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Critiques de Romain Benassaya (195)
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Arca

J'ai découvert cet auteur avec son deuxième livre Pyramides , que j'avais adoré, dévoré.



Arca est donc son premier livre. Et cette œuvre foisonne des prémices de Pyramides.



Encore une fois, un vrai plaisir à découvrir.



De la science fiction comme j'aime, pleine de poésie, d'humanité et de questionnement sur la valeur de l'humain, de son droit à découvrir et s'approprier tout ce qu'il touche.



Une jolie balade dans l'espace, une histoire où notre imagination est mise à l'épreuve.



Une excellente lecture et un auteur que j'apprécie définitivement.
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Pyramides

Un space-opéra français bien ficelé

*

J'avoue que je ne suis pas une méga fan de space-opéra. Je les trouve souvent trop longs (parfois on observe une saga qui se déroule sur près de 8 volumes avec 700 pages chacun! ). On n'en voit pas le bout, parfois aussi on oublie la trame principale. Bref, voilà un genre que je ne me permettais pas de lire car tant d'autres livres me faisaient de l'oeil. Pff, trop de choix et pas assez de temps.....(encore un autre débat :)



Mais je me suis réconciliée avec ce genre littéraire puisque celui-ci est un "one-shot". Apparemment. Effectivement, il a un début et une fin bien carrée (mais avec une possibilité de suite). Nous sommes dans l'exploration de l'espace dans ce qu'il y a de plus infini. Donc gigantesque et ouvert à énormément de possibilités scénaristiques.

*

Parlons scénario justement (euh..de pitch). Dans un futur pas trop lointain, une poignée de Terriens se réveille dans leur vaisseau. Ils ont dormi en stase durant 30000 ans. Coincés dans un tunnel (au lieu d'une planète habitable). Grosse crise à bord. Certains voudront explorer les lieux. D'autres se résignent à survivre. Branle-bas de combat. Une situation explosive se prépare (on ne change pas les habitudes humaines, hein!).

*

Quelle narration effrenée. Des twists, des cliffhangers, un rythme soutenu. Digne d'une grande série cinématographique. Le roman place l'humain au coeur de l'intrigue. Des personnages charismatiques assez malmenés, des extra-terrestres crédibles, des créatures génétiquement modifiées surprenantes. Tout y est. En supercolor !

*

Lu en 3 jours avec une frénésie certaine. Je voulais m'immerger dans cette épopée grandiose. Passionnant je vous dis.

Un petit bémol: je souhaiterais une suite maintenant, poursuivre avec ces personnages devenus bien familiers.

Et un conseil d'ami: même si vous n'êtes pas coutumier du genre SF, je vous invite à lire le premier chapitre, et le suivant.....

*

PS: j'enlève une demi-étoile pour une fin un peu bizarre. Inattendue et triste.
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Arca (BD)

J'ai beaucoup apprécié cette BD de pure science-fiction tiré de l’œuvre originale de Romain Benassaya et qu'il adapte sur ce nouveau format afin de toucher plus de lecteurs.



On est dans l'exploration spatiale afin d'aller coloniser une autre planète en 2182 après avoir totalement épuisé notre monde. Direction : la griffe du lion à seulement 24 années-lumière (soit 200 ans de voyage en hibernation).



Or, les choses ne se passent pas comme prévu. Les humains voyageurs sont réveillés des milliers d'années après et se retrouvent enfermés dans un gigantesque tunnel dont ils ne trouvent pas la sortie. C'est certes un peu angoissant.



La communauté va se diviser en deux groupes : ceux qui veulent survivre à tout prix quitte à rester dans ce trou à rat et les autres des explorateurs qui vont essayer de trouver la porte de sortie pour continuer leur périple à travers la galaxie.



Arca m'a rappelé une BD de science-fiction que je viens de lire à savoir « Au-delà des montagnes » de Liu Cixin où un peuple était également enfermé dans un espace clos. C'est exactement la même problématique qui a été reprise un peu différemment mais toujours avec des explorateurs qui osent aller de l'avant.



Je n'ai pas du tout aimé que la fin ne soit pas une vraie fin mais qu'il y aura une suite comme dans une série. Or, c'est présenté comme un one-shot, autant dire qu'il y a tromperie sur la marchandise. C'est une démarche qui manque d'honnêteté vis à vis du lecteur. J'ai été vraiment déçu. Mais bon, cela ne m'empêchera pas de lire la suite car il y a de véritables qualités intrinsèques dans cette œuvre.



Il est vrai que l'intrigue est particulièrement prenante et qu'il y a de véritables rebondissements et surprises en tous genres. Le paradoxe temporel en fait partie. C’est assez bien conçu dans l'ensemble. Les personnages deviennent vite touchants ou détestables selon les cas. D'autres vont subir des évolutions. Tout cela reste très humain.



Un mot sur le graphisme fin et précis pour indique qu'il va très bien avec ce genre de récit un peu angoissant dans sa claustrophobie. Cela colle véritablement à cette ambiance asphyxiante et sans concession. Les décors sont particulièrement réussis dans un genre qui rappelle un peu les mondes d'Aldebaran.



Au final, c'est de la très bonne science-fiction pour les amateurs de ce genre. On ne peut le nier. Une vraie réussite en tout cas. Une lecture conseillée.
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Pyramides

J'ai voyagé. Pourtant, ils sont bloqués mais j'ai voyagé.

Il s'agit de science-fiction, d'espace et de noir profond.

Il s'agit d'hommes et femmes plein d'espoir mais qui restent des hommes et femmes, bancals, plein de défauts et en grand manque de confiance.

J'ai aimé Eric, Sarah, Gia.. Et j'aimerai beaucoup les retrouver ! Enfin, au moins Sarah ! Si quelqu'un ici connaît l'auteur, faites lui passer le message !

C'est la première lecture de confinement qui me fait oublier la situation actuelle.. Et mon mari vous dit bonjour !
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Pyramides

De la SF française et récente, voilà deux critères assez rares dans mes habitudes de lecture. Je découvre donc Romain Benassaya grâce à ce Pyramides, pour qui il n'a fallu que quelques livres pour se faire une solide base de lecteurs



Un vaisseau colonisateur, au départ d'une Terre agonisante, voyage vers la lointaine et prometteuse planète Sinsyys afin d'y fonder une nouvelle civilisation humaine. 1600 personnes sont embarquées à bord en état de mort clinique jusqu'à leur résurrection, prévue après deux cent ans de route.

Bien évidemment, rien ne va se passer comme prévu, les colons ne se reveillant ni au bon endroit, ni au bon moment.



On est dans un thème qui me plaît bien, beaucoup même. L'intrigue est prenante, on s'immerge immédiatement dans le décor et un côté addictif s'installe très rapidement, bien aidé par de très courts chapitres. Le style est simple et agréable, d'une certaine efficacité, et on se rend compte rapidement de l'imagination débordante de l'auteur et de la profondeur de son univers.



Ça sera tout pour les compliments, désolé.

Ça partait tellement bien! Quel gâchis...

Les personnages tout d'abord. Malgré les 600 pages du bouquin, on ne s'occupera principalement que des quelques membres du conseil de commandement et d'une poignée de sous-fitres, et encore, beaucoup se contenteront d'un rôle de figurant. Aucune accroche avec les protagonistes, et c'est pourtant rare me concernant. Ces derniers se révèlent être au mieux, naïfs ou incohérents, au pire complètement cons.

Tous autant qu'ils sont, ils s'évertuent à cumuler les décisions les plus stupides possible, permettant à l'auteur d'emmener son récit là où il le souhaite.



Dans le même esprit, l'histoire comporte parfois elle aussi quelques facilités. Les ficelles sont parfois grosses, et certains passages sont assez invraisemblables, même pour de la SF.



Bref, grosse déception pour moi, alors que j'étais persuadé de m'attaquer à une valeur sûre. Je me considère pourtant bon public, tant que je suis dans ma zone de confort. C'est dommage, il y avait vraiment matière pour faire beaucoup mieux à mon goût.
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Pyramides

C’est le premier roman de Romain Benassaya que je lis et je dois dire que je l’ai trouvé excellent.



En 2182, 1600 passagers quittent la Terre en animation suspendue à bord du Stern III pour un voyage de 200 ans vers la planète Sinisyys. Lors de la Résurrection, il s’avère qu’ils ne sont pas là où ils devraient être…



Dès les premières pages, j’ai été conquise par l’écriture et par l’ambiance mise en place par l’auteur. Les personnages sont bien campés dans l’ensemble bien que j’aie eu un peu de mal avec Eric. Je l’ai trouvé un peu mou, j’ai préféré le personnage du docteur Henri Juno. Celui de Johanna Euphrat est le plus intéressant.



J’ai adoré l’évolution des rapports de force au sein de la communauté, les complots, les rebondissements, comment les personnes qui sont au pouvoir manipulent et se font manipuler.



Un autre aspect passionnant est celui du Jardin…



Quelques passages étaient très intenses et m’ont bouleversée. Une lecture addictive assurément.



Sans que cela influe sur mon avis, je dois dire que



Pourquoi n’ai-je donc pas mis 5 étoiles à ce « space opera ébouriffant» ?





Challenge pavés 2020

Challenge mauvais genres 2020
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Pyramides

Un régal, une came, un kif, du velours, un velouté servi dans une porcelaine fine de Chine, un bonheur absolu, un dimanche à la campagne, une journée de pluie dans le désert, une journée de soleil en Picardie, la rencontre dans une vie, le regard de la fille, le bois qui brule dans la cheminée un soir d’hiver…

Romain Benassaya écrit ici un livre de science-fiction comme les Anciens écrivains savaient seuls le faire (à part Dan Simmon). A travers Pyramides, c’est une part des œuvres de Dick, de Simak, de Silverberg, de Van Gogt et de tant d’autres qui me viennent à l’esprit.

C’est sous les traits d’une SF extraordinaire, une aventure hors du commun, un questionnement de l’humanité ou sur l’humanité que seuls pratiquaient les Anciens (oui, je me permets de dire les Anciens alors que ça ne fait qu’une cinquantaine d’année en gros), questionnement oublié par la nouvelle génération qui confond SF et nouvelles technologies (rien à voir) que signe l’auteur.

Pyramides est un œuvre vraiment admirable. D’autant plus que je ne suis pas trop dithyrambique de manière générale. Il n’y a qu’à voir le nombre de livres auxquels j’ai attribué 5 étoiles (à ce jour 16 livres). Ami lecteur, vous allez embarquer dans un roman ô combien palpitant, ô combien grandiose, ô combien jouissif. C’est toute une flopée de phrases de ce style simpliste que j’ai envie de balancer, d’euphoriques éloges, de surdoser des compliments sur ce Romain Benassaya tant la lecture m’a passionné. Un grand moment de béatitude. Oui, tout simplement. Une épopée surhumaine, un récit intense et juste, une aventure sur trame énigmatique…. Oui, j’abuse de qualificatifs, je suis en mode superlatif.

Allez, stop, c’est quoi l’essentiel ?

Vous ouvrez le livre, et dès les premières pages, les premiers mots, vous êtes happés et comme dans un tunnel (clin d’œil, non c’est pas mon genre de spolier…), vous n’avez pas d’autre choix que de poursuivre votre route jusque la sortie, et bien, c’est cela un livre passionnant. Je radote, et cela m’est bien égal. Je crois pas l’avoir dit une fois dans la centaine de critiques établies, juste deux petits mots rattachés ensemble, deux petits mots que je ne dirai pas avant longtemps : Quel talent !!!!

Qu’il est bon de dire à l’auteur ou à mon ami lecteur qu’un livre vous a enchanté. Ahhhh, je peux mourir en paix maintenant. En ferais-je un peu trop ? Bah, je m‘en fous. Je suis sur un nuage…

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Terrariums

Terrarium. Selon le Larousse : « Installation destinée à l’élevage et l’entretien d’une collection vivante de reptiles, araignées, insectes ou autres petits animaux terrestres. » Selon le Robert : « Emplacement aménagé pour l’élevage et l’observation de certains animaux (araignées, serpents…). » L’idée est la même : quand on est dedans, c’est qu’on est un objet d’observation. Et qu’on est enfermé dans une boite, sans possibilité d’en sortir. Or, c’est dans un tel lieu que se réveille un équipage, sans mémoire. Qui sont-ils ? Que font-ils là ?



Le début peut rappeler vaguement celui de Pyramides. Le personnage, Cora (comme Éric, dans Pyramides), ne se rappelle rien à son réveil. Ni son identité, ni sa localisation. Même l’apparence de son corps la surprend. Elle est donc comme nous, ignorante totale de sa situation. Des bribes de souvenirs vont lui revenir caque fois qu’elle dormira. Par ordre chronologique. Progressivement. Comme si tout cela faisait partie d’un plan étrange et mystérieux dont elle ne comprend rien. Tout comme nous. Mais nous avons un avantage sur elle. Enfin, si nous avons lu les précédents ouvrages de Romain Benassaya, Pyramides et La Dernière arche. Mais si ce n’est pas le cas, pas de panique : ce livre peut se lire indépendamment des autres. On est juste plongé dans l’obscurité un peu plus longtemps. Mais pas tant que cela. Car l’auteur ne va pas hésiter à prendre ses lecteurs à contre pieds et à jouer de ce qu’ils tiennent pour acquis.



En effet, autant les autres romans jouaient tout au long des pages la carte du mystère et laissaient ses lecteurs dans le flou jusqu’au bout (et même au-delà puisque certaines questions ne trouvaient aucune réponse), autant Terrariums offre des réponses. Et un grand nombre. Cette fois, tout est expliqué et la fin résout tous les nœuds formés. Mais avant de parvenir aux résolutions, il va falloir, avec les personnages principaux, comprendre comment fonctionne ce monde où rien n’est à sa place. Sont-ils vraiment dans un terrarium ? Et si oui, dans ce cas, qui est le collectionneur, l’observateur ? Et dans quel but les a-t-il placés dans un tel lieu ?



Et les souvenirs qui reviennent nuit après nuit ? Qu’apprennent-ils ? Que vient y faire cette pyramide construite dans un matériau d’une solidité à toute épreuve ? Car oui, une pyramide prend place également dans ce roman. Une place centrale, comme on le comprend rapidement.



Romain Benassaya aime jouer avec ce que sait lae lecteurice, il aime distiller des renseignements et surtout des indices. Et jouer avec la curiosité en annonçant la direction de certaines trames, sans rien expliquer, mais en préparant le terrain. Cela m’avait d’ailleurs un peu agacé dans Pyramides, car l’auteur se spoilait lui-même régulièrement, gâchant le plaisir plutôt que l’augmentant. Ici, cela arrive plus rarement. Je me suis surpris une ou deux fois à me dire qu’il était retombé dans ses travers, mais c’était exceptionnel.



Par contre, Romain Benassaya a dû sacrément construire l’organisation des chapitres pour ne pas s’y perdre. Car ça dépote. Et, c’est mon bémol, il faut une certaine concentration pour ne pas se perdre dans l‘intrigue. Ou plutôt les intrigues. Je m’explique : dans la première partie, on part, un chapitre sur deux en gros, dans le passé des personnages, avec les rêves qui leur permettent de découvrir qui ils sont et ce qui les a amenés dans le terrarium. Par la suite, les retours dans le passé vont se poursuivre et se compliquer. D’autant plus que (léger spoil, attention !) on finit par comprendre que certains personnages que l’on suit depuis le début sont multiples. Par parce qu’ils ont de multiples personnalités. Non, mais on a enregistré ce qui fait leur être dans des mémoires protégées. Et ainsi, quand les conditions l’ont permis, on a créé des copies. Ainsi, l’on se retrouve avec plusieurs Cora, plusieurs Derek. Et ainsi de suite. Or, comme l’auteur change de période à chaque chapitre et s’amuse souvent à reprendre les mêmes personnages (enfin, les doubles) de l’un à l’autre des chapitres, il faut être bien dans l’histoire pour ne pas se perdre. D’autant que les trames se multiplient et que, parfois, c’est un peu ardu. Mais bon, rien de rédhibitoire. Et puis, vu la difficulté de certains romans plus exigeants, cette remarque est dérisoire.



Une fois encore, je m’arrête en espérant ne pas en avoir trop dit, car ce roman est vraiment construit sur le mystère et le plaisir de les voir résolus les uns après les autres. Sachez enfin que vous aurez des réponses sur les arches de La Dernière arche.



Terrariums pourra surprendre les lecteurices de Romain Benassaya habitués à rester dans le mystère jusqu’à après la dernière page. Mais le fait d’enfin avoir des réponses est quelque chose de très agréable. En fait, ce roman cumule tous les bons côtés : on reste longtemps dans le noir le plus absolu, quelques pointes de lumière perçant ici ou là ; et à la fin, on comprend les tenants et les aboutissants de l’histoire. Et c’est sacrément réjouissant !
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Pyramides

Je sais que je vais sans doute me faire taper sur les doigts par certains de mes camarades blogueurs (un lutin et un dieu égyptien, pour ne pas les nommer...), mais le « space-opera » a, jusqu'à très récemment, toujours été un genre pour lequel je n'avais absolument aucun attrait. Brian K. Vaughan est heureusement arrivé il y a quelques années avec sa série de comics « Saga », et m'a fait découvrir quelques unes des merveilles que ce sous-genre de la SF pouvait receler. Et puis, Dionysos m'a dernièrement convaincu de lire « Pyramides », le dernier roman de Romain Benassaya paru chez Critic, et me voilà désormais pleinement réconciliée avec le space-opera (ce qui n'était pourtant vraiment pas gagné !). Le roman débute par une scène qui pose les bases d'un concept qui, à priori, n'a rien de bien original : les passagers d'un immense vaisseau spatial se réveillent après un temps indéterminé passé en stase. Sauf qu'en lieu et place de la nouvelle planète qu'ils étaient censés atteindre au terme de leur long sommeil, les voilà coincés au milieu de nul part. Les commandes du vaisseau baptisé le « Stern III » ne répondent plus, les appareils de repérage ne détectent rien, et surtout plusieurs indices laissent à penser que le sommeil des passagers a duré bien plus longtemps que les deux siècles prévus. Vraiment plus longtemps. Très vite, les différents membres du conseil chargés d'administrer l'arche et de représenter ses habitants vont se diviser sur la manière de gérer la crise. Pour certains, la priorité reste de comprendre où ils se trouvent afin de tout mettre en œuvre pour repartir et atteindre leur destination initiale. D'autres aspirent en revanche à consacrer tous les moyens possibles à bâtir un nouveau monde ici même, sur cette arche dont les ressources (correctement utilisées) devraient permettre de subvenir aux besoins de tout le groupe. Les deux théories se valent et le conseil va, pendant un temps, favoriser à tour de rôle l'un ou l'autre des deux camps qui font chacun des avancées significatives.



Du côté des « Explorateurs » (ou des « Téméraires » pour leurs détracteurs), on découvre que le vaisseau est pris au piège d'un immense tunnel dont la dimension équivaut à celle de plusieurs galaxies et qui est traversée par d'étranges courants qu'ils tardent à certains de comprendre. Du côté des « Bâtisseurs », on mise en revanche tout sur les Jardiniers, ces petites créatures insectoïdes implantées lors de la création du vaisseau dans ce qui tient lieu de forêt pour l'arche, et qui ont profité du très long sommeil des passagers pour évoluer en une espèce bien plus intelligente qu'à l'origine... L'auteur pose donc les bases d'une situation explosive qui ne tarde effectivement pas à dégénérer jusqu'à prendre des proportions dramatiques. La grande majorité du roman se déroule en huis-clos, même si les quelques missions d'exploration lancées par les Téméraires nous permettent de sortir quelque peu du vaisseau pour explorer le vide à la recherche des mystères qu'il peut receler. Impossible de ne pas se prendre au jeu tant le récit est immersif et bourré de rebondissements. Chaque chapitre comporte son lot de petits ou grands événements qui viennent chambouler la vie à bord du Stern III et vont faire pencher l'adhésion du lecteur tour à tour vers l'un ou l'autre des deux camps. L'auteur a en effet l'intelligence de ne pas chercher à nous faire prendre parti, et tente au contraire de nous prouver ce que chacune de ces visions radicalement différentes de la catastrophe peuvent avoir de bon ou de mauvais. Si l'évolution du conflit opposant les passagers du vaisseau suffit à lui seul à maintenir l'intérêt du lecteur en éveil, il est toutefois un autre aspect qui vient ajouter encore plus de sel au récit : le mystère du tunnel. Car là encore, l'auteur joue très finement avec le lecteur en lui donnant tout au long du roman, et de manière régulière, de nouveaux indices intéressants concernant le lieu d'échouage du vaisseau... sans pour autant que la curiosité du lecteur (et des personnages) ne soit jamais pleinement satisfaite. C'est bien simple, plus le lecteur avance dans sa lecture et plus certaines questions trouvent leurs réponses, celles-ci posant à leur tour d'autres questions encore plus passionnantes que les précédentes, et ce jusqu'à la fin.



C'est donc à vitesse grand V que j'ai terminé le roman dont le rythme ne ralentit à aucun moment et dont la qualité ne faiblit jamais non plus (sur près de six cents pages, il faut avouer que c'est un bel exploit !). Si l'immersion est à ce point réussie, c'est aussi et surtout grâce au puissant lien d'empathie qui se créé dès les premières lignes entre le lecteur et les personnages. Ils sont deux, surtout, à se partager le cœur du lecteur. Le premier, Eric, est plus naturellement attiré par le clan des Explorateurs, d'abord de part sa carrière, mais aussi de part son désir viscérale d'offrir à celle qu'il aime la vie et les paysages promis. La seconde, c'est justement cette femme, Johanna, qui se prend très vite de passion pour les Jardiniers et entend bien construire une nouvelle vie ici même. Outre l'histoire d'une communauté qui se déchire, le roman de Benassaya est aussi celle d'un amour tragique entre deux personnes forcées de choisir entre leurs sentiments et leur vision du monde qu'ils entendent construire. Là encore l'auteur ne cherche pas vraiment à nous faire prendre parti, si bien que le lecteur s'attache et comprend les deux personnages, y compris dans leurs excès. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, et participent à faire de ce récit une aventure avant tout profondément humaine. L'auteur nous décrit en effet l'évolution du conflit entre Téméraires et Bâtisseurs d'une manière presque sociologique qui permet de mettre en lumière ce dont l'homme est capable de pire comme de meilleur. Même si le roman appartient clairement au domaine de la SF, Romain Benassaya ne s'attarde ainsi que relativement peu sur des détails techniques, privilégiant an contraire les relations entre les différents individus de cette communauté. Si on entend parler à quelques reprises de la composition et du fonctionnement du vaisseau, ou encore de phénomènes physiques particuliers, les explications restent donc simples, compréhensibles, et relativement marginales. Idem pour la description des races extraterrestres dépeintes ici qui se révèlent franchement atypiques et qui ne manquent pas de susciter elles aussi la curiosité du lecteur.



Grâce à Romain Benassaya je ne pourrais à présent plus dire que je n'aime pas le space-opera ! L'auteur signe avec « Pyramides » un excellent roman qui place l'humain au centre du récit et qui séduit aussi bien par la qualité de son intrigue que par l'épaisseur du mystère qui entoure le naufrage du vaisseau spatial. Voilà une lecture que je recommande chaudement à tous, amateurs de SF ou non.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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La dernière arche

J'ai lu ce roman dans la foulée de Pyramides. Dans Pyramides j'avais accroché l'histoire et l'ambiance et pas les personnages.... Là c'est strictement l'inverse!

On quitte le space opera, on se rapproche d'un univers de fantasy (ce qui est moins ma tasse de thé) et, autant le dire, je me suis un peu ennuyée. En revanche je me suis raccrochée à l'imaginaire débordant de Benassaya. C'est plutôt un "moui" qu'un "oui", mais décidemment il y a quelque chose dans cette écriture qui me laisse un peu sur ma faim. Dommage...
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Pyramides

Un space opera français, s'il vous plait. Et qui ne nous embarque pas dans une saga en 24 tomes, c'était très attrayant pour moi.

L'histoire ensuite. Rien de très nouveau il est vrai (la sempiternelle expédition en vue de coloniser une planète lointaine pendant que la Terre agonise) mais c'est plutôt bien mené, le rythme est soutenu et on a envie de savoir comment ça se termine.

Il y a un gros "mais" : les personnages! Quel dommage de les avoir à ce point bâclés, aucun n'a de profondeur, d'épaisseur, on n'arrive pas à avoir d'empathie pour eux. Quand à leurs réactions et décisions elles sont parfois déconcertantes. C'est dommage mais sans doute que cet auteur pourra nous emporter loin dans de prochains romans s'il parvient à s'intéresser un peu à la psychologie et aux émotions.
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Pyramides

Après Arca, Pyramides est le deuxième roman de Romain Benassaya aux éditions Critic et il propose à nouveau un space opera d’envergure.



Le pitch est simple et astucieux, d'autant que la quatrième de couverture semble tout dévoiler, alors qu'en fait non puisqu'on dépasse le stade donné dès les premières pages du roman. Au XXIIe siècle, des vaisseaux sont envoyés pour coloniser une planète ressemblant à la nôtre et pas trop éloignée, Sinisyys. Toutefois, il est nécessaire de plonger l'équipage et les futurs colons triés sur le volet dans un long repos cryogénique d'environ deux cents ans. Le problème est qu'à leur réveil, ils ne sont pas à destination, leur vaisseau (le Stern III) semble échoué et aucune constellation n'est visible pour se repérer. Autant dire que tout cela part bien mal, ne sachant même pas ni où ni quand ils se trouvent.

Parmi eux, nous suivons avant tout Éric et Johanna qui ont décidé de faire le voyage ensemble pour se construire une nouvelle vie loin de la Terre. Lui est explorateur, elle est plutôt biologiste. Il préfère sortir du vaisseau pour tenter de trouver une nouvelle oasis, elle préfère davantage optimiser les ressources pour assurer l'installation de la colonie à l'endroit où le vaisseau s'est arrêté. L'opposition est un peu binaire, présentée ainsi, tout comme les choix proposés au sein de la future colonie et qui ne tardent pas à la scinder en deux tendances, l'une plutôt exploratrice, l'autre plutôt pour l'installation. Pour autant, nous suivons d'abord une grande aventure en couple et c'est sûrement le plus intéressant, puisqu'en se rapprochant ou en s'opposant, Éric et Johanna sont deux beaux personnages avec leurs atouts et leurs défauts dans leur quête de survie. Ils se démènent comme ils peuvent pour émerger de ce huis-clos au fin fond de l’espace.

Mais d'ailleurs où s'est arrêté ce vaisseau pour que l'équipage ait besoin de se torturer le cerveau pour assurer sa survie ? Est-il le seul vaisseau dans cette situation ? Une fois levées les premières interrogations liées à la survie quotidienne, viennent les interrogations plus métaphysiques à propos de leur place dans l'univers. Ils cherchent leur place, spatialement bien sûr, mais aussi vis-à-vis d'éventuelles autres espèces qu'ils pourraient rencontrer. Les réponses viennent, doucement certes, mais en temps utile, d'autant plus que chaque découverte amène en gros une réponse et deux questions supplémentaires... Il faut avouer qu'au niveau émotionnel, Romain Benassaya sait mener sa barque. L'impression est toujours donnée qu'à chaque nouvel événement les possibilités sont énormes, mais que le destin est déjà écrit, un peu à la manière de ces sagas familiales où le malheur est inéluctable. Difficile de lâcher ce roman quand arrivent des décisions fatidiques pour ces personnages.



En définitive, un petit coup de cœur personnel pour ce planet opera très sympathique et ambitieux, dont la fin pourra laisser un goût amer à certains, mais qui fournit un beau voyage avec un bel imaginaire.



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Arca (BD)

Cette BD est tirée d'un roman de Romain Benassaya, "Pyramides".

Si j'ai beaucoup aimé les dessin et couleur de Joan Urgell, j'ai été beaucoup moins passionnée par l'histoire. Bien sûr, c'est de la science-fiction, un genre que je ne boycotte pas. J'en ai lu beaucoup à une certaine époque. Mais là, je trouve qu'il n'y a pas vraiment quelque chose d'extraordinaire.

Il s'agit du premier opus, mais je ne sais pas si je lirai la suite, sauf peut-être pour les dessins que je trouvent magnifiques.
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Arca (BD)

Club N°51 : BD sélectionnée

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Une bonne BD SF estampillée Les Humanoïdes Associés, sur fond d'exploration et de voyage dans le temps.



Un tome 1 qui peut faire office de one shot.



Mörx

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Voyage spatial ET temporel.



Histoire originale, de jolis dessins, cet ouvrage se lit avec plaisir.



Samuel

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Voyage spatial auquel s'ajoute un voyage dans le temps, coincés dans un labyrinthe trou noiresque...



Intéressant !



Gwen

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BD SF "Philosophique".



Très agréable à lire.



Aaricia

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Les naufragés de Velloa

Après ma déception de la Nef des fous, j’ai entamé un roman de science-fiction acheté chez une bouquiniste de bord de mer, Les Naufragés de Velloa de Romain Benassaya. Je ne connaissais pas l’auteur et le thème m’a fait pensé à celui de la Nef des fous. Pour 4 euros de livre d’occasion, pas de regret, je me suis lancé pour voir si avec une meilleure narration, on arrivait à un bon résultat. Et je n’ai pas été déçu.





La terre a été détruite et l’humanité obligée de quitter la planète. Seuls ceux arrivés sur Mars et Vénus ont pu s’en sortir à peu près bien. Tous les autres sont serrés dans des barges qui continuent à errer ou sur des mondes impossibles à rendre habitables, comme Mercure.

Sauf que les Martiens et les Vénusiens découvrent que l’une de ces barges de seconde zone se trouve à des années-lumières du système solaire, près de l’étoile Sigma Draconis. Elle n’aurait jamais dû s’y trouver car la technologie connue ne permet pas de faire un aussi long voyage, surtout concernant un vaisseau aussi basique.





Martiens et Vénusiens mettent officiellement de côté leur rivalité et montent une expédition pour tenter de comprendre ce qu’il s’est passé, récupérer la technologie inconnue, et éviter qu’elle ne soit prise par les autres communautés humaines.

Parallèlement, nous suivons le destin d’une jeune humaine qui habite la planète Alsafi c située dans l’orbite de Sigma Draconis, tout près de l’endroit où la barge a été repérée. L’expédition des Martiens et Vénusiens va très vite tourner à la catastrophe et seule une partie de l’équipe en réchapper, pour venir se poser sur Alsafi c.





Là, elle comprendra petit à petit l’origine de la technologie inconnue, et se rapprochera des humains ayant colonisé cette planète singulière.





Comme dans la Nef des fous la question religieuse est centrale dans Les Naufragés de Velloa, mais elle reste en fond sonore, sans jamais tomber dans le poncif.





L’humanité augmentée et les intelligences artificielles sont aussi mises en lumière et participent à la construction du monde dans lequel les protagonistes évoluent, et interagissent entre eux.





Dans ce roman, l’histoire évolue dans une trame solide, tous les personnages trouvent leur place, même les rôles secondaires, et les mystères sont expliqués, sauf un, mais je vous laisse le soin de le découvrir si vous vous lancez vous aussi sur les traces des naufragés de Velloa.
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Pyramides



Merci à Romain Benassaya pour son incroyable Planet opera!!! C’est son deuxième roman et pour moi son premier. Cela commence par un vaisseau le Stern 3, des passagers qui se réveillent après un voyage de 200 ans, et… Eh bien non, rien ne se passe comme prévu, pas de planète, pas d’extraterrestres, pas de xénomorphes, rien de rien. Le vaisseau se trouve comme happé dans le néant absolu, comme échoué dans un espace-temps, à la manière d’un insecte figé dans un bloc d’ambre. Aucune constellation visible pour se repérer, le vaisseau est désespérément immobile comme poser sur le sol d’un immense tunnel.

Le roman contient de nombreux personnages attachants avec des comportements humains qui différent les uns des autres. Il y a ceux qui désirent rester sur place en essayant d’y vivre et les autres qui veulent explorer les lieux pour trouver le moyen d’y échapper. On trouve ces deux antagonistes dans la personne de Johanna qui veut rester sur place et préserver les ressources pour y vivre, et son compagnon Éric qui veut quitter les lieux avec tous les moyens mis à sa disposition.

L’histoire est rythmée et pleine de rebondissements. Le style est agréable et l’écriture est fine. C’est un roman qui se dévore et nous dévore en même temps. A lire et relire

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Terrariums

« Terrariums » est le cinquième roman de Romain Benassaya qui s’est spécialisé dans le space-opera, avec chaque fois des récits mêlant huis-clos et immensités spatiales, destin de l’humanité et tranches de vie plus intimistes. L’auteur reprend ici les mêmes ingrédients et nous offre un nouveau roman qui ressemble finalement assez à son précédent (« La dernière arche ») dans sa construction. Tout commence avec une femme qui se réveille, seule, en pleine nature et sans aucun souvenir. Très vite, elle va croiser la route d’autres humains qui, comme elle, peinent à retrouver la mémoire qui ne leur revient que par bribe pendant leur sommeil. Rapidement, la petite communauté réalise qu’elle se trouve parquée dans un environnement artificiel et parvient à rassembler quelques données suffisantes pour échafauder une théorie. Tous ne tardent en effet pas à comprendre qu’ils sont les membres restants d’une expédition visant à étudier la possibilité pour l’humanité de s’implanter sur le satellite d’une petite planète éloignée du système solaire. C’est là qu’ils sont tombés sur une pyramide mystérieuse, construite potentiellement par une autre espèce consciente. C’est là aussi que tout s’est mis à déraper. Car une présence dans la pyramide a été capable de manipuler plusieurs des membres de l’expédition pour les inciter à y entrer et ainsi réveiller la menace qui s’y trouvait et qui pourrait se révéler dévastatrice pour l’ensemble de l’humanité. La théorie retenue est donc la suivante : ils ont été capturés par les créatures à l’origine de la pyramide, pour des raisons encore inconnues. Seulement, au fur et à mesure que les souvenirs leur reviennent, il semblerait que leur hypothèse de base comporte de plus en plus de failles, notamment parce qu’ils réalisent que beaucoup plus de temps que prévu s’est écoulé entre leur réveil dans la vallée et le début de leur mission sur le satellite inconnu.



La première partie du roman (soit environ le premier tiers) est franchement captivante : le côté huis-clos rappelle agréablement « Pyramides », et on est très vite curieux d’en apprendre davantage sur la nature de la menace réveillée par les explorateurs. Les révélations nocturnes qu’expérimentent régulièrement les personnages donnent de plus un petit côté feuilletonnant puisqu’elles viennent systématiquement rebattre les cartes et changer notre perspective sur la situation. La suite du roman n’est malheureusement pas à la hauteur, l’intrigue s’enlisant de plus en plus à mesure que les personnages remontent le fil de leurs souvenirs et qu’ils explorent leur environnement. Du huis clos intimiste, on passe alors au space-opera à proprement parler, avec une multitudes de planètes et de galaxies explorées, et à un conflit impliquant la survie même de l’humanité sur plusieurs générations. Or, les distances parcourues s’avèrent tellement colossales, les dimensions des espaces explorés tellement énormes, que l’imaginaire du lecteur en vient à se bloquer, incapable de se représenter un futur dans lequel les notions de temps, de distance et d’échelle n’auraient à ce point plus aucun sens. Tout est trop immense, trop lointain, au point que l’univers dépeint nous paraisse totalement incohérent et surtout inconfortablement froid. On a affaire ici à un monde terne, dans lequel la vie et la mort n’ont plus aucun sens, de même que le temps. Un monde dont on connaît les grands exploits et les prouesses technologiques sans cesse repoussées, mais dont on ignore tout du quotidien de ses habitants qui en perdent ainsi leur humanité. Impossible dans ces conditions de s’attacher aux personnages, chacun.e obsédé.e par sa propre quête et incapable de tisser de liens sincères avec les autres. Qu’il s’agisse de Cora, de Dereck ou du Justine, tous ne sont animés que par leur désir d’accomplir ce qu’ils pensent être leur mission, et semblent totalement anesthésiés sentimentalement. Malheureusement cette anesthésie se révèle communicative, si bien qu’on se fiche totalement de leur sort, de leurs atermoiements, ou de leur dilemmes, tout comme on en vient à faire peu de cas de la survie de l’humanité elle-même.



« Terrariums » est un space-opera qui relate le réveil par une petite expédition scientifique d’une espèce consciente non humaine quelque part dans l’immensité spatiale. En dépit d’un début prometteur, le récit finit rapidement par lasser car de nouveaux éléments viennent constamment modifier l’appréciation que l’on se fait de la situation dont on ne parvient donc jamais vraiment à saisir les enjeux. Le roman pâtit aussi du manque d’empathie ressenti envers les personnages qui manquent de chaleur et d’humanité. Dommage…
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Terrariums

Bâtissant peu à peu au fil des romans un univers des plus solides et fascinants, Romain Benassaya s’impose de plus en plus dans le paysage imaginaire français et en particulier dans celui des SF vertigineuse proposant des voyages sans retour possible. On adore !



Après ma découverte de Pyramide au début de l’année, impossible de résister à l’appel des autres romans de l’auteur. J’ai donc enchaîné avec Les naufragés de Velloa (relecture),puis La dernière Arche, mais il me fallait avouer une certaine déception après la claque qu’avait été Pyramide, je ne retrouvais pas le même sense of wonder. Impossible cependant de lâche l’affaire, j’aimais trop la SF écrite par Romain, alors quand j’ai appris la sortie d’un nouveau roman dans l’univers, je suis de suite aller demander à l’éditeur si je pouvais le découvrir et ils ont fort gentiment accepté ! Merci Critic.



Quel verdict sur ce nouvel opus ? Est-il aussi déstabilisant et fascinant que Pyramide ou juste long et frustrant comme La dernière Arche ? Ding ding ding ! C’est le versant Pyramide qui l’emporte et j’ai été moi-même emportée par l’histoire. Il va maintenant être assez dur pour moi de voir dire pourquoi sans trop en révéler mais cela va être ma mission, car vraiment ce fut un voyage extraordinaire et j’espère que vous aussi, si vous êtes amateurs de SF vertigineuse, vous vous laisserez tenter. Je vais donc essayer de vous préserver au maximum les surprises qu’il révèle.



Comme dans chacun de ses romans, l’auteur aime nous faire démarrer in media res. C’est à nouveau le cas, l’histoire démarre tandis que plusieurs membres d’un vaisseau se réveillent au milieu de nulle part, sans souvenir, avec juste une planète avec une drôle de Pyramide sous eux. Que font-ils là ? Qui sont-ils ? Quel est ce drôle d’artefact ? Que fait-il ? Ce sont les premières séries de questions auxquelles nous allons être confrontés avec eux et l’ensemble de l’oeuvre sera bâtie ainsi : une suite de matriochka qui s’emboîtent ou plutôt déboîtent pour révéler de nouvelles questions alors qu’on vient juste de répondre aux précédentes et qu’elles nous emportent de plus en plus loin !



J’ai beaucoup aimé me laisser porter par les quêtes de sens de Cora, Derek, Justine et leurs coéquipiers / compatriotes. L’histoire est un vrai page turner à couper le souffle, qui étourdit à chaque révélation qui vient faire sens non seulement avec la précédente mais avec ce qu’on connaît de l’univers de Romain Benassaya. Pour autant, pas d’élitisme chez lui, cela peut se lire comme un oneshot et les révélations bien que reposant sur des bases scientifiques sont parfaitement compréhensible. Nous sommes sur de l’excellent planet opera puis space opera quand le récit s’élargit et prend une autre dimension. Qu’est-ce que ce volume change par rapport aux précédents ? Il apporte enfin des réponses à des questions folles qu’on se posait et les explications sont encore plus vertigineuses. L’amateur de Pyramide et de La Dernière Arche sera dont comblé de voir des pans de l’histoire se remplir et de nouvelles portes s’ouvrir, le laissant les yeux plein d’étoiles !



J’ai adoré la narration exigeante de l’auteur dans ce tome. A l’aide de chapitres courts, qui alternent entre plusieurs temporalités et parfois réalités, le tout toujours mentionné par un sigle en début de chapitre pour ne pas nous perdre, il impose son rythme. Tantôt rapide et percutant, tantôt plus lent et lancinant laissant le temps à la réflexion de poser et maturer, il rend impossible de lâcher le roman. Je l’ai lu d’une traite sur une journée tellement je voulais avoir les tenants et aboutissants de cette aventure vertigineuse et aussi parce que je ne voulais pas me perdre dans les méandres de cette vaste histoire contée sur des temps bien longs et multiples.



Sans trop défricher, je l’espère, on y parle d’évolution tragique de l’espèce humaine, de transhumanisme, d’I.A, de réincarnation multiples, d’espèces sentientes destructrices, d’artefacts scientifiques, de trous de vers, de réalités cachées et j’en passe. C’est riche et vertigineux pour l’amateur de ce type d’univers. Je me suis totalement régalée avec les concepts imaginés par l’auteur qui pioche dans ce que j’aime le plus dans la SF et leur donne corps ici dans un univers de dingue quand on le suit depuis le début, car ce tome fait vraiment le lien avec tous les autres, avant de nous embarquer ailleurs ! Et qu’est-ce que j’ai hâte de voir l’auteur nous proposer un autre roman pour parachever cela !



Pour autant, tout ne fut pas parfait dans ce voyage. Si j’ai trouvé la lecture addictive et que j’ai aimé me coller dans les pas de Cora, Derek et Justine, suivre leurs aventures et déboires à travers le temps et l’espace, découvrir les multiples réalités où ils évoluaient et les défis qu’ils relevaient pour atteindre la connaissance et parachever leur quête d’eux-même et de la réalité où ils se trouvaient. J’ai trouvé la fin, les 50-60 dernières pages assez maladroites. J’ai eu un sentiment de précipitation malvenu au sein d’une explosion d’action qui n’avait pas lieu d’être de cette façon, comme si l’auteur après avoir exposé la vastitude de son univers, la voyait s’échapper entre ses doigts et tentait de la retenir maladroitement, donnant un sentiment de deus ex machina qu’on n’avait pas du tout eu jusqu’à présent, comme si on disait au lecteur : « chut écoute, c’est comme ça et pas autrement, n’en demande pas plus…« . C’était trop rapide ! Et j’espère bien que c’était parce que l’auteur ne voulait pas se relancer dans 100 ou 200 pages de plus et nous réserve à la place une nouvelle aventure dans cet univers !



J’espère donc avoir réussi l’exploit de ne pas trop vous en dévoiler sur cette si riche et vertigineuse aventure à la fois humaine et scientifique qui emmène jusqu’aux confins de notre réalité dans les étoiles et au-delà, tout en vous donnant envie d’y plonger car c’est vraiment ce que la SF française fait de mieux. Si vous aimez les récits rythmés, incarnés, surprenants, plein d’action, de rebondissements, de révélations avec des concepts qui vous emmènent toujours plus loin, sautez le pas et venez lire Romain Benassaya ! Ce nouveau tome est encore une fois une merveille de sense of wonder avec des allures d’Hyperion où des personnages en quête d’eux-mêmes tentent de se définir en définissant et redéfinissant leur monde en plein bouleversement. Vertigineux !
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Pyramides

!lu dans le cadre du multidéfis 2018, j'annonce de suite que ce fut difficile pour moi de m'atteler à cette lecture d'une part pour son genre et d'autre part pour son volume. Le voyage fut long c'est le moins que l'on puisse dire, mais ma fois je ne suis pas déçue. ALors n'étant pas une spécialiste du genre, je ne peux donc pas comparer ni dire si c'est bon, excellent, etc... j'ai passé de bons moments et de moins bons. J'ai ressenti des ralentissements, une baisse de régime, des longueurs, je pense que quelques coups de ciseaux ici et là auraient donner plus de punch à ce roman.

L'histoire est intéressante mais le fait d'être enfermé cela m'a donné cette sensation d'étouffement , heureusement qu'il y avait le Jardin pour prendre l'air.

Sinon c'est une bonne façon d'imaginer le devenir de l'espèce humaine contraint à fuir notre belle planète Terre dévastée, polluée, épuisée par une génération d'inconscients. Puis on retrouve incontestablement les conflits d'une communauté, le pouvoir ça fait perdre la tête !

Tout cela n'était pas une grande surprise.

Après le côté SF, très peu pour moi, sauf peut être l'évolution d'un être, ses capacités au delà du rationnel.

Malgré ma crainte de me plonger dans ce monde sidéral, j'ai apprécié ma lecture, longue et parfois sans grand intérêt pour moi, j'ai aimé malgré tout le côté explorateur d'Eric, Sarah, le Bleu-Gris et Vert-Gris, Jia.

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Pyramides

Je n'ai pas accroché à l'histoire.



Eric part avec Johanna, et un millier d'autres personnes, pour un voyage sans retour pour coloniser une nouvelle planète. En biostase pendant 200 ans, ils se réveillent dans un endroit inconnu près de 30000 ans plus tard. De cet état de fait, Romain Benassaya développe toute une histoire autour du développement de la société entre ceux qui veulent repartir vers leur destination originale et comprendre où ils sont : les explorateurs et ceux qui veulent vivre là où ils sont et créer une nouvelle société : les bâtisseurs.



J'ai trouvé l'idée de base très intéressante mais beaucoup de digressions qui ne sont pas assez poussées et qui laissent sur sa faim, en tout cas pour moi : les jardiniers, le tunnel, la présence d'autres civilisations...



La fin m'a déçu, je m'y attendais depuis la moitié du livre à peu près mais différemment....



Bref, une très bonne écriture, de très bonnes idées, des chapitres courts qui permettent une lecture rapide mais un choix d'intrigues qui part trop dans tous les sens.
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