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Citations de Roger Vailland (89)


Tout ce que vous venez de dire - si joliment - ne prouve qu'une chose, c'est qu'à l'origine la "Résistance" n'a répondu à aucun besoin profond, n'a été qu'un jeu...pour vous...et sans doute pour pas mal de petits-bourgeois et bourgeoises de France.
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Roger Vailland
Tout ce que j'ai écrit est vrai, sauf l'avertissement. (en référence à "Drôle de Jeu")
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Le Caire, seize heures d’arrêt.
Des amis sont venus me chercher à l’aérodrome et m’emmène déjeuner chez Groppi, place Soleiman Pacha, au cœur du quartier qu’on dit européen, parce qu’on n’y voit que des voitures américaines, rangées devant de publicités Coca-Cola. Nos voisins de table sont des banquiers grecs, des négociants syriens, des avocats et des médecins juifs, des marchands arméniens, quelques fonctionnaires coptes. La langue qu’ils parlent entre eux est le français et Saint-Honoré. C’est pourquoi on croit généralement que l’Egypte est une terre d’influence française. La « présence française en Egypte » est un des thèmes favoris des diplomates en retraite, des conférenciers mondains, des députés qui désirent obtenir une mission à l’étranger et des missionnaires qui ont besoin d’argent pour leurs écoles d’Orient. Il ne faut pas les croire. Les Égyptiens sont dans leur très grande majorité des musulmans et la seule langue qu’ils parlent habituellement est l’arabe. Pour l’avoir oublié, la diplomatie française a déjà connu bien des déboires, et ce n’est pas fini.
[p 17]
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N'importe qui peut vendre l'Huma. Ce n'est pas un sacerdoce...
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On ne bat pas une femme, même avec une fleur...
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Les hommes ont la fâcheuse habitude d’attribuer à Dieu les maux dont ils sont trop ignorants ou trop timides pour découvrir les causes.
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Héloïse. – Vous oubliez, Monseigneur, les hommes oublient toujours que les filles et les femmes sont par nature servantes et esclaves. Comme le prisonnier connait mieux la prison que son geôlier, la servante est mieux instruite que son maire de leur condition commune, les filles s’instruisent plus vite que les garçons et Héloïse est plus consciente qu’Abelard des dangers qui menacent leur amour.
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Héloïse m’a révélé que le monde existait et que j’existais dans le monde.
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Abélard. - Il n'y a pas six mois, je me serais fait scrupule du plus petit mensonge. L'homme s'habitue vite à vivre dans l'odeur du crime.
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Duc les écoute distraitement. Le sentiment de malaise s'étend maintenant au souvenir de toute la promenade, depuis le moment où ils ont quitté la maison. Il s'est mal engagé dans cette journée, il l'a gauchement saisie, comme quand on prend mal un écrou, si on insiste, on fausse le filet de la vis, il faut savoir revenir en arrière à temps; cela fait partie de l'art de vivre. Le sentiment de malaise s'étend maintenant aux journées précédentes, à ce roman qu'il commence d'écrire et avec lequel il ne se sent pas encore en amitié;
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Je n’avais pas encore compris que l’amour pût rendre fou…
__-Comme toutes les idées fixes, ni plus ni moins…. /…je ne nomme pas amour l’obsession que provoquent, chez certains hommes, des femmes qu’ils n’ont jamais possédées. Cette sorte d’amour, bien qu’il puisse avoir à sa toute première origine un vif mouvement de désir, ne met finalement en branle que le cerveau et ce qu’on appelle le cœur, c’est-à-dire l’ensemble des émotions qui se manifestent, comme tu l’as si bien remarqué, au niveau du plexus solaire. C’est même le cerveau qui finit par tenir toute la scène-chez ceux qui ont l’habitude de s’en servir. Tout ce que Stendhal dit de la « cristallisation » s’y applique fort bien : c’est l’amour-idée fixe ; il relève de la psychologie des passions et dans les cas extrêmes de la pathologie mentale.
Ce n’est pas à mon sens le véritable amour. Celui-ci implique le corps à corps. C’est une grande aventure à laquelle participe l’homme tout entier : tête, cœur et ventre. Il n’est rien de soi-même qui n’y soit engagé.
Il n’y a que les chrétiens pour avoir imaginé l’amour platonique. C’est que le christianisme a divisé l’homme, opposant l’âme noble au corps vil. L’homme total aimera dans sa chair et son âme enfin réunies, inséparables, consubstantielles.
Pour la plupart des romanciers, l’aventure est terminée lorsque les deux antagonistes parviennent enfin à coucher ensemble : ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. Pour moi, c’est à ce moment-là qu’elle commence. L’épreuve de vérité du nu à nue est nécessaire pour distinguer l’amour vrai des extravagances de l’imagination ; celle-ci tourne souvent à vide, comme un moteur au banc d’essai ; j’aime qu’elle soit embrayée, que l’homme soit complètement incarné, qu’il soit un homme total… /…
Je ne conçois pas un amour qui ne soit pas partagé. Si l’un des deux se refuse à l’aventure, l’amour ne se produit pas-par définition. L’amour est ce qui se passe entre deux êtres qui s’aiment : comme ils s’approchent, se fuient, se rapprochent, se déchirent, se brûlent, parviennent ou échouent à faire un couple, et ce qu’il advient de ce couple. Cet amour-là atteint les régions les plus profondes de l’être, celles où se déroulent les cataclysmes physiologiques, le royaume souterrain des grandes maladies et des profondes extases. .. /…
Les hommes qui aiment profondément les filles sont les plus capables de réussir les grandes amours.
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Il ne comprendra que beaucoup plus tard, que le mépris de la politique aussi relevait du sentiment qui s'exprimait par ailleurs dans le piano de sa mère et dans sa propre gloriole d'avoir un père qui pratiquait une profession libérale. (p.63- Buchet-Chastel, 1977)
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On reste un enfant tant qu'on ne gagne pas sa vie. Quand je n'ai pas appris ma leçon, je rougis devant mon professeur. Une fille ne peut pas se donner à un garçon qui rougit devant un maître d'école. Et cela durera tant que je ne gagnerai pas ma vie. (p.69- Buchet-Chastel, 1977)
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Les ouvrières marchent à grands pas, et fortes de leur jeunesse et de leur nombre, elles rient insolemment aux propos des passants. Pour Eugène-Marie, les jeunes filles de l'usine de briques de l'avenue de Laon, occupées huit heures par jour à tasser de la terre dans les moules, mais qu'il ne voit jamais qu'au cours de leur marche triomphale, précédée d'un solennel sifflement de sirène, sont inséparables de l'image qu'il se fait de la fierté humaine. (p. 66- Buchet-Chastel, 1977)
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Duc,aprés un long voyage,venait de regagner sa maison de campagne,non loin des rives de la Saône;il commencait d'écrire un roman:c'est son métier.Léone,sa femme,pour préserver la paix nécessaire à son travail,répondait au téléphone qu'il n'était pas encore revenuUn soir,on sonna à leur porte,elle attendait un fournisseur,elle ouvrit.
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La religion n’ayant jamais été pour eux qu’une superstition parmi les autres, il ne leur vint pas à l’esprit qu’ils commettaient le péché ; les morales qui n’ont pas de base doctrinale se défont d’un seul coup.
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Les hommes d’honneur s’abandonnent plus facilement à l’alcool qu’à des amours humiliantes ou à la mécanique du jeu qui implique de se commettre dans toutes sortes de mauvaises compagnies, et souvent l’ennui. L’alcool fait flamber (expression de joueur) tout autant, en laissant l’illusion de n’engager que soi-même et la moindre partie de soi-même.
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Un homme n’a pas le droit d’exiger la fidélité d’une femme qui ne l’aime plus, mais une épouse doit respecter l’honneur de son mari, en fonction de la morale, même désuète, du pays où ils vivent.
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Les arbres finissent par mourir quand ils ont poussé toutes leurs branches, même les oliviers qui vivent plus longtemps que tous les autres ; quatre hommes réunis n’encerclaient pas de leurs bras le tronc de certains oliviers de ses olivaies et leurs nœuds perpétuaient le souvenir des tempêtes qui les avaient tordus, aux derniers siècles de l’Empire romain ; mais il arrivait qu’il en mourût un ; les feuilles se flétrissaient soudain, sans raison apparente ; quand on sciait le tronc, on ne trouvait jusqu’au cœur que du bois mort.
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Se servir du vent pour aller contre le vent ne définit pas seulement la navigation à voile mais aussi ce pouvoir que l’intelligence donne à l’homme de plier à son service les lois naturelles et sociales, la mesure de sa liberté. Bien qu’il soit souvent aussi pauvre que l’ouvrier agricole, le pêcheur n’est pas comme lui dans un état de mal-être absolu. Le pêcheur vend son poisson, qu’on lui achète ; dès qu’il y a commerce la servitude n’est plus absolue. La relative liberté du patron pêcheur se reflète sur le matelot et même sur le mousse, prix de leur complicité dans la lutte contre la nature et les hommes.
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