivre quelques survivants : un catcheur qui reçoit pour mission de protéger une enfant qui semble connectée à la nature, une SDF à moitié folle qui trouve un étrange anneau de verre aux pouvoirs étonnants ainsi qu’un vétéran survivaliste coaché par un ado sans foi ni loi. Rode aussi un être étrange et malveillant…



Un roman choral captivant qui n’est pas sans rappeler « le fléau » de Stephen King au niveau de l’intrique mais aussi dans sa façon de creuser la psychologie des personnages.



C’est très intense et comme dans toute situation extrême, les hommes révèlent leur vrai nature : le meilleur comme le pire !



J’ai dévoré ce tome 1 et j’ai commencé le tome 2. Je retrouve avec bonheur tous les personnages et je pense que mon petit cœur va souffrir…



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Swan Song, tome 2 : La glace et le feu

Le tome II est dans la lignée du premier. J’ai tout autant apprécié cette suite ou l’on retrouve nos principaux protagonistes du premier livre vieillies de sept ans.



C’est incroyable de voir comment Robert McCammon a pu donner autant de consistance à ses personnages. Même les méchants ont une histoire et de la profondeur.



Le roman se lit comme le visionnage d’un bon film. Il est compliqué de le lâcher.

Un infime bémol pour moi sur la tournure finale mais rien de rédhibitoire et cela ne reste qu’un avis personnel.



J’ai dans ma PAL le fléau en version intégrale de Stephen King dont je n’avais pas envisagé la relecture immédiatement mais force est de constater que je souhaite poursuivre dans le monde post-apocalyptique…



Je ne peux que conseiller de lire Swan Song pour tous les passionnés de ce genre de lecture.

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L'heure du loup

Aouuuuh... Aouuuuh... Aouuuuh... Rejoignez-moi... Ralliez-vous à la meute...

L'Heure du Loup vient de sonner ! 🐺



Près de 700 pages dévorées goulûment, ça n'arrive pas tous les jours, et je m'en pourlèche encore les babines rien qu'en évoquant ce savoureux mélange d'espionnage, épicé de fantastique et d'horreur.



D'abord pour le héros, car Michael Gallatin (Mikhaïl Gallatinov de son vrai nom) n'est pas un espion anglais ordinaire : en plus d'être fascinant, courageux, et attachant, c'est un lycanthrope !

Ensuite parce que ce roman est un page-turner redoutablement efficace. La toute première scène d'introduction donne le ton d'entrée de jeu : les affrontements seront sans concession, et la fureur déchaînée proportionnelle au sadisme rencontré.

Une barbare chasse à l'homme dans un train, ou un glaçant séjour dans un camp d'extermination ne seront que les quelques déclinaisons de la folie inhumaine que Mikaël devra braver face aux nazis. La bestialité n'est pas du côté que l'on croit malgré les crocs qui déchiquettent, le museau rougi d'un loup galvanisé de fureur, et l'ivresse de sang versé.

Mais davantage que l'action débridée ou le déferlement de violence furieuse de certaines scènes, ce sont surtout les chapitres revenant sur l'histoire de Mikaël qui m'ont littéralement captivée. J'ai trouvé dans les forêts de sa Russie natale les moments les plus forts et émouvants du roman, et ceux qui me resteront longtemps en bouche pour leur saveur toute particulière, entre douleur et nostalgie. Des retours dans le passé qui donnent de la profondeur à l'histoire, et apportent toute l'envergure à cet excellent personnage qu'est Mikaël.



Ce fût une heure lupine furieusement bondissante donc, située entre le thriller d'aventure aux crocs bien aiguisés, et le récit d'espionnage d'une rare intensité, qui vous fera certainement hurler avec les loups vous aussi ;-)

Il mérite amplement son GRAND PRIX DE L'IMAGINAIRE, et une adaptation cinématographique en devenir, espérons-le :)

Et c'est avec une faim de louve que je découvrirai d'autres titres de Robert McCammon !



Suivez les empreintes laissées dans la neige pour retrouver la piste de ma tanière...
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La malédiction de Bethany

Ahurissant, intriguant et captivant, ce sont trois qualificatifs qui résument bien «La malédiction de Bethany». C’est un livre que j’ai goûté avec satisfaction du début jusqu’à la fin. C’est mon premier roman de Robert McCammon et je suis très émue. C’est Masa qui m’a recommandé cet auteur et je le remercie. Je suis enthousiasmée par sa plume qui est à la fois fluide et prenante. Je trouve que sa signature ressemble beaucoup à Maxime Chattam et aussi à Dean Koontz. C’est sûrement pour cela que je m’y suis retrouvée.



Je suis tout de suite captivée par sa page couverture. C’est sombre, ténébreux et le cheval a l’air à la fois torturé et maléfique. En arrière, on y discerne un village et une église. L’histoire se passe en effet à Bethany. Ce livre est séparé par partie : il faut faire attention aux titres, aux époques et aux mois qui suivent.



C’est ainsi qu’on suit l’histoire d’Evan. On y retrouve aussi les personnages comme Kay, Laurie, Neely, le Shérif et Drago. Ils sont tous importants. On voit alors Evan qui déménage avec sa famille à Bethany. Il espère trouver la paix car il n’arrête pas de faire des cauchemars. Par le passé, Evan a fait la guerre au Viêt-Nam et il en est revenu fragile, traumatisé et craintif. Dès le premier soir, il aperçoit une ombre noire et il n’arrive pas à trouver le sommeil. La peur remonte à nouveau et il est très vite sur ses gardes. Depuis, il se passe des événements effrayants et surnaturels. Parfois, la nuit, il entend des bruits de sabots et un chien qui hurle. Il sent que les gens du village cachent quelque chose. Il se pose alors plusieurs questions : «Qu’est-ce qui s’y dissimule et quel secret s’y loge ? ». Au fil de son enquête, il récolte des renseignements et sa terreur ne cesse de s’agrandir. C’est alors qu’un doute terrible lui vient à l’esprit : «Est-ce que je vais être capable de quitter le village avant que le pire arrive? »



Dans ce livre, si on est extrêmement sensible à l’atmosphère opaque, aux êtres fantastiques et à la noirceur, on peut vite se sentir envahi. C’est dans cette ambiance obscure qu’on accompagne Evan. Même si la guerre l’a rendu méfiant, il se fie à son instinct. Quand il recommence ses cauchemars, tous ses sens sont en éveil. Il ne sait pas pourquoi. C’est un sujet très exploité au cours de ce récit. Je fais parts d’une citation qui m’a marquée : «Je ne rêve pas comme tout le monde dit Evan. C’est un fait et tu dois l’accepter. Je dors sans faire de cauchemars pendant des mois et, quand ils reviennent, ils sont… très étranges. Et réels. Terrifiants et menaçants. Très différents des rêves ordinaires. Et, chaque fois, ils essayent de communiquer avec moi… »



Robert McCammon fait aussi voyager son lecteur dans son roman. On est transporté par une excursion en archéologie : c’est dans une grotte près de la mer Noire. Ensuite, on survole le Viet-Nâm pour ensuite se déplacer dans l’histoire des Amazones. Bien entendu, il aborde comme thème : Le village Bethany. C’est quoi son histoire ? Qu’est-ce que ça signifie comme nom ?



Je suis tout à fait attachée autant à Evan qu’aux personnages secondaires. On les suit dans le village. Il y a aussi des lieux principaux : l’école, le musée, le restaurant (Au Coq Hardi) et la décharge. Oui, oui, j’ai bien dis «décharge». Il y a un moment où Neely me fait rire par son humour noir : «Vinrent alors les mouches, en une nuée plus sombre que la poussière. Une dizaine d’entre elles heurtèrent Neely au visage ou s’agrippèrent à ses cheveux. «Saloperies !» dit-il d’un air dégoûté. Il agita sa lanterne pour les chasser, mais elles s’en prirent à nouveau à lui. »



J’en conviens qu’ici dans «La malédiction de Bethany», l’ombre, le mal surgissent des ténèbres et il y est très bien décrit. Si une personne a peur des insectes ou des objets ensorcelés, oubliez ce livre. J’avoue que Robert McCammon sait très bien raconter des scènes de tortures, sanglantes et bestiales. J’avoue que par moment, j’ai eu mal au cœur. Je peux dire aussi que je suis impressionnée par la qualité de l’écriture, par l'action et par la finale.



Quand je pense à la fin, j’ai eu de la peine lorsque j’ai refermé mon livre. La finale m’a touchée, m’a révoltée et m’a surprise. Je suis passée par toutes les émotions. Personne ne peut rester indifférent à son talent de conteur, à ses personnages très forts et très colorés car on s’y attache qu’on le veuille ou non.



Pour terminer, Robert McCammon m’a attendrit par une phrase profonde et je l’interprète à ma façon : « Tant que j’aurai une pensée pour ses personnages, ils seront toujours avec moi. ». Et c’est vrai n’est-ce pas ?



Car, c’est mon premier livre, on ne peut oublier un tel coup de cœur… il n’y a pas de longueur, tout est bien enchaîné pour une personne qui veut avoir une lecture agréable et s’évader… je conseille «la malédiction de Bethany»….



Bien entendu, c’est certain qu’il ne faut pas avoir une phobie des insectes et de la noirceur….





P.S : je conseille aussi d'aller voir la critique de Masa !
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L'heure du loup

J'ai mal aux yeux. J'ai passé ces derniers jours à dévorer ce livre. Après Zéphyr Alabama qui m'a donné l'occasion de rentrer dans l'univers de l'auteur (je me répète une merveille ce roman) me voici avec l'heure du loup et je dois dire que pour le moment c'est un sans faute. Rien à voir l'un avec l'autre mais tout aussi addictif.



Nous allons suivre Michael Galatin, espion britannique, durant quelques missions en 1944/45. Il est sacrément doué le bougre ! Et en plus il lui arrive de temps en temps de se transformer en loup et ça ça peut servir... Surtout quand votre mission est d' empêcher le ralentissement du débarquement en juin 1944.

Les chapitres alternent entre le récit des missions et le parcours de Michael. Un peu frustrée au tout début mais rythme de lecture vite pris.



Mr. McCammon est vraiment doué. Aussi bien quand nous sommes dans la tête des personnages que lors de descriptions de scène de bagarre, celle du train par exemple, j'avais l'impression de les vivre. Vraiment chouette !

Et puis le contexte historique est bien rendu. L'atmosphère bien pesante Quand Michael débarque avec ses comparses dans un relais de résistance, un grain de sable peut tout faire capoter. Tu vis ce roman sur 700 pages.



J'en oublie d'ailleurs de vous parler des transformations de Michael. On sent ses poils pousser, ses muscles s'étirer, sa colonne se déformer. D'ailleurs j'ai mal au dos tellement j'étais dans le roman :-)



Comme d'habitude je ne vous ai pas raconté grand chose de l'histoire, ni des personnages dont certains sont croquignolets, des ordures finies d'autres sont admirables, courageux, exemplaires même. Et la meute... l'apprentissage de Michael..

J' espère avoir été assez enthousiaste pour vous donner envie de découvrir ce livre.



Ravie d'avoir découvert la plume de cet auteur.
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Mary Terreur

Toujours plongée dans la bibliographie de Robert McCammon, la couverture m'a attirée, et le nom du personnage principal, à une lettre près, m'a rappelé la Dolorès de Stephen King. Elles sont justement toutes les deux sérieusement atteintes, ça ne pouvait que me séduire.

Tout ayant déjà été dit sur l'histoire dans les commentaires précédents, j'ajouterai juste que j'ai beaucoup "aimé" trembler pour ce bébé, m'attacher à sa mère, détester la kidnappeuse. Oui, détester, il m'arrive parfois de ressentir un peu d'empathie pour le "méchant"... là, vraiment pas du tout. Mais l'essentiel, c'est de ressentir quelque chose, n'est-ce pas ?

On peut donc dire que l'auteur a fait son job et qu'à mes yeux, c'est un très bon roman, qui mérite d'être lu.

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Swan Song, tome 1 : Le feu et la glace

La fin du monde n'a jamais été aussi divertissante.



"Le monde, lui, il continuera de tourner"

En marchant un peu sur la tête...



Boum, plus rien, juste l'hiver nucléaire qui s'installe, plongeant le monde dans une saison en enfer. Au milieu de ce chaos, trois duos émergent : un militaire et son lieutenant, prêts à affronter l'apocalypse ; une SDF et un pauvre hère ; et un catcheur accompagné d'une enfant (pourquoi un catcheur ? Ce n'est pas parce que c'est la fin du monde qu'on ne peut pas se divertir !).



Des histoires post-apocalyptiques, il en existe pléthore, rares sont pourtant celles qui parviennent à se démarquer. Swan Song y réussit brillamment, créant un univers réaliste agrémenté d'éléments fantastiques inhabituels, suffisamment intrigants pour susciter l'intérêt. Même en tant que lecteur de science-fiction rationnel, l'introduction de l'élément fantastique a forcément suscité une réaction de scepticisme, cependant, au fil des pages, le désir d'explorer davantage cet univers grandit, d'autant plus que l'intrigue se révèle être un véritable page-turner.



Des personnages bien campés, de la couleur, des femmes a l'honneur, et même les rôles secondaires ont droit a plus qu'un nom, même s'ils n'apparaissent que pour quelques pages. Ben oui, le monde se meurt et beaucoup vont le suivre, sauf nos protagonistes bien entendu, mais ils vont en chier comme jamais. Un conseil en cas de fin du monde, mourrez de suite, cela vous épargnera bien des tourments. Le seul hic pour moi, c'est cette vieille rengaine du Bien contre le Mal. Peut-être que c'est parce que je n'ai pas eu la chance de faire mon catéchisme ou peut-être que je trouve que le monde est déjà bien assez binaire comme ça. Mais bon, chacun ses goûts, et apparemment, même la fin du monde n'y change rien.



Même si daté dans sa géopolitique à l'origine de la catastrophe, c'est bien le seul truc vieillot. L'auteur n'hésite pas à explorer les horreurs de l'après, de bien nous frotter le nez dans cette merde apocalyptique qu'est devenue l'humanité. Plus de 1000 pages avalées en une semaine : soit c'est le résultat d'une accélération mystérieuse de la lecture causée par les radiations, soit une indication de la qualité exceptionnelle du roman...
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La malédiction de Bethany

Premier livre de cet auteur que je lis. Le gentil couple avec enfant qui vient s'installer dans un village tranquille, bien propret, où tous les habitants sont cordiaux, je commence à trouver que les cadres ont une légère tendance à se ressembler. BIen entendu, ledit village n'est pas si tranquille qu'il y paraît. sans blague. Le personnage principal est écrivain. Forcément, je me dis que je vais me retrouver face à un énième simili Stephen King.

Après, n'est pas le King qui veut, et même si les scènes d'action nous embarquent bien, je n'ai pas accroché plus que ça. J'ai pris le livre en tant que divertissement, sans chercher plus loin, faisant fi des incohérences et de l'agacement qu'Evan, le héros, suscitait en moi.

Un roman pas trop désagréable à lire, sans plus, pour ce qui me concerne.
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Le chant de l'oiseau de nuit, tome 2 : Le v..

«Matthew s’allongea dans l’herbe et, étendu sur le dos, il contempla les étoiles surgissant entre les nuages qui défilaient. Sa dernière pensée avant de sombrer dans le sommeil fut pour Rachel qui croupissait dans les ténèbres de sa prison.»



C’est ainsi que se poursuit l’aventure de nos deux héros. On y retrouve bien sûr Matthew et Woodward.

L’auteur nous y amène là où on avait laissé Matthew. C’est-à-dire qu’on le suit à travers son enquête. Il veut à tout prit trouver des preuves pour disculper Rachel.

Au fur et à mesure qu’il progresse dans sa démarche, Matthew trouve des indices mais sans preuve, il n’avance pas. Il devient de plus en plus perplexe et il se pose des questions.

Woodward rend enfin SON VERDICT mais il tombe gravement malade.







Je crois que cette histoire contient deux parties. La première partie, c’est où Matthew mène sa propre recherche. La deuxième partie, c’est quand Matthew s’enfuie avec Rachel pour sauver sa vie. Entre temps, ils sont capturés par les Indiens. Que va-t-il arriver ? Est-ce qu’ils vont s’en sortir ? Est-ce que Woodward va guérir ?







C’est un récit magnifique. Dans ce livre-ci, l’enquête se poursuit et l’action continue. On y trouve diverses légendes, il y a une plume à faire rêver. On circule à travers une autre épopée. Il a une écriture vive, flamboyante et on savoure chaque moment des péripéties. Mais le plus important, c’est qu’on apprend la VÉRITÉ… ENFIN…

Il y a encore des longueurs mais tu veux savoir ce qui va arriver.

Et à la finale, c’est une belle fin où l’espoir renaît. J’ai même versé quelques larmes. C’est une histoire qui est entrée dans mon cœur, que je ne pourrai pas oublier.







Dans ses écrits, il y a quelque chose de magique qui me touche profondément. C’est un merveilleux moment de lecture que je me souviendrai.



«Les saisons, les siècles et les hommes. Les bons comme les mauvais. Dans leur fragile prison de chair. Ne font que passer. Passer. Le chant d’un oiseau de nuit, dehors. Dans le noir. Comme au milieu d’une journée éclaboussée.»





Pour terminer, j’en n’en dirai pas plus. Je ne dirai pas non plus qui est le visage du mal, c’est-à-dire le visage du coupable. Je finis donc sur une note de suspense. À mes yeux, c'est un auteur à découvrir.



En faisant une recherche, je découvre plusieurs prix qu’il a gagnés. Je mets ici les noms des prix :

- En 1987, il a gagné le prix Bram Stoker pour le livre Swam Song.

- En 1989, il a gagné le grand prix de l’imaginaire Roman Étranger pour l’heure du loup.

- En 1990, il a gagné le prix Bram Stoker pour Mary Terreur

- En 1991, il a gagné le prix Bram Stoker et le prix World Fantasy en 1992 du Mystère du Lac.



J’ajoute à cela, que cet auteur avait fait une pause de 10 ans et ensuite, il est revenu avec ces deux tomes : «Le chant de l’oiseau de nuit, tome 1 : Le procès de la sorcière» et «Le chant de l’oiseau de nuit, tome 2 : Le visage du mal».



Je le dis encore, chaque personnage détient une belle âme et quand tu entres dans un de ces livres, tu t’envoles dans un autre-monde, à la manière de Robert McCammon.





Isabelle

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