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Critiques de Romain Benassaya (197)
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Pyramides

J'ai découvert "Pyramides" de Romain Benassaya au-travers des fabuleuses box Kube, avec un joli commentaire du libraire me promettant un récit plein de surprises. Il a franchement tapé dans le mille, tant ce roman soulevait des tas de choses faisant source d'excitation chez moi.

Ce qui est malheureux, c'est que ma lecture date un peu (j'ai un peu de mal à sortir mes critiques ces derniers temps). Je vais donc tâcher de vous donner un aperçu le plus fidèle de cette lecture, qui se sera malhonnêtement un peu assagi.



Essayons déjà de vous brosser le tableau. L'humanité a épuisé toutes les ressources disponibles de sa planète natale et doit se tourner vers l'espace pour espérer survivre. On envoie donc un vaisseau expéditionnaire, le Stern, avec quelques centaines d'humains pour coloniser une planète a priori viable aux confins de l'univers. Afin d'y accéder, on place les passagers en biostase tandis que l'atmosphère du vaisseau est renouvelé grace à des pucerons génétiquement modifiés s'occupant d'un vaste jardin à bord. Mais lorsque les passagers se réveillent, ils ont le malheur de constater que leur vaisseau se trouve dans une espèce de tunnel sombre, aux dimensions infinies et aux parois impénétrables. Par ailleurs, les pucerons ont évolué et sont désormais des scarabées, laissant présager que la stase a duré plusieurs dizaines de milliers d'années supplémentaires... Très bientôt, l'équipage se scindera entre les "Explorateurs", avides de découvrir la raison d 'être de ce tunnel et d'en sortir, et les "Bâtisseurs" qui finalement souhaitent utiliser leurs ressources pour terraformer ce tunnel impossible à quitter.



On va tout de suite commencer par les quelques points moyens du bouquin. Je trouve à titre personnel qu'il y en a peu. Les personnages traversant le roman sont un peu grossiers: afin d'accélérer le scénario, les prises de positions sont fermes et trop peu nuancés. S'en ressent un manque de finesse, qu'on retrouve d'ailleurs souvent dans les séries télévisuelles, et impactant parfois la crédibilité du récit. Il faut bien avouer que les dialogues et monologues intérieurs de chacun sont parfois un peu bruts et auraient mérité un peu plus de travail. De la même manière, si l'écriture de Benassaya est très fluide et fait clairement le boulot, on manque parfois un peu de littérarité (toujours bienvenue).



Ce qui est incroyable, en revanche, c'est le sentiment très "Interstellar" du bazar. Et je pense qu'afin de pousser la comparaison, on pourrait dire que les détracteurs du film ne s'y retrouveront pas non plus dans ce bouquin (inversement). La fin, par exemple, m'a énormément fait penser à celle du film.

Je comprends par ailleurs la déception de certains lecteurs: en créant un Univers (je parle littéralement d'un univers) aussi excitant et cohérent, Benassaya nous fait réfléchir sur nous-mêmes et le sens de toute existence. Evidemment, découvrir ce qui se cache à l'origine du tunnel et ses motivations revient à découvrir ce qui a créé notre univers et le fameux "Pourquoi sommes-nous là?". Ce sont ces promesses, surdimensionnées, qui me transportent à chaque fois dans les récits de SF jusqu'au-boutistes mais ce sont souvent celles qui se révèlent les plus décevantes. J'ai avec le temps contenuma frustration et appris à apprécier les fins de récit comme celles-ci.

J'ajouterai également que le livre est un réel "page-turner". Je me permets de le souligner car ça ne m'arrive pas souvent. Je vois toujours sur twitter ou d'autres critiques "Je n'ai pas pu lâcher le bouquin!": même en étant je pense un lecteur régulier, c'est extrêmement rare que je reste scotché à un bouquin (sauf lorsqu'on s'approche de la fin, bien sûr). Ici, j'ai du lire deux tiers du livre en une journée, ce qui est notable.



Vous pouvez donc lire "Pyramides" sans vous faire trop de mouron: c'est un récit cosmique riche en promesse, plein de rebondissements et d'une vraie fougue aventurière. Si vous avez apprécié les délires "Interstellar", vous pouvez vous jeter sur ce récit qui vous bousculera suffisamment. Car finalement, qu'y a-t-il de plus anxiogène à vivre dans un tunnel aux dimensions illimitées plutôt que dans un univers sans limite?
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Pyramides

Suite à un long voyage, des colons en provenance de notre système solaire se réveillent de leur sommeil cryogénique à bord de leur vaisseau spatial. Ils se retrouvent dans un espace inconnu complètement dépourvu d'étoiles, dans un temps qu'ils n'ont pas les moyens d'évaluer. Au lieu de s'installer comme prévu sur une planète de type terrestre, les voilà posés dans un endroit au sol gris. Certains cherchent à s'adapter en construisant leur ville avec les moyens du bord dans ce nouveau lieu inhospitalier. D'autres préfèrent utiliser les ressources du vaisseau pour explorer les environs, ne souhaitant pas abandonner leur espoir de trouver une planète plus conforme à la vie humaine. Ainsi deux camps vont rapidement s'opposer à bord. Nous allons suivre quelques personnages clés du vaisseau, dont un couple qui se retrouvent chacun dans un clan. La nature humaine étant ce qu'elle ait, les oppositions ne vont pas toujours se gérer simplement. Des affrontements, des trahisons, des égarements vont émailler la vie des colons.

Dans ce space-opéra, l’auteur aborde de nombreux thèmes et y glisse une énigme (où sont donc les colons ?). Il nous parle d'évolution génétique (avec des "pucerons" géants), de rencontres extra-terrestres (dont un virus intelligent), d'engins voyageant à des vitesses proches de la lumière, mais c'est avant tout une histoire humaine, de gens normaux face à une situation inconnue qui les oblige à faire des choix en leur âme et conscience, à se fourvoyer parfois, à accepter leurs erreurs ou à s'y enfoncer à d'autres moments. Tout cela dans le but de survivre individuellement ou collectivement.

La lecture est fluide. Les 600 pages ne sont pas de trop pour cette histoire riche en événements. Bizarrement je ne me suis pas attachée à un personnage en particulier, à part peut-être Bleu-gris. Mais je recommande sans problème cette lecture aux amoureux de science-fiction et d'aventure.
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Pyramides

- Avez-vous une explication à ce labyrinthe ?



L'entité sourit.



- Les mêmes que les vôtres. Une entité infiniment plus évoluée que nous. Ce que certains d'entre vous appelle Dieu. Ou peut-être sommes-nous dans un rêve.



- Un rêve ?



- Oui. de la même manière que vous rêvez actuellement cet entretien avec moi. Peut-être faisons-nous tous, toutes les espèces et entités qui peuplent ce labyrinthe, le même rêve. Un rêve généré par une entité supérieure.



- Vous n'y croyez pas. Vous cherchez la sortie.



- Peut-être faut-il se réveiller pour trouver la sortie.



Quitter un artefact imaginaire, sphère ou cylindre d'une superficie inimaginable dont aucune entrée ne semble exister, retenant peut être pour toujours toutes les civilisations l'ayant foulé sans s'en apercevoir depuis des millénaires cherchant désespérément le moyen d'en sortir.



Sortir ? D'accord mais pour aller ou ? Puisque aucune d'entre-elles ne sait ou elle se trouve, n'ayant pour firmament que l'obscurité la plus profonde.



Un espace temps dilaté, une gravitation inversée, un silence permanent et une nuit sans étoiles, paysage unique se reproduisant sur des millions de kilomètres, n'offrant l'espérance d'aucun ailleurs autre qu'un isolement à long terme ou une expédition interminable ne menant nulle part.



Tensions de plus en plus pesante entre ceux qui abandonnent tout espoir de bouger et ceux qui s'épuisent à parcourir une sorte de tesseract dont l'inspiration et l'expiration tel un cube enlisé en lui-même ne fait à chaque fois que leur renvoyer sa propre image.



Ou alors tout simplement sortir d'une conscience squattée, songe divin collectif, faisant d'un environnement inconnu le temple d'une solidarité et d'une réflexion en commun qu'il ne faudrait jamais interrompre même si ceci est Ad vitam æternam.
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Arca

Salut les Babelionautes

J'ai découvert Romain Benassaya en lisant les avis postés sur ses romans et du coup je me suis offert ce space-opera et bien m'en a prit.

L'Humanité est arrivé à bout des ressources de la Terre et ne parvient à survivre qu'en exploitant le Système Solaire.

La surpopulation est devenue critique et les instances dirigeantes n'ont trouvées qu'un moyen pour y faire face, la terraformation de Mars.

Mais ce n'est qu'un mensonge, et ceux qui sont déportés sur la planète rouge ne sont la que pour l'exploité.

Sorany Desvoeux, pour échapper aux services obligatoires sur Mars, postule pour une Mission de recherche sur Encelade, l'un des satellite de Saturne.

Mais lors d'une expédition elle découvre une nouvelle matière aux propriétés étonnantes.

A partir de cet instant, l'auteur a imaginé une superbe histoire de Science-Fiction, ou cette matière va permettre a un Vaisseau Spatial, ou plutôt une Arche contenant une sélection d'individus et d'animaux, de partir a la conquête d'une exoplanète située a des Année-lumière du Soleil.

le récit se concentre sur le vase clos de l'Arca, le Vaisseau qui doit leur permettre de dépasser la vitesse de la lumière et même plus.

le Voyage doit durer une dizaine d'années en temps relatif, alors que sur Terre plusieurs siècle s'écouleront.

Mais malgré le soin apporté a la sélection des Arcanautes, une opposition va se mettre en place avec l'aide d'une nouvelle religion.

J'ai passé un agréable, moment malgré l'usage de flash-back qui permettent de mieux comprendre le parcours des différents personnages clés.

Voila un auteur dont je vais lire surement d'autres titres, la SF Française se porte bien.
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Pyramides

J'ai été entraîné par l'intrigue, voulant savoir ce qui allait arriver aux protagonistes de ce long voyage. Chaque question posée m'a incité à chercher des réponses dans les pages suivantes. J'en ai trouvé certaines, j'ai parcouru des milliers de kilomètres avec certains des passagers. Comme eux, je cherchais à comprendre ce qui se passait. Comme eux je voulais savoir. Alors je cherchais avec eux, je m'inquiétais ou m'enthousiasmais avec eux. En cela, ce livre est une réussite. Mais le dénouement m'a laissé... sur ma faim...
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Pyramides

Un roman intéressant de Benassaya au synopsis bien inspiré et engageant :

Au XXIIe siècle, une expédition partie de la Terre pour coloniser la planète Sinisyys termine sa route, de façon mystérieuse, dans un endroit peu engageant : un tunnel aux dimensions dantesques totalement étrange et inconnu.



Le début est réellement passionnant, l'auteur sait habilement créer un bon flow qui nous rend addicte et on dévore avidement les 100 1eres pages pour en savoir davantage. On veut comprendre, on veut savoir, on veut percer ce mystère bien étrange et déroutant.

D'autant plus habile que ces "naufragés de l'espace" vont rapidement se diviser en 2, entre ceux qui veulent explorer, aller plus loin, découvrir et peut être continuer leur voyage, et les autres qui, au contraire, veulent rester, pour s'établir et fonder une nouvelle communauté. On assiste à des débats tendus et l'auteur balance des dilemmes qui font mouche (Faut-il réveiller l'équipage ? Gâcher les ressources pour explorer ou pour s'installer ?...).



Bref que du bon, mais :

la suite du récit, passé le cap du 1/3 du bouquin, se tasse franchement. Le flow se tarit et l'auteur scie la branche sur laquelle il nous a sciemment assis ! Si les pages concernant l'exploration restent passionnantes, on est singulièrement et rapidement frustré car l'auteur fait traîner les choses. Le récit s'éternise, finit par tourner en boucle, se répète, tergiverse sur 400 pages. C'est long et sincèrement décourageant. Prenez par exemple le personnage de Obéron Keyras et son syndrome de Cassandre, dont les propos limites eschatologiques se répètent à 3 reprises ou le personnage d'Eric Rives dont l'attitude lasse rapidement : il veut explorer le tunnel, mais hésite ...mais y va quand même, puis une fois fait est rongé de remords, promet de ne pas y retourner...mais hésite à nouveau....y retourne...bref 3 fois comme ça et je n'ai pris que 2 exemples.

Le récit stagne tellement qu'on est littéralement surpris quand un Deus ex machina tombe de nulle part (le virus qui cause…). A point nommé d’ailleurs car il semble avoir pour seule fonction de relancer un récit qui s'éternise.



En somme, un peu déçu. Le livre est réellement passionnant au début, mais tout juste intéressant par la suite (on s'accroche pour comprendre), dont le rythme est gâché par des propos répétitifs qui finissent par ennuyer et frustrer. Néanmoins l'auteur a su soigner la fin et relancer une trame au final très inégale. Je le conseille néanmoins pour ses aspects originaux (l'auteur a une sacrée imagination) et sa fin soignée aux petits ognons.
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Pyramides

Attention avec ce roman : si vous le débutez le soir, sachez qu’il y a un fort risque de passer une nuit blanche !



Pyramides est un véritable page-turner, qui nous plonge dans une histoire énigmatique et passionnante.



Nous sommes déposés, à l’instar des colons du vaisseau, dans un endroit inconnu et surtout très étrange et bien loin de la planète censée nous accueillir.



Mais où sommes-nous tombés ?

Quand ?

Pourquoi ?

Comment s’en sortir ?



Tant de questions qui nous tiennent en haleine. L’auteur, avec sa plume immersive et très fluide, nous accroche à son histoire et réussie même à faire naître des émotions. (Les jardiniers sont mes personnages favoris ❤️)



Une belle ode aux explorateurs de tous temps mais aussi, sous des dehors de roman d’action, certaines thématiques intéressantes sont abordées et ajoutent une profondeur au récit.



𝐄𝐧 𝐁𝐫𝐞𝐟 :



Une lecture addictive et immersive que j’ai pris grand plaisir à découvrir, et qui m’a autant passionnée qu’émue.
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Les naufragés de Velloa

Romain Benassaya est un jeune auteur de science-fiction français qui me tente depuis qu'il a publié Pyramides chez Critic il y a quelques années. En bonne fan de mythologie égyptienne, j'étais intriguée de voir ce qu'il en ferait en SF mais l'occasion ne s'est jamais présentée. Alors quand j'ai eu l'opportunité de découvrir sa plume dans son tout dernier livre adapté au format poche, j'ai craqué et je suis ravie de l'avoir fait. Merci aux éditions Pocket pour ça !



Romain Benassaya en bon fan de Frank Herbert et Dan Simmons, comme il le revendique, offre une aventure fort divertissante mais qui recèle également une belle profondeur malgré peut-être un petit problème de rythme qui nous laisse sur une impression de précipitation à la fin.



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Nous sommes dans un futur pas si lointain, au XXVIIIe siècle, la Terre est désormais inhabitable et les Hommes ont émigré sur Mars, Vénus, Mercure et d'autres planètes et satellites. Cependant l'humanité n'a rien perdu de sa bêtise et elle offre désormais un visage fort sectaire, l'élite, ou du moins celle qui se considère ainsi, étant allée vivre sur Mars et refusant de se mêler aux autres, même s'ils sont en difficulté sur leur planète. Dans ce contexte, une mission est envoyée vers une planète lointaine où une technologie dont Mars aurait bien besoin serait peut-être présente, mais lorsqu'ils approchent ils font une drôle de découverte.



J'ai beaucoup aimé la double narration mise en place par l'auteur qui permet de découvrir peu à peu l’entrelacs politique, social et religieux de cette intrigue qui débute tel un space opera mais ce termine en planet opera de belle facture. On y découvre le présent et le passé des membres clés du vaisseau à destination de Velloa, puis de l'une des habitantes de cette planète, la petite Danaya, qui va se révolter contre l'ordre établi sur sa planète.



La découverte de cette planète et de ceux qui la peuplent est l'un des éléments qui m'a le plus plu. Je suis toujours fascinée par la découverte de nouvelles sociétés imaginées par les auteurs de SF et ici, on sent clairement les influences des grands auteurs qu'a lu Romain Benassaya : Simmons, Herbert et bien sûr Lovecraft. Nous découvrons sur Velloa une société, issue des survivants d'un premier vol vers cette planète, qui fait tout reposer sur la religion et plus particulièrement le mythe d'Adrastée, une ancienne déesse terrestre inusité désormais. Son clergé dirige chaque pan de la société et en particulier contribue au fort contrôle des naissances, ce qui sera à l'origine de la révolte de l'une des héroïnes : Danaya. Son histoire va se mêler de manière plutôt inattendue à celles de Mark, Linea et Karen, des membres du vaisseau en approche, qui vont descendre sur Velloa. Ensemble, ils font partir à l'aventure et découvrir les secrets insoupçonnés de cette planète sur fond de civilisation mystérieuse à la Lovecraft, mais aussi d'IA, et autres discussions sur l'âme, les dieux, etc.



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Même si nous retombons sur des thèmes assez classiques en SF que sont les sociétés sectaires, la lutte contre l'arbitraire, le contrôle des naissances, la terraformation ou encore la religion et les IA, Romain Benassaya mélange très bien tout ça pour développer une histoire divertissante, rythmée et prenante où il nous fait voyager. Son aventure est complexe, elle mélange découverte de la planète et ses mystères, plan de rébellion contre Mars et plan de sauvetage de Mars qui est attaquée de l'intérieur par un mystérieux virus.



Les personnages sont tout aussi contrastés, notamment les membres du vaisseau spatial, qui ont chacun des choses à cacher et pour lesquels on se demande jusqu'au dernier moment quel est leur camp et quels sont leurs désirs cachés. Ils ont chacun un côté baroudeur fort appréciable dans ce type d'histoire et sont fidèles à eux-mêmes de bout en bout, ce que j'apprécie. Cependant, ces mêmes personnages ne sont pas du tout attachants. Étrangement dans ce roman, soit les personnages ont des pensées complexes comme les membres du vaisseau, soit ils sont attachants comme Danaya, mais jamais les deux en même temps... C'est un peu dommage.



L'histoire, elle, a un soucis de rythme à mes yeux. Même si elle est menée d'un bon pas, mais à plusieurs moments j'ai ressenti de vrais creux où l'histoire se traînait, et à l'inverse les 100 dernières pages font un peu précipitées tant toutes les révélations et actions clés sont condensées à ce moment-là alors que certaines informations auraient très bien pu être distillées avant sans grand préjudices. De plus, il m'a longtemps manqué un sentiment de wow, de vertige. J'avais plus la sensation d'être dans une aventure de conquistadors version futur. Heureusement les éléments propres à me faire décoller sont tous arriver sur la fin, mais j'aurais aimé leur échelonnement pour me faire rêver de bout en bout. J'aurais moins eu le sentiments de ressentir quelques facilités scénaristiques fort à propos.



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Les naufragés de Velloa m'a donc fait passer un très bon moment. Ce fut une aventure classique mais fort divertissante où j'ai aimé le mélange des thèmes, où j'ai apprécié la réflexion sur la religion dans ce cadre hautement technologique et où les perspectives sur une humanité terriblement sectaire ne sont malheureusement pas totalement impossibles. Un très bon planet opera efficace comme j'aime avec de jolies surprises finales.
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Pyramides

Il y a un peu plus d'un an je découvrais Romain Benassaya avec son tout premier roman, Arca. Sans être enthousiaste, j'avais noté de la qualité dans la plume de ce "nouvel" auteur. Beaucoup de bonnes idées, un suspense savamment distillé et comme écueil des personnages un peu trop caricaturaux à mon goût. Mais je m'étais promis de lire son prochain roman. Bien m'en a pris.



Pyramides est donc sorti il y a quelques mois, je repoussais sans cesse sa lecture. Et c'est la critique dithyrambique de Lune qui m'a fait franchir le pas. Pour commencer, les défauts que j'avais notés pour Arca ne sont plus là. Les personnages sont tous humains, avec leurs forces et leurs faiblesses. Leurs sentiments varient au grès des années et de leurs expériences. Ce qui était le point faible du précédent roman est l'un des points forts de celui-ci.



Quelques mots de l'histoire, je ne veux pas trop en dévoiler et vous laisser découvrir l'originalité dont fait preuve l'auteur. Au commencement, ce n'est que du très classique : la Terre devient inhabitable, des vaisseaux sont envoyés aux quatre coins de la galaxie afin de trouver une planète susceptible d’accueillir les Hommes. Le Stern III est l'un de ces vaisseaux, son commandant sort de son hibernation, réveille son second comme la procédure le prévoit à l'amorce de leur arrivée dans le système planétaire prédéfini. Sauf qu'ils ne sont pas où ils devraient être. Pire, aucune étoile dans le ciel, aucun point de repère, le noir complet... et c'est là que Romain Benassaya laisse libre court à sa fantaisie et son exotisme !



Tout le long des 500 pages du roman, l'auteur traite des sentiments humains, de la difficulté de créer une communauté homogène quand les avis divergent et de la complexité de faire le "bon" choix quand il n'y en a pas vraiment. Mais ce n'est pas que ça, c'est aussi de l'exploration, de l'aventure, de la politique, des trahisons... et une petite partie vertigineuse, ce Sense of Wonder qui fait frémir tous les lecteurs de SF.



Pour conclure, Pyramides est une réussite sur tous les plans. Bien écrit, original, dépaysant et stimulant, ce roman vous emmènera bien plus loin que vous ne l'auriez espéré.




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Pyramides

🚀 Pyramides - Romain Benassaya 🚀



Résumé :

2182, des colons fuient la Terre devenue stérile dans une vingtaine d'immenses vaisseaux pour un voyage de deux cents ans. Toutes prennent la direction de Sinisyys, une autre planète bleue, dans le système 82 Eridani. Une seconde chance pour l'humanité. Mais à leur réveil d'un long sommeil en biostase, les occupants du Stern III ne se trouvent pas sur le nouvel Éden tant souhaité. Ici, point de voûte étoilée, et l'IA du vaisseau en panne ne peut leur donner aucune indication.

Les seuls indices que les passagers ont sont l'extraordinaire évolution de la forêt qui sert de poumon au vaisseau, et des Jardiniers – des pucerons génétiquement modifiés devenus scarabées. Combien de temps ont-ils bien pu passer en stase pour qu'une telle chose soit possible ? Et quel est cet environnement froid et noir, ressemblant à un tunnel aux proportions dantesques ?



Imaginez, vous partez pour une nouvelle planète, pour y recommencer votre vie et redonner une chance à l'humanité et au réveil vous découvrez que vous êtes échoué dans un endroit inconnu, l'IA qui gérait le vaisseau est HS, vous n'avez absolument aucune idée de où vous êtes ni de comment vous avez pu y arriver... c'est ce qui arrive aux passagers de Stern III.

Une fois le fait accepter que faire? Tenter d'explorer les alentours, essayer de trouver une solution pour repartir ou bien s'installer car ce qui prime c'est la survie? C'est à ces questions que vont être confrontés les passagers et cela va créer de nombreuses dissensions au sein de la communauté.

J'ai beaucoup aimé l'ambiance du livre où la colonisation spatiale est avant tout prétexte à décortiquer les rapports humains en société, notamment en cas de crise. J'ai bien aimé les personnages et surtout l'idée des jardiniers, ces insectes conscients et intelligents en charge de la forêt artificielle du vaisseau.

L'histoire est très prenante, les personnages attachants et le mystère entretient le suspens.

Bref j'ai beaucoup aimé ce naufrage spatiale 😊.
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Pyramides

J’étais en quête d’un roman qui me redonnerait le goût de la lecture. Au détour d’une librairie, je me suis dit que j’allais me laisser tenter par celui-ci. Et bien m’en a pris, car je me suis vraiment régalé du début jusqu’à la fin. J’ai trouvé ce roman dépaysant, original, simple et fluide à la lecture avec des thèmes qui je pense toucheront énormément de personnes.



Une analyse plus détaillée ci-dessous:



- L’histoire a sans conteste fait mouche sur moi. Le concept de vaisseau spatial dont l’équipage se réveille d’un long sommeil est toujours une bonne recette… On retrouve donc les occupants du Stern III qui sont bien loin de leur objectif d’origine, la planète bleue Sinisyys. Jusque là, rien de bien neuf sauf que la manière dont l’auteur nous mène tout au long de l’aventure est parfaite. Le lecteur est coincé aux côtés de l’équipage, il évolue avec lui, il se réjouit de ses succès. Il n’y a de mon point de vue aucun défaut au niveau du rythme, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde et j’ai eu beaucoup de plaisir à voir les différentes factions (Explorateurs et Bâtisseurs) se constituer et se confronter. Ce roman est vraiment ouvert au plus grand monde car on retrouve en dehors de la dimension SF, beaucoup d’aspects sociétaux au travers des différentes communautés rencontrées (j’oubliais de préciser que les humains du Stern III sont accompagnés des Jardiniers, des insectes génétiquement modifiés qui entretiennent le poumon vert du vaisseau). Je ne peux malheureusement pas trop en dire car je risquerai de vous spoiler.



- l’univers est particulièrement réussi. L’originalité réside dans le fait que les humains (et les pucerons) du Stern III sont coincés et qu’ils vont devoir faire preuve d’inventivité pour se sortir du pétrin et survivre de manière générale. Amélioration de vaisseaux spatiaux, adaptations génétiques, exploration, rencontres avec de nouvelles espèces, vous ne pourrez qu’être agréablement surpris par les découvertes successives que vous allez faire. Les complots politiques seront aussi de la partie et l’affrontement des deux factions contribue grandement au dynamisme du texte. L’atout numéro 1 reste quand même le tunnel (qui s’apparente plus à un labyrinthe) dont on parle tout au long du roman et que l’on a du mal à définir. Car il est la cause principale du naufrage de notre équipage, sa prison mais aussi à fortiori son nouveau lieu de vie auquel il va devoir s’adapter.



- le dernier point et non des moindres: la plume de l’auteur est vraiment très agréable. J’aime beaucoup cette manière simple de décrire des choses pouvant être complexes. Il laisse une grande part d’interprétation au lecteur lui permettant d’imaginer et de se représenter le vaisseau spatial de ses rêves. L’auteur ne se perd pas dans d’innombrables descriptions de matériel scientifique ou de phénomènes physiques car ce n’est pas là que réside le cœur du texte. Une grande partie du roman est dédiée à la façon dont une communauté s’organise et interagit pour survivre. J’ai beaucoup apprécié que les personnalités de chacun soient développées et évoluent avec le temps en fonction de leurs expériences. J’en retire une nouvelle fois que l’être humain est capable du meilleur comme du pire mais qu’il réside toujours une lueur d’espoir même lorsque la situation est désespérée.



En conclusion, ce roman est un régal et je découvrirai avec joie les autres textes de l’auteur. J’ai par ailleurs en soute « La dernière arche » que je ne tarderai pas trop à sortir de ma PAL. Des belles surprises comme celle là, j’en demande tous les jours.
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Pyramides

Quelle claque ! Sous couvert d'un résumé peu original et d'une couverture qui n'a rien à voir avec ce qui est décrit dans le livre, cette lecture a été coup de cœur absolu.

Je plante le décor : Le vaisseau colon Stern III a pour mission de transporter 1600 personnes triées sur le volet vers une nouvelle planète semblable à la Terre, cette dernière étant mourante. Grâce à l'avancée des technologies et de l’invention de l’Al-Iksir 121, procédé qui remplace le sang et maintient en animation suspendue, les humains peuvent rester en vie théoriquement indéfiniment, des centaines, voire des milliers d’années.

Après leur réveil, les plus haut gradés se réunissent en conseil pour prendre une importante décision. Interrompre ou non l'animation suspendue du reste des passagers. Dès le départ, tout le monde n’est pas d’accord sur ce point mais il est finalement décidé de réveiller tout le monde.

Johanna, est en charge de la forêt du vaisseau qui produit l’oxygène à bord et doit accueillir, à terme, une agriculture qui permettra aux colons de survivre. Mais à son réveil, elle découvre que les pucerons modifiés génétiquement par l'homme en vue du voyage ont grossi significativement et ont développé une intelligence grâce à leur capacité d’apprentissage inégalée codifiée dans leur génome. Plus troublant encore, la taille de ces pucerons suggère qu’au moins trente mille ans se seraient écoulés. Leurs prouesses ne plaisent pas à tout le monde, notamment quand il devient évident que sans leur aval rien ne poussera dans la forêt dont ils sont devenus les maîtres et les protecteurs.

Pour ne rien arranger, l’équipage découvre assez vite qu’ils se trouvent dans une sorte de tunnel aux dimensions vertigineuses. La question : comment sont-ils arrivés là ? Seule la boîte noire du vaisseau peut y répondre, mais il faut d'abord remettre en marche les machines. Alors qu’il apparaît clairement que le vaisseau n’ira nulle part dans l'immédiat, les dissensions au sein du Conseil se multiplient et le capitaine est quelque peu dépassé. Son autorité n’est plus réellement reconnue et des luttes de pouvoirs commencent à gangrener la fragile communauté.

Des coalitions se forment. Et finalement deux mouvements distincts s’affrontent pour les ressources du vaisseau : les bâtisseurs contre les explorateurs aussi surnommés Fatalistes et Téméraires. Les inquiétudes de chaque groupe sont légitimes. Les seconds ont peur de rester coincés toute leur vie dans ce tunnel sans jamais trouver la sortie, une autre forme de vie ou une explication à leur situation. Les premiers, eux, ont accepté la situation et estiment que l’exploration est une perte de temps et de ressources. Ils veulent avant tout se construire une vie durable. Certains ont peur des pucerons ou du moins trouvent ridicule de devoir dépendre d'eux pour subsister. Ils ne sont pour l'instant pas hostiles mais on se doute, la nature humaine étant ce qu'elle est, que le statu quo ne durera pas éternellement… Je m’arrête là car j’ai suffisamment planté le décor sans trop en dire mais rassurez-vous, le livre fait 622 pages et beaucoup, beaucoup de choses complètement inattendues vont se produire !



L'alternance des passages entre exploration et intrigues politiques est très bien dosée. À partir de la seconde moitié du livre, je ne pouvais plus le lâcher. L'auteur nous emmène toujours plus loin et la fin m'a laissé sans voix. C'est le genre d'histoire qui reste quelque temps avec soi. Plusieurs jours après ma lecture, je continuais à me dire que c'est brillant et que l'univers est glaçant de réalité mais également très ouvert à l'interprétation. Tant de questions pendant cette expérience de lecture : Qu'est-ce que le Tunnel ? Vont-ils en sortir un jour? Que va-t-il advenir de Nouvelle Ramille ? On s'interroge sur le futur de l'humain et l'avancée des technologies. On ne peut que saluer le travail de recherche de l'auteur. Je recommande chaudement aux amateurs de soft SF.
Lien : https://www.paracosme.com
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Pyramides

Avec ce huis clos labyrinthique, Romain Benassaya prouve une fois de plus qu’il n’a rien à envier aux grands maîtres de la sf. Même si La Dernière Arche aura toujours une place privilégiée dans mon cœur, Pyramides, écrit trois années plus tôt, est une œuvre tout autant percutante.



L’intelligence du roman c’est cette découpe en deux temps : un premier qui pose les bases, met en place l’intrigue, introduit les personnages (oui certains sont exécrables, oui Johanna est rabat-joie - mais ce préambule est nécessaire) et un second qui s’ouvre sur un plot twist magistral, et qui, malgré certains aspects que nous pouvions deviner, inverse toute la tendance et redynamise le récit.



Encore une fois l’auteur nous transporte dans un univers époustouflant et original dont lui seul a le secret. Car c’est un féroce conteur Romain Benassaya, il sait merveilleusement s’y prendre pour nous emmener loin, au-delà des étoiles et du système solaire, à la découverte de « terres » nouvelles et jusqu’alors inexistantes à nos yeux.



L’auteur a cette capacité de créer des personnages passionnants : des espèces extra-terrestres intelligentes, des espèces génétiquement modifiées mais aussi des humains (très humains) avides (comme toujours) de pouvoir et de conquêtes peu importe les moyens et les conséquences. En prime, dans Pyramides il a su décrire et retransmettre parfaitement les conditions d’enfermement angoissantes dans lesquelles se trouvent nos protagonistes.



Car ici il est question d’une lutte intestine au sein d’un groupe de colonisateurs échoués sur une surface inconnue sans lumière ni véritable issue. D’une division politique forte entre Bâtisseurs et Explorateurs, les Fatalistes et les Téméraires. Les uns privilégiant la reconstruction, les autres l’exploration.



Pyramides c’est page turner éblouissant, presque expérimental, intense et bouleversant, qui monte en puissance et se clôt en apothéose. Vous l’aurez compris, Romain Benassaya est devenu l’un de mes auteurs favoris et je n’ai pas fini de le lire !
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La dernière arche

Après mon excellente découverte des Naufragés de Velloa, puis mon quasi coup de coeur pour le vertigineux Pyramides, impossible de ne pas céder aux sirènes de La Dernière Arche, dernier roman de Romain Benassaya présenté comme se déroulant dans le même univers. Malheureusement si divertissement il y eu à nouveau, vertige je n'ai point ressenti cette fois et l'ennui a même pointé son nez parfois...







Comment en est-on arrivé là ? L'auteur a toujours mille idées en tête, ça c'est chouette ! Mais dans leur traitement, on est tombé pile poil dans quelque chose que je n'aime pas : un roman de SF qui a plus des allures d'aventure de fantasy voir de conte médiéval. Quand on m'offre auparavant des aventures vertigineuses avec des concepts fascinants et renversants retomber sur une simple quête de liberté, des simples conflits politiques et de personnes, c'est trop peu pour moi...



Ainsi pendant les trois quarts de l'oeuvre ou presque, je me suis ennuyée à essayer de retrouver l'ambiance et l'univers claustrophobique de Pyramide. A la place, j'étais dans un nouveau monde clôt mais différemment où des femmes au service d'un drôle de type qui semblait tout contrôler voulaient gagner leur émancipation et s'échapper du Fort où elles étaient retenues pour aller voir ce qui se cachait derrière la mystérieuse qui l'entourait. Cet homme, Atim disait pouvoir voyager dans le temps et ces femmes Shory et Lena semblaient avoir été enlevées à des époques différentes, l'une dans la Mésopotamie antique, l'autre au XXIIe siècle. Intriguant à souhait, oui, mais pas assez exploité aussi, malgré le chic qu'à l'auteur pour gonfler son récit d'intrigues pyramidales emboîtables et de surprises à rebours.



Au lieu de partir dans une quête pour comprendre qui elles étaient, ce qu'elles faisaient là, qui était Atim, on se retrouve à les suivre passant d'un monde à l'autre, car oui, leur monde appelé Perle, peut communiquer de façon assez incroyable avec d'autres appelés également Perle. Si le voyage aurait pu me plaire car il procure une certaine forme d'incrédulité qui me scotche, l'auteur n'a pas fait ce choix-là et a préféré s'attarder sur des histoires de femmes et autres complots politiques une fois Shory et Lena posées à un endroit. Ce n'était pas palpitant.



J'aurais pu abandonner ma lecture, mais heureusement entre leurs chapitres nous avions parfois des interludes mystérieux et ceux-ci semblaient vraiment faire le lien avec Pyramides, et expliquer où nous nous trouvions vraiment. Là, ce fut passionnant et vertigineux, mais tellement succinct ! Ces chapitres furent pour moi les seuls à m'intéresser et ils furent tellement peu nombreux et si peu épais que j'en ai vite ressenti une grande frustration. J'ai adoré les révélations qu'ils ont porté, l'image qu'ils m'ont offert de cet univers où j'ai retrouvé l'imagination folle de l'auteur qui ose vraiment des créations vertigineuse. Mais il m'a fallu ensuite attendre les cent dernières pages de l'oeuvre pour que tout se rassemble et que l'intrigue prenne la direction que j'attendais. C'est trop peu.



Pourtant quand il tape dans la SF, Romain Benassaya est fantastique à lire. Il sait imaginer des vaisseaux incroyables, des voyages mouvementés mais qui font rêves, des créatures inimaginables qui poussent l'Homme a des interactions fascinantes. J'ai adoré recroisé des personnages connus de Pyramides et apprendre ce qu'ils étaient devenus. J'ai adoré croiser de nouvelles créatures bien dangereuses. J'ai adoré imaginer ces différentes Perles et leur structure, tout cela dans un décor angoissant et fascinant qu'on connaît bien. Quel dommage que ce n'ait pas été le coeur du récit.



600 pages, ce fut ainsi bien trop long pour ce que l'auteur avait à raconter. Là, où j'avais tourné les pages à toute vitesse dans Pyramides pour tenter de comprendre ce qui se tramait, j'ai traîné les pieds ici pour en sortir. Je n'ai accroché ni à l'intrigue ni aux personnages que j'ai trouvé fades et transparents. Seuls les interludes m'ont tenu en haleine et permis de terminer ce roman. Je le regrette d'autant plus que l'ensemble des concepts de SF m'ont semblé fascinants et passionnants à suivre. Ils sont juste bien trop peu présent par rapport à l'habillage que l'auteur leur a donné et qui tenait plus d'une fantasy politique banale. Monsieur Benassaya, s'il vous plaît revenez à la SF la prochaine fois, ce Labyrinthe est trop fascinant pour en rester là !
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Pyramides

Pyramides est un planet opera géniallissime et captivant de la première à la dernière page. Dommage que je l'aie laissé dans ma PAL plusieurs mois en pensant que c'était un space opéra traitant de voyages dans l'espace durant 600 pages, genre qui m'attire moins.



Au XXII ème siècle les humains sont déjà installés sur plusieurs planètes et, grâce à des machines de Terra Formation, parviennent à coloniser les milieux les plus hostiles. Le Stern III, immense vaisseau transportant 1600 passagers, plusieurs outils de colonisation et une immense forêt produisant de l'oxygène et gérée par des pucerons génétiquement modifiés, décolle de la Terre direction Sinisyys, une planète bleue aux conditions semblable à la Terre. Le voyage devra durer 200 ans, période durant laquelle les passagers seront plongés en animation suspendue pour être réveillés à leur arrivée.

A leur réveil cependant, aucune trace de Sinissys. Le Vaisseau est posé dans un endroit inconnu, sans ciel ni étoiles, le noir complet. Les ordinateurs de bord sont tous HS, impossible de savoir ce qu'il s'est passé. Seul indicateur laissant présager que beaucoup plus de temps a passé: la forêt artificielle qui s'est développée et adaptée et présente désormais une flore inconnue. Les pucerons se sont également développés et sont désormais de gros scarabées semblant posséder une forme d'intelligence.



Pyramides ne traite pas de conquête spatiale mais de l'humain: L'humain face à l'inconnu, l'humain qui doit s'organiser en société, qui génère des rapports de forces à une vitesse inouïe. Faut-il explorer le milieu environnant et comprendre ce qu'il s'est passé? Faut-il accepter la situation et se développer à cet endroit sans se poser plus de questions? Comment considérer cette autre espèce génétiquement modifiée et créée par l'homme mais qui semble être tout aussi intelligente que l'homme sinon plus sage?



Romain Benassaya a une belle plume, une écriture fluide et sans fioriture avec laquelle il parvient à composer des personnages solides et pleins de nuances. Il est le maitre à bord et nous balade dans une intrigue rythmée par l'exploration d'un milieu inconnu, les tractations politiques au sein de l'équipage, les complots, les affinités entre les gens, les questionnements presque métaphysiques sur l'humain et sa manière de considérer d'autres espèces. C'est captivant, et les plus de 600 pages filent à la vitesse de lumière. On referme le livre et on est déçu que ça se termine.
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Les naufragés de Velloa

Romain Benassaya sait vraiment raconter des histoires prenantes et captivantes. Ce nouveau space opera est encore une réussite, plus qu' Arca, mais un peu moins que Pyramides qui avait atteint des sommets !

Dans les Naufragés de Velloa, tous les ingrédients d'une aventure réussie et passionnante sont là : vaisseaux, civilisations, planètes, personnages, personnalités, conflits, IA, etc... Les habitant de Mars contre ceux de Venus, avec au milieu ce qui reste de la Terre devenue inhabitable, et un monde inconnu, dangereux, terrible et cruel, où tout le monde va échouer pour l'affrontement final. Les protagonistes sont très attachants, et on suit cette épopée très riche avec un plaisir immense.

Le 4ème opus du français Benassaya, La Dernière Arche, vient de sortir. Il me tarde de le lire.

La SF française est en plein renouveau depuis de nombreuses années, avec des talents confirmés comme par exemple Genefort et Lucazeau, pour ne citer qu'eux. François Busnel et La Grande Librairie ferait bien de s'en inspirer pour une émission purement littérature de science-fiction, au lieu de n'inviter - comme d'habitude - que "les auteurs connus" qui de temps en temps écrivent un bouquin dit de SF !



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Les naufragés de Velloa

Dans un futur "assez proche" (vers la fin du second millénaire) Mars et Vénus ont été colonisées et en partie terraformées. La Terre est devenue inhabitable. Mars et Vénus n'acceptant aucun réfugié, la population s'est dispersée sur Mercure et/ou sur des satellites Joviens. Les conditions de vie y sont désastreuses. Les deux planètes phares se disputent le leadership, chacune ayant fait des avancées technologiques dans des domaines différents. Une collaboration est inévitable quand on découvre que l'Embrun 17, un des derniers vaisseaux de l'Exode, avait fait un bond instantané de dix-neuf années lumière. Une mission commune est donc dépêchée pour essayer de comprendre ce qui s'est passé. Martiens et Vénusiens espérant secrètement s'emparer de la technologie permettant de voyager à travers l'espace.



Le roman commence comme un Space-Opera. La première des six parties étant consacrée au voyage vers le système Sigma Draconis et la présentation des forces en présence. On notera que l'intelligence artificielle est devenue la norme. Martiens et Vénusiens ayant chacun leur processeur quantique intégré. Le clonage et le transfert des personnalités permettent d'échapper à la mort (ou plutôt de moins en avoir peur !)



Dès le second livre, nous sommes en plein Planet-Opera. Des survivants de l'Embrun 17 ont réussi à construire une société sur la planète Velloa, où l'adoration d'une déesse rythme la vie des descendants terriens. La population n'est pas assez nombreuse pour permettre un renouvellement génétique. Les mariages sont imposés pour maintenir une population viable, malheureusement les malformations et morts prématurés se multiplient. Dayani refuse ce mariage forcé et s’échappe de sa cité.



Romain Benassaya propose un livre ambitieux, aux thématiques nombreuses et variées. Beaucoup de bonnes idées sont distillées tout le long du roman mais toutes ne sont pas exploitées efficacement et de nombreux Deus ex Machina parsèment le récit. Le second bémol est la surexploitation des rencontres fortuites, l'auteur met à mal la théorie des probabilités. Il va de soi que pour les besoins de l'histoire, il faut parfois se laisser aller à des facilités mais elles sont un peu trop récurrentes à mon goût.



Ceci étant dit, Les Naufragés de Velloa reste un roman très plaisant et un page-turner assez efficace. L'auteur met au coeur de son intrigue les problématiques écologiques et la question des réfugiés. Mais il parle aussi du fanatisme religieux et du pouvoir politique, ce qui fait écho à notre quotidien. L'intégration des Intelligences artificielles, même si elle n'est pas innovante est très intéressante. L'auteur a su rendre crédible et compréhensible les interactions hommes-machines, c'est de loin la partie la plus réussie du roman.



Si vous voulez un roman d'aventures divertissant et agréable Les Naufragés de Velloa est fait pour vous. Il manque toutefois un peu de ce Sense of Wonder qui m'avait ravi dans son précédent roman, Pyramides.




Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Pyramides

Je lis peu de SF , de fantastique ni de post'apocalyptique. C'est donc le hasard qui m'a fait découvrir ce livre en audio.

En fait j'ai bien aimé notamment les jardiniers: ces insectes modifiés génétiquement; le côté robinsonnade aussi.

Des personnages sympathiques deviennent des monstres d'inhumanité, d'autres, plus neutres deviennent sympa comme le docteur. Mes préférés sont Eric et sa fille ...et les pucerons. Science-fiction mais aussi fantastique par bien des aspects...je l'aimerais en vidéo.
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Pyramides

L'auteur parvient à épaissir le mystère sans jamais décourager le lecteur à poursuivre (moins on comprend où cette communauté a débarqué, plus on a envie de lire). Pour moi, cette réussite tient dans l'équilibre progressif où sont révélées les questions mais aussi parce que ces questions restent finalement moins importantes que la façon dont les personnages vont réagir à cette incroyable situation. J'ai trouvé les héros parfois un peu "rigides" à mon goût, dans le sens où, bien souvent, ils incarnent une position idéologique du début à la fin de l'histoire sans jamais douter un seul instant. Mais cela ne m'a pas du tout empêché d'apprécier énormément ce roman de SF et de prévoir de lire d'autres romans de l'auteur.
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La dernière arche

Shory est sur le point d’être vendue comme esclave lorsqu’elle est sauvée par un homme, Atim, qui s’engage à lui rendre sa liberté si elle accepte de protéger un mystérieux fort. Arrivée sur place, elle découvre que d’autres personnes sont là. Tous viennent d’époques différentes, mais surtout, tous ont été envoyés par Atim. Du moins jusqu’à ce qu’une femme, Léna, fasse son entrée dans le fort…



J’avais aimé Pyramides, j’avais adoré Terrariums, et je pense que La dernière arche m’a encore plus enthousiasmé. Moi qui ne lit pas forcément très vite, je l’ai dévoré en très peu de temps et je suis vraiment ravi de cette découverte.



Petit disclaimer : même si les différents romans se déroulant dans cet univers peuvent se lire indépendamment, je recommande quand même de lire Pyramides avant celui-ci, sans quoi une partie de l’intrigue pourrait vous sembler un petit peu floue (même si je pense que le récit reste tout à fait compréhensible).



Si j’ai autant aimé ce roman, c’est déjà parce que c’est clairement un page turner. Comme les autres romans de l’auteur, on se retrouve du départ confrontés à un mystère et nous avons aussi peu d’informations que les personnages. Nous découvrons donc les tenants et les aboutissants de l’intrigue au même rythme qu’eux, ce qui nous immerge d’autant plus dans le récit. Une chose est sûre, l’auteur est toujours aussi bon pour gérer son suspense !



Le roman est aussi ponctué d’interludes qui, de prime abord, n’ont pas grand chose à voir avec l’intrigue principale mais qui nous raccrochent à l’univers que nous connaissons déjà. Ce procédé fonctionne extrêmement bien puisque, bien que ça soit un poil frustrant par moments, cela nous donne encore plus envie d’enchaîner les chapitres jusqu’à ce que les liens entre les deux intrigues finissent par devenir plus explicites.



J’ai beaucoup aimé découvrir Shory dans cette histoire. J’ai trouvé le personnage attachant et intéressant, même si son attachement et sa dévotion à certains personnages peuvent sembler un peu exagérés par moments. Léna est plus difficile à apprécier, mais en même temps on comprend parfaitement son comportement et ses réactions compte tenu de sa situation qui est totalement différente de celle des autres Vigiles.



D’une manière générale, j’ai trouvé les personnages assez réussis, et j’ai aimé le flou (qui dure pas mal de temps) autour des intentions des différents personnages. On a parfois du mal à savoir qui sont véritablement les antagonistes de cette histoire et c’est d’autant plus intéressant d’après moi.



Pour ce qui est de l’univers, j’aime toujours autant ce que nous propose l’auteur. On retrouve quelques éléments qu’on a pu rencontrer notamment dans Pyramides, mais l’auteur apporte aussi des concepts complètement nouveaux (les perles et le Fil notamment) que j’ai adoré découvrir ici.



Si je veux chipoter un peu, il y a quand même des petits éléments de l’intrigue qui ne tiennent pas entièrement la route quand on y réfléchit vraiment, mais ils sont suffisamment faciles à ignorer pour que ça ne gâche en rien la lecture.



Quoiqu’il en soit, je me suis régalé avec ce roman qui devient mon préféré de l’auteur. Je me suis d’ailleurs procuré ses deux premiers romans qui seront lus avant la fin de l’année !
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